Ciryior s'expliquait, alors que la shamane furetait dans le coin pour trouver des indices.
Oh ! je comprends que cela puisse vous étonner de me voir blessé et portant un bandage. Moi même je ne comprends pas...
… Nooon ! il n'y a pas eu à proprement parlé de combat. J'étais allongé sur une des barres du brancard, quand un mouvement me réveilla. Enarth et Anedorf tentaient de déplacer la civière. Pris de panique j'ai jeté un sort… qui n'a pas marché, enfin je crois pas sur eux en tout cas.
Une pose... en faisant une moue de dépit et jetant un regard de biais vers l'Humoran. Dans son échec du sort, il était presque certain que celui-ci avait atteint la jeune femme et peut-être l'Aurions au lieu des ex-esclaves. Probablement avaient-ils été plongés un peu plus dans un sommeil profond...
Enarth m'a sauté dessus, subtilisé ma dague ensorcelée et m'a blessé. Après, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai sombré dans l'inconnu. Quand à ma dague… il a du la garder...
La jeune femme passa un long moment à tourner et virer pour essayer de comprendre ce qui c'était passé. Elle écoutait en même temps d'une oreille ce que racontait le mage. Le doute subsistait et quelque chose ne collait pas vraiment, mais elle n'arrivait pas à déficeler ce qui la gênait dans les propos du prêtre… Il y avait plus urgent, trouver des indices pour suivre et retrouver le brancard.
Tout d'abord elle inspecta leur petit campement, puis trouva la piste des fuyards. Elle emit un petit cris de joie lorsqu'elle retrouva le point de départ. Mais cette joie se transforma vite en panique dans les quelques mètres au delà de leur lieu de repos, la piste n'était plus qu'un amoncellement de traces et de piétinements. Toutes allaient dans la même direction. Pieds nus, ou chaussés, pas loin d'une vingtaine de personnes, voir plus, avaient labouré le chemin, sur une largeur importante.
Il lui était impossible de faire une distinction entre les empruntes des deux brancardiers et de cette petite armée qui avait séjourné ici. N'Kpa était dépitée, inquiète pour le sort de Lillith, frustrée et du coup énervée... (Comment ai-je pu ne pas sentir la présence de tout ce monde et les autres non plus? Pourquoi n'ont-ils enlevé que Lillith? Pourquoi avoir soigné le prêtre?… Obéirait-il à des ordres du collier à son insu… ou non?… Ça m'agace profondément et la seule chose que tu puisses faire ma fille, c'est de surveiller le bougre et de t'en méfier...) Dans son état, elle était incapable de donner une direction, juste l'impression que le groupe de kidnappeurs, au début, suivait la piste de Virina.
Elle appela Ciryior pour lui montrer sa découverte. Car il venait de dire avoir eu l'impression d'une présence autre que la leur. Cela l'agaçait profondément et augmentait sa paranoïa envers le prête.
N'Kpa était accroupie, tâtait du bout des doigts un groupe d'empruntes. Soudain, quelque chose dans les fougères attira son regard. Un reflet, une pâle lueur avait scintillé sous les raies de la lune. Elle s'en approcha avec précaution.
Un collier, un collier de pouvoir et il ne lui avait fallu qu'un oeil posé dessus pour comprendre que c'était celui de l'humain enlevé. N'Kpa resta quelques secondes, le regard vide, fixé sur l'objet, profondément attirée, comme si l'objet la suppliait de ne pas le laisser là. (Il est là, abandonné, seul, perdu, sans propriétaire. Il peut tomber entre de mauvaises mains. Il est magnifique et plaira surement à une personne, je ne vais pas le laisser là…) Etrangement, pas d'interrogation à son sujet, juste le désir compulsif de le prendre, l'envie, le besoin d'en faire cadeau.
Elle se baissait lorsque Ciryior la retint, un air atterré : Attendez !
Elle eut un mouvement d'humeur pour retirer cette main qui retenait son bras et fusilla son compagnon. Elle allait l'invectiver, mais il ne lui en laissa pas le temps.
Il n'est pas là par hasard, on ne peut pas l'enlever tout seul. Il y a quelque chose de louche et il va chercher à avoir une influence sur n'importe qui. laissez ça là. Ne le toucher pas. Partons...
Elle secoua la tête… Alors que sa conscience livrait un combat entre le désir de le prendre et l'instinct de prudence. Le prêtre resta à sa portée, observant le combat intérieur que la jeune femme accomplissait.
(Qu'est ce que tu fais ma fille, il a raison s'il est là, c''est qu'il y a eu un drame? … Mais… je… je ne peux tout de même pas le laisser là ! … Si Lillith l'a perdu, je pourrais le lui rendre… l'offrir?… Non… non, Ciryior le dis et je crois qu'il a raison… L'objet n'est pas tomber par hasard… Oh ! par tous les dieux, pourquoi est ce si difficile?... )
Doucement, il posa une main sur son épaule pleine de compassion et l'attira plus loin. Avec difficulté, elle s'éloigna de quelques pas et marcha dans une zone où de fortes effluves de sang flottaient. Elle se figea de stupeur.
Elle eut un haut le coeur et ses mains vinrent couvrir sa bouche, son coeur battait sa poitrine et le sang frappait ses tempes. Une tête était là dans les herbes et c'était celle de Lillith. Le visage tuméfié gisait dans une petite flaque de sang qui avait éclaboussé la végétation. On avait battu l'humain avant de lui trancher la tête. Il devait-être inconscient, car il n'y avait pas d'expressions de douleurs, ni de terreur… Le mystère de l'enlèvement et du reste s'épaississait.
Ciryior qui l'observait, comprit qu'il y avait quelque chose de grave. Il s'approcha et lui aussi horrifié, se détourna pour aller s'assoir les jambes flageolantes.
Il faut trouver le moyen de quitter cette ile maudite au plus vite !… Comment se débarrasser de ces "saloperies" !… Marmonna t-il complètement en état de choc.
Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait devant l'image de la mort, dans ses formes les plus horribles. La mort en soit ne l'affectait pas outre mesure. Cela faisait partie du cycle éternelle. Mais celle qui était provoquée, en plus avec violences, était plus difficile à accepter, tant il était si facile, si prompt d'ôter la vie, plutôt que de la préserver.
Dans ces conditions et sur cette ile peuplée de monstruosités, les liens des survivants de leur enlèvement étaient plus forts. La perte de l'Aurion, avec qui elle avait partagé quelques heures l'affectait lourdement.
Au bout de quelques minutes, la jeune femme se ressaisit. Une fois de plus des tas de questions se bousculaient : (Est ce que le sort de Ciryior, l'a plongé dans un sommeil qui ne lui a pas permis de se défendre? Ou a t-il essayé d'enlever lui même le collier? Pourquoi l'ont-ils tuer ici?… Pourquoi ne pas nous emmener nous aussi, nous portons des colliers? … Vraiment je ne comprends pas ce jeu malsain...)
Elle jeta un oeil soupçonneux au prête. Pouvait-elle lui faire confiance?
Avec fébrilité elle se mit à rechercher le corps de l'humain. L'orage grondait dans sa tête, partagé entre chagrin, colère, peur et frustration. Elle ne voulait pas laisser les restes de Lillith aux prédateurs, sachant que cela les mettaient tous les deux en danger. Chaque minute perdue amenuisait leur chance de suivre la piste des assassins. L'avenir était sombre…
(Sirat… Sirat j'ai peur qu'il t'arrive la même chose… Où es tu? j'ai besoin de toi, de ta force, tu me manques tant !… Toi qui prie Zewen, j'espère qu'il t'entendra et nous aidera… J'ai trop de questions sans réponse et j'ai pas confiance dans le prêtre ! … Que voulait dire le cauchemars que j'ai eu, ce cris lugubre à mon réveil?… Il va falloir filer d'ici rapidement et rejoindre la Garzok. Même si cela ne me plais guère, mais au moins avec elle, je sais qu'elle n'est pas perverti par le pouvoir de son collier. Pourquoi moi même je ne ressens rien? Il faut vite trouver le moyen de retirer ces maudits colliers ! ) Ciryior, aidez moi à trouver le corps !…
(((J'espère que les interventions que je fais de Ciryior cadre au personnage. Recherche du corps et jet de résistance pour ne pas succomber à l'attirance du collier, selon le jet, si je dois le faire je modifierai mon rp, fais le moi savoir. )))