L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 4 Jan 2009 02:51 
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Installée à la table, perdue dans mes pensées, j’attends la levée du jour. Le ronflement régulier de M. Gwerz Porsal est soudainement remplacé par des paroles qui deviennent rapidement des hurlements :

« Lâchez-les»

Dans un sursaut, je tourne vivement la tête vers le lutin en transe pour apercevoir un couteau partir en flèche et se planter dans le mur en face du lit. Abasourdie, je regarde Gwerz assis sur son matelas. L’expression de son visage me bouleverse. Témoin de cette scène émouvante, je ne dis mot : je me sens comme une intruse. Je ne veux pas être indiscrète, pourtant je ne peux détacher mon regard de ce lutin affligé. Dans mon désir de respecter ses moments de fortes intensités émotives, je demeure aussi immobile que possible, même ma respiration semble s’arrêter.
Cependant, mon cerveau se met rapidement en branle afin d’analyser puis d’expliquer ce que mes yeux viennent de capter. J’imagine immédiatement un Gwerz plus jeune défendant sa petite famille, composée d’une épouse douce et jolie et de jeunes bambins pleins de vie. Les quelques heures passées en sa compagnie me permettent de penser que seul un drame a pu confiner ce lutin dans la solitude. Il a dû être un mari et un père exemplaire. Et voici que ce cauchemar ramène à la surface de désagréables souvenirs. Enfin, c’est l’explication que me fournit ma débordante imagination.

Un douloureux soupir me sort de l’activité fébrile de mon esprit. Le responsable de ce gémissement, se rappelant alors de ma présence, se ressaisit et m’adresse la parole.

« Vous avez pu faire ce que vous vouliez alors ?... Ah ! Vous avez même reprisé cette nappe et préparé le repas ? C’est bien, c’est très bien !»

Je le regarde perplexe.

« Contente de vous avoir rendu service. »

J’hésite un court moment puis j’enchaîne :

« Au risque de vous fâcher, je me lance…Je ne peux faire semblant d’ignorer ce que j’ai vu: vous étiez submergé par de violentes émotions. Je respecte votre intimité, par conséquent je quitte immédiatement cette pièce. Vous avez vos préoccupations: je comprendrai si vous ne vous sentez pas d’humeur à m’accompagner pour rechercher mon frère. »

Il se dirige vers le foyer où il ébouillante quelques feuilles de thé. Son corps s’immobilise et son esprit semble partir très loin d’ici.

Sans ajouter un mot de plus, je ramasse mon sac. Étant beaucoup plus petite que Gwerz, je dois grimper sur le lit pour atteindre la fenêtre ronde et ouvrir les volets. Mon sac lancé sur le toit, je jette un regard à M. Porsal. Je dois me retenir pour ne pas courir le réconforter en le prenant dans mes bras. Cette réaction ne lui aurait probablement pas plu. Les lutins mâles, ceux de mon entourage du moins, n’aiment pas montrer leurs sentiments.

Étant une lutine sensible, je tiens à lui démontrer que je ne suis pas une ingrate:

«Vous m’avez accueillie comme un membre de votre famille et je vous en suis reconnaissante. Je vous considère un peu comme mon grand-père...Je vais attendre sur le toit le temps que vous jugerez nécessaire pour vous remettre en état. »

Je lui fais un clin d’œil discret puis je déguerpis par la fenêtre.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 4 Jan 2009 13:53 
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Arrivée sur le toit, tu es pour ainsi dire aux premières loges pour recevoir la fraîcheur de la brise toute matinale et pour voir le soleil se lever. Enfin… autant qu’on puisse l’apercevoir dans une ville ceinte de murailles comme Kendra Kâr. Dès tes premiers pas, tu poses les pieds sur une épaisse couche de chaume pour isolant en dessous de laquelle tu peux deviner des lattes de bois comme support, le tout légèrement incliné, ce qui t’oblige à être quelque peu précautionneuse dans tes mouvements afin d’éviter de faire le grand saut.
Ces difficultés ne semblent pas déranger l’étrange bête qu’est Cheshire, le caméléon n’ayant aucun mal à accrocher ses pattes griffues. Celui-ci fait irruption à peine une minute après ta sortie, à peine visible de par son camouflage naturel, t’observe un moment d’un œil indifférent, puis, voyant qu’il n’y a manifestement rien d’alarmant, tient sa position en guettant une éventuelle proie bourdonnante.
Quelques autres minutes s’écoulent, puis tu peux entendre une voix à tes côtés :

« C’est comme ça quand on vieillit : on en viendrait presque à vivre autant dans le passé que dans le présent. » Dit-elle avec un accent pensif, apparemment autant à ton adresse qu’à la sienne.

Tournant la tête, tu peux voir Gwerz, les bras croisés, contemplant l’horizon, là où tu aurais pu juré qu’il n’y avait rien la seconde précédente… il semble que le lutin et l’animal partagent la même capacité de camouflage instinctif !
Dans les yeux du vieil homme, on peut toujours voir une ombre de chagrin nostalgique, mais celle-ci est désormais éclipsée derrière une barrière de volonté et de vaillance.

« Désolé pour tout à l’heure ; j’ai dû vous faire peur. Il faut croire que le passé n’est jamais vraiment passé. » Il hausse les épaules avec un mélange de fatalisme et d’embarras, comme pour chasser le sujet, puis poursuit : « Venez, allons étrenner cette nappe : le radotage donne faim. Nous allons aussi voir par où nous allons commencer pour Audaz. »

Sa voix semble avoir retrouvé son accent joyeux et bien timbré, et son habituel demi-sourire matois orne à présent à nouveau le sein de sa barbe, tandis qu’il t’invite à rentrer d’un geste de la main.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 12 Jan 2009 23:41 
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Arrivée sur la couverture, sans chaussures, je bénéficie de mes pieds collants de lutin pour m’éviter de chuter de cette toiture de chaume qui par sa pente et sa composition rend plus difficile les déplacements. Avec précaution, je m’assois sur ce revêtement de paille et j’observe ce ciel parsemé de nuages.

La levée du jour a toujours été mon moment préféré : j’aime écouter le vent jouer dans les feuillages, j’adore accompagner les oiseaux dans leur récital matinal et mes yeux ne se lassent jamais de voir le soleil surgir au-dessus des arbres!
Que de déceptions m’attendaient : Ici, la brise, privée de son compagnon de jeu, frappe de rage les murs des maisons, les oiseaux ont manqué leur représentation et même le soleil est encore caché derrière les grandes murailles de la ville.

Sans me laisser démonter par ce dépaysement troublant, je prends une grande inspiration afin d’au moins humer cet air, si nécessaire à notre survie et qui nous fait honneur de sa présence peu importe l’endroit où l’on se trouve.
À ma grande surprise, je reconnais une odeur, très agréable sans aucun doute, mais inopportune à cet endroit :

(Ça sent les crêpes de maman!)

Est-ce la nostalgie qui me cause des hallucinations? Sceptique, je me positionne sur le dos et renifle de plus belle.

(Du sarrasin! Je suis couchée sur de la paille de sarrasin!)

Cette céréale, pulvérisée en farine et utilisée pour la préparation de mon petit-déjeuner préféré, sert aussi, à ce que je constate aujourd’hui, dans la construction des habitations. Je continue à humer cet arôme qui me rappelle si délicieusement ma mère.
Pendant que j’étais préoccupée par mes sensations odorantes, Cheshire est arrivé silencieusement, aussi discret qu’il sait l’être. Je tente de m’approcher de cet animal lorsqu’un murmure lointain attire mon attention. Enthousiasmée, je fouille à la hâte dans mon sac pour en ressortir ma petite flûte de bois. À défaut du chant des oiseaux, ce sera un sifflement humain que je tenterai d’imiter. En bas dans la rue, encore à une certaine distance, un homme, les bras chargés d’un panier rempli de légumes, sifflote joyeusement. Je risque d’abord quelques notes en surveillant du coin de l’œil la réaction du reptile. Soulagée de son indifférence, je me laisse aller à mon divertissement favori. En m’accordant sur le rythme des pas sur la pierre, et après quelques tâtonnements, je réussis tant bien que mal à reproduire cette entraînante mélodie. Je poursuis ce petit manège jusqu’à ce que ce marcheur soit trop éloigné pour que je puisse percevoir le moindre petit son. Puis, satisfaite, je range mon instrument.

C’est à ce moment que se manifeste M. Porsal :

« C’est comme ça quand on vieillit : on en viendrait presque à vivre autant dans le passé que dans le présent. »

Me tournant vers sa direction, je constate avec satisfaction qu’il semble mieux.

« Désolé pour tout à l’heure; j’ai dû vous faire peur. Il faut croire que le passé n’est jamais vraiment passé. »

« Non, je vous assure.»

Je n’avais éprouvé aucune peur, mes paroles étaient sincères. Mon père, beaucoup plus méfiant que moi, les aurait pourtant qualifiées de naïves. Je l’imagine m’expliquer que j’aurais aussi bien pu me retrouver sur la trajectoire de ce couteau. J’ai été touchée pourtant, mais pas par une arme, seulement par l’immense peine qui semblait noyer ce vieux lutin.

Après un haussement d’épaule, il poursuit :

« Venez, allons étrenner cette nappe : le radotage donne faim. Nous allons aussi voir par où nous allons commencer pour Audaz. »

J’acquiesce par un hochement de tête et le suit.

En réintégrant sa demeure, je lui fais part de mes observations :

« Audaz aime l’aventure mais ne peut se séparer longtemps de la nature. Je pensais qu’il pourrait se trouver dans un endroit où la végétation est luxuriante, mais je n’ai rien vu de tel à partir de là-haut. »

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 13 Jan 2009 18:26 
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Gwerz ne répond pas immédiatement à ta question, et s’installe sans dire un mot à une des chaises pour s’emparer d’un couteau avec lequel il se coupe une généreuse tranche de pain qu’il beurre d’un geste automatique, son regard plutôt vague révélant qu’il doit être plongé dans ses réflexions. Toujours aussi peu réactif, il ajoute ensuite une part de fromage et mâche pensivement sa tartine, sa barbe tout entière remuant d’un lent et léger tressautement au rythme de sa mastication, allant et venant de haut en bas comme quelque entité péripatéticienne. Après avoir dégluti, il diagnostique d’un ton assuré, comme une vérité indubitable:

« La Bise d’Ynorie. » Du pouce, il ôte quelques miettes en bordure de sa bouche, et poursuit, explicatif : « Les Jardins de Kendra Kâr. Si ce que vous dites est vrai –et je ne vois pas pourquoi ça ne le serait pas-, il se trouvera là plus que nulle-part ailleurs… et si c’est chou blanc, vous ne risquerez au moins pas de regretter le spectacle. »

Avec un petit sourire, il porte à ses lèvres la tasse de thé fumante dont il trouble les émanations vaporeuses d’un souffle avant d’en prendre une petite gorgée tout en t’observant par-dessus le bord du récipient. En le reposant, il ajoute :

« Nous partirons après le petit-déjeuner si vous n’y voyez pas d’inconvénient… hmm… et il y a du jus de pomme dans la grande bouteille avec une tache bleue si vous n’aimez pas le thé. » En finissant sa phrase, il désigne l'armoire à provisions d'un geste vif de l'index.

Pour finir, il se gratte un moment le nez, les sourcils légèrement froncés tandis que ses narines frémissent légèrement, puis, avec un grand sourire :

« Du sureau ? Hé bien, on dirait que vous avez déjà tout pour être une ménagère accomplie ! »


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 17 Jan 2009 23:50 
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En face de moi, M. Porsal mastique sa tartine, perdu dans ses pensées, il ne dit mot.

J’en profite donc pour me servir à mon tour. Ignorant le pain, de la main gauche je me saisis d’un demi-bleuet et de la droite d’un morceau de fromage. Une croquée dans le fruit puis une bouchée dans la pâte molle, gardant les deux en bouche, je mâche encore et encore jusqu’à ce que les saveurs se mêlent à la salive et que les arômes libérés se faufilent jusqu’à mon nez. Les yeux fermés, je prends plaisir à déguster, sans bruit, mon petit-déjeuner.

« La bise d’Ynorie »

Je sursaute légèrement puis le regarde attentivement.

(La bise de qui?)

Il n’attend pas que je formule à voix haute la question pour m’expliquer qu’il s’agit des jardins de Kendra Kâr, ma mimique lui ayant probablement dévoilé mon incompréhension. C’est le meilleur endroit, selon lui, pour commencer nos recherches. Il me propose qu’on s’y mette sitôt le petit-déjeuner terminé. Ce que j’accepte sans hésiter.

À cette pensée pourtant, je réprime quelques frissons; j’appréhende de quitter cette pièce pour affronter de nouveau ce monde de géants. Cependant, la présence de ce vieux lutin me réconforte, à ses côtés je me sens en sécurité.

Je suis par contre consciente que je devrai le rémunérer. Il ne va sûrement pas m’aider pendant des jours sans rien demander en retour. Je ne sais pas si j’ai les moyens de le payer, j’évite donc d’y penser pour le moment. Chaque chose en son temps. Au pire, j’effectuerai de menus travaux pour rembourser ma dette.

Le silence s’installa quelques minutes, lui buvant son thé et moi le succulent jus de pomme qu’il a eu l’amabilité de m’offrir, jusqu’à ce que les narines frémissantes il s’exclame :

« Du sureau ? Hé bien, on dirait que vous avez déjà tout pour être une ménagère accomplie ! »

« J’avais encore quelques baies dans mon sac, autant les utiliser avant qu’elles ne se gâtent »

Je me réjouis que ce fruit ait servi à une bonne cause cette fois.

Par contre, la remarque sur mes talents de ménagère me déplait. En effet je m’imagine mal, confinée dans un petit logis à jouer le rôle d’épouse. Et ce, même si tante Rosa prétend que ma manie de tout sentir et ma façon toute particulière de me concentrer pour goûter et savourer les aliments confirment ma destinée de cuisinière. Je me rappelle bien de cette journée où je m’étais enfermée dans ma chambre pour pleurer suite aux commentaires de ma tante à ce sujet. Mon père était venu me rejoindre pour me consoler. D’après lui, j’étais tout simplement pourvue d’une curiosité sans fin qui s’étendait sur tous mes sens et que cette aptitude -car c’est ainsi qu’il le percevait- devait non pas me restreindre, mais me permettre de m’ouvrir sur de nouveaux horizons.
Cependant, je ne ressens aucune colère envers Gwerz, au contraire j’apprécie son compliment. Il ne faut pas s’attarder aux mots, mais à l’intention qui se cache derrière. C’est aussi, enfin c’est ce que j’en déduis, un peu sa manière à lui de me dire merci.

Mon repas terminé, j’attends patiemment son signal pour partir.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 18 Jan 2009 23:10 
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Du côté de Gwerz, le repas se passe à vitesse peu rapide, mais soutenue, non pas par maladresse ou lenteur, mais, à en juger par son expression lointaine et ses gestes automatiques, parce qu'il pense à autre chose tandis que ses mains et sa mâchoire expédient littéralement d'elles-mêmes un solide petit-déjeuner. Une fois que vous êtes tous les deux rassasiés, le temps d'une rapide vaisselle, les préparatifs du départ se font: le vieil homme renfile sa sempiternelle veste ainsi que son chapeau, et étouffe le feu dans la cheminée. Pour finir, pendant que tu disposeras de tes propres bagages, tu pourras le voir farfouiller dans un grand coffre un peu en retrait du reste de l'immobilier, puis revenir avec une espèce de heaume d'une couleur verte passée après avoir refermer l'imposant contenant.

« Voilà qui devrait faciliter les recherches: si vous connaissez bien l'odeur d'Audaz, ce machin donnera un sacré coup de pouce. »

Exposant le couvre-chef bien à ta vue, tu peux voir qu'il s'agit d'une coiffe de cuir souple assez simple pouvant s'ajuster facilement à une tête, qui a la particularité de voir de l'avant de l'engin pointer une longue tige métallique munie au bout de deux boules qui rebiquent en crochet.
Le sieur Porsal t'explique en détail qu'il s'agit d'un casque permettant d'accroitre ou de diminuer les capacités olfactives, l'ajustement se faisant au moyen d'une petite réglette coulissant le long de la tige.

« Vous prendrez peut-être un moment à vous habituer mais d'ici à ce qu'on arrive à la Bise d'Ynorie, vous devriez avoir pris le coup de main. » Conclut-il avant d'enchaîner pour la forme. « Tout est bon pour vous? »


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 24 Jan 2009 00:26 
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Il ne reste aucune trace de nos récentes activités si ce n’est la fumée qui émane encore du foyer. Sac et équipement bien campés sur mon dos, j’observe Gwerz affairé auprès d’un gros coffre en bois. Il en ressort un casque de cuir vert muni d’une tige se terminant par deux petites boules. M. Porsal m’informe que ce machin devrait nous aider à retrouver Audaz pour autant que je connaisse son odeur.

« Bien sûr que je connais l’odeur de mon frère! »

En fait, j’ai en mémoire toutes celles des membres de ma famille. Quelques jours de plus en compagnie de M. Porsal et je connaîtrai la sienne. Ce n’est pas que je sois dotée d’un odorat exceptionnel, c’est simplement que je suis plus attentive aux informations que m’apportent mes sens. Bizarrement, pour Cheshire je ne sens rien.

Avec détail, il m’explique le fonctionnement de ce couvre-chef. Scrupuleusement, je l’écoute, bien que je ne sois pas convaincue de l’efficacité de cet appareillage.
Il me fait penser à l’une des créations de l’oncle Edward. Ce dernier, veuf et inventeur à ses heures, avait fabriqué un appareil rudimentaire servant à amplifier les sons à partir d’une feuille de bouleau qu’il avait enroulée en forme de cône. Bien que simple, l’invention fonctionnait très bien. Grand-papa Roquin, qui commençait à souffrir de surdité, fut très content du cadeau. Et pourtant, après quelques tentatives, il cessa de l’utiliser. Quand je lui en demandai la raison, il me répondit par un sourire, puis me tendit le cornet. Je le pris et le portai à mon oreille. C’est alors que je compris! Non seulement la voix de mon grand-père était amplifiée, mais également celles de tous les autres occupants de la pièce, de telle sorte que je ne pouvais distinguer les paroles de mon aïeul dans tout ce brouhaha. Pour me débarrasser de cette sensation désagréable, j’écartai assez rapidement cet objet de mon organe auditif! Il me fit un clin d’œil et mit son index sur sa bouche pour me faire comprendre de ne pas en glisser un mot à mon oncle.

J’ai un peu l’inquiétude qu’il se passe le même phénomène avec ce chapeau. Je redoute en effet un raz de marée d’effluves divers. De plus, l’idée de mettre ces deux petites sphères dans le nez me répugne grandement. Je n’ose pourtant pas refuser. Je dois mettre toutes les chances de mon côté afin de ramener Audaz à la maison.

Le lutin m’affirme que je finirai par m’y habituer. Résignée, je tends la main pour saisir l’heaume.

« Tout est bon pour vous? »

« Oui…enfin presque. »

Je jette un coup d’œil près du lit, puis je poursuis.

« J’aimerais bien….si ça ne vous dérange pas bien sûr, vous emprunter cette cape encore une fois. »

Ces mots prononcés, je désigne de l’index le vêtement sur le lit.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 25 Jan 2009 22:00 
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En parlant de cape, ton hôte est justement en train d'enfiler la sienne, et sa silhouette commence déjà à devenir floue et indistincte alors qu'il noue le vêtement en vitesse. A tes mots, une fraction de seconde passe durant laquelle son visage se peint d'étonnement, puis un éclat de rire lui secoue le corps avant qu'il n'attrape la cape d'un geste leste pour te la tendre, un grand sourire toujours au visage:

« Par Yuimen, vous avez décidément été élevée à bonne enseigne pour être aussi polie! Qui parle d'emprunter? Elle est à vous maintenant! »

Se doutant que tu pourrais fort bien avoir à redire sur cela, il reprend son sérieux, et avance un peu plus sa main, catégorique:

« Je suis assez grand pour savoir à qui je veux offrir quoi. Prenez-là donc... de toute manière, qu'est-ce que je pourrais bien avoir à faire avec d'autres capes? »


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 25 Jan 2009 23:04 
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« Par Yuimen, vous avez décidément été élevée à bonne enseigne pour être aussi polie! Qui parle d'emprunter? Elle est à vous maintenant! »

À ces mots je rougis quelque peu. Je suis effectivement fière de l’éducation que mes parents m’ont dispensée.

Ne me laissant la chance de protester, il tend le vêtement, efface son sourire, puis me précise fermement, mais gentiment, que je ne pourrai refuser ce présent.

« Merci. »

Il a beau dire qu’il n’a que faire de plusieurs capes, il n’en demeure pas moins qu’il démontre une générosité peu commune. Je peux remercier les dieux d’avoir mis ce lutin sur mon chemin.

J’enfile donc le présent, relève la tête pour arborer mon plus beau sourire lui signifiant ainsi que je suis fin prête.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 26 Jan 2009 00:44 
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Voyant que tu es manifestement ravie de ta nouvelle « acquisition », Gwerz te rend ton sourire et prend la direction de la sortie en quoi consiste la large fenêtre que tu as déjà précédemment empruntée pour ton bol d’air diurne. Fidèle au poste bien qu’à peine visible par intermittences, Cheshire est toujours présent, certes pas la truffe frétillante et la queue au vent, mais le cœur doit certainement y être. En tout cas, ses deux yeux sont tournés vers vous (un pour chacun) alors que vous vous dirigez vers lui, ce qui dénote une attention tout particulière de la part de l’étonnant animal à sang froid. Toujours aussi énergique, Gwerz frotte franchement le sommet de la tête écailleuse de son compagnon, s’enquerrant à voix haute :

« Alors Chesh’, prêt à bouger ? »

En guise d’acquiescement, le caméléon émet un étrange petit bruit à mi-chemin entre le sifflement et le croassement, et se dispose de façon à ce que vous puissiez vous mettre sur son dos aisément. D’un bond vif, le lutin se met à califourchon puis te tend la main pour que tu puisses le rejoindre derrière lui et, une fois installée le plus commodément possible, votre monture se met en route, sans qu’une parole ait été échangée. Que ce soit par impatience ou par diligence, il ne traînasse pas, faisant craindre un moment qu’il ne se jette à bas du toit, mais non : ses doigts griffus s’accrochent solidement à la pierre et à ses aspérités, et malgré les cahots prononcés du cheminement, l’allure est soutenue et Cheshire ne relâche pas sa prise. Ainsi, pendant les dix premiers mètres, le voyage n’est pas une partie de plaisir, car être suspendue à plusieurs mètres au-dessus du vide, latéralement positionnée, t’oblige à t’accrocher solidement des bras et des jambes pour conserver ton maintien.
Une fois parvenus au sol, bien qu’il est toujours ardu de s’habituer à l’assiette que tu as, le trajet est plus agréable, le cavaleur des ruelles manifestement chevronné n’ayant aucun mal à se faufiler dans les ruelles qui se remplissent, et vous trois étant presque parfaitement invisibles grâce aux artifices que vous possédez.

[Je te laisse rp le parcours dans les ruelles (un peu agité mais sans réel accident pour vous).]


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 26 Jan 2009 20:34 
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Elle respirait paisiblement à mes côtés. Elle c'était la belle brune que j'avai séduit la veille. Je ne me souviens plus bien de son nom, peut être était-ce Malaya ou bien Naolia, en tout cas, son nom était chargé de senteurs venues d'ailleurs et d'accents de miel. Sa peau tendue de satin aux reflets de bois m'avait charmée au moins autant que sa belle parure de bijoux. Dans sa magnifique demeure où elle m'avait ammené, j'avais passé la nuit. Elle ne connaissait pas mon nom, je m'étai, une fois de plus inventé une identité, j'avai joué un rôle. J'aurai du être commédien, c'est plus sûre que voleur. Malheureusement, c'est largement moins palpitant. Je n'étais pas cette espèce de voleur au grand coeur, du genre à voler aux riches pour donner aux pauvres. J'étais plutôt du genre à voler à tous pour garder pour soi. C'est peut être moins glorieux mais plus enrichissant. Je me levai, une fois de plus, discrètement du lit. Elle ne broncha pas. Sa robe de soie, jetée négligemment par terre, devait valoir une belle poignée d'or. Mais je ne pouvais pas courir le risque de revendre cet objet dans cette ville inconnue. Malork m'avait dit une fois de sa voix grave : " Tu vois gamin, l'ennui avec la revente d'objet, c'est que quand tu r'vends à la mauvaise personne, tu peux t'faire pincer ! Et pour les affaires, c'est plus productif d'être en dehors plutôt qu'à l'intérieur du cachot". Il avait pas tort Le Rouge. C'était peut être pas une flèche mais dès que ça causait pognon, c'était un érudit ! Délaissant cette étoffe par terre, je m'employai à chercher dans ses affaires quelques pièce d'or, comme pour payer la dette qu'elle me devait après cette nuit passée à mes côtés. Sa bourse était vide... Je m'employais à chercher dans divers tiroirs. Le bureau en ébène serti d'ivoire attira mon oeil. Il devait certainement il y avoir de l'argent caché dedans. Les deux premiers tiroirs étaient fermés à clefs et je ne possédai aucun outil qui aurait pu me permettre de crocheter la serrure. Dans le troisième tiroir se trouvait une lettre fermée par un sceau rouge. Je ne connaissai pas les armoireries. L'ouvrir, s'il possédait une valeur quelconque, relevait de l'inconscience mais ma curiosité l'emporta. Cette lettre écrite à l'encore violacée, par une main experte, comportait les mots suivants :

Mon Roi,
Après deux semaines d'enquêtes auprès des dockers, je suis à présent en mesure de vous révéler la situation. Tom Bombard dit "Tom Le Gros" est impliqué dans un commerce illégal de drogue, à savoir d'opium. Quelques deux-cents kilogrammes sont caché dans un entrepot donc j'ignore encore l'emplacement. Avec votre consentement, je pourrai infiltrer ce cartel et peut être découvrir les tenants et aboutissants de ce traffic.
En attendant vos prochaines instructions.
Votre main gantée



Votre main gantée... Cette expression me rappelait vaguement quelquechose mais j'étais incapable de dire quoi. Je m'étais encore fourré dans de beaux draps, je n'avais d'autre choix que de garder cette lettre sur moi plutot que de courir le risque qu'elle la retrouve. Avec une espionne à ses trousses, ce séjour à Kendra Kâr n'allait pas être de tout repos. Avant que l'affaire ne sente le roussit, je décidai de prendre la clef des champs. Je m'assurais de ne rien avoir oublié dans cette chambre puis ouvrit la fenêtre. Dehors le soleil se levait à peine et la ruelle était vide. Je sorti par l'encolure de la fenêtre, me faire voire dans cette rue pourrait causer ma perte ainsi décidai-je d'emprunter la voie aérienne. Se déplacer par les toits était un moyen sûre et discret que Malork m'avait enseigné. Les gens ont l'habitude de regarder à leur pieds, jamais en l'air me répétait-il. Je m'aggripai à la goutière et commençait à me hisser. La rosée matinale avait rendu le toit glissant. La tâche n'en fut que plus hardue. Une ardoise craqua sous mon poids. A peine étais-je monté sur le toit que mon hôtesse se réveilla. Une fois de plus, j'avais eu chaud...

Les rues de Kendra Kâr

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 28 Jan 2009 12:43 
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Garluck se réveilla en sursaut. Son réveil de fabrication naine que sont maître lui avait donné avant de le quitter sonna d'un lourd et long tintement. Il frappa d'un coup sec sur la petite machine qui s'arrêta aussitôt. Les cheveux ébouriffés par la petite sieste qu'il venait de faire, le sylvestre tomba de son lit. Il se releva tout de suite puis descendu de sa modeste mais confortable maison. L'elfe vert se retrouva dans son salon. Garluck fut étonné de voir que sous sa porte avait été déposé "La gazette de Kendra Kâr". Il se baissa pour ramasser le journal puis, s'installa dans son confortable canapé. Feuilletant les pages, il vit un article plutôt intéressant; nommé "meurtre chez les sylvestres". Il regarda de plus près l'article et fut horrifié de voir le nom de son premier maître s'afficher en tête de toutes les discussions. La brigade anti meurtre elfique avait inscrit dans la gazette: "Ce meurtre a été commis par un spécialiste en la matière, il n'a laissé aucune piste en partant et celle que nous avons suivis nous a conduis a un ancien aventurier retraité qui a aujourd'hui plus de 1000 années! Nous pensons que le meurtrier est un chasseur de primes que les brigades anti meurtres connaissent déjà bien. Son nom est Zdark Craks, un meurtrier ayant plus de 300 actes illégaux a son actif. Nous avons lancés des centaines d'avis de recherches avec un portrait robot établi de nos sources, si vous le voyez surtout n'agissez pas, aller voir la brigade de police elfique la plus proche."

-"QUOI?! Mais... je ne comprends pas! Qui aurait put lui en vouloir autant?! C'est décidé, à partir de maintenant, je consacrerais la plupart de mon temps a la capture de ce meurtrier! Quoi qu'il m'arrive je jure de le retrouver et de venger mon défunt maître!"

C'est le regard remplit de haine et de colère qu'il partit a la recherche d'informations dans tout Kendra Kâr.

La taverne des sept sabres

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Garluck ~ Elfe Vert ~ Guérisseur


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 29 Jan 2009 12:02 
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Inscription: Sam 24 Jan 2009 14:11
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Garluck était à présent dans la petite maisonnette. Il observa les lieux un moment. Ils étaient puants et sales. Il entendit alors derrière une porte un léger bruit. Il s'approcha de plus près et entendit trois personnes discuter. Le petit elfe eût vite fait de reconnaître les voix de deux des personnes présentes. C'étaient celles des deux malfrats qui s'étaient échappés il y a quelques minutes. Le jeune guérisseur entraperçu les trois hommes grâce a un petit trou dans la porte fait au couteau. La personne a qui les deux malfrats parlaient était sans doute leur chef. Il était vêtu d'habits troués, noirs et sales, et portait un foulard de la même couleur que ses habits.

Garluck donna un grand coup de pied sur la porte qui s'ouvrit aussitôt. Il n'eût pas le temps de dire un mot lorsqu’un individu qu'il n'avait pas repéré l'attrapa en le jetant aux pieds de leur chef.

-"Alors c'est donc toi qui a fait fuir mes gars? J'aimerai bien voir ça!"

-"Patron, faites gaffe! Sa dague est ensorcelée!"

-"Hé hé, sa pourrait rapporter gros, une dague ensorcelée... Mais revenons en plutôt au faits. Que fais un petit fils de riche comme toi dans les Docks? Il doit bien y avoir une expliquation..."

Il fit signe à Garluck de se relever.

-"Connaissez-vous un certain Zdark Craks?"

-"Craks? Bien sûr que je le connais, un sale type qui n'a pas le sens des affaires. Il tue tout ce qui bouge! D'ailleurs, trois de mes hommes se sont fait liquidés par ce tueur il y a peu de temps. Il est partit a Tulorim il y a peu, cherché sa paie. Si je le revois encore une fois ici, je le plante au couteau!"

-"Merci des renseignements, je repars de suite."

-"Hep hep hep mon joli, qui t'a dis que tu allais repartir comme ça? Montre ta bourse et je t'épargnes la vie.

Garluck poussa un soupir puis se dit qu'il fallait mieux s'il voulait repartir d'ici vivant. Il sortit donc une petite bourse de sa poche et la lança au chef des voleurs. Il repoussa toutes les portes qu'il avait empruntées et reparti des Docks sans embrouilles, se dirigeant vers la taverne du paladin

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Garluck ~ Elfe Vert ~ Guérisseur


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 8 Fév 2009 19:04 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:12
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Localisation: Tulorim
Me voici de retour sur le toit de chaume. Le soleil surplombe maintenant les murailles, le vent s’est tu, les oiseaux manquent toujours à l’appel, mais en bas dans les rues la ville s’éveille. Du haut de mon perchoir, je peux apercevoir des gamins s’amuser dans une ruelle à un jeu qui m’est inconnu.

Si mon intuition est juste et que tout se passe bien à la bise d’Ynorie, mon frère et moi serons à nouveau réunis. Ce qui me rend anxieuse; j’espère le retrouver vivant et en pleine possession de tous ses moyens. Si c’est le cas, toute cette aventure sera enfin histoire du passé. Il ne nous restera qu’à retourner à la maison pour subir le courroux de mes parents. Même si nous rentrions sains et saufs, nous n’échapperions pas, avec raison, à la punition; Audaz pour être parti sans raison et moi pour avoir suivi sa trace sans prévenir auparavant la famille. De quinze ans mon cadet, Audaz me voue une admiration qui frôle parfois l’adoration. Comportement qui plus d’une fois m’a véritablement irritée. Pourtant, à l’instant, je serais prête à payer cher pour qu’il me suive à la trace.

Pour le moment d’un calme désarmant, Cheshire nous observe. À vrai dire, son œil gauche regarde M. Porsal alors que le droit pointe dans ma direction. Ce que jusqu’ici, je croyais impossible, est tangible, là, devant mes yeux. La relation dont je suis témoin dépasse grandement celle du maître et de sa bête. Elle se rapproche beaucoup plus de celle de deux amis de longue date, sauf que ceux-ci de races différentes se comprennent sans besoin de parler, un peu comme s’ils habitaient le même cerveau.

Un petit bond suffit pour que ce grand lutin prenne place sur le dos de son ami. Main tendue, il m’invite à le rejoindre. Moins habile et surtout moins grande, je parviens tout de même, en bénéficiant de son aide, à me hisser sans trop de mal sur l’animal. Cheshire n’attend pas davantage pour se mettre en route. Le reptile descend le mur du bâtiment tête devant, ses pattes adhérant bien aux aspérités des pierres de la bâtisse. Pour ma part, la position est très inconfortable; avec mes jambes, je presse le plus fort possible les côtés de l’animal tandis que mes mains se cramponnent fermement à la taille de M. Porsal. Comme tous les lutins, j’ai l’habitude de l’escalade et je ne souffre pas de vertige, mais cette position face vers le bas m’est inhabituelle et désagréable. Heureusement la descente s’effectue assez rapidement; en peu de temps nous sommes au sol et je peux enfin relâcher ma prise.

--> Les rues de Kendra Kâr

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Guasina, protectrice d'âme


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 11 Mar 2009 21:10 
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Inscription: Lun 2 Mar 2009 23:25
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Localisation: la rochelle
La maison, construite entièrement en pierre, présentait trois étages. Le toit était plat et trois cheminées en dépassaient. Elle était entourée de tous les côtés de jardins, sur une cinquantaine de mètres, eux même entourés d'un haut mur d'enceinte.

(Personne, sonnons.)

« Ah! A l'aide! Aidez-moi! »

Cantemort se mit à crier et à geindre, feignant de s'être tordu la cheville.

(Cadrons-nous, point trop fou et tout mou.)

Un jeune homme à l'air idiot arriva en courant et cria en voyant Cantemort.

(Sans doute le jardinier.)

Un autre domestique, tout en muscles, arriva avec un chandelier, duquel il menaça Cantemort. Il portait un superbe costume de lin et un trousseau garnit de nombreuses clefs pendait à sa ceinture.

« T'es qui toi? Qu'est-ce que tu fout là? »

Une vieille dame arriva à son tour et regarda Cantemort d'un air mauvais.

(Le majordome et la bonne, oh bonheur!)

« Eh bien monsieur, voyez-vous je me produisais dans une rue non loin lorsque des voyous m'ont demandé fort grossièrement de partir. J'ai bien entendu refusé et ils ont alors voulu m'agresser. Je me suis enfui à travers le quartier et il m'est apparu qu'ils ne me suivraient pas dans l'une de ces magnifiques maisons. J'ai donc du escalader votre mur comme un voleur. J'en suis navré. Et je crois d'ailleurs m'être brisé la cheville.
_C'est quoi ce costume?
_Ma foi je suis l'instigateur de moult spectacles. Voyez-vous j'aime divertir le peuple par de splendides prestations.
_Et vous seriez qui exactement? demanda le majordome nullement convaincu.
_J'ai l'honneur de porter le nom de Gontran de Graillasse. »

Le majordome eut un mouvement de recul et sembla réfléchir quelques secondes. Puis il tendit la main à Cantemort pour l'aider à se lever.

(Comme toujours, bel amour, un nom noble fait bien peur. Ils n'ont plus droit à l'erreur.)

En effet, malgré le peu de crédibilité qu'il donnait a l'histoire de Cantemort, le majordome n'aurait en aucun cas joué sa place sur cela. Il se contenta donc d'un commentaire poli avant de faire entrer le prétendu noble, qui boitait outrageusement, dans la maison.

En entrant, Cantemort découvrit un grand hall, sur les côtés duquel partaient plusieurs couloirs. Un escalier conduisait en outre à un corridor qui faisait le tour du hall. De nombreuses portes accédaient à ce corridor.

« Désirez-vous boire quelque chose monsieur? »

Cantemort était aux anges.

(Ce nabot mielleux vaut mieux que sa coiffe fort mal ordonnée. D'ailleurs l'ordonnance recommande les grenouilles à diner, n'est-ce pas?)

« Je souhaite avant tout savoir à qui appartient la maison dans laquelle je me trouve.
_Oh naturellement! Vous êtes dans la demeure de Gontran Thal, marchand de son état.
_Merveilleux, il porte le même nom que moi! N'est-ce pas une magnifique coïncidence?
_Si monsieur. Sans aucun doute. »

Puis le majordome demanda de quoi bander la cheville de leur illustre invité à la bonne. Cantemort ajouta à cela de quoi le sustenter et la bonne s'en fut. Elle revint quelques minutes plus tard avec un plateau de fromage avec du pain ainsi que des bandes. Le majordome conduisit Cantemort dans un petit salon richement meublé et le fit assoir sur un confortable fauteuil. Puis il entreprit de bander le pied de Cantemort. Celui-ci se laissa faire et dégusta son repas avec appétit.

« Votre maître n'est pas ici?
_Notre maître est très pieu, il se rend tous les jours au temple pour prier Zewen.
_Zewen?
_Oui, notre maître considère que c'est de lui qu'il tire sa fortune.
_Et à quelle heure rentre-t-il? Je souhaite tout de même le voir.
_Eh bien, il est partit il y a environ une heure. Il ne sera pas de retour avant deux bonnes heures.
_Oh! Je crois que je ne pourrais pas l'attendre. Transmettez lui mes salutations et mes remerciements.
_Ce sera fait monsieur.
_J'ai pu également remarquer que les jardins sont très bien tenus. Votre maître entretient un jardinier?
_Oui, encore qu'il ne l'entretienne pas vraiment. A part moi aucun des domestiques n'habite ici.
_Vraiment? Mais alors ils doivent venir tous les jours?
_Pour la bonne oui. Mais elle y tient. Le jardinier c'est différent, il vient tous les trois jours et reste deux jours le temps de s'occuper de tout.
_Oh je vois! En tout cas merci pour ce repas. Je dois partir. »

Le majordome raccompagna Cantemort au portail. Avant de partir, celui-ci dit :

« Je passerais un jour prochain, je tiens à remercier votre maître en personne.
_Fort bien monsieur.
_Et vous devriez inviter des grenouilles à diner, c'est très bon pour l'ordonnance.
_Euh... Oui... Je n'y manquerais pas. Au revoir monsieur. »

Mais Cantemort était déjà parti à travers les rues, sous le soleil déclinant.

la suite le retour

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    "Aussi longtemps qu'il existe un endroit où il y a de l'air, du soleil et de l'herbe, on doit avoir regret de ne point y être. Surtout quand on est jeune." Boris Vian


Dernière édition par papouic le Mer 11 Mar 2009 21:29, édité 1 fois.

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