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 Sujet du message: Les arcades
MessagePosté: Mer 29 Oct 2008 19:20 
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Les arcades


Les arcades, qu’en dire? Si la place de Saral Lya était une des places les plus vivantes, le titre de place principale de Nosvéria revenait sans aucun doute aux arcades. Toutes les fêtes y étaient célébrées, rituels sacrés, unions, naissances, solstices et équinoxes, les arcades étaient incontournables. Sculptées dans un marbre aussi pur que la neige, elles offraient à tous des instants magiques, tels que bon nombre de nobles des autres continents les auraient jalousés. Aujourd’hui recouvertes de glace, elles n’en demeurent pas moins magnifiques et elles accompagnent encore et accompagneront toujours les festivités des peuples du Nord. Durant le Hïenbless, il est de coutume de voir une farandole musicale partir de la place de Saral Lya pour terminer devant les arcades. S’ensuit un immense bal, accompagné d’un banquet Royal. Certains Nosvériens y attendent même le retour à l’état de statue afin de ne jamais quitter cette place unique et exceptionnelle.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Ven 9 Mar 2012 10:41 
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Ignorant les plaintes et propos de ses compagnons, Heartless fut le premier à arriver en bas des marches, ce qu'il vit là-bas était, encore une fois, stupéfiant, mais alors que le pirate avait déjà été surpris maintes fois par la beauté des lieux, il ne laissa pas transparaître son admiration pour ce spectacle à la fois magique et lugubre.

Des arcades entouraient et parsemaient le lieu, elles étaient blanches comme la neige mais semblaient hériter leur résistance du marbre. La place était vaste, dallée de différentes couleurs, parsemée de dessins et d'armoiries. Cela devait être la place principale de la ville, lieu de fêtes et de rituels. Ici et là étaient visibles les silhouettes de quelques habitants de Nosvéria, des échoppes vides, un attirail de troubadour... tout cela, figé dans la glace. Sirius s'approcha de l'une de ces statues : une femme jouant de la lyre sur un banc blanc. On l'aurait pris pour une vraie statue si on négligeait l'infime éclat de vie qui éclairait ses yeux inexpressifs, ses traits gelés arboraient un léger sourire mystérieux et elle semblait avoir été statufiée alors qu'elle jouait de son instrument. Peu de mots pouvaient traduire les sentiments du borgne devant cette effrayante œuvre d'art. Une fascination pour l'éternité, signe d'éternelle souffrance ? Si les Nosvériens pouvaient parler, que diraient-ils ? Se plaindraient-ils ? Ou au contraire ?

Non, il était impossible de le savoir avec certitude. D'ailleurs, la chose était difficile à réaliser. Iguru, le gros homme jovial mais simplet, approcha derrière le capitaine en s'exclamant :

- Waow ! Quelle belle statue ! Mais que fait-elle ici ?

Heartless trouva la chose trop difficile à expliquer et s'en alla en jetant un regard grave au marin. Alors qu'il portait son regard à l'Est, un éclat étrange, pourtant commun à toutes les parois dans la ville, attira son attention, comme si il était appelé. Eliwin s'approcha à son tour, il se rendit compte de l'objet du regard du borgne.

- On dirait un temple.

Un bref silence s'installa, bercé par le vent, avant que Sirius, intrigué par ce qu'il croyait être un appel, lança à ses compagnons.

- Partez devant, j'vous rejoins.

Aussitôt, le pirate s'engouffra seul dans les rues blanches de la ville, appelé par un signe intriguant.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Mar 13 Mar 2012 21:35 
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On atteint enfin la ville elle même. Et on y avance de façon sereine au milieu d'un océan de beauté gelée, moi qui pensais que la glace n'était rien de plus que de l'eau solide destinée à faire chuter les gens qui ne s'occupaient pas de là où ils mettaient les pieds en hiver. On rejoint une sorte de grande place couvertes d'immenses arcades de marbres maintenant prisonnières de la glace. Chacune était une œuvre d'art à part entière et leurs courbes gracieuses attiraient l'œil comme un doux appel. Je m'émerveille de plus en plus et me demande si cela n'était pas la place principale de la ville au temps où celle-ci fut habité, si jamais elle le fut, je n'étais pas au courant de l'existence de cette ville avant aujourd'hui, et les pirates ne m'ont raconté que peu de chose de ce qui a trait à ce lieu. J'en avais compris que cela avait un lien avec Yuia, la déesse des glaces, mais rien de plus, et l'avis de mes camarades semblait diverger grandement à ce sujet, preuve de la non-fiabilité de la transmission orale des contes et légendes !

Notre capitaine, euh, que dis-je, le capitaine du vaisseau, Heartless de son nom, semble s'extasier lui aussi, mais devant une statue. Celle ci représente une jolie demoiselle tirant les cordes d'une lyre couleur de neige. Les traits étaient finement dessinés, et mis à part le choix des couleurs, trop blanches au niveau de la pigmentation de la peau ou bleutés au niveau de la teinte générale, et l'éclat du soleil sur la statue, l'on aurait pu jurer qu'il s'agissait d'une humaine figée sur place.

Soudain, une autre chose semble occuper l'esprit de Heartless, alors que celui-ci prends la route, seul, d'un grand bâtiment, dont l'architecture évoque sa fonction religieuse. Il nous dit de ne pas l'attendre et de partir devant, mais l'ordre semble s'évanouir dans l'air sans autres conséquences que deux maigres pas le temps que la silhouette du meneur des pirates s'évanouisse, non dans les ténèbres, mais dans la douce et aveuglante lumière que reflète la couche de glace qui recouvre les habitations de ce lieu.

Malgré ce soleil omniprésent, le froid est aussi de mise, et je frissonne même sous la peau animale qui couvre mes épaules, et mes joues sont constamment mordues par la lente brise qui souffle sur ce lieu enchanteur, tandis que mes yeux me piquent, mais le plus grand inconfort chez moi viens de mon bras. Celui-ci à cessé de me faire souffrir, enfin, disons plutôt que la douleur à changé de nature. Je ne suis plus transpercé de piques violentes, à la place, un engourdissement, général, sourd, empli mon membre inutilisable. J'arrive à sourire, je en sais comment, devant mes vains efforts de le bouger enfin si l'on peut parler d'effort quand l'on ne sait même pas si l'on a réussi à tenter quelque chose par manque de sensations. Je m'interroge ensuite un instant sur la nature de ce qui fait bouger notre corps, et observe ma main droite, et surtout mes doigts que je fais bouger un à un, qui bougent parce que je le veux, sans pensées apparaissant clairement dans mon esprit, sans temps de latence, sans que je ne parviennes à savoir le réel élément déclencheur. Et du coup cela me fait penser à mon autre main, peut être ai-je simplement oublier comment on fait ? Après tout je n'ai jamais su comment je le faisais, alors je n'ai aucun moyen de me rappeler si j'oublie. Et puis il en est de même avec la magie. Elle se plie instantanément à ma volonté, tant que j'ai encore la force de le faire. Ces fluides que j'absorbe semblent être une sorte de combustible qui se régénèrent indéfiniment une fois la base assimilée. Mais du coup est-ce la même chose avec le corps ? Existe-t-il en nous ce petit quelque chose qui se reconstitue à l'infinie, mais qui se vide à chaque fois que l'on effectue un mouvement. Mais du coup ce coup que j'ai reçu a-t-il briser la source de ce bras ? Non c'est stupide, lorsque l'on est épuisé, l'on ne peut plus bouger ni bras ni jambe, l'on se sert de la même source pour tout le corps. Ah mais ce n'est qu'une théorie.

Je me prends la tête dans ma main valide et je souris à la face de la migraine qui commence à m'assaillir, je réfléchis trop et surtout sur ce que je ne comprends pas. Je ferai mieux de m'assoir, et c'est ce que je fais, m'arrachant une légère grimace au contact froid de mon derrière avec le pavé gelé, avant que je ne déplace mon vêtement pour qu'il couvre cette partie. J'ai besoin d'un peu de repos, et comme visiblement, l'on ne semble pas près à avancer de suite, j'en profite pour fermer un instant les yeux, et enfouir ma tête dans mes mains, tout en restant assis, et me plongeant dans des réflexions qui m’emmène loin de ce lieu, qui si il est magnifique, n'a pas le mérite d'être l’ailleurs du présent !

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Ven 30 Mar 2012 18:39 
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Plus d'une fois je me met à piquer du nez, avant que la sensation de chute ne me réveille juste avant que je ne sombre dans le sommeil. Je me rends bien compte que je devrais vite me lever, surtout que le froid commence à envahir mon délicat postérieur malgré la peau entre moi et la glace, et celui-ci commence à me faire souffrir, déjà de par cette température, mais aussi de par l'inconfort de ma posture, mais je suis vraiment fatigué et ouvrir mes paupières me semble être un effort inhumain !

Mais j'arrive quand même à les ouvrir, et si je suis tenté un petit moment de les refermer, une fois levé et la peau de bête ramassé puis jeté sur mes épaules, la sensation de fatigue s'estompe en partie, enfin au moins en ce qui concerne la partie qui donne envie de dormir. Mon regard est trouble un petit instant avant de me permettre de discerner à nouveau le paysage. Une vague de frisson me parcoure, ravivant de façon très légère le souvenir brulant de la présence de mon bras. Au moins ce repos aura eu le mérite de durer jusqu'à ce que j'oublie presque que mon bras gauche était endolori et inutilisable. Je repose la main dessus au niveau de l'épaule dans une sorte de geste légèrement masochiste car cela me fait souffrir, bien que cette douleur légère me semble presque être bénéfique et nécessaire, comme pour me rappeler que j'ai encore un membre à cet endroit.

Je n'ai sans doute pas passé plus d'une quinzaine de minute sur le sol à somnoler, et les pirates n'ont pas fait un nombre bien conséquent de pas, tout au plus ont-ils avancés inconsciemment de deux mètres en regardant à droite et à gauche, l'obéissance au capitaine semble donc loin d'être quelque chose d'acquis en toute circonstances, même si j'ai vu ces même marins se lancer à l'assaut d'une montagne propulsé par catapulte en suivant l'impulsion du même homme. Un phénomène vraiment étrange qui m'intéresse beaucoup. Comme si les pirates réagissaient de façon inverse à la logique et que leur suivi des ordres était inversement proportionnel au taux de survie que ceux ci leurs imposaient ! Bon il est vrai que certain semblaient tout de suites moins volontaire quand Heartless leur eut annoncé qu'ils emprunteraient un transport peu commun en la personne d'engins de sièges. Ou alors peut être que le fait qu'il n'avance pas été lié à autre chose, comme la peur de perdre le capitaine, ou que c'est parce qu'il n'est pas sur leur dos en ce moment ?

Je me passe la main sur mon visage, comme si cela pouvait effacer mon épuisement ou le mal de crâne que je viens encore de m'infliger, et je me surprends à vouloir me déplacer un peu et quitter cette léthargie, seulement je ne peux trop m'éloigner, alors je me tords le cou en agitant un peu les jambes pour contempler ce qui s'offre à ma vue. Tout ce blanc et ce bleu, formant des entrelacs compliqués dans ce qui pourrait être un plafond mais dont les trous volontairement présents laissent entr'apercevoir un ciel bordés de nuages immaculés, donne une forte impression de majesté, de puissance et de beauté à un lieu sans doute enchanteur. Peut être trop, à tel point que cela m'évoque aussi la mort. En effet nul défaut ne vient personnaliser ces bâtiments sur lequel le temps semble ne pas avoir d'emprise. Aucune couleur criarde ne vient clamer à la face du monde l'extravagance de son auteur, nul couloir tortueux faisant s'envoler l'imagination. Pourtant je suis plus partisan d'un style sobre, qui ici est rendu magnifique par l'ajout de fioritures dans une simplicité et une technicité des plus absolu, et pourtant je ne peux m'empêcher de ressentir une sorte d'arrière goût visuel, comme si ce à quoi mes yeux goutait n'était qu'une belle enveloppe doré recouvrant un aliment périmé. Peut être cette impression n'était là que parce que j'ai entendu mes compagnons parler d'une ville maudite, ou alors cette impression est-elle à l'origine de la rumeur ? Je ne le saurais sans doute jamais.

En tout cas je me rends compte d'une chose, que je n'étais pas conscient de mon extrême état de faiblesse, et bouger m'est difficile. Ce n'est pas douloureux, ni autre chose, c'est juste qu'il me faut un effort de pensée et d'énergie à chaque fois que je veux effectuer une action, et c'est assez handicapant quand on est habitué à avoir un corps à ses ordres ! L'aventure n'est sans doute pas faites pour moi, et être ici dans une ville gelée, en étant passé par une tempête en haute mer, une ascension de montage particulière et un combat contre ce qui semblait être un élémentaire de glace, alors que je pourrais installer dans un nid douillet m'arrache une sorte de pincement au cœur. Et dire que quand j'étais chez moi je rêvais d'aventure lointaine. J'aurai du savoir que l'aventure c'était pas de tuer des garzok à tour de bras sans se fatiguer en embrassant des princesses, ou décapiter des monstres d'un tournemains avant d'aller décliner naïvement la récompense des villageois pour me faire admirer. Non l'aventure, la vraie c'est composé de sueur, de sang, de mort, et de douleurs. Il n'y a ni reconnaissance immense, ni richesses immédiates, et je parle même pas des filles. La légende c'est juste un récit mensonger destiné à faire gagner leurs pains aux écrivains et historiens !

(Bon faut qu'on se remette à bouger et à se battre que j'en finisse avec ces réflexions toutes plus déprimantes les unes que les autres. Et maintenant voilà que je suis sur le point de désirer une bataille, quel être contradictoire je fais ! Cela me ferait presque sourire encore une fois, il ne manquerait plus que je m'embarque dans des tortures psychologiques à mon encontre. Mais bon tout ça vient en fait de l'ennui. On attends le capitaine. D'ailleurs pourquoi est-ce que je pense à lui en des termes si respectueux, il est encore moins mature que moi, et c'est un simple hors-la-loi prompt à la rixe. Ça doit être le fait que je trouve son comportement peu naturel, presque forcé. Enfin faut dire que j'ai pas très bien commencé non plus, et par contre chez moi c'est vraiment sorti tout seul, même si ça ne me correspond pas habituellement. Développer des relations encouragerait donc la méchanceté ? Non faut que j'arrête avec mes théories débiles, que je trouve un coin où me poser et rester là en attendant qu'on avance. Je devrais peut être sympathiser avec les pirates, qui risque de rester mes compagnons pour une période plus longue que prévu, surtout que certains ont l'air d'avoir été impressionné par la façon dont j'ai réglé le problème du tas d'eau solide agressif, mais je ne suis pas prêt, et surtout je ne resterais sans doute pas tant de temps que ça avec eux. Bon, allez, faut que j'aille le chercher ce coin !)

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Mer 4 Avr 2012 18:49 
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Alors que l'équipage attendait sagement le retour du capitaine, Eliwin aperçut sa silhouette marchant vers eux d'un pas pressé, presque effrayé. Eliwin eut à peine eu le temps de lui demander ce qui tracassait Heartless que celui-ci lança nerveusement :

- On doit lever le camp et partir le plus vite possible de ce glaçon géant.

- Hein ? Mais pourquoi ?

- T’occupes ! J'ai donné un ordre !

- Je n'pars pas sans explication ! Dis-moi pourquoi.


Les deux hommes se lancèrent dans une dispute puérile jusqu'à ce qu'un hurlement strident semblant provenir des entrailles de la terre résonna par échos glacés, comme si une onde de son parcourait les surfaces glacées pour parvenir jusqu'aux oreilles des hommes. Paniqué, Eliwin demanda d'où provenait ce vacarme terrifiant, ce à quoi, Sirius, toujours plus nerveux, répondit en montrant la Marque trônant sur sa paume. L'écriture n'était plus aussi maîtrisée que les dernières annonces d'un danger imminent, elle était chaotique, comme si des doigts épais s'étaient imprégnés d'encre et avaient peint ces mots qui suscitaient la plus profonde angoisse de tout marin :


"CRAIGNEZ LE RÉVEIL DE LA MONTAGNE"

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Dernière édition par Heartless le Lun 9 Avr 2012 01:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Dim 8 Avr 2012 13:51 
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Accroché à mon pilier, je vois le capitaine revenir vers nous, haletant, agité. A peine revenu, Eliwin parti prendre de ses nouvelles, et part au delà du groupe, à sa rencontre. Je n'arrive pas à entendre leur conversation de là où je suis et pourtant je voudrais bien. Ils sont en train de se disputer ça c'est clair au vu des mouvements que je peux observer, mais je me demande quand même le sujet de cette dispute, et surtout qu'est-ce qui à l'air d'agiter le capitaine à ce point ! Il a toujours eu l'air sur de lui les jours précédents, même quand il s'élança à l'assaut d'une montagne à bord d'une catapulte, non je ne comprends pas.

Une brise se lève momentanément, faisant mes cheveux blanc devant mes yeux, mais elle se calme rapidement. Une fois celle-ci fini, une immense surprise m'envahit alors qu'une sensation bizarre s'installe en moi, une sorte d'aspiration. Elle est présente dans tout mon être mais surtout au niveau de mon gantelet. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je crois en déceler l'origine, vu qu'après un rapide coup d'œil à mes alentours, je semble le seul affecté. Cela provient de mes fluides, qui sont comme en train de … Je ne sais comment le décrire. Cela m'évoque en tout cas un changement, comme si un événement en cours était en train d'agir sur les flux magiques. Peut être uniquement ceux de vents d'ailleurs. Ce tiraillement qui m'emplit est-il une conséquence d'une des actions de Rana ? Que se passe t-il qui dérange à ce point les cieux ?

Je porte mon regard vers où semble porter cette sensation, mais n'y vois qu'une ville inanimé, emprisonnée dans les glaces éternelles. Aucun bruit, aucune ombre ne vient troubler ce tableau figé, si ce n'est les éclats de voix incompréhensibles provenant des deux hommes. Je détourne la tête un moment vers eux puis revient vers la direction d'où semble provenir cet étrange mouvement dans mes fluides. Je plisse mes yeux fatigués comme si cela allait m'aider à discerner quelque chose, mais rien n'est visible dans ces allées.

Retentit alors le son de l'apocalypse. L'on dirait le rugissement d'une bête millénaires éveillé furieuse de son sommeil dont la voix porterait le tremblement de centaines d'âmes en détresse. Ce cri est de celui qui annoncent les changements, d'un envoyé des dieux en colère. La lumière du soleil se voit occulter, et je n'ai pas envie de voir l'abomination dont la taille nous cacherait cet astres. La peur m'envahit toute entière, ma fatigue se volatilise, et je me met à courir comme un dératé. Autour de moi, c'est aussi la panique, on a beau ne pas savoir devant quoi on fuit, on sait que rester n'est certainement pas une bonne idée.

Je laisse échapper un cri de douleur alors que la souffrance dans mon bras se ravive. Mes jambes retrouvent vite leur état de fatigues et ne font que de mauvaise grâce les pas qui m'éloignent de ce qui est en train de se jeter vers nous. Je me retrouve vite à bout de souffle tandis que l'air glacé que je brasse brule la gorge qui l'assimile afin d'en tirer un peu d'oxygène. Finalement je butte sur une dalle et m'effondre. Je ne sens même pas le dur choc qui m'ébranle, mais je sais que c'en est fini pour moi. Je ne peux pas me relever, je vais donc sans doute mourir ici. J'essaie de tirer sur mes membres inférieurs, mais ils ne répondent plus. Après tout les efforts que j'ai du faire aujourd'hui, j'avais besoin de repos, je n'ai pas la condition physique nécessaire, alors aujourd'hui est ma dernière journée. J'aurai aimé qu'au moins ce qui nous chasse n'obscurcisse pas le soleil, que je puisse le voir une dernière fois. Je cesse mes vains efforts, et rassemblant toute ma résolution, j'accepte mon destin. Je ferme mes yeux, qui ne réclament que ça, et attends. Peut être qu'après tout, ce n'est pas aussi terrible qu'on le dit.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Sam 14 Avr 2012 22:44 
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Le cri laissa place à la vue d'un colosse. Au début, personne n'était sûr de la nature de ce qui se profilait à l'horizon, devant leurs yeux. Les hommes voyaient juste un pic parmi tant d'autres, mais un pic qui semblait vivant, car il avait l'air, au fil des minutes, de se rapprocher plus près d'un autre pic et de s'éloigner d'un autre pour ensuite faire le trajet inverse. Les plus avisés remarquèrent que la montagne paraissait gagner en taille et en volume.
Seul Heartless avait la claire conviction que quelque chose d'immense venait d'au-delà de la montagne, et envahissait peu à peu l'entrée de la ville, ou plutôt la sortie, car derrière les grandes portes, il y avait les montagnes, et plus loin encore, la civilisation, la vraie, celle qui bouge. Puis quelque chose brisa les nuages, un bref scintillement dans les cieux, puis une gerbe de sang éclaboussa le visage du capitaine. Le borgne trébucha et tomba en arrière, alors que son œil contemplait la preuve irréfutable d'à la fois sa malédiction et son incompétence. Un homme devant lui avait la gorge transpercée de part en part par un pieu, non de bois, mais de roche, claire, un morceau de montagne qui fut autrefois si proche du ciel qu'il aurait pu admirer les dieux. Ce pieu aiguisé par les siècles retomba comme un châtiment sur un homme, au hasard, celui qui était le plus proche d'Heartless. L'homme se tint debout avec un pic en travers de la gorge pendant quelques secondes, essaya de parler une dernière fois, échoua et mourut.

Heartless réalisa à quel point il était jeune capitaine, car bien inexpérimenté était celui qui n'avait jamais vu un de ses propres hommes mourir, le regard suppliant. On n'en parlait pas dans les contes, mais la vie répétait inlassablement cette ire cruelle du sang et du trépas des hommes, du fil vital coupé inopinément, de la tête des puissants que Zewen contemple et laisse choir. Il réalisa aussi que, malgré que chaque malheur lui était prédit à l'avance, il ne pourrait en empêcher aucun. Les sirènes n'étaient qu'un apéritif, un test. Ce qui avait enjambé la muraille blanche et posé son pied entre les maisons, c'était le plat de résistance. Le premier mot joignit au geste mu par l'effroi et la lâcheté de l'homme qui s'attirait le mépris des dieux.

- FUYEZ !

Mais c'était impossible, les hommes partirent en courant, mais chaque pas affolé qu'ils faisaient les éloignaient un peu plus de la seule issue possible qui se trouvait derrière le géant. Personne n'osait poser ses yeux sur lui, de crainte de perdre leur élan. Heartless devançait le groupe, de tous, il était le plus effrayé car, bien qu'il n'avait d'autre preuve qu'une malédiction méconnue, il percevait cette attaque comme un jugement divin. Or, les dieux ne s’embarrasseraient pas tant pour un petit pirate comme lui, Heartless s'accordait trop d'importance, encore.



Ce fut alors qu'il courait pour sa vie qu'Heartless fit le premier pas vers autre chose. Un éclair intérieur le parcourut et il s'arrêta convulsivement pour jeter un coup d’œil aux pieds massifs du titan, il voyait un deuxième corps allongé, baigné dans une mare de sang, et un troisième, encore palpitant, rampant : Tal'Aer. Sirius se laissa doubler par tout son équipage alors que tout son être tremblait. Il fit face au géant.

Celui-ci s'était immobilisé presque en même temps qu'Heartless. Il tenait sur deux jambes mais semblait taillé dans la paroi des Monts Eternels. Il n'avait ni yeux, ni bouche, ni nez, ni oreilles, pas de visage et presque pas de tête. Juste une bosse parsemée de pics entre deux épaules obtues. Ses bras étaient des massues capables d'écraser un homme. Il ne ressemblait à rien de vivant mais agissait comme un animal, non, pas un animal. Les bêtes n'ont pas de but, cette chose en avait un : écraser Sirius Heartless. Il ne se nourrissait pas, ne buvait pas, ne respirait pas, il n'avait qu'une seule raison de faire bouger son corps et c'était l'extermination de la vermine borgne.

Pendant ce temps, Heartless restait planté devant cette imposante statue mouvante, dont la taille rivalisait avec celle du temple de Yuia qu'il frôlait du bras gauche en prenant grand soin de ne pas le toucher. En vérité, tout était figé. Les hommes d'équipage, Eliwin le premier, étaient inquiets de voir leur capitaine s'exposer ainsi au danger, et le brave Eliwin savait que son chef s'était arrêté pour Tal'Aer. Était-ce par pure, folie, héroïsme, ou parce qu'il ne voulait tout simplement pas perdre son précieux colis qui lui apporterait la richesse ?

Le monde resta immobile pendant deux minutes. Le silence pesant et meurtrier contraignit Eliwin a lancer un désespéré :

- Reviens, Heartless !!

Ce cri rompit le calme qui s'était installé et soudain, le temps reprit son cours. Le son avait alors plus d'importance que la parole, tout le monde avait entendu Eliwin mais personne ne l'écoutait.

Alors le colosse commença à lever son imposante massue droite, et Heartless se rua sur lui avec un cri de rage. Hors de question d'agir comme ça, se disait-il. Hors de question de fuir et laisser ce jeune garçon à son destin alors qu'il n'avait pas pu empêcher la mort de deux de ses hommes. Il plaça tous ses espoirs dans la sauvegarde d'un être qui lui était étranger, aurait-il été un animal, il était une vie, un espoir. Heartless oubliait presque pendant sa course effrénée qu'il allait sauver Tal'Aer, il courait pour aller chercher ce petit espoir, désespérément. Il évita avec une adresse féline les stalactites géante lancées sur son chemin, même la massue du géant n'eut pas raison de lui. Elle s’abattit sur l'allée, secoua les entrailles de la terre, souleva un nuage de poussière neigeuse duquel émergea la silhouette furieuse du capitaine. Il profita de la lenteur de géant pour secourir le jeune aéromancien que ses jambes ne portaient plus, il tenta de le soulever pour le mettre sur son dos. Bien que son fardeau était léger, il était difficile de prendre un corps inanimé sur le sol et le hisser jusqu'à ses épaules.

Alors qu'il s'exécutait, l'homme-montagne leva le pied gauche pour l'écraser une bonne fois pour toutes, ce qui le fit continuer sa tâche avec davantage d'empressement. Puis la neige se souleva encore une fois sous le coup destructeur. L'équipage était médusé, on n'avait pas la certitude que les deux autres avaient survécu à ce fracas. Heureusement, c'était le cas, Heartless avait eu le temps d'emmener Tal'Aer avec lui dans une des maisons et de se cacher un instant du monstre. Bien que soufflés par le coup, ils n'avaient aucune égratignure. Heartless se releva, dépoussiéra son manteau et essaya de reprendre son souffle. Mais il n'en eut guère le temps, le plafond pliait déjà sous les coups furieux du mont vivant. Les premiers débris tombèrent, Sirius eut à peine le temps de monter son protégé sur son dos et se remettre à courir alors que la maison s'écroulait pas à-coups. Enjambant des pierres, enfonçant des portes, trompant la mort, le borgne courait sans défaillir, bien que parfois, il lui venait l'envie de se laisser choir. Il hurlait alors "Courage ! Courage !", des mots qu'il lançait au hasard, à lui-même, ou à Tal'Aer. Lorsque, enfin, ils sortirent de la maison en ruine, ils se retrouvèrent sur la même allée, toujours en face du géant qui les poursuivait sans relâche. Heartless tenta de trouver une ouverture pour s'échapper mais un pied rocheux s'abattit pour lui barrer la route, coincé entre les ruines de leur ancien abri et le prédateur de pierre, les fuyards étaient perdus. Sirius recula le plus possible jusqu'à se retrouver dos au mur d'un bâtiment adjacent.

La montagne leva son bras vengeur dans un cri strident provenu de ses artères rocailleuses et Heartless se dit enfin qu'il n'y avait plus d'espoir. Mais le bras ne tomba pas, le géant n'osait plus frapper le moindre coup. La raison de cet immobilisme était obscur jusqu'à ce qu'Heartless se retourne pour constater qu'il touchait la paroi d'une de ces statues humaines, rares par cette allée. Il vit cette femme qui les englobait involontairement de son aura de fraîcheur. Et il comprit.

Un sourire se dessina sur son visage, le sourire narquois habituel, mais bien plus bref. En effet, lui succéda un regard qui était étranger à Sirius, à la fois déterminé et perdu dans le néant. Il souffla et posa doucement Tal'Aer près de la statue qui le protégeait de sa froide aura, puis il s'engagea, seul, dans l'allée, d'un pas décidé.

- A nous deux, tête d'enclume !

Il sortit son sabre d'abordage et se mit en garde, bien qu'il savait que c'était inutile, il désirait montrer ses intentions belliqueuses à l'ogre de pierre. La masse tant attendue s'éleva dans les airs et se prépara à fendre les nuages pour s'abattre sur le capitaine, mais s'arrêta soudainement, sans raison. Les cris d'alarme des matelots succédèrent à un silence de stupeur générale, la main non-armée du borgne avait commencé à geler, et la glace s'emparait peu à peu de son corps, remontant son épaule, effleurant sa nuque. Le sourire narquois reparut un instant, une dernière fois avant que le corps d'Heartless fut entièrement pris dans la froide étreinte de la déesse Yuia. Le géant cessa de bouger et resta dans sa position oppressante, le bras en l'air, attendant le moindre signe de vie de sa proie. Mais il n'y avait plus de signe de vie, Heartless s'était statufié en face de son juge. Les deux adversaires faisaient désormais, pour ainsi dire, partie de la ville.

Les deux poings fermés, les jambes en retrait, le regard infaillible et le sourire qui narguait son bourreau, Heartless était comme gelé en mouvement, prêt à fondre sur la masse rocailleuse, mais il n'en était rien, son cœur ne battait plus et sa peau brillait d'une splendeur cristalline semblable à celle des autres Nosvériens. Son manteau de capitaine semblait flotter au gré du vent qui ne l'affectait guère plus. Il était devenu impassible, immobile, intemporel.
Heartless s'était sacrifié.

Son équipage accourut quelques minutes après, craintifs du colosse, et sur cette scène se mêlèrent pleurs et questions. Eliwin porta secours à Tal'Aer, bien qu'il était encore étourdi par cette brusque et incompréhensible tragédie. Il était secondé par Mazhui. Dans un moment de détresse, alors qu'il aidait le jeune homme à se relever, il demanda :

- Comment ? Pourquoi ? ....

- Voilà comment. répondit Mazhui, en désignant la statue qui avait perdu son annulaire à la main droite.

Les lamentations continuèrent pendant une heure, puis, ne pouvant rien faire pour leur capitaine, les marins se résolurent à partir en empruntant le passage qu'il avait ouvert pour eux, entre les jambes du titan. Sur la route, l'ingénieux Mazhui, qui venait de comprendre, expliqua à ses compagnons :

- Cela fait partie de la malédiction de dame Yuia sculpte-glace. J'ai remarqué que les animaux sauvages des environs ne s'approchaient jamais des statues, et je sais pourquoi maintenant. Pour garder ses habitants intacts, elle dirige sa malédiction vers tous ceux qui attaquent une de ses statues, et les agresseurs partagent le sort de la cité. C'est pour cette raison que le géant de pierre prenait garde à ne pas toucher au temple de Yuia et à ne pas briser les statues dans cette allée quasi déserte. Heartless a dû le comprendre et a détourné la malédiction pour se figer lui-même en volant le doigt d'une des statues. Comme la malédiction qui avait attiré le géant provenait de lui, il savait que le monstre cesserait d'agir une fois qu'il serait neutralisé, et son plan a marché. Et pourquoi a-t-il fait ça ? A mon avis, il l'a fait pour protéger le mage.

- Non, ça lui ressemble pas. Je dirais... ça doit être la première fois qu'il guide ses hommes à la mort. A mon avis, il a voulu se racheter, et sauver l'équipage par la même occasion. C'était un... bon capitaine. C'est... dommage que...

- Nul besoin de pleurer, Heartless n'est pas mort. Il s'est plongé dans un sommeil semblable à la mort.

- Mais c'est injuste... c'est...


Alors que le groupe continuait sa marche, Mazhui lança, sûr de lui, à la surprise générale.

- Pas d'inquiétude, il reviendra. C'est plus que certain.


....

Le scepticisme défaitiste dont faisaient preuve les autres marins témoignaient de leur attachement à ce jeune capitaine peu commun. Mais Mazhui avait pourtant raison, car, lors d'une courte période appelée le Hïenbless, les habitants de Nosvéria revenaient à la vie pendant une journée, tous les six mois. Le prochain Hïenbless était proche, et Heartless reviendrait, ce n'était qu'une affaire de semaines...



[[[ Pour la suite, je vous guide avec mes PNJs, surtout Eliwin, donc traitez ce dernier comme si c'était un PJ. Je reprendrais bientôt Heartless, je vais voir si je peux effectuer un dirigé onirique avec un GM ]]]

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Dernière édition par Heartless le Sam 18 Aoû 2012 16:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Sam 28 Avr 2012 15:05 
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Accompagné de ton fidèle ami Mazhui, avec quelque chose de chaud et humide dans ta main gauche, tu te retrouves en plein cœur de la place Saral Lya.. Cette place est la deuxième la plus animée de la ville de Nosvéria. Continuellement foulée du pied par une foule admirative, la solitude lui est étrangère. Nous sommes au petit matin, et aujourd’hui a lieu un marché, véritable foire aux senteurs, délice des sens, où épices, fruits sucrés et fleurs parfumées embaument l’air de leurs essences enivrantes.

De toutes origines, races, et âges se regroupent des marchands vantant leurs magnifiques produits. Certains jeunes artistes ont même étalé leurs œuvres sur lesquelles on peut admirer des paysages, des lieux et même des armes mythiques.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Jeu 10 Mai 2012 21:54 
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Heartless ouvrit la main gauche et l'équivalent d'une gorgée d'eau fouetta le sol avant de se répandre doucement, ondulant comme un serpent, sur le marbre immaculé. Il regarda sa main mouillée et ne comprit pas. Résigné, le marin posa doucement son regard sur un monde qu'il n'avait jamais vu auparavant. Des centaines de jambes battaient les dalles blanches d'une grande place. Les murmures enthousiastes d'un millier de manants étaient bercés par le marin frais du Nord qui faisait vibrer leurs chapeaux et leurs parures brodées. Et il y avait autant de bancs, et tellement de tables ornées. C'était l'endroit où le monde entier semblait s'être rassemblé, où les murs de marbre se mêlaient au bois caractéristique des étals de marchands, installés à l'aube, démontés au crépuscule ou, à l'inverse, nés au crépuscules et disparus au lever du jour. Quelle ville pouvait se vanter d'avoir un cœur d'une telle richesse, une fontaine de vingt-cinq coudées de diamètre, et le double de hauteur, de l'eau qui pulse à foison entre ses artères froides, et, par-delà l'horizon, des tours et de hauts temples, les édifices humains les plus proches d'effleurer les nuées ? Très peu.

Sirius le comprit, une ardeur glacée le submergea, pendant un instant, il frissonna, jusqu'à ce qu'une voix étrangère l'appelle.

- Alors, vous l'prenez ?

Le pirate se retourna brusquement et se retrouva face à un de ces étals de marchands, celui-là était en ivoire, ou du moins, en une belle imitation. Ce gras gaillard qui le fixait, la tête inclinée et le regard avide attendait quelque chose de lui. Sa silhouette robuste, celle des hommes qui mangent à leur faim et ne partagent pas, était entourée de bijoux entreposés de part et d'autre de son commerce. Heartless se rendit soudain compte qu'il tenait dans sa main droite une de ces statuettes de glace, elle représentait un loup noble et féroce qui montrait les crocs au monde entier, et derrière lui, une masse informe et mystérieuse qu'il protégeait de son corps. Personne ne savait ce que c'était, le mystère faisait partie de la figurine : ce qu'il défendait pouvait être tout et rien, un grand idéal ou une chose insignifiante aux yeux du monde qui n'avait, qu'à ses seuls yeux, une valeur incommensurable. Heartless sortit de sa rêverie et replaça le loup sur son piédestal, dans l'étalage du commerçant, avant de s'en aller. Il marcha quelques secondes au milieu des bancs au-dessus desquels s'échangeaient de simples banalités et des débats grandiloquents, des mots d'amour et des insultes féroces.

Il réalisa que les bancs encerclaient la fontaine de manière à ce que personne n'eut de mal à la contempler de loin, juste en tournant la tête.

- Sirius !

Le capitaine aperçut, près de lui, la toge fleurie de Mazhui, l'Ynorien philosophe, et le rejoignit. Il n'eut pas le temps de commencer la conversation que déjà, le barbu aux cheveux soyeux s'était plongé dans une discussion passionnée avec un marchand d'art. Sachant qu'il se casserait les ongles à tenter de l'extirper de cet échange florissant, Sirius fit un signe de salut à Mazhui et s'adossa contre une colonne de marbre, une des vingt-quatre colonnes qui surplombaient les murs et offraient quelques coins d'ombres. Ce fut à ce moment-là que s'offrit à lui un spectacle particulier.

Un homme endrapé dans des lambeaux, le crâne rasé et parsemé de pics de glace hérissés sur son front, marcha solennellement vers la fontaine. La fontaine qui arborait, à son sommet, distribuant équitablement l'eau qui coulait doucement sur ses bras, ses paumes, avant de tomber dans la masse d'eau claire en contrebas, pour remonter ensuite; comme par magie; sur ses épaules; avant de recommencer... la statue d'une déesse blanche des arts. L'homme mystérieux sortit un krys d'où émanait un éclat cyan, s'agenouilla, et le leva des deux mains pour le montrer à la déesse avant de hurler :

- Yuia ! Yuia ! Yuia !

Pris d'une transe effrayante, le moine transperça son abdomen, et hurla encore une fois le nom de la déesse, avant que l'onctueux poison contenu dans la lame n'envahisse son être, et l'ombre couvrit ses yeux. De nombreux hommes et femmes fous se ruèrent vers lui, le soulevèrent et crièrent sa gloire et celle de sa déesse, puis ils disparurent avec lui pour l'emmener vers sa dernière sépulture. Un quart des âmes qui foulaient cette place majestueuse suivirent le groupe, si bien qu'un long silence s'installa après leur départ. Remarquant le regard intrigué du voyageur œil-unique, un moine similaire s'approcha :

- Vous êtes un étranger, vous ne pouvez pas comprendre. Ici, Yuia donne la vie et la reprend, Yuia est la déesse, Nosvéria est sa ville.

Puis il partit, silencieux comme une ombre. Ne sachant que penser de cette scène dérangeante, Heartless revint vers Mazhui qui, semblait-il, s'était tut non pas pour honorer le trépas du croyant, mais pour admirer une gravure en compagnie de l'étrange personne avec laquelle il avait entretenu cette longue conversation. Enfin, il remarqua la présence d'Heartless.

- Ah, te voilà enfin ! Je parlais avec cette charmante personne, cette cité est fascinante...
- Tu parles d'un asile de fous, ouais.


Un silence gênant s'ensuivit, Heartless s'excusa envers ce qu'il croyait être un des habitants de Nosvéria. Un léger "Désolé" s'échappa des lèvres de l'homme qui était trop fier pour le dire clairement.

- Que regardes-tu ?
- Une gravure.
- Je sais ça, quelle gravure ?


Mazhui l'ignora encore, et il s'adressa à l'artiste qui observait avec lui.

- Cette lance étrange m'intrigue. Trois pointes... Pour quoi faire ? Une telle arme, de nos jours, personne ne la manie. Pouvez-vous m'en dire plus ?

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Dernière édition par Heartless le Lun 17 Sep 2012 14:41, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Sam 12 Mai 2012 01:46 
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Alors que Mazhui, examine la gravure et que l’artiste est sur le point de répondre à son interrogation si on se fie à sa bouche ouverte, un petit garçon tire sur le pan de ton pantalon.


« Tenez, monsieur, vous avez laissé tomber ça lorsque vous avez ouvert votre main tout à l’heure ! »

Ce disant, il déposa dans ta main, un bout de doigt, un annulaire droit, sans sembler être le moins du monde troublé par la nature de l’objet. Comme s’il s’agissait d’un simple caillou récolté au sol.

Puis l’enfant d’environ sept ans se tourna vers l’artiste et lui tendit sa monnaie.


« Voici l’argent promis pour votre toile. »


L’artiste accepta l’argent, enveloppa la toile représentant le trident puis la donna au petit garçon qui partit au courant, non sans t’avoir fait un clin d’œil accompagné d’un sourire franc.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Dim 13 Mai 2012 14:24 
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(Je me demande ce qui m'attends vraiment dans la mort ! On en parle beaucoup, mais personne ne sait vraiment ce qui marque la mort. De nombreuses théories, de pensées ou d'élucubrations ont lieu sur le sujet. L'on parle de tunnel au bout du quel l'on verrait la lumière, certains disent que c'est Pahïtos lui même qui nous emmène jusque dans son royaume, j'ai même lu des théories parlant de vierges martiales ailées, c'est dire … Mais je me demande surtout comment est la mort elle même, le passage de vie à trépas est-il si rapide ? Que se passerait-il si je restais de ce côté, condamné à me transformer en ombre, en spectre ou autre truc du même genre ? )

Soudain je sens quelque chose se poser sur mon bras, et une autre chose barrer mon ventre, avant qu'une traction ne me soulève de sol jusqu'à me loger sur ce qui semble être des épaules. Ainsi donc je n'ai même pas pu sentir la transition vie-mort, et je suis en train d'être emporter vers ma dernière demeure. Alors c'est Phaïtos ou les jeunes filles blondes ? Je pencherais plutôt pour Phaïtos à l'odeur des cheveux qui me fouettent le visage. En effet ça sent la mer, mais pas l'odeur dont on se fait une idée romanesque, non ça sent la fiente de mouette, les algues en décomposition, et quand aux sels ce n'est pas une légère fragrance d'iode qui se fait sentir, mais une odeur qui prends à la gorge. Mon passeur est hâtif, j'ai l'impression qu'il coure vu comment je suis balloté en tout sens. Une onde de choc semble l'ébranler et je suis jeté à terre. Cela ravive en moi nombres de douleurs, et j'ouvre les yeux que j'avais gardée fermé.

« HEARTLESS ? »

Ma surprise est grande, mais je ne met pas trop longtemps à comprendre ce qui a pu se passer, mais si je ne saisis pas pourquoi le capitaine, avec qui je n'entretient pas les meilleurs rapports du monde, est venu me sauver, je l'en remercie intérieurement. Un coup sourd retentit et le plafond commence à se plier selon un angle bizarre. Je regarde à l'extérieur et je vois le pied d'un géant, celui qui aurait du m'exterminer peu avant. Je sens de nouveau les mains puissantes de Heartless me saisir et m'amener sur ses épaules avant qu'il ne se remette à courir slalomant entre les débris pour s'extirper de l'abri qui s'effondre sur nous

« Courage ! Courage ! »

Il me criait ça à tue tête alors qu'il était poursuivi par le golem, si j'avais pu, je lui aurait dit que c'était plus à lui qu'il fallait le souhaiter, et surtout d'économiser son souffle, mais je perds tout mes moyens devant la fatigue qui m'habite. Je n'ose me retourner, me laissant porter, confiant mon destin aux mains de mon capitaine, en qui j'ai confiance. Il continue de courir, et ne s'arrête pas pour ouvrir les portes. Chacun de ses coups d'épaule pour se frayer un chemin se répercute en moi, seuil de tant de douleur que je ne peux presque plus le supporter. Et alors que je jette un œil par dessus son épaule et aperçoit que l'on a atteint le sortie tant espéré, nous somme accueilli à l'extérieur par le monstre qui n'aura de cesse de nous traquer semble t-il.

Heartless est acculé contre une statue par le géant qui semble s'être arrêté de bouger, mais dont l'éclat de vie est indiscutable, il attends quelque chose que je ne connais pas jusqu'à ce que Heartless desserre la pression de mes bras au dessus de son cou et me jette à terre. Rampant je lui jette un regard plein d'incompréhension, mais il ne me regarde pas alors qu'il prends une pose de duelliste et toise le géant. Je me dis qu'il a sombré dans la folie, et me demande comment peut-il penser défaire ce monstre ? Un sourire se dessine sur son visage, une marque de défi de plus alors qu'il clame à hautes voix ses intentions au géant ! Et alors qu'il sort d'un mouvement que je trouve exagéré son sabre d'abordage et le pointe en direction de la gorge du monstres, il rejette son autre main en arrière, comme je le ferai alors que j'accumule l'énergie magique dans mon bras, et la plaque contre la statue de glace. Je perçois instantanément les changement qui commencent à s'opérer alors que le capitaine se transforme en glace. Je comprends avec horreur la scène quand je vois le géant se figer en même temps que le capitaine, sa cible désormais prisonnière des glaces.

« NON ! »

Je rampe sur mon bras valide et crache au pied du capitaine alors qu'un mélange de fureur, de tristesse et de désespoir m'envahit sans que je puisse le comprendre.

« Tu ne peux pas ! Tu n'as pas le droit ! Tu m'entends ! On a pas réglé tout nos comptes ! Tu as encore une mission ! Est-ce que t'as l'impression que je suis a Oranan là ? Allez bouges toi capitaine de pacotille ! »

L'incompréhension se mêle désormais aux trois autres impressions qui m'envahissent alors que je roule sur le dos, trop fatigué pour en faire plus. La neige emplit mes habits et brule ma peau par le froid intense qu'elle dégage, mais je n'en ai cure, même associé à la fatigue qui paralyse mon être, ce n'est rien quand à l'émotion qui me submerge. Et alors que je me ménage un chemin dans mon esprit pour réfléchir, je me dis que c'est une fatalité ! Je suis maudit, condamné à voir mourir mes compagnons. C'est pour ça que ma vie fut dure auparavant, que je ne pouvait pas avoir d'ami, pour me préparer plus tard au malheur qui m'accablerait chaque fois que je sortirais de ma solitude. Pas que j'aimasse particulièrement ce stupide borgne, ni les autres pirates, mais j'ai quand même voyagé avec eux. Il en fut de même pour Ilryen et les mercenaires. Pourquoi ça ? Quel dieu a désiré me condamner à la solitude et frappe de son courroux ceux qui restent trop longtemps à mes côtés ? Pourquoi je suis pas resté bien sagement à Tulorim quand je l'ai atteint ? Pourquoi ai-je choisi de pousser plus avant mon errance. Tant de question, de pourquoi …

Je m'exclamerai par Juron si j'en avais la force, mais j'ai à peine de quoi tenir le bras qui m'aide à me lever. Étant désormais debout, une larme salé se met à humecter le bout de mes lèvres et je me rends compte que je pleure, comme le gamin que je suis. Je n'entends que d'une oreille sourde les explications du dénommé Mazhui quand au fait qu'Heartless reviendras, et loin de me mettre du baume au cœur, cela ramène mes pensées vers les autres, ceux qui sont mort aujourd'hui. Je m'efforce de détourner le regard, l'orientant vers les portes de la villes. Le plus tôt je la quitterais, le mieux cela sera. J'avance alors un pied, puis l'autres, avec toutes les peines du monde, mais il le faut. Je n'attends pas les pirates, il faut que je les quitte sinon je leur attirerai plus de malheur, mais difficile de distancer quelqu'un quand plusieurs secondes me sont nécessaire pour faire avancer une jambe. Mais j'atteindrais cette porte, je l'atteindrais ...

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Dernière édition par Tal'Aer le Mar 22 Mai 2012 21:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Mar 22 Mai 2012 20:21 
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[[[ Réponse à Tal'Aer ]]]


Heartless reviendra...
Moi, Eliwin, j'ai encore du mal à y croire, et étant son suivant, je réalise vite la tache qu'il m'incombe. Préparer l'équipage à son retour.
Son retour... je commence à me demander si il est vraiment nécessaire. Deux hommes sont morts aujourd'hui par sa faute, seulement sa faute, il est fautif, le seul fautif. Il avait apporté le malheur sur nous, et il vient de nous en libérer. Peut-être que son départ précipité est une bénédiction, l'occasion de tout recommencer à zéro, sans monstres pour nous poursuivre. Quel inconscient il a été de nous entraîner dans cette histoire de vengeance ! Puisque c'est à moi de reprendre le flambeau, autant s'y cramponner. Je retrouverai mon statut de capitaine, que j'ai mérité par des années de pratique et de douleur, non pas par un ou deux coups d'éclats. C'est à moi que revient ce rôle, de droit. Peut-être le savait-il, c'est pour cela qu'il s'est laissé avoir si facilement. Il a été un bon capitaine...


Non. En réfléchissant bien, je crois qu'Heartless n'est pas digne de diriger. Il est faible, égoïste et inexpérimenté, en plus d'avoir un goût un peu trop prononcé pour la picole... et le sang. Il n'a pas voulu me l'avouer mais son ardeur au combat n'est pas naturelle, et son regard... c'est un tueur qui se cache, peut-être de lui-même.

Oui, c'est moi, le seul digne de diriger ici. Et quand bien même quelques uns de ses fidèles me résisteraient, je les écraserai, pour le bien de l'équipage. Plus tard, ils me remercieront. Assez de péripéties sans queue ni tête, nous sommes des pirates, la plupart des hommes qui nous suivent était auparavant soumis à ma seule autorité, je suis presque déjà le chef. Pour assoir mon autorité et la rendre encore plus suprême, je dois liguer les anciens amis de Heartless contre lui. Je les connais assez pour deviner leur comportement. Nark, chien fidèle, pourrait joindre ma cause si je démontre la légitimité de mon commandement, mon bon droit, il sera facile à convaincre, persuadé par de belles valeurs illusoires.
Il en sera de même pour le sale cabot géant, je lui ferais croire que le borgne est parti pour de bon, et si il ne se laisse pas convaincre, alors il sera notre prochain festin.

Les plus jeunes, Ambre et Aria, ne connaissent rien à la piraterie, autant les abandonner, quoique, leurs corps délicieux pourraient être une distraction appréciable pour moi et mes compagnons...

Il reste encore Mazhui, et celui là me donnera du fil à retordre, il n'est pas dupe, il sait sans doute déjà ce qui se trame dans ma tête. De plus, l'équipage le considère comme un conseiller de valeur pour tout ce qui n'a pas trait à la navigation, il a su se faire une place de choix, les plus égarés lui demandent même des conseils en séduction, quelle honte... Lui, il me faudra sans doute le supprimer.

Mais il en reste un, récent qui plus est, qui risque de rester fidèle au marin d'eau douce congelé, ce jeune aéromancien... il en a impressionné quelques uns avec sa magie, un danger que je n'ai pas l'habitude d'affronter. Que faudrait-il que je fasse de lui... Tiens ?
Il semble ramper loin de nous, veut-il s'échapper ? Dans ce cas, ça m'arrange.

Ah, non, je m'en doutais. Mazhui l'a repéré avant moi et il le retient, le calme avec des mots doux et le réconforte avec son calme naturel et sa parole ailée. Je n'entends rien de leur conversation, mais j'en devine déjà les enjeux : il va faire de ce gamin sa ligne de défense, sans qu'il s'en rende compte. Il sait que, de moi, il n'a à craindre qu'une agression physique. Je connais déjà les mots par cœur, un truc du genre : "Ce n'est pas ta faute, puisque Heartless ne peut plus te défendre, j'assurerais moi-même ton retour à Oranan. Dis-toi bien que si tu n'avais pas été là, Heartless n'aurait jamais eu l'idée de stopper le monstre par lui-même. Tu es une source d'inspiration, peut-être un futur héros."

Il va flatter son orgueil d'adolescent avec des paroles certes sincères mais exacerbées, aucune trace de mensonge ne sera perceptible dans sa voix, c'est un redoutable stratège. Il pourrait même convaincre Tal'Aer de m'assassiner...
Maintenant, il(s) se retourne(nt) dans ma direction. Je vois d'ici le regard acéré et faussement serein de Mazhui. Ses yeux doux me menacent. Une guerre vient de commencer, une guerre vicieuse, intérieure. Je connais maintenant mon adversaire.

Je me rappelle à l'ordre. Il ne faut pas s'égarer tout de suite dans une rivalité, je dois montrer mon autorité. Et c'est si facile, je lance des ordres à haute voix et mes anciens sujets m'obéissent comme par réflexe, comme des animaux rappelés vers leur maître.

- Allez, on fiche le camp ! Emmenez les blessés ! On descend la montagne !

Et nous partons. Nous marchons, et je ne regarde pas en arrière, Heartless, tu appartiens au passé. Je ne te suis plus enchaîné. Une fois que l'on aura atteint le port le plus proche, on prendra le large et mon plan se mettra en place. Et même si un jour, tu te réveilles, tu seras seul, perdu dans la cité des glaces, prisonnier de ta bêtise. Et même si tu trouves un jour le culot de mettre un pied sur mon futur navire, tu ne seras pas accueilli en ami, mes gars attendront le meilleur moment pour te poignarder dans le dos. Tu regretteras amèrement de t'être extirpé de cette prison dans laquelle tu devrais rester calmement pendant l'éternité qui t'est offerte. Ta fausse légende ne trouvera pas de début, car tu as commis la faute de me voler la mienne. Je réalise enfin ma chance.

Tu es seul, Heartless.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Mar 22 Mai 2012 21:14 
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[[[ Réponse au dirigé ]]]

Un gamin d'environ sept ans interpella le borgne pendant la discussion des artistes et, avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, lui fourra un objet étrange dans la main gauche. Heartless, curieux, regarda à l'intérieur de sa main, et sur sa paume gisait un doigt, un annulaire encore palpitant, mais pas sanglant. Horrifié, il le laissa tomber sur le sol. Il ne comprenait pas le but d'un tel geste. L'enfant disait que c'était tombé de sa main, mais comment était-ce possible ? Sirius n'avait pas le souvenir d'avoir arraché un doigt à quelqu'un... il se rendit compte que sa mémoire devenait de plus en plus floue.

Profitant de son désarroi, l'enfant sortit sept pièces d'argent et une d'or et les tendit au marchand d'art qui lui vendit la toile avec un sourire hypocrite. Le jeune garçon s'en alla en courant, non sans avoir jeté un furtif regard empli de malice et de cruauté infantile au pirate.

Il n'en fallait pas plus pour interpeller Sirius, qui le suivit à la même allure, intrigué par cette étrange apparition qui lui inspirait un souvenir dont il ne parvenait pas à déchiffrer la source.

- Mazhui, attends-moi là !

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Dernière édition par Heartless le Lun 17 Sep 2012 14:43, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Sam 26 Mai 2012 18:45 
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« Ce n'est pas ta faute ! »

Alors que ces douces paroles résonnent dans l'air, je continue ma marche lente et désespérée, mais bientôt une main vient doucement se poser sur mon bras. Ce contact me fait perdre ma résolution et mes jambes s'arrêtent d'elles même alors que je me retourne vers celui qui vient de stopper mon échappée ! Il s'agit d'un dénomme Mazhui, qui par ses paroles arrivent a me ramener vers le groupe, de toute façon, aurait-il à peine tirer sur mon membre que je n'aurait en aucune façons pu résister ! Il me dit qu'il veillera a ce que le contrat que le capitaine n'a pas accompli le soit, et que je serai donc mené à Oranan quoi qu'il arrive ! Il m'offre son bras pour m'aider a avancer et je reviens vers le groupe. A un moment, alors que le regard de Mazhui croise celui d'Eliwin, je sens la pression se raffermir légèrement, mais c'est tellement fugace que je doute moi même l'avoir vraiment senti, et puis après tout, il avait peut être juste envie de ne pas perdre sa prise. Je suis tellement fatigué que sans ce support je suis presque sur de m'effondrer au bout de quelques mètres. Il me faut du repos, mais ce n'est pas de l'avis d'Eliwin qui ordonne que l'on quitte de suite la ville de Nosvéria, en emmenant les blessés. Et alors que ¨Mazhui me confie a un homme qui me porte jusque sur le dos d'une des bêtes que le vaisseau transportais, je me sens presque insulté d'être considéré comme un infirme, mais en même temps il est vrai que dans mon état je ne ferais que ralentir le groupe. Et alors que le balancement de ma monture m'empêche de sombrer de suite dans les bras de Morphée je commence à me rendre compte de la situation

Le capitaine est désormais écarté, au moins temporairement, et ça a l'air de créer une certaine tension. En tout cas je ressens ça, en plus de la tristesse de certain qui semblait apprécier ce dangereux fou furieux ! Enfin je dis ça, et pourtant moi aussi je semble m'y être un peu attaché à ce crétin de borgne, alors que pourtant nos rapport était loin d'être amicaux. Ça doit être dû au fait qu'il m'ait sauvé la vie il y a de cela quelques instants. Mais là n'est pas la question, je n'arrive pas a identifier la source de ce qui semble planer sur le groupe, comme si un événement majeur, et pourtant interne a celui-ci allait se dérouler. Pourtant tout semble aller bien, ils ont même retrouvé très vite quelqu'un pour les diriger durant l'absence d'Heartless en la personne d'Eliwinn, c'est pas comme si il y avait une lutte pour le pouvoir en cours !

Raah mais je réfléchis trop et ça m'empêche de dormir même avec mon état. Je garde les yeux fermée, et m'étale de tout mon long sur ce qui me porte, en essayant de trouver une position qui ne me fera pas tomber dès que je me relâcherai, et finalement, je trouve ce sommeil tant mérité alors que le groupe passe les portes de Nosvéria

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 Sujet du message: Re: Les arcades
MessagePosté: Dim 27 Mai 2012 17:06 
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Mazhui écouta Heartless et ne le suivit pas. Le jeune enfant aux cheveux longs châtains, dont les yeux bleus vifs et son menton angulaire dévoile une forte personnalité, poursuit sa course dans les rues de la ville semblant ralentir lorsque la distance entre vous deux s’agrandit.

Puis tu le vois tourner un coin de rue, lorsque tu le franchiras à ton tour, tu ne verras plus d’enfants, seulement une ruelle menant à un cul de sac. En fait, un mur te fait face, un mur bordé de trois portes sur lesquelles sont dessinés des symboles, un œil sur celle de gauche, un dé sur celle du centre et un portrait familiale sur la troisième (une fillette en pleurs accompagnée de ses deux parents.)

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