Il faisait nuit et j’étais épuisé, mais j’étais arrivé à destination, les deux statues de ma vénérée déesse Gaïa qui bordaient la lourde porte de bronze en étaient la preuve. Je réunis mes dernières forces pour frapper le battant et je m’effondrai sur le sol, conscient mais trop faible pour faire le moindre pas supplémentaire.
Heureusement, même à cette heure de la nuit, plusieurs prêtres du temple étaient en service et entendifrent mon appel et m’ouvrirent la porte. Lorsque je les vis s’approcher de moi, je levai le pan droit de ma cape de dissimulation et dévoilai ma petite protégée dans son hamac rouge improvisé.
« Occupez-vous d’elle, elle est mourante ! » Réussis-je à leur dire dans un murmure toutefois compréhensible.
Délicatement, ils défirent le nœud à mon cou et partirent avec la lutine. Toujours affalé au sol, je tentais de reprendre mon souffle. Ce fut à ce moment qu’un ange du ciel, une menue prêtresse du soleil portant une longue tresse noire, s’approcha de moi et examina ma blessure. Ces yeux noirs charbons m’éblouirent et malgré ma faiblesse je tentai de lui sourire. Elle fit signe à d’autres prêtres de s’approcher et de l’aider à me transporter. Entre de bonnes mains, je cédai à la fatigue et perdit conscience.
**************************
Je me réveillai le lendemain dans une grande salle dans un lit recouvert de draps blancs. La pièce assez grande accueillaient une bonne dizaine de lits identiques au mien dont seulement un ou deux étaient occupés. Je ne m’attardai pas sur les autres blessés, remerciant silencieusement la prêtresse Gaïa de m’avoir permis d’arriver à destination.
La lumière chaude pénètrait par les grandes et hautes fenêtres de cette infirmerie. L’ambiance était agréable et la pièce bien éclairée, ce qui me fit croire que la journée était assez avancée. Sitôt que les prêtres s’aperçurent de mon réveil, ils m’apportèrent un copieux repas afin que je puisse reprendre des forces.
Ma chance ne faisait que continuer puisque ce fut la ravissante prêtresse de la veille qui de ses mains douces, chaudes et délicates, déplaçaient quelques bandages de mon pansement afin de voir comment ma plaie guérissait. Tolérant à la douleur et orgueilleux par surcroît, je n’émis aucun cri de douleur, même lorsque ses mains touchèrent les endroits encore sensibles.
De sa voix aussi douce que ses mains, ell me dit que j’avais eu de la chance et que mes plaies avaient bien guéries. Puis, sa mine s’assombrie quelque peu pour m’expliquer que Mirédosi avait perdu beaucoup de sang. Voyant ma mine déconfite, elle me rassura aussitôt que la petite ménestrel allait survivre. Pour le moment, un sommeil artificiel lui permettrait de récupérer, mais elle ne pourrait recevoir de visite avant une semaine ou deux. Puis, elle me demanda si je connaissais la source de sa blessure et s’il y avait lieu de porter plainte.
Avec prudence, je me relevai doucement afin de prendre une position assise. Bien que je faisais confiance aux prêtres de Gaïa, je me devais être prudent afin que Velana, de la sororité de l'oubli salvateur, ne se manifeste de nouveau.
« Je sais exactement qui a fait ça et j’en connais également la raison. Il est inutile de porter plainte puisque j’enquête moi-même avec les membres de la milice pour le service du Roi de Kendra-Kâr. J’avoue craindre de vous en dévoiler davantage puisque ce fut à cause de paroles prononcées que la petite ménestrel fut attaquée. Je peux vous dire seulement que cela concerne les feux du ciel. Si vous connaissez un endroit sûr dans le temple et un prêtre puissant, je pourrai vous en dévoiler plus. Mais je vous prie de bien vouloir protéger la lutine, car je crains que l’on cherche encore à la tuer. »((( 911 +619 = 1530 mots )))