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 Sujet du message: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 23 Juil 2016 08:02 
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Arden – Portes

    La cité d’Arden était nonchalamment lovée au creux de la plaine et en son cœur serpentait, paresseux, un grand fleuve aux eaux claires. Autour de la porte ouest s’élevaient des murailles de pierre beige, guère hautes, mais néanmoins bien entretenues. L’architecture de la cité était homogène et unifiée dans un ensemble de maisons à colombages ornées de plantes et de fleurs, toutes plus radieuses les unes que les autres dans un soleil chaleureux. Ici, rien de l’amas surpeuplé d’Illyria, car la cité d’Arden, de taille bien plus modeste, avait l’ambiance d’un agréable petit village. Sans être particulièrement riche, elle semblait cependant prospère, loin des problématiques d'une cité comme Exech.

    Image


    Néanmoins… quelque chose semblait planer dans l’air. Les habitants semblaient étrangement sombres dans ce décor pourtant si agréable. De nombreux volets étaient clos, des échoppes vides et les gens vaquaient à leurs occupations avec une mine déconfite ou grave. Quelques enfants pleuraient, sensibles à l’ambiance générale, mais n’en comprenant pas la cause.


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 23 Juil 2016 14:58 
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La mer se déchaîna et plusieurs fois Earnar entendit la coque craquer contre les véritables lames de fond qui percutaient la Baleine Blanche qui ne ressemblait plus qu'à une esquif dans la mer Scélérate. Un moment, il crut qu'ils avaient dévié de cap mais l'earion ne pouvait vraisemblablement point le savoir, ne connaissant pas la direction pour atteindre Arden et le crachin empêchant de toute manière de savoir où se diriger exactement sauf pour un vieux loup de mer comme le capitaine qui savait quel cap il fallait maintenir.

Sous les gabiers, les hommes sur le pont manquaient de trébucher et le plus souvent glissaient tellement le pont était submergé par les vagues. Earnar, gabier en ces jours, eut aussi un mal fou de ne pas glisser des cordages détrempés et élimés par le sel marin. Plusieurs fois, il chuta et ne dut qu'à son agilité d'assassin de ne pas finir telle une crêpe en contrebas, son sang bleu éclaboussant le pont supérieur, car il ne doutait pas qu'au vu de la hauteur où il se trouvait, la chute n'en serait que plus mortelle.

Combien de décennies à présent n'avait-il plus vogué sur l'océan, le corps caressé par l'embrun ? Trop longtemps selon lui. Un léger sourire naquit à la commissure de ses lèvres, il avait toujours aimé la mer et ses grandes étendues où mystère et aventure s'y cachaient. Depuis combien de temps n'avait-il pas vraiment souri également ? Il s'était senti renaître lorsqu'il avait vu que tant d'earions s'étaient réfugiés sur ce monde, un monde où la paix ou du moins un semblant de paix régnait.

L'Esprit de l'eau lui avait dit qu'il lui appartenait à lui seul de changer sa manière de voir les choses, plus en diplomatie et moins en meurtres. Il commençait à comprendre ce qu'il lui disait à présent, même si une part de lui continuait à éprouver une colère et une haine viscérale des Garzoks pour leur invasion de l'Omyhry et également envers les humains qui lui ont pris jusqu'à sa raison de vivre et sa liberté. L'instant présent le ramena du pays des songes et il entendit le cri de son coéquipier gabier alors que ses mains avaient glissé le long du cordage. Se balançant, Earnar sauta près de lui et l'attrapa avant qu'il ne passe par-dessus bord avant de le remonter. La nuit fut longue mais l'aube était par contre prometteuse en raison de leur approche du port d'Arden.

Il lui était possible de prendre une charrette comme le faisait la plupart des marins mais Earnar n'en avait guère besoin et dirigea son cheval hors de la cale. Il salua le capitaine qui l'avait accepté aisément même s'il en aurait été différemment s'il connaissait sa véritable nature et les raisons qui l'ont poussées jusqu'ici, ainsi que Rif, le maitre d'équipage et enfin Endrik, le coq, toujours aussi troublé par ce qu'Earnar lui avait dit et montré.

Se détournant de la Baleine Blanche, il monta à cheval et dépassa la charrette au petit trot. Il fallait bien quatre heures à cheval pour atteindre Arden selon un cavalier qui s'était arrêté à sa hauteur. La route n'était guère compliquée à suivre et le voyage était pour l'instant des plus bucoliques avec les nombreuses terres arables qu'il traversait à présent au pas. Les paysans étaient en bien meilleures formes que ceux croisés à Illyria et également bien mieux vêtus.

La reine Ardélianne devait être une souveraine juste, cependant il craignit qu'en ces temps sombres, la justice ne soit un luxe qu'elle ne pouvait plus se permettre. Le chemin paraissant sans sûr et son cheval n'ayant besoin qu'on lui rappelle de suivre les autres cavaliers en direction d'Arden, Earnar décida de lâcher les rennes et de prendre un des ouvrages empruntés à la bibliothèque d'Elivagar. Il lui fallait être plus informé quant aux poisons de ce monde et l'ouvrage "Les Crocs empoisonnés" ferait sans nul doute l'affaire et si jamais il avait le temps, il lirait le second ouvrage: "La naissance des Elémentaires". En songeant à leur présence dans la sacoche de son cheval, il se demanda comment se portaient les souverains d'Elivagar, le Conseiller earion et leur fille respective. Il espérait qu'à son retour à Elivagar, la reine soit de bien meilleure humeur et surtout qu'il puisse lui donner de bonnes nouvelles. Sur ce dernier point, il ne se leurrait pas quant au fait qu'il aurait dû mal à en à apporter.

Finissant par déboucher sur la cité d'Arden nichée au creux de la plaine et aux abords d'un grand fleuve à l'eau cristalline, Earnar regarda, admiratif, les environs. Des murailles de pierre belge s'élevaient bien que peu hautes, sans doute plus pour éviter les attaques de bêtes féroces et de brigands que pour empêcher une armée de les franchir. Les maisons étaient toutes à colombages agrémentées d'une vie végétale et les couleurs contrastaient avec le caractère terne des habitations d'Illyria.

La cité lui apparaissait en premier lieu comme conviviale et prospère, mais lorsqu'il y pénétra, l'ambiance n'était celle qu'il attendait. Les rues étaient beaucoup trop calmes et les seuls bruits qui y parvenaient étaient les pleurs d'enfants. La grande majorité des volets en bois étaient clos et les échoppes étaient désertes. Les gens dans la rue vaquaient à leurs occupations avec une mine grave, si bien que ce tableau ne signifiait que deux choses: une guerre ou une famine. Etant donné la richesse des terres d'Arden, Earnar en conclut qu'une guerre se préparait. Avisant un passant, il le héla et vint à sa hauteur.

- Hé! Mon bon ! Je suis à la recherche de l'auberge de la Couronne du Voisin et plus particulièrement de l'épouse de Dinamor, le tenancier. Dis moi... Que se passe-t-il à Arden ? Je viens tout juste de débarquer de la Baleine Blanche.

((Lecture des ouvrages "Les Crocs empoisonnés" et "La naissance des Elémentaires"
1032 mots ))

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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 8 Aoû 2016 13:11 
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Arden – La Couronne du Voisin

    Le badaud lança un regard à Earnar. Il semblait las, inquiet.

    - L’auberge se trouve non loin du palais, sur la Place du Cygne. Vous la trouverez aisément, c’est celle dont l’enseigne représente une couronne. Quant à ce qu’il se passe ici… Arden sera bientôt assiégée. La Guerre gronde, on dit que Sihle est à nos portes…

    Sur ces paroles, l’homme frissonna et s’en alla, laissant Earnar derrière lui. L’elfe parvint à la place susnommée, une petite place très agréable et fleurie au milieu de laquelle trônait une fontaine dont la statue représentait un signe crachant de l’eau, donnant incontestablement son nom à la place. Non loin se trouvait en effet une auberge avec, pour enseigne, une couronne.

    Image


    L’intérieur de l’auberge était vide, à l’exception d’un couple qui se trouvait derrière le comptoir.

    - Lorielle, tu dois partir ! Fuis la ville pendant qu’il est encore temps ! disait l’homme avec désespoir.

    La jeune femme, aux longs cheveux noirs rassemblés en chignon au-dessus de son crâne, secoua vigoureusement la tête.

    Image


    - Non, Dinamor ! Je ne te laisserai pas, pas plus que je ne laisserai derrière-moi ma Reine et ses soldats ! Nous devons faire front ensemble, et nous aurons une chance, je le sais !


[Contenu des livres envoyés sur ta messagerie.]

[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (lecture des livres), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2016 11:52 
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L'homme auquel il avait adressé la parole semblait dépité, inquiet et sujet à un certain fatalisme lorsqu'il lui indiqua l'auberge qui se trouvait non loin du palais sur la Place du Cygne et dont l'enseigne représentait une couronne et qu'Arden serait bientôt assiégée par les guerriers de Sihle, des hommes du désert se souvint Earnar. Il n'eut pas le temps d'obtenir plus de renseignements que l'homme s'en alla sans doute pour fuir la région ou du moins se cacher, tremblant de peur jusqu'à la toute fin.

L'annonce devait être récente puisque personne sur la Baleine Blanche ne l'avait informé d'une arrivée imminente d'une armée. Combien de temps disposaient-ils encore et surtout, avaient-ils des alliés sur qui compter si une personne extérieure à Elysian intervenait ? Telles étaient les questions qui trottaient dans sa tête encore emplie par la sagesse du discours de l'Esprit de l'eau réfugié dans son palais sous-marin, la cité perdue de Critias. La fatalité n'ayant pas de prise sur Earnar, l'earion se dirigea en direction de l'auberge qui lui avait été indiquée. La place n'était guère difficile à trouver puisqu'une statue représentant un cygne d'où sortait de l'eau de son bec était facilement visible et effectivement, non loin se trouvait une auberge dont l'enseigne était une couronne.

Il descendit de cheval et attacha solidement la longe autour d'un pilier, la peur faisait faire des choses stupides aux gens et si un des habitants songeait un instant de prendre son cheval, cela ne ferait que le ralentir dans sa quête. Une fois fait, il pénétra à l'intérieur de l'auberge qui était vide, ce qui n'était guère étonnant vu la menace qui pesait sur Arden, à l'exception d'un couple qu'il soupçonna être les tenanciers. Un vif échange avait lieu entre l'homme et une jeune femme aux cheveux marrons presque noirs rassemblés en un chignon au-dessus de sa tête et qui répondait du nom de Lorielle. Vu l'accoutrement et la réponse au dénommé Dinamor, il en conclut que c'était bien elle la sœur du cuistot de la Baleine Blanche.

S'approchant du couple, il annonça d'une voix claire:

- Si vous voulez avoir une chance, laissez-moi parler à la Reine, la force brute n'est pas la seule manière de gagner une guerre, la ruse l'est tout autant. Votre frère, le coq de la Baleine Blanche, m'a assuré que vous pourriez m'aider à infiltrer le palais pour pouvoir m'adresser à la reine. J'ai des moyens que vous ne possédez pas et je serais ravi de les partager avec les habitants d'Arden si je reçois un peu d'aide dans ma noble quête.

Assurément, Earnar songea qu'une silhouette encapuchonnée surgissant de l'ombre n'était pas propice à les mettre en confiance, c'est pourquoi il ajouta:

- Le temps nous presse tous et nous régit, illustre souverain implacable. Nous n'avons guère le temps pour les présentations, je le crains, et si votre frère m'a fait confiance, vous pouvez en faire tout autant...

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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 4 Sep 2016 21:01 
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Arden – La couronne du Voisin

    A l’intrusion d’Earnar, Dinamor se plaça en protection devant Lorielle. Ils écoutèrent néanmoins ses paroles avec attention et, lorsque Dinamor s’apprêta à ouvrir la bouche en signe d’incertitude, Lorielle l’écarta avec douceur pour s’avancer légèrement et faire face à Earnar, tout en restant à une distance de sécurité.

    Elle se mordit la lèvre, incertaine, avant de lancer un regard à Dinamor, comme pour chercher chez lui le courage de faire ce qu’il fallait. Il se pencha vers elle et prononça quelques mots d’un ton urgent auquel la femme répondit. Ils discutèrent ainsi quelques brèves secondes.

    - Je peine à faire confiance à cet étranger, mais… je crains que le temps ne soit pas à la réflexion, finit-elle par déclarer plus haut.

    - Lorielle… plaida Dinamor, mais elle posa une main rassurante sur son bras.

    - Si mon frère l’envoie… Et puis, ce sera à la Reine de choisir, je ne serai que la messagère. Imagine… Dinamor, imagine que nous ayons tenu entre nos mains la solution pour nous sortir de cette guerre et l’ayons laissé filé par manque de lucidité ?

    Elle se tourna vers Earnar.

    - Bien, étranger. Je vais vous aider. Je peux vous faire entrer au palais et vous amener à la Reine, ou du moins à ses conseillers. Une fois là-bas, puissiez-vous être réellement celui que vous prétendez être, et venez-nous en aide.

    Elle se tourna vers Dinamor pour lui demander d’aller chercher des vêtements et celui-ci s’exécuta après une brève hésitation. Il revint avec un pantalon brun et une chemise beige.

    - Voici des vêtements dans lesquels vous pourrez vous vêtir, car je ne peux vous faire entrer par la grande porte. Je vous ferai passer pour notre aide, lorsque Dinamor va apporter de la nourriture au palais. Cela vous convient-il ?

    La femme parlait avec assurance, mais il était possible de remarquer qu’elle serrait et desserrait les mains avec appréhension. Devant lui, Earnar avait les deux vêtements proposés. Aucun ne masquait sa peau.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (discours)]


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 5 Sep 2016 10:07 
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Son arrivée entraîna l'aubergiste à protéger sa femme coûte que coûte, une précaution bien superflue et bien inutile, un assassin ne tuait pas s'il n'en avait pas reçu l'ordre. En l'occurrence, Earnar n'était là qu'en tant que diplomate et espérait qu'en aidant la reine, celle-ci serait plus encline à lui apporter les ressources matérielles et financières dont il aurait besoin pour trouver la source du cataclysme menaçant tout Elysian et ses habitants ou du moins d'espérer trouver les autres reliques de la déesse Meriarvi et ainsi entendre de nouvelles paroles provenant des résidus de l'âme divine de la déesse des mers.

Sur ce dernier point, Earnar songea que les pirates pourraient mieux l'informer, après tout ne devaient-ils pas connaître tous les récifs et les potentiels caches de trésors depuis longtemps enfouis et ne pourraient-ils ainsi lui fournir un navire à plus bas coût qu'à Illyria ? Sur ces pensées, il n'avait presque pas vu le couple en train de discuter pour savoir s'ils pouvaient lui faire confiance. La confiance était une chose importante pour l'earion, cependant avoir une pleine et totale confiance en un étranger n'était pas chose envisageable et il le comprenait parfaitement. Avoir la confiance et l'écoute de la reine allaient être encore plus difficiles, si tant est qu'on le laisse l'approcher.

La courageuse Lorielle écarta avec douceur son mari Dinamor avant de s'avancer lentement vers lui, gardant une certaine distance entre eux. Cette distance ne suffirait certainement pas s'il comptait vraiment les tuer, il était sans doute plus rapide que de simples humains sans apparente éducation militaire, mais là encore son rôle n'était pas le meurtre mais de pacifier les relations entre les différentes nations pour arrêter le phénomène de drainage.

Se mordant la lippe et adressant un regard anxieux à son mari, elle semblait chercher le courage de lui adresser la parole. L'earion ne fit aucun geste pour lui enjoindre de s'exprimer craignant de l'apeurer plus qu'autre chose. Les mots que Dinamor prononça sembla la désinhiber.

Ses premiers mots balbutiants lui parvinrent et elle finit par être d'accord avec lui sur le fait que le manque de temps ne permettait pas de réfléchir plus en avant du problème de la guerre imminente. Son mari lui semblait moins sûr d'elle, heureusement pour lui, sa femme semblait pouvoir chasser ses craintes. Finalement elle se proposa de l'aider pour le faire entrer au palais et l'amener à la Reine ou du tout moins à ses conseillers.

Earnar ne pipait mot, cependant il sut qu'il valait mieux être emmené auprès de la reine plutôt que devant ses conseillers qui le traiteraient sans doute au mieux comme un espion, au pire comme une dangereuse race à annihiler. Son plan par contre lui tira une grimace de mécontentement, le fait d'entrer avec son mari et de porter ce pantalon brun et cette chemise beige ne couvrant absolument pas correctement sa peau écailleuse bleutée le conduirait à sa perte.

- Je préférais un autre plan, voyez-vous je n'appartiens pas à la race humaine, la discrétion est donc de mise. Votre frère a presque eu une crise cardiaque lorsque je lui ai révélé ma véritable nature. Mes talents vous seront utiles je puis vous l'assurer au vu de l'expérience que j'ai accumulée pendant 325 ans exactement, mais vous autres humains n'êtes absolument pas prêts à une telle rencontre. Votre frère m'a narré l'histoire tragique de votre reine, ainsi que sa bienveillance naturelle, j'escompte qu'elle seule pourra avoir confiance en moi.

Réfléchissant à un autre plan, il fit les cent pas dans l'auberge avant de s'arrêter ayant trouvé une idée qui pourrait mieux fonctionner.

- Il doit bien y avoir une blanchisserie dans le palais pour laver les royaux habits de la reine, non ? Vous pourriez vous procurer un chariot de linges en tant que servante de la reine et je pourrais me cacher à l'intérieur, enveloppé par la lingerie, il vous suffirait alors d'apporter les royaux habits directement dans les appartements de la reine. Seule la reine doit connaître ma véritable identité et ma quête, c'est d'une importance capitale.

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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Mer 7 Sep 2016 21:05 
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Arden – La Couronne du Voisin

    Lorsqu’Earnar mentionna le fait qu’il n’était pas humain, le couple se regarda de nouveau, leur incertitude grandissante. Dinamor alla jusqu’à demander :

    - Qu’est-ce que vous êtes, si vous n’êtes pas un homme ?

    Lorielle, peut-être plus pragmatique sur son mari, prit de nouveau la parole, non sans une petite hésitation.

    - Oui… il serait possible de vous amener dans le chariot de linge, cependant… Je ne peux pas vous amener directement dans les appartements de la Reine. Ils ne sont pas si aisément accessibles et quand bien même, je me refuse d’amener un étranger dans ses quartiers sans la présence de gardes. Pardonnez-moi, monsieur, mais je n’ai que votre parole et je tiens à la vie de ma Reine. Vous ne la verrez que si elle le consent. Je peux, cependant, vous mener dans une chambre d’une aile peu visitée et m’en aller quérir la Reine Ardélianne en lui expliquant la situation. C’est tout ce que je peux vous promettre.

    Elle fit une pause, restant toujours à une certaine distance d’Earnar.

    - Si cela vous convient, je vais préparer le chariot et nous nous rejoindrons ici dans deux heures.

[Dis-moi si tu as envie de faire quelque chose durant ces deux heures (et si tu acceptes la proposition de Lorielle. En fonction, je poursuivrai sans doute ta màj.]


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (idée), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2016 13:39 
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Avenant à la màj

    Deux heures s’écoulèrent, à l’issue desquelles Lorielle revint. Elle avait avec elle une charrette dans laquelle se trouvaient de nombreux draps, tous pliés. Elle réorganisa l’ensemble de façon à laisser une place pour Earnar afin qu’il s’y glisse sans être vu de l’extérieur. Finalement, la jeune femme embrassa son mari et le serra dans ses bras avant de donner un coup de rennes au cheval. La charrette se mit en route.

    Une trentaine de minutes plus tard, la charrette ralentit, pour finalement s’arrêter. Earnar, pu entendre une voix masculine dire :

    - Ah, Lorielle, c’est toi qui t’occupes de la blanchisserie aujourd’hui ? Je pensais que c’était Suzy.

    - Elle est malade, je m’en charge pour elle. Peux-tu ouvrir la porte, je te prie ? J’ai du retard, et tu sais comment est Gram…

    L’homme eut un petit rire et, peu de temps après, il y eu le bruit d’une grande porte qui s’ouvrait. Quelques minutes plus tard, la charrette s’arrêta et Lorielle vint trouver Earnar.

    - Descendez de là, monsieur. Nous sommes arrivés. Montez ces marches jusqu’à l’étage du dessus. C’est l’escalier de service menant aux appartements. Ils devraient être vides. Attendez moi ou la reine là bas.

    Un aperçu autour de lui apprendrait à Earnar qu’il se trouvait dans un coin d’une vaste cour au pied d’un grand château de pierres beiges entouré de murailles. Quelques personnes vaquaient çà et là à leurs occupations, mais aucune ne semblait prêter particulièrement d’attention aux activités d’une simple servante. Elle indiquait une porte située juste devant le charriot, afin qu’Earnar n’ait pas beaucoup à marcher à découvert.

    Arrivé en haut du petit escalier de service, et en ouvrant la porte, Earnar découvrit un riche intérieur appartenant à un appartement complet. Plusieurs portes s'ouvraient vers ce qui devait être la chambre et la salle d'eau, tandis que la pièce dans laquelle il se trouvait ressemblait fortement à un boudoir, orné de quelques fauteuils. Il semblait évident qu'ils n'avaient pas servi depuis longtemps. Cependant, à peine eût-il ouvert la porte que celle en face de lui s'ouvrit à son tour, laissant entrer un couple gloussant, manifestement avide de passer aux choses sérieuses si l'on en croyait la coiffure de la jeune demoiselle aux habits de servante. Cette dernière poussa un cri de surprise en voyant Earnar et l'homme se plaça devant elle, la main sur la garde de son épée. Il était vêtu d'habits de garde et lâcha :

    - Qui va là ?


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Jeu 8 Sep 2016 18:06 
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L'anxiété envahit la pièce lorsqu'Earnar eut cru bon de leur dévoiler qu'il n'appartenait pas à la race humaine, ce à quoi Dinamor lui demanda ce qu'il était alors. N'était-ce pas évident pourtant ? S'il n'était pas humain, il était forcément soit un élémentaire soit un elfe, à moins qu'Elysian n'abrite pas seulement des humains, des élémentaires et des elfes mais une grande variété de races tout comme sur Yuimen. La question méritait d'être posée, cependant ses propres objectifs étaient clairs, il devait trouver des traces de l'antique déesse Meriarvi pour acquérir un héritage disparu en même temps que la chute de tous les dieux d'Elysian, héritage qu'il pourrait transmettre aux Aigails et aux Earions d'Elivagar. Etaient-ils tous morts d'ailleurs ? Cette simple question de l'aubergiste réveillait ses doutes sur sa mission et ses enjeux personnels. Par ailleurs le temps était leur plus grand ennemi dans cette histoire, ils ne pouvaient savoir combien de temps leur resterait-il encore avant l'annihilation d'Elysian et de toutes les races intelligentes.

L'assassin ignora la question de Dinamor, ne préférant pas s'appesantir sur un sujet dangereux et ne voulant pas perdre plus de temps. Earnar se ferait un point d'honneur à découvrir de quoi il y retourne sur ce nouveau monde avant que l'enquête des Sindeldi n'aboutisse. Il prouverait alors que les earions ne sont pas une espèce dégénérée d'elfes qui ont gardé des similitudes physiques avec les poissons.

Lorielle semblait plus réceptive quant à elle à l'urgence de la situation, mais était-elle pour autant fiable ? Pour le découvrir, l'earion ne put que se résoudre à suivre le plan établi et lorsqu'au bout de deux heures, elle revint comme promis avec une charrette remplie de draps soigneusement pliés, elle en souleva quelques uns pour qu'il puisse s'y glisser à l'intérieur même s'il dut pour cela se recroqueviller légèrement dans la charrette.

- Allons-y, ne perdons pas plus de temps ! lança-t-il alors qu'il vit la jeune femme enlacer son mari.

Pour seule réponse, elle fit galoper son cheval et il se cogna la tête contre le fond de la charrette. N'ayant pour seule protection que la draperie dans laquelle il s'était enroulé comme si c'était un cocon protecteur, ses muscles ressentaient les à-coups de la route pavée jusqu'au palais. Une demi-heure plus tard environ, il sentit la charrette ralentir pour finalement venir s'arrêter. Une voix grave, bien masculine, semblait surprise qu'elle s'occupe de la blanchisserie en ce jour, heureusement la servante répondit intelligemment qu'elle venait remplacer une des employées de maison et qu'elle devait vite s'en charger avant de se faire punir par Gram. Gram ? (Pic et Pic et Cole Gram.)
Cela devait être la femme en charge de la blanchisserie assurément et au vu du rire de l'homme, elle était connue pour être une femme empressée. Le cliquetis de la porte se fit entendre, suivi du grincement des gonds et de nouveau le cheminement vers le palais reprit de plus belle.

Peu après, la charrette s'arrêta de nouveau. (Encore un problème ?) Finalement, Lorielle tapota contre le rebord du chariot et lui souffla qu'il fallait descendre ici.
Earnar s'extirpa du chariot et posa ses pieds sur le sol, écoutant avec attention le plan de Lorielle.

Suivant ses indications, l'assassin déambula prestement à pas de loup à travers la vaste cour du château royal entouré de murailles aux pierres beiges n'ayant que quelques mètres à parcourir jusqu'à ladite porte mentionnée par la servante. Ici au château, l'assassin put constater que les occupants ne semblait guère souffrir de la guerre qui gronderait bientôt à leurs portes. Empruntant l'escalier de service, il finit par atteindre son sommet et découvrir qu'une porte en gardait l'accès. Il s'accroupit et regarda à travers la serrure pour vérifier qu'il n'y avait personne à l'intérieur. Par le trou de la serrure, il remarqua que cet appartement devait être un ancien boudoir depuis longtemps peu utilisé au vu des fauteuils. Il y avait plusieurs portes qui menaient semblait-il à une salle d'eau et à une chambre.
(Un endroit parfait pour les courtisans !)

Testant la poignée, elle s'abaissa sans souci, la porte n'était donc pas fermée à clef et il la poussa avant de la refermer soigneusement derrière lui. Soudain, un cri de surprise le fit sursauter, celui d'une jeune servante aux bras d'un garde et manifestement ils songeant à la bagatelle. Le garde se plaça en protecteur devant elle et posa sa main sur la garde de son épée avant de le héler.

Lentement, Earnar s'assit sur l'un des fauteuils du boudoir et regarda de sous sa capuche le garde et sa servante enamourée.

- Ce serait plutôt à moi de vous demander cela. Je suis venu faire mon rapport à la reine, quoi de mieux qu'un boudoir pour cela. Peut-être devrais-je faire mention dans mon rapport les abandons de poste pour quelques moments d'égarement dans les bras du jeune servante alors que la guerre nous menace, qu'en pensez-vous ?

Faisant mine d'y réfléchir, il finit par reprendre la parole.

- Je suis d'humeur magnanime aujourd'hui, je ferais donc comme si je n'avais rien vu et je n'en avertirais pas la reine Ardélianne, cependant c'est la dernière fois que je vous fais cette fleur.

(937 mots)

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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 13 Sep 2016 17:31 
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Arden - Château

Earnar : échec de bluff.


    Le garde le regarda un instant, estomaqué, avant de dégainer rapidement son épée et de la pointer sur Earnar. Pendant ce temps, la servante se tenait toujours derrière lui, observant la scène avec une appréhension manifeste. Le garde, pointant l’épée vers Earnar, prit la parole :

    - J’sais pas qui t’es, mais t’es certainement pas un agent de Sa Majesté. Par contre tu ressembles beaucoup à un espion ou à un assassin. Alors tu vas te lever gentiment et sortir de la pièce. On va aller régler ça à la garde, comme ça, si tu dis vrai, tout sera réglé sans problème pour toi, sinon…

    Il tourna vers la femme, sans quitter Earnar du regard.

    - Va chercher d’autres gardes.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (tentative de bluff), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 16 Sep 2016 00:05 
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Alors qu'il appréciait le rembourrage du fauteuil du boudoir, il sentit les regards insistants des deux intrus se poser sur sa personne. Pour un assassin, il ne manquait assurément pas d'audace de faire sien cette partie du palais devant un garde enamouré d'une servante des plus peureuses. Le simple son de sa voix avait suffi pour la lui rendre désagréable et lui donner l'envie de l'égorger sans état d'âme, cependant l'elfe gardait au fond de lui sa nature profonde, ses instincts bestiaux et préférait à cela la diplomatie et la courtoisie.

Il se rappela ainsi de son oncle, un earion aux écailles presque vertes et à l'air sévère avec sa vieille canne en bois de chêne, qui lui enseignait avec force et conviction la diplomatie et les différents moyens de parvenir à un accord. Il n'était qu'un jeune elfe à cette époque bénie, il n'avait jamais réellement connu l'amour parental voire l'affection tout court, il ne connaissait ni haine ni envie de réaliser sa petite vendetta personnelle contre les humains et n'était alors pas connu comme étant un assassin implacable. Aujourd'hui, il se retrouvait à nouveau dans un palais et devant un des membres de la garde qui bloquaient son chemin, néanmoins l'earion n'était plus à Yuimen et n'avait pas non plus la mission de tuer la reine ou tout autre politicien de seconde main.

Il avait cependant menti à Lorielle en évoquant son envie grandissante d'aider le royaume d'Arden, l'une des grandes cités des Hommes, car il comptait bien monnayer son aide d'une manière ou d'une autre, que cela soit financière ou en collectant des informations primordiales. Arden, Kanteros, Valmarin et Illyria étaient les seules cités où il pouvait se rendre, en tant qu'earion, il n'appréciait pas tellement la chaleur étouffante d'une terre volcanique ou de l'étendue de dunes de sable où l'ombre était aussi rare que l'eau. Il regrettait cependant d'avoir quitté la magnifique cité des Aigails où il ressentait pleinement ce sentiment de réconfort à l'idée que cela pourrait être sa maison.

Revenant à ses moutons, Earnar posa ses yeux sur le garde et s'amusa à décrypter les émotions qui transparaissaient sur son visage. Les yeux du garde s'agrandirent à sa remarque mais aucune honte ne transparaissait au niveau de ses traits, ce ne devait pas être la première fois qu'ils batifolaient dans ce boudoir à l'abri des oreilles et des yeux indiscrets. La colère et la peur prirent vite le relais sur la surprise lorsqu'il dégaina son épée et qu'il la pointa dans sa direction. Les yeux de l'earion passèrent ensuite sur la servante débauchée qui les observait avec une appréhension manifeste. Était- ce la peur de mourir ou d'être agressé par un inconnu, la peur d'un combat imminent ou celle de perdre l'être qu'elle chérissait ? Sans doute un peu des trois, constata l'assassin.

Pendant que l'humain jacassait telle une pie, Earnar tourna la tête dans tous les sens pour balayer la pièce du regard, de nouveau il constatait les deux portes dont l'une menait à une salle d'eau et l'autre à la chambre qui devait assurément être coquette au vu du style purement féminin du boudoir. La reine s'y rendait-elle dans le passé jusqu'à ce que son mari décède tragiquement ? Il se remémorait aussi les accès du palais pour y trouver un plan de fuite si les négociations tournaient courts et si la reine ne se dépêchait pas d'apparaître à cet instant. Lorsque l'humain finit de lui parler, il s'adressa à son amante et lui intima l'ordre d'aller chercher d'autres gardes. Earnar claqua la langue contre son palais pour signifier sa désapprobation, sentant les pulsations de son cœur devenir de plus en plus erratiques au fur et à mesure que l'adrénaline coulait dans ses veines comme de la lave en fusion d'un volcan autrefois éteint.

- Range cette épée, gamin, tu risques de te blesser. Tu n'étais même pas encore né que je combattais déjà des assassins et autres péons assez fous pour vouloir m'emprisonner ou me tuer, alors ce n'est pas du haut de tes vingt ou trente ans que tu vas m'impressionner.

La voix était posée, calme mais pourtant glaciale et aussi tranchante que le couperet qui tombe. Il reprit, non sans caressant le velours de son fauteuil:

- Si ton amante quitte la pièce, cela te rendra inconscient du danger pendant quelques secondes et mes lames pourront plonger au fond de ta gorge comme le couteau dans une motte de beurre, cependant vu que je suis là pour aider la reine Ardélianne dans la guerre menée par la cité de Sihle, il serait malaisé de tuer sa servante et un de ses gardes et j'aurais alors la responsabilité de vous assommer tous les deux dans les plus brefs délais.

- Je tiens à signaler que je suis entré dans le palais grâce à une des plus fidèles servantes de la reine, Lorielle, dont le mari tient une auberge. Elle ne mettrait pas en danger la vie de la reine si elle ne pouvait pas me faire confiance. En ce moment, elle se rend chez la reine pour lui porter ma proposition d'aide contre les guerriers du désert, elles ne devraient donc pas tarder. En attendant, prenez place, je vous prie...

- Ah ! Et on évite de pointer son arme sur un intrus, cela dévoile l'allonge du bretteur, ce qui est fâcheux lors d'un combat.

Earnar prenait plaisir à se jouer du pauvre garde, il devait l'avouer. Ses propos allaient le piquer à vif, cependant à présent son bluff avait fonctionné comme il l'avait souhaité: il avait l'information que la reine avait son lot d'espions et d'assassins et était loin de l'image de la reine paysanne qui cultivait ou faisait cultiver par d'autres son lopin de terre..

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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 16 Sep 2016 23:08 
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Arden – Château

    Le garde ne cilla pas aux paroles d’Earnar et lança un coup de menton vers la servante pour lui signifier de partir, malgré les menace de l’earion.

    - Si je meurs pour qu’elle ait le temps d’aller prévenir la Reine, alors j’aurai accomplis mon devoir et je mourrai serein, répliqua-t-il. Je n’ai nulle raison de croire les paroles d’un inconnu, aussi nous allons attendre des renforts, puis nous aviserons de qui vous êtes et du risque que vous représentez.

    Le garde ne se laissait pas démonter par les bravades d’Earnar, après tout, tous les gardes n’étaient pas de parfaits imbéciles. Celui-ci resta devant la porte, son épée en main et surveillant l’homme masqué.

    Au bout de quelques minutes, un brouhaha se fit entendre, le martèlement des bottes contre le sol et le bruissement des capes. En un instant, la pièce fut bondée. D’abord plusieurs gardes entrèrent pour se mettre en faction de chaque côté de la porte. Main sur le pommeau de leur épée, ils ne l’avaient cependant pas dégainée. Ensuite entrèrent Lorielle et la servante du garde. Incertaine, celle-ci alla rejoindre le garde qui rabaissa son épée sans pour autant la ranger, se sentant manifestement plus en sécurité avec ses compatriotes.

    L’instant d’après, ce fut une toute autre personne qui pénétra dans la pièce. Tout de noire vêtue, son corps mince était enchâssé dans des habits des plus élégants. A son doigt, une bague avec une grosse opale brillait. Son visage, lui, était âgé, mais non dépourvu de la beauté qu’il avait dû arborer quelques décennies plus tôt. Il portait cependant les stigmates d’années de règne et d’inquiétude, du fardeau du pouvoir. Ce même fardeau se lisait dans ses yeux d’un bleu de glace, durs, observateurs et pourtant fatigués, usés. Ses cheveux étaient blancs, mais non pas du blanc immaculé de la chevelure d’Aaria’Weïla, non, celle-ci était d’un blanc grisé, témoin de leur couleur passée. Cette pâleur, cette blancheur était encore réhaussée par des lèvres peintes en violettes qui faisaient écho au bandeau d’argent et d’or blanc qui ceignait son front, enserré au front d’une améthyste.

    Image


    D’un coup d’oeil, elle embrassa la salle du regard et, comprenant la situation, hocha brièvement la tête à l’égard du garde pour lui signifier qu’il s’était bien comporté avant de se tourner vers Earnar. Elle l’étudia un instant, avant de prendre la parole :

    - Ma servante est venue me compter une bien étrange histoire en ces temps sombre, celle d’un être venu proposer ses services. Parlez donc, étranger, car je n’ai guère et de temps, une guerre se prépare.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (tentative de bluff), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 17 Sep 2016 11:55 
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Earnar ne put s'empêcher de soupire aux paroles du garde qui devait en avoir vu d'autres pour être aussi impassible, en dépit du fait qu'il le provoquait pour trouver la faille dans sa défense, cependant en grand héros, il lui annonça qu'il serait ravi de mourir pour laisser le temps à la servante d'aller prévenir la reine Ardélianne et qu'ainsi il accomplirait son devoir. Son devoir ? Par pitié, doit-il supporter encore un preux chevalier qui se laissera mourir et n'en ressentira aucun regret ? Un assassin n'a pas d'honneur, pas de famille, pas d'amis et la mort n'est pas une option lorsqu'un travail doit être fait dans les règles de l'art. Pour autant, une partie de lui parvint à garder à double tour sa moitié plus sombre et celle cherchant à tuer pour donner un sens à sa vie. Il n'avait pas oublié que c'était des humains qui avaient massacré en partie son peuple, qui avaient tué sa femme et le fils qu'il attendait avec impatience. Un crime de sang ne peut être réglé que par le sang, il n'y avait nul justice à attendre à part celle du couperet sectionnant le fil de la vie.

Bien vite, il vit la servante s'échapper pour prévenir la garde et la reine, bien inutile puisque Lorielle était sans nulle doute chercher les deux après l'avoir laissé près de la cour du palais. Le factionnaire gardait la porte comme s'il en allait de sa survie, il ne connaissait pas le potentiel danger et préférait éviter tout risque inutile. Bientôt, quelques minutes plus tard qui laissèrent à Earnar tout le loisir d'admirer les bas-reliefs, le martèlement de bottes et le bruissement de capes se firent entendre et en un instant, le boudoir fut envahi de toue la garde du palais, main sur le pommeau de leur épée. Vint ensuite Lorielle et la servante du garde qui n'en menait pas large même si elle devait se sentir en sécurité avec toute la petite troupe. Une sécurité bien relative étant donnée qu'il restait à l'assassin deux voies de secours et qu'il trouverait sans nul doute un autre moyen de pénétrer les lieux.

Il commença à perdre patience et se leva, les gardes l'encerclant rapidement, alors qu'une personne qu'il reconnut comme étant la reine Ardélianne décrite par le coq de la Baleine Blanche s'avançait vers lui. Tout de noire vêtue, son corps rachitique était recouvert d'habits somptueux, peut-être de la soie songea-t-il un instant. En tant que voleur, ses yeux s'accrochaient immédiatement à la bague surmonté d'une pierre d'opale dont la valeur devait laisser rêveur. Il s'attarda ensuite plus longuement sur la personne en elle-même, la reine semblait exténué et cela sentait la fin d'un règne, ses yeux bleus sans doute autrefois alertes étaient à présents voilés et usés par le temps. Le temps faisait beaucoup plus de ravages chez les humains que chez les elfes ou les élémentaires. Souffle-de-l'aube qu'il avait rencontré dans la forêt près d'Elivagar semblait être la seule humaine à avoir vécu aussi longtemps, cependant l'exception n'en était pas vraiment une, Earnar doutait qu'il puisse encore la considérer comme humaine aujourd'hui. Se reconcentrant sur la reine d'Arden, la cité agricole par excellence, il vit un bandeau d'or et d'argent ceignant son front et sur lequel trônait une améthyste dont la couleur contrastait avec la pâleur de sa peau et ses lèvres peintes en violette.

Elle semblait comprendre la situation d'un simple coup d'œil et après une étude minutieuse de sa personne, l'invita à parler. Il s'inclina gracieusement devant la reine, puis releva la tête et le buste pour s'adresser à elle d'égal à égal.

- Nombreuses sont les histoires mystérieuses que je pourrais narrer, reine Ardélianne. Il me semble approprié de vous révéler ma véritable nature, comme je l'ai dit à votre servante Lorielle, je suis un étranger mais surtout je n'appartiens pas à votre race.

- Vos sujets louent votre sagesse, j'espère que vous pourrez tolérer ma vue, enchaîna-t-il .

Ses mains se dirigèrent lentement en direction de sa capuche qui l'avait aidé à se dissimuler aux yeux des humains et des autres espèces depuis des siècles et ses doigts agiles en agrippèrent les bouts avant de la rabattre pour dévoiler son visage. Ses écailles bleues longeant sa nuque et recouvrant son visage étaient éclairées par les lueurs du soleil et il plongea ses deux perles blanches lui servant d'yeux dans le regard de la reine.

- Ma venue en votre royaume est fortuite, reine Ardélianne, nous autres elfes nous nous mêlons peu à votre race et à vos politiques. Cette fois-ci, la menace nous concerne aussi et nous devons répondre présent, notre politique isolationniste doit prendre fin, tel est le sens de ma présence. Je suis venu à Arden en quête d'artéfacts ou de ruines datant de l'époque du Crépuscule des Dieux soit il y a mille-huit cent ans pour comprendre la chute des Dieux anciens et mettre un terme à la menace. La guerre que mènent les guerriers du peuple de Sihle ne sont que les prémisses d'une destruction programmée de tout Elysian. Nos forêts se font corrompre, d'étranges prédateurs surgissent près d'Illyria, le monde comme il est aujourd'hui est en grand péril, annonça l'assassin d'une voix aussi claire que l'eau de source dévalant les montagnes.

Il se tut un instant pour laisser la reine intégrer toutes ces informations, puis il ajouta sur un ton plus trivial.

- Oui, je vous propose mes services en tant que diplomate, en tant qu'elfe et enfin en tant qu'assassin, mais plus avant de vous exposer mes idées, j'ai besoin que vous me dévoilez un peu plus la raison qui pousse les guerriers du désert à apporter la guerre en vos terres et de savoir si vous avez déjà envoyé un coursier à Illyria pour prévenir la royauté.

Terminant son discours, il attendit ses réponses avant d'imaginer un plan cohérent à cette situation de crise.

((1051 mots))

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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 20 Sep 2016 17:37 
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Arden – Salle du trône

    La Reine toisa un instant Earnar lorsqu’il eût finit de parler, mais lorsqu’elle prit la parole, ce ne fut pas pour lui répondre. A la place, elle dit :

    - Allons dans la salle du trône, bien plus appropriée pour ce genre de discussion.

    Sans attendre de réaction d’Earnar, elle tourna les talons et sortit de la pièce du pas d’une personne possédant les lieux. Les gardes lui emboitèrent le pas, et certains d’entre eux firent signe à Earnar de les suivre. Ils l’emmenèrent dans de grands couloirs de pierre grises ornées de quelques décorations et tapisseries. L’ensemble gardait un aspect froid de château utilitaire et non pas construit pour le faste. Il était fait pour traiter des affaires courantes, pas pour les grandes discussions diplomatiques.

    La salle du trône, elle, renouait un peu avec un aspect plus chaleureux, fait pour accueillir les plaignants. Un grand tapis rouge se trouvait sur le sol, menant droit vers le trône principal, comme s’il souhaitait créer le lien entre la personne venant demander les services du monarque et le monarque. Plusieurs décorations s’y trouvaient également, ainsi que des braséros et deux trônes qui flanquaient le principal. Ceux-ci étaient vides, tandis que la Reine prenait place sur le principal et faisait signe à Earnar de se placer devant.

    Image


    Ce n’est qu’alors qu’elle prit la parole.

    - Nous avons entendu parler des vôtres qui vous trouvez de l’autre côté des mers. Des elfes bleus, un peuple rare dont il ne reste guère plus d’individus, selon la légende. Et en voilà un qui se tient devant nous en ces périodes sombres, pour apporter des nouvelles plus sombres encore. Si vous venez ici en quête d’artéfact de l’Ancien Monde, vous faite erreur, Arden est une cité bien plus récente que le Crépuscule des Dieux.

    Elle haussa un sourcil, manifestement peu convaincue par ce que disait Earnar.

    - A présent… quelle preuve apportez-vous de ce… Cataclysme, qui doit agiter Elysian ? Je ne vois ici rien d’autre qu’une guerre qui s’approche de nos portes, comme bien d’autres avant elle et que bien d’autres suivront. Une destruction programmée, et dans quel but ?

    « Sachez, émissaire dont j’ignore encore le nom et les affiliations, que si vous n’étiez pas un représentant d’une race déchue, pour laquelle j’éprouve néanmoins du respect, je ne donnerais pas le moindre crédit à vos mots sans preuve.

    Elle fit une brève pause.

    - Pourquoi devrai-je vous prendre comme diplomate ? je ne connais pas vos affiliations ni vos fidélités, pourquoi ne feriez-vous pas la même offre au Roi-Guerrier de Sihle ? En somme, dites m’en plus de vous et de ce que vous attendez de nous avant de poursuivre.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (présentation des faits), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Arden - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 23 Sep 2016 11:52 
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A la fin de son récit, Earnar l'observa et attendit qu'elle prononce sa réponse, mais pour toute réponse, il n'eut droit qu'à un commandement de la suivre dans la salle du trône. L'Earion comprit tout de suite que c'était une femme des plus intelligentes et surtout qu'elle connaissait les rouages de la politique en l'amenant dans un lieu où elle seule est la maîtresse et lui un simple voyageur se devant d'être impressionné par la majesté des lieux. Elle allait être fortement déçue, même entouré par une horde de sirènes affamées et dans l'œil de la tempête, Earnar s'évertuait à rester calme et maître de lui. Qu'importe le lieu, il savait ce qu'il désirait, il connaissait ce qu'il devait faire et l'exécuterait avec ou sans l'accord de la reine. Bien entendu, Earnar n'attendit pas que les gardes le poussèrent pour suivre la reine qui marchait comme si le monde lui appartenait. Les humains étaient-ils tous aussi présomptueux alors que seule la nature était maîtresse de ce monde et des autres ? Si Earnar avait quitté son village, abandonnant ainsi les rites de son peuple au profit de la richesse et du pouvoir qu'il exerçait lors de ses contrats d'assassinat, l'earion cherchait sur Elysian à faire amende honorable et recouvrer ce qui faisait la gloire de son peuple. Son oncle lui répétait que les earions étaient avant tout des navigateurs confirmés et des diplomates avisés et non des guerriers et encore moins des assassins. Earnar refusait de se limiter à ces seules fonctions, il restait un assassin mais à présent libre de choisir qui devait vivre et qui devait mourir. Si son humeur était parfois mouvementé comme l'eau jaillissant d'un geyser ou d'un raz-de-marée, il n'oubliait qu'il se devait d'être aussi calme et ne pas causer de remous à Arden.

L'earion longea les grands couloirs de pierres grisâtres seulement décorés par quelques tapisseries. L'ornement était minimaliste dans ce château, signe que le pouvoir était plus utilitaire que jouant sur l'image d'un luxe pour distinguer de la populace. Ces deux façons de gouverner se valaient, avaient à la fois des défauts tout comme des qualités, cependant il en convenait que le peuple préférait sans doute un souverain supérieur à eux qu'un qui les traite comme s'il était leur égal.

Lorsqu'il prit la peine de s'avancer dans la salle du trône, le faste se faisait légèrement plus présent et le grand tapis rouge menant droit au trône principal, épaulé des deux côtés par deux plus petits trônes à côté de braseros. Les sièges étaient vides à l'exception de celui central qu'occupait la reine Ardélianne. Les deux autres sièges devaient-ils être à l'origine occupés par des barons ou des nobles, à moins que cela ne soit par ses enfants ?

Le coupant dans ses pensées, elle déclama un discours qu'elle avait sans nul doute préparé lors de sa marche vers le trône. Earnar ne la coupa pas une seule fois et écouta ses dires sans piper mot, ce qui était parfois difficile. Comme il le craignait la reine ne le croyait pas et n'acceptait cette rencontre que par curiosité suite aux légendes entendues sur les elfes bleus. Si la première partie de son discours était une manière adroite de rappeler qu'elle était la souveraine en ces lieux, la seconde partie donnait plus l'impression qu'elle se demandait comme elle allait l'utiliser pour sa guerre contre le Roi-guerrier de Sihle. Elle n'avait répondu qu'à une seule de ses questions et encore avec une telle rapidité qu'il songea que si des ruines avaient été découvertes près de la cité d'Arden elle ne lui en ferait pas part tant qu'elle ne saurait pas qui il servait.

- Reine Ardélianne... Je remercie sa Majesté de m'accorder cette audience, je puis vous assurer que nous autres Earions ne sommes point une race déchue, insista-t-il sur ce dernier mot. Les elfes tiennent les humains pour responsables les humains de la disparition de la magie sur Elysian et de la Chute des Dieux, ma venue transcende cette ancienne pensée et est due aux rumeurs de votre grande sagesse même au-delà de la mer Scélérate...

Insidieusement et subtilement, Earnar montrait à la reine que si elle considérait que ce devait être un honneur pour lui d'obtenir une audience, tel était aussi le cas pour elle de pouvoir s'adresser à un elfe.

- Je m'appelle Earnar Corail, votre Majesté. Fils de la famille noble des Corail, mon père a servi dans la Lance de Corail pour protéger nos souverains.

- Si Arden est une cité plus récente que le Crépuscule des Dieux, la terre et la mer en elle-même existait avant cette date, qu'en est-il donc des terres alentours, n'avez-vous pas de ruines sur les terres plus au nord qu'Arden ou sous l'eau bleu de la mer Scélérate ? demanda-t-il en posant ses yeux d'un blanc pur sur les yeux bleus de la reine Ardélianne.

- La guerre contre Arden est une goutte d'eau qui déséquilibre l'équilibre de ce monde, le Cataclysme est bien réelle je vous prie de me croire, j'ai pour preuve les soudaines agitations au sein des cités humaines, la corruption des forêts et l'émergence de créatures jamais aperçues auparavant.

Earnar glissa sa main dans son sac et posa à ses pieds la tête de la créature maudite qu'il avait combattu avec l'Aigail.

- J'ai tué trois de ces créatures lors de ma traversée en direction d'Illyria et je souligne qu'elles étaient très proches de la cité. Elles sont vicieuses et ce sont des prédateurs bien différents de ceux d'habitude, elles cherchent la confrontation avec l'homme. Je suppute qu'elles sont attirés par un artéfact puissant qui aspire l'énergie vitale de ce monde et le corrompt afin de faire renaître un dieu. Aucun elfe bleu ne m'a cru avant que j'obtienne au cours de mes pérégrinations une relique de l'Ancien Temps appartenant à la déesse Meriarvi. Elle m'a parlé à travers la relique, malheureusement je ne peux vous prouver la véracité de ce propos, j'ai déjà essayé sur un humain et il n'entendait rien. Je peux par contre vous montrer le pouvoir que m'a confié la déesse Meriarvi.

Il fit mine de se concentrer et toucha son tatouage sur la tempe pour activer son Muutos, faisant naître de légères ridules sur son visage.

- Une partie de son âme a subsisté, ma théorie selon laquelle détruire ce monde pour créer un nouveau dieu n'est pas dénuée de logique donc. Quant au sens de mon aide...

Il fit disparaître son Muutos et réfléchissait pendant plusieurs longues minutes avant de prononcer d'une voix claire:

- J'aurais soutenu le Roi Guerrier de Sihle si Arden avait déclaré la guerre à Sihle, tel n'est pas le cas, je n'ai aucune raison d'aider un peuple belliqueux. J'ignore cependant la raison de cette guerre, j'aimerais que vous m'en parliez plus pour vous exposer mes idées. Comme dit précédemment, je vous servirais en tant que diplomate mais également en elfe et en assassin. Je doute pouvoir convaincre une personne animée par le carnage d'épargner Arden, mais je peux l'obliger à nommer un champion pour répondre de son honneur et de son courage dans un défi lancé par Arden.

Il se tut finalement et attendit que la reine fasse entendre sa décision.

((1295 mots))

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