L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Jeu 22 Jan 2009 03:17 
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« Pfuargh…glufr… bwargh…hrarf… »

C’est à peu près ainsi que pouvaient être rendus les halètements que j’aurais trouvés éventuellement comiques si ce n’avait pas été moi qui les avait poussés tandis que je hâlais ces satanées poutres sur lesquelles une satanée main invisible avait eu l’air d’appuyer tellement elles étaient lourdes.
Car il se trouve que mes craintes étaient infondées et que le trio que j’avais quitté était toujours à sa place à mon retour, bien que la situation eût sensiblement changé : à l’ordre du jour, construction d’un pont pour faire passer tout ce beau monde et évidemment, recrutement général pour ça ! Ca a été de cette manière que je me suis retrouvé à leur instar à jouer les charpentiers d’opérette pour se bâtir une passerelle de guingois… chacun avec plus ou moins de succès, car tandis que Krochar et Glaya parvenaient à transbahuter ces lourds billots avec une aisance déconcertante, moi et Kerkan devions nous y mettre à deux pour en transporter un seul, et encore en se donnant bien du mal ! Déprimant, mais bon, je réserve un éventuel complexe d’infériorité pour une occasion où je ne serai pas épuisé par un tel effort. En passant, je n’ai eu droit à aucun reproche ni quoi que ce soit d’autre pour mon absence : soit ils s’en fichent, soit ils veulent respecter ma vie privée, soit ils sont trop absorbés par le moment présent pour faire bien attention à moi. De toute manière, ça m’arrange plus qu’autre chose étant donné que ça évite les palabres et les polémiques inutiles, même si je vois mal comment on pourrait me reprocher ma besogne d’enterrement en bonne et due forme (c’est beaucoup dire je sais) qui n’avait rien de condamnable.

Quoi qu’il en soit, si notre besogne a fini par être menée à bien sans incident fâcheux, de même que la traversée. Si c’est pas du bon ouvrage ça ! Pas mal pour des débutants hein ? Bon, évidemment, c'est quand même un pont de fortune; rien de plus que quelques gros bouts de bois alignés le plus rapidement possible pour former un semblant de passerelle, et tout cet édifice, bien que construit avec la meilleure bonne volonté du monde, ne devrait pas tenir plus de quelques jours. Mais allons, ce n'est pas grave comme ce n'était pas le but de la chose: tout ce qu'on voulait, c'était passer tous les quatre de l'autre côté en un seul morceau et c'est chose faite! Et maintenant cette ardue tâche accomplie, reste celle d’explorer le village… ou plutôt ce qui reste du village qui se présente à nous ! Du premier coup d’œil, on peut voir que les sektegs (ou les garzoks ou qui que ce soit d’autre) n’y sont pas allés de main morte : certains logis ne tiennent même plus debout, et il n’y en a tout simplement plus un seul d’intact. Quant à d’éventuels survivants… à voir la gueule du théâtre des opérations, j’ai bien peur que ce qu’on pourra retrouver au mieux, ce sera un cadavre en état de décomposition plus ou moins avancé ! La guerre, l'horrible guerre toujours! Non pas que je sois du genre à avoir des opinions très butées, mais franchement, le massacre, la mort et la désolation, je suis contre.

Bref. En tout cas, si on veut fureter un tant soit peu dans les parages, ça risque bien de nous prendre des heures et des heures à vue de nez, et le problème c’est que moi j’en ai plein le dos de cette journée: marcher sur des kilomètres, se faire électrocuter, se battre contre des araignées, fuir un éboulement, bâtir un pont… ça me semble suffisamment constructif pour une journée, et j’ai l’impression qu’on m’a injecté du plomb fondu dans le moindre de mes muscles; je me traîne plus que je ne marche, haletant comme si j’étais en train d’accoucher.

(Tu fais de drôles de comparaisons.
-Peux pas penser… dois me reposer. )

Et à ce que j’imagine, ça doit aussi être le cas des autres : quand même, si émérites qu’ils puissent être comme aventuriers, ils doivent bien avoir besoin de se poser à un moment ou à un autre non ? De toute manière, moi oui, et je ne vais pas attendre de m’écrouler pour faire la suggestion ! Justement, pas loin, il y a un bâtiment qui conviendra à merveille : il a une porte qui semble fermer, quatre murs et un toit, ce qui le situe au-dessus de la moyenne de ses confrères en bien mauvais état, et malgré quelques trous ici et là et des signes évidents d’usure, pour une bonne nuit de sommeil, ça devrait faire l’affaire !

« Hé… je sais pas pour vous mais moi j’en peux plus ! » Lancé-je après une bonne inspiration pour éviter de chevroter bêtement mes paroles. « Si on s’arrêtait là pour aujourd’hui ? Cette maison, là, ce serait parfait non ? » Terminé-je en désignant du doigt l’objet de ma proposition, un grand sourire quelque peu tordu par l’harassement aux lèvres.

_________________
J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé!
_____________________________________________
Jakadi, voleur gobelin niveau 4 so unique en son genre vous salue bien.
Bilan de la quête 18 : Buffet maritime gratuit [:out:], une tenue très tendance (merci beaucoup GM17 [:angry:]), 1er contact avec les indigènes, découverte des spécialités culinaires locales [:dingue:], rééquilibrage de la balance des possessions Shaakts/Sektegs, tatanage de torkin (c'est une CC messieurs-dames!), un ventousage d'urgence [:kiss:], une obtention de balalaïka [:music:], une razzia sur des restes de bataille, du matraquage d'araignées géantes :grr:, la perte d'une bonne partie du groupe :(, un affrontement avec un esprit des ténèbres [:angryfire:], un fort agaçant diseur d'énigmes [:confu2:], un combat contre une troupe entière de garzoks, de l'apprentissage de CCs par zigouillage d'araignée [:ninja:].


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Jeu 22 Jan 2009 22:05 
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L'Humaine nous montra comment faire un semblant de pontons et, après avoir bien vérifié qu'il était solide en me faisant passer dessus, tout le monde passa de l'autre côté du gouffre. Kerkan et Jakadi avaient l'air fatigué par tout ce travail et je pouvais facilement les comprendre vu que moi-même j'aurais été lessivé si je n'avais pas été aidé par l'Esprit de la Dague.

(Enfin, ils ont bien bossé quand même, surtout pour un Humain et un Segtek.)

Arrivé sur l'autre versant, Jakadi proposa qu'on se repose tous sous l'ombre d'une des ruines qui avaient autrefois servi de maison pour les Torkins de cette grotte. Acquiescent à sa proposition par un grognement je me dirigeais vers la bâtisse pour vérifier que le plafond n'était pas trop bas pour moi. Et je fus agréablement surpris de voir que le plafond, qui séparait apparemment le deuxième étage du premier, n'existait plus.

(Il a dût être détruit pendant le pillage, voir même pendant la bataille qui s'est déroulé ici.)

La salle était ainsi assez grande pour que je me tienne debout sans être incommodé. Le reste du groupe s'installa et chacun posait son barda là où il le désirait dans la ruine. Après avoir attendu que tout le monde ait posé ses affaires, je m'assis par terre devant les miennes et je me mis à réfléchir posément à ce que j'allais dire ensuite.

(Il faut absolument en discuter, sans plan nous couront droit à notre perte. )

"Ecoutez-moi tous."

(De toute façon, vous serez bien obligé de m'écouter si je commence à parler.)

"Je pense qu'il faut mettre certaines choses au clair maintenant. Ceci est le premier camp commun que nous allons faire et, même si nous sommes moins nombreux qu'au début, nous sommes devenus un véritable groupe avec un objectif commun : faire cesser nos cauchemars. Il va donc falloir qu'on se partage des informations sur la région, et des informations réelles. Je ne considère pas mes cauchemars torturés comme une source très fiable sur les dangers que nous pourrons rencontrer. Autant que j'en ai compris, ni moi ni Jakadi, ni Kerkan n'avons jamais mis les pieds ici, donc c'est à vous, l'Humaine rousse de nous renseigner à ce sujet. Qu'est-ce que cette ville en ruine ? Qu'y a-t-il dedans et plus avant ? Pourquoi faisons-nous des cauchemars si terribles ? Même répondre à une seule de ces questions pourrait nous être utile donc j'aimerais fortement que vous essayiez de le faire maintenant."

J'essayais de la regarder dans les yeux avec un air sérieux mais je ne savais pas si la brume noire qui m'entourait ne me cachait pas entièrement le visage.

(Je ne pense pas, mais il faudrait quand même que je demande à quelqu'un à quoi je ressemble. Plus tard bien entendu.)

_________________
Barelfe vous frappe
Krochar Brrati, Garzok Barbare niveau 12 issu de guerrier, dans la ville d'Oranan

New Krochar rasé de près :
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Orque barbare un jour, orque barbare toujours :grr:

Quête 18 terminé ! 5 ans de quêtes mais ça en valait tellement la peine.


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Ven 23 Jan 2009 23:09 
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Le travail de titan, pour le groupe aussi démuni que nous formions, commençait à porter ses fruits, malgré les difficultés auxquelles nous étions soumis. J'avais l'impression de fléchir comme un roseau face à une puissante rafale de vent. Cependant, je connaissais de mieux en mieux mes capacités et savais pertinemment que je ne cèderai pas, étant donné que nous avions encore du pain sur la planche. Notre construction minable prenait forme, dans quelques minutes nous pourrions enfin tenter une traversée, même si cela semblait complètement suicidaire. Après tout, la mort devait être tellement douce par rapport aux maux sinistres qui nous attendaient... Cette guerre qui ne nous concernait que peu me donnait des frissons, je me retrouvais au beau milieu d'un combat qui n'était pas le mien et refusais de choisir mon camp.

(Je ne veux pas rentrer dans ce genre de conspiration !)

Il était temps de quitter ce lieu maudit où nous avions perdu nos amis, Krochar passa devant, sur les planches chancelantes qui vibraient sous son poids. Je craignais que l'édifice ne s'écroulât et que l'Orque ne partît rejoindre nos anciens compagnons ensevelis sous des tonnes de granit... Néanmoins, le regard inquisiteur de Glaya m'intimait de suivre le reste de l'équipée, elle avait complètement changé, était-ce une nouvelle personne ? Une chose était certaine, la Rousse ne semblait pas disposée à me remercier pour l'héroïsme dont j'avais fait preuve dans la grotte... J'étais un tantinet irrité par un tel comportement, aucune reconnaissance, rien ! On aurait presque pu croire que je n'avais pas bougé le petit doigt, franchement, elle devait sans nul doute fulminer intérieurement. La coquine ! Je ne pouvais me mettre à dos l'unique présence féminine, malgré ses instants de folie, elle était tout à fait charmante... Quelle ironie ! C'était à cet instant précis, où les difficultés refaisaient surface, que je me rendis compte que cette jeune demoiselle était tout à fait à mon goût !

(Dis pas de bêtises...)

Le fossé qui me séparait des autres ne cessaient de s'accroître, je me devais de les retrouver, mais toutefois, la distance effrayante m'ordonnait de reculer... Je déposai le premier pas et sentis les rondins de bois vibrer : l'édifice était tout sauf solide et le moindre faux pas m'enverrait au fond du trou... À ce moment-là je fis demi-tour et regardai Glaya, mes yeux n'étaient que le reflet de mes troubles intérieurs, une interface avec le monde qui m'entourait :
«J'ai peur...»

Cependant, la jeune fille n'avait pas réellement envie de comprendre mes problèmes, tout ce qui l'intéressait c'était de partir et de finir sa mission... Je n'avais pas le choix... Je réitérai mon action et me dépêchai de traverser le pont de fortune, gémissant de crainte et faisant tout mon possible pour ne pas regarder le vide sidéral qui se trouvait sous mes pieds. Je tentais de construire une barrière entre mon esprit et les vertiges qui s'acharnaient à me torturer... Pourtant, après les vols effrénés que j'avais réalisé aux côtés de Helce, je devrais ne plus ressentir ce genre de choses... Mais, à force de persévérance, je finis tant bien que mal par rejoindre le groupe... La vie avait l'air d'avoir quitté ce village, les maisons étaient en ruine et il n'y avait pas l'air d'avoir le moindre survivant... Cette ville fantôme paraissait irréelle sous la lumière déclinante du soleil qui ne tarderait pas à nous quitter. La nuit s'apprêtait à nous bercer dans ses beaux bras étoilés éclatants au beau milieu d'une mer de jais. Qu'allait-il se passer à présent ? Cette nuit s'annonçait longue, très longue...

(Nom de Moura ! Et s'il restait encore des ennemis dans les parages ?!)

Jakadi, exténué, nous proposa de nous arrêter et de créer notre camp dans une maison plus ou moins détruite... Cela n'était pas de refus, j'en avais assez de marcher dans ces montagnes hostiles, il était vrai que j'avais plus l'habitude des plaines où les reliefs se limitaient à des cahots minimes. Rapidement, Krochar tenta de tirer les vers du nez à Glaya, elle devait en savoir bien plus que nous, à présent plus rien ne la retenait, elle devait parler ! Quant à moi, prêtant une oreille à la conversation qui s'ammorça, je m'assis sur le sol et retirai mes chausses boueuses pour me masser les pieds... Pour l'instant, je n'avais pas la moindre envie d'explorer les environs, j'étais bien trop fatigué pour cela...

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Jeu 29 Jan 2009 19:03 
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Glaya prend le temps de digérer le discours du Garzok ailé puis réponds calmement, l'air triste.

"Vous avez effectivement droit à savoir ce qu'il se passe. Je vois des gens qui sont morts... Depuis toute petite ma vie est ainsi. Vous savez je n'ai pas choisi cela, et étant élevée enfant par des prêtres et harcelée par des visions d'horreurs, j'ai été battue, enfermée... Et je suis morte, du moins un temps, mon père a sû sortir le poison de mon sang. Aaaaah pourquoi je vous raconte ça ?"

Elle semble pleurer un instant puis reprend :

"Je n'ai jamais voulu ce don, cette malédiction, mais en même temps je ne pourrai pas m'en séparer..."

Vous la prenez pour folle avec ses incohérences.

"Mon père m'envoie de Dehant vers Tulorim alors que je n'avais que 14 ans, là la milice m'a recruté, comprenant rapidement mon talent. C'est là que je fais la connaissance de Shallir qui devient mon compagnon. Hélas la guerre de Pohélis me l'enlève et il n'est jamais rentré..."

Devant vos mines déconfites elle se reprend.

"Vous savez pas où je vais en venir c'est ça ? Bon alors pour raccourcir, j'ai vu Shallir mourir en rêves sur les terres gelées, chaque nuit, sans cesse ! Cette vision m'est insupportable, je deviens folle !"

Ça vous l'aviez remarqué déjà...

"Mais j'en viens pourquoi on est là... Le dernier rêve que j'ai fait de lui... Là il m'a dit de venir ici, que tout avait une réponse ici... Alors je suis là, je pense qu'on est là tous pour quelque chose. Je sens qu'ici est le début d'une chose extraordinaire. Tous les cauchemars, qui s'accentuent, chez tous le monde sont le signe d'une chose vraiment très étrange. J'ai peur de ce qu'on va découvrir demain... En attendant mieux vaut nous reposer, on est crevé."

Elle se roule en boule dans un coin.

"Espérons que nous ne cauchemarderons pas cette nuit..."



Vous avez un tour de garde à faire (selon votre bon vouloir). Vous n'entendrez que des bruits de vents... et quelques pas feutré plus loin sans que vous parveniez ni à voir ni à savoir ce que c'est. Ceux qui dorment auront chacun un cauchemar... A raconter (sujet libre !) Le rp se finit à l'aube...

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Jeu 29 Jan 2009 22:27 
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Un frisson, la chair de poule, les poils hérissés, tels étaient les ingrédients d'une bonne nuit cauchemardesque dans cette ville fantôme. L'atmosphère était lourde, chargée par le poids des vies anéanties qui exerçait une pression fulgurante sur mon corps qui s'apprêtait à s'affaisser. Je n'étais pas tranquille, mon regard fuyant scrutait les alentours à la recherche du moindre mouvement qui trahirait la position d'un ennemi tapi dans l'obscurité naissante. Cette journée s'était révélée épuisante, je ne pouvais qu'appréhender la nuit qui se profilait à l'horizon, nous allions une nouvelle fois être hantés par l'esprit machiavélique de cette jeune femme. Quand cesserait-elle d'employer sa puissance magique sur nous ? Ses pouvoirs n'étaient-ils pas en train de s'amoindrir ? Survivrait-elle éternellement ? Non ! La mort emmènerait sa personne dans les abysses profonds où Phaïstos règnait en maître ; elle rejoindrait nos compagnons qui allaient bientôt commencer à pourrir et à dégager des vapeurs de putréfaction écœurantes

(Je devrais peut-être arrêté de penser à ça, car là c'est un peu gore...)

Prenant mon sac à deux mains, je me mis à farfouiller sans grand intérêt à l'intérieur, passant en revue les objets que j'avais soigneusement amassé au cours de mon périple. Je découvris un fluide au pouvoir étrange et tombai sur un parchemin magique qu'il me restait simplement à apprendre. Quand aurais-je donc le temps de renforcer mes pouvoirs magiques ? J'avais tant de choses à faire et si peu de temps pour réaliser la totalité de mes rêves ou, tout simplement, pour redécouvrir les choses simples. À nos côtés, Glaya commençait à raconter sa vie, ce qui éclaira ma lanterne à propos de son caractère quelque peu dérangé. Elle nous expliqua brièvement qu'elle avait un don assez particulier qui me donna froid dans le dos : elle pouvait communiquer avec les morts, ou plutôt les voir... Cette capacité magique était complètement étrange et même terrible, comment vivre avec cela ? C'était bien trop traumatisant.... Je comprenais pourquoi la jeune femme n'était pas comme nous, une frontière de marbre froid nous séparait...

(N'a-t-elle pas tenté de se suicider ? Vivre avec la mort ne l'a jamais submergée ?)

Rapidement, une idée me vint à l'esprit : si Glaya était capable de communiquer avec ces personnes hors du temps, cela voulait dire qu'elle pouvait créer un lien entre mes parents et moi ? J'aimerais tellement pouvoir leur parler une dernière fois, je n'avais pu leur dire «au revoir», notre séparation avait été si brusque... J'hésitais à lui en parler, la Rousse aurait pu penser que j'étais en réalité une sorte de psychopathe avide de cadavres ou pire un nécrophile ! Non, je ne pouvais prendre ce risque pour le moment, par contre, je n'avais pas le choix, je devais me rapprocher d'elle afin qu'elle me fît confiance... Pour le moment, tout ce que je pouvais faire c'était écouter l'épopée de Glaya qui me semblait véritablement sinistre... Tout comme moi, elle avait perdu des personnes qui lui étaient chères, nous étions une nouvelle fois réunis dans l'adversité.

(Finalement, on est peut-être fait l'un pour l'autre... Serait-ce l'aube d'un amour naissant ? En tout cas, cela pourrait raviver la petite flamme éteinte en moi...)

Toutefois, ce qu'elle raconta tout de suite après était plus que troublant, un de ses amis décédés l'avait visitée durant son sommeil pour lui expliquer que quelque chose d'important se tramait dans les environs. La pauvre, je détesterais que mes parents pénètrent mes songes pour m'ordonner de me rendre à Mertar dans le but de sauver le peuple nain d'une terrible catastrophe. Il était vrai que mes nuits n'avaient pas été des plus tranquilles mais, grâce à Moura et au déesse qui m'entouraient, les dégâts n'étaient pas des plus sombres pour l'instant...

(Qui sait ? Cette nuit sera peut-être plus dure que les précédentes.)

Une chose était certaine, Glaya était exténuée comme nous tous, cette dernière se recroquevilla sur elle-même dans le but de se réchauffer... Même les éléments étaient contre nous, rien nous aiderait à atteindre notre objectif ; la vie était plus dure que je ne l'aurais pensé... À présent, nous devions réfléchir à une seule et dernière chose : les tours de garde... Qui commencerait ?
«Je ne voudrais pas faire mon rabat-joie, mais il faudrait nous mettre d'accord sur la garde de notre campement... Je n'ai pas envie que quelqu'un vienne nous attaquer pendant la nuit... Ça ne me dérange pas de prendre la première si vous voulez.»

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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Dernière édition par Kerkan le Ven 30 Jan 2009 22:26, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Ven 30 Jan 2009 00:14 
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Ravi que ma proposition rencontre des échos favorables parmi notre clique, et encore plus qu’elle soit acceptée sans la moindre objection à l’unanimité, je m’achemine d’autant plus hâtivement vers ce qui sera donc notre lieu de repos, prenant la tête de l’expédition en trottinant pour pousser avec une force peu convaincante le panneau de bois qui, à ma grande surprise, cède à mon impulsion sans aucune résistance. A seconde vue, pas étonnant : un verrou d’une solidité autrefois manifestement dissuasive n’est maintenant plus qu’un trou dans la porte, et le mécanisme serrurier gît tristement à l’intérieur de la pièce plongée dans les ténèbres. Cependant, merci à mes beaux globes oculaires pour cela, je n’ai pas besoin de lumière pour y voir, et c’est ainsi que je peux distinguer le chantier en lequel consiste notre abri composé d’une unique pièce, dont l’ameublement est réduit au strict minimum… et à un strict minimum pété : un lit miraculeusement épargné dans le fond (mais dont les draps ont été emportés) ; un foyer qui ne consiste plus qu’en quelques cendres au-dessus desquelles est suspendue une petite marmite de cuivre bosselée ; un coffre forcé et ouvert dont tous le contenu utile a manifestement été pris étant donné qu’il est complètement vide, ainsi que l’est une armoire et un râtelier d’armes ; et pour finir, une petite table et deux tabourets de bois.
Bref, pas besoin d’être un génie pour comprendre que cet endroit a été victime d’un pillage en règle, et que même le plus zélé et le plus doué des fouineurs n’y trouverait absolument rien d’utile ou de valeur. Bah, non pas que je fusse avide à ce point, mais pouvoir faire d’une pierre deux coups en ramassant un petit quelque chose au passage aurait fait plaisir ! Enfin bon, la journée a été assez productive comme ça : n’en demandons pas trop !

Par acquis de conscience, je fais tout de même le tour du propriétaire, ce qui est désespérément vite expédié, tout en écoutant les longs monologues qui s’ensuivent : d’abord Krochar, qui semble s’être plus ou moins décidé (volontairement ou non), à être le chef de l’expédition… bah, qu’il le fasse s’il le veut. Malgré cette espèce d’ombre bizarroïde, et très inquiétante, il est toujours mon Gatch Bratty avec toujours le même grand cœur, et à en juger par les questions qu’il se pose, il fonctionne autant de la tête que du muscle, ce qui ne fait que me conforter dans mon opinion qu’il fera un meilleur meneur que le Capitaine Cul-collé qui doit malheureusement reposer sous les cailloux à l’heure qu’il est… paix à son âme.
Ensuite, alors que je prends une petite minute de repos, appuyé contre le mur à faire craquer mes articulations pour les délasser un peu, c’est au tour de Glaya… et Yumni, quelle péroraison ! Même moi qui ai la langue bien pendue et fais généralement peu de mystère de ce que je pense et de mon passé, je ne crois pas être jamais arrivé à un tel déballage de sac ni y arriver un jour (du moins je l’espère, sinon c’est que je n’ai vraiment pas beaucoup de respect pour ma vie privée).

Devant un tel déballage d’intimité, j’observe la babilleuse avec un air où se mêlent étonnement, consternation, et une sorte d’indifférence par rapport à ce que cette paladin en puissance peut bien avoir à nous raconter : pour moi, peu importe ce que le contexte peut être, j’ai bien mon idée sur la question !

« L’épidémie de cauchemars se répand. Personne ne sera épargné et votre monde sombrera dans la folie. »

Après avoir sorti ma citation de ce que m’a dit la Dame des Rêves quand je suis tombé dans ce boxon, j’observe mes compagnons de chambrée pour m’assurer que j’ai bien leur attention, et je poursuis d’un ton posé avec un haussement d’épaules teinté d’un fatalisme résolu :

« C’est clair non ? Il y a une gentille, et un grand mal à résoudre. Nous, on est les héros, et on doit redresser la situation ! » Pour ponctuer ma déduction d’une simplicité toute enfantine, je leur assène un grand sourire confiant de mes dents pointues à la blancheur discutable, devinant mes yeux pétillant de ma malice (de ton inconscience oui !) habituelle. « Alors on y va ; on règle tout ça et c’est tout bon ! »

Sans me formaliser davantage, je me dresse et m’étire pour rapporter un peu de vigueur à mes muscles, me débarrasse de tout mon encombrant barda avec un grognement de soulagement, puis l’entrepose soigneusement dans un coin avant de me diriger vers la sortie.

( Hé bien ! On te dirait complètement changé !
- Heu ? Ah bon ?
- Oui, tu es beaucoup moins… survolté maintenant.)

Hum… possible : c’est vrai qu’après avoir dépensé une bonne partie de mon énergie dans la journée, et les funestes évènements qui se sont déroulés, je n’ai pas vraiment envie de faire le fou comme à l’accoutumée. Après tout, je ne peux pas être un boute-en-train vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Mais bon, après une bonne nuit de sommeil, je devrais pouvoir repartir à la même allure qu’avant, et gare alors aux ennuis qui auront le malheur de vouloir se dresser sur notre route, hahaha !

(Ah ! Là, ça te ressemble déjà plus !
- Héhé, merci.)

Enfin bon, j’ai mentionné le sommeil, mais en plus du dormir, il ne faut pas oublier le manger, car j’ai une faim de loup moi ! Dans ce milieu de sous-sol caverneux familier de mon enfance, ça ne devrait pas être si difficile que ça de trouver de quoi se mettre sous la dent, même pour plusieurs personnes.

« Bon les enfants, j’ai un creux moi alors restez ici et montez la garde ; je vais aller chercher de quoi grignoter histoire de pas passer la nuit le ventre vide. » J’annonce sur le pas de la porte et, avant de repartir en extérieur, je me retourne vers eux avec un clin d’œil. « Si vous voulez, vous aurez même un peu de musique avant de dormir ! »

Et me voilà parti pour les fraîcheurs nocturnes enivrantes ! A moi cavalcades folles à la recherche d’un gibier prometteur sur lequel apposer voracement des dents affamés, étendues sans limites où les frontières de l’univers paraissent s’abolir…etc etc.
Bref, je ne vais pas maintenir les illusions plus longtemps : les cavalcades c’est du fouinage, les étendues sans limites c’est une grotte passablement glauque où je dois faire gaffe pour être sûr de ne pas croiser un belliqueux confrère de ma race, et le gibier, ça va être asticots, champignons et lichens divers… et peut-être un rat ou autre rongeur si la chance est avec moi. Hé oui, ce n’est pour le moins pas très reluisant, mais que voulez-vous ? Ce n’est pas le genre d’endroit où on peut trouver des lapins et des perdrix, et à tout prendre, ces « proies » là sont beaucoup moins complexes à traquer !

Et de fait, en faisant de gros efforts pour rester au maximum de mes capacités, et secondé par ma zélée faera, je parviens à avoir pour résultat une récolte pas mal du tout ! Connaissant les bons endroits où gratter la terre pour trouver des asticots bien juteux, ou la roche pour en détacher une mousse nourrissante (même si gustativement parlant immonde), j’enchaîne les bonnes trouvailles et me retrouve avec une provision grouillante que j’estime suffisante en à peine une petite heure. Evidemment, je n’ai pas de sac, alors pour faire office, on enlève le casque et voilà un récipient qui fait très convenablement l’affaire : certaines de mes captures blanchâtres essaient de se sauver, mais, tant pis pour eux, ils en deviennent des apéritifs !
Ainsi, me voilà triomphalement de retour, portant ma bassine de fortune remplie d’aliments eux aussi de fortune : je toque en de petits tapotements vifs des doigts pour annoncer ma venue, et ouvre la porte, déclamant chaleureusement bien qu’à voix basse pour ne pas déranger d’éventuels dormeurs.

« Voilà ! Viande et légumes pour tous ! Bon appétit ! »

Et pour montrer l’exemple, je m’empare d’un de ces rampants gluants et boudinés que j’aspire tout gigotant pour le broyer entre mes mâchoires, mastiquant cet apport de protéines à la texture qui peut en rebuter plus d’un mais dont le goût n’est pas si abominable qu’on pourrait le croire, avalant goulûment. En conclusion de ma démonstration, je tends le plat à la cantonade pour les inviter à en faire autant.

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Bilan de la quête 18 : Buffet maritime gratuit [:out:], une tenue très tendance (merci beaucoup GM17 [:angry:]), 1er contact avec les indigènes, découverte des spécialités culinaires locales [:dingue:], rééquilibrage de la balance des possessions Shaakts/Sektegs, tatanage de torkin (c'est une CC messieurs-dames!), un ventousage d'urgence [:kiss:], une obtention de balalaïka [:music:], une razzia sur des restes de bataille, du matraquage d'araignées géantes :grr:, la perte d'une bonne partie du groupe :(, un affrontement avec un esprit des ténèbres [:angryfire:], un fort agaçant diseur d'énigmes [:confu2:], un combat contre une troupe entière de garzoks, de l'apprentissage de CCs par zigouillage d'araignée [:ninja:].


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Ven 30 Jan 2009 23:55 
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Glaya raconta sa vie, peut engageante, c'est le moins qu'on puisse dire : elle a vécue toute ça vie en voyant les morts et en se faisant maltraiter à cause de ce don. Je fus surpris que cette capacité, si prisée par nos chamans, soit si destructrice pour la vie de cette Humaine.

(Comme quoi, malgré tout, les différences entre races persistes, rien n'y changera jamais.)

Elle continua en disant qu'un ami cher mourut à la guerre et que, malheureusement, il revenait la hanté durant la nuit depuis ce jour.

(Je comprends mieux son attitude étrange maintenant.)

Elle finit par dire que cet ami, Shallir, lui a demandé de venir ici pour trouver des réponses à ces éventuelles questions. Elle ne savait donc pas plus de chose que moi sur ces grottes, mais ce don qui lui faisait si peur pouvait très bien nous être utile.

(Enfin si elle ne devient pas folle avant la fin.)

Je me mis à cogiter sur ce que je venais d'apprendre : comment utiliser les connaissances de cette Humaine en communion avec nos capacités respectives ? J'étais le plus fort du groupe, c'était à n'en pas douter, j'avais plus d'entraînement derrière moi et plus de puissance brut, surtout qu'à ce moment l'Esprit de la Dague l'a décuplée.

Kerkan me semblait être l'exemple type du magicien : faisant confiance à ses pouvoirs de mystique, ses compagnons et à ses jambes pour ne pas mourir dans un combat. Pourtant, alors même que je me faisais cette réflexion, il se proposa pour le premier tour de garde.

(Hmm, il sait où sont les priorités au moins.)

Jakadi me semblait aussi être le type du fuyard mais cela venait principalement de la réputation qu'à ça race auprès de mon peuple. Il avait fait preuve de courage à certains moments, même devant le garde barbu de la ville Torkin. Je pouvais facilement lui faire confiance.
Ce dernier nous fit un discours sur notre situation qui avait un coté enfantin : il y avait la gentille princesse, les héros et le méchant. Il conclu que la situation était très simple : les héros doivent régler le problème tout bonnement.

(Houla ! Faut pas exagérer, on est pas des héros, on est un groupe de personnes rassemblé ici contre leur gré par des cauchemars.)

Mais je me retenais bien de dire ça à haute voie. Puis mon chatchy bratty décida de partir chercher à manger seul. Je ne fis rien pour le retenir, pensant qu'il risque de le prendre mal qu'on ait pas confiance en lui et que de toute façon il ne risquait pas grand chose du moment qu'il ne s'éloignait pas trop.

Glaya n'était pas fiable, en combat elle agissait comme si elle était seule et cela était dangereux pour nous. Elle semblait connaître la magie du soleil mais je ne savais rien sur l'étendue de ses connaissances en ce domaine.

(Donc pour un combat efficace, il faudrait que moi et Jakadi soient en première ligne avec Kerkan comme soutient avec sa magie et que Glaya soit occupée autre part. C'est triste à dire mais elle ne sait pas se battre en groupe. J'espère que cela changera plus tard.)

Je revins alors à la proposition de Kerkan et après réflexion, je m'y opposais :

"Non, il n'y a pas besoin de faire de tours de garde, Kerkan, je vais rester éveillé pendant la nuit et surveiller les alentours. Nous sommes habitués à ne dormir qu'après trois couchers de soleil nous les Garzoks, et puis je peux voir dans la nuit, pas toi."


En disant cela je pensais à Jakadi, peut-être que les Sektegs se fatiguaient comme nous, moins vite que les humains. Il fallait que je lui demande.

(Tiens, je l'entends d'ailleurs qui arrive.)

Effectivement ce dernier entra dans la battisse avec une réserve épaisse et assez appétissante de vers grouillants qui étaient posés dans son casque.

(Mon dieu, quel dégaine ! On dirait un guerrier mendiant n'importe quel aliment mangeable pour compenser sa faible paye.)

Je m'empêchais de rire en voyant ça et je jetais un regard sur les insectes qui avaient l'air de bonne taille. Intérieurement je remerciais mon père de m'avoir appris que même ces choses répugnantes et à l'allure dégoûtantes avaient un goût délicieux pour qui sait ou croquer.
Après en avoir lui-même pris une bouchée, Jakadi tendit le casque vers nous.

"Blackcho chatchy bratty."


Et je pris le casque de ses mains et, plongeant ma grosse griffe dans la réserve, pris une grosse poignée des asticots. J'en pris un entre mon index et mon pouce et croqua sa tête en première. Le sang juteux qui s'échappa de la blessure de l'animal emplit ma bouche avec son délicieux arôme. Puis, comme je l'avais appris, je pris le reste du corps de l'animal et l'avala d'un coup. Le goût fut exquis.

(Ta na potty !)

Je posais le casque vers Kerkan avant de me lever et de me poser contre l'embrasure de la porte.

"Vous pouvez dormir, je vous réveillerais si je vois quelque chose de suspect."

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Sam 31 Jan 2009 19:08 
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Malgré ma joie ironique de surveiller le campement cette nuit en faisant mon tour de garde comme chacun d'entre nous devrait le faire, Krochar balaya ma proposition de revers de la main... Il comptait passer la nuit à attendre dans l'obscurité, espérant qu'aucun ennemi dangereux ne vînt déranger notre sommeil. Je ne savais qu'en penser, nous devions tous prendre du repos et même si son espèce pouvait rester éveillée durant une période beaucoup plus prolongée que celle des humains, je n'arrivais pas à me résoudre à le laisser seul face à l'adversité... La première raison était claire : je ne pouvais lui faire complètement confiance, nos ennemis étaient ses lointains cousins, il était peut-être de mèche avec eux ! La seconde était tout aussi limpide : il avait certes de gros bras, mais, j'hésitais à croire que son intelligence fut très développée... Que ferait-il si un étranger approché ? Le tuerait-il sans se soucier de connaître ses motivations ou nous réveillerait-il pour discuter de la meilleure stratégie à adopter ? Le problème était posé et ressemblait nettement à un pur concentré de méfiance.

(Ben quoi ? Après tout, il est peut-être bête comme ses pieds... Sait-on jamais.)

En attendant, je me voyais très mal refuser sa proposition ; d'une part parce que c'était très mal poli, il avait l'air d'y tenir et prendrait peut-être mon refus comme une atteinte au peuple Orque. D'autre part, je n'avais strictement aucune envie de passer la nuit éveillé en frissonnant à chaque bruissement. Quelle idée ! Je n'étais pas un froussard, qu'avais-je à craindre ? Une attaque gobeline ? Après le sortilège qu'avait lancé Glaya, ils ne devaient plus vraiment avoir envie de promener dans les parages... Et, de toute façon, je possédais encore suffisamment de pouvoir pour lutter contre ces petites créatures ! Je me voyais déjà rassembler mes forces pour leur lancer une sphère aquatique digne de se nom... Aurais-je des envies meurtrières ? Possible, après tout, plus de la moitié de notre groupe venait de périr, il était évident que la rage surgirait un jour ou l'autre...
«Hé bien Krochar, si tu le désires, fais-le ! Mais, demain soir... si tout va bien, je prendrai le premier !»

Pendant, ce temps, Jakadi s'en était allé pour tenter de découvrir des restes de denrées afin que nous nous sustentassions avant de passer une nouvelle nuit à cauchemarder... J'anticipais déjà cet instant de torture dans lequel mon passé redeviendrait réalité, où le sang serait versé de nouveau... Un air de dépit se dessina sans nul doute sur mon visage fatigué, l'angoisse de me réveiller en sursaut surgit en moi. Je ne voulais pas me coucher, j'aurais aimé pouvoir repousser ce moment de terreur, il était vraiment temps que ces événements cessassent !
«Une nuit de plus...» soufflai-je.

Néanmoins, le retour du gobelin me fit sortir de ma torpeur, il devait avoir ramené un repas gargantuesque, j'en étais certain, j'avais une faim de loup ! Je m'approchai de lui, dans le but de découvrir LE festin et de lui montrer toute ma gratitude. Animé par l'âme d'un enfant, s'apprêtant à ouvrir un cadeau, mon regard envieux, désireux de dévorer des aliments frais le fixait ostensiblement. Rien n'aurait pu m'arrêter dans ma marche féline, je n'avais plus aucune notion de ce qui se déroulait autour de moi, la seule idée que j'avais en tête était de manger avidement, goulûment, comme un porc ! Je me voyais déjà plonger mes dents dans un fruit mûr à souhait, laissant couler un jus sucré et collant sur mon menton et mes mains. Cette idée me faisait saliver, m'élever, me transcender ; cet unique réconfort était enfin à porter de main, la victoire était proche ! J'étais si près du but ultime, je me sentais pousser des ailes, enfin j'allais pouvoir...
«Quoi !!! Des vers de terre gluants et grouillants ! Mais, ça ne va pas la tête !!! Jamais, je ne mangerai ces bestioles c'est vraiment dégoûtant !» me mis-je à hurler.

Je venais, à nouveau, de toucher du doigt la dure réalité, celle qui ne m'avait pas lâché une seule seconde depuis que j'avais quitté Cuilnen. Jamais, je n'oserai manger ce genre de créatures, c'était contre mes principes et ma volonté, nous n'étions pas des animaux, nous ne pouvions ! Mais, apparemment, certains d'entre nous n'étaient pas choqués et dévoraient les vers vivants devant mon visage crispé. J'avais des nausées, il me fallait sortir avant que je ne pusse plus retenir les biles qui constituaient la dernière substance nourrissante de mon corps... Mais, il était trop tard, j'en avais trop vu, je n'aurais jamais dû regarder cette mascarade, j'en avais assez ! Je courus à l'extérieur, tout en m'éloignant de la maison hantée où nous avions monté notre campement et me penchai près d'un arbre en rendant une sorte de morve, reflet de l'angoisse et des malaises continus que j'étais en train de vivre. Les bruits de vomissement me rappelaient à chaque fois la difficulté de ma tâche, m'incitant à recracher mes entrailles... Tout ce qu'il me restait était un goût amer, mes membres flageolaient, je n'avais plus la force de rester debout, l'émotion était si vive que je m'effondrai à quelques centimètres de mon méfait.
«Pourquoi ? Est-ce vraiment ça la vie ? Je ne peux le croire, jamais personne n'a vécu ce genre de choses...» le son de ma voix s'effondra et des larmes commencèrent à luire au creux de mes yeux.

Je savais pertinemment que je ne pouvais flancher, même si la douleur était si grande. Comment ferai-je lorsque je devrais affronter mon frère ? Je ne pourrais me répandre comme j'étais en train de le faire... Mais, si tout cela n'était en réalité qu'une sorte de parcours initiatique pour me faire découvrir mes faiblesses afin que j'en ressortisse grandi. Était-ce cela que voulait dire le shaman à travers ses mystifications ? Il était resté tellement énigmatique, je regardais mon anneau d'argent serti du saphir bleuté : les réponses étaient-elles à l'intérieur ? Je désirais tant savoir quel était le chemin que je devais suivre, quelle était ma destinée ? Au fond, personne ne m'avait enseigné ce qu'était le bien et le mal, j'avais choisi ma voie en toute conscience, étais-je vraiment le maître de mes choix ? Tout ceci était complètement idiot, j'en avais assez de tous ces problèmes ! Je me levai et partis marcher dans les rues désertes de ce village hors du temps, à la limite de la réalité. Même si je sentais le poids des âmes en peine vagabonder autour de moi, je me résolus à les ignorer tant bien que mal : c'était à mon tour d'errer et de réfléchir au sens de la vie...

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Sam 31 Jan 2009 23:17 
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Ouch… je me doutais un peu que les choses allaient se passer comme ça : autant je m’attendais à ce que Krochar, en bon guerrier Garzok, ait appris à faire avec les moyens du bord lorsqu’il s’agit de survivre, et à ne pas faire la fine bouche devant ce qu’il faut pour se caler l’estomac, autant ça ne m’étonne pas que Kerkan se soit fait la malle comme si je venais de lui proposer de se couper un bras pour se nourrir. J’espère que l’idée que du purin peut être bénéfique, et même parfois nécessaire pour faire pousser de belles plantes (jolie métaphore), finira par s’ancrer dans son esprit, et qu’il concevra que tout ne peut pas être héroïsme, banquets et aux faits ! Bon, c’est vrai que manger des insectes comme ça encore vivants n’est pas une perspective très réjouissante, mais si on arrive à faire abstraction de la texture, c’est tout ce qu’il y a de plus acceptable, et même bon comme nourriture !
Tout de même pris au dépourvu par sa fuite soudaine, je n’ai pas le temps de réagir avant qu’il me passe sous le nez en coup de vent, et m’apprête ensuite à le courser pour le faire revenir aussitôt : si j’ai pris les précautions nécessaires pour ne pas me retrouver en fâcheuse posture lors de ma sortie, je suis pour le moins peu certain que le jeune aquamancien observera la même ligne de conduite en ce qui le concerne !

(Laisse, il lui faut un moment pour penser tout seul.
- Quand même, il aurait besoin que quelqu’un lui tape l’épaule non ?
- Pas pour ce qu’il doit être en train de faire non.)

Hum, un peu cynique, mais vrai : généralement, quand on se retrouve dans une posture pareille, on préfère être seul plutôt que de se retrouver à se donner en spectacle, quand bien même le spectateur en question serait votre meilleur ami… surtout si il le serait en fait. Ce n’est pas le genre de choses à voir, et mieux vaut donc que tout le monde ici tienne la position en attendant son retour ; après tout, s’il lui arrive des ennuis, il n’aura qu’à appeler à l’aide, et puis ce n’est pas comme s’il s’agissait de n’importe quel jeune humain. Si des sektegs ont envie de se retrouver déchiquetés par des vagues, noyés et congelés, je leur souhaite bien du plaisir !

« Je crois qu’on va le laisser faire tranquillement ce qu’il a à faire… » adresse-je à Krochar avec un sourire un peu grimaçant. « En attendant, je vais voir si je peux pas faire quelque chose de plus humainement acceptable avec ça. »

M’attelant à ma tâche, je reprends possession de mon panier de fortune, y piochant au passage une autre proie qui vient rejoindre l’enfer stomacal des aliments engloutis, et envisage d’abord de faire un petit feu pour transformer le nid d’asticots en une sorte de ragoût, mais abandonne bien vite l’idée, non seulement parce que de la fumée pourrait nous attirer des ennuis, mais aussi parce que je n’ai ni briquet ni quoi que ce soit qui puisse faire office de source de feu. De toute manière, l’humidité naturelle du sous-sol a rendu le bois trop humide pour qu’il puisse faire un combustible un tant soit peu efficace alors il va falloir explorer d’autres voies !
Farfouillant dans le placard à la recherche de quelque chose d’utile, je ne peux m’empêcher d’être encore une fois déçu lorsque le résultat de mes recherches se réduit en tout et pour tout à un grand bol en bois oublié dans un recoin du meuble avec pour seule compagnie une cuillère languissante. M’armant en prime d’une chope à l’anse cassée ayant roulé sous le lit (oui, je l’ai époussetée bien évidemment !) qui devrait convenir pour ce que j’ai en tête, je m’accroupis et m’atèle à la tâche, commençant par découper les vers de terre en petits morceaux, faisant au passage gicler pas mal de leurs fluides vitaux sur mes mains. Ensuite, après m’être sucé les doigts, je m’empare du gros verre robuste et m’en sert comme d’un mortier pour réduire le tout en une sorte de bouillie dont la consistance se situe à mi-chemin entre de la soupe et de la purée. Evidemment, ce n’est toujours pas un plat d’auberge, mais au moins ça ne bouge plus et devrait donc être plus supportable à mettre en bouche ; en plus, je constate avec une sorte de fierté que la mixture remplit aux trois quarts le bol (qui est d’ailleurs d’une telle taille qu’on en dirait presque un saladier en fait)… mais tout de même, ça reste un peu… plat quoi !

Maussade, je contemple mon œuvre pendant une bonne dizaine de secondes sans parvenir à trouver quelque chose à faire de plus, les poings de part et d’autres de mon menton, les coudes dans le creux de mes genoux, quand le contact de quelque chose de froid sur mon avant-bras gauche me donne une idée qu’elle est bonne.
Enthousiaste à nouveau, je détache la jolie broche de mon poitrail, et prends délicatement le symbole aquatique entre mon pouce et mon index, fermant les yeux pour mieux me concentrer sur un souvenir heureux… pourquoi pas celui du combat contre Barbe-noire ? Il ne remonte pas à très longtemps, et en plus, avec Krochar juste à côté, ça ne va pas être difficile de le rappeler à ma mémoire !
Et en effet, comme si c’était hier (et à plus forte raison parce que c’était hier), les images me reviennent comme d’elles-mêmes en tête, et avec elles les sentiments qui y étaient associés, instillant à nouveau en moi les frissons galvanisants de ce combat amical dont la sensation semble se répercuter directement dans le cœur du petit joyau pour que s’en écoule un petit ruisselet d’eau de vie incolore à la forte senteur.

Voilà ! Avec ça, plus qu’à mélanger avec une cuillère, et je peux goûter pour vérifier, plongeant l’ustensile de cuisine garni d’une bonne quantité de bouillie dans ma bouche pour me rendre compte que l’alchimie un peu tâtonnante de ma recette a plutôt bien pris, même si je dirais bien que ça manque de sel pour relever le goût. Dirais, car en fait, ça manque de tout un tas de choses : il ne faut pas se leurrer, ça reste un plat fait avec les moyens du bord, et plutôt au petit bonheur la chance !
Masquant toutefois mon exultation, je dépose le bol-saladier sur la table, bien à la vue de quiconque pourrait avoir besoin de se restaurer… et maintenant que les tâches domestiques sont finies, c’est le moment pour un peu de musique avant que je me décide à piquer du nez ! Heureusement, ni le corps ni les cordes de la balalaïka n’ont reçus de dommages (du moins pas de dommages visibles) malgré tout le tumulte du voyage, et quelques trilles mélodieuses tirées de l’instrument ont vite fait de me rassurer sur la solidité de cette création torkine.

« Vous devriez manger vous savez. » Préviens-je Glaya qui n'a pas bougé depuis qu'elle s'est allongée d’un ton neutre tandis que je prends place sur le sommier nu du lit, jambes croisées, plaçant mes mains comme il faut tandis que je cherche quelques paroles pour un petit air de circonstance.

( Au fait, tu pourrais faire comme dans la caverne avec ma voix ?
- Tu veux dire plus fort ?
- Plutôt… plus juste, plus maîtrisé quoi. Tu vois ce que je veux dire ?
- Oui oui... je ferai quelque chose. Tu commences quand tu veux.)

Bon.
Après un temps de cogitation, je me racle la gorge, tout en ayant l’impression que ses parois sont modulées par une force extérieure ; peut-être l’effet de la magie de Minil’, mais peut-être aussi tout simplement mon imagination. Quoi qu’il en soit, commençons : rythme plus lent, tonalité plus douces et plus cristallines, et voix plus mesurée, moins rapide, plus souple…

Courage, courage, courage compagnons,
ne baissons pas les bras, allons et faisons front !
A nous tous, au nom de la Dame des Rêves,
oeuvrons pour elle, sans repos et sans trêve.

Nous ne sommes ni canailles ni fiélons,
et en dépit de tout, ensemble nous tiendrons :
peu importent les obstacles sur notre route,
nul travers ne saura nous mettre en déroute.

Aussi, maintenant qu’il est l’heure des sommes,
rappelez vous que tous ensemble nous sommes.
Serrons-nous les coudes ; avec solidarité,
soyons prêts les uns les autres à nous supporter.


Ouvrant légèrement les yeux que j’avais laissés fermés jusqu’ici, j’atterris doucement de ma rêverie dans laquelle ma chansonnette m’avait plongé, ayant presque cru entendre quelqu’un d’autre avec ma voix modulée par les bons soins de ma diligente faera. Pensivement, je laisse courir mes doigts le long des lignes du bois et des cordes fines.

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J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé!
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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Dim 1 Fév 2009 22:40 
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Glaya était apparemment déjà endormie et ni Kerkan ni Jakadi ne s'opposèrent à ce que je sois le seul à rester de garde pour cette nuit. J'étais soulagé, très soulagé de ne pas avoir à m'endormir, les dernières nuits que j'avais passé étant bien trop mouvementées pour que j'ais envie de sommeiller de sitôt.
Kerkan fut écœuré par les vers et n'en toucha à aucun et sortis précipitamment pour vomir sa bile par terre pas loin du campement.

(Petite nature le magicien. Je pensais qu'après avoir tué des Ohitos ils supporteraient plus dégoûtant qu'une bande d'asticot.)

Sur ces pensées j'enfournais une autre bestiole dans ma bouche, prenant soin de toujours croquer la tête en première. Kerkan n'avait pas l'air bien mais il décida de partir dans les ruines du village, certainement à la recherche d'un peu de solitude loin du repas de Jakadi. Ce dernier pris d'ailleurs la peine de cuisiner sa nourriture pour qu'elle soit plus "humainement acceptable".

(Pourquoi vouloir changer une nourriture aussi bonne ? Il est fou ma parole.)

C'est donc avec un grand étonnement que je le vis faire son petit bivouac avec un bol et un morceau de verre sculpté qui lui servait de broyeur à nourriture. Je gardais un œil sur Kerkan avant qu'il ne bifurque dans une rue hors de mon champ de vision, me laissant avec un léger sentiment d'angoisse sur ce qui pouvait lui arriver.

(J'imagine que si je vois une fontaine d'eau jaillir dans la ville c'est qu'il doit être en danger.)

Le vent portait de multiples odeurs à mes narines mais je ne sentais aucun Sekteg dans les environs. Soit ils étaient partis après que Glaya leur a fait peur en lançant son sort, soit ils marchaient contre le vent.
Je me retournais vers Jakadi et vis qu'il avait terminé son travail et qu'il posait fièrement son bol de bouilli sur la table.

(Si c'est pas malheureux de faire ça.)

Il sortit alors son instrument de musique avec lequel il avait joué à la taverne des Torkins et se mis à tester les cordes de l'appareil. Je retournais à mon observation mais ne voyais rien de vraiment important : quelques mouvements identifiés par mon nez comme étant des animaux – probablement charognards – ayant trouvés refuge dans ces ruines et deux ou trois rayonnements de la lune sur une partie en métal d'un des bâtiments encore debout de la ville.

Puis les paroles d'une chanson magnifique arriva à mes oreilles depuis l'intérieur de la bâtisse. La fluidité des sons et la tonalité de la voie qui la chantait me semblaient sortir tout droit de la gorge de la plus belle des nymphes. Je me retournais vers Glaya pour voir si ce n'était pas elle qui chantait mais je du me rendre à l'évidence en voyant Jakadi bouger les lèvres que c'était de lui que venait la somptueuse mélodie.
En effet en écoutant mieux je pouvais distinguer la pointe de virilité difficilement repérable chez les Sektegs dans les paroles de la chanson. Pourtant il avait l'air d'être ailleurs, comme en transe.

(Voilà une face cachée de ce petit bonhomme auquel je ne m'attendais pas.)

Complètement abasourdi par ce chant envoûteur, je ne pouvais malheureusement pas féliciter Jakadi après qu'il eut fini. Il était évident que des choses comme "C'était très beau" ou "Tu chante vraiment bien" ne se disent pas entre mâle, je laissais donc le petit verdâtre finir sa chanson puis joué de son instrument un accord lent et doux.
C'est ainsi que, en musique, je continuais de surveiller l'entrée de notre refuge avec un peu moins de tension qu'au début.

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Lun 2 Fév 2009 22:43 
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Les rues de la ville devenaient de plus en plus sombres au fil du temps, en effet, la nuit continuait de s'abattre sur les ruines, créant ainsi un paysage angoissant. Outre le fait que j'étais dans un état de torture intérieure marquée, l'atmosphère indisciplinée qui régnait autour de moi ne contribuait en rien à mon bien-être personnel. Pourtant, je sentais au fond de moi la fontaine d'émotion -vraie dynamique de mes actes- jaillir en un geyser de sentiments sordides. Des nausées étaient à nouveau sur le point de m'assaillir, mais, l'envie de découvrir ce nouveau monde était bien plus prononcée que mes peurs. Peut-être trouverai-je le bonheur des jours passés dans ces maisons inhabitées ? Au moins, je n'avais pas à attendre dans un coin au près de mes compagnons qui dévoraient avidement des vers de terre répugnants. Rien que cette idée me procura des renvois terrifiants que je me devais de contrôler dans le but de garder des forces pour le lendemain... Je ne comprenais pas pourquoi Jakadi s'était amusé à ramener ce genre de choses immangeables à notre campement, il devait quand même bien rester quelques douceurs dans ces habitations détruites...

(Ces nains doivent bien avoir des réserves de nourriture... Suis-je bête ! Les gobelins s'en sont occupés ! Merci à vous, amis de notre éminent coéquipier !)

Bon, tout ce qu'il me restait à faire, c'était d'errer éternellement dans les rues de cette petite cité, comme les âmes en peine allaient certainement le faire à jamais. Je me plaisais à jouer ce rôle d'être touchant et pleutre à la fois, mais derrière ce masque subtil se cachait une personne bien plus sûre d'elle-même qu'on aurait pu le penser... Bien évidemment, il fallait creuser, gratter, décrépir cette façade pour rencontrer le vrai Kerkan, celui qui n'avait peur de rien... La seule question que l'on pouvait se poser était : «Mais existait-il vraiment ?» Je me mis à souffler dans un salon à toit panoramique, ma vie était un véritable enfer, et j'étais un raté... Je ne savais rien faire, j'étais un bien piètre magicien, mes pouvoirs ne touchaient jamais leur cible, je fuyais le danger dès que je le pouvais et bien entendu je flanchais à l'instant même où mes émotions devenaient trop importantes. Les derniers membres du groupe me prenaient sans nul doute pour un boulet, je ne devais avoir aucun intérêt à leurs yeux...

(À vrai dire, ils n'ont pas tellement tort...)

Par chance, je venais d'éviter une des chansonnettes du Gobelin, la fine brise me portait le rythme dilué du petit bonhomme verdâtre... Je n'avais pas réellement le moral pour écouter une sorte de complainte improvisée, parlant de notre groupe soit disant invincible qui s'amoindrissait de jour en jour. Je m'allongeai sur le sol caillouteux pour pouvoir observer le ciel de jais parsemé d'astres scintillants au côté de la lune, maîtresse de cette immensité... Au fond, ma vie n'était rien par rapport à cette infinité et pourtant, je faisais tout ce que je pouvais pour ne pas finir six pieds sous terre. Cela révélait-il mon égoïsme perfide qui apparaissait dans cette région hostile ou était-ce simplement le reflet de ma peur panique qui s'éprenait de moi comme une donzelle s'attacherait à un vaillant guerrier ? Je n'en avais pas la réponse, mais, c'était certainement un mélange des deux, il était clair que je ne pouvais le nier...
«Est-ce un péché ? Tout dépend du point de vue... Et puis, de toute façon on s'en fiche après tout !»

Je me relevais et me mis à explorer les restes de cette habitation afin de pénétrer dans la vie et le monde des défunts propriétaires... Je devais être plutôt dérangé psychologiquement pour avoir ce genre de désirs quelque peu morbides ! Mais, d'un autre côté, mon âme était partagée entre l'envie de reconstituer tout ce qu'il restait des affaires personnelles des nains et le besoin de tout casser, de finir le travail de nos adversaires... Je n'acceptais pas que le travail fût aussi mal réalisé, après tout quand on voulait anéantir un village, il ne fallait pas le faire à moitié ! Toutefois, je rangeai cette idée de côté et rendis un dernier hommage à cette famille disparue de la surface de Yuimen et repris ma visite...

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Mer 4 Fév 2009 01:20 
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Au moment où je relève la tête, j’ai l’impression d’entrapercevoir Krochar de face, les yeux grands ouverts fixés sur moi, mais malheureusement, je n’ai pas le temps de confirmer si cette image est la réalité ou le fruit de mon imagination et de ma fatigue, car un bâillement m’attrape soudain la gueule qui s’ouvre grande, révélant deux rangées de quenottes acérées qui pourraient bien sembler effrayante si elles n’étaient pas juché sur un corps aussi insignifiant par rapport à la plupart des autres races. Dans le même temps, par réaction normale, mes yeux se ferment, et le temps que j’aie fini de me décrocher les mâchoires en un soupir las, je peux constater que le garzok noirci me tourne le dos, observant comme il s’en était donné le devoir les alentours de notre campement par la porte ouverte… mais il me semble que c’est avec plus d’insistance que précédemment.

( C’est moi ou il a l’air tourneboulé ? Demandé-je à Minil’, un regard interrogateur fixé sur le dos ailé de mon Gatch Bratty.
- C’est bien le cas. Ta chanson a rencontré du succès !
- Tant que ça ?... Attends voir, tu as fait quoi à ma voix exactement ?
- Rien de plus que ce que tu m’avais demandé. Répond-t-elle d’un ton qui me donne l’impression nette d’un haussement d’épaules mental. J’ai gommé ce qu’il y avait de nasillard, de grinçant, d’aigrelet…
- Oui bon, ça va, ça va, j’ai compris que j’ai la voix d’un cochon qu’on égorge !
- Non non non. Tu pourrais bien avoir du talent tu sais ! Ce qu’il te faudrait, c’est de la pratique, mais avec le temps tu pourrais parvenir à ce que tu viens de faire avec mon aide tu sais.
- Non… vraiment ?
- Puisque je te le dis !)

Bigre. Si ça ne venait pas de cette faera qui jusqu’ici a toujours fait preuve d’une sincérité qui était même souvent un manque complet de tact (non pas que je considère ça comme un défaut vous me direz), je ne le croirais pas tellement ça me paraît surréaliste : moi, Jakadi, pouvoir chanter d’une manière aussi captivante ? On croit rêver !
Mais… après tout, on nage bien au milieu des rêves, alors pourquoi pas ? En tout cas, moi, ça me plaît de chanter, et si je peux être secondé par les étonnants pouvoirs de cette petite créature féerique, alors mes exercices devraient se passer pour le mieux pour l’audition du public, et même de mieux en mieux d’ailleurs ! Rien que d’y penser, ça me donne envie d’en entonner une autre tiens ne serait-ce qu’histoire de marquer le coup d’une perspective aussi réjouissante au milieu de ces contrées fantastiques souvent si peu inhospitalières !
Malheureusement, à peine ai-je commencé à esquisser d’un mouvement large une nouvelle volée délicate sur le cordes de ma balalaïka qu’une soudaine pointe de douleur m’arrête dans mon élan dans un sursaut… de surprise plus que de douleur en fait, mais cette dernière reste pourtant bien présente, et prend sa source précisément dans le haut de mon bras, où ma peau tailladée par ces saletés d’araignées géantes qui avait tout juste cicatrisé s’est rouverte et laisse suinter une traînée de sang, signe tristement irrévocable que les activités sont finies pour aujourd’hui.

Déçu mais résigné, je vais donc à bas du lit pour déposer mon instrument avec le reste de mes affaires dans l’armoire, le silence de mort qui règne dans ce village abandonné me paraissant désormais bien pesant à mes oreilles de sekteg affûtées maintenant qu’il n’y a plus moyen pour moi de faire décemment du bon bruit. Tâchant de ne pas montrer mon désarroi, je me mets aux côtés de Krochar en quelques pas, observant la nuit immobile et fraîche, ainsi que le visage du guerrier, déterminé bien que déformé par ce masque d’obscurité qui lui recouvre tout le corps, et dont la proximité m’emplit encore d’un irrépressible sentiment de malaise malgré toute la confiance que je porte en sa victime. Cependant, ce n’est pas tout ce qui affecte ses traits : la fatigue également, la même que celle que je lui avait vue au petit matin, est présente, et malgré les efforts qu’il fait pour être éveillé ainsi qu’en dépit de ce qu’il nous a dit sur le rythme de sommeil des garzoks, pas besoin d’être un expert en anatomie pour voir qu’il n’est pas aussi paré pour une nuit blanche qu’il voudrait bien l’être. S’il s’obstine à vouloir veiller, ça n’ira pas ; le lendemain, il sera bon à ramasser à la petite cuillère en en demandant autant à son corps !

« Hey Gatch Bratty » L’interpellé-je en l’observant depuis ma petite taille. « Je crois que tu devrais vraiment dormir… tu peux peut-être tenir trois jours, mais on n’est pas dans une situation ordinaire là. Vaut mieux qu’on se partage les rondes… » Et tout à coup, en parcourant la pièce du regard, une idée qu’elle est bonne me vient en tête, que j’accueille d’un soudain haussement de ton joyeux. « … ou bien alors il suffit de se barricader ! Rien qu’en mettant l’armoire, on risque pas d’être dérangé par surprise non ? »

C’est tordu ? Possible ! Mais en attendant, ça se tient !

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J'ai décidé d'être heureux, parce que c'est bon pour la santé!
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Jakadi, voleur gobelin niveau 4 so unique en son genre vous salue bien.
Bilan de la quête 18 : Buffet maritime gratuit [:out:], une tenue très tendance (merci beaucoup GM17 [:angry:]), 1er contact avec les indigènes, découverte des spécialités culinaires locales [:dingue:], rééquilibrage de la balance des possessions Shaakts/Sektegs, tatanage de torkin (c'est une CC messieurs-dames!), un ventousage d'urgence [:kiss:], une obtention de balalaïka [:music:], une razzia sur des restes de bataille, du matraquage d'araignées géantes :grr:, la perte d'une bonne partie du groupe :(, un affrontement avec un esprit des ténèbres [:angryfire:], un fort agaçant diseur d'énigmes [:confu2:], un combat contre une troupe entière de garzoks, de l'apprentissage de CCs par zigouillage d'araignée [:ninja:].


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Mer 4 Fév 2009 01:45 
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Inscription: Lun 2 Fév 2009 01:11
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En voyant le plat de préparé par Jakadi, Glaya ne peux réprimer une moue de dégoût et secoue la tête pour refuser le repas. Elle semble bien décidée à se passer de nourriture pour ce soir, peu importe les conséquences.

Elle écoute ensuite la chanson de Jakadi d'un air triste, comme perdue dans ses pensées, ses lèvres formant silencieusement le nom de Shallir à plusieurs reprises.

De temps à autre, elle se retourne, comme si elle entend un bruit, pour soupirer juste après et aller se poser dans un autre coin de la salle.

Visiblement, elle se moque de qui se charge de la garde ou comment être en sécurité ce soir et ne donne pas son avis à ce sujet.


Krochar > Jakadi n'a pas tout à fait tort. Les cauchemards et les combats à répétition t'ont affecté physiquement. Pourtant, tu te sens en pleine forme et l'aura du démon te possédant ne doit pas y être pour rien.
Celui-ci, malgré sa passivité salutaire depuis le sort étrange de Glaya dans la caverne, continue de temps en temps à te sussurer des ordres à l'oreille, t'intimant de quitter les lieux au plus vite pour rejoindre Oaxaca. A force d'insister, il pourrait bien finir par te donner la migraine. Mais, pour l'instant, il semble pas très dangereux pour le moment.


Kerkan > Une fouille plus aboutie de la maison t'éclaire un peu plus sur le passé des lieux :
Visiblement, la famille qui vivait là avait quitté les lieux il y a longtemps. Une sacrée épaisseur de poussière s'étale dans les salles les moins touchées par les ravages des garzoks. Les Torkins ont du abandonner l'endroit il y a des années, voir des siècles, et lors de l'invasion récente des peaux-vertes, ce n'était plus qu'un immense défouloir pour brutes.
Les quelques outils rongées par la rouille font penser que les habitants étaient là exclusivement pour travailler dans les mines environnantes.
Dans la chambre, tu finis par tomber sur un carnet rangé dans le tiroir d'un bureau. Ca a tout l'air d'un journal de bord ou un journal intime. L'année inscrite à la première page te surprendra sûrement : Il semble avoir été tenu il y a prêt de 300 ans !

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15 000 messages et une pluie de vaches pour torturer les pjs de la quête 15. Combien pour ceux de la quête 18 ?


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Mer 4 Fév 2009 23:17 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 20:05
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Localisation: Dans les montagnes aux alentours de Mertar.
Jakadi arrêta subitement de jouer mais je me suis retenu de voir pourquoi, de peur qu'il puisse lire sur mon visage les quelques traces qui restaient de mon étonnement à l'entendre chanter. Je regardais toujours les alentours, debout contre l'entrée, et même si j'entendais parfois un petit bruit, comme un chuchotement, je restais immobile.
Puis mon regard tomba sur mes pieds et je pouvais voir une ombre m'entourer la jambe comme une sorte de plante grimpante fantomatique. Je faillis crier avant de me souvenir que c'était la manifestation physique de l'Esprit de la Dague.

(Milparda ! J'avais complètement oublié ! Comment c'est possible, j'ais ce voile sombre devant les yeux depuis plusieurs heure.)

Lentement je repris conscience de cette malédiction : mes ailes fictives, mes griffes puissantes et mon visage que je n'avais toujours pas vu dans un miroir. Et par la même occasion je pouvais sentir l'Esprit lui-même me parler. Les chuchotement que j'avais pris pour des sons créé pas le vent ou par Glaya dans son sommeil était en fait mon hôte qui continuait à me susurrer des ordres, toujours les mêmes : partir et rejoindre Oaxaca.

(Frakuk ! Tu es toujours là ?)
(Oaxaca te récompensera si tu m'amène à elle, tu pourrais devenir un grand général, peut-être même un commandant d'armé. Imagine la grande fierté de tes ancêtres si tu dirigeais l'une des plus grandes armées du monde connu.)

Ses paroles avaient du sens, dû moins je le pensais. Si je d evenais un grand chef et que je menais notre peuple à la victoire, ne pourrais-je pas entrer dans la légende, et mon nom avec ? Les Brrati seraient reconnus pendant des siècles comme ceux qui ont apporté la gloire au Garzok et l'éradication aux Humains. Tous les Humains… Même Kerkan, Glaya ou Noémie.

(Laisse-moi ! Jamais je ne te ramènerais à elle ! J'ais juré sur le nom des Brrati de servir ce que je considère comme le bien. Abandonner maintenant ne les rendra pas fière, au contraire.)
(Et tu crois que réussir à protéger les êtres qui, plus tard, tueront tes frères sans hésitation apportera plus d'honneur à tes pères ? Est-tu seulement sûr qu'il sont d'accord ? Leur en a-tu parlé ?)
(Lâche-moi !)
(Tes ancêtres étaient des guerriers attirer par le combat et le sang, cela coule dans tes veines, tôt ou tard il te faudra affronter la réalité, alors autant le faire maintenant et gagner les honneurs de la grande Oaxaca.)
(Tral bro glovté ! Fadjo ! Chgolta ! Tral bro !)

Tout en l'abreuvant d'insulte, je tentais désespérément de bloquer ses paroles, ne voulant plus argumenter la justesse de ma décision avec quelqu'un qui n'avait de considération que pour lui-même et sa maîtresse.
Je ne savais pas si j'avais réussi ou s'il voulait que je crois avoir réussi, mais toujours est-il que les chuchotements s'arrêtèrent. Ce combat interne m'avait légèrement épuisé mentalement et, même si je sentais que mon corps pouvait tenir plus d'une journée sans se fatiguer, je me posais plus lourdement contre la porte pour m'aider dans cet appui à réfléchir plus calmement.

(Si seulement Glaya pouvait de me tirer dessus encore une fois avec son rayon magique, ça calmerait ce démon.)

Ce qui m'énervait le plus était que ses paroles résonnaient tellement vrai dans ma tête, et même trop vrai, je ne pouvais pas savoir si c'était son influence sur mon cerveaux ou ma propre déduction qui me faisait penser ça, et ça me foutais littéralement en rogne.

Jakadi arriva à mes coté et se mis à scruter la nuit devant lui en me tenant compagnie silencieusement, me regardant de temps à autre avec un œil suspicieux. Sans le regarder directement je me sentais un peu gêné par cette étude méticuleuse.

(Peut-être que mon débat intérieur c'est reflété à l'extérieur et qu'il a vu l'ombre ondulé ou quelque chose du genre, j'espère qu'il ne pense pas que je deviens dangereux.)

Mais la raison de son attention n'étais pas celle que je redoutais, il parla enfin et je me tournais vers lui par la même occasion.

« Hey Gatch Bratty, je crois que tu devrais vraiment dormir… tu peux peut-être tenir trois jours, mais on n’est pas dans une situation ordinaire là. Vaut mieux qu’on se partage les rondes… ou bien alors il suffit de se barricader ! Rien qu’en mettant l’armoire, on risque pas d’être dérangé par surprise non ? »

Je pris sa proposition en compte peut-être plus sérieusement qu'il ne le voulait lui-même mais après quelques secondes je lui fit par de mon désaccord :

"Non, je ne pense pas que bloquer la seule sortie du bâtiment soit une bonne idée, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber et vu qu'on est plus très nombreux, je pense qu'il faut garder une issu de secours au cas où un groupe important d'ennemis viendrait attaquer. Quant aux tours de garde, hmmm…"

(Il a raison, je ne pourrais pas tenir éveillé toute la nuit, l'Esprit de la Dague profiterait de ma faiblesse. Il vaut mieux que je dorme malgré les risques, et puis si jamais des cauchemars viennent me visiter, j'aurais qu'à leurs mettre un pain.)

Conforté dans cette idée fantaisiste de pouvoir faire mal à un mauvais rêve je répondis à Jakadi :

"C'est d'accord mais je vais d'abord fini la première moitié, puis toi et Kerkan vous ferez les deux derniers quarts, ça me semble plus équitable."

J'avais retiré Glaya vu qu'elle était déjà endormie dans sa couchette, et aussi parce que je ne voyais pas très bien comment quelqu'un qui voit les morts pourrait surveiller les alentours d'une ville pillée où devaient traîner des centaines de fantômes.
Me retournant vers la rue je repris mon rôle de garde, prêt à tenir encore quelques heures de plus sans flancher, et je pris un autre vers dans ma réserve et l'avala d'un coup.

(Pas mauvais non plus si on croque rien, faudra que je dise ça à potty quand je le reverrais.)

"Va te coucher Jakadi, je te réveillerais quand la lune sera au plus haut."

Ce n'était pas tout à fait un ordre, mais la différence de taille m'avait poussé à lui parler comme on parlerait à un enfant.

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Barelfe vous frappe
Krochar Brrati, Garzok Barbare niveau 12 issu de guerrier, dans la ville d'Oranan

New Krochar rasé de près :
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Orque barbare un jour, orque barbare toujours :grr:

Quête 18 terminé ! 5 ans de quêtes mais ça en valait tellement la peine.


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 Sujet du message: Re: Chapitre II : Au delà du monde (3) Par monts et par vaux
MessagePosté: Jeu 5 Fév 2009 23:12 
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Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:20
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Localisation: Nevers / Oranan
Je pénétrai dans une pièce passablement détruite par les forces gobelines afin de partir à la recherche d'indices utiles à notre quête. Peut-être pourrais-je découvrir de nouvelles informations sur la crise qui dominait ces contrées hostiles... Mais rien, seule la poussière s'était accumulée depuis des décennies sur des meubles mités... Enfin, je devrais plutôt parler des restes de planches qui évoquaient parfois des tables ou peut-être des chaises, à moins que ce ne fussent des sortes de tabourets... Je n'aurais trop su le dire, le temps s'était abattu sur ces objets comme il s'acharnait sur nos personnes et nous changeait en des êtres totalement différents. J'espérais une seule chose pour l'instant : c'était de ne pas terminer comme ces meubles qui n'étaient que de simples résidus... Malheureusement, on savait tous pertinemment que l'immortalité n'était pas une de nos qualités et même si l'idée de trépasser était véritablement déconcertante, je ne pouvais me résoudre à attendre la mort.

(Il ne manquerait plus que ça ! Je dois me battre et ne pas avoir peur !)

Cette habitation n'était plus qu'un immense tas de pierres, un énorme champ de ruines où quelques informations mineures restaient disséminées çà et là. J'avais la nette impression d'être un archéologue à la recherche d'un passé figé qui ne demandait qu'à revivre et à exprimer des actes brisés. Autour de moi, quelques outils rouillés étaient entreposés aux quatre coins de la pièce ou carrément jetés sur le sol. D'après ce que je pus en déduire, ce n'étaient que de simples pioches de mineurs, mais cela ne m'éclairait guère sur les motivations de ces nains. En effet, ce peuple était un des seuls à construire de longs tunnels souterrains pour y vivre ou pour chercher des pierres précieuses et des métaux de valeur. Peut-être que la source du problème se trouvait dans les mines, nous devrions aller y jeter un coup d'œil... Toutefois, les réseaux étaient certainement bien trop développés pour pouvoir tomber nez à nez avec nos ennemis jurés. Non ! Cela n'était pas une bonne idée, nous n'avions pas de temps à perdre et puis, Glaya nous guiderait vers la source de tous nos maux !

(Espérons que ce que je dis est vrai, je ne voudrais pas que nos recherches soient infructueuses...)

Je sortis de cette pièce qui ne m'apprit pas grand chose d'intéressant, je compris seulement que j'étais dans une maison de mineurs qui fut détruite bien avant l'avènement des gobelins... Moi qui pensais trouver des denrées périssables dans une des habitations, je me trompais lourdement. En effet, les propriétaires avaient quitté les lieux il devait y avoir bien longtemps de ça... Par contre, quelle en était la raison ? Quelque chose ou quelqu'un avait dû les faire fuir, serait-ce cette guerre ? À moins qu'une terrible créature rodât dans les parages... Cela ne m'étonnerait guère, après tout, j'avais été attaqué par des ittics, des loups, une sorte de dragon étrange et par des araignées géantes... Quelle bestiole pouvait se cacher dans ces montagnes ? Je n'en avais aucune idée, rien ne me mettait la puce à l'oreille, et puis, de toute manière, les gobelins s'étaient acharnés sur les restes du village masquant les dernières preuves qui auraient pu nous aider...

(Tiens ! Ça m'a tout l'air d'une chambre... Enfin, ce qu'il en reste...)

Une sorte de lit était poussé dans un coin, néanmoins, cela ressemblait plus à une sale litière d'animal peu entretenue. Mais, cette chose ne m'intéressait guère ; un bureau était disposé près d'un mur encore intact vers lequel je m'approchai. D'un geste de la main, je chassai la poussière accumulée comme pour tenter de remettre un peu d'ordre dans cet univers où le rangement n'était pas le maître mot. Je me mis à fouiller dans l'un des tiroir dans le but de tomber sur une photo ou quelque chose dans le genre qui aurait pu simplement me laisser imaginer les visages des défunts nains. Malheureusement pour moi, je mis la main sur un antique carnet à moitié dévoré par les mites. Je l'ouvris et à ma grande surprise j'aperçus une date effrayante sur la première page jaunie par le temps... Ce livret avait été écrit il y avait de cela plus de trois cents ans ! Comment était-ce possible ? Personne ne l'avait trouvé depuis, j'étais donc le premier à avoir le courage de faire des recherches approfondies dans cette maison... Cela me fit froid dans le dos, il y avait peu de gens qui avaient eu le courage de s'aventurer dans ce village désert...

(Je dois aller montrer ça aux autres ! Je suis sûr que nous pourrons découvrir de nombreux éléments sur toute cette histoire !)

Je pris mes jambes à mon cou et courus en direction de notre point de ralliement... Hors d'haleine, je fonçais à travers les rues angoissantes qui semblaient m'observer avec des yeux de démons, dérangés par le bruit de mes pas. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais tant marché, j'étais bien plus loin de notre campement que je ne l'aurais cru... Étais-je perdu ? Non ! J'apercevais déjà la maison dans laquelle nous avions élu domicile... Je pénétrai dans le salon improvisé comme une flèche et déclamai d'une manière grandiloquente :
«Regardez ce que je viens de trouver dans une des maisons ! Ça m'a tout l'air d'être une sorte de carnet de bord ! Et vous savez quoi ? Il a plus de trois cents ans, vous imaginez ? C'est incroyable, personne ne l'a découvert avant nous ! Vite, venez lire, on en apprendra peut-être un peu plus sur ce qui s'est passé dans ce village étrange. Avec un peu de chance, on saura pourquoi les nains ont déserté cette région.»

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Quête 18 : Un monde de rêve au pays des cauchemars

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Dernière édition par Kerkan le Ven 6 Fév 2009 20:40, édité 1 fois.

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