Arf, le suicide, une vaste question...
Pour être aussi passé par cette tentation dans ma jeunesse pour des raisons puériles (J'aurais vraiment été le dernier des cons si je m'étais suicidé pour si peu, avec le recul.), je suis maintenant un fervent défenseur de la vie.
Par le suicide, c'est une faiblesse. Pas dans le sens péjoratif, mais un "état second" bien contre-nature. C'est le triomphe des émotions sur la raison, du regret sur l'intelligence.
Se suicider n'est JAMAIS une solution. (Déjà parce qu'on ne sait pas sur quoi on va tomber de l'autre côté ; les suicidaires qui imaginent derrière un espèce de paradis ou de néant, c'est un peu trop idéalisé son ignorance de la mort à mon goût.)
Tout le monde est plus ou moins torturé par des faits plus ou moins grave qui arrivent dans leur vie et, selon les personnes, affecté de manière différente. C'est la vie.
Heureusement il existe une magnifique notion pour l'être humain qui se nomme "Relativiser". Ce n'est pas une épreuve toujours très facile à passer, mais nécessaire pour ne pas sombrer de plus en plus.
Pour reprendre ton exemple : - "Imaginez un type qui a vu sa femme et ses gosses mourir dans un incendie dans sa maison parce qu'il avait eu la maladresse de jeter son mégot je ne sais où. Il les voie, les entend, et ne peut rien y faire."
Ok, ça c'est le fait de base.
- Imaginez qu'il tombe en dépression après avoir vécu ça...
Ok, ce serait bien normal, sinon ça voudrait dire qu'il n'a vraiment aucun sentiment.
- ...il perd ses amis, il ne veut plus les voir, n'a plus de famille, ni parent ni frère ni sœur ni cousin, perd son boulot à cause de ça, perd son logement, et en quelques mois il se retrouve dans la rue, sous un pont, abrité de la pluie, avec pour seul biens un gros blouson pour ne pas mourir de froid et un tas de remords, des souvenirs lourds...
Bon, là je dis non. C'est à ce moment-là qu'il faut relativiser et se reprendre. C'est clair qu'il sera à jamais hanté par cet accident mais s'il se retrouve à finalement se laisser auto-détruire et finalement à perdre tout ceci, ce sera alors là vraiment de sa faute.
C'est à ce moment-là que, malgré la tristesse, il faut faire des efforts pour continuer à vivre avant de tomber au fond du trou. L'accident en était un, mais s'il perd ses amis, son job et son toit, là se serait une auto-destruction délibéré causé par sa tristesse. Un cercle vicieux de problèmes entraînant de la tristesse, qui elle-même entraînera des problèmes, etc...
Mais bon, admettons.
Ce type se retrouve au fond du trou, impossible de descendre plus bas si ce n'est en se suicidant j'imagine. Sa situation sociale et financière est bien loin de pouvoir facilement s'arranger, mais c'est psychologiquement à ce moment, s'il ne l'a pas fait plus tôt, qu'il doit se mettre un grand coup de pied au cul, être combattif, dire merde à la vie en restant avec elle plutôt qu'en la quittant !
Bref pour moi, le suicide est proscrit. Je ne peux savoir vraiment dans quel gouffre je pourrais arriver, mais je me pense assez borné sur ce point pour finalement pouvoir affronter le pire et apprendre à vivre avec. C'est ça l'optimisme, c'est savoir se faire fort et insensible face aux mauvais sentiments qui nous tourmente.
H.S : Je ne sais plus pourquoi, un jour je m'étais demandé ce que je ferais si je me retrouvais dans une situation semblable. J'en étais venu à la conclusion que je chercherais ne pas être passif pour faire la manche avec un écriteau racontant mes malheurs et chercherais à apprendre à jouer d'un instrument, à nettoyer les carreaux des voitures (Enfin bref, je trouvais moi-même un semblant de boulot pourrait m'aider à survivre) et que je tâcherais d'être un espèce de "clodo solitaire itinérant", traînant d'une ville à l'autre. Ainsi j'aurais joint l'utile (En gagnant ainsi plus d'argent qu'un quelconque mendiant qui s'alcoolise à la vinasse devant un carton et une boîte de conserve. En travaillant ainsi, j'aurais donc moins de temps à passer pour me lamenter sur mon sort.) à l'agréable. (Voyager a toujours été mon dada, j'adore découvrir de nouvelles villes.)
H.S 2 : Tiens, Blink, pour répondre vite fait à la question que tu as en signature "Et si vous connaissiez un être incapable d'aimer, qu'aimeriez vous lui dire ?" Je lui dirais tout simplement qu'un être incapable d'aimer, ça n'existe pas. On naît avec de l'amour en nous, on meurt avec de l'amour en nous. La vie est ainsi faite.
[Ceci était un message de Mercurio, pondeur de roman notoire.]
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait, celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué... C'est la morale des temps nouveaux. Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur. Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi ! -------------------- Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi
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