Eva a écrit:
Gamemaster9 a écrit:
Caabon a écrit:
Comprends pas le rapport entre assistance à la décision de mourir et la violence de notre monde...
(Soit dit en passant, pour le coup, je préfère l'allemand pour ce qui est de parler des gens qui se donnent la mort : on a le choix en Freitod (littéralement mort libre) et Selbstmord (s'assassiner soi même) et je préfère de loin l'usage du premier.
Intéressant, cette différence culturelle présente même dans la langue.
Disons que laisser mourir des personnes, même si c'est leurs choix, dans nos pays, je comprend que cela puisse choquer des gens. Et j'en suis le premier choqué.
"Laisser mourir" est une appellation ambigüe, car elle comprend à la fois la possibilité de laisser quelqu'un se donner la mort si c'est son souhait, et le fait de ne pas assister quelqu'un qui souhaite vivre lorsque cela est possible.
Gamemaster9 a écrit:
Caabon a écrit:
Comprends pas le rapport entre assistance à la décision de mourir et la violence de notre monde...
(Soit dit en passant, pour le coup, je préfère l'allemand pour ce qui est de parler des gens qui se donnent la mort : on a le choix en Freitod (littéralement mort libre) et Selbstmord (s'assassiner soi même) et je préfère de loin l'usage du premier.
Intéressant, cette différence culturelle présente même dans la langue.
Ils ont aussi leur petit héritage religieux.
Les deux mots portent chacun leur bannière (j'aime beaucoup l'allemand pour pas mal de distinctions d'ailleurs) : l'un insistant, selon moi, sur la liberté de l'homme vis-à-vis de son existence/sa chair, l'autre sur une violence condamnable (le terme d'assassinat n'est pas neutre, il traduit quelque chose d'illégal).
Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est lorsque l'on se plonge dans l'histoire de tous les peuples européens avant l'ère chrétienne, de nos contrées à la Grèce : le suicide est un acte non dépourvu d'un certaine noblesse, parfaitement socialement encadré et accepté dans ce cas, voire très contraignant (et rien que pour ça, je ne soutiens pas ces formes de suicide, mais je tiens à rappeler que c'est une pratique qui a existé, ce qui prouve qu'elle peut faire l'objet d'un encadrement social sans désagrégation de la société ou je ne sais quoi). Une dimension qui a totalement disparu aujourd'hui. L'attitude de certaines communautés, religieuses ou non, à l'égard du suicide me pose problème dès lors qu'elles vont à l'encontre d'une liberté individuelle, et que la condamnation de l'acte ajoute une souffrance aux proches qui s'additionne à celle de la perte. Parce que s'il faut parler de violence, autant parler de toute la violence, la verbale, la symbolique avec, pas que la physique.
_________________
* * *
C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4