Keynth a écrit:
Les jambes repliées contre sa poitrine, Keynthara attendait dans cette position très inconfortable pendant plusieurs minutes, peut-être plus, espérant que le marchand n’allait avoir la présence d’esprit de venir la chercher dans cette belle bâtisse. Elle tentait de reprendre son souffle, concentrant son attention sur sa respiration saccadée tout en essayant de chasser l’image de cet homme qui la poursuivait interminablement dans les ruelles. Elle ferma alors ses grands yeux azurés, comme si elle essayait de s’isoler de l’extérieur, de tous ces bruits, de ces échos métalliques illustrant l’agitation sur le port, ces pas qui la faisaient trembler à chaque instant aussi… Elle fit le vide et essaya alors de rappeler à sa mémoire des souvenirs heureux, celui du beau petit chat par exemple. Et elle parvint à sourire à la seule évocation de cette pensée…
Le petit chat traverse la rue devant moi. Comme il est adorable, il a l’air si doux ! Je voudrais tellement avoir un petit animal rien que pour moi, pour m’en occuper, un comme celui-là. Je m’approche de lui et il ne se sauve pas. Bien au contraire, il s’arrête à quelques mètres devant moi et m’observe de son regard intelligent. J’aimerai tellement le caresser mais je suis malheureusement pressée, je dois rejoindre le marché au plus vite et si je manque à mon devoir, Elle, ne manquera pas de me punir…
A mon retour, il est toujours là, ce même petit chat, assis devant la demeure de ma maîtresse. Je crois presque qu’il m’attend et je me penche vers lui, je lui parle doucement, je le félicite de nombreuse caresse, il se frotte à moi et je me sens si bien… C’est la première fois que j’ai le droit à une telle marque d’affection…
…
…
…Et elle rentrait enfin chez elle, le petit chaton toujours sur ses talons, il ne la lâchait plus d’une semelle. Poussant sur la porte d’entrée, la mère de la grande Aniathy l’attendait avec impatience. Celle-ci semblait vouloir parler, mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Comme si les émotions, l’expression de la joie sur son visage suffisait à traduire les mots… elle paraissait heureuse de retrouver son enfant chérie, et Keynthara aurait tant aimé la serrer dans ses bras… mais elle se sentait à l’étroit dans cette petite maison, avec ce petit chat qui l’observait toujours, et sa mère qui lui semblait tellement fragile… tellement illusoire aussi…
"Maman..."elle ne peux la toucher..."Maman ?" elle ne peut lui parler... "Maman !... "
« MAMANNNNN !!! »