Description de la zone :

La première chose que l'on remarque ici, bien avant les couleurs, c'est l'odeur abominable d'oeuf pourri. Ensuite, on voit les berges sèches et jaunâtres, la couche jaune sur ce qui semble être un lac à la couleur jaune, elle aussi. Puis enfin, on voit l'absence de vie, sauf quelques arbres au loin. Les berges sont creusées profondément et plusieurs mètres séparent le bord du lac du sommet réel des pentes. Du lac sort une rivière qui s'écoule vers le sud, creusant profondément les berges.




Zone adjacente :
Zone 10 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), sec, par là où s'écoule la rivière qui sort du lac.
Zone 11 : Montagne, altitude moyenne (1500 m)
Zone 15 : Montagne, basse et haute altitude (500 ~ 1500 m), forestier, mais assez escarpé, de l'autre coté de la rivière.
Zone 17 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), pente plus douce, légèrement forestier
Zone 19 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), pente escarpée. Difficile d'accès depuis le lac.
Zone 20 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), pente classique, forestier.
Zone 21 : Montagne, altitude moyenne (1500 m), pente moyenne, forestier Difficile d'accès depuis le lac.

@Siiwih : Le crash s'avère inévitable et, lors de l'impact, tu es projetée. Ton corps, anesthésié par les fluides du cynore, s'envole avant de heurter le sol et de descendre une pente trop raide. Heureusement pour toi, tu t'arrêtes à quelques mètres à peine de l'eau.

C'est l'endroit où tu t'éveilles, plusieurs jours plus tard, ton corps criant famine. Aucune trace de vie, de nourriture, du cynore ou de tes compagnons. Juste une odeur détestable d'oeufs pourris. Tu es indemne et c'est presque un miracle vu ta chute. Ton équipement est entier, lui aussi. Il te manque juste des flèches, réparties à peu près partout autour de toi ou fichés dans la pente vers le Sud...

Soif. Ce fut la soif plus que toute autre chose qui m'éveillât. Ni la douleur, ni l'inconfort n'étaient parvenus à me tirer de ma torpeur. Dire que j'étais restée inconsciente pendant tout ce temps étendue à même le sol rocailleux aurait été me faire grâce. Pour autant, je n'avais guère dépassé un état d'hébétude qui ne m'avait pas même permis de réfléchir un seul instant. Jusqu'à ce que mes lèvres ne se fendent et qu'une violente quinte de toux me fit prendre conscience de mon état déplorable. De ces jours, je ne gardai que le souvenir brumeux de rochers blessants, une lumière aveuglante à laquelle aucune végétation n'aurait pu me soustraire et une puanteur... une puanteur qui valait largement celle de la mort car bien que moins écoeurante, celle-ci n'aurait su s'estomper, le temps passant. De ce dernier, j'avais d'ailleurs perdu toute notion. Les jours avaient, semble-t-il, passé, sans que je ne le réalise - perdue dans des nimbes dont je ne savais tirer le vrai du songe. Je rêvai de terribles dragons dont aux crocs pendaient des loques de chairs grouillantes de vers, et reculai, éperdue, trop effrayé que ceux-ci ne me tombent dessus et n'entreprennent de me dévorer à mon tour, jusqu'à je heurte un quelconque obstacle bien réel, provoquant un réveil aussi douloureux que bref.

Soif. Depuis quand étais-je là ? Et ou étais-je ? Battant des paupières, j'examinai les alentours sous le soleil timide d'un après-midi frais. Un lac. Réprimant aussitôt l'élan d'envie qui me prit, je constatai qu'il devait s'agir d'un de ces lacs embourbé des humeurs de la terre, aussi incommodants qu'impropre à tout usage. Ce lac, suffisamment grand pour couvrir la surface d'un village, était ceint de falaises blafardes dont les éboulements me dissuadèrent de tenter l’ascension. Étais-je tombée ? Un ruisseau, ou peut-être une rivière se distinguait à l'autre bout du lac. Mon carquois gisait non loin, de même que mon arc. Des flèches étaient dispersées sur plusieurs dizaines de mètres. Sans y penser à deux fois, je me remis sur pied. Un vertige me prit tandis qu'un voile noir passa sous mes yeux mais tout revint rapidement à la normale. Je vérifia rapidement, presque distraite en même temps que déconcertée par la possibilité d'avoir de graves lésions. Tout me semblait normal. Aussi entrepris-je de ramasser les flèches - du moins celle à ma portée, ne souhaitant guère m'attarder sur celles qui étaient fichées dans la falaise.

Soif. Avais-je une gourde ? Oui ! Mais il restait si peu... Malgré mes maigres réserves, j'en bu tout le contenu restant. Je ne savais combien de temps j'avais passé sans m'hydrater et ne voulais prendre de risque. Peut-être pleuvrait-il... Reportant mon regard sur l'autre bout du lac, je fronçai les sourcils et décidai d'en faire le tour pour rejoindre le cours d'eau. Ceux-ci s'écoulaient généralement d'une source vers la mer, aussi en le suivant pourrais-je rejoindre les rives. L'île. Le cynore. Les autres. Les colliers. Les autres ? Me mettant en route pour longer le lac, je mis mes mains en porte-voix et appelai à renfort de grands "EH-OH ! Y'A QUELQU’UN" tut en me traitant de tous les noms et redoutant de me faire repérer par des êtres que je me serais passée de rencontrer. Le cynore. Un problème technique. Oui ce devait être l'île, mais où étaient mes compagnons ?



(((Action tentée : crier assez fort pour me faire entendre des personnes dans les zones contiguës.)))

Il ne te fallu guère plus de trois minutes à t'égosiller pour attirer quelqu'un... Qui d'un bond magistral sauta de la falaise pour te rejoindre...

La créature, à la peau bleu-mauve, a quelque chose de... draconique. Que ça soit la peau, les pattes, la queue ou même les cornes d'ailleurs...



"On dirait bien que y a quelqu'un..."

Chose plus étonnante encore pour un personnage aussi monstrueux. Il parle le langage courant...

L'esprit battant encore la campagne par moment je ne saisis pas immédiatement ce qui se passait et mis un instant avant de réagir. La créature aux couleurs aussi surprenantes que son allure de façon générale avait une certaine majesté. Lorsque j'assimilai enfin qu'elle venait de m'adresser la parole, bien qu'avec un accent peu châtié, je pris conscience qu'elle me troublait plus qu'elle ne m'effrayer. Il ne s'agissait guère d'une bête sauvage dont les actes ne répondaient qu'aux seuls besoins primitifs. Était-elle toutefois aussi intelligente que je me l'imaginais ? Et, question autrement plus importante, ami ou ennemi ?

Méfiante, je repris rapidement mon arc en main et sortis une flèche de mon carquois, prête à me défendre si nécessaire.

"Vous êtes... ?" demandai-je d'un ton aimable mais guère naïf.

D'un coup d’œil furtif, je balayai le haut des falaises du regard, craignant qu'il n'en arrive d'autres.


(((Capacité rp: Oeil de faucon)))

Le regard sur les falaises t'apprend qu'il n'y a pas d'autres créatures comme celle-là. En revanche, les deux kenders du groupe d'aventuriers ayant pris le cynore avec toi sont en haut, discrets entrain de vous observer.

La créature te répond calmement, sans la moindre trace d'agressivité ou de crainte :
"Nar'Granok, chef des Sauriens de Sisstar pour la zone de la montagne et du lac. Et vous devez être une recrue de Crean, manifestement. Avoir réussi à détourner un vaisseau volant, pas mal. Vous auriez dû le garder entier, ça serait plus utile !"

Un mouvement attira mon attention. Il me sembla distinguer les deux kenders mais je fis mine de balayer les falaises du regard sans m'arrêter, de crainte de les faire repérer par la créature démoniaque.

"Nar'Granok, chef des Sauriens de Sisstar pour la zone de la montagne et du lac. Et vous devez être une recrue de Crean, manifestement. Avoir réussi à détourner un vaisseau volant, pas mal. Vous auriez dû le garder entier, ça serait plus utile !"

Surprise. Je m'attendais presque à une réplique un peu bateau du genre "Ta mort !" ; les gredins en sont généralement friands. Mais ce n'est pas tant la présentation complète, en toute courtoisie, de l'être, un Saurien, que sa remarque sur le cynore qui me soulage tout en me laissant vaguement perplexe. Il n'avait donc manifestement aucune intention belliqueuse à mon égard et tout en me désignant comme "une recrue de Crean", ce que je n'aurais su qualifier de juste ou non à vrai dire, je compris que nous étions dans le même camps. Ou en tout cas qu'il le pensait.

"Un incident technique ; du sabotage peut-être, allez savoir. Il est sûr qu'il nous aurait été précieux. Est-il en si mauvais état que ça ? Irréparable je veux dire ?"

Je n'osais encore mentionner mes compagnons et leur état, ne sachant ce qu'il souhaitait et croyait me concernant.

La créature te répond toujours avec cette forme de politesse, un peu comme à un égal :

"J'y connais rien. Mais vu ce qu'il reste, si c'est pour réparer ça, autant construire un neuf."

Les deux petites créatures ne bougent pas, continuant à vous observer.

"Peut-être devrions-nous rejoindre les autres ?" hasardai-je.

Piquée d'une soudaine curiosité je jetai un bref coup d'oeil à son cou, y cherchant un collier semblable à ceux dont nous avions été affublés.

Aucun collier n'est visible sur le saurien.

"Vous voulez voir le cynore ? Revenez sur vos pas et longez la rivière, coté Est. Vous verrez ce qu'il reste de la machine et du peuple de Vallel que vous avez réduit en bouilli d'ailleurs. Mais eux, c'est pas dramatique."

Je n'aurais su dire s'il m'avait simplement mal compris ou s'il n'accordait tout simplement pas d'importance aux autres. A moins que ce "peuple de Vallel" ne désignât l'équipage ? Chaque peuple nomme les choses à sa façon après tout...

"Peuple de Vallel ?" repris-je pour manifester mon incompréhension.

Le monstre te regarde, ne comprenant pas tout de suite ton hésitation puis continue, se dirigeant vers la rivière dont il t'a parlé un peu plus tôt :

"Oui, les monstres faits de chairs, créés par Vallel. Votre cynore nous en a débarrassé d'une bonne vingtaine d'un coup."

Perplexe, je cru d'abord que ces "monstres de chairs" nous désignaient tous, Vallel étant le Dieu créateur qu'il vénérait, se définissant lui-même par opposition comme une créature éthérée... Mais réalisai, devant tant d'absurdités, qu'il devait plutôt parler de créatures auxquelles avait dû avoir affaire l'équipage, des créatures de chairs créées par un dénommé Vallel, choses s’apparentant sûrement à des golems ou aniathies.

"Je ne connais pas ces créatures." déclarai-je sans en éprouver la moindre honte ; nous ignorions tout de cette île et il n'y avait rien de surprenant à cela. "Mais je suis ravie que ce fracas ait au moins un tant soit peu servit à quelque chose..."

Tout en parlant, je longeai avec lui le lac vers la rivière qui marquait, à présent je le distinguais nettement, une large saillie en pente relativement douce entre les falaises.

"Qui est ce Vallel ?" lançai-je sur le ton conversation, tant pour meubler le silence que parce que cette information pouvait s'avérer utile. "Un ennemi ? Le maître des lieux ?"

Le monstre paru hésiter sur la réponse exacte à faire...
"Vallel est un des maîtres de l'île. Comme Sisstar ou Crean. Vallel n'est pas un ennemi, mais ces monstres n'ont rien à voir avec des créatures intelligentes. Ce sont de véritables abominations. Regardez, en voilà un ! C'est un Ergazek, un monstre de catégorie 4, sans danger."

Tu découvres en effet, un tas de chair que tu aurais pris pour n'importe quoi d'autres qu'un monstre entrain de boire dans l'eau du lac.

La surprise me fit faire un pas en arrière. Un immonde tas de chair aussi informe que ridicule se tenait, si l'on peut dire, au bord du liquide opaque qui s'écoulait lentement, tel de la sanie, faisant office de rivière.

"C'est vraiment sans danger ?" demandai-je au Saurien. "On n'a rien à en craindre ?"

La vue seule de la chose flasque qui se pressait sur la rive me donnait envie de vomir et j'aurais volontiers tué cette chose, ne serait-ce que par simple pitié. Si elle était aussi stupide que le prétendait Na'Granok, ce ne devait pas être une vie qui valait vraiment la peine d'être vécue que celle que lui a avait offert son maître. Toutefois il ne m'appartenait pas de juger de la valeur d'une vie et je m'en tins à mon credo : ne tuer que si c'est nécessaire.

"Trois maîtres pour une île..." repris-je. Et mon guide n'était autre que la créature d'un autre de ces maîtres, Sisstar. "Chaque maître créant ses propres fidèles... Sont-ils rivaux, de quelque façon que ce soit ? Et que représente cette île pour eux ? Par ailleurs, peut-être sauriez-vous qui est celui qui nous a mandé..."

Je n'hésitais plus à lui poser toutes les questions qui me taraudaient. Il me semblait plutôt digne de confiance.

D'un nouveau coup d'oeil, je vérifiai si les kenders nous avaient suivi. Un étrange pressentiment m'avait saisi, je sentais une nouvelle présence mais celle-ci, tout comme les deux autres, m'était moins certaine et toutes trois s'estompèrent tant et si bien que je pensai que mes compagnons avaient dû déserté la falaise.