Lelma a écrit:
La chambre est spacieuse, plus grande que ce que j'aurai imaginé. J'entre et manque de tomber, en glissant sur le tapis. Le serviteur nous a laissé une bougie et de quoi rallumer au besoin. Seyra se jette sur le lit, il est accolé cotre la paroi du mur. Pas bien grand, mais suffisant pour dormir à deux.
"Ce soir je couche avec papa !"
"Pas le choix, mais au moins je pourrai te protéger !"
Je pose mes affaires dans un coin, remarquant les tableaux. Deux en face du lit et un en face de la porte d'entrée. Des tableaux étranges. Celui isolé représente une grande dame à l'aura de lumière consolant un enfant misérable et maigre à mourir. La dame si belle, si lumineuse semble protéger de son aura l'enfant, semble lui donner à manger sa lumière. Qui est-ce ?
(Gaïa et l'enfant. Un des principes fondamentaux de la Déesse, de Gaïa, ma très chère maîtresse. C'est ce jour-là qu'elle sauva cet enfant de la mort, il devint sont plus fervent serviteur, le pus grand prêtre connu.)
(Gaïa, la grande Déesse ?)
(Oui Gaïa, Déesse de la Lumière et de la connaissance. Celle qui donne la vie, la mère de tous.)
(Et celle dont tu fus un jour sa faera?)
(Oui, j'ai longtemps été à ses cotés !)
(Et y reviendras-tu ?)
(Le jour n'est pas arrivé ! Mais je n'irai pas seule !)
(Comment cela ?)
(Tu dois m'accompagner au moment venu ! Mais crois-moi, ce n’est pas pour tout de suite, tu dois te dépasser, débloquer les facultés qui sont en toi !)
(Je comprend pas vraiment ce que tu veux dire, mais j'irai ça c'est sûr !)
Une main m'attrapa le tissu sur mon coté droit et me le tira pour me faire signe.
"Papa... Le tableau... J'ai l'impression qu'il me parle !"
"Hein, quel tableau ?"
Elle me montrait un tableau étrange, une jeune fille combattant un jeune garçon. Un combat épique en armes et armures d'une beauté extraordinaire. La jeune fille émanait d'elle une aura blanche, bénéfique, alors que le garçon émanait une aura noire, maléfique...
"Papa on dirait Tia et moi..."
"Mais c'est pas possible voyons, ce tableau a sûrement quelques années déjà !"
(Aakia, qu'est-ce ? De quand est ce tableau ?)
(C'est une reproduction, l'original est au musée de Kendra Kâr. Il date de six cents ans déjà, son inventeur, Mahed Hyrume, peintre célèbre de l'époque a expliqué à ses élèves, qui ont consigné chacun de ses dires dans plusieurs livres, qu'il s'agissait là de la représentation de la dualité des choses. Où une fratrie lutte à mort pour ses idées. D'autres ont tentés d'expliquer ça en mettant en parallèle l'histoire de Gaïa et Thimoros, dans ce duel à mort, le bien et le mal, la dualité jusqu'à l'affrontement. D'autres encore parlent de la légende des enfants, ceux qui viendront et luteront contre le mal. Mais là où la dernière théorie pèche est qu'il n'y a que des enfants du coté du bien.)
"Mais je t'assure papa, j'ai une impression bizarre !"
Je la prends dans mes bras.
"Il ne faut pas t'en faire, ce n'est qu'une coïncidence, Aakia me dit que le tableau à six cents ans, ça ne peut pas te concerner."
Seyra se calme et retourne sur le lit. Le clapotis des vagues sur la coque et le roulis nous berce. Je vais m'allonger et m'endors au coté de ma fille.
Je me réveille en sursaut, Seyra m'enlaçait et pleurait.
"Papa j'ai fait un cauchemar !!!"
"Allons, allons, c'est rien, racontes-moi ce vilain cauchemar."
Continuant à pleurer et hoquetant Seyra me raconta :
"J'ai vu Tia... J'ai vu Tia !!! Il n'est plus prisonnier... Il n'est plus esclave !!! Je l'ai vu dans la grande ville remplie de maudits orques !!! Je l'ai vu face à une femme redoutable ! Cette sorcière a vue en moi !!! J'ai si peur !!! Tia était face à elle et elle lui donnait une épée et une armure, tu sais comme sur la peinture ! Puis Tia c'est dressé face à moi, jusqu'à... Jusqu'à boucher toute ma vision et m'a dit un truc terrible, un truc comme : je sais qui tu es ma soeur chérie, je sais ce que tu es, je vais te tuer ! Papa j'ai si peur, c'est pas Tia, c'est pas possible !!!"
"Allons, voyons, ça n'est pas possible ! Ca n'est qu'un rêve, ça ne peut être qu'un mauvais rêve !!! Calmes-toi, tu ne risques rien, je suis là pour te protéger ! Personne ne te feras de mal !"
Doucement, très doucement, je la rassurai, et encore plus doucement je la fis se rendormir, en espérant qu'elle ait oubliée le cauchemar demain matin. Allumant la bougie, j'allais vers ce tableau à l'origine du cauchemar, le décrocha, et le mit face à terre. A coté un autre tableau représentait une ville dans le ciel, à l'architecture très étrange.
(Tu en penses quoi ?)
(C'est très étrange, vraiment très étrange. Tu sais qu'elle peut voir des choses, alors cauchemar ou réalité, je ne peux te dire. Mais faites attention !)
Je restais fixé sur la ville dans le ciel.
(Ca te parait bizarre ça aussi ?)
(Bah oui, c'est impossible, je le sais bien !)
(Détrompes-toi, c'est Nyr' tel ermansi, la ville des Ermansi, les elfes dorés, la ville dans les airs. Et elle existe bel et bien, mais peu savent qu'elle est, et encore moins y sont allés !)
(Décidément ce monde est fascinant, on pourra y aller un jour ?)
(Si on te juge digne, on te donnera de quoi y aller.)
(Je vois ! Bonne nuit petite Aakia !)
(Bonne nuit grand Lelma !)
Je souffle la bougie et me blotti contre Seyra qui dort de nouveau paisiblement, et m'endors rapidement.