Ezak pris la suite de Simaya vers les tréfonds d'Escarloth. Ainsi, il eut bien vite le loisir de s'apercevoir que cette cité avait bien des secrets en elle. Evidemment, la tour n'était que la partie émergée de l'iceberg. En effet, ils arrivèrent bien vite à une entrée souterraine menant vers un hall gigantesque où les ténèbres semblaient avoir élu domicile. Mais la Demoiselle Sombreroc ne semblait pas très encline à ce qu'ils admirent ces « fabuleux » paysages, car elle continua sa route, sûre d'elle pour l'amener à un élévateur qui les firent descendre encore plus profondément dans les sous-sols de la cité. L'Ynorien n'était pas très à l'aise avec tout ce qui se présentait devant lui. Dans son esprit Yuimenien, cette ville était conçue sans aucune logique. Il se demandait comment on pouvait vivre sous-terre, loin de la lumière du soleil, de la verdure, et des agréables brises du vent. C'était totalement idiot.
Mais Ezak n'eut pas le temps de philosopher sur le mode de vie bien étrange des Escarl'Othien que l'élévateur s'arrêta enfin. Bien entendu, l'humain ne se fit pas prier pour sortir de cet instrument thon conventionnel, pour se retrouver sur une sorte de balcon dont le prolongement menait à un escalier de pierres se jetant plus bas. Lentement, il se rapprocha de la rambarde pour constater que cet escalier menait vers leur destination, la salle du trône.
C'était bien là, il n'y avait aucun doute. Ce qui se présentait sous eux en contrebas était à l'évidence une sorte de cour. Le sol, mélange de pierres grises et noires, ne jurait pas avec tout ce qu'il avait eu l'occasion de voir de cette cité sculptée dans la roche. La pièce était circulaire et pour le moins bondé de monde. Les êtres - qui n'avaient pas remarqués leurs présences - étaient presque entassés, à écouter les discours d'un vieux Garzok assis sur la pièce maitresse de cette pièce : le trône. Tout autour d'eux, contre les murs de la pièce, plusieurs autres Garzok armés et en armure semblaient veiller à ce que le désordre ne sempare pas de l'endroit.
Le guerrier fronça les sourcils et eut du mal contenir son aversion, pour la race à la peau verte. C'est Simaya qui le tira du bouillonnement rageur qui prenait place dans son crâne, lorsqu'elle expliqua l'étrange tableau qui se dessinait plus bas.
Elle lui expliqua que le vieux Garzok sur le trône tentait de rallier le peuple d'Escarloth à sa cause, pour s'emparer du pouvoir. Mais selon elle, il n'avait aucune chance d'y arriver, car le trône, imprégné de magie, était lié aux volontés de ses habitants et ils avaient la chance d'être aux premières loges pour en avoir une démonstration. Car d'un coup, le Garzok se figea, alors que sa voix désagréable semblait s'être éteinte. Le trône lui, commença à vibrer dangereusement alors qu'une lumière verte semblait émaner de lui. Et alors que les tremblements se mirent enfin à cesser, le corps du Garzok sembla s'évaporer, comme si son corps s'était désagrégé.
D'abord surpris, le visage d'Ezak s'ouvra avec retenue dans une expression de surprise, avant de peu à peu s'étirer dans un sourire moqueur.
« Il semblerait que la magie ait ses bons côtés. »
Tournant un regard espiègle en direction de Simaya, il lui annonça tout bas.
« Excusez-moi un instant, mais je vais faire plus ample connaissance avec ce peuple. Reculez vous, si vous ne voulez pas être vu."
Aussi tôt dit, Ezak exécuta un simulacre d'applaudissement, battant des mains dans un tempo lent. Il devait absolument être le centre de toutes les attentions. Quand il fut sûr d'avoir l'attention de toutes les personnes présente, il s'arrêta.
« Tu es né poussière et tu retourneras à la poussière, disait l'adage. Il est étonnant que cet individu ne se soit pas transformé en tas de merde. »
Ezak marqua un temps pour bien laisser les Garzoks présents le temps d'essayer d'assimiler ses propos - il devait bien l'avouer - injurieux. Mais il en avait cure, il détestait cette race inférieure et il ne s'en était jamais caché. Pas même à Omyre devant eux, et encore moins devant les Treize dans le bagne ou eu lieu son anoblissement. Et, prononcé de cette façon, ils ne comprendraient sûrement pas son allusion.
« Peuple d'Escarl'Oth, je me présente. Ezak D'Arkasse, sergent de l'armée de votre envahisseuse bien-aimée, Oaxaca. Représentant officiel de son lieutenant, Crean Lorener en ces terres. Et blabla et blabla... » S'amusa t'il a grand renfort de mouvement de main exagéré.
« Ce Garzok a bien été idiot de tenter de vous manipuler de la sorte. La preuve, il a - excusez le jeu de mots - mordu la poussière. Ne soyez pas dupe ! Bientôt vous serez, que vous le vouliez ou non, sous le joug de nôtre TRES aimée Reine Noire. Et vous allez tous avoir le même traitement, le même qu'a subit tous les peuples libres jusqu'à maintenant dans mon monde. Une fois qu'Aliaénon sera conquis, on s'emparera de tout ce que vous avez jusqu'a vôtre liberté. Les plus résistants, seront tués, et les plus dociles, enchainés, réduits en esclavage à travailler pour le compte d'Oaxaca. Vous n'avez pas le choix ! Votre monde sera à l'image d'Omyre, la cité Garzok de la reine noire. Un lieu ou les forces Oaxienne domine, vous ne serez plus que des meubles, vos n'aurez plus de droits. On violera vos filles, on enrôlera vos garçons et vous marcherez au pas sous les coups de fouet ! Vos vivrez dans un monde désolé, fréquentant les parasites, les déchets et la merde. Oubliez vos recherches ! Elles nous appartiendrons et nous les utiliserons contre d'autres, comme le lieutenant Vallel le fait déjà en ce moment même face à Esseroth. »
Puis levant les yeux vers les Garzok :
« Soldats, est-ce que je mens ? Bien sûr que non. C'est ce que nous faisons, n'est-pas ? »
Et se focalisant à nouveau sur la foule :
« C'est votre destin et vous vous y ferez. »
Conclut-il avec un sourire en laissant le silence s'installer pour qu'ils digèrent bien ce qu'il venait de dire.
« Bien, trêve de bavardage. Que l'un de vous vienne à moi et m'amène vers des appartements libres. J'ai besoin de repos et de restauration. Demain est une autre souffrance pour vous. »
Puis il se recula, se postant près de l'élévateur et en lançant un regard plein de sous-entendus à Simaya. Il ne souriait plus, ayant abandonne son masque d'Oaxien. Il avait retrouvé une expression sérieuse, il savait que le temps jouait contre-eux. Et il espérait que la sauce allait prendre.
« Voilà, le sergent d'Oaxaca leurs à expliquer ce qui les attends. Maintenant, on va tenter de les convaincre de nous aider, dans l'ombre, si c'est ce qu'ils veulent vraiment. Vous les connaissez mieux que moi alors ça sera à vous de présenter les choses."
_________________
"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." - George Smith Patton
|