Daio a écrit:
Cromax repousse ma main avec force et conviction puis me regarde dans les yeux, je peux sentir un froid intense me remplir, ses yeux semblent me faire frissonner. Cette sensation me paraît agréable, elle me donne la sensation de compétition, de savoir qui sera plus fort que l’autre. Je sais très bien qu’il est devenu plus fort qu’au début de notre aventure en ces terres maudites de Verloa. Ma force n’a pas progressé, je suis resté au même niveau qu’au début, je me retrouve dans une situation assez pathétique.
(Je suis un chef de guilde et me voilà plus faible par rapport à un de mes soldats. Je me sens mal à l’aise, je ne sais pas comment faire pour devenir plus fort.)
Je regarde mon frère d’arme et incline ma tête en signe de compréhension, je ne vais pas venir le contredire, le moment semble mal approprié. Je m’éloigne un peu de lui et regarde de nouveau autour de moi. Je vois que l’homme étrange à disparu mais où est-il parti ? Ces fluides sont un mystère vraiment impressionnant, ils peuvent nous mener où bon leurs veuillent.
D’après ce que j’ai pu percevoir de la conversation qu’avait eu Lillith, nous devons traverser le fluide violet un peu plus loin pour pouvoir en finir sur ce monde. Mais peut-on penser qu’il existe réellement une fin étant donné que nous sommes dans l’antre des morts. Je dégaine une de mes lames et me regarde dans le reflet que peut procurer le métal.
(((Qui es-tu réellement Daïo Ichioama ? Es-tu un ancien monarque qui a été déchu car ses parents ont cru en l’égalité elfique ? Es-tu un elfe qui a décidé de s’élever face à la tyrannie ? Ou simplement un utopiste de la paix ?)))
Aucuns bruits, aucunes pensées, aucunes paroles ne viennent perturber ma réflexion. Le silence total comme si je me retrouvais déconnecté du monde réel, l’impression de solitude, la grande cape de la mort m’entourant pour me tenir chaud dans la froideur de la vie et la faucheuse me murmurant à l’oreille de tuer plus de personnes pour la rassasier.
Je ne ressens même plus l’envie de tuer, je me sens faible, une faiblesse qui est faite par mon incompétence dans l’art du combat. Je suis dans l’incapacité de me battre correctement, l’exemple le rana slash dans le couloir. J’ai été capable de louper une cible dans un couloir, je me trouve lamentable, pitoyable.
Il faut que je trouve une solution pour redevenir fort, le surpasser serait magnifique mais ceci reste encore trop un rêve. Mon reflet dans l’épée ne dégage pas de puissance, pas de courage mais de la tristesse, de la déception. Je me sens vraiment défaitiste mais cela ne doit pas être la solution, pour le moment je suis dans cet état d’esprit.
Soudain une lueur rougeâtre entoure mon arme, elle est pâle au début puis s’intensifie jusqu’à devenir rouge vif. Une énergie semble la parcourir, une énergie brûlante, je ne peux pas lâcher mon arme. Ma main se serre de plus en plus dessus, je serre avec tellement de volonté que mes doigts commencent à saigner.
Puis une voix rauque, forte, puissante résonne dans ma tête. J’ai l’impression que mon crâne va exploser tellement le son est élevé. La pression augmente au fur à mesure dans ma tête, je me sens mal, j’ai la tête qui tourne, je sens mes jambes faiblir même si je ne suis pas debout. La voix reste encore incompréhensible, les sons ne peuvent pas être traduit mais la voix m’est familière, je la connais, je peux dire à qui elle appartient. La sensation qu’elle me procure est toujours la même, elle n’a pas changé. Je ressens du dégout, du rejet, de la rancœur et de la haine envers cette personne.
Je peux voir dans mon esprit une image, un corps se matérialiser petit à petit. Ces traits, cette forme, ces cheveux, ces muscles le caractérisent comme me caractériserait mes yeux. Je n’ai qu’une envie en la voyant cette silhouette, c’est de l’étrangler. La voix devient de plus en plus perceptible, je peux enfin comprendre les paroles qui sont dites dans le Haut Parler Skaa’t.
(((( Daïo, tu m’as manqué, il y a longtemps que nous ne nous étions point vu. Je suis heureux de te revoir mais déçu de te revoir dans cet état.)))
Si je pouvais le tuer, je l’aurais fait mais je suis dans cette incapacité car le faire viendrait à m’éliminer. Je ne veux pas mourir pour lui, mourir pour des amis, pour mon peuple m’irais mais pas pour lui cela ne m’apporterait rien sauf une vengeance personnelle. Je ne peux dériver mes yeux sur autre chose que les siens, mon regard est un mélange de larmes et de haine. Je commence à ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais mes lèvres ne font que balbutier des mots incompréhensibles.
(Mon Haut Parler est un peu rouillé)
La personne en face de moi se met à rire, elle se moque de moi. Je me concentre et fouille dans mes plus vieux souvenirs. Puis je prends une inspiration pour dire :
((((Bienvenu dans mon monde Père.))))
Le rire de mon paternel se stoppe net, le sourire s’efface de ses lèvres puis me fixe. Je me sens jugé, noté, pesé et qualifié. Puis il s’approche de moi lentement, chacun de ses pas semblent lourd, horriblement lourd. Je me trouve dans l’incapacité de bouger, les pouvoirs de mon père fonctionnent jusque dans mon esprit et ce lieu de Verloa d’en dessous.
Il pose sa main sur mon épaule et me dit :
((((Tu es un perdant Daïo, tu baisse les bras devant un problème de second ordre. Ton ami est plus fort que toi certes mais pour un moment.
-Vous pouvez bien parler père, vous n’avez pas de leçon à me donner car c’est vous qui avez fui quand notre demeure a été attaqué. C’est vous qui avez laissé mère mourir sous les coups de nos assassins. C’est vous qui avez abandonné votre fils.
-Je ne te permets pas.))))
Mon père me donne un coup de poing qui me pousse à m’écrouler sur le sol. Je me relève lentement et le regarde avec des yeux le maudissant. Puis il me dit :
((((Maintenant je fini ce que j’ai à te dire puis je disparais. Tu baisses les bras, tu te montres comme un faible, comme un humain qui accepte la fatalité. Tu peux devenir plus puissant que ton esclave….
-Ami !!!
-Ami si tu veux. Maintenant tu va te relever, laisser Jack t’envahir, prend un peu exemple sur lui. Maintenant au revoir fils))))
Avant même que je dise quelque chose mon père disparaît et mon esprit réintègre sa place initial. Je vois de nouveau ma lame mais elle ne rougit plus tout à disparu comme il est apparu.
Je dois prendre exemple sur Jack, je dois devenir un être sans sentiments, un tueur de sang froid. Non je ne veux pas devenir ça, il doit y avoir un autre chemin pour acquérir la puissance. Et je le trouverais, je me relève et me dirige vers mes compagnon.