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 Sujet du message: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 20 Mai 2017 11:44 
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Savane Tanathéenne. (9h)

    Le petit groupe, libéré de manière plus définitive de la puissante présence de Naral Shaam, ainsi que celle, mystérieuse, d’Ezak, se mit en mouvement et après une bonne heure de marche dans un paysage peu enjôleur, dont les couleurs s’effaçaient petit à petit, et dont l’obscurité, malgré l’aube neuve, ne parvenait pas à quitter son voile nocturne. Ils arrivèrent bientôt en vue d’une lande qui n’avait rien à voir avec les souvenirs qu’Azra pouvait avoir des alentours de Jesuir, à l’époque. Là où il y a cinq ans le soleil rayonnait sur une savane sèche aux arbres épars, une brume grisâtre était omniprésente, rendant au décor un aspect morne et mort. Quelques inquiétantes silhouettes d’arbres typiques d’une savane étaient bien présentes, mais aucune vie ne semblait plus les animer. Aucun vent, aucune feuille verte, ou même roussie par le soleil.

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    Avant qu’ils n’eussent le temps de pénétrer dans la brume, Ser Frinaldi, le Chevalier d’Or, les apostropha, inquiet.

    « Attendez, compagnons. L’on dit de cette brume que quiconque la pénètre quitte le monde des vivants. C’est une lande de mort qui devant nous s’étend. Avez-vous de quoi en défendre votre corps, votre âme, ou laisserez-vous la mort la faucher, inquiétante dame ? »

    Il leur revint des avertissements qui avaient été prononcés à l’endroit de ce lieu : nul n’en était revenu vivant, pas même les plus valeureux chevaliers d’Or, qui craignaient l’endroit plus que tout, eux qui avaient pourtant le courage de braver un dieu… Elysea fronça les sourcils, arborant une moue décidée, et avançant vers la brume, s’exclama :

    « La lumière protectrice de Gaïa me protègera des relents néfastes de cet endroit. »

    Elle se concentra un instant, et aussitôt elle fut nimbée d’une aura lumineuse qui lui donnait un air presque angélique, divin. Avançant dans le paysage brumeux avec précaution, lentement, elle ne put résister à un gémissement douloureux, qui exhala de sa bouche malgré elle, alors qu’elle s’arrêta un instant, portant sa main à sa poitrine, respirant difficilement. Elle soupira profondément, fermant les yeux, et se tourna gravement vers ses suivants. D’une voix éteinte et douloureuse, elle s’adressa à eux :

    « Alors, qu’attendez-vous ? »

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Jeu 25 Mai 2017 01:17 
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Les premières lueurs de la journée se dessinaient tandis que la silhouette de Naral disparaissait peu à peu dans la plaine. Daemon fut quelque peu désolé de le voir partir. Malgré les nombreuses questions qu’il lui avait posées, il n’avait finalement pas pu obtenir d’indice sur ses origines. Était-il un dragon ou un elfe ? À quel monde appartenait-il ? Naral Shaam demeurait une énigme.

Ils perdaient aussi un puissant allié et leur principal facteur de cohésion. À partir de ce moment, le moindre mot plus haut que les autres, le moindre désaccord, risquerait de briser le groupe dans un chaos magique. Cependant les choses s’étaient nuancées et les instincts belliqueux du semi-elfe avaient diminué. Certes, il n’aimait pas beaucoup les porteurs de la lumière et ce de manière générale. Mais la puissance d’Elysea l’avait intimidé et le comportement d’Anastasie, bien qu’assez froid à leur égard, révélait tout de même qu’elle était digne de confiance. Ce dernier état de fait le laissait lui-même perplexe. Il voulait en apprendre plus sur cette guerrière étincelante.

Il la fixa avec curiosité, cherchant à deviner ce qui se dissimulait derrière ce calme impassible. Elle ne semblait soumise à aucun trouble. Quoique un peu fatigué, surement une mauvaise nuit. Pourtant, il devinait quelque chose d’indicible. Une sorte de tumulte invisible, une noirceur, ou peut-être simplement une souffrance.

Il se tourna ensuite vers le masque (là encore impassible) de métal de son congénère. Azraël persistait en attente du départ. Ici aussi quelque chose se dissimulait. Il le savait. Pas une fois le nécromancien n’avait retiré la plaque de son visage, même pour manger. Il était pourtant en sa compagnie depuis un certain temps.

Daemon lui adressa un sourire, déterminé à découvrir ce qu’il dissimule.

« Je pense que tu connais l’endroit où nous nous dirigeons. Pourquoi ne guiderais-tu pas la marche ? »


Ils marchèrent ainsi environ une heure dans la plaine. À mesure qu’ils progressaient, alors que l’aube devait monter progressivement, une obscurité latente persistait. Il en profita pour aller aux côtés d’Anastasie, afin d’entreprendre une conversation et peut-être en apprendre davantage sur elle. Lorsqu’il s’approcha, le bouclier de la jeune femme s’illumina de sa présence. Il commençait à s’habituer à cet étrange phénomène, tout en le trouvant toujours aussi dérangeant.

« Dites-moi. Pourquoi venez-vous ici ? L’endroit semble peu recommandable pour des porteurs de la lumière. Je ne comprends d’ailleurs pas vraiment vos objectifs. »


Le paysage devint de plus en plus morne. Les premières branches isolées d’une savane apparurent. Finalement, ils arrivèrent face à une brume épaisse. Elle n’était pas de ces brumes matinales, ces bancs de nuages glissants sur le sol et s’immisçant à travers la forêt, comme il avait l’habitude d’en voir dans les contrées de Kendra Kar. Non. Celle-ci était sombre et opaque. Elle dissimulait la perspective et laissait apparaître çà et là les tristes silhouettes des arbres.

Cette brume avait indéniablement quelque chose de dérangeant. Le chevalier d’Or les arrêta alors qu’ils s’apprêtaient à s’y engager. Il semblait grave. Il argua qu’aucun chevalier n’était revenu de ses terres, qu’elles étaient mortes, et il demanda s’ils avaient de quoi protéger leurs corps et leurs âmes, car ils risquaient de se faire faucher par la mort, « inquiétante dame ».

Daemon fronça les sourcils à ce qu’il disait, avant de rétorquer :

« Phaïtos n’est pas une dame, et puis, l’objectif de notre voyage n’est-il pas de la trouver ? Enfin, de l’étudier ? »

Elysea réagit aussi à sa mise en garde et s’avança vers la brume en déclarant que la lumière protectrice de Gaïa la protègerait. Daemon ne put dissimuler son amusement devant cette bravade ridicule, mais il se modéra quand elle invoqua une aura lumineuse qui lui offrit une allure presque angélique, intimidante. La femme fit quelques pas dans l’ombre vaporeuse avant de s’arrêter, poussant un gémissement d’irritation. Puis elle se tourna vers eux en leur demandant ce qu’ils attendaient, d’une voix enrouée et faible.

« Les membres de mon clan n’ont jamais craint le poison. J’ai déjà connu le flétrissement, alors ce n’est pas une petite fumée morbide qui m’arrêtera… » tenta-t-il de se convaincre.

Une porteuse de la lumière défierait les ténèbres alors que lui n’oserait pas ? Cette idée lui tapa sur les nerfs. Pourtant l’angoisse commençait à monter en lui. Elysea semblait souffrir malgré son sort de protection. Même si les sorts de lumières sont de la pacotille, ce n’était tout de même pas rassurant. Il s’avança dans l’herbe humide et fit face au manteau brumeux, ressentant ses relents goudronneux et infects.

L’obscurité était son élément et il ne pouvait pas se permettre de faire demi-tour. C’était une question d’honneur. Il se tourna alors vers le chevalier d’Or et Anastasie et dit :

« La mort est inéluctable, essayer de la repousser ou de la fuir ne servira à rien. Il y a toujours un prix à payer, comme avec le passeur, c’est ainsi que les choses fonctionnent. »

Azraël, lui, était plus circonspect et il entreprit d’éprouver l’engeance du bout des doigts. Mais cela ne calma pas l’aberration qu’éprouvait le semi-elfe. Elysea y était, elle. Ils n'avaient pas à hésiter ainsi. L’obscurité était son élément et il ne pouvait s’y refuser. Il devait l’accepter et la faire sienne.

Il fouilla alors dans son sac et après quelques petits tintements, il en sortit une petite fiole dans laquelle dansait un liquide noir : du fluide d’obscurité. C’était une dose plutôt menue, alors les effets secondaires ne devraient pas être très agressifs. La dernière fois il n’avait eu que quelques nausées et des violentes douleurs intestinales. Cependant, il ignorait quels effets l’ingestion de fluides aurait en Aliaénon. Peut-être espérait-il quelque chose, d’ailleurs. L’obscurité était son élément et il allait s’y plonger corps et âme et à Thimoros si cela tue tout le groupe !

Daemon adressa un regard décidé et plein de reproche à Azraël. Il fit sauter le bouchon et pénétra dans la brume en coupant son souffle. Nimbé dans l’horreur, il but d’une traite le contenu du flacon.

(((Utilisation d'un fluide d'ombre 1/8.)))

- 1000 mots -

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Dernière édition par Daemon le Jeu 25 Mai 2017 14:00, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Jeu 25 Mai 2017 10:07 
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Ils reprirent donc leur chemin. La disparition inexpliquée d'Ezak ne facilitait pas les affaires du nécromancien, tandis que le départ de Naral semblait au contraire presque une bonne nouvelle. L'équilibre des forces entre la vie et la mort était maintenant presque parfait dans le groupe. Cette réflexion tira un sourire mental à la liche. Il ne pouvait s'empêcher d'y voir un bon présage étant donné leur mission.

Il ne fallut que quelques heures pour atteindre la frontière de la lande. Le spectacle qui les y attendait était, en un sens, délicieusement crépusculaire. S'il reconnaissait bien l'apparence de la savane, celle-ci était comme noyée dans une ombre permanente, comme un brouillard étrange qui ternissait chaque chose, faisant virer le ciel au gris et la terre au noir, unis entre eux par des arbres qui déployaient leurs branches d'une égale noirceur.

Le chevalier d'or s'inquiéta des effets de cette brume. En réponse, Elysea appela de nouveau le pouvoir de sa lance pour créer une bulle de magie protectrice. Elle semblait confiante mais, en entrant, sembla presque se décomposer, peinant sous le poids de ténèbres bien plus vaste qu'elles. La voir ainsi ployer sous la mort donna à Azra la fulgurante et merveilleuse sensation que la mort était ici comme elle devait être : une éternité dans laquelle la vie semblait faible et pathétique.

Daemon invita Azra à passer devant, puisqu'il semblait connaître les lieux. Il répondit simplement :

« Je connaissais les lieux, et j'y avais bien des amis. Mais les choses semblent avoir bien changé, et je vais me garder de les appeler trop vite. Ne brûlons pas les étapes, car ici, le moindre faux-pas pourrait nous être fatal. »

Il tendit discrètement un petit doigt vers la brume en une première tentative pour déterminer si le brouillard l'affectait. Mieux valait rester prudent.

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 27 Mai 2017 09:00 
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Comme promis, le Dragon Mauve quitta leur groupe pour se rendre plus au Sud, les laissant enfin seuls avec eux-même. Ils ne connaissaient pas leur destination, mais selon lui la Savane Tanathéenne était toute proche, leur retirant certainement l'occasion de se perdre. Le voyage se passa dans un silence presque total. Seul Daemon, le jeune homme qui les accompagnait, brisa la monotonie du trajet pour se placer près d'Anastasie, visiblement curieux. Il ne semblait pas comprendre pourquoi elle avait pris la direction du domaine des morts, elle qui représentait pourtant Gaïa. La question ne semblait pas très pertinente aux yeux de la Comtesse, pour qui la réponse était évidente, mais elle décida néanmoins d'y répondre sans animosité.

« C'est au devoir de la Lumière de combattre l'Ombre lorsque celle-ci empiète sur l'équilibre de la vie. Le Conseil d'Or nous a dit que la mort était... défaillante, depuis peu. Et si les âmes ne trouvent pas le repos à cause de cela, qui d'autres que des envoyées de Gaïa pour rétablir ce qui devrait être ? »

Cet incident isolé mis de côté, le voyage se passa sans la moindre interaction. Ce qui n'avait rien d'étonnant au vu de la rapidité à laquelle il passa. Naral n'avait rien exagéré de la proximité de leur destination ; le voyage jusqu'aux Landes Tanathéennes dura tout au plus une heure. Une heure au cours de laquelle l'équipée put observer les dégénérescence progressive des lieux qu'ils parcouraient. A chaque nouvelle minute de marche, et malgré l'aube qui irradiait peu à peu leur chemin, le décor perdait des couleurs, comme si la vie se faisait de plus en plus rare. Mais l'apogée de cette manifestation de la mort ambiante arriva lorsqu'ils arrivèrent enfin à la frontière naturelle de la Savane. Les lieux, recouverts d'une épaisse brume à l'allure inquiétante, étaient tout simplement exempt du moindre signe de vie. Même les quelques arbres qu'ils pouvaient apercevoir semblaient prêts à se casser et à choir à la moindre bourrasque de vent. L'endroit inspirait autant confiance à Anastasie qu'un banquet en compagnie de Tal'Raban et Herle Krishok.

Quand ils furent enfin face à la brume qui semblait séparer cette région du monde des vivants, le Chevalier d'Or les arrêta, les mettant en garde. L'on disait, selon lui, que quiconque pénétrait ces Landes quittaient le monde des vivants, et voulait s'assurer que tout le monde avait de quoi se protéger de la mort qui hantait ce brouillard. En soi, il ne faisait que confirmer l'allure inquiétante du phénomène climatique. Ce fut, sans surprise, Elysea qui brava la première la mise en garde. Non pas par preuve d'un courage plus important que celui de ses compères, mais évidemment par une confiance aveugle en les pouvoir de la Déesse. Clamant que Gaïa la protégerait, elle fit apparaître une aura de lumière avant de pénétrer dans la brume sans plus de cérémonie. Si la mort ne sembla pas la faucher, le procédé ne se fit pas sans mal pour autant : à peine avait-elle pénétré la Lande qui s'étendait devant eux qu'elle laissa échapper un gémissement de douleur. Mais après quelques secondes, elle se tourna enfin vers eux, hautaine malgré son évident mal-être, pour les enjoindre à la suivre.

Du côté des porteurs d'Ombre, les réactions furent opposées. Si Azra ne porta qu'un doigt à travers la brume, testant visiblement les effets de celle-ci sur son corps, Daemon, lui, absorba un fluide d'Ombre pour directement sauter à travers la manifestation magique.

Anastasie, elle, opta pour une approche similaire à sa consœur. La magie s'était certes révélée très instable quelques jours plus tôt, mais elle était là la seule chose à laquelle elle pouvait penser pour se prémunir de l'effet néfaste de la brume. Qui plus était, elle avait pu observer l'efficacité d'une telle mesure sur Elysea. Ainsi se concentra-t-elle sur ses fluides, prêtes à les manipuler d'une manière jusque là inconnue. Calquant son sort sur celui de la théurgiste, elle visualisa ses fluides former une aura autour d'elle. De cette boule brut qu'ils formaient habituellement dans son esprit, elle prit une petite partie pour la répartir de manière égale à l'extérieur de son corps, formant une aura continue et durable tout autour d'elle. Puis elle appliqua un dessein à ses fluides : la protection. Mais pas n'importe quelle protection, une plus ciblée, une qui la protégerait spécifiquement mais efficacement contre l'obscurité. Contre les pouvoirs privilégiés de la mort : les fluides d'ombre. Elle imagina une puissance capable de repousser les forces obscures qui semblaient se balader librement dans les brumes face à elle. Et lorsqu'elle eut terminé d'imaginer ce dessein, elle l'appliqua à l'ensemble de l'aura qu'elle avait visualisé autour de son corps. Le sort fin prêt, elle passa de la théorie à la pratique et le lança sur elle-même. Mais, incertaine des effets en de tels lieux, elle attendit d'en voir les effets pour s'avancer à son tour dans les Landes inquiétantes qui s'étendaient devant elle.


(((+500. Tentative d'apprentissage de "Protection solaire : Une aura lumineuse et bienfaitrice entoure une cible, renforçant ses défenses et la résistance de son corps. (end+3/lvl contre les sorts d'ombre pendant [lvl/3] tours (minimum 1))")))

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 27 Mai 2017 13:57 
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    Azra, prudent de nature, put constater sans peine que la brume ne semblait avoir aucun effet sur lui. Mort, il l’était déjà, et son statut particulier lui ouvrait visiblement la voie de cette lande mortuaire. À moins que ce ne fut sa trop faible immersion dans la brume létale qui lui indiqua une conclusion erronée. De son côté, Anastasie fit elle aussi preuve de prudence, tout comme le chevalier d’or, qui resta à ses côtés, ostensiblement nerveux, quand bien même ses traits étaient masqués. Sa théorisation du sort semblait être bonne, et bientôt une aura toute semblable à celle d’Elysea cerna ses traits angéliques. Elle sentit sa résistance s’accroître face au pouvoir de la mort. Mais cela suffirait-il à braver la brume de la Savane Tanathéenne ? Il n’y avait guère cinquante façons de le savoir, désormais. Elysea était toujours en vie, devant, les attendant, quoique grimaçant toujours douloureusement. Était-ce une épreuve si rude que de traverser ces landes ?

    Daemon, lui, fit montre de la plus nette témérité. Une bravade qu’il fut vite amené à regretter, car même s’il se baigna les sens des ombres de son monde, ça ne sembla rien changer. À peine quelques pas faits dans la brume, sans protection ni prudence, qu’il sentit une douleur latente le parcourir dans tout le corps. Il avait beau retenir sa respiration, l’essence même de la brume semblait vouloir consumer sa vie de l’intérieur. Il sentit d’abord une profonde faiblesse dans ses membres, comme si toute énergie s’en échappait. Et puis vint la douleur, sourde et omniprésente, ravageant ses muscles, ses os jusqu’à la moelle. Sa peau elle-même n’était que douleur, et si l’on n’y voyait aucun stigmate, il sentait la mort s’installer en lui. Il n’eut d’autre choix que de choir à genoux, abandonné de toute énergie. Sa bravoure avait payé : il savait désormais quel effet cette lande avait sur les vivants qui y pénétraient : une mort inéluctable. Car désormais, si nul ne l’aidait à en sortir, il mourrait là, abandonné de toute force. Ses mains au sol rencontrèrent un crâne. Il n’était pas le premier. Mais si sa bravoure avait payé, n’allait-il lui-même pas amèrement payer celle-ci ? Sa tête n’était plus que tournis. Les formes s’effaçaient et n’étaient plus que souffrance. Impossible, à cette heure, pour lui, d’imaginer mort plus douloureuse, plus implacable.



[Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (absorption) + 0,5 (témérité) + 1 (bonus longueur).
Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (prudence).
Anastasie : 0,5 (introspection) + 0,5 (apprentissage) + 0,5 (prudence) + 0,5 (bonus longueur.)]

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 27 Mai 2017 17:27 
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L'essai se révéla sans danger. Comme il le soupçonnait, Azra n'éprouva aucune gêne au contact de la brume. Anastasie, de son côté, invoqua à son tour une aura de lumière protectrice, quoiqu'au prix d'un effort plus prononcé qu'Elysea.

Elle ne put s'empêcher de pérorer sur la nécessité de la lumière, pour rétablir l'équilibre dans la mort. En soit, le nécromancien ne pouvait qu'être d'accord :

« C'est ainsi. Ombre et lumière se mêlent et la sauvegarde des âmes d'un monde ne peut se faire que par le subtile équilibre des deux. Mais n'oubliez pas, cependant, qu'équilibre ne veut pas forcément dire combat. Vos pouvoirs peuvent combattre les ténèbres mais les miens pourront les canaliser, ce qui est bien plus profitable... »

Malgré ces paroles conciliantes, il n'était pas difficile d'entendre dans sa bouche que « ombre » avait une majuscule et pas « lumière ». Mais il n'eut pas le temps d'en dire plus, car un autre événement survenait.

Daemon, de son côté, avait absorbé des fluides d'ombre, comme si leur pouvoir pouvait le soutenir. L'idée n'était pas absurde, même si elle semblait un peu bancale, et surtout, il s'engagea résolument, comme si sa foi pouvait être une protection suffisante. Il ne fit que quelques pas avant de s'effondrer littéralement. Sans attendre, Azra s'engagea à sa suite d'un pas vif et, d'un geste puissant, le tira en arrière pour le rejeter, non sans une certaine brutalité du fait de l'urgence, hors de la lande maudite. Nimbé de ténèbres, il le regarda en secouant la tête :

« La foi ne suffit pas à combattre l'imprudence. Que tu le veuilles ou non, tu fais partie du domaine de Gaïa. Il semble donc que, comme l'a dit Anastasie tout de suite, le pouvoir de la lumière te soit nécessaire. L'une d'entre vous pourrait-elle lui faire profiter d'une même protection ? Il faudrait la même chose pour messire chevalier... quel est votre nom, au fait ? »

Il s'exprimait calmement, détaché des turpitudes du monde des mortels, comme à son habitude. Il était déjà prêt à continuer et, en temps normal, ne se serait pas soucié du jeune homme devenu plus encombrant qu'autre chose... mais les deux autres étaient passées et il avait besoin d'un allié pour équilibrer les choses. Et puis, malgré son tempérament à la limite du suicidaire, typique d'un fanatique de Phaïtos, ce gamin arrogant aux cheveux noirs lui rappelait un peu le temps, à la fois proche et infiniment lointain de ses débuts dans l'aventure. Il attendit donc de voir ce que ferait les paladines.

En attendant, il agita un peu la main, se concentrant sur la brume et le ressentit qu'elle lui laissait. Était-il tout de même un peu affecté ? Et quelle justification allait-il inventer pour justifier le fait qu'il n'était pas affecté ? Son lien avec les Ol'Toga. Ce n'était pas grandiose, mais pour l'heure, il n'avait pas mieux. Après, peut-être que les autres seraient trop stupides, ou trop affectés par cet atmosphère de mort, pour se poser la question, mais il en doutait. Les humains étaient souvent stupides, mais ils étaient aussi les premiers à faire des remarques sur ce qu'on aurait préféré qu'ils négligent. Il était bien placé pour le savoir, après tout, il en avait été un, autrefois...

(((545 mots)))

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 3 Juin 2017 03:22 
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Post squelette :

Anastasie se concentre et tente de lancer le sort Cape Solaire sur Daemon. Et elle demande à Elysea de faire de même sur le Chevalier d'Or.

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 3 Juin 2017 05:12 
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Daemon coupa son souffle et il s’engagea dans la brume qui marquait la frontière entre les landes Thanatéennes et le reste du monde.

Ce fut une indicible immersion, comme s’il venait de plonger la tête la première dans un fleuve noir. Un triste paysage se dévoila à lui. Hormis quelques dépouilles d’arbres, il n’aperçut rien d’autre que les fluctuations paisibles de la brume, comme autant de spectres fantastiques. Mais l’impression s’intensifia et un mal-être autant physique que moral s’immisça en lui.

Alors, pour lutter contre cette appréhension, il porta la fiole débouchée de fluide à ses lèvres. Le liquide intangible lui fit l’effet d’un breuvage coagulé dévalant sa gorge.

Un premier haut de cœur le saisit et il se courba pour cracher ; sans rien rendre. Son ventre se contracta plusieurs fois et après plusieurs borborygmes liquides : une inspiration répondit à un soupir. L’inspiration ne fut pas douloureuse. Mais alors que le fluide déchirait ses entrailles, il prenait conscience de son caractère funeste. L’atmosphère elle-même semblait tendre vers la mort. Il ignora cependant cette impression étrange et il se concentra pour respirer normalement, ajoutant quelques foulées en se réclamant maître de lui-même.

Pourtant, il était déjà ailleurs. Son esprit vacillait d’images confuses. Il tanguait pour observer les alentours de ses yeux à demi clos… perdu après seulement quelques pas. Une puissante faiblesse s’était épris de lui. Il n’avait plus la force de chercher, ni même de réfléchir. Chaque idée avait à présent un poids et elles s’amoncelaient quelque part entre l’angoisse et l’incompréhension.

Et ce n’était pas tout.

Le froissement de ses vêtements contre sa peau lui devint insupportable. Il réalisa qu’elle le brulait intensément. La sensation se généralisa et le paralysa. L’insidieuse brume semblait pénétrer sa chair, de plus en plus profondément, jusqu’à la moelle… en la transformant en douleur pure. Jamais il n’avait connu pire aliénation à la chair, tout en s’y détachant, paradoxalement, puisque son esprit consumé ne parvenait même plus à concevoir une si grande douleur. Il était devenu pure détresse.

Ses forces le quittèrent et il tomba à genoux, les bras ballants, pour trouver entre ses mains un crâne humanoïde.

« Phaïtos… »

Le crâne se tordit et son regard se fixa. Il penchait doucement sur le côté. Survint alors quelque chose haut delà de sa compréhension, puisque son corps ne rencontra pas le sol, mais il fut vivement tiré en arrière pour être relâché sur une herbe plus verte. Alors un déferlement de douleur revint, comme le reste de ses pensées, avec une cruelle limpidité.

« HHHHAAAAA !!! »

Un spasme tonitruant tordit tout son corps. Les yeux révulsés, la souffrance étira sa mâchoire dans un cri terrible. S’ensuivit un véritable concerto de voyelles écartelées, accompagné de roulades et de contorsions. Daemon grattait la terre avec les griffes de son gantelet, quand il réalisa que les autres aventuriers l’observaient incrédules de l’autre côté de la brume.

Lui n’y était plus.

Azraël fit un mouvement de dénégation de la tête, attristé par son état. Il soupira que la foi ne suffisait pas à combattre l’imprudence. Pour lui, Daemon appartenait qu’il le voulait ou non au domaine de Gaïa, ce qui expliquait qu’il ne pouvait intégrer les Landes sans astuce. Il en vint alors à demander à Anastasie si elle pouvait le dispenser d’un sort de protection.

Malgré la douleur, la réaction de Daemon fut immédiate et cinglante.

« JAMAIS ! Ne m’approchez pas avec votre magie de lumière ! Essayez et je… HHHHAAAA ! Je vous déchiquette sur-le-champ ! »

Pour le semi-elfe, recevoir un sort de soin et s’en servir pour tromper une émanation de la mort était de la pure hérésie. Il devait se montrer devant elle à nu, sans artifices. Mais pourtant il avait été rejeté… et les autres étaient passées de l’autre côté. Anastasie avait eu recours au même sortilège qu’Elysea et Azraël supportait la brume méphitique sans aucune protection. La pitié exprimée par son confrère paracheva sa honte. C’était pour lui la pire des aberrations. Jamais il n’avait renié Phaïtos, ni même Thimoros, au plus profond de lui-même. Il avait dédié sa vie aux divinités sombres. Pourtant, au jour d’arriver sur leur domaine, il s’en voyait l’accès tout bonnement refusé, malgré son dévouement, malgré ses sacrifices…

(Qu’ai-je fait Phaïtos pour que tu me refuses ? N’ai-je pas assez fait preuve de sacrifice pour que tu me témoignes du respect ? Qu’est-ce que je peux faire d’autre… ?)

Il se mit alors à réfléchir longuement. Enfin, la douleur le saccageait toujours, ce qui ne l’empêcha pas de se répandre dans un rire chaotique. Livide et suintant, il se redressa petit à petit pour s’asseoir devant eux.

« Je comprends là où j’ai pêché. Vous aviez raison Azraël, je ne suis pas un bon Messager du Corbeau… puisque, semble-t-il, la mort m’effraie. Si je n’ai pu m’introduire avec vous, c’est par manque de communion. Ma passion est fausse. Mon seul souhait tout ce temps a été de m’épargner de la mort.

Lorsque je vivais à Daharam, – je me souviens, j’étais paralysé par la peur – cette ville m’effrayait. Des meurtres avaient lieu chaque soir dans les affluents de ma rue. Les faibles étaient détroussés et poignardés pour quelques pièces. Cette ville m’effrayait. J’étais seul et faible. Alors je me suis renfermé sur les enseignements de mon clan, fuyant la peur de disparaitre ainsi et rêvant de l’intangibilité de l’âme : ni morte, ni vivante. Je m’y revois comme si c’était hier. J’ai observé un escargot qui rampait le long d’un rasoir. C’est mon rêve... C’est mon cauchemar... Ramper, glisser, le long du fil de la lame d’un rasoir, et survivre.

Jamais je n’ai fait de sacrifice sincère. Il est à présent temps de me racheter, de céder une offrande à la hauteur de mon hypocrisie. »


Il releva la tête vers Azraël et présenta sa sombre relique.

« Ceci est le bras de Thimoros. J’en suis le gardien, nommé par les Messagers du Corbeau. Que vous le vouliez ou non, vous faites partie de notre ordre. Il en équivaut à présent de votre responsabilité…

Nous nous reverrons. »


Il sortit alors le poignard de sa ceinture, plaqua la pointe sur sa poitrine et l’enfonça.

- 1000 mots -

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 3 Juin 2017 12:18 
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    Tous firent tout pour sauver Daemon d’une mort pourtant inéluctable. Azra y parvint temporairement, le hissant hors de la brume. Anastasie tenta aussi de l’auréoler d’une lumière protectrice, mais son sort n’eut guère la superbe de celui qui le protégeait, elle. Elle toucha d’une lumière douce le semi-elfe ténébreux, mais cela ne l’auréola pas de la protection de Gaïa. Au pire désormais luisait-il comme une luciole dans la nuit. Mais c’était sans compter la lame qu’il s’apposa lui-même sur la poitrine pour, devant les yeux ébahis de la compagnie, se transpercer lui-même le cœur, s’effondrant sur le sol alors qu’un sang sombre filtrait de la plaie, lui arrachant ses dernières forces vitales. Il chut face contre terre, mort en un rien de temps.

    Elysea, secouant la tête d’un air blasé, ne se laissa pas attendrir par l’événement, et dressa son sceptre vers le Chevalier d’Or pour le protéger à son tour d’un bouclier céleste. Hélas, elle ne maîtrisait pas parfaitement la magie de ce monde, tout comme les autres. Et là où elle voulut un bouclier de lumière, c’est une tornade dont le cœur n’était autre que le chevalier lui-même qui naquit, puissante et brutale. Frinaldi n’eut même pas l’occasion de répondre à Azra : un hurlement terrible sortit de sa gorge, alors qu’une douleur cuisante semblait s’emparer de lui. Tous durent s’éloigner du chevalier, naissance de la tornade, au plus vite, à moins de vouloir être plaqué au sol ou propulsé dans les airs par la force des vents. Elysea s’écarta vivement, avançant vers la brume, plus profond dans la lande tanathéenne encore, par chance toujours protégée par son propre bouclier de vie.

    Puis, l’impensable se produisit : le corps du chevalier, convulsant horriblement sous les courants aériens, fut littéralement démembré, écartelé par la puissante magie. Sa tête, ses bras et jambes se séparèrent de son buste dans une explosion de sang, et allèrent voler aux quatre vents. Bien vite, les vents se turent, et Elysea, projetée au sol, semblait horrifiée de l’effet de son propre sortilège, regardant le buste démembré au sol avec des yeux épris de panique.

    Azra, de son côté, eut beau remuer sa main tant qu’il le voulait, il ne sentit rien : la brume n’avait pour vrai aucun effet sur lui. Il faisait partie de ce monde de mort. Les Ol’Toga ne lui avaient-ils pas dit, alors, qu’il serait toujours ici chez lui ? Une parole prophétique, sans doute.

    La Savane Tanathéenne portait bien sa légende de mort : sitôt avaient-ils émis l’idée d’y pénétrer que deux cadavres affligeaient désormais leur groupe…


[Daemon, je te contacte par MP pour la suite !]


[Azra : 0,5 (introspection) + 0,5 (sauvetage de Daemon) + 0,5 (question) + 0,5 (bonus longueur).
Anastasie : noté quand complété.
Daemon : 1 (introspection) + 0,5 (suicide) + 1 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 3 Juin 2017 20:51 
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Anastasie tenta de lancer un sortilège, mais échoua... par manque de volonté ? Impossible à dire, mais cela agaça le nécromancien. Il ne put cependant en dire davantage. À ce moment-là, Elysea tenta d'invoquer sa magie pour protéger le chevalier... et fit naître une formidable tornade. Bon sang, ces gens ne faisaient-ils aucun effort pour se contrôler ? Il en résulta un véritable cataclysme et le nécromancien dut se jeter en arrière pour ne pas être emporté. Ses robes claquant dans les airs, il se plaqua au sol pour ne pas être emporté. Le tourbillon dévorant emportait tout, formant une colonne mortelle. Il dut attendre que la poussière retombe et, lorsqu’il se releva, il eut un semblant d'espoir. Peut-être les vents n'avaient-ils pas été trop forts dans l’œil du cyclone ? Mais si. Quand la vision revint sur les lieu du fléau, c'était pour contempler un carnage : le chevalier était mort, purement et simplement, les fragments de son corps et de son armure dispersés à tout vent.

Le silence retomba, et le groupe, médusé, comptait maintenant un mort et un mourant. Il fallait trouver un moyen d'arrêter les frais ! Aussi, Azra revint vers Daemon, mais seulement pour le trouver en piteux état... et surtout marqua un temps d'arrêt devant la lueur farouche qui brillait dans ses yeux.

Le semi-elfe, haletant, refusait de recevoir l'effet de la magie blanche d'Anastasie. Gémissant sur son incapacité à servir efficacement, il lâcha dans un râle les ombres qui rongeaient son crâne.

Il avait longuement vécu à Darhàm, dans la misère, ne voyant que la mort autour de lui. Comme Azra, il avait parcouru les rues la peur au ventre, se demandant quand son tour viendrait, de glisser sur le fleuve, la face dans l'eau. La peur de la mort l'emportait toujours. Azra avait au moins eu l'avantage de ne connaître que la campagne et la cité blanches, des lieux un peu moins dangereux. Alors que si on en croyait sa réputation, Darhàm était un véritable coupe-gorge.

Écœuré, humilié par ce qu'il considérait comme le rejet de son dieu, Daemon parla ensuite de son sinistre gantelet, qu'il qualifia de « main de Thimoros ». Une relique que les Messagers l'avaient chargé de garder, tâche qu'il remettait maintenant à celui qui, quoiqu'en dise sa volonté, faisait partie de l'ordre.

Et, ces paroles prononcé, puisant dans les dernières forces de son corps moribond, il saisit son poignard et se l'enfonça dans le corps. Cette fois-ci c'en était trop. Deux morts devant cet obstacle morbide ? Et surtout, il avait besoin du gamin ! Plus que jamais, il avait l'impression de retrouver un peu de sa propre humanité en lui. Une étincelle qui lui rappelait ce qui faisait de lui un homme, jadis. Il étincelle qu'il avait haïe, banni, enfoui sous un cynisme et une mélancolie qui rendaient plus supportable cette vie de maudit. Il se précipita vers lui en hurlant, le ramassant dans ses bras :

« Non, pas toi ! Rejette-moi, insulte-moi, ignore-moi, mais ne meure pas ! »

Lui, la liche indigne de la vie, indigne de la mort, était désemparé devant quelqu'un qui avait aussi simplement résolu le problème que lui-même n'avait jamais pu résoudre à son propre sujet. Alors, en lui, s'éveilla un sombre pouvoir. Un pouvoir qui trouvait sa source dans la volonté de Chandakar, l'éternel révolté du monde, celui qui osait dire que la mort, la vie, le temps, l'amour... étaient des injustices et que toutes les injustices devaient être balayées, piétinées, annihilées... Chandakar n'avait jamais vraiment été maléfique, ce n'était qu'un enfant horrifié de l'injustice du monde et qui avait toute sa volonté dans l'apprentissage de magies capables d'outrepasser même ce qui semblait éternellement figé. Une magie qui triomphait même de la mort.

Azra ne sut pas exactement ce qu'il avait fait, sur le coup. Tout ce qu'il savait, c'est que sans les conseils d'Arek, il n'aurait jamais réussi. La faera s'était réveillée en catastrophe en sentant son pouvoir grandir avec sa détresse. Elle avait mis de l'ordre dans ses pensées, l'avait guidé comme une mère guide un enfant... un enfant qui avait le pouvoir de faire trembler le monde. Un pouvoir de mort incommensurable, entièrement focalisé sur une seule notion : que la mort n'était qu'un état qui pouvait être rectifié, comme la fatigue ou la maladie. Lui-même s'y soustrayait, et il pouvait aussi soustraire les autres. Les ombres grondaient en lui, et même la démonstration des risques de la magie, à laquelle il avait assisté il y a peu, ne suffirait pas à le faire changer d'avis. Il était chez lui, dans les ombres de la mort, chez les Ol'Toga, et il ne tolérerait pas que son pouvoir lui échappe ! Il canalisait avec force ses fluides, mais aussi avec précision, partant immédiatement à la chasse aux âmes, cherchant à récupérer celle du semi-elfe avant qu'elle ne s'en aille au loin. Il allait le récupérer et le forcer à retourner dans son corps ! Comme il faisait avec les squelettes, non, comme il avait fait, de manière incontrôlée, avec Rendrak ! La vie, la mort... l'âme comptait plus que le corps. Le corps pouvait tomber en cendres, retourner à la poussière, si l'âme était là, l'essentiel était là. Il était bien placé pour le savoir. Les prêtres de Gaïa ne le comprenaient pas. Ils préservaient le corps et l'âme en les voyant comme un tout. Ils allongeaient la vie en une parfaite hérésie... mais lui, pouvait offrir la pureté. Un état de mort du corps mais de renaissance de l'esprit... la mort n'était pas bafouée, car elle était effective, mais l'âme continuait à profiter du vaisseau de son corps le temps de rectifier les erreurs de sa vie, afin de partir en paix le moment venu.

Il hurla, déversa son pouvoir dans le corps encore chaud qu'il serrait dans ses bras, et hurla encore, jurant par toute sa volonté qu'il accomplirait ce qu'il devait. Car oui, il était un Messager du Corbeau, qu'il le veuille ou non... mais aujourd'hui, le Corbeau devrait payer sa dette envers ses fidèles.

((( utilisation de la capa de classe Pacte de l'âme, 1012 mots )))

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Jeu 8 Juin 2017 01:38 
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Il est un moment que nous attendons toute notre vie : sa fin.

En tant qu’adepte de Phaïtos, Daemon y songeait quotidiennement, ressassant les vers de ses sombres ouvrages. Il rêvait de paysages mirifiques et froids, de sombres terres orageuses peuplées de corbeaux et traversées de nombreux cours d’eau. Il se voyait sur ses rivages à attendre le passeur, qui glissant silencieusement, accosterait devant lui pour le mener au royaume de son dieu.

Alors qu’il plongeait son poignard dans son cœur, il ne voyait pas en ce geste un point final, mais un nouveau voyage. Il allait enfin découvrir la mort. Comme tous les vivants, il connaissait d’elle finalement assez peu de choses. Pourtant bien des âmes avaient fait le chemin inverse. Il en avait côtoyé une, d’ailleurs, celui qu’il aimait tant. Mais tous ces voyageurs, ceux qui avaient dompté la mort elle-même, n’en gardaient cependant qu’un vague souvenir ; de brèves réminiscences indéfinissables, mais qui surgissaient parfois subitement au milieu de la nuit.

Il relâcha le couteau d’entre ses côtes et une gerbe de sang jaillit en pulsations paniquées. Ses forces déjà faibles se tarirent instantanément et l’arme roula de ses mains. Son regard attentif et sa bouche entrouverte, qui ne souriait pas, mais qui n’évoquait cependant aucune détresse, se figèrent alors qu’il reposait en arrière.

Lors de ce trépas, Daemon s’attendait à une obscurité profonde et pénétrante. Mais lorsqu’il ouvrit les yeux, ou qu’il supposa le faire, une intense lueur blanche qui n’était pas vraiment de la lumière vint flatter ses sens. Il se redressa aux aguets, sans avoir vraiment conscience de sa situation, comme lorsque l’on s’éveille d’un profond sommeil et que nos souvenirs, notre identité, mettent du temps à nous parvenir. Il se redressa donc dans un état second et il trouva un paysage dérangeant. Il était étrangement familier. En réalité, il n’avait pas bougé de place, puisqu’il se tenait là où il venait d’être.

Un silence infiniment creux résonnait. Tous ses sens semblaient être altérés et inédits. Surtout sa vision, puisqu’il réalisa en découvrant ce paysage éblouissant que les couleurs étaient inversées. Les silhouettes des arbres d’un blanc immaculé se fondaient progressivement dans une atmosphère sombre. Les autres membres de son groupe étaient eux aussi présents, mais leurs apparences étaient floues et hésitantes, comme si elles appartenaient à un autre monde. Il reconnut cependant sans difficulté Anastasie et Elysea qui étaient entourées du nimbe sombre de leurs sorts lumineux.

Il voulut se relever et il le fit, sans réellement avoir conscience de son corps. Il se sentait autre. Ses sentiments existaient encore, mais ils étaient beaucoup moins puissants. L’appréhension qu’il eût pu ressentir s’apparentait à un vague souvenir qu’il ne parvenait plus à définir. Sa perception était devenue globale et intuitive. Il ressentait la nature et le vide, les autres âmes diluées dans ce monde, et surtout la vie. Il percevait avec avidité les palpitants des porteuses de la lumière et une sorte de faim s’éprit de lui. Il désirait s’approcher d’elles afin de les dévorer, simplement, comme ça, seulement l’aura dérangeante de leurs protections l’en empêchait. Agacé de ne pouvoir étancher cette soif nouvelle, il reprit subitement conscience.

« Tiens… »

Il n’avait aucun appétit pour Azraël qui se tenait pourtant à ses côtés. Aucune énergie vitale semblait émaner de lui. Son ombre était pourtant elle aussi étirée, mais il n’en percevait rien. Il était somme toute assez commun au paysage.

Il ne sentait pas aussi le chevalier d’or, mais celui-ci semblait absent. Il ne le voyait pas d’ailleurs.

« Ce lâche doit avoir fui, j’imagine. »

Une nouvelle chose plus subtile attira son attention. Quelque chose au centre de la lande l’appelait irrésistiblement, comme le chant inaudible des sirènes. Il décida de ne pas résister et il s’y dirigea. Alors qu’il avançait, il ressentit la brume ambiante et il la parcourra de ses doigts spectraux.

« Oh… Je vois. »

- 650 mots -

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 10 Juin 2017 08:17 
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Post squelette :

A Azra, la voix très légèrement tremblante : "Il a décidé lui-même de se donner la mort, ne salis pas sa mémoire en utilisant ta nécromancie sur lui."

Puis elle essaie de pénétrer dans la brume, doucement, pour tester l'efficacité de sa protection.

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Sam 10 Juin 2017 14:07 
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Savane Tanathéenne. (9h20)

    Anastasie eut beau tenter de convaincre Azra de ne pas agir de la sorte envers son fidèle suivant suicidaire, il était trop tard : la nécroliche avait déjà fait appel à ses pouvoirs les plus sombres, visant à ramener de l’au-delà l’âme de Daemon jusque dans son corps. Et ce fut ce qui se passa : Daemon, esprit intangible, se sentit brutalement tiré vers l’arrière, tracté avec force et vigueur jusque dans son corps, où il reprit instantanément connaissance. Mais… pas une conscience agréable. Il ne ressentait rien. La vie ne coulait pas en ses veines. Il restait mort, pour l’heure. Un mort animé de sa propre âme. Une âme dans un corps défunt. Ses sensations n’étaient ni celles de sa vie, ni celles de son statut d’esprit. Il voyait par les yeux de son corps, la réalité telle qu’elle lui était toujours apparue. Mais l’attraction de la brume était toujours présente. Moins forte qu’en tant qu’esprit, mais toujours un peu. Non-mort, il était désormais. Mais pas vivant pour autant.

    Anastasie, de son côté, put entrer dans la brume. Sa protection solaire rayonnant toujours autour d’elle la protégea des afflictions qu’avait alors ressenties Daemon, mais pas entièrement. Elle comprit pourquoi Elysea avait grimacé douloureusement en avançant dans le brouillard : elle faisait la cible d’incessantes et multiples attaques de la brume contre son bouclier. La brume ne parvenait pas jusqu’à elle, certes, mais au prix d’une vive douleur omniprésence, partout en son corps. Comme une fièvre intérieure, puissante, mais qui venait de l’extérieur. De la brume. Elysea, elle, était toujours prostrée, le regard atterré planté sur le cadavre démembré du Chevalier d’Or. Totalement silencieuse.


[Azra : 1 (introspection) + 0,5 (Pacte de l’âme) + 1 (bonus longueur).
Daemon : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Anastasie : noté quand complété.]

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Dim 11 Juin 2017 19:45 
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Anastasie tenta de l'arrêter, mais rien ne pouvait accomplir un tel exploit. Sa volonté avait déjà triomphé de tant de choses... elle pouvait triompher même de la mort. Alors, finalement, le pouvoir se plia à sa volonté. L'ombre alla chercher l'âme qui s'échappait et la ramena dans son corps.

Azra retrouva ses esprits et s'aperçut qu'il tenait le semi-elfe dans ses bras, ce qui relevait d'une proximité particulièrement gênante. Il resta un instant figé, cherchant ce qu'il devait faire pour y remédier de la manière la plus diplomatique et la plus efficace qui soit.

Il opta finalement pour laisser tomber par terre et se relever en faisant mine de rien. Il s'adressa à Daemon :

« La mort est un bien, mais une mort inutile est un gâchis. Point de résurrection ici. Vois ce don comme... une seconde chance. Tu es toujours mort et dans onze jours, ton corps retournera à la poussière et ton âme pourra regagner librement Phaïtos. En attendant, tâche de te montrer digne de lui. »

Il se détourna vers la brume :

« Allons-y. Inutile de perdre plus de temps. »

Il entra dans l'ombre inoffensive et se retourna une dernière fois pour faire signe au fanatique de le suivre. Mais sa quête de recherche n'était pas finie et il ne put s'empêcher de demander :

« Dans le temps où ton âme était séparée de ton corps, as-tu vu ou sentit quelque chose ? Quoique ce soit qui pourrait nous donner une indication sur ce qui se passe ici ? »

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 Sujet du message: Re: Savane Tanathéenne
MessagePosté: Ven 16 Juin 2017 04:02 
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Une force obscure et lointaine attirait Daemon dans la lande. Il s’était d’abord figuré qu’il s’y dirigeait de sa propre volonté. Cependant, il réalisa rapidement que ce désir le contrôlait. Un appel indicible qu’il ne pouvait refuser. Il marcha donc en ligne droite, nonobstant les contraintes du terrain, conscient d’être une marionnette sans aucune volonté. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. Un grain de sable ballotté par le ressac des âmes.

Alors son avancée fut contrecarrée. Une attraction plus puissante encore le tirait dans le sens inverse. Subjugué par la première, il tenta d’y résister comme s’il contrait le vent. Mais il n’avançait plus. D’un geste plaintif, il tendit le bras vers la lande, avant d’être happé d’une bourrasque.

Lorsqu’il reprit de nouveau connaissance, une première incompréhension le gagna. Les couleurs étaient redevenues normales et les vivants palpables et discernables. Azrael l’observait à travers son masque sinistre, avec une étrange proximité, et surtout, Daemon voyait à travers sa chair. C’était bien de son regard mauve qu’il percevait le monde. Il était ressuscité. Ses paupières le confirmèrent. Il ne dit rien. Il n’émit aucune expression. Mais son regard glissa sur le côté où il aperçut l’herbe en contrebas. Le nécromancien le tenait dans ses bras.

Il l’interrogea de son regard fatigué. Azraël s’était figé, austère et silencieux. Il finit par le laisser tomber, l’air de rien.

Le revenant se redressa, vouté, les bras ballants, pour reprendre une forme droite, mais sa tête ne suivit pas le mouvement et bascula en arrière, pour pivoter doucement. Le premier messager reprit alors ses vieilles habitudes de donneur de leçon. Daemon se souvint fugitivement du sentiment qu’il aurait dû ressentir à l’entendre : un fort agacement. Azraël piaulait que la mort était nécessaire, mais que la sienne était inutile. Il précisa cependant qu’il ne s’agissait ici aucunement de résurrection, mais d’une sorte de seconde chance. Son décès était encore effectif, seulement suspendu pendant onze jours, pour ensuite retrourner parmi les cendres.

Daemon l’écoutait d’une oreille distraite en intégrant passivement les informations, tout en manipulant son bras ganté. Il fit glisser la manche gauche de son manteau. Étudiant son propre corps du bout des doigts, il constata des sensations fades. Il enfonça une griffe dans son avant-bras. Une bulle de sang presque noir perla. La douleur était présente, mais négligeable.

« Vous êtes Azraël n’est-ce pas ? Oui, vous l’êtes. Je vous reconnais… Même mon propre corps me semble si étrange. C’est comme si les choses avaient perdu tous leurs sens. »

Son regard percuta alors Anastasie qui s’était engagée dans la brume. Il ne parvenait plus à s’en détacher. Il s’en approcha à pas lugubres, réajustant au fur et à mesure sa démarche pour qu’elle paraisse naturelle. Une fois devant, il voulut tester le halo lumineux, mais il rétracta subitement son geste. Son expression éteinte depuis sa résurrection devint plus profonde et un large sourire, étranger à la complaisance, fendit son visage.

Il voulut se glisser dans ses cheveux, remonter son pouce le long de son cou, jusqu’au menton, pour saisir sa peau délicate à pleine dents. L’idée seule lui provoqua un plaisir transcendant. Ses papilles frémirent à la texture du liquide chaud. Il eut alors une brusquerie folle et bondit, rebondit d'une secousse. Mais un vertige, un vestige de conscience, l’arrêta. Son visage s’affaissa de déception, puis il s’éloigna par dépit.

Déjà Azraël les pressait de partir, avant de lui demander s’il avait conservé des souvenirs du moment où son âme était détachée de son corps. Le semi-elfe s’arrêta et se remémora l’appel de la lande. L’horizon brumeux l’appelait encore, avec plus de persistance à mesure qu’il y pensait.

« Oui. » dit-il dans un effort pour se souvenir. « La lande Thanatéenne m’attire. Quelque chose m’attire en son centre. Mais aussi, cette brume, ce n’en est pas une. C’est une matérialisation des âmes défuntes. Elles sont comme diluées dans cette masse. Elles n’ont plus de personnalité. Elles ne sont plus des entités. Toute leur singularité a disparu. Elles ne sont plus qu’un liquide reposant dans le creuset de la Lande. »

Il réfléchit un instant avant de constater :

« Ce n’est pas normal. »

Son pied trébucha sur des restes sanguinolents, puis sa tête pivota anormalement.

« En parlant de normalité… Je ressentais les choses différemment. L’espace. Le vide. La lumière. Mais surtout la vie. Troublante et appétissante. »

Il se tourna avec une vivacité dérangeante vers les porteuses de la lumière. Puis une nouvelle note résonna dans son esprit confus.

« Pourtant, venant de vous mon chère Azraël, je n’ai strictement rien ressenti. Je vous percevais pourtant comme étant de l’autre côté. Dites-moi, à quel monde appartenez-vous ? »

Mais il ne lui laissa pas le temps de répondre. L’appel de la lande grandissait en lui et l’envie du départ prit le dessus sur toute ses autres considérations.

« Enfin peu importe, dépêchons-nous, je vais vous indiquer le chemin. »

- 800 mots -

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