L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Mer 20 Avr 2011 13:12 
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Aelta, maître magicien de la Terre


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Entre tous les magiciens, Aelta est le plus légendaire. Homme du désert, sa peau bronzée et son éternel turban semble faire de lui le parfait nomade des contrées chaudes. Et pourtant, lorsqu'il découvrit son don pour la magie de la terre, voilà maintenant quelques siècles, il partit immédiatement du sable pour parcourir le monde.

Il rencontra de nombreuses personnes, et les plus mauvaises eurent le plus d'impact sur lui. Il devint aigri, paranoïaque et agressif. Il fut la plus grande bête noire des milices, la terreur des champs de bataille, où il arrivait sans prendre parti pour l'un ou pour l'autre, détruisant tout et tout le monde. Sa magie lui permettait de contrôler toute la matière, de faire exploser épée comme bouclier en un geste, de faire trembler le sol comme de faire de ses muscles des machines de guerres. Elle lui permet même de ne jamais vieillir.

Un jour qu'il était à Raynna pour faire échapper l'un de ses anciens maîtres, une incantation de tout l'ordre de Thaumaturgie l'empêcha à jamais de sortir de ce bagne. Il y vit désormais, comme tous ses pensionnaires, dans la misère la plus totale. Il vous faudra le trouver, et après avoir outrepassé son caractère, il vous demandera de lui ramener des biens qu'ils ne peuvent pas avoir à l'intérieur afin de les revendre. C'est ainsi qu'il vous cédera quelques uns de ses secrets...

Le maître magicien vend tout ce qui peut vous être utile pour pratiquer les arts magiques de son élément avec vous :

Potions :

Grande potion de soin (redonne 20PV) 110 yus
Potion de soin divine (redonne 40PV) 250 yus

Grande potion de mana (redonne 8PM) 110 yus
Potion de mana divine (redonne 16PM) 250 yus

Grande potion mixte (redonne 20PV et 8PM) 550yus

Parchemins de sorts :

Sorts évolutifs (400yus) uniquement de l'élément terre.
Sorts de classes secondaires (500 yus) sauf ceux demandant des PMs autres que terre.

(((Cliquez sur les liens pour avoir accès aux listes des sorts qui sont classés par éléments pour connaître leur effet ! Pour plus de précision sur les sorts, rendez-vous à la règle des sorts !)))

Fluides magiques d'éléments :

Fluide 1/16e (50yus), 1/8e (110yus) et 1/4e (250yus). Uniquement de l'élément terre.

(((SI VOUS VOULEZ ÊTRE SERVI DANS DES TEMPS RAISONNABLES, N'OUBLIEZ PAS DE DEMANDER AUX GMs DANS LE SOS GM! DE S'OCCUPER DE VOS ACHATS POUR QU'IL JOUE LE PNJ ET VALIDE. Nous ne faisons pas le tour des boutiques... merci de votre compréhension )))

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Jeu 8 Nov 2012 08:55 
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"Maintenant que vous êtes chez moi, donnez-moi cette babiole !"

Je joue avec quelques instants, m'assied sur un des rochers qui sert de siège près d'une caisse qui sert manifestement de table. Je pose le bijou dessus et le pousse doucement vers mon interlocuteur.

"J'ai rempli ma part de marché, à vous maintenant !"
"Attends un peu, pucelle. Ton bracelet, c'était pour rentrer chez moi. Maintenant donne-moi quelque chose de vraiment intéressant si tu veux espérer que je t'apprenne quelque chose !"

Je suis surprise par ce changement de bord. Après tout, entre les vêtements et les bijoux, il y a déjà pour une belle somme dans ce trou perdu.

(Rigole pas, veux-tu. Tu as payé bien plus que ça à Garheon. Sans compter le passage chez les centaures.)
(Et tu veux que je lui donne quoi ? J'ai plus rien !)
(A part des runes, des chocolats qui fondent pas et des équipements qui valent très chers, t'as rien. Vide tes poches et discute pas !)

Je fouille dans mon sac à la recherche du ballotin de pralines du Sinari de Noël. Je les mets sur la table et les pousse vers le mage.

"Et avec ça ? C'est mieux ?"
"Tu te fous de moi ? Tu crois vraiment pouvoir m'acheter avec des sucreries ?"

Sans le vouloir, je l'ai offensé, mon avarice finira par me perdre dans cette affaire.

"Calme-toi, vieil homme. Tu es mage et tu dois connaître les runes. Je t'offre toutes les miennes !"

Je pose alors sur la table toutes mes runes, celles trouvées sur Sor-Tini, cinq runes simples ainsi que cinq runes supérieures avec un petit pincement au coeur, après tout, elles m'ont déjà sauvée la vie ces petites pierres.

"Holà, doucement avec ça, jeune fille, tu risquerais de nous blesser tous les deux."

Il rapproche les runes de lui et les regarde attentivement. Je le fixe, à la recherche du moindre signe de satisfaction de sa part, mais il ne vient pas.

"Des runes intéressantes, mais aucune combinaison. L'usage sera délicat et elles seront dures à revendre, rares sont ceux qui savent les utiliser."
"Si c'est une question de Yus, je peux t'y aider !"

Puissant dans ma bourse, je dépose une très grosse poignée de pièces, puis une seconde, puis une troisième. Les yeux de mon interlocuteur augmentent doucement, montrant son intérêt pour mon don.

(Continue comme ça... Ca pourrait marcher !)

Je dépose trois poignées d'or de plus, pour un total de pas moins de 6000 yus. Un sourire commence à naître sur le visage du vieux paranoïaque, m'incitant à prolonger mon généreux payement. J'allonge finalement pas moins de 10 000 yus sur la table du vieil homme, espérant que cette somme suffira à m'attirer ses grâces et qu'il ne faudra pas me séparer d'une de mes pièces d'équipement.

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Dernière édition par Lothindil le Jeu 8 Nov 2012 10:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Jeu 8 Nov 2012 09:47 
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Intervention de GM4 pour Lothindil

Ton interlocuteur reste immobile, sans que tu parviennes à déterminer ce qu'il pense. Finalement, il tend doucement la main vers le tas de yus duquel il n'arrive plus à retirer son regard, puis l'amène prestement à lui.

"D'accord. Je pense que ça suffira."

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Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Sam 10 Nov 2012 01:01 
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Aelta se saisit de mes nombreuses pièces et les scelle dans une boîte, qui n'est autre que le mur lui-même modelé pour accueillir ses richesses.

(Intelligent comme manière de protection. Qui aurait l'idée de démolir un mur pour chercher des trésors ?)
(T'as vu ces derniers gestes ?)
(Oui. Ça me rappelle mes glyphes appris sur Sor-Tini.)
(Tu analyses de plus en plus vite. C'est en effet un glyphe de protection. Assez particulier en plus. Celui qui aurait l'idée de remodeler la terre derrière lui se prendrait un piège dans la face.)
(Et pourquoi lui ça lui saute pas à la tronche ?)
(Question de vibrations psychiques. C'est pour ça que tes glyphes ne réagissent pas quand c'est toi qui passe.)

Le magicien, après s'être fait une porte à l'arrière de sa demeure de pierre, m'invite à le suivre dans l'obscurité. Ma nyctalopie m'aide à ne pas me prendre une mini-stalagmite ou stalactite dans le pied. L'humain qui me devance doit manifestement connaître parfaitement les lieux pour avancer aussi vite sans y voir grand-chose. Nous avançons en silence et seuls nos bruits de pas et ceux des gouttes d'eau tombant du plafond à un rythme régulier viennent chatouiller nos tympans.

Nous finissons par déboucher sur une nouvelle grotte, plus grande que la stalagmite qui sert de maison au magicien, mais plus petite, beaucoup plus petites que celles qui servent de quartier. Elle ne doit pas faire plus de dix mètres de diamètre, avec un bassin sur le côté où poussent des plantes aux teintes bleuâtres ou grisâtres, ainsi que des champignons.

"Assieds-toi au sol. Je te demanderais bien de te mettre nue pour être en contact avec la terre, mais dans ce que j'en ai entendu, ça serait dangereux. Et soyons franc, la vie est assez dangereuse pour ne pas en rajouter une couche. Donc limite à t'asseoir par terre, ça sera pas mal. Ôte juste tes mitaines et tes bottes, ça sera déjà pas mal."

Je souris, finalement, j'aime bien cet homme. Certes, il a une vision nettement plus négative que moi de la vie, mais il cerne bien les gens au moins et c'est déjà une qualité. Pour ma part, je me fie à ma faera et décide de faire confiance à cet humain. J'enlève mes pièces d'armures ermansi, mes mitaines et mes bottes comme demandé et m'installe dans un coin de la pièce, le dos contre un mur relativement lisse.

Aelta, de son coté, travaille dans le coin du bassin et ce n'est qu'au bout d'une dizaine de minutes qu'il revient vers moi, une fiole à la main.

"J'aime bien être au courant de ce qu'il risque de m'arriver, je vais donc faire de même avec toi. Cette potion est un mélange de plusieurs plantes toxiques qu'on trouve dans ce bassin. Ca a un goût absolument affreux, malgré l'absence d'odeur. Si tu parviens à être assez forte, tu surmonteras le pouvoir toxique du produit. Sinon, tu risques de mourir dans des conditions pas trop sympathiques. Mais c'est pas le plus dangereux, enfin si, mais pas tant que ça, la mort, c'est pas grave, on revient toujours."

Je n'y réponds rien. La mort je connais, le coma aussi. S'il me faut affronter ça pour libérer Leona, je le subirais, mais j'espère au plus profond de mon cœur que Yuimen me protège. Doucement, il prend mon menton et dresse mon visage vers le sien. Ses yeux bruns évoquent la fatigue et la sagesse des années. Il a vécu bien au-delà de ce qu'il devait vivre par sa race et sa peau respire les fluides de terre.

"Si jeune et déjà marquée par la mort. Bref, la mort, tu le sais, c'est pas grave. C'est douloureux, c'est gênant, mais ça s'arrête là. Par contre, dès que tu auras passé l'épreuve de la toxine, tu rentreras dans un autre monde. C'est là que le danger apparaît réellement. Il te faut trouver TON ultime, pas celui d'un autre, le tien. Et ça c'est difficile et surtout bien pire que la mort en cas d'échec."

"On peut échouer ?"
"Oh oui... Certains se trompent de sorts, la symbiose ne se passe pas et ils finissent par devenir fous à force de vouloir maîtriser un pouvoir qui n'est pas le leur. Généralement, ils ont vu trop grand, trop gros, trop puissant... ou simplement pas adapté. Ils écoutent leur cerveau, leur soif de pouvoirs, leur soif de richesse au lieu d'écouter leur corps et leur cœur. Le squelette là-bas dans le coin, par exemple. Il avait entrevu un sort capable de transformer tout en or. Sa cupidité l'a tué."
"Vous n'avez pas tenté de l'aider ? De le détourner de ce sort ?"
"Non, ce n'est pas mon rôle. Si vous êtes trop idiote pour ne pas savoir qui vous êtes, je ne vais pas m'amuser à me battre pour vous non plus ! L'autre risque, c'est de se perdre. C'est un autre monde, un autre rêve ou vous allez aller. Certains aiment tellement peu le monde et ont tellement peu qui les raccroche à la vie, qu'ils finissent par rester bloquer. Ce squelette là-bas, c'est ce qui lui est arrivé."
"Et je suppose que vous ne pouviez rien faire ?" lancé-je avec une pointe d'ironie.
"Bien sûr que non. Qu'est-ce que j'y peux si des crétins imbus de pouvoir pensent tellement aux fluides qu'ils oublient qu'ils ne sont pas des faeras ! Notre vie n'est pas composée de fluides, retenez ça." crie-t-il en se redressant.
"D'accord, ne te fâche pas vieil homme. Y a-t-il d'autres risques ?"
"Oui, mais tu en sais assez. Bois ça et surtout n'oublie pas : ton but, qui tu es et n'oublie pas que tu n'es pas un fluide. Ta réalité n'est pas dans le rêve où tu vas plonger. Une fois dedans, je peux rien pour toi, ta faera non plus. Parce que je suppose que ce maudit chaton qui quitte pas ton épaule, il n’est pas réel !"

Perspicace le vieux, y a rien à dire là-dessus. Il a vécu bien assez pour en savoir autant qu'un elfe sur le monde. C'est vraiment surprenant... Il me tend sa fiole que sans hésiter je prends et avale d'un seul trait, limitant au maximum le contact du liquide infect avec ma langue délicate, rongée par la sécheresse du désert. Je ferme les yeux, attendant désormais la suite.

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Dernière édition par Lothindil le Dim 23 Déc 2012 15:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Dim 11 Nov 2012 01:13 
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Comme prévu, la suite s'avère assez désagréable dans un premier temps. D'abord la vue qui se trouble jusqu'à disparaître totalement, me plongeant dans un noir à la limite de l'oppressant, ensuite un à un les cinq autres sens qui disparaissent, me laissant vide de tous contacts avec l'extérieur, même Anouar a disparu, je la sais près de moi, mais je ne la sens plus. L'impression terrible d'être morte, comme ça, stupidement pour avoir fait confiance à un vieil homme fou.

Mais ce n'est pas un coma, non, ça n'est pas possible. Je sens la fièvre qui traverse mon corps, j'ai froid, ou plutôt j'ai chaud, je meurs de chaud, plus que dans le désert. Non, finalement il fait froid, plus froid que quand je suis revenue avec la graine au temple.
Puis j'ai faim, c'est idiot, mais là précisément, j'ai faim... Mon corps réclame à manger, il lui manque de l'énergie, il a besoin de force pour se battre. Comme s'il allait se laisser détruire par une simple décoction de plantes. En même temps, une druide qui mourrait par les plantes, ça aurait quelque chose de très ironique, non ?

(Sans doute...)
(Hey, mais t'es qui toi ?)
(Et toi, dis-moi qui tu es...)
(Je suis...)
(Cherche pas, je suis toi et tu es moi... ou l'inverse, c'est comme tu préfères.)
(Et depuis quand je me parle à moi-même ?)
(Depuis que tu as bu un produit hallucinogène, je suppose. D'ailleurs, si tu ouvres les yeux, tu peux même me voir !)

En effet, il suffit que j'ouvre mes paupières pour me découvrir. Pas comme je pourrais me voir dans un miroir, non. Mais moi telle que je suis, particulièrement réaliste, sous toutes les dimensions et...

(Oui, je suis toute nue...)
(Tu lis dans mes pensées ou quoi ?)
(Je suis toi, crétine. Tes pensées sont les miennes !)
(Ca explique pas pourquoi tu te ballades nue.)
(Ah, ça c'est parce que je suis toi.)
(Ca n'explique pas tout. Je ne suis pas à poil, moi !)
(Ca c'est normal. Toi t'es toi. Et moi je suis Toi.)
(Arrêtes, tu m'embrouilles !)
(Y a rien de complexes pourtant. Moi je suis toi, naturelle. Telle que tu aurais pu, du ou a été, comme tu veux. Je suis Toi, telle que la nature t'as créé.)

Je me secoue la tête, pour tenter de comprendre ce qu'elle me raconte-là. Ce n'est qu'en la regardant que je m'aperçois d'un certain nombre de différences entre nous : sa peau est légèrement plus grise que la mienne qui porte une teinte légèrement terreuse, invisible d'ailleurs sans pouvoir comparer. Puis ses cheveux, bien sûr, ils sont fins et blancs. Pas de tatouage non plus d'ailleurs. Nulle part. Et les yeux... Tiens, elle a les yeux bleus, c'est dingue finalement à quel point j'ai changé ces dernières années.

(Ca je te le fais pas dire. Plutôt jolie ta crinière. Je constate que les Dieux n'ont toujours pas appris à raccommoder les corps. D'ailleurs, sais-tu que ton père porte de l'écorce en guise de peau sur sa jambe droite ?)

Je souris, essayant de me rappeler si je m'étais déjà aperçue de ce détail ou non.

(Tu sais ça comment ?)
(Tu le sais depuis que t'es gamine. T'ignorais juste à quoi ça correspondait. Et comme toi tu sais, bah moi aussi je sais !)
(Bon et à part ça, t'aurais pas vu un sort ultime traîné je suppose ?)
(Oh si... Plein même. Cette grotte est géniale, y en a de partout des ultimes ici !)
(Où ça ?)
(Regarde, idiote... Tout ça ce sont des ultimes.)

Maintenant qu'elle... ou moi, je ne sais plus d'ailleurs, le dit, c'est vrai qu'il y en a partout. Nous sommes entourés de sorts, enfin si ces boules sont des sorts bien sûr. Mais comme à part de la roche et nous deux y a rien, ça doit être ça que je cherche. Y en a pour tous les goûts. Des biens rondes toutes lisses, des cristallines, des avec fourrures aussi, ou encore des fleurs, des lianes emmêlées ou du bois; certaines ressemblent à des pépites d'or, ou d'argent, ou même de mythril.

(Ouais, c'est un fameux bordel... Je le trouve où, le mien dans tout ce choix ?)
(Bonne question. Si tu sais pas, moi non plus. Mais ça devrait pas être si dur.)
(On va voir de plus près à quoi ça ressemble.)
(Pourquoi pas, au pire ça t'arrache un bras, c'est tout !)

Je tends la main vers la boule de poils grise la plus proche de nous, enfin de moi. A peine l'ai-je frôlée, que je fais bombarder l'esprit d'images, comme Anouar sais si bien le faire. Une meute, pas un loup, mais une bien une meute complète d'une dizaine d'individu invoquée en même temps qui s'élance vers une destination inconnue.

(Non, ça c'est pas pour toi. J'aime pas les loups de toute façon.)
(C'est vrai que j'aimais pas ça. Bon trouvons autre chose...)

Je tends ma main vers la boule métallique juste à côté de la boule de poils. Directement, je vois des images d'armures rutilantes, lourdes et pompeuses, décorées avec minutie qui se changent en puissantes armures de guerre.

(Non, pas ça non plus. Argent sur gris, ça fait moche. T'es bien mieux avec ton pourpoint !)
(Ouais, là je suis entièrement d'accord avec toi. C'est pas pour nous ça !)

Je passe à la suivante, espérant ne pas devoir toutes les tester, parce que ça risque d'être sacrément long. La boule suivante est en bois, elle ressemble à vrai dire, à une balle de jeu. A peine ai-je posé le doigt dessus que je me retrouve avec des images de forêt grandiose où les arbres se réveillent et...

(Trop sombre, trop terrifiant, sans intérêt.)
(J'aurais voulu voir la suite...)
(Depuis quand t'aimes les histoires d'horreur, toi ? On aurait dit les vieilles forêts des contes que maman nous lisait où les méchants Oudios mangeaient les gentils enfants jusqu'à ce qu'arrive un bûcheron.)
(J'avais pas fait le rapprochement. Bon, la suivante ?)

La suivante est à moitié en plante, à moitié en cristal, un peu comme moi entre ma magie et mon épée. Je la frôle et sans image dans ma tête, je vois la boule se transformer en cristal. Quand je la touche à nouveau, elle se change en plante. Puis une nouvelle fois, elle devient du métal...

(On a autre chose à faire ! Je te rappelle que tu cherches ton ultime !)
(Il est pas sympa celui-là ? Il permet de changer la matière à volonté.)
(Parce que t'as vraiment besoin d'un jouet ? T'es devenue une guerrière, crétine. A la limite, tu serais restée une pov' fille à bosser dans les bois, pourquoi pas, ça aurait été inutile, mais sans plus. Mais là, ça sert juste à rien.)
(Attends, pouvoir changer les armures des gens, en plantes, c'est hyper-puissant comme truc !)
(Et t'as pas remarqué que tu devais toucher pour ça ? Tu te vois en plein combat devoir toucher toutes les armures de tes adversaires ? Puis tant que t'y es, tu pourrais changer leur caleçon en sable, ça leur mettrait bien la honte.)
(En gros, ça te plaît pas ?)
(Moi ça m'aurait plus. Mais t'es une gardienne de Yuimen, je te rappelle. Il te faut du plus grandiose, un truc qui en jette quoi. Là c'est ridicule...)
(Oh, d'accord... On va en tenter une nouvelle alors !)
(Attends deux secondes. On va tenter de faire le tri plus rapidement. La boule de poils invoquaient des animaux, la changeante, permettait des transmutations, celle en bois, elle modifie des arbres. Celle en métal, joue sur le métal.)
(Il y a donc un lien entre l'apparence de la boule et son pouvoir.)
(Ouais. Donc faut chercher celle en or !)
(Et pourquoi donc ? Ca nous servirait à quoi ?)
(T'imagines pas le pied ? De l'or à volonté. Je prends ma retraite à 140 ans et on s'installe sur une île déserte avec une belle forêt.)
(C'est ta vie ça, pas la mienne. Moi l'or, ça me sert à rien... T'imagines pas, j'ai filé 10 000 yus au vieil homme pour qu'il me file sa potion dégueux !)
(Depuis quand tu rêves plus de t'acheter un aynore, toi ?)
(Hey, mais comment tu sais ça... ah oui, c'est vrai, tu es moi. Donc forcément, tu sais ça aussi. Bref, pas d'or, pas de cristaux, pas de diamants, pas d'argent, pas de métal, ni de fourrure...)

Je regarde autour de moi, espérant un truc, un tri, une aide quoi...

(Non, mais sérieusement. Tu pensais pas réellement que les sorts allaient se trier tout seuls ?)
(Ah bah si... Ca aurait été sympa, non...)

Mais fallait pas rêver non plus, on a beau être dans mon hallucination, c'est pas pour ça que j'obtiendrais de l'aide.

(Bon, les végétaux, le bois et la terre, près du bassin. Le reste, dans le coin là-bas.)

A peine ai-je formulé clairement cette idée que tout se met à bouger autour de nous. A tel point que nous sommes obligées de nous coucher pour éviter d'être traversée par l'un des nombreux sorts qui traversent la pièce. Quand nous nous relevons, plusieurs minutes plus tard, nous nous retrouvons avec deux tas. Une énorme pyramide de sorts de géomancien ou de shaman empilé dans un coin, parfaitement régulière et de l'autre, un paquet en vrac, se tassant tant bien que mal contre le bassin. Dans le silence, je crois même entendre des chuchotements, mais mon esprit n'est manifestement pas encore assez drogué pour croire que les sorts ça parle.

Je m'approche du tas végétal. Le premier sort que j'approche tente de me bouffer le doigt, littéralement. Manifestement, il sert à donner des dents à des plantes. Je ne peux m'empêcher de sourire en songeant au pouvoir de mon aïeul et l'envoie balader dans la pile des autres sorts, désormais nettement moins rangés. Le second est plus doux et prend la forme d'une rose perdant ses épines pour gagner en douceur. Ca aurait pu être sympathique dans le jardin royal, mais il me faudrait plutôt l'inverse. Ce sur quoi je tombe juste derrière d'ailleurs. Un sort capable de rajouter des épines, des échardes à n'importe quelle plante.

(T'en penses quoi ?)
(Ca manque de charme, de féminité. On dirait un sort de gros barbare.)
(T'es du genre difficile, toi !)
(Ouais, t'as un caractère de chien. On te l'avait jamais dit ?)
(Non, les gens sont polis.)
(Ou hypocrite. Tiens, essaye celle-là, elle semble pas mal !)

Elle m'envoie une boule dans les mains. Elle est faite de toute sorte de plantes. Dès que je la réceptionne, elle me fait comprendre quel est son pouvoir. Elle s'étend, elle se développe, d'abord une petite forêt très dense, puis une plus grande mais plus légère, pour finir sur un tapis d'herbes. Le tout sans jamais me lâcher. Puis elle se recompose en petite boule avec deux jolies fleurs, ressemblant à celles de mon diadème.

(T'as vu, on dirait qu'elle te fait du charme.)
(Je l'aime bien cette petite. C'est la première qui nous parle de créer et pas de dénaturer la vie... Puis ses fleurs, ce sont celles de mon diadème !)
(Faut avouer qu'elle en a des qualités. Je vois pas ce que tu pourras en faire au combat, mais ça on verra après tout. Puis faut reconnaître que faire pousser une forêt, ça a de la classe au moins.)
(Va pour celui-là... Et maintenant... J'en fais quoi ?)
(A partir de là, tu vas être toute seule. J'étais là pour t'aider à trouver, t'as le tien, donc moi je pars.)

Aussitôt dit, aussitôt fait... Je me retrouve seule, avec ma boule de sort entre les doigts, ne sachant toujours pas quoi faire avec.

(Ouvrir les yeux peut-être ? Puis arrêter de me serrer ainsi, c'est désagréable !)

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Lun 19 Nov 2012 00:17 
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J'ouvre les yeux et m'éveille difficilement, j'ai mal de tête, j'ai mal au ventre, et je suis prise d'une profonde nausée. A vrai dire, j'ai du mal à maintenir mon regard fixe et tout semble tanguer autour de moi. Les seuls évènements qui reviennent à ma mémoire, c'est le choix de mon sort. Celui que je tiens fort entre mes mains, même si je ne sens pas sa présence physique. Mon esprit se pencherait d'ailleurs sur la situation s'il n'était pas aussi embrouillée qu'il l'est pour l'instant.

(En même temps, la seule chose dans tes mains, c'est moi. Alors lâche-moi maintenant !)
(C'était toi dans le rêve ?)
(Ni moi, ni Astinor, je te l'assure. Cette drogue t'as envoyée dans des coins de ton cerveau où j'ai pas accès.)
(Y en a ?)
(Dans une foule de siècles, certains appelleront ça l'inconscient, d'autres feront plus simple et l'appelleront le "ça". Et t'as vu quoi là-bas ?)
(Un sort... Mais je ne sais plus où il est... Il me le faut... Puis je me suis vue, enfin un autre moi, plutôt sympathique d'ailleurs.)
(Tu as donc trouvé ton sort, faut qu'on voit Aelta !)
(Je l'avais trouvé... Mais je l'ai perdu à nouveau. Je ne sais pas où il est...)
(C'est un problème ça... Allons chercher Aelta, lui sait sans doute.)

Tant bien que mal, évitant pour l'instant de me lever, je me rechausse et récupère mes équipements, qui n'ont pas bougé. Me servant des murs pour avancer, je longe la caverne puis le tunnel. Ma tête continue à tourner et mes nausées semblent plus fortes à chaque pas, sans que mon estomac ne décide de relâcher son contenu. Nous finissons par arriver au bout du conduit et à la lumière orangée de la demeure du maître des lieux.

"Déjà réveillée ?"
"Il semblerait oui. Vous auriez quelque chose pour calmer ces nausées ?"
"Je ne suis pas un apothicaire. Asseyez-vous, ça passera de toute façon d'ici quelques jours au maximum."
"Je... n'ai pas quelques jours."
"La seule urgence dans la vie, c'est de survivre. Dans quelques jours, vous serez sur pied, ceux qui se réveillent, s'ils ne deviennent pas fous, le sont toujours. Et d'habitude, ils mettent plutôt deux ou trois jours qu'une heure pour s'éveiller !"
"Ca ne fait qu'une heure que vous m'avez droguée ?"
"Ca ne fait qu'une heure que je vous ai donné une drogue que vous avez bu volontairement en toute connaissance de cause, en effet. Et ça fait de vous quelqu'un de particulièrement résistante pour une elfe à peine bicentenaire. Mais bon, vous êtes pressée. Asseyez-vous, ça calmera vos nausées et parlez-moi de votre sort."

Je m'exécute et m'installe à la petite table où mon mentor est occupée à composer des combinaisons avec un nombre impressionnant de runes, les miennes devant ajouter un certains nombres de choix à ceux déjà existants. Je décide de me concentrer sur ses yeux, ses mains bougeant trop vite pour mon estomac.

"Le problème c'est justement que je ne m'en souviens plus."
"Embêtant, mais classique... Dommage, ça sera plus douloureux que prévu."
"Qu'allez-vous me faire ?"
"Moi? Rien... Je vais juste pousser vos fluides à avouer. Et ce n'est guère agréable..."
"Qu'allez-vous faire ?"
"Vous faire mal. En vous affaiblissant, la drogue reprendra le dessus durant quelques secondes, à vous de saisir votre chance. Sinon, vous devrez reprendre une dose de drogue et les effets pourraient être... moins agréables."


(T'en penses quoi ?)
(Fais-lui confiance. Il est ta seule chance...)
(S'il me trompe, et que je retrouve pas mon sort, je le tue.)
(Ne lui dis pas, il le prendrait mal...)

Ce n'est que parce que ma faera m'incite à lui faire confiance que j'accepte sa proposition. Mais même si je sais qu'elle ne peut pas mentir, je sais aussi que cet homme a des idées pour le moins violentes et que je me ferais un plaisir de le tuer si quelque chose se passe mal. Très vite, je me retrouve emprisonner dans une gangue de boue que je sens me presser et m'oppresser.

(Sympa, comme sort !)
(C'est tout ce que tu trouves à dire ?)
(Hey, mais, tu fais quoi là, toi ?)
(Tu crois que l'objectif c'était quoi ?)
(J'avais pas compris ça comme ça, moi...)
(Tu comprends jamais rien, de toute façon !)
(Sympathique...)
(Prends ton sort, et vite... J'aimerais pas revoir ta tronche de tatoué avant plusieurs jours.)

Je saisis la boule qu'elle m'envoie, sans pour autant bouger mon corps, toujours figé. Quand cette carapace désagréable finit par se désagréger, je me retrouve le souffle coupée, mais le sort bien à l'esprit !

"Faire pousser des forêts ! Voilà mon sort !"
"Des forêts ? Voilà qui est bien prétentieux comme idée... On va se limiter à des petits bois, déjà... Retournons dans la grotte."

Et cet ainsi que, mon sort bien en tête, nous retournons vers la grotte aux squelettes et au bassin. Mon mentor plus silencieux encore qu'à l'aller, et moi plus malade et plus affaiblie encore qu'à mon voyage précédent...

"Assieds-toi, il te faudra un peu de temps pour reprendre ton souffle, je suppose. Nous allons commencer par discuter."
"Je n'ai pas de temps à perdre et je peux m'entraîner dès maintenant."
"Il est sûr que tu guéris rapidement. Mais discutons quand même. Je n'ai pas l'intention de te tuer à la tâche, même si ça serait plutôt rentable."

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Sam 24 Nov 2012 00:38 
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Après une bonne heure de discussion, nous avons fini par arriver à un plan d'action. D'après Altea, il est hors de question d'essayer de faire ça à partir de rien. Il faudra un condensateur, un focalisateur de magie. Une graine, une pousse, une branche, n'importe quoi d'assimiler. Nous décidons d'un commun accord, de partir d'une des graines de mes cheveux, le vieillard refusant de sacrifier ne serait-ce qu'un seul de ses précieux haricots qui servent de nourriture dans la ville.

"Il va te falloir charger la graine avec tes fluides. Juste la bonne quantité, l'équivalent d'un fluide entier. Pas ceux du commerce, les vrais entiers."

(Ca correspond à quoi ?)
(Ton arbre ou ta liane au complet.)
(J'enlève mes mitaines, ça sera plus simple pour moi !)

J'ôte mes équipements et regarde la graine, puis le vieil homme. Avec un sourire, il me regarde et part dans sa stalagmite-abri. Je m’assois pour ma part au milieu de la grotte, profitant du doux bruit des gouttes d'eau. La graine dans la main, je laisse mes fluides glisser. Ils se faufilent dans les veines de ma main gauche, chatouillant ma main pour venir éclairer le germe au creux de mes paumes. Bientôt, l'arbre de mon poignet se fane avant de disparaître totalement. J'arrête là, toute pile, ça fait un fluide entier d'après Anouar.

Je pose doucement la graine sur le sol, attendant une réaction... une minute passe, deux minutes passent, cinq minutes passent... et rien à faire... Rien ne se passe. Le petit pépin s'éteint, avec mon espoir.

Telle la gamine que je suis encore au fond de mon cœur, j'éclate en sanglot sur cette maudite graine même pas fichue de pousser. Dix bonnes minutes de plus s'écoulent avec mes larmes que je décide de sécher finalement, vu que l'eau qu'elles apportent ne sert à rien. Faut que j'aille voir Aelta, que je comprenne ce qui se passe, même si Anouar continue à me crier à la tête que je dois rester concentrer et qu'il faut que j'arrête de faire ma sale gosse.

Je me lève et profite du bassin pour me rafraîchir un peu les idées et boire un bon coup au passage. L'esprit nettement plus clair, je jette un coup d'œil à ma graine, qui n'a pas bougé ni même changé de former.

(T'aurais dû rester concentrer !)
(Il m'a dit d'y mettre mes fluides, pas de rester devant à regarder.)

Je traverse le couloir une nouvelle fois pour retourner voir le vieux magicien.

"Déjà de retour ? Ça a marché ?"
"Non. Les fluides c'est bon... Mais ça marche pas !"
"Etrange, pourtant je pensais que ça suffirait. Laissez-moi finir l'infusion et on y va."

Il faut dix bonnes minutes à l'homme pour achever ce qu'il était en train de faire et me rejoindre, avec sa théière et une tasse de thé. Nous retournons voir la graine et traversons le couloir quand soudain un énorme grondement, nous fait nous presser. Le bruit est impressionnant et se répercute au centuple sur les parois irrégulières du couloir, rendant le son à la limite de l'insoutenable.

"Par Yuimen et Thimoros, qu'est-ce qui se passe ?"

Aelta accélère brutalement, courant littéralement vers la grotte d'où je viens. Je le suis tant bien que mal, sous les insultes copieuses de ma faera.

"Je rêve ! Qu'est-ce que vous avez fait espèce de triple crétine !"

Je débouche à mon tour dans l'antre d'entraînement et ce que j'y découvre me laisse un sourire ébahi sur le visage. Jamais je n'avais vu une liane aussi grosse, aussi vivante, aussi forte de ma vie. Parce que ma petite graine est entrain de pousser, pousser, pousser, comme jamais je n'ai vu des plantes pousser, si ce n'est sur Nyr 'tel Ermansi, mais le pouvoir des Dieux devait y être pour quelque chose. Ce végétal est tellement plein de force, de vigueur, ses feuilles d'un vert éclatant, brillant malgré la pâle lumière. Puis soudain tout se dessèche, tout devient du sable qui s'effrite au vent presque inexistant. La liane si vivace finit par s'écrouler sous son propre poids, devant mon visage qui se décompose avec elle.

"Ma liane..."
"Contrôle du fluide, c'est bon... Maintenant, prenez un thé, régénérez vos fluides et recommencez, mais vous restez à vous concentrer devant votre plante. Lancer un sort de croissance sur une liane en lui balançant un fluide complet... Vous venez de décupler la puissance de votre sort, pauvre tarée. Faut vous concentrer un peu ! Ce n'est pas une plante que vous voulez, c'est une forêt. N'oubliez pas ça, une forêt ! Une forêt, c'est plusieurs plantes. Faites pousser plusieurs plantes à partir de cette graine. Et revenez pas me voir tant que vous n’en avez pas fait pousser un minimum de seize plantes. Vous avez du thé pour trois sorts, je vous amènerais à manger dans trois heures si vous n'avez pas encore vos plantes ! Pendant ce temps, je vais réparer un peu cette voûte que votre plante a eu la bonne idée de bousiller. Je n’ai pas envie qu'on puisse m'observer !"

Le vieil homme vient de sortir sa tirade d'un seul coup, en prenant à peine sa respiration entre deux phrases.

(Tu vois, je te l'avais bien dit.)
(Commences pas toi !)
(Ce que tu peux être nerveuse... Prends un thé et retourne bosser.)

Le vieil homme ne m'a pas laissé le temps d'en placer une qu'il se hisse sur une plateforme qui elle-même grimpe vers le toit. Je me sens un peu honteuse de le voir bosser pour réparer mon erreur pendant que je bois un thé tranquillement. Cette boisson a d'ailleurs un goût fort particulier qui me donne l'impression d'avoir été à nouveau drogué par cette espèce de mage vraiment doué, mais vraiment taré. Je relativise cependant très vite en découvrant que mon tatouage réapparaît.

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Jeu 29 Nov 2012 11:33 
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Je récupère une nouvelle graine et m'assieds sur le sol pierreux. Il me faut une idée, pour faire cette forêt au plus vite et pour me débarrasser de ce vieux fou grincheux. Seize plantes et où donc veut-il que j'aille trouver la matière pour créer seize plantes à partir d'une petite graine ? C'est ridicule, depuis quand la magie peut créer des objets ?

"Et je fais ça comment vieil homme ?"
"Faire quoi ? Jeune pousse ?"
"Créer des plantes, quoi d'autres ?"
"Attends, j'arrive !"

Ayant fini son toit, il descend me voir, faisant simplement rentrer sa plaque de pierre d'où elle venait.

"Bien, c'est quoi ton problème ?"
"On fait comment pour créer quelque chose ? Séparer mes fluides, je sais le faire. Mais je n'ai jamais créé un objet, un être ou tout autre chose du même acabit !"
"Ah oui, forcément... Il est rare qu'une personne hors des sorts ultimes sache le faire... Et même alors rare sont les sorts ultimes qui le permettent. Beaucoup sont axés sur la destruction et la modification. En même temps, ici, tu ne vas pas créer, tu vas déformer, modifier. C'est à ça qu'elle sert ta graine."
"Comment ça déformer ? Je veux créer une forêt, pas autre chose !"
"Tu veux faire pousser une forêt, pas la créer. J'avais une bonne intuition en te demandant de démarrer avec une graine. Mais l'erreur, c'était clairement de te demander d'y mettre ton fluide entier. Elle ne pouvait pas supporter. Non, le fluide tu en as besoin après. Je pensais qu'un druide pouvait créer des plantes, mais c'est vrai que non, vous pouvez juste les modifier. Tu vas donc devoir les modifier ! Mais pas pour en faire des objets, mais pour en faire des autres plantes !"
"Tu veux dire que le principe c'est de partir d'une graine, d'en tirer d'autres graines, et de faire pousser ces graines différemment ? Genre de transformer une liane en arbre ?"
"Exactement ! On va commencer dans l'ordre. Tu fais pousser ta plante, tu récupères les graines et tu me fais pousser des espèces différentes à partir de là. On va y aller doucement. Sors-moi déjà huit espèces viables et tu pourras te reposer !"

Le concept, bien que surprenant, me semble assez logique finalement. Je me lève cependant et sort de mon sac un cadeau de Yuimen, je pense que l'arcane me sera utile.

"L'arcane druidique ? Orme-chétive n'est-ce pas ? Je pensais qu'elle avait été détruite."
"Elle m'a été remise par Yuimen après mon ordalie..."
"Beau et rare cadeau... Yuimen doit vraiment vous apprécier !"

Je souris, j'ignore s'il m'apprécie, mais à défaut, je lui sers à quelque chose. Ca suffit pour nous deux. J'y gagne de la gratitude, il gagne un bras armé. Être dans une relation donnant-donnant avec un Dieu, c'est déjà exceptionnel.

Le vieil homme retourne à ses occupations et moi à ma toute petite graine. Lancer un sort de pousse n'est pas le plus complexe, ça se fait très naturellement. Bientôt, je me retrouve avec une bonne quinzaine de graines. Que je sème en rond autour de moi. Les faire pousser en masse, n'est guère plus difficile et bientôt je me retrouve encerclée de lianes qui n'attendent que mes fluides pour se modifier. Et là, grand vide, c'est Anouar d'habitude qui modifie les trucs, pas moi...

(Mais si tu fais ça tout le temps !)
(Ah ? Et tu veux bien me dire quand ?)
(Quand tu fais un bouclier, quand tu attaques avec lianes,... A chaque fois, tu fais ça toute seule, sans avoir besoin de moi !)
(Ah mais c’est pas pareil !)
(La différence est minime ! Pense à l'utilité des plantes et vois à quoi elles doivent ressembler, la suite se fera toute seule !)
(Bon, on y va... Alors dans une forêt, y a des arbres !)
(Commence par plus petits !)

Je ferme les yeux trois secondes, le temps de voir la forêt du domaine royal de Cyniar où je travaillais.

(Y avait des fougères. Elles servaient à repousser les nuisibles et à attirer toute une foule de petits oiseaux qui aimaient nicher en-dessous... Ça pourrait être une bonne base, ça ?)


Sans attendre la réponse d'Anouar, je me concentre sur la liane la plus proche, m'efforçant de voir en elle une fougère. Une aquiline précisément, avec ses embranchements multiples et son rhizome qui lui permettra d'en faire une nouvelle, puis encore une autre. Petit à petit, la liane se courbe, s'enroule. Je la sens se modifier et évoluer, mais sans voir l'effet. Juste une petite liane enroulée comme une canne.

(Ca ne marche pas !)
(Parce que ça ne te rappelle rien cette canne ?)
(Si, mais j'aurais voulu qu'elle se déploie !)
(Tu as créé une fougère... Tu peux en être certaine. Il faut maintenant qu'elle pousse et ça, ça viendra petit à petit, laisse-lui le temps...)
(Tu es sûre ?)
(Certaine ! Continue...)

Déçue, je me retourne vers une autre, sans pour autant lâcher du regard ma première fougère.

(Bon, ça va être quoi ça ?)
(Des champignons ! Si je veux pouvoir faire un hêtre comme arbre, il lui faut des champignons, c'est pour ça qu'il y en avait plein à Cyniar.)
(Va pour un champignon... Tu veux quoi comme champignon ?)
(Un comestible ! Ca plairait au vieux, il pourra les cueillir et les manger. Genre un bon bolet edulis, tu sais les très gros délicieux !)

J'ai à peine le temps d'y penser que la liane se recroqueville, jusqu'à en devenir toute petite.

(Ah non, même jeune, on distingue le pied du chapeau !)

Je m'acharne à faire ressembler le champignon à ce que je veux. Ce n'est qu'après une flopée de minutes qu'il commence à ressembler à un jeune champignon. Ce qui fait plaisir, comparé à l'espèce de crosse qui, jusqu'à présent ne s'est qu'à peine étendu.

(Bon, maintenant, il faut des mousses ! Des belles vertes toutes douces ! Toi la graine, va coloniser un peu la pierre là-bas !)
(T'aurais pas pu démarrer par-là ?)
(Si, sans doute !)

Et c'est ainsi que, trois heures plus tard quand le vieux vient m'apporter mon repas, je suis toujours occupée à créer des plantes. J'use ma dernière graine. Certaines sont des réussites, d'autres sont en attente, comme la fougère ou la ronce qui n'ont toujours pas poussée, d'autres sont de véritables échecs, des aberrations par rapport à la nature telle ce champignon ayant pris une couleur bleu argenté ou encore cette fleur à un seul pétale. Mais globalement, je suis assez fière du résultat. A partir d'une seule graine, j'ai pas moins de douze plantes, dont au moins sept viables !

"Bien, c'est réaliste ça au moins... On va pouvoir passer à l'étape suivante !"

La tête me tourne, la fatigue me gagne. Sur mon poignet, plus aucun dessin, sur mon bras non plus.

"Je crois que j'ai un problème." dis-je en lui tendant mon bras droit.
"Je ne vois rien, qu'y a-t-il ?"
"Toute ma réserve de magie y est passée... 2 fluides complets..."
"Ça arrive lors de l'apprentissage... Vous n'êtes pas la première. On va commencer par corriger ça, vous allez me coûter cher en thé si vous continuez à ce rythme !"

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Jeu 13 Déc 2012 09:40 
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Une fois le repas avalé et le thé bu, nous retournons à l'entraînement.

"Pour la consommation de fluides, c'est courant. C'est parce que vous ne parvenez pas à séparer assez vos fluides. Il vous faut affiner le système et surtout parvenir à tenir votre concentration sur plusieurs choses à la fois."
"C'est à dire ?"
"Quand vous êtes parvenus hier soir à lancer votre sort de rejet du sol, vous n'avez pas utiliser un fluide par individu, et heureusement. C'est à cela que vous devez arriver. Il vous faut multiplier les cibles, à défaut de pouvoir diviser les fluides plus qu'en seizième."
"Et je fais ça comment ? Je peux pas imaginer plusieurs plantes et en même temps lancer le même sort."
"Êtes-vous capable de faire pousser plusieurs plantes en même temps ? Un sort de croissance de masse ?"
"Oui, bien sûr..."
"On va donc partir de là. Normalement, il fait pousser des trucs sur une zone définie. Mais il faut que les trucs existent. Là ce que vous allez faire, c'est le lancer sur votre graine seule. Si tout se passe comme je le suppose, votre fluide va se retrouver gêner par une incompatibilité. Sous l'effet de ce sort, il est sensé se diviser pour s'infiltrer dans chaque plante. Hors, vous le forcez sur une seule cible. Son pouvoir devrait se multiplier d'un seul coup."
"Mais quand on force un sort sur une cible, d'habitude, on perd simplement le reste du pouvoir."
"C'est pour ça que c'est un sort ultime et pas un simple sort. Vous allez devoir vous battre avec votre fluide, lui faire comprendre ce que vous voulez. A vous de vous imposer."

Dit comme ça, n'a déjà pas l'air franchement simple, et quelque chose me dit que la pratique risque d'être encore plus complexe. Me battre contre un fluide, quelle drôle d'idée.

(Tu t'es bien battue contre ton épée pour maîtriser une technique de combat... Alors pourquoi pas contre tes fluides !)
(Ouais, mais c'est pas pareil... Astinor c'est quelqu'un de physique.)
(Pas plus que moi ou tes fluides. Puis rassure-toi ce n’est pas le même genre de combat qu'on te demande ici.)
(Reste à tester, je suppose.)

Le vieil homme est parti, emportant les restes de notre repas avec lui. Me laissant juste une théière et une petite boîte remplie de petits pois entrain de tremper. Après tout, ce sont aussi des graines...

J'en prends un, que je regarde, me demandant si j'arriverais à le transformer en forêt ou en quelque chose d'approchant, tout en assumant la voix moqueuse d'Anouar dans un coin de ma tête.

Je m'assieds, la graine en main, non loin de mes précédentes expériences. La fougère commence à s'ouvrir, comme toutes les autres plantes. Manifestement, l'effet est partiellement à retardement, c'est intéressant à savoir pour la suite. Je m'installe, et pose le petit pois devant moi, sur le sol directement. Fermant les yeux, je tente de retrouver mon sort de développement massif, celui m'ayant permis de faire un jardin pour Yuia chez les Dieux.

Dans un automatisme, je le sens pomper mes fluides et se diriger vers le petit pois, sagement. Puis, comme s'il était doué de vie, je le sens partir à la recherche de n'importe quoi d'autre de végétal qui puisse pousser. Je regarde le petit pois, ne lâchant plus mes yeux de ce petit truc vert, songeant mentalement à une belle forêt. Espérant par la même faire comprendre à mon fluide ce que je veux de lui.

Mais plus, j'insiste sur cette unique graine, plus je sens mon sort se soustraire à ma volonté. Le fluide s'échappe de mes doigts et s'éloigne de moi vers mes réalisations précédentes. Il profite du moindre mouvement de mes yeux vers mes petites créations pour tenter de se faufiler vers elles pour les faire pousser. Le regard semble être important, je prends le parti de me lever et de me retourner dos à mes tentatives précédentes. Ainsi, je ne serais plus distraite et mon fluide restera sur le sujet de mon regard. Soudain, le petit pois explose, littéralement, en une gerbe de fleurs, de pois bien sûr.
Décidément, l'abus de fluides est vraiment mauvais pour les plantes. Mais, le simple fait que le sort se soit canalisé sur une seule plante est une bonne nouvelle à mon goût. Même si je ne pourrais rien en faire dans l'immédiat.

A défaut, l'exercice, bien que fatigant, ne consomme pas des masses d'énergie, ce qui me permet de me remettre au travail juste après avoir récupéré un nouveau petit pois. A nouveau, je m'y remets, avec bonne volonté autant que détermination. Je m'installe ce coup-ci directement dos au reste et lance mon sort. Celui-là est plus rebelle encore que le précédent et je sens que je le perds de contrôle, à peine lancé. Je rage, je peste un bon coup, détruisant par la même occasion la petite plante de pois qui commençait à poindre. J'en profite pour cueillir mon énorme bolet qui a bien profité de l'ajout magique. Je le mets de côté, près des petits pois et en prends un nouveau.

Je me trouve une nouvelle place, à l'écart du reste, et recommence. J'y vais doucement, je garde le fluide à portée des doigts ce coup-ci. Je le distille petit à petit, pour ne pas lui donner trop de force d'un seul coup. La plante de pois commence à pousser, et je sens que le sort cherche autre chose, plus nourrissant, correspondant plus à sa nature. Je me surprends à le sentir capable de me faire pousser de la roche. Après tout, il est de la terre, pas uniquement de la nature et des plantes. Mais je parviens à le gérer, tout en douceur. Je ne le force pas, je lui suggère juste d'utiliser sa puissance sur la seule graine que je lui mets à disposition.

Cette façon de travailler, plus douce, plus féminine semble lui convenir. Comme si le fluide s'adaptait à la nature de la personne qui le manie. Ce n'est pas combattre que je dois faire, c'est faire corps avec mon fluide. Je ne dois faire qu'un, il doit faire ce que je veux parce que je le veux. Il doit vouloir ce que je veux parce que c'est moi qui le veut. Il peut devenir une arme, une armure, un soin ou même création parce que c'est ce dont j'ai besoin et ce que je désire. Je sens ma magie s'emporter et tourbillonner en moi.

Tout doucement, je libère un peu mon pouvoir magique. Ça devient fusionnel, je ne domine pas la magie, mais elle ne me domine pas non plus. Nous sommes en parfaite symbiose et je comprends désormais ses besoins. Ça ne sert à rien de travailler avec un sort inférieur pour créer un sort supérieur. Ça ne sert à rien de vouloir l'effet d'un ultime en ne relâchant que la puissance d'un simple sort. Je nourris donc mon sort, gardant à l'esprit que je veux une forêt, légère comme celle de Cyniar.

Combien de temps se passe ainsi, moi assise devant cette graine qui ne bouge pas ? Et pourtant cette fois-ci, je suis certaine de mon effet. Je le sens, je le vois, je l'entends. Des sons inaudibles pourtant, des lumières invisibles à d'autres yeux que les miens. Tout comme je suis la seule à voir mes glyphes d'ailleurs. Ce sont mes fluides qui m'entourent et se propagent. Je vois des arbres de fluides, des jeunes hêtres ayant quelques années à peine. Je découvre des fougères, des fleurs, des mousses. Tout se dessine autour de moi, merveilleux et magnifique.

(Joli boulot. Toujours aussi enivrant de lancer un ultime...)
(Quoi, c'est vrai ?)
(Foi de Faera, tu l'as pas râté celui-là, je te l'assure. J'ai hâte de le voir en couleurs maintenant.)
(Tu le vois aussi ? Je pensais être la seule.)
(Ce sont des fluides, donc je le sens naturellement. Et je pense que le vieux l'a senti aussi vu comme il nous regarde. Mais je ne peux le voir que parce que je suis ta faera.)
(Tu crois que ça va pousser ?)
(Sans le moindre doute. Regarde sous toi... Y a déjà de l'herbe qui arrive...)

"Magnifique. Je ne vous pensais pas capable d'y arriver aussi vite... Maintenant, venez vous reposer. Un sort de cet ampleur met un certain temps à s'accomplir."
"Je préfère rester ici, si ça ne vous dérange pas..."
"Comme vous voulez, je vais vous chercher à manger, vous devez être affamée."

Je ne peux retenir un grondement de mon estomac. Les nausées du poison de la veille ont totalement disparues et en effet, j'ai faim. Manifestement, se concentrer ça creuse l'estomac car cela ne fait pas tant de temps que ça que j'ai mangé...

(Un peu plus de quatre heures quand même... Une heure pour ce sort-ci, et plus de deux heures pour le premier.)

Aelta, quant à lui, est reparti dans sa demeure, emportant mon champignon avec lui. Pour ma part, je reste là, à contempler la pousse lente et pourtant tellement accélérée de mon rêve tout en fluide.

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Dernière édition par Lothindil le Dim 23 Déc 2012 16:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Aelta, maître magicien de la Terre
MessagePosté: Dim 23 Déc 2012 15:29 
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Ce n'est qu'un peu plus d'une heure plus tard qu’Aelta revient me voir. Autour de moi, l'herbe a bien poussée, les fougères commencent à se déployer, tandis que les mousses commencent à envahir les pierres. Deux arbres démarrent aussi leur croissance à ma droite, en étant au stade des premières feuilles, à ma gauche un autre est déjà plus grand, l'équivalent d'un arbre ayant déjà vécu un hiver. Derrière moi, j'en sens un autre, en train de faire sa place, sans trop savoir où il en est.

"Bien, je vois que ça pousse, c'est plutôt joli pour une première fois. Mais est-ce bien adapté à des lieux ainsi ?"
"Que voulez-vous dire ?"
"Vous êtes druide, pas moi. Mais une forêt, sans lumière, avec la chaleur et peu d'eau, je doute que ça soit idéal."
"Elle est magique, non ?"
"Oh non, malheureusement. Rappelez-vous, vous n'avez fait que détourner une plante, vous n'en avez pas créé à proprement parler. Votre forêt, une fois poussée, ne sera qu'une forêt, comme toutes les autres."
"Donc ayant les mêmes besoins ?"
"Les mêmes besoins, les mêmes forces et les mêmes faiblesses."
"Donc elles peuvent périr par manque d'eau, freiner des adversaires et mourir par le feu, n'est-ce pas."
"En effet. Maintenant qu'on sait que ça marche, vous allez manger un peu, vous reposer parce que l'abus de tisane n'est pas vraiment conseillé, et je vous enverrais faire un test en situation réelle."
"En situation réelle ?"
"Oui, ici les vibrations magiques aident à la concentration. Et c'est rarement le cas. On va donc tester ça ailleurs, mais en attendant, manger. J'ai cuisiné votre énorme champignon, il m'avait l'air délicieux."
"Vous aviez bien raison ! Mangeons alors !"

Malgré son coté bourru, le vieux semble m'apprécier et ne plus se méfier de moi. J'ignore si c'est mon argent ou mon acharnement sur mon sort qui l'a calmé, mais j'apprécie.

(Pense pas si vite. A chaque fois qu'il retourne dans sa tanière depuis que tu t'es remis de sa potion, il s'y barricade à coup de sorts.)
(Pourtant il est agréable là...)
(Tu l'as payé pour ça.)

Après un repas frugal composé de champignons et de fèves, il me laisse me reposer. Il est vrai que deux bonnes heures de sommeil dans cette forêt de fluides me fera le plus grand bien. Je ne tarde d'ailleurs pas à m'assoupir, éreintée.

Je me retrouve projetée dans un rêve à haute vitesse, avant une pause. Nessima, manifestement, quartier noble. Une salle avec un Sindel nerveux qui tourne en rond.

"Huit jours pour préparer l'armée. C'est long, beaucoup trop long. Au nom de Rana, pourquoi donc faut-il autant de temps ? Notre armée aurait déjà dû être prête, bien avant..."
"Nous serons là à temps, Prince. Courage."
"Je l'espère. La moindre épée pourrait changer notre destin !"
"Gardez espoir, Prince. Et guettez-nous sur les collines de Cyniar, nous serons là !"

Nouveau mouvement, rapide, trop rapide. On passe la mer, puis on arrive à une cité en bord de montagnes. Aucun doute n'est possible, cette architecture unique, je ne l'ai vu que de loin, mais j'en ai entendu parler, c'est Kers. Comment mes rêves peuvent-ils m'apporter des images aussi précises d'un lieu où je n'ai jamais mis les pieds ? Enfin précise, tout est relatif vu la vitesse. Je stoppe, je m'arrête et découvre un homme, un humain de haute prestance à la peau d'ébène. Il dégage un tel charisme, une telle force que je ne peux qu'être charmée. C'est un être de légende, un Roi issu des contes pour sauver le monde et se dresser face à l'ombre qui menace le monde. Kouschuu. Ca ne peut être que lui, qui d'autres.

Nouveau mouvement, en direction du Nord, à une vitesse folle. Nous repassons au-dessus de Nessima, puis arrivons à Tahelta. La guerre est là, tangible. Tous ces Garzoks, ces Sektegs réunis pour piller, détruire et ravager; les enfants qui hurlent; les maisons en feu; tout respire la guerre, la détresse, le carnage, la haine et le désespoir. Et pourtant, une lueur d'espoir brille. Les rumeurs ont été apportée, le jeune Prince est revenue pour sauver son peuple, il serait en train de lever l'armée pour défendre le royaume. On raconte que c'est lui déjà qui est entré dans le palais pour sauver sa mère, faisant un massacre des peaux vertes. Et depuis, des armes s'échangent, une résistance s'organise. Tahelta, la cité aux quinze générations d'elfes, ne se laissera pas mourir tout de suite.

Un nouveau voyage se finit par un retour dans le désert et dans Raynna, jusqu'à moi. Et je plonge dans un sommeil noir, régénérateur.


*****


Je m'éveille, rassurée en plus d'être reposée. Une force nouvelle coule dans mes veines, n'ayant pas totalement à voir avec mes fluides : celle de la certitude. Je n'ai plus aucune raison de douter de mon destin et de mon passé. J'irais me battre pour Cyniar, j'irais me battre pour libérer Tahelta. Non pas parce que je suis une gardienne de Yuimen, mais parce que je suis une Sindel et que ma place est, aujourd'hui, auprès de mon peuple. Le sanctuaire attendra. Malgré mes cheveux, mes tatouages et mes fluides, je suis une Sindel avant d'être une gardienne, du moins tant que je suis dans ces terres. Le Naora m'a vu grandir, m'a appris une partie de ce que je sais et, quoique j'en dise, j'aime cette terre, plus encore que celle de Nirtim. Nul besoin de parler à Anouar, pour savoir que j'ai vu ses pérégrinations de la journée dans mon rêve, je le sais.

"Déjà réveillée ?"
"Contente de te voir debout, vieux sage. Tu parlais d'un exercice en condition réelle ?"
"Ouais, je vais avoir un peu la paix. Tu vas grimper à la surface, et nous faire une jolie forêt de ce que tu veux dans le sable orange du dehors. Pour être certain que tu puisses te concentrer, j'ai recruté quelques gardes. Ça t'évitera des gênes."
"Tu as recruté ?"
"Ouais, enfin officiellement c'est toi qui l'a fait, hein. Moi j'ai fait que trouver des joyeux suicidaires avides d'argent. Bon, j'ai dû me servir dans tes sous. Vu l'argent que tu as, ça doit pas te gêner."

Sur le moment même, je ne sais pas ce qui me retient d'étrangler ce vieux grippe-sous, qui a encore réussi à me voler malgré tout ce que je l'ai payé.

"Et, y en a eu pour combien ?"
"2500 yus par garde. Il fait chaud aujourd'hui et ils n’aiment pas sortir par ce temps-là. Quatre garde du corps me semblaient un minimum... Soit 10 000 yus."
"Vous rigolez là ? Vous croyez que j'ai autant de Yus que ça ?"
"A en croire votre bourse, oui... Et encore, je parie que vous en avez encore dans l'une ou l'autre maison de dépôts !"
"Non, c'est ma seule fortune !"
"Oh." s'exclame le vieux, manifestement déçu. "En même temps, ça revient au même, il vous en reste plein."

Je peste, j'enrage de m'être laissée fait avoir par ce vaurien, et moi qui croyait qu'il me faisait confiance. J'hésite vraiment à l'attaquer et ce n'est que le souvenir des tas de sables à mon arrivée qui retienne mon bras.

"Je vous hais, espèce de vieux voleurs. Mais je vous laisse la vie sauve en échange de votre apprentissage, bien que je l'ai déjà payé."
"Et aussi parce que vous avez peur que je vous transforme en sable, n'est-ce pas."

La colère gronde en moi tandis que je rassemble mes dernières affaires et attache mes bracelets de protection.

"Foutez le camp d'ici. Jeune radine ! Allez me faire pousser des plantes dans ce désert. Si vous y parvenez, attendez douze heures pour voir le résultat puis partez, et surtout ne repassez JAMAIS par chez moi, c'est compris !"
"Ne comptez de toute façon pas sur moi pour revenir chez vous, vieux fou. Si ce n'est pour vous arracher la tête."

D'un pas brusque, je sors de sa demeure, bien contente finalement de partir de là, mais en espérant que, malgré tout, son enseignement ait été suffisant.

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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