Mes fouilles durèrent peu de temps, le capitaine et son équipage avaient le sens de l’organisation, contrairement à nous. Prise au dépourvu et contrainte de suivre cet instinct loin d’être naturel, je me retrouvais à regrouper les provisions que le personnel, mort pour la lugubre cause d’un autre, avait mis en réserve pour leurs différentes voyages.
Mais aussi injuste que soit cette situation, je mordais à pleine dent dans du pain et du fromage en alertant les survivants, leur indiquant tout ce que j’avais trouvé et rassemblé au milieu des débris de l’appareil. Il y avait là de quoi nourrir tout le monde. Du pain et du fromage en quantité, des légumes éparpillés encore un peu partout mais en meilleur état que les premiers fruits frais découverts, à l’état de bouilli au fond de leur récipient … mais ils étaient eux aussi frais et nous n’étions pas en mesure de faire la fine bouche. Il y avait aussi un jambon séché de belle taille sur lequel je m’abîmai les dents en y arrachant un bon morceau avant de continuer ma quête toute personnelle.
Je trouvai les vestiges de ce qui fut probablement l’armoire de soin de l’appareil. Bien qu’ouverte et endommagée, j’y trouvai des bandages, plusieurs fioles sans étiquettes mais dont la langue m’était de toute manière inconnu. Les relents d’alcool sec de l’une d’elle me permis de l’identifier et malgré l’impossibilité de faire de même avec les trois autres, je me dirigeai vers le groupe où se trouvait déjà l’elfe guerrière, ayant répondu présente l’appel à l’aide désespéré de la femme du capitaine.
Ce dernier, d’ailleurs actuel propriétaire de ce que je portai, était blessé et mourant. Lorsque j’arrivai sur place, Aenaria usait de magie pour soigner le capitaine et demandait au jeune milicien d’aller chercher l’un des jumeaux, porteur lui aussi de fluides de lumière.
Je posai les bandages et l’alcool prêt de Farië, la femme du capitaine.
- J’ai trouvé ce qui reste de la pharmacie. S’il s’en sort, cela pourra être utile. Et celles-ci, dis-je en posant les trois autres fioles, n’ont pas d’inscription, peut-être les connaissez-vous.
Je m’inclinai ensuite et repartis sans un autre mot. Si les guérisseurs pouvaient lui sauver la vie, je doutais qu’il puisse suivre le rythme par la suite. Tôt ou tard nous allions devoir nous déplacer, de notre propre initiative ou non.
L’endroit était désert, aride, même la plus simple des végétations ne survivait proche de cette eau jaunâtre … et pourtant, certains des cadavres autour de ne semblaient pas appartenir à l’équipage et personne, même après plusieurs jours, n’était venu à leur recherche.
Attendant que chacun se remette du crash, se restaure, se soigne, ou revienne de leur exploration, je m’attelai pour ma part à l’examen et l’inspection des cadavres a priori autochtones autour de la carcasse de l’appareil, espérant en apprendre plus sur ce qu’ils faisaient ici, et d’où ils venaient.