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 Sujet du message: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Jeu 30 Oct 2008 19:48 
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Les côtes autour de Lebher


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Froides et humides, voilà ce que sont ces côtes faiblement boisées en comparaison de toute la végétation grouillante que l'on peut trouver de l'autre côté de la ville. Ici, en dehors du port, on pourra trouver de temps à autre de minuscules buissons résistants au gel, au vent et à la neige avec une férocité encore jamais vue.

La plupart du temps, il s'agira de plages de sable couleur d'ivoire bien souvent recouvertes par la neige et qui s'étendent parfois sur plusieurs dizaines de mètres. En d'autres endroits, on ne trouvera pas plus d'un mètre de terre sablonneuse, qui s'ouvre parfois sur des petites cavités figées par le temps et le mélange avec l'eau et le calcaire. La plus grosse de ces cavités donne sur un grand escalier menant directement au temple de Yuia.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Mer 19 Sep 2012 18:53 
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Suite de la quête 25


Le coeur gonflé de fierté, Aztai s'approcha d'un pas imposant vers Sithröm. Le casque que le fauve avait trouvé dans les mines de l'homme fit son petit effet et les quelques mineurs qui accompagnaient le propriétaire affichèrent un air angoissé, intimidé. L'un d'eux même s'en retourna à sa tâche lorsqu'Aztai tourna son regard vers lui.
Il s'arrêta devant Sithröm et le toisa de toute sa hauteur, et c'était peu dire. Ils échangèrent un regard en silence, le woran neige lâcha son sac à terre et posa sa patte sur le pommeau de son épée à sa ceinture.

-Et toi que veux-tu? Lui demanda Sithröm sur le ton de l'ennui.

Il trahissait une appréhension derrière ces mots jetés à la gueule du fauve.

-Tu n'en as pas eu assez? Les richesses qu'abritent ces mines m'appartiennent, n'en demande pas plus.

-Je ne suis pas venus pour les richesses.

Bien qu'il fut heureux de s'en être sortit plein les poches, Aztai n'en dit pas plus. A la place, il retira son casque, signe de paix, et ajouta:

-On m'a envoyé, vous pouvez m'aider dans ma quête. Vous... allez m'aider dans ma quête.

Il ne posait aucun choix. Après avoir anéanti les tourments de Sithröm, celui-ci allait apaiser les siens.

-Hum... je t'écoute, marmonna-t-il, comprenant qu'aucune voie ne s'offrait à lui.

-Je recherche Lictaria, la Maitresse de feu.

-Ha! Nous recherchons tous quelque chose: la gloire, la richesse, le pouvoir...

-C'est l'Ancien qui m'envoie. L'Ancien, répéta le fauve.

Son interlocuteur eut un moment de réflexion.

-Je ne connais qu'une personne que l'on nomme ainsi. Etrangement... cette personne est un woran. Il y a bien dix ans que je ne l'ai pas revu...

Il observa un instant le casque du fauve et se perdit dans ses pensées. Aztai ne l'interrompit pas. Sithröm sembla reconsidérer le woran car il oublia le tutoiement:

-Vous n'êtes ni là pour les richesses, le pouvoir ou encore la gloire... conclut Sithröm. Bien, je vais donc à mon tour vous aider. Zacharov, on a du travail, ajouta-t-il à l'adresse de la fée.

Le félin cacha sa joie, décidé à se montrer intimidant jusqu'au bout. C'était une affaire sérieuse, un pas de travers coûterait la vie de tout un peuple woran, si ce n'était pas déjà fait.

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Dernière édition par Aztai le Mer 19 Sep 2012 19:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Mer 19 Sep 2012 19:31 
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Sithröm l'invita à le suivre. Aztai s'empara sans tarder de ses affaires et suivit l'homme de prêt, Zacharov virevoltant autours d'eux sans leur adresser la parole. Ils traversèrent la partie terrestre du camp des mineurs, circulant entre les tentes, les ateliers et les berlines. L'atmosphère qui régnait était grise comme le ciel, la poussière avait encrassé les visages des mineurs qui lançaient des regards intrigués en direction du fauve.

Après avoir pénétré les profondeurs de la terre, les lieux paraissaient minuscules au félin. Il repéra quelques entrées souterraines ici et là, des frissons s'emparèrent de son corps. Il repensa un instant au dieu pieuvre et à la malédiction citée par la victime de Zacharov. Soudain oppressé à la mémoire de ces mots, Aztai se concentra sur sa mission: trouver Lictaria. Celle-ci était, selon les dires de l'Ancien, capable de découvrir les fluide cachés du félin, même si ce dernier n'osait trop y croire. Il n'était même pas un novice en la matière, il n'était rien. Laisser derrière les siens pour une quête au but si imprécis angoissait le woran neige, il lui tardait de revenir au plus vite. Seulement, le voyage serait probablement long. Si l'Ancien lui avait sommé de trouver Sithröm pour trouver la magicienne, c'est que celle-ci ne serait pas à la première taverne de Lehber.

-Alors c'est pour ça que tu es venu jusqu'ici? C'est pour ça que tu as accepté ma requête? Simplement pour rencontrer Lictaria? Demanda Sithröm en continuant de marcher.

-Croyez bien, rétorqua le fauve, que si j'avais su ce que renfermait vos mines, jamais je n'aurais quitté les miens, même pour Lictaria.

L'homme s'arrêta, Aztai manqua de lui rentrer dedans. Il fixa le félin dans les yeux et chuchota, d'un air intéressé et fasciné:

-Est-ce vrai? Ma terre renferme-t-elle un mystère si effrayant que cela?

-Elle renfermait, corrigea Aztai. Oui, elle renfermait une cité avec un peuple... un peuple avec une divinité, si terrible soit-elle. Par votre faute nous avons anéanti ce faux dieu, ce monstre des profondeurs. Croyez-bien que nous n'en sommes pas sortis indemnes.

-Ah? Enchérit Sithröm d'un air presque amusé.

Ce ton énerva le fauve, il saisit l'homme à l'épaule et par son simple regard, lui ordonna de se taire:

-Vous auriez vu les membres arrachés, tranchés et pendants sur les murs de votre mine. Vous auriez vu les entrailles étalées sur la pierre, les entrailles de vos mineurs! Vous auriez vu mes compagnons mourir devant mes yeux comme je les ai vus, coupés en autant de morceaux que vous avez de doigts, et je compte vos pieds. Vous auriez vus, Sithröm...

Le nom de l'homme sonna comme un glas dans la gueule du woran neige. Des images de Myliah et de Warren mourant dans d'atroces conditions marquaient encore l'esprit du félin. Il avait décidément passé les pires moments de sa vie dans cette mine, et il ne parla pas de la malédiction à l'homme qui avait déjà les yeux ronds comme des soucoupes.

-A présent aidez-moi!

Sans demander son reste, le propriétaire fit volte-face et l'emmena dans une petite tente, non loin de là.

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Dernière édition par Aztai le Mar 25 Sep 2012 15:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Lun 24 Sep 2012 17:11 
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A l'intérieur de la tante, l'air était emprunt d'une poussière grisâtre et s'accrochait à la gorge à chaque inspiration. Une lampe à huile était accrochée à une poutre branlante qui supportait la toile vert foncé. Elle éclairait une table en bois sur laquelle des plans des mines attendaient d'être finement étudiées par un spécialiste.
Sithröm s'était mit à l'action. Le coup de pression de la part du fauve l'avait soudainement réveillé, réveillé par le cauchemar anciennement enfermé sous ses pieds. Aztai attendit près de la table, ne quittant pas l'homme des yeux. Le propriétaire des mines fit table rase et déroula une carte du continent, dessinée au fusain apparement. Nosvéris, la première fois que le fauve foulait cette terre. Il était perdu à la vue des villes, des montagnes et des fleuves. Sithröm pointa son doigt sur une ville, Lehber :

-Ca, c'est Lehber. Nous sommes à l'ouest du continent.

-Et Lictaria est à l'est j'imagine, continua le tigré.

-Tss tss ! Interrompit Sithröm en levant son index. Lictaria est une magicienne plutôt solitaire. Elle s'est exilée dans les montagnes.

Il désigna une partie plus foncée sur la carte qui recouvrait une bonne partie du continent.

-Les Monts Eternels. Dans le froid, la neige et la glace elle s'est retranchée. Elle demeure plantée là-haut avec un peuple, je ne sais même pas de quelle race. Il paraît qu'il y a un autre magicien avec eux, mais je ne connaît pas le fluide qu'il maîtrise, ni quel est son nom.

-Tu parles d'une aide... marmonna Aztai dans sa barbe.

Il s'attendait évidemment à des renseignements plus concrets. Les Monts Eternels étaient immenses, il lui faudrait plusieurs mois et beaucoup de chance pour tomber sur la magicienne. Une soudaine démotivation s'empara du woran neige.

-Vous avez le choix, fit Sithröm en posant à plat ses deux mains. La première solution est de prendre un bateau qui vous mènera directement à l'est, à côté des montagnes. Le voyage sera plus rapide et moins dangereux que si vous y aller à pied, ce qui vous prendrait, hum... beaucoup trop de temps. Mais si vous êtes un bon marcheur...

Aztai se mit à réfléchir au plus vite. Après avoir passé autant d'heures sous terre, son esprit lui disait stop. Il avait besoin de profiter de l'air, pas de se renfermer dans un bateau. De plus, le mal de mer l'effrayait un peu...

-Si je pars à pied il me faut un guide, déclara le fauve.

-Vous êtes téméraire ou bien complètement fou. Je veux bien vous en dégoter un mais tâchez de le garder en vie. Le mal court sur Nosvéris, les routes ne sont pas sûres et tomber dans une embuscade est commun. Ce qui est moins commun, c'est d'en sortir vivant.

-Inutile de me mettre en garde, je sais qui est mon ennemi, je m'élèverait contre Oaxaca.

Sous ces mots, la fierté et la détermination se mêlaient en lui. Elles formaient un cocktail explosif qui remit le woran en pleine confiance.

-Menez-moi à votre guide. Hé Sithröm ! Je veux le meilleur.

L'homme lâcha un soupir :

-Vous l'aurez !

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Lun 30 Nov 2015 22:30 
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Péripéties de Rascasse - Chapitre XLVI



Coquillages et macchabées

Chapitre I




La mer était plutôt clémente, alors que le petit canot contenant les six pirates avançait tranquillement vers le rivage. Un léger voile de brume froide recouvrait les eaux et bientôt, un ponton s'offrit à leur vue. Mercurio lui-même brisa le silence gênant qui sévissait dans le groupe. Après tout, il était maître d'équipage maintenant, il devait donc anticiper les problèmes avant qu'ils ne se produisent. Il se dit automatiquement que Snori, en tant que sang-pourpre, devait peut-être connaître l'endroit.

"Hé Sno, tu l'connais c'patelin ?"

"J'y suis déjà venu quelques fois, pourquoi ?"

"Ben c't'à-dire que j'aim'rais bien savoir si on risque de s'faire recevoir à coups d'pompes dans l'derche ou pas, quoi. Pasqu'c'est pas cont' toi, mais d'tes collègues j'en ai connu pas mal qu'aimaient pas qu'on foute le pif dans leurs trucs..."

"Je vois ce que tu veux dire, mais là on ne risque rien. C'est un petit village d'escale de sang-pourpres comme il y en a beaucoup... Juste évitez de blasphémer Moura et tout devrait bien se passer, il n'y a que des femmes-esclaves et leurs enfants qui y vivent en quasi-autarcie. Pas de quoi s'inquiéter."

"En quasi-quoi ?"

"Autarcie. Elles se débrouillent à tout faire elles-même. A part quand les hommes font escale, elles ont peu de visites. D'ailleurs il n'y a aucun commerce dans le village."

"Attends, quoi ? J'rêve ou t'es en train d'me dire qu'y a pas d'tavernes dans c'bled ?"

"Ben... Non, il n'y a pas de taverne ou quoi que ce soit. Juste quelques maisons."

"Putain de merde !" jura Mercurio en tapant du poing sur le rebord de la barque, la faisant vaciller. Il n'aspirait alors qu'à pouvoir boire tranquillement, jusqu'à plus soif, dans un endroit chaud et confortable. Loin de l'atmosphère étouffante de la Rascasse Volante et de ses prises de tête. "Mais qu'est-ce qu'on vient y foutre, ici, s'il y a pas un péquenaud pour nous vendre une bière ou nous ravitailler ?"

"Je n'ai jamais dit qu'on ne pouvait pas s'y ravitailler ! Bon après c'est sûr, c'est pas Dahràm, mais on peut bien y faire le plein d'eau douce et acheter leur surplus de provisions. Ces villages sont dirigés par des matriarches, des sortes de doyennes. Il suffit d'aller les visiter. Après, je ne sais pas vraiment si elles seront prêtes à offrir l'hospitalité à des étrangers... Vous me laisserez parler, ça sera plus simple."

"Bon. Ben ouais putain, on va faire ça hein. La prochaine fois ça s'rait bien d'prévenir avant d'nous laisser faire de faux espoirs quand même !"

Mercurio était profondément frustré, mais il voyait bien qu'il n'était pas le seul. Samrik, Jiro, Ranos, Molrak et même Eliwin n'auraient certainement pas craché contre le fait de se poser quelques temps pour manger quelque chose de chaud dans une auberge, boire un coup dans une taverne ou dépenser leurs yus dans un bordel. S'il avait su tout ça avant, il aurait même pu accepter Leyna dans leur petite escouade et ç'aurait évité le besoin de se prendre des sorts d'eau dans la tronche pour rien. Quelle connerie !

Et alors qu'ils s'approchaient, le village se faisait de plus en plus visible. Il était ridiculement petit. Un hameau d'une dizaine de maisons en pierre construites en rond à l'autre bout du ponton sur une plage de galets, vraiment rien de plus. Et ça avait l'air mort de chez mort.

Cette impression ne s'apaisa pas lorsqu'ils purent enfin poser les pieds sur le ponton. Le ponton avait un air fragile, le bois était vermoulu, grinçant sous leurs poids, menaçant de céder. A se demander s'il était vraiment possible de faire transiter de lourdes charges là-dessus. Il était recouvert de moules et de coquillages, à croire que ces bonnes femmes ne se chargeait pas de l'entretenir. Mercurio ouvrit la marche, avançant rapidement vers la terre ferme. Il avait beau apprécier de passer son temps sur les flots, remettre les pieds sur le continent avait toujours quelque chose de rassurant, de soulageant. Surtout pour lui, qui se baladait toujours pattes-nues. Il avait besoin de sentir autre chose que du bois sous ses coussinets.

Les maisons se ressemblaient toutes et elles aussi avaient de nombreux coquillages qui ornaient le bas de leurs murs. Les volets étaient tous fermés, les cheminées ne crachaient aucune fumée et pas l'ombre d'un chat à l'horizon. Seul le bruit des vagues contre la plage, le léger souffle du vent et le cri des goélands.

"Et ben ! J'm'attendais pas à une fanfare, mais quand même ! Pas une péquenaude pour pointer l'bout d'son cul ni rien ! 'sont pas curieux ces peaux-bleues ! Bon, c'est laquelle la baraque d'la matriarche ?"

"Non, attends, c'est pas normal. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, là...", dit-il avant de hurler "Hého, il y a quelqu'un ?"

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Playlist de Mercurio

A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Mar 1 Déc 2015 01:32 
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Coquillages et macchabées - Chapitre I



Coquillages et macchabées

Chapitre II




Mais la seule réponse qu'ils eûrent ne fut que le silence et le vent marin qui forcissait dans leurs oreilles.

"Bon, elles ont déménagé tes copines ou quoi ?", lança Mercurio, qui commençait à faire les cents pas en s'approchant des maisons, tentant de regarder aux travers des interstices des volets s'il pouvait y avoir la moindre vie à l'intérieur.

Soudainement, une bourrasque emmena avec elle une odeur pestilentielle, comme si toute la poiscaille des environs avait pourrie.

"Pouah, c'est quoi cette puanteur ?", releva Ranos.

Mercurio était dubitatif. Snori avait raison, il y avait quelque chose d'anormal dans cette histoire... Soudain, alors qu'il tournait le regard vers Samrik, il vit celui-ci regarder droit devant lui, mettant sa main au sabre. Ce fut à peu près au même moment qu'Eliwin baragouina, avec sa gueule ravagée, ce que l'on pouvait deviner être un appel à l'attention vers une baraque en particulier. L'humoran vit alors se dévoiler à l'embrasure d'une porte une jeune et belle elfe bleue à la peau très pâle. Bien que l'idée de lui faire du rentre-dedans lui effleura rapidement l'esprit, il se rendit vite compte que celle-ci n'était pas dans son état normal. Elle se tenait le dos courbé, le visage camouflé par ses cheveux roux et commençait à traîner les pieds envers leur direction.

Snori s'avança en lui adressant la parole :
"Ah, bonjour !"

Elle ne répondit mot, s'avançant toujours doucement vers eux.

Il réessaya, s'éclaircissant la voix :
"J'ai dit : Bonjour !"

Surpris par ce silence, il recula de quelques pas en direction du groupe.

"Pas très causante celle-là." ajouta Ranos.

Mercurio, guérisseur oblige, songea avant tout à ce qu'elle fut peut-être victime d'une maladie qui aurait mis à mal le village. Il en savait quelque chose. A Dahràm, la milice ne se faisait pas chier avec ce qu'elle ne comprenait pas. Pour éviter toutes sortes de maladies qui pullulaient à cause de l'hygiène pourrave de la ville, ils enfermaient -voire carrément emmurer !- la plupart des gens qui semblaient malades chez eux pour ne jamais leur rouvrir. Ils n'avaient même pas besoin d'être contagieux. Juste avoir l'air malade suffisait. Les maisons abandonnés étaient donc très nombreuses et personne n'osait y rentrer par peur d'être touché par la maladie à leur tour. Superstition pas tout à fait stupide, mais pour un guérisseur qui savait se protéger ou, le cas échéant, se soigner de telles maladies, n'avait absolument aucune crainte à avoir. Donc, au moindre symptome, les plus riches se faisaient des stocks de potions de soin, ceux qui ne pouvaient pas se le permettre allaient le consulter et sinon, il savait où trouver les maisons des plus pauvres pour y piller ce qu'il pouvait. C'était de toute façon juste une question de jours, parce que s'ils ne mourraient pas de leurs maladies, la déshydratation s'en chargeait. Dahràm pouvait vraiment être un enfer, mais avec un peu de ruse et son petit talent, on pouvait vraiment bien se démerder.

Bref, souvenirs mis à part, il songeait qu'avec des maisons calfeutrés, une odeur dégueulasse et une femme pâle comme un cul qui mouftait pas, on avait ici tous les symptômes d'un village touché par une épidémie. Ça pouvait être une bonne occasion de se faire un peu de fric.

"Là ! Y en a une autre !", lança Jiro en pointant une autre jeune femme, visiblement dans le même état, se dévoiler au coin d'un mur.

Puis, rapidement, d'autres apparurent. Le groupe n'était clairement pas tranquille, dégainant leurs armes, même Snori. Seul Mercurio gardait un air apaisé.

"Pas de panique, c'est qu'des bonnes femmes malades, à coup sûr.", dit-il à l'équipe.

Puis, en s'adressant aux villageoises :
"Salut les cocotes, j'vois bien qu'vous avez toutes choppé une salop'rie, là et on peut dire qu'vous avez d'la chatte, j'suis guérisseur ! Alors j'vous propose un marché ! Il nous faut des vivres pour not' rafiot et..."

Jiro l'interrompit :
"Non mais attends, si faut c'est ce qu'elles bouffent qui les as mis dans cet état non ?"

"Ah, ouais. C'est pas con c'que tu dis. Bon ben..." (Il reprends une voix plus audible) "Non, laissez tomber les vivres. Par contre si vous avez des yus, des bijoux, des conneries d'valeurs, bah j'vous soigne. Ou de l'alcool tiens pourquoi, c'est bien ça aussi. Et vous donnez tout hein, c'est ça ou mourir, à vous d'choisir, on est pas non plus dans un temple d'Gaïa ici, faut pas déconner."

Eliwin et Snori le fusillèrent du regard, mais ça ne faisait que donner à l'humoran l'envie de sourire, fier de sa malice griveuleuse qui s'apparentait beaucoup à un "la bourse ou la vie".

"Allez, rentrez chez vous et j'vais faire l'tour des baraques !"

Mais il parlait dans le vide. Elles avançait encore et encore vers eux, sans un mot...

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Ven 5 Fév 2016 16:19 
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Coquillages et macchabées - Chapitre II



Coquillages et macchabées

Chapitre III




Snori, qui s'indignait intérieurement, avait au moins bien compris que pour convaincre l'humoran de ne pas appliquer son plan, il ne fallait pas faire dans la morale mais dans le concret :
"Mercurio, si tu fais ça, je te garantie qu'on va avoir tous les sang-pourpres du coin qui prendrons en chasse la Rascasse !"

"Tu n'sais rien, mon bon Sno'. Tous les membres de la Confrérie ont leurs têtes mise à prix depuis qu'Heartless et moi on a tenu tête à Oaxy, alors c'est pas quat' peaux-bleus sur un canot qui vont m'faire m'pisser d'ssus !"

"Quoi ? On est recherché par Oaxaca ?", s'écria Ranos.

"Pourquoi vous croyez que j'faisais chier tout l'monde pour pas qu'on s'approche d'l'Ynorie, hein ? Et pis bordel, vous vous attendiez à quoi, vous tous, en rentrant dans un groupe de pirates ? Un peu qu'on en a, des gars qui veulent nous faire la peau !"

"Bah ouais mais quand même. Oaxaca quoi. C'est la fille de Thimoros quand même, c'est pas la moitié d'une !"

"Tu étais au courant de ça, Eliwin ?"

Il ne lui répondit que d'un regard qui voulait tout dire.

"Bon, super, maintenant que vous avez bien causé devant tout le village que n'importe qui peut se faire des couilles en or en choppant nos têtes, on fait quoi, hein ? Parce qu'au cas où ça serait sorti de vos têtes, elles continuent à avancer là !"

Sans même que l'humoran ne s'en rende compte, la foule des femmes autour d'eux s'était agrandie et enrichie de mioches sang-pourpres qui avaient eux aussi une sale gueule.

Mercurio ne savait pas vraiment quoi foutre. C'était un salop, mais pas un psychopathe non plus, fallait pas déconner, ils allaient quand même pas foutre des coups de sabre à la tronche de ces pauvres bonnes femmes, si ?

Soudain, quelque chose l'interpella. Une de ces femmes portait quelque chose à deux mains et se faufilait à travers ses semblables jusqu'à Snori. C'était un plateau de fruits de mer. Des moules, des huîtres, ce genre de conneries. Elle s'arrêta devant lui pour lui tendre.

Snori, que Mercurio avait connu plus diplomate, se contenta de faire un mouvement de bras en l'air pour tout refus et marmonna tout bas :
"Je déteste les fruits de mer depuis cette sale affaire..."

Voilà qui était sage. Une autre s'approche du félin, sans autre grand succès. De toute façon, épidémie ou pas, ça avait une odeur pas très nette, ces trucs.

"Non mais pourquoi elles veulent nous faire bouffer ces merdes, celles-là ? C'est un genre de tradition d'foutre des moules moisies sous le nez des étrangers ?", dit sans gènes Mercurio, comme si elles ne pouvaient pas entendre ce qu'ils disaient.

"Non mais c'est vrai que ça a une sale bouille, mais c'est pas si mauvais !", dit fièrement Ranos.

L'humoran n'en cru pas ses oreilles et détourna le regard en sa direction. Cet abruti avait déjà dû en gober trois et Jiro, plus pour ne pas heurter l'hospitalité des villageoise qu'autre chose, en avait mangé une aussi.

Eliwin se précipita vers eux et mis de grands coups dans les plateaux, renversant tout au sol.

"Non mais sans déconner, les mecs, z'êtes complètement cons ou quoi ? Franch'ment, y a rien qui cogite là-d'dans ? Non, les mecs, ils arrivent dans un village où tout l'monde a une tronche à être maudit par Phaïtos et y s'disent qu'c'est normal ! Les déterrées nous portent d'la bouffe ? Royal, on la niaque ! Bordel, les gars ! Dès fois j'me dis qu'j'suis pas une lumière mais quand j'vous vois j'ai l'impression d'être un putain d'phare, merde !"

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Mar 9 Fév 2016 19:55 
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Coquillages et macchabées - Chapitre III



Coquillages et macchabées

Chapitre IV




Ils se figèrent un instant, ne comprenant pas l'énervement soudain de Mercurio. Jiro regardait les femmes et enfants qui n'avaient étrangement pas bronché, mais qui regardaient les fruits de mer au sol avec un air de deuil.

Ranos garda les yeux grands ouverts comme un idiot pendant quelques secondes avant de répondre :
"Bah quoi ? Y a rien à craindre, c'est très bon, hein !"

L'humoran insista : "Ta gueule et recrache, bordel ! Et toi aussi Ji..."

Ce fut alors qu'un long et strident hurlement aigu se fit entendre. Femmes et enfants du village avaient la bouche grande ouverte et s'échappait de leurs bouches ce son affreux.

Mercurio, n'eût d'autres réaction que de mettre une patate dans la tronche de celle qui se tenait au plus près de lui et, si celle-ci tomba à terre avec ses fruits de mer pourraves, elle n'en arrêta pas pour autant de crier à leur en faire vriller les tympans. On aurait dit qu'elle n'avait pas ressenti la moindre douleur pour ce coup.

Ils ne tardèrent pas à tous se plier en essayant tant bien que mal de se boucher les oreilles. Ce fut alors que l'humoran remarqua au sol que des cris semblaient aussi venir du sol. Comment était-ce possible ? Son regard fut attiré par un mouvement entre les galets. Les coquillages s'étaient ouverts comme autant de bouches, et les mollusques à l'intérieur frémissaient, vrombissaient terriblement.

Putain, de mieux en mieux, cette escale. Pas une prostitué à l'horizon, mais des moules qui vibrent. Extraordinaire. Ce genre de péripéties absurdes s'enchaînant les unes derrières les autres, le maître d'équipage commençait à en devenir apathique. Elles auraient bientôt fini de crier, ces grognasses, non ?

Décidément, elles avaient un sacré organe, ces poissonnières.

Eliwin fut le premier à vraiment réagir, prenant Mercurio par le bras pour lui indiquer qu'il fallait qu'ils partent d'ici. Il acquiesça, interpellant Snori et Jiro pour faire de même. Ce fut alors que Snori, jusque là relativement calme, fut pris de panique, hurlant : "Bordel de putain de merde ! Saloperies ! Fuyez ! Fuyez tous !"

Bon alors, qu'est-ce qu'il lui arrivait, à lui, maintenant ? Il regardait les coquillages au sol avec une horreur palpable, devenant pâle comme un cul dans la neige une nuit de pleine lune au milieu de l'hiver. Il s'éloigna de ceux-ci sans prêter attention à ce qu'il se passait autour de lui, s'effondrant en arrière avant d'être rattrapé par ces foutues hurleuses. Elles se massèrent autour de lui, le ceinturant et lui empêchant tout mouvement alors qu'à son tour lui aussi hurlait et se débattait comme un dément en voyant une de ces femmes s'avancer vers lui avec un nouveau plateau à la main. Pendant qu'une autre lui tenait la tête, une dernière s'efforçait de lui faire ouvrir la mâchoire.

C'était quoi ce délire ? Des sortes de moules maléfiques qui leur ont chamboulé le cerveau pour forcer d'autres gens à bouffer d'autres moules maléfiques ? Alkrim ne lui avait jamais parlé d'épidémies aussi étranges, il s'en serait rappelé !

Bon, ces pauvres bonnes femmes n'y étaient certainement pour rien -et peut-être qu'il pourrait trouver un moyen de les soigner, ce serait un défi intéressant pour le guérisseur qu'il était- mais il allait quand même pas laisser Snori devenir aussi demeuré qu'elles. Après tout, c'était même pas dit que ce soit réversible.

L'humoran hurla donc : "Elles ont choppé Snori ! 'Faut qu'on l'sorte de là ! On tue que si on a pas l'choix !"

Il traversa alors la troupe des villageoises, se frayant un chemin comme un stalas ivre, bourrant et envoyant jarter tout ce qui était sur son passage, suivi de près par un Ranos qui suivait les ordres sans bien comprendre ce qu'ils étaient en train de foutre.

Arrivé au but, Mercurio récupéra le plateau pour l'écraser contre le visage de la femme qui le tenait, grommelant comme s'il avait une pomme de terre dans la bouche :
"Mais putain, bouffe-les toi-même ces putains de fruits de mer à la con !"



Coquillages et macchabées - Chapitre V

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Mar 9 Fév 2016 21:07 
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Le trajet fut rapide et les deux femmes débarquèrent sur la côte. Leyna se redressa en titubant, perturbé par le retour à la terre ferme. Devant, des petites maisons de pierre au toit de bois. Des habitats primitifs de pêcheurs, caractéristiques des femmes vivant au service des sangs-pourpres.

Au loin, retentissaient des hurlements. Les habitants avait-ils vu le dragon ? Elle commença à avancer sans attendre la capitaine... mais fut interrompue par une étrange vibration au côté. L'Echo de vie ! La dague de Moura luisait d'une étrange flamme bleue, comme pour lui indiquer... quoi ? Les coquillages qui la recouvraient s'agitaient. Au loin, elle entendit Snori hurler qu'il fallait fuir. Ce n'était pas dans l'habitude du jeune sang-pourpre que d'exprimer la peur.

Quand elle s'approcha encore, elle vit le groupe assailli par une horde de femmes et d'enfants... qui semblaient étrangement raides, comme possédés. Les matelots s'en débrouillaient sans peine, chassant les assaillants qui n'opposaient qu'une faible résistance. Elle vit Mercurio qui jetait l'une d'elles à terre. Mais que...

Elle sentit le sol bouger sous ses pieds. Elle vit une multitude de coquillages sur les pierres qui glissaient, s'éloignaient d'elle...

Son cœur s'arrêta. Impossible. Non. C'était tout simplement impossible. Et pourtant... il n'existait pas beaucoup de mollusques aussi vifs, et peu de choses pouvaient faire hurler de terreur Snori, à part d'horreur absolue.

Les carcinos. Cancer de l'océan. Ils existaient toujours.

Elle tira frénétiquement sa dague, regardant les coquillages qui émettaient la lueur bleue. C'était donc ça : ils cherchaient à la prévenir que leurs cousins maléfiques qu'elle pensait avoir vaincus, étaient toujours là. D'une manière ou d'une autre, certains avaient réussi à survivre à la rupture du contact avec la dague, lorsqu'elle l'avait arrachée au bateau maudit. Ils avaient dû dériver au gré des courants jusqu'à arriver ici.

C'était tout simplement un cauchemar, car s'ils pouvaient vivre indépendamment de la dague, cela signifiait que plus rien ne pouvait les arrêter ! Ils risquaient de se répandre à travers le monde et de dévorer tout ce qu'ils trouvaient sur les côtes et dans les navires.

Elle s'élança vers Snori et les possédés s'écartèrent en grognant, comme terrifiés. Ces gens aux yeux vides... ils n'étaient plus. Elle le sentait, les carcinos ne s'étaient pas contenté de les endormir comme ils avaient fait avec l'équipage du Chasseur des Brisants, non, ils avaient pris le contrôle total de leurs corps !

Cela faisait trop. Le dragon, les carcinos... Leyna aurait dû s'évanouir, mais elle sentait au contraire que son cerveau se détachait de toute choses. Au comble de la terreur, il ne se laissait plus que porter par les événements. Elle regarda les possédés reculer et tendit sa dague. Ils reculèrent encore plus. Oui. Ils étaient encore influencés par l'arme qui les avait fait naître. Ils avaient appris à vivre sans elle, au point que maintenant ils la redoutaient. D'une voix étrangement calme, elle lança au groupe en désignant les coquillages qui grouillaient au sol :

« Ne les laissez pas monter le long de vos jambes. Ils sont plus mortels que le poison. Approchez-vous de moi, ils ont peur de ma dague. »

D'un geste, elle provoqua une onde d'hésitation dans la marée des créatures, mais rien de plus, hélas. Déjà, un flot de ces horreurs commençait à émerger des petites maisons de pierre dans lesquels ils se terraient. Les carcinos rampaient vers leurs proies.

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Ven 12 Fév 2016 15:08 
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La recherche ne prit qu'un instant. Juste celui d'entendre un hurlement puis un autre. J'emboitai le pas à la Prêtresse, dégainant mon épée. Puis ce fut la voix de Snori le sang-pourpre, criant qu'il fallait fuir. Et pour que lui choisisse de prendre ses jambes à son cou, la menace devait être grande. Lorsque j'aperçus notre groupe, il était entouré par les habitantes et jeunes des lieux. Mais leur façon de se mouvoir était étrange. Peu naturelle. Presque... Comme s'il s'était agi de pantins. Mercurio et Samrik ne semblaient guère en difficulté contre eux. Le demi-garzok venait d'ailleurs d'empoigner une petite silhouette par le col et l'envoyer dans les jambes d'un autre habitant. Ce n'était pas normal. Ni un danger suffisant pour effrayer Snori.

Leyna' tira sa dague diffusant une étrange lueur bleutée, et sa vue sembla apeurer les habitants hagards. Je jetai un regard à mes hommes, cherchant à m'assurer qu'ils allaient bien. Soudain, la voix de la Prêtresse s'éleva. Elle désigna le sol, et je remarquai enfin le nombre étrangement important de coquillages qui s'y trouvait. Rampant vers nous, défilant depuis les maisonnettes de pierre proches, ces mollusques et associés étaient de plus en plus nombreux. Leyna' nous avait mis en garde contre eux, les qualifiant de plus mortels que du poison, mais apparemment effrayés par sa dague magique.

Lutter contre les bipèdes était dans mes cordes, mais contre une marée vivante de petits coquillages ? Mais le plus important était clairement de prendre rapidement de la distance. Je maniai alors rapidement ma magie de lumière, décidée à hébéter les humanoïdes proches quelques instants.

"Il faut faire vite ! Ou nous retournons immédiatement à la chaloupe pour échapper à ces créatures, ou nous nous enfonçons dans les terres pour nous planquer du lézard volant !"

J'inspirai, fis appel à ma lueur intérieure que je canalisais et maintenais comme je l'avais appris. L'espace d'un instant, je songeai au dragon noir approchant. Ce sort risquait d'attirer son attention pile sur nous. Mais je n'avais pas le luxe de prolonger ma réflexion à ce sujet. Rester coincés là, à la merci de ces inconnus et de ces créatures rampantes, là était le véritable problème.

"Attention à vos yeux !"

Dès ma mise en garde effectuée, je laissai éclater le halo stupéfiant et me préparai à jouer des coudes si le sort n'avait pas été suffisant.


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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Ven 12 Fév 2016 17:45 
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Coquillages et macchabées - Chapitre IV



Coquillages et macchabées

Chapitre V



Ranos et Eliwin l'aidèrent à sortir Snori de ce pétrin, pendant que Samrik dégageait le terrain sans trop de mal. Mais les infectés revenaient à la charge aussitôt, semblant ne jamais fatiguer. Autour, les mollusques au sol ne s'étaient pas seulement mis à vibrer ou à crier, mais aussi à se déplacer, glissant sur les galets comme de rapides escargots. Qu'est-ce qui était en train de se passer encore ?

Ce fut alors que la prêtresse arriva, vraisemblablement prête à se battre à nouveau, suivie de près par la capitaine. Elles avaient dû être alertées par les hurlements. Leyna tenait droit devant elle la dague étrange qu'elle avait toujours à la ceinture, qu'on aurait dit faite de coquillages limés. Elle avertit aussi tout le monde de faire attention à ce que les mollusques ne grimpent pas le long de leurs jambes, qu'ils en avaient peur...

Elle la tenait à bout de bras comme si les créatures allaient fuir rien qu'à sa vue et, il faut avouer, ils eurent un instant de flottement qui permit à Mercurio et aux autres de sortir de là... Mais cela ne dura pas. Elle avait déjà eu à faire avec ses créatures, c'était certain. Son visage se décomposa lorsqu'elle vit qu'ils finirent par avancer quand même. Ce n'était vraisemblablement pas prévu. Pire encore, des centaines de ces mollusques s'étaient mis à sortir des habitations par tous les interstices, elles devaient en être gavées à ras bord, c'était incroyable.

L'humoran ne se posa pas plus de questions et lança un trait de lumière vers eux, mais d'autres arrivaient encore. C'était débile de s'épuiser là-dessus, le débit paraissait sans fin.

La capitaine empressait le mouvement, les incitant à soit revenir au bateau, soit partir s'enfoncer dans les terres pour échapper au "lézard volant".

Mercurio s'affola plus à l'énonciation de ces mots qu'à tout le bordel qu'il se passait autour de lui. Pourquoi elle se mettait à parler du dragon, tout d'un coup ? Elles l'avaient vu ? Il était là ? Non, ce n'était pas possible. Pas encore. Pas encore cet enfer. Il y avait survécu par miracle la première fois, il avait vu des gens pulvérisés par ce monstre de la manière la plus crue qu'il soit. La mort à l'état pur, rapide et sans pitié. Son traumatisme le poussait à la panique.

Alors qu'il ne songeait jusque là qu'à se casser et retourner vite au bateau, histoire de laisser ce problème à d'autres et d'essayer de voir si Ranos et Jiro étaient récupérables... Mais le dragon lui faisait perdre toute réflexion à moyen et long terme. Face au dragon, il savait maintenant à quoi s'en tenir. Il est impossible de semer un dragon. Il est impossible de sauver celui qu'un dragon aura désigné comme proie. Il faut juste courir sans cesse, essayer de trouver une planque et juste espérer qu'un autre se fasse déchiqueter à sa place. Survivre. Seulement survivre. C'était tout ce qu'il était possible de faire. Mettre toute morale de côté et batailler pour sa vie.

On pouvait voir les pupilles de l'humoran se dilater à l'idée de revivre ceci, son poil se hérisser, ses oreilles se baisser, son dos se voûter, ses griffes se dévoiler, cherchant nerveusement dans les airs une trace de la monture d'Oaxaca. Il n'écoutait plus rien à ce qu'il se passait autour de lui, au mieux envoyait-il valser les créatures qui s'approchaient. Soudain, une grande lumière vint l'aveugler. Il n'y voyait absolument plus rien qu'un blanc absolu. Que s'était-il passé ? Il sentait qu'on le touchait et repoussait sans chercher à comprendre. La lumière ne partait pas, il paniquait, se mettant à quatre pattes et se frayant un chemin à l'aveugle, droit devant lui. Il ne disait rien, pas même à ces compagnons. Face au dragon, il n'y a pas de compagnons qui tiennent. Il fuit sans dire un mot, sortant de la longue plage de galet. Encore, il fallait fuir. Le dragon l'avait déjà poursuivi au travers d'un pays entier, il savait à quoi s'attendre et courrait à en perdre haleine.



Coquillages et macchabées - Chapitre VI

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Ven 12 Fév 2016 19:03 
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Ça s'annonçait mal. Les mollusques étaient partout. Tout le monde s'efforçait de les écraser tout en repoussant les femmes infectées, Mercurio, Ranos et Eliwin réussissant à libérer Snori de leur emprise. Que faire ? La fuite était la seule option, mais où ?

À ce moment-là, Mythanorië rappela la présence du dragon, préconisant de rejoindre la chaloupe ou de s'enfoncer dans les terres. Leyna, qui donnait quelques coups de dagues alentour, vit de guérisseur écarquiller les yeux. Lui d'ordinaire si fort... l'adrénaline du combat ne l'aidait-elle pas à tenir ? Pourtant, il avait manifestement combattu les carcinos sans fléchir... La prêtresse cria :

« Si nous essayons de rejoindre la chaloupe, nous n'arriverons jamais vivants au navire ! »

Disant cela, elle pointa le ciel, dans lequel le dragon était maintenant visible, bien qu'encore lointain. Le vent de ses ailes claquait et ébouriffait ses cheveux, la peur se faisait plus forte. C'était une menace pire encore que les mollusques, une menace contre laquelle rien ne pouvait être fait ! Pourtant, elle refusait que son histoire se termine ainsi ! Pas parce que ce maudit lézard se pointait malencontreusement là où il n'aurait jamais dû être ! Elle chercha frénétiquement des yeux une solution. Impossible de se cacher, les maisons étaient pleines de carcinos, et le dragon pourrait probablement les sentir... Mais... tient, qu'était cette étrange petite construction, comme un dôme de pierre avec une petite entrée, au-delà de la plage ? Aucun coquillage n'en sortait...

En désespoir de cause, n'ayant pas d'autres idées, elle se précipita vers Snori :

« Ça ! Là ! C'est quoi ? »

Le jeune homme, un peu hébété, se reprenait tant bien que mal de sa terreur. Il bredouillait des mots incohérents. Pas le temps ! Elle lui donna une puissante gifle pour le remettre d'aplomb. Il parvint à murmurer :

« C'est... le réfrigérateur... une salle creusée dans un morceau de terre ferme et rempli de glace descendue des montagnes pour conserver les aliments... »

Une sorte de caverne de glace ? C'était dangereux, mais peut-être que le dragon ne pourrait y sentir leur présence. Elle cria au groupe :

« Là, dans ce bâtiment ! Sautez tous ! »

Elle se précipita vers l'entrée, mais n'y entra pas tout de suite, décidée à rester en dernière pour aider les autres à passer. Elle était partiellement responsable de la situation, au moins pour la partie « mollusque », elle se devait donc de prendre ce risque. Moura n'en attendait pas moins.

Mais c'est alors qu'elle vit Mercurio qui fuyait à découvert, les oreilles rabattues. Impossible ! Était-ce donc le dragon qui lui faisait peur à ce point ?

« Mercurio ! Venez vous cacher ici ! Vous n'aurez aucune chance de trouver un couvert ailleurs ! »

Il y avait bien la forêt d'Astaryä, mais elle ne formait qu'une bande sombre au loin... Elle lança un regard dépassé à la capitaine, se demandant quoi faire, puis elle s'élança vers le guérisseur pour le raisonner.

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Sam 13 Fév 2016 15:36 
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J'avais à peine fini d'éblouir nos adversaires que la situation évolua d'un coup. Les coquillages déferlaient encore plus nombreux qu'avant, à croire qu'ils avaient été entassés dans les bâtisses et n'en étaient sortis que pour nous accueillir. À côté, Leyna' venait de gifler un Snori encore perdu et tremblant. Il balbutia quelque chose au sujet d'une salle de glace que je n'entendis guère, occupée que j'étais à écraser les inquiétants mollusques comme je le pouvais.

Du leur, Eliwin et Samrik tenaient en respect les quelques êtres qui n'avaient pas été éblouis. Tendue, j'entendis notre Prêtresse nous crier de trouver refuge dans l'un des édifices. Une sorte de dôme de pierre avec une entrée basse. D'un geste et avec un appel sec, j'incitai les hommes à s'y rendre. Avoir un toit au-dessus de la tête nous masquerait au moins du dragon. Restait à espérer qu'aucun coquillage n'ait eu la même idée !

Et alors que nous étions à quelques pas de l'entrée, Mercurio sembla pris de panique. Oreilles rabattues, poil hérissé, il courait à toute allure et... À quatre pattes. Un animal effrayé, suivant son instinct plutôt que sa raison. Et à la suite duquel Leyna' s'engagea.

"Tch !"

Je ne pouvais pas abandonner ces deux-là dehors, mais je savais pertinemment que si je ne leur donnais pas d'ordre direct, ni Samrik ni Eliwin ne se mettraient à l'abri. L'un parce qu'il était prêt à en découdre sans doute pour démontrer qu'il n'avait pas peur, l'autre parce qu'il chercherait à me protéger avant tout. Sans oublier Jiro, Ranos et Snori, raides, et encore chamboulés par l'événement.

Je rengainai ma lame et haussai le ton.

"À couvert ! Maintenant ! Et oui, c'est un ordre !"

Et je ne me privai pas de jouer de l'épaule afin de pousser ces silhouettes plus grandes que moi vers l'intérieur. En cet instant, si j'avais du en charger un sur mon épaule pour le faire rentrer, j'étais prête à le faire.


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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Jeu 18 Fév 2016 22:45 
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Coquillages et macchabées - Chapitre V



Coquillages et macchabées

Chapitre VI




L'humoran n'avait pas demandé son reste, au loin, une forêt. La dernière fois, c'était ce qui l'avait sauvé. Une forêt dense et touffue, où le dragon ne risquait pas de voir ce qui se tramait à sa surface.

Mais là, ça n'allait pas marcher, c'était sûr. Il n'y avait là que des conifères épars s'étendant sur une vaste plaine. Les reliefs les plus proches étaient à des kilomètres de là. Il n'y avait nulle part où se cacher. Il allait mourir maintenant, c'était certain.

Et alors qu'il regardait derrière lui si le dragon approchait, ses collègues de la Confrérie d'Outremer semblaient avoir trouvé une planque. Une sorte de petit bâtiment rond, tout en pierre. Leyna l'interpella alors que la capitaine essayait tant bien que mal de récupérer les autres par la peau du froc pour les mettre en sûreté. Il n'y avait pas le choix. C'était sûrement sa seule chance.

Il rebrousse chemin et se rua dans cet abri de fortune. A l'intérieur, un froid polaire. Le sol creusé du bâtiment était inondé de glaces fondues mais il n'en avait cure. Son esprit était obnubilé par le dragon. Il se posa dans un coin et s'assit en faisant face à un mur. Il se tenait les jambes, se balançait d'avant en arrière et priait. Il priait comme ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Il suppliait Gaïa de faire partir le dragon, à la limite des pleurs. Pas encore. Pas encore.



Coquillages et macchabées - Chapitre VII

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Dernière édition par Mercurio le Sam 27 Fév 2016 18:47, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les côtes autour de Lebher
MessagePosté: Ven 19 Fév 2016 14:01 
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Les ordres fusèrent et l'humoran se reprit, venant avec elle dans la glacière. Elle lança un regard au loin. Le dragon pouvait-il les voir d'ici ? Pouvait-il les distinguer des infectés ? Impossible à dire, et elle comptait bien tout faire pour ne pas le vérifier. Les carcinos convergeaient vers eux, abominations aveugles de la mort qui tombait du ciel. Elle plongea dans la glace.

Il y avait ici des stocks de poisson et même de la viande, mais il y avait surtout... de la glace. Elle faillit hurler tant son contact était brûlant. À croire qu'elle n'était plus habituée à Nosvéris ! Tremblante, frigorifiée, elle nageait tant bien que mal dans la glace fondue, au milieu des poissons et des membres d'équipage. Le vent s’engouffrait par la porte, un vent brûlant qui les réchauffa un instant... mais elle devinait ce qui allait arriver. Il lui sembla percevoir des échos dans son âme, souvenirs lointains d'earions qui lui permettaient de soupçonner que le dragon sente la chaleur de la vie. De toute façon, s'ils voulaient survivre, ils n'avaient pas le choix.

« Plongez ! »

Et elle immergea la tête. Le choc thermique était tel qu'elle crut s'évanouir. Mais au dessus, c'est l'enfer qui se déchaîna. Le feu rencontrait la glace dans un grondement atroce. Il y eut des chocs, des bruits terribles, des flammes à nouveau... elle entendait les rugissements du monstre qui frappait encore et encore. D'énormes pierres tombèrent dans l'eau glacée et elle ne put que souhaiter qu'elles n'aient touché personne. Elle n'avait pas eu le temps de lancer son sortilège pour avoir une bulle d'air autour de la tête, ses poumons étaient en feu, au moins autant que devait l'être le village à l'extérieur. Mais si elle sortait la tête trop tôt, elle mourrait à coup sûr. Les bruits se calmèrent, mais elle resta figée, comme gelée.

Quand elle n'y tint plus, elle sortit la tête. Il n'y avait plus de bruit hormis le crépitement des flammes. Autour, les autres émergeaient aussi, n'y tenant plus. La prêtresse nagea lentement, le corps complètement anesthésié, tremblante, et grimpa l'échelle avec des gestes lents et tremblants. Elle émergea au milieu d'une plage dévastée. Il ne restait rien du village. Même la chambre de conservation qui les avait protégé ne dépassait plus du niveau du sol. Quelque chose craqua sous ses pieds. Des coquillages grillés. Malgré son état de choc, une pensée rassurante monta en elle : tout le village n'était plus que cendre : aucun carcinos n'avait pu survivre à un tel cataclysme. Elle se tourna vers la glace et fit signe aux autres qu'il n'y avait plus de danger, mais son cœur se serra en voyant du sang dans l'eau. Snori flottait, inconscient.

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Dernière édition par Leyna'sëraya le Lun 21 Mar 2016 11:25, édité 2 fois.

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