Montant les marches quatre par quatre, Aeglos découvrit l'étage supérieur qui se trouvait bien plus richement décoré que l'étage où sa chambre se situait, preuve s'il en était que certains hôtes n'avaient pas les mêmes avantages au sein du manoir des Kerrela. Il n'eut aucun mal à découvrir où se cachait Aënalia, puisqu'il la trouvait à l'étage en train de combattre deux patriarches qui poussaient des cris barbares et maniaient leurs lames avec l'élégance d'un mammouth. Aeglos avait beau ne rien connaître du maniement des armes en règle générale, l'inexpérience des deux sindeldi était flagrante. A leurs pieds gisaient ou agonisaient deux femelles shaakts qui tenaient fermement une dague, baignant tous deux dans leur sang. Le mage soupira, les patriarches n'étaient pas du genre à nettoyer derrière eux ni à faire preuve de finesse ou de ruse. Eïlemyr était peut-être différent de ses disciples, mais le mage commençait à douter sérieusement de sa capacité à lui faire entendre raison. Pourtant, Eïlemyr était une partie de la solution au problème des sindeldi du campement d'Izurith. Deux choix s'offraient à lui: le tuer et prendre sa place pour espérer guider les patriarches vers un avenir plus radieux ou réussir à convaincre Eïlemyr de diriger sa haine et toute sa rancune vers un objectif moins risqué pour leur peuple. Dans les deux cas, il était nécessaire d'obtenir sa confiance ainsi que celle d'une grande partie de son groupe. Faire douter quelqu'un suffirait à faire pencher la balance en sa faveur.
Lorsque le mage sindel vit un trait de lumière, ses yeux en cherchèrent la source. Aënalia, en proie à ses deux assaillants sindeldi, usait de la magie de lumière avec une puissance assez phénoménale. Un peu plus au fond du couloir, des cris qui n'étaient autre que ceux de Kara Kerrela, sa proie autoproclamée auprès d'Ailë, provenaient d'une pièce fermée par une grande porte à double-battants. C'est à ce moment là qu'Aeglos croisa le regard luisant d'espoir d'Aënalia. Pauvre folle, elle aurait dû sauver sa peau, rejoindre sa mère et ne pas se mêler de ce conflit. Elle n'était pas de taille face à l'ampleur de ce conflit. La guerre avait déjà débuté et le seul moyen d'y mettre fin était de contrôler tous les clans par la ruse ou par la force.
Il tapota légèrement de son bâton l'épaule d'Ailë pour attirer son attention.
- Dis à ces recrues de se retirer, je m'occupe déjà de la capturer, ils ne feront que me gêner, lui confia-t-il tout bas.
Conscient des conséquences de sa lourde prise de décision, il s'avança en direction des combattants et s'arrêta, fermant les yeux, concentrant sa magie au sein de son bâton d'acier noirci. Catalysant sa magie, il sentit son bâton vibrer légèrement, et c'est à ce moment qu'un souvenir ressurgit du néant de sa psyché, manquant d'anéantir le contrôle qu'il exerçait sur sa magie. Dans son esprit, il ne se trouvait plus sur Izurith mais dans ce monde glacé, inhospitalier qui hantait ses rêves depuis plusieurs mois, depuis son retour sur Yuimen. La glace l'entourait, la neige tombait drue, le vent mordait sa chair et les lances des Ithilausters tentaient d'arracher sa vie, lorsque soudain tout fut figé dans la glace. Ce sort, il le connaissait, mais aujourd'hui il n'était plus qu'un enfant qui commençait à apprendre l'art de la magie, il n'était plus celui d'autrefois. Ouvrant les yeux pour se concentrer sur sa cible qui n'était autre qu'Aënalia, il raffermit son emprise sur son pouvoir. La magie semblait se tordre, s'échapper du catalyseur et il dut se concentrer plus intensément, esquissant des signes cabalistiques de sa main droite pour lentement transmettre l'énergie magique de son corps à son bâton. La tâche restait ardue du fait de sa perte de maîtrise d'un tel art. Silencieusement, il pria Yuïa de le soutenir dans cette épreuve, conscient que sa magie devait être à l'apogée de la beauté de sa déesse tutélaire. Petit à petit, il parvint à moduler plus précisément les filins de magie de glace, à les modeler à son image. Il sentit le froid qui l'envahissait, comme à chaque fois qu'il lançait un sort. Se sentant prêt, il pointa son bâton en direction d'Aënalia et imagina un cocon de glace pour l'emprisonner.
(765 mots) Tentative d'apprentissage et d'utilisation du sort Blizzard givrant : Le lanceur de sort provoque un blizzard ciblé qui immobilise la victime, l'emprisonnant dans un glaçon (ini=0 ; dure lvl/4 tours arrondis à l'inférieur, mag+0,5/lvl) qui immunise la cible à toute attaque, sauf de feu. Si la cible subit une attaque, l'effet du sort se dissipe juste après. Le sort ne peut être lancé que [lvl/4] fois par combat maximum, arrondis à l'inférieur. Le sort échoue directement si la cible a des PM de feu.
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