Soit dit en passant - car hélas, voilà que se déclenche un débat qui m'intéresse au plus haut point mais pour lequel je manque de temps - la solution d'Anastasie mérite que l'on s'y attarde plus qu'on la condamne, au même titre que celle de GM9 mérite un examen plus approfondi et critique. Je trouve l'opposition facile entre une prise de conscience collective et pacifique et la violence arbitraire et autoritaire des armes ; trop facile à dire vrai. D'un côté les bons, respectueux de l'homme, des libertés, de la vie de chacun, et de l'autre les mauvais, armes au poing, prompt à verser le sang, à troquer une oppression contre une autre ? Je résume, caricature peut-être, mais j'ai comme l'impression que l'on n'en est pas loin. La révolution armée assume une violence, une domination, une forme d'autorité active, du bouleversement. La solution de GM9 est d'apparence plus lisse, et c'est bien ce qui me dérange. Elle emprunte une logique commune aux formes diverses de totalitarisme, ou tentatives de totalitarisme - voyons large - qui m'inquiète grandement. Quand je lis "C'est quand tout le monde est ensemble, lié vers un objectif commun, qu'on peut arriver à quelque chose.", je trouve ça bien plus malsain encore que la perspective de faire couler du sang dans une lutte armée, et je m'en inquiète bien plus que lorsque je lis des propos sur les possibilités d'une révolution armée. Sans doute parce que j'ai dans l'idée qu'il existe des formes d'oppression plus subtiles, des violences moins évidentes, que celles des armes.
C'est très juste. D'ailleurs le capitalisme fait parti de ces doctrines, à l'heure actuelle 99% de la population laisse vivre le capitalisme parce qu'ils pensent que c'est la seule solution, que les alternatives sont bien pires. On est bien dans un système dans lequel le peuple avance vers un objectif commun, même s'il est en désaccord sur beaucoup de choses à l'intérieur de ce système.