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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Lun 26 Fév 2018 15:16 
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Ses mensonges semblèrent assez convainquant pour qu'ils puissent être gobés par le dirigeant des Patriarches du campement d'Izurith, toutefois, par intermittence, Eïlemyr fronça légèrement les sourcils, ce n'était guère prononcé mais il ne semblait guère ravi de certaines de ses réponses. Aeglos nota juste les mimiques que le vieux sindel faisait, sans interrompre toutefois ses explications. Lorsque ses derniers mots finirent par mourir et que le silence reprit son cours, le chef des patriarches garda encore quelques secondes le silence. Un silence qui s'annonçait interminable pour le mage sindel, légèrement anxieux quant à l'état de sa jeune protégée qui le haïrait pour le restant de ses jours, mais ne pouvant cependant le montrer devant le patriarche qui avait sans nul doute toutes les raisons du monde pour maudire la famille Mylaëna.

Lorsque celui-ci ouvrit la bouche, il confirma la pensée d'Aeglos comme quoi la confiance se méritait et qu'il s'agissait d'une longue construction mêlée à de nombreuses épreuves et rituels d'initiation sans doute. La suite ne s'annonçait guère plus réjouissante même si Eïlemyr lui expliqua qu'il répugnait à tuer un mâle. Ce statut pouvait le protéger pour un court moment, jusqu'à ce qu'il trouve le fin mot de cette histoire et cette femme qui lui avait conseillée de trahir les Kerrela pour rejoindre les Patriarches.

Songeur, il lui proposa un marché qui semblait acceptable: lui révéler tout ce qu'il savait sur l'immortalité de la Matriarche Suprême, une information de première chose, tout du moins si ses espions n'avaient pas eu également cette information. Si tel était le cas, il ne s'agissait que d'un moyen de tester sa loyauté. A ce moment précis, il ne pouvait émettre que des hypothèses. Pensif, il vit vite qu'il s'agissait de là de sa seule porte d'entrée dans le domaine du chef des patriarches et de ses suivants. A présent qu'Aënalia se trouvait dans la gueule du loup, il devait s'assurer de son intégrité physique et mentale et de trouver un moyen de la faire sortir d'ici avant qu'elle ne soit plus d'une quelconque utilité pour les patriarches. Chaque chose en son temps, songea-t-il.

Soutenant le regard d'Eïlemyr, il lui révéla tout ce qu'il savait que la Matriarche Suprême.

- De ce que j'ai pu entendre, lors de la révolte des esclaves, elle s'est enfuie, blessée. En principe ce qui saigne peut être tué, mais ce n'est pas sûr pour autant. Elle avait l'air plutôt effrayée selon les dires de la matriarche, peut-être que son immortalité lui a été enlevée par la déesse elle-même ou peut-être n'était-ce qu'un mythe pour maintenir l'ordre dans le campement. Quoiqu'il en soit nous aurons besoin de la famille Mylaëna pour accéder à la Matriarche Suprême.

Avant de se laisser guider, il lui posa une dernière question pas si anodine que cela par ailleurs.

- Avant que nous y allions, j'aimerai vous poser une question d'ordre théorique si vous me le permettez.

Il lui laissa le temps de lui permettre ou non avant d'enchaîner.

- Si un jour nous trouvons d'autres sindeldi dans un autre monde, ayant des us et coutumes différentes que nous comme l'égalité entre les hommes et les femmes par exemple, ces dernières n'ayant jamais tenté d'asservir les mâles comme nos matriarches, les accepteriez-vous ou les rejeteriez-vous ? L'idée que nous puissions trouver d'autres survivants d'Eden m'a toujours intéressé pour être certaine, je me demandais si vous aviez une opinion quant à cette hypothèse.

Il craignait qu'Eïlemyr soit du genre terre à terre, cependant il pouvait toujours voir s'il était capable d'être plus ouvert que ce qu'il paraissait être.

(644 mots)

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Mar 27 Fév 2018 11:09 
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Le cœur s’allume. Une lueur pourpre s’en dégage tandis qu’une douce chaleur parcoure mon corps immobile. Une chaleur qui me rappelle un retour à la vie. Le souffle qui revient quand on est au bord de l’étouffement ou le regain d’énergie quand on s’apprête à s’effondrer d’épuisement. Je sens le lien se créer entre elle et moi. Puis je ressens une douleur bien connu. Celle d’une lame traversant ma chair, celle de la vie qui s’écoule. J’avais compris, je savais que je ressentais ce que Kara avait ressenti mais est-ce qu’elle ressentait ce que moi j’avais pu ressentir tout au long de ma vie de Shaakt mâle ? Les tortures, la fuite, le froid, la faim, l’épuisement, la terreur, la douleur. J’espérais étrangement que non. L’instant d’après la douleur disparait et je sens mon esprit vaciller alors qu’un sentiment de bien-être m’envahit et que je sentais le corps de Kara revenir à la vie. Mon esprit redevient clair et je remarque alors qu’elle s’était glissée entre mes bras. Haletante, fiévreuse mais hors de danger.
Fatigué et aussi soulagé d’avoir réussi à la sauver je ne perds pas de temps. Je trouve la force nécessaire pour nous relever tous les deux et la poser dans son lit. Elle avait besoin de repos et moi j’avais besoin de réponse. Tant que le manoir ne serait pas sécurisé je ne quitterais pas cette pièce. Je me dirige tout de même vers la sortie de la chambre et m’immobilise devant la porte, guettant le couloir, armé, prêt à tirer. Je hurle après un instant de toutes mes forces pour m’assurer que tout le manoir entende.

" Assurez-vous que le manoir soit sûre et ramenez moi les victimes patriarches et les prisonniers ! "

Nous avions subis un coup dur mais il existait, je pense, un moyen d’en tirer profit.

((300 mots))

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Mar 6 Mar 2018 03:44 
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Campement elfique – Manoir Kerrela (Arkalan)


    Aux ordres d'Arkalan, quelques sons se firent entendre depuis l'étage inférieur. Après quelques minutes, finalement, les premiers arrivèrent jusqu'à la chambre de sa désormais protégée. Mais le manoir avait beau être plein de personnes puissantes, seuls trois cadavres lui furent apportés, dont deux par Kraël. Lorsqu'elle aperçut sa mère, elle laissa tomber ses proies sur le sol et accourut jusqu'au lit, avant de pousser un soupir de soulagement. Elle regarda cependant avec attention le trou béant dans sa robe, notant la cicatrice étonnamment propre de son abdomen. Elle ne fit cependant aucun commentaire et se redressa pour rejoindre Ethëne, qui l'avait suivi jusque là, visiblement choquée mais sauve.

    Bientôt les rejoignirent tous les autres membres des fidèles de Sithi, ainsi que quelques servantes et guerrière Kerrela, portant avec eux un seul prisonnier vivant, mais inconscient. C'était un shaakt adulte mais plutôt jeune. Après un long silence, Amënilia se décida à prendre la parole.

    « Quelques servantes Kerrela sont mortes des mains des Patriarches, visiblement Kara s'est retrouvée blessée... Mais en dehors de la disparition évidente de la fille Mylaëna, nous n'avons que peu de perte à déplorer. Force est de constater que c'était là leur cible principale, le reste ne faisant qu'office de diversion. Ce qui signifie qu'Eïlemyr savait où la trouver. »

    Cette déclaration créa un nouveau silence ; les implications étaient graves, et visiblement personne ne savait que dire. Kraël serrait le poing, ostensiblement énervée.


Campement elfique


    Eïlemyr écouta les explications d'Aeglos avec attention avant de hocher la tête.

    « Très bien, tu es le bienvenu dans ma demeure pour le moment. J'espère qu'un jour nous pourrons confier notre vie l'un à l'autre, comme je confierais ma vie à chacun des membres des Patriarches. »

    Sa remarque était solennelle, mais semblait cependant sincère. Il fronça toutefois les sourcils lors de la question si singulière de son interlocuteur. Après un certain temps, il y répondit, de manière quelque peu circonspecte cependant.

    « Eh bien, les femmes n'ont rien à faire en politique, et il faudrait que nos frères d'un autre monde en aient conscience et l'acceptent. Mais elles seraient néanmoins les bienvenues parmi nous : nous respectons les femmes, elles donnent la vie, si précieuse. »

    Ces paroles prononcées, il se tourna vers les autres, prêts à partir.

    « Hâtons-nous, mes frères, nous panserons ces blessures plus efficacement chez nous. »

    Puis il prit les devants, sortant du bâtiment.

    Ils crapahutèrent ainsi quelques longues minutes à travers la basse-ville, passant par des recoins plus sombres encore que ce qu'avait pu observer Aeglos, esquivant la vie. Le sindel portant Aënalia l'avait emmitouflée dans un linge, de sorte qu'elle ne soit pas directement visible par un passant, mais la forme sur son épaule restait plus que suspicieuse. Sans compter qu'ils étaient cinq elfes gris parmi les noirs, dont une figure vraisemblablement célèbre. Mais l'aventurier pouvait sentir qu'ils montaient, arpentant très régulièrement des pentes ascendantes dans cette immense caverne naturelle. Jusqu'à ce que, finalement, un rai de la clarté de la lune ne les guide au détour d'une paroi de pierre. Quelques pas plus tard, ils se retrouvaient dans la partie haute du campement elfique : la ville des sindeldi, à l'air libre.

    Les bâtiments étaient proches du style architectural de ceux d'en bas : simples, surtout en pierre, plus usuels qu'esthétiques et agencés de manière parfois très étrange, à cause du terrain. Car en effet ils se trouvaient dans une crevasse naturelle, entourés par une chaîne de petites montagnes, plus semblables à des collines à vrai dire, mais toutefois assez hautes pour que leur ascension soit longue et pénible. C'était la nuit dans la ville haute et les rues étaient désertes. Cependant, encore une fois, Eïlemyr leur fit prendre des rues étroites, visiblement peu fréquentées, passant parfois même pas de petites cavernes qui semblaient servir de corridor, dans la périphérie de la ville de fortune. Devant eux, peu à peu, les maisons devenaient de plus en plus entretenues cependant, et de plus en plus décorées. Les quartiers s'enrichissaient à mesure qu'ils s'éloignaient de la jonction entre la ville haute et la ville basse, jusqu'à arriver à un quartier qui, compte tenu de la situation des elfes, commencer à frôler l'indécence en matière de luxe, bien qu'il n'arrivait pas à la cheville des plus beaux lieux de Tahelta.

    C'est là qu'ils s'arrêtèrent finalement, dans un grand manoir au cœur de ces lieux. Eïlemyr, toujours devant, poussa les lourdes portes de bois du bâtiment et fit signe à tous de rentrer, non sans un mot à Aeglos.

    « Bienvenue chez moi, mon nouvel ami. »

    L'intérieur était plutôt luxueux également, et presque lumineux compte tenu de l'heure avancée. Mais il ne ressemblait pas tant à un intérieur sindel. Si ce n'était quelques dorures ou courbes, il semblait plus proche du style architectural humain.

    « Amenez la Mylaëna dans une chambre et allez chercher une guérisseuse. Et Aëlene, escorte Messire Aeglos jusqu'à une chambre avec de quoi se changer et se nourrir. »

    Puis, sur ces mots, il disparut presque aussitôt au détour d'un couloir, alors qu'une jeune sindel s'approchait du Yuiménien. Elle semblait très jeune, à peine adulte, mais était très richement vêtue, trop pour une servante.

    « Suivez-moi, je vous prie, » demanda-t-elle.

    Puis elle le conduit à l'étage, jusqu'à une chambre au moins aussi luxueuse que celle que lui avait offerte la Matriarche Kerrela. Là, une servante lui apporta un bol de soupe au goût insipide et un morceau d'une viande un peu plus convenable avant de laisser Aeglos et la jeune Aëlene seuls.

    « Si vous avez besoin de quoique ce soit, je serai dans la chambre d'à côté, » offrit-elle. « Mais s'il vous plait, ne vous aventurez pas au delà de ma chambre et ne fuyez pas. »

    Son ton était calme mais on pouvait lire une petite inquiétude dans son regard. Puis, sans un mot, elle disparut, laissant Aeglos seul pour la nuit avec quelques vêtements propres, un baquet d'eau et un repas chaud.

[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (ordres) ;
Aeglos : 0,5 (introspection) ; 0,5 (question) ; 0,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Dim 11 Mar 2018 16:07 
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En entendant des pas dans l'escalier, je me retire du cadre de la porte pour aller m'asseoir dans un coin de la pièce, sur une chaise, mon épée sur mes genoux.

J'attends, j'observe ceux qui répondent à mon appel. Ceux qui ont survécu à l'assaut. Kraël évidemment, charriant avec elle deux cadavres. En apercevant sa mère sur le lit, elle lâche ce qu'elle traîne pour s'y précipiter. Elle pousse ensuite un soupir de soulagement. Je reste attentif, elle a sans aucun doute remarqué le trou dans sa robe mais elle ne fait aucun commentaire. Est-ce qu'elle avait compris ce qui s'était passé ? Est-ce qu'elle savait ce qu'était le champion que j'étais devenu, le lien qui s'était créé entre moi et sa mère ? Elle se contente de se redresser et de rejoindre Ethene qui avait aussi rejoint la chambre. Choquée mais sauve.

Rapidement, les amis de la tavernière nous rejoignent, suivis de servantes et guerrières du manoir qui rapportent un troisième cadavre et un prisonnier inconscient. Un jeune Shaakt. Après un silence pesant, Amënilia prend la parole et fait un compte rendu des pertes.

J'écoute sans rien dire, observant les personnes présentes l'air grave. Il y a peu de pertes à déplorer, quelques servantes. Heureusement, j'ai réussi à sauver Kerrela, nous évitant le pire mais la disparition de la fille Mylaëna est un coup dur. Elle conclut en disant qu'une attaque aussi précise signifie qu'Eïlemyr savait où la trouver. C'était évident et cela plonge la pièce dans un autre silence que je brise cette fois.

"C'était le Sindel, c'était une taupe. Il est parti avec les Patriarches."

Je me lève ensuite, rangeant mon arme à ma ceinture avant de m'adresser aux guerrières portant le prisonnier.

"Trouvez une pièce où mettre le prisonnier. Attachez-le à une chaise. Assurez-vous qu'il ne s'échappe pas, je ne le pardonnerais pas. Mettez y aussi les cadavres de ses compagnons. Je m'occuperais de ça plus tard."

Je prenais les commandes, je le fais clairement comprendre. Nous avions pris un gros coup à l'estomac mais je savais comment nous en remettre. J'avais un plan. Un plan qui permettrait de gagner le temps nécessaire, d'éviter une guerre contre les humains et de faire un pas de plus vers une paix durable.

Je m'adresse ensuite à d'autres guerrières du clan.

"Renforcez la sécurité du manoir, nous ne pouvons pas nous permettre de subir une autre attaque et une autre défaite. Nous sommes sur une fine couche de glace."

Puis aux servantes.

"Réparez les fenêtres brisés, occupez-vous des blessés. J'ignore si sortir du manoir est sûr pour l'instant alors soyez prudents."

Je souhaitais aussi vider la pièce. Aeglos était un traitre mais il n'était peut-être pas le seul. Je ne prends pas de pincettes pour les personnes restantes.

"J'aimerais rester seul avec Kraël et sa mère. Nous avons failli la perdre et j'aimerais savoir comment une telle attaque a pu se passer sur un lieu tenu secret."

J’attends ensuite que la chambre se vide, m’approchant du lit et de la matriarche endormie, observant encore la blessure sur son ventre. Peut-être que Kraël aurait envie de briser le silence.

((510 mots))

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Mar 13 Mar 2018 08:05 
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Campement elfique – Manoir Kerrela (Arkalan)


    Tous écoutèrent les paroles d'Arkalan avec attention. En l'absence de Kara, il s'était comme imposé comme le porte-parole des Kerrela, hôtes et donc maîtres des lieux, ce qui ne semblait pas déranger outre mesure Kraël. Aux premières suppositions d'Arkalan, cependant, Ethëne s'interposa, douteuse.

    « Je ne vois pas comment il pourrait être une taupe des Patriarches, il n'a croisé personne d'autre qu'Aënalia et moi avant d'entrer en ville, puis nous ne l'avons pas quitté des yeux. Et il avait trop de connaissance sur ton monde pour ne pas avoir réellement été sur Yuimen, il me semble. »

    Quant aux ordres concernant le prisonnier, tous se regardèrent, incertains de la marche à suivre. La position d'Arkalan en tant que chef semblait créer des incompréhensions. Mais ils se trouvaient dans le manoir des Kerrela, aussi un simple mot de Kraël fit se mettre au travail les quelques gardes présentes.

    « Tant que ma mère ne sera pas en état de commander, ou dans les environs immédiats, suivez les ordres d'Arkalan, » ordonna la fille de la Matriarche.

    Alors le prisonnier fut emmené comme le demandait le Yuiménien. Puis ses autres ordres furent exécutés, le reste des gardes s'en allant sécuriser les lieux tandis que les servantes partaient s'affairer à la réparation des fenêtres.

    Au dernières paroles d'Arkalan, cependant, c'est Amënilia qui répondit.

    « Soit, je comprends, Messire. Mais si nous sommes les invités des Kerrela, tâchez de ne pas oublier que nous sommes également vos alliés et non vos suivants. Je vous laisserai converser avec mère et fille en toute quiétude, mais cette alliance ne vaudra rien si vous ne nous faites pas confiance avec les conclusions de cet entretien. »

    Son ton était calme, sans animosité, mais ne cachait pas un certain ultimatum. Sur ces paroles, cependant, elle tourna les talons pour quitter la pièce, bientôt suivis par toutes les personnes de son clan hétéroclite de fidèles de Sithi. Kraël alla fermer la porte elle-même avant de se tourner vers Arkalan, attendant visiblement quelque chose.


[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (ordres) ; 0,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Ven 16 Mar 2018 23:46 
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Les lèvres d'Eilëmyr se descellèrent pour annoncer sa sentence. Il lui faisait confiance, du moins pour l'instant. Ses propres bien que sincères et à l'apparence aimables n'en faisaient pas moins peser au-dessus de sa tête une lourde lame de Damoclès qui mettra fin à sa vie s'il s'opposait directement au chef des Patriarches, ce groupuscule extrémiste aux idées bien arrêtées. Cette analyse se confirma lorsqu'il prit la peine de répondre à sa fameuse hypothèse, non sans froncer franchement ses sourcils, signe que la simple idée d'une femme au pouvoir lui était insupportable. En bon mâle, il les reléguait au vulgaire rang de pondeuse, ce qui ne tarda pas à faire légèrement frémir sa lèvre supérieure, signe d'un furtif mépris à peine perceptible.

Le patriarche rompit le contact visuel pour se tourner vers ses camarades et les presser de se hâter. Sa hâte fut-elle qu'il en oublia de lui bander les yeux, une précaution bien inutile de toute manière aux vues des nombreuses ruelles étroites et sinueuses qu'ils empruntaient. De ses yeux, il suivit le corps inerte d'Aënalia, le cœur lourd lorsqu'il vit qu'un des patriarches l'avait emmitouflée dans un linge. La précaution était peu utile vu que la présence de cinq sindeldi était déjà suffisamment louche dans les bas quartiers. Ils quittèrent d'ailleurs les bas quartiers. Aeglos le sentait aux vues de l'inclinaison soudaine du sol. Ils se dirigeaient vers l'extérieur, ils allaient atteindre le campement des sindeldi. Alors qu'ils remontaient, la lune, haute, projeta leur ombre contre les habitations tout en pierre vulgairement taillée et à flanc de montagne. De là haut leur Mère les observait, le mage en était sûr, et la vue du campement devait lui paraître immonde.

Petit à petit et non sans effort, le mage et ses nouveaux alliés passaient devant des masures plus richement décorées et mieux entretenues, délimitant encore plus la partie riche de la partie pauvre du campement d'Izurith. Sans doute tout être aurait pu s'émerveiller d'un tel décor, toutefois Aeglos avait assidument fréquenté le palais de Tahelta, un lieu d'une majesté inégalée. Courtisan, il avait réussi à participer à certaines réceptions bas de gamme organisées en ce lieu. Soudainement, ils s'arrêtèrent devant un grand manoir muni de lourdes portes en bois. Non sans grandiloquence, Eïlemyr lui annonça la bienvenue dans son domaine, allant même jusqu'à l'appeler son "nouvel ami". Il s'agissait là d'un titre exagéré, parfaitement conscient qu'il doutait encore de sa fidélité.

A cela, le mage sindel inclina respectueusement la tête pour le remercier, ne pipant mot cependant.

L'intérieur respirait le luxe marqué par la possibilité de s'éclairer compte tenu de l'heure, mais mis à part quelques dorures, rien n'indiquait qu'il s'agissait là d'un authentique manoir sindel. Il se garda bien évidemment de faire part de ses pensées à son hôte. Celui-ci ne tarda pas à donner ses ordres à ses sbires, faisant mention d'une guérisseuse pour Aënalia, tandis qu'il demanda à une certaine Aëlene de l'escorter jusqu'à une chambre avant de ne disparaître au détour d'un couloir.

Ses yeux bleutés détaillèrent un instant la jeune sindel à peine adulte, Elle était trop richement vêtue pour servir en tant que servante. Pourrait-elle être la fille d'Eïlemyr ? Ce n'était pas inenvisageable. Froidement, elle lui annonça de la suivre à l'étage jusqu'à sa chambre avant de laisser une servante lui apporter un bol de soupe et un morceau de viande, loin des mets délicats et raffinés de la cour de Tahelta.

Elle lui rappela qu'il ne devait pas s'aventurer au-delà de sa chambre ni ne devait fuir. Les ordres avaient été clairs apparemment. Il avait quitté une prison dorée pour une autre prison dorée. Apercevant la lueur d'inquiétude dans son regard, il s'approcha d'elle et la rassura :

- J'ai assez fui de mes responsabilités envers mon peuple, ce n'est plus aujourd'hui que je vais fuir, je reste à la disposition d'Eïlemyr. Dormez en paix.

Elle quitta la pièce sans un mot, le laissant à une solitude bien méritée. Lavé et avalant un peu de la nourriture proposée, bien que difficilement, il se laissa glisser vers une profonde méditation. Eïlemyr ne lui rappelait que trop Maërel'tar Niaëvë, le traitre et manipulateur Ithilauster. Il n'avait jamais rencontré ce dernier en personne, mais simplement prononcer son nom faisait trembler la noblesse de Tahelta et conduisait à l'exil dans son cas. Il frissonna en se rappelant petit à petit cette sensation d'une ombre menaçante dans ledit palais. Eïlemyr lui ressemblait, mais paradoxalement tout l'opposait à lui. Celui-ci avait sans nul doute des faiblesses et il allait les trouver et les exploiter pour sauver son peuple sur Izurith.

(822 mots)

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Jeu 22 Mar 2018 11:33 
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Ethëne émet des doutes par rapport au fait qu’Aeglos soit une taupe. Le fait qu’il n’ait rencontré qu’elle et Aënalia, qu’elles ne l’ont pas quitté des yeux et qu’il en connaisse trop peu sur Izurith pour ne pas venir de Yuimen sont pour elle des arguments suffisant pour le disculper. Mais si c’était un menteur. Il n’est pas venu ici avec Tanaeth, Kay et Irina. Est-il seulement passé par le portail des Kobayashis ? Les Patriarches possédaient peut être la même technologie. Oui mais… Je cesse mes réflexions, passant une main lasse sur mon visage tandis que Kraël ordonne aux autres de suivre mes ordres. Amënilia avant de sortir me rappelle sans animosité qu’elle et les siens étaient des alliés pas des suivants et que je devais lui faire confiance si on voulait atteindre notre but.
Je n’en pense pas moins et je lui réponds d’un ton calme à mon tour avant qu’elle ne quitte la pièce.

" Je suis d’accord avec vous c’est pour ça que j’aimerais que vous ne vous éloigniez pas trop pour qu’on puisse ensuite mettre en place la suite des opérations. Mais la discussion qui va suivre est plus une histoire… de famille je dirais. Je ne compte pas vous mettre de côté, rassurez-vous. "

Une fois seule avec Kerrella et sa fille, je prends la parole. De toute manière, elle ne semble pas décider à dire quelque chose.

"Qu'est-ce que le champion de la passion mortelle ?"

Elle se contente d’hausser les épaules en répondant simplement que c’était visiblement moi et qu’il n’y avait pas grand-chose à en dire. Je fronce les sourcils, ennuyé par une réponse si simpliste alors que ce qui venait de se passer était tout à fait inhabituel.

"C'est tout ? Elle était à deux doigts de la mort. Je trouve une pierre en forme de cœur qui lui sauve la vie et qui me lie à elle et tu n'as rien à me dire dessus ?"

Elle me répond que si j’ai touché le cœur, j’en sais autant qu’elle. Je suis lié à sa mère par la vie et la mort. Est-ce que ça signifiait également que si l’un de nous trépasse l’autre suivrait ? Me maintenir en vie était déjà une tâche pénible. Voilà que maintenant je devais en surveiller deux. Elle ajoute que je suis maintenant son champion et protecteur et que c’est à peu près tout ce qu’elle sait. Je soupire, observe Kara, soupire à nouveau. Mon regard est attiré par la déchirure dans sa robe, par la peau de son ventre, j’ai envie de tendre la main pour caresser ce qu’il reste de la cicatrice. Par fascination évidemment, pas par désir. Il me revient en tête la proposition qu’elle m’a faite cette nuit.

"Elle m'a demandé de l'épouser et de lui faire un enfant avant que l'assaut ne commence. Rien à dire non plus ?"

Elle hausse un sourcil, moqueuse, elle me félicite et me demande ce que je veux qu’elle me dise sur la sexualité de sa mère. A nouveau, je soupire. Discuter avec elle était une mauvaise idée en plus d’être une perte de temps.

"Ce n'est pas seulement sexuelle, c'était une question d'image. Elle voulait que je représente une personnalité inspirante pour ta famille. Pourquoi ne voit-elle pas ça en toi ?"


Nouveau haussement d’épaule en prétendant qu’elle cherchait sans doute une figure masculine forte pour rassembler du monde et que j’étais le candidat idéal. Je claque de la langue me retenant de lui répondre qu’il est clair que ça ne pouvait pas être elle avec une telle nonchalance. Je comprends qu’il ne sert à rien d’insister et change de sujet espérant avoir autres choses que quelques mots et des haussements d’épaules en guise de réponse.

"Tu penses qu'il y a d'autres taupes parmi nous ?"

Enfin, elle semble prendre le temps de réfléchir avant d’aller dans le sens d’Ethëne Elle pense qu’Aeglos à juste choisi le camp qui lui semblait avoir le plus de chance d’être victorieux et qu’il y a sans doute au sein du manoir un espion des Patriarches. Je hoche la tête, l’air sombre

"Il faut le découvrir. Je doute que notre prisonnier sache qui sait mais on ne sait jamais. En attendant, il faut restreindre le nombre de personnes aux commandes. J'ai pensé à toi, moi et Amëlina. "

Elle me répond que c’est plus sage et que je peux également faire confiance à Ethëne. Je n’en doutais pas mais en parler à Amëlina me semblait plus cohérent, hiérarchiquement.

"Tu peux te charger de la sécurité du manoir les prochains temps ? Il faut éviter une autre attaque surprise."

Elle accepte et j’hoche la tête, nous n’avons rien d’autre à ajouter pour le moment et je conclue.

"Allons chercher Amelina. Il est temps de mettre en place les représailles."

((800 mots))

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Mer 28 Mar 2018 02:07 
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Campement elfique – Manoir Kerrela (Arkalan)


    Kraël hocha la tête et fit signe à Arkalan d'attendre là pendant qu'elle allait chercher Amënilia. Elle disparut par la porte, et pendant ce temps, le shaakt put sentir Kara se mouvoir quelque peu sur le lit. Elle ouvrit péniblement les yeux et observa le yuiménien avec attention, quoique son visage, fermé par l'épuisement, était indéchiffrable. Puis un sourire infime apparut sur son visage alors qu'elle refermait les yeux. Kraël et Amënilia arrivèrent alors dans la pièce.

    « Alors, » s'exprima la sindel, « avez-vous décidé de me faire part de vos conclusions ? »


Campement elfique - Résidence d'Eïlemyr


    Le reste de la nuit fut calme pour Aeglos, bien que courte. En effet, la même jeune sindel qui l'avait escorté jusqu'à sa chambre vint le tirer de sa méditation alors que les premières lueurs du soleil ne semblaient être qu'une vague promesse dans le ciel. Heureusement, sa nature d'elfe lui permettait de ne pas souffrir de la fatigue malgré la courte nuit.

    « Bonjour, Messire, » fit-elle avec douceur pour l'éveiller et attirer son attention.

    Elle attendit alors poliment qu'il revienne à ses sens et se tourne vers elle pour continuer.

    « Mon père voudrait s'entretenir avec vous à propos de Mylaëna, suivez-moi s'il vous plaît. »

    Là encore, elle attendit patiemment qu'il soit prêt, sans le presser, avant de lui faire signe de la suivre et de sortir de la pièce. Elle lui fit traverser quelques corridors larges et légèrement plus éclairés que la veille au soir pour le conduire dans un grand salon, visiblement agencé de manière à recevoir tant des petits comités que des grandes réceptions. Là l'attendait Eïlemyr, seul, assis sur un large fauteuil devant une table basse luxueuse. Aëlene lui fit signe de s'asseoir avant de prendre place non loin de là, quelque peu guindée, sur un fauteuil très légèrement en retrait. Eïlemyr, lui, accueillit Aeglos avec un sourire franc avant de prendre la parole.

    « Comment s'est passée ta nuit, Aeglos ? » demanda-t-il. Puis, sans attendre la réponse, il continua, entrant dans le vif du sujet : « Je suis sûr que tu seras heureux d'apprendre que la fille Mylaëna est en bonne santé et que sa blessure sera bientôt de l'histoire ancienne ! Mais je suis curieux, j'aimerais avoir ton avis sur la question, tes suppositions. D'après toi, pourquoi a-t-on enlevé Aënalia ? »

    Il observait maintenant Aeglos avec un regard curieux, presque joueur, comme si sa question n'était qu'un jeu.

[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)
Aeglos : 0,5 (introspection) ; 0,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Lun 2 Avr 2018 15:33 
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Kraël m’indique d’attendre pendant qu’elle cherche Amënilia. Elle sort et je sens Kara bouger. Elle ouvre péniblement les yeux et m’observe tandis que je pose une main apaisante sur son poignet. Un mince sourire apparait sur son visage et je comprends le geste que je venais de faire. Malédiction ! J’étais ensorcelé ! Je retire ma main alors qu’elle clos à nouveau ses yeux. Sa fille accompagnée d’Amënilia débarquent dans la pièce. Gêné, je me lève du lit, me racle la gorge pour reprendre contenance. La sindel m’adresse la parole pour me demander si je me suis décidé à me faire part de nos conclusions. Je me dirige vers la porte pour m’assurer que personne n’écoute dans le couloir avant de la refermer.

Je me dirige ensuite à nouveau vers le centre de la pièce avant de reprendre la parole.

" Notre discussion portait juste sur ma condition de champion de la Passion Mortelle. J’ignore si vous savez quelque chose à ce sujet mais pour faire court je suis maintenant lié à Kara. Je tenais simplement à discuter de ça avec sa fille. Pour le reste, je considère que vous êtes une personne de confiance. Nous pensons que nous avons encore une taupe au sein du manoir et c’est pourquoi nous serons, nous trois, les seuls à partager des informations importantes. Dont celle que je vais vous confier qui sera notre plan. "

Je m’installe à nouveau sur le lit pour fixer mes interlocutrices.

" Nous allons nous allier avec le Clan de la Rose pour combattre les Patriarches. Je vais rendre visite à la mère d’Aenalia avec en guise de bonne foi les têtes coupés de Patriarche que nous avons ici. Je lui expliquerai qu’ils ont enlevé sa fille alors qu’elle cherchait une solution pour apporter une paix avec les humains. Un conflit aussi violent va nous permettre de gagner du temps et peut être même de convaincre le Clan de la Rose qu’une paix est possible après que le clan des Patriarches, le plus motivé pour rendre à l’état d’esclaves les humains, mordra la poussière. "

J’inspire avant d’expirer lentement et d’adresser la parole à la Sindel.

" J’ai juste besoin de savoir où me rendre et selon vous vers qui va se tourner la majorité des habitants de ces cavernes si une guerre civile éclate entre ces deux clans ? "

((400 mots))

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Lun 2 Avr 2018 22:12 
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Ses pensées dérivèrent au fil de sa méditation, parfois sombres en se rappelant de sa lutte contre les Ithilausters et les nombreux sindeldi morts par sa faute, parfois plus joyeux lorsqu'Aeglos se souvint de sa première rencontre avec son maître et son introduction auprès des Maenausters. Toutefois une douce main le ramena bien vite à la réalité, le sortant de sa torpeur bienfaisante sans geste brusque de sa part pour autant. Il ouvrit les yeux et fixa la jeune sindel qui l'avait accueilli plus tôt dans cette chambrée ou cette cellule aux barreaux dorés selon les points de vue divergents.

Le soleil ne s'était à peine levé, l'aube ne pointait nullement encore le bout de son nez alors qu'elle attendait que le mage revienne à lui. Il ne la fit guère patienter beaucoup plus, s'équipant de son bâton fétiche, signe de son appartenance à l'ordre des Maenauster, et de son épée encore inutilisée pour l'instant. Elle l'avertit rapidement de la raison de sa présence ici à une telle heure: son père souhaitait le voir et plus particulièrement cela concernait les Mylaëna et la dernière membre de la famille, Aënalia. Au moins avait-il deviné la parenté entre Eïlemyr et elle, néanmoins il ignorait la puissance de leurs liens affectifs, si tant est qu'il puisse y en avoir entre le chef des Patriarches peu propice à ce qu'une femme accède au pouvoir et sa fille qui, de par son sexe, ne faisait peut-être pas la fierté du paternel. Il s'agissait d'un élément intéressant à prendre en compte, mais pour l'instant trop soumis aux aléas pour l'inciter à agir dans le sens d'un rapprochement avec la fille.

Sans un mot, Aeglos la suivit à travers un dédale de corridors mieux éclairés qu'à la nuit tombée. Il restait aux aguets, mais aussi était extrêmement curieux du jeu que jouait Eïlemyr. Elle le conduisit dans un grand salon, richement décoré et sans nul doute servant de pièce centrale pour quelques grandes réceptions et manigances politiciennes. Le palais de Tahelta disposait de plusieurs salons de la sorte, en plus richement décorés évidemment, mais cela il évitait de le faire remarquer.

En conquérant, le patriarche l'attendait, assis sur un large fauteuil près d'une table basse d'une grande valeur. Sa fille, Aëlene, le pressa presque de s'asseoir pour prendre place près du patriarche, avant de se diriger à son tour vers un fauteuil plus en retrait, s'y asseyant en gardant la tête haute. Eîlemyr, quant à lui, lui ouvrit un large sourire difficile à déchiffrer. Etait-il simplement heureux de le voir ou se délectait-il de son inconfort grandissant ?

Il lui demanda sans ambage si sa nuit a été bonne, une question à la fois polie et lui signifiant le peu d'intérêt concernant son sommeil vu la rapidité qu'il eût à changer de sujet. Très vite, il dévoila ses cartes et embraya sur Aënalia lui assurant de sa bonne santé. La suite fut plus étrange, il lui demanda de faire part de ses suppositions quant à la raison de l'enlèvement d'Aënalia, tout en l'observant avec un regard vif et joueur.

Il le testait c'était assez évident et Aeglos allait devoir la jouer finement et politiquement s'ils voulaient tirer les vers du nez au chef des patriarches. Se redressant et adoptant une attitude noble qu'il a acquise à la cour de Tahelta, il entreprit de lui répondre.

- Tout d'abord, j'aimerai vous remercier de l'hospitalité qui m'est offerte et j'apprécie que votre fille veille sur ma personne, il s'agit d'un gage d'estime. Peu important qu'elle soit femme, elle est de votre sang et à ce titre mérite évidemment tous les privilèges de son statut.

Il inclina poliment la tête à l'intention d'Aëlene. Il embraya avec un franc sourire sur le sujet principal assez rapidement pour éviter qu'Eïlemyr ne se désintéresse de sa verve politicienne.

- Aënalia est une pièce maîtresse, je suis donc certain que sa bonne santé vous sied tout autant qu'à moi. Je crains n'exceller dans l'art des suppositions, toutefois il m'apparaît plausible de considérer que son enlèvement a pour objectif soit de faire chanter sa mère, celle-ci préférant cependant sacrifier sa propre fille plutôt que de se soumettre, soit de faire chanter son père, humain et pièce potentielle de surcroît pour réaliser vos desseins: à savoir infiltrer la cité d'Izurith.

Décidant de retourner la situation à son avantage, il le renvoya face à son propre jeu.

- Dîtes-moi Eïlemyr, vous qui semblez exceller dans le jeu des devinettes, pouvez-vous deviner la raison de ma présence à vos côtés ?

Il s'installa plus confortablement dans son siège, un léger sourire ornant ses lèvres, faisant rouler son bâton machinalement dans sa paume de main.

(824 mots)

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Mar 17 Avr 2018 07:15 
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Campement elfique - Résidence d'Eïlemyr (Aeglos)


    Eïlemyr écouta Aeglos lui répondre sans le couper, lui prêtant une attention respectueuse mais sincère. Quand il eut terminé, cependant, le chef des Patriarches secoua une main, quelque peu dépité.

    « Ô que tes mots sonnent doux à mes oreilles, mon ami, malheureusement ils ne sont que le fruits d'une naïveté qui pourrait bien nous coûter à tous notre survie. Les femmes ont prouvées au cours de ces siècles qu'elles n'étaient pas plus capables de s'occuper de politique que quelques enfants impulsifs. »

    Il se tourna vers sa fille et haussa les épaules avec fatalisme.

    « Loin de moi l'idée de prétendre qu'elles ne sont pas capables d'intelligence ou d'adresse, je défierais presque n'importe quel mâle de se montrer plus pertinent dans ses analyses que ma fille. Mais les femelles sont prisonnières de leurs émotions quand vient le temps de prendre des décisions. C'est pour cela qu'il est de notre responsabilité de leur reprendre le fardeau du pouvoir. »

    Sa fille avait hoché la tête plusieurs fois avec soumission à ses paroles, semblant regarder dans le vague, incapable de fixer aucun des deux mâles présents.

    Considérant certainement le sujet comme clos, Eïlemyr rebondit sur les shaakts, reprenant une nouvelle fois Aeglos.

    « Hélas les shaakts sont nos amis pour de bonnes raisons. Je reconnais que leur peuple n'a pas été le plus éclairé de notre histoire commune, mais c'est aux Matriarches qui ont perverti notre système que nous devons ces décisions douteuses. Vous verrez qu'une fois libre, les hommes shaakts sont de fières personnes qui méritent tout notre respect. Nos ennemis sont ceux gardant leur allégeance à cette dirigeante fantoche qu'est Kara Kerrela uniquement, car ils ne se sont pas libérés des chaînes de la servitude. Mais leur temps viendra, et vous verrez. »

    Le sujet traité, il prit une posture et un ton plus anodins pour enchainer sur la suite de sa réponse. C'était à propos de la façon de parler d'Aeglos. Un détail qui n'avait pas échappé à Eïlemyr.

    « Pourquoi, par Zarha'Eïla, appelez-vous donc la Matriarche Suprême une "Reine" ? »

    La question semblait innocente, mais le Yuiménien avait pu voir la finesse du Patriarche à l'oeuvre seulement quelques minutes auparavant.

[Aeglos : 1 (introspection) ; 0,5 (conseils) ; 0,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Dim 29 Avr 2018 10:50 
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Les avis sont contre moi. Je m’y attendais. J’ai moi-même émis des doutes contre ce plan imprudent. Mais en réfléchissants aux derniers évènements et en imaginant les conséquences d’autres éventualités. Faire alliance avec le Clan de La Rose est ce qui me paraît le plus judicieux. Pour elles, s’allier avec eux ne ferait que retarder notre chute. Moi, j’étais certains du contraire.

Amënilia réfléchit un instant avant de répondre que l’opinion pencherait plutôt en faveur des Patriarches. Cela me fait grimacer, c’était vraiment une mauvaise nouvelle. Je me lève et commence à faire les cents pas en réfléchissant à voix haute.

" Il faut changer ça. Inspirer le peuple. Trouver une raison pour eux de ne suivre ni les Patriarches ni le Clan de la Rose mais nous. Nous. L’espoir d’un monde en paix. "

J’inspire. J’expire.

" Je suis certain de pouvoir convaincre Mylaëna de pencher vers une paix avec les humains. Ce qu’il nous faut c’est d’autres alliés. De l’intérieur de ces cavernes et au dehors. "

Je passe une main sur mon visage. Je sentais mon esprit bouillir. Je devais souffler, me concentrer, reprendre dans l’ordre. J’inspire, j’expire. Contrôle mon souffle avant de me tourner vers les deux elfes.

" Je reprends. Je vais discuter avec la matriarche du Clan de la Rose. Avec les informations que j’ai sur sa fille elle devrait m’écouter. Je lui apporterais aussi les têtes de Patriarches en notre possession. Je devrais réussir à la convaincre de s’allier avec nous pour nous débarrasser d’eux et reprendre sa fille en vie. En attendant, vous, vous préparerez pour les hostilités. Rassemblez ceux qui peuvent l’être et faite circuler la rumeur… "

Je jette un œil vers Kerrela. Elle qui voulait trouver un mâle pouvant inspirer la foule.

" La rumeur qu’un Shaakt venant d’un autre monde. Un monde vert de forêts et de prairies et bleu d’océans et de rivières. Qu’il est venu apporter la paix sur Izurith. Qu’il se nomme Arkalan, que les Patriarches ont tentés de lui nuire et qu’ils ont échoué. "

Je me tourne ensuite plus particulièrement vers Amenilia.

"J’aimerais qu’Ethene me rende un service. Elle doit se rendre à Izurith, et demander à parler aux Kobayashis. A Ai, Yumiko ou Hina pour être plus précis. Si elle précise qu’elle vient à la demande d’Heckell, il ne lui arrivera rien. Elle devra leur faire part de ce qui s’est passé ici et de ce qui est arrivé à Aenalia. C’est très important. Elle devra ensuite lui dire ce que nous comptons faire ici. Elle peut partir avec quelqu’un d’autre pour que ce soit plus sûr mais elle ne doit pas l’ébruiter. Il faut rester discret, surtout avec une taupe dans le manoir. Je suis certains qu’elle nous apporterons de l’aide. "

Je croise les bras et conclue avec une assurance qui m’étonne.

" Si nous arrivons à nous unir contre un ennemi commun qui veut la soumission des humains et des femelles et à le vaincre. Nous pourrons ensuite nous concentrer ensemble sur une paix possible avec les humains. "

((510 mots))

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Mar 8 Mai 2018 05:43 
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    Kraël baissa légèrement la tête en fermant les yeux avant de répondre.

    « Tu es l'autorité ici, c'est toi qui décide. »

    Amënilia, elle, sembla réfléchir quelques temps avant de finalement soupirer.

    « C'est très risqué, mais c'est le meilleur plan que l'on ait pour le moment. Je vais en parler à Ethëne et son frère. »
    « Une servante de confiance les accompagnera, il y a un sentier qui mène en bas de la montagne et ils auront besoin de vivres. »

    La sindel hocha la tête avant de quitter la pièce.

    Kara choisit ce moment pour refaire surface, se redressant légèrement dans son lit.

    « C'est un plan risqué, » articula d'une voix faible. « Il peut fonctionner, mais tu dois être prêt à trahir. A tuer la Matriarche Suprême et Mylaëna quand le moment sera venu. Elles sont trop gangrénées par le pouvoir, jamais elles n'accepteront durablement une paix qui les relèguerait au second plan. »

    Elle ferma les yeux quelques instants avant de reprendre, le souffle plus faible encore.

    « Mais tu dois être un héros. Si tu les tues, nul ne doit savoir que tu es le responsable, ou tout aura été vain. »

    Elle se rallongea dans son lit, épuisée mais toujours consciente. Après quelques secondes de silence, Kraël prit la parole.

    « Je me charge de t'apporter les têtes des Patriarches, à moins que tu ne veuilles les interroger ? Ceci dit, il est plus que temps que tu prennes du repos, et moi aussi. Nous sommes éveillés depuis bien trop longtemps. »

    Kara, qui avait visiblement retrouvé son espiéglerie, lui adressa un sourire taquin en tirant les draps en signe d'invitation, mais Kraël ouvrit la porte pour faire signe à Arkalan qu'une chambre l'attendait autre part.

    « Je suppose que tu ne vas pas accepter sa proposition, » lâcha-t-elle comme une évidence.

    [HJ : Que tu décides de dormir avec Kara ou dans ta chambre, tu peux poser quelques questions puis RP le sommeil en me posant des questions en privé si tu veux des détails sur certaines choses.]


[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (plan) ; 0,5 (bonus longueur)]

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Jeu 17 Mai 2018 13:37 
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Elles acceptent. J’incline la tête. J’ai réussi à leur faire entendre raison. J’ai de la chance d’être tombé sur des femelles raisonnables. J’incline la tête vers Amënilia pour la remercier avant qu’elle quitte la pièce pour transmettre mes ordres. Kara se redresse légèrement sur son lit pour appuyer mon plan mais précise que je devrais être prêt à tuer quand le moment sera venu car ni la Matriarche Suprême ni Mylaëna n’accepteront d’être reléguées au second plan. J’hoche la tête, tuer des femelles ne me dérange pas. Elle précise encore que je ne dois pas être vu ou je perdrais toute crédibilité d’être un héros. Ça paraît logique, qui accepterait de suivre un traître. J’incline la tête, conscient que ses conseils sont justes avant de l’aider à s’allonger doucement. Je me maudis l’instant d’après, cette sorcellerie m’avait vraiment atteint.

Après quelques instants, Krael me propose de me rapporter les têtes des patriarches et m’encourage à me reposer. A ses mots, Kara m’adresse un sourire avant de tirer les draps pour m’inviter à la rejoindre dans son lit. Heureusement, ma volonté est plus forte que le sort qu’elle m’a jeté et l’idée de m’allonger à côté d’elle me répugne encore.

(Pour combien de temps ?) Me nargue une voix dans ma tête.

Je me redresse, la mâchoire serrée tandis que Krael me fait signe qu’une autre chambre m’attend.

" Je veux voir le prisonnier. "

Je me tourne vers Kara et remonte poliment le drap qu’elle a écarté.

" Je te rejoindrais plus tard. "

Elle m’adresse un signe de tête que je lui rends avant de suivre Krael dans les couloirs. Nous descendons des escaliers qui nous mènent dans une espèce de donjon ou plutôt de cachot. Nous passons devant quelques cellules vides avant de nous retrouver devant celle du Patriarche. Vaguement conscient, le visage tuméfié, il est surveillé par deux guerrières du Clan Kerella. J’inspecte la cellule avant de m’adresser aux surveillantes.

" Où sont les Patriarches morts ? "

Une d’elle répond qu’ils sont dans une pièce vide dans l’aile Est. Je demande simplement de les ramener, Elle hoche la tête avant de partir. La seconde me demande si elle doit partir ou si la conversation est privée.

" Peu importe. "

Je réponds avec un vague haussement d’épaule. Je sais déjà que cet interrogatoire ne mènerait à rien. Ce n’est d’ailleurs pas un interrogatoire, je viens simplement chercher ce dont j’avais besoin. Je fais signe que je veux entrer dans la cellule et la garde m’ouvre la porte après un autre hochement de tête. Je pénètre dans la cage alors que le prisonnier lève la tête, les yeux difficilement ouverts. C’est moi que je vois à sa place l’ombre d’un instant, le souvenir d’avoir été comme lui, dans une pièce froide, humide, sombre, pendu par les poignets à des crochets trop haut ne me permettant que de frôler du bout de mes pieds nues la pierre gelée. Épuisant mes épaules, mes bras, meurtrissant mes avant-bras et me brisant petit à petit l’esprit. Un frisson me saisit et me ramène à la réalité. Cette fois ce n’est pas moi qui suis pendu comme un lapin, je suis le bourreau…

Son regard est hargneux, un signe de défi dont j’avais moi-même déjà usé. Il était trop tôt pour que son esprit sombre dans le tourment. Je n’ai pas le temps de le soumettre à une torture pour avoir des réponses et très franchement, je n’en ai aucune envie. Peut-être par pitié ou simplement par dépit de n’obtenir que des réponses fausses au bout d’un long moment alors que je sais déjà ce que j’attendais de lui. Non, je ne serais pas un bourreau et je préfère l’avouer simplement.

"Je ne tiens pas à te faire souffrir. Mais je ne vais pas te mentir non plus, ça ne va pas bien se terminer pour toi."

La haine se forme sur son visage. Un sentiment que je connais bien aussi. Il proteste d’une voix faible qu’il est prêt à mourir pour sa cause et que jamais il ne se soumettrait aux femelles comme les lâches dans mon genre. Je souris, amusé d’être vu comme soumis à des femelles alors que pour l’instant c’est moi qui donne les ordres. Je décide de répondre avec cynisme.

"Tu préfères te soumettre à des mâles. Chacun son truc. Inutile d'en discuter. As-tu quelque chose à m'apprendre ?"

Je sais déjà que non, par choix dit-il. Prétextant préférer la torture à la trahison. Un mensonge. Il cherche à dissimuler sa peur derrière sa colère mais je ne suis pas dupe. Je sais ce qu’il ressent. Sincère, je lui répète.

"Je te l'ai dit, je ne vais pas te faire souffrir. "

Il sourit. Me traite de lâche, de faible. Une provocation, une tentative de montrer que malgré ses chaînes il est au-dessus de moi. Qu’il n’a pas peur. Je sais qu’il est terrorisé. Qu’il craint qu’une lame se glisse sous ses ongles pour les arracher lentement, de saisir à la pince des lambeaux de peaux pour doucement le dépecer. De couvrir ses plaies de sel ou de chaux. De faire durer milles et unes douleur sur plusieurs jours, plusieurs semaines. Il sait sûrement qu’il n’est pas grand-chose pour ceux qu’il sert et que personne ne viendrait le sauver si ce n’est la mort. Je suis las de de cette tentative de bravoure, je lui réponds blasé.

"Oh ça n'a rien à voir. Mais depuis le départ je me dis que tu n'es qu'un petit pion qui ne sait pas grand chose."

Il secoue la tête, sûrement vexé d’entendre une vérité qu’il connait mais qu’il ne peut pas reconnaître. Je lui précise que j’attends simplement ses compagnons et il reste silencieux pendant que je patiente en sifflotant pendant quelques minutes. La première garde revient avec deux autres femelles pour ramener les cadavres qu’elles posent devant moi et devant le prisonnier qui les regarde d’un air de tristesse mêlé de haine. Je plisse un œil, la tristesse est un sentiment qu’on voit rarement sur un visage Shaakt.

"Des amis à toi ?"

Il hoche la tête, sans répondre.

"Quels étaient leurs noms ?"

Il hésite avant de me répondre.

"Akris. Ethilian. Tëel." Répétais-je pour m’en souvenir avant de demander.

"Un dernier hommage à leur rendre ?"

Il secoue la tête et précise qu’ils connaissaient les risques. J’incline la tête en soufflant un " Très bien. ".

Je sors doucement mon épée de son fourreau. J’hésite d’abord à m’excuser auprès du prisonnier pour ce que je m’apprête à faire mais je me rappelle que si nos rôles étaient inversés, lui n’aurait sans doute pas cette empathie. Je m’agenouille et découpe les têtes de ses trois amis. En silence. Lui aussi reste silencieux et la cellule s’emplit du bruit de chair couper, de nerfs qui claquent et d’os qui se brisent. Je me relève après ma besogne pour me tourner vers le prisonnier.

"Et toi quel est ton nom ?"

Il s’appelle Kern.

"Kern... Rassures toi. Je ne te couperais pas la tête."

Il hausse les sourcils. Etonné ? Confus ? Rassuré ? Difficile à dire. Il pensait enfin connaître son sort et voilà que je lui coupe l’herbe sous le pied. Il me demande pourquoi.

"Parce que c'est ton corps entier qui constitue le message pour tes maîtres."

Il fronce les sourcils. La colère pour cacher la peur. A nouveau. Il me demande des précisions. Je lui rappelle simplement.

"Je t'ai dit que ça ne se terminerait pas bien pour toi."

Je me tourne vers les gardes pour donner quelques ordres. Mettre les têtes dans un sac et rapporter de quoi écrire. L’un d’elle s’occupe des têtes tandis que l’autre disparaît pour revenir plus tard avec une plume, de l’encre et un parchemin. Je m’en saisis en la remerciant puis je commence à écrire pendant que le prisonnier me regarde suspicieusement. Je connais l’inquiétude qui saisit sa poitrine. Celle de ne pas connaître son sort. Heureusement pour lui, je ne suis pas une prêtresse cruelle de Khonfas.

Son nom est Kern. A côté de lui se trouvent trois autres Patriarches. Akris. Ethilian. Tëel. Ils sont morts car ils ont tentés de me défier, de défier la paix à laquelle j’aspire. Pour un monde verdoyant hors de ces cavernes lugubres. Ils sont morts car ils ont suivis Eilemyr et que ce lâche a fui devant moi en les abandonnant. A vous de choisir. Préférez-vous suivre un chef blessé qui veut traîner ce monde dans la guerre une fois encore, détruisant toute chance à cette planète de s’en remettre ou préférez-vous l’espoir d’une vie meilleur derrière quelqu’un qui se bat pour la paix et pour votre survie à tous. Mon nom est Arkalan et je suis là pour vous amener la paix et la prospérité.

Je me relis, grimace. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus inspirant mais ça devrait au moins suffire à convaincre les plus opposés aux Patriarches et faire réfléchir des plus modérés. Ce n’est pas très prudent. C’est même de la provocation pur. Si par malheur le Clan de La Rose refuse de nous épauler… Ce serait la fin. Je signe de mon nom et après une hésitation de mon nouveau titre en pensant que celui-ci m’amènerait peut être plus de prestige et d’alliés. Arkalan, Champion de la Passion Mortelle.

Je redresse la tête vers le prisonnier qui n’avait pas dit un mot. Il était temps d’en finir.

"Un dernier mot Kern ?"

"Nous vaincrons." Répond-il.

" Nous verrons."

J’incline la tête avant de plonger ma lame dans son cœur, lui offrant une mort rapide et sans plus de douleur. Une fin loin de la sauvagerie des têtes coupées. Un étrange contraste. Je retire mon épée, l’essuie sur les habits de Tëel. Ou d’Akris peut être. Difficile de les reconnaître sans leurs visages. Je me redresse et observe les gardes.

"Demain, juste avant que les galeries de la cité ne fourmille de monde. Vous accrocherez ces corps à l'endroit où il y a le plus de passage et vous clouerez cette note sur ce cadavre. "

Je leurs tend ma lettre et désigne le corps de Kern de l’autre main. Elles hochent la tête. Je quitte la cellule en les remerciant et ajoute un dernier ordre avant de partir.

"Mettez moi les têtes de côté je viendrais les récupérer demain."

Nouveau hochement de tête. Je les imite avant de passer devant Kraël.

" Les Patriarches risquent de mal le prendre alors attends toi au pire. Soyez sur vos gardes. Sur le pied de guerre."

Je remonte ensuite les marches et arpente les couloirs pour rejoindre la chambre de Kara. Je m’immobilise devant son lit pour l’observer en silence. L’idée de m’allonger sur ce lit pour me reposer me traverse l’esprit. Je ne peux le nier, quelque chose en moi le désir. Mais ma paranoïa ne me laisse pas cette possibilité. Mon esprit me fait vite remonter les souvenirs liés à des femelles Shaakts et ce désir se change rapidement en colère, en terreur, en haine. Je me détourne d’elle pour m’installer sur un fauteuil dans un coin de la pièce, face à la porte. Quelques heures de repos et je me mettrais en route pour la suite du plan ; convaincre le Clan de la Rose de se battre avec nous pour faire disparaître les Patriarches.

((environ 1900 mots.))

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 Sujet du message: Re: Campement elfique (Izurith)
MessagePosté: Jeu 24 Mai 2018 00:35 
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    Le lendemain, aux aurores, une servante frappa à la porte. Elle venait confirmer que le corps avait bien été déposé, ainsi que la note, et était maintenant à la vue de tous. Kraël arriva peu après avec un petit déjeuner copieux pour deux, porteuse également d'un rapport.

    « Ethëne et son frère sont partis avant l'aube. Personne d'autre que moi ne les a vu. »

    Elle jeta un coup d'oeil à sa mère, toujours endormie, avant de se retourner vers Arkalan.

    « C'est ton plan, il me faut tes ordres pour mettre le clan en marche. Quelles tâches as-tu à confier ? Qui t'accompagne voir la Rose ? Que fais-je ? Et les fidèles de Sithi ? »

    Ce déjeuner, au calme, pour préparer la suite des opérations était certainement le dernier moment de répit d'Arkalan. Après il partirait pour le camp ennemi, avec des informations et l'espoir d'une entente improbable.


[Arkalan : 0,5 (introspection) ; 0,5 (interrogatoire) ; 0,5 (décapitations) ; 1 (Exécution) 1,5 (bonus longueur)]

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