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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 4 Mar 2016 05:38 
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Calech semblait être un type du cru. Le bonhomme d'ordinaire affalé au comptoir, échoué le temps d'un soirée à se remplir la panse et s'imbiber le foie. Toutefois, il y avait un certain charme en cette épave profiteuse qui fit disparaître les pièces posées devant elle d'un geste souple et rapide. Certes, sa présentation était grandement à revoir mais ils ne s'attendaient pas à trouver quelqu'un digne de suivre un protocole dans cette auberge. Calech avait des oreilles qui trainaient un peu partout et il en savait assez sur la ville pour leur servir de guide, et par guide, Amarthan et Lenneth ne s'attendaient pas spécialement à s'attarder sur les monuments.

Il remplit toutefois sa part du marché, sous le couvert de la discretion, il se pencha sur la table, forçant Cromax et Hrist à se pencher un peu en avant comme le feraient des conspirateurs. D'ailleurs, n'étaient-ils pas deux conspirateurs ? L'histoire le dira probablement.

Il déblatéra ensuite une foule d'information, relativement inintéressante, du potin, de la rumeur, du ragot. Même si les rumeurs ont ça d'intéressant qu'elles ont toujours un fond de vérité, celles-ci auraient été mieux adaptées à des personnes du coin, quelqu'un qui aurait pu s'indigner des actions de la baronne ou de la jeune fille et prendre une moue étonnée avant de exclamer : " La salooooope. " Non, Cromax et Hrist relevèrent plutôt le fait d'une dite " trahison " envers les marchands de la ville.

Toutefois, les ragots font souvent du bruit pour rien, si ça se trouve, ce Baron faisant des accords avec la Ville de Sihle ne faisait rien de mal. Certes, un titre de Baron offre de possibilités, ça, Hrist le savait bien, mais le pouvoir d'une Baronnie est souvent réduit par la tutelle du roi.

Donc la jeune femme en déduisit deux choses, soit l'information était biaisée et il ne faisait que quelques affaires avec une ville au commerce florissant, détail que Cromax souligna, chose que Hrist ignorait. Soit, il profitait que la tutelle du roi soit justement aux orties pour se tailler une plus grosse part du gâteau, et ce n'était pas grave si les marchands du coin en faisaient la gueule.

Donc encore, elle en déduisit deux choses, probablement sur la même longueur d'onde que Cromax. Le marchand était-il un traitre à son pays ? Envieux trop talentueux ou téméraire qui aurait brûlé les étapes dans l'avidité ? Ou bien était-il un loyal citoyen qui décida de prendre les devants ? Si le roi n'était plus apte, il y avait fort à parier que les actions commerciales et les relations avec les autres villes majeures soient au point mort, donc le Baron aura peut-être voulu sauver un contrat juteux dans l'intérêt de la ville, de son peuple avant qu'un autre ne décide de lui voler cet accord commercial. Quelqu'un qui voudrait redorer le blason de son pays, comme le Prince Valérian.

Hrist songeuse, se demanda un temps comment les Princes pouvaient bien se voir les uns les autres. Avaient-ils alimenté une solide haine entre grandes villes ou vivaient-ils dans une saine rivalité ? C'était encore assez complexe à dire, et ce n'était pas le genre de question à poser, surtout à un grouillot.

Cependant, détail ayant une importance majeure, il y avait des intéressés, de nombreux, le genre de profiteurs, de rapaces, de visionnaire ou d'envieux qui pourraient faire avancer les choses. Si certain s'amusent à envoyer des tueurs pour abréger les souffrances du Suzerain, c'est qu'il y avait toute de même une raison de se dépêcher. Normalement, quand un souverain est mourant, on attend sagement en faisant des courbettes d'un main et en complotant et rassemblant ses forces de l'autre main. Sauf qu'une troisième main essayait de se glisser dans le tableau, et par la même occasion, de glisser du métal dans la gorge dudit Roi.

Sauf qu'ils s'étaient tous fait arrêter, paix à leur âme mais tuer un Roi demande une certaine maîtrise, un talent, une passion. Il ne suffit pas d'avoir égorger trois grands-père, un garde novice, un larron de foire pour prétendre tuer un roi.

Hrist essaya de s'imaginer dans ce rôle. Un Roi, même malade doit être entouré de Mignons et par mignons, on entendait surtout d'hommes d'arme, de préférence à la gueule casse et au caractère approximatif, par le genre de blondinet à qui on caresse la cuisse - tant pis pour Faëlis - mais un roi mourant devrait être statique, ne bougeant que pour peu d'occasion, souvent même cloué dans le Royal plumard et nourri à la soupe par un laquais de confiance. Hrist essaya d'imaginer le tableau, comment procéderait-elle à la place des assassins ? Une approche directe est toujours efficace mais il y avait des solutions alternatives. Un poison pourrait faire son office, mais Hrist préférait une approche plus directe, on ne tue pas un roi par semaine, autant en profiter un peu, que Diable !

Car oui, l'idée lui traversa l'esprit et décida de rester camper. Si la situation était bloquée à Ilyria, plus grande Citée d'Elysian, la leur, à Amarthan et Lenneth l'était aussi. Il fallait se montrer charitable et offrir au peuple de ce monde un nouvel éveil.

(" Bon courage pour leur faire avaler ça ! ")

Enfin, Cromax reprit la parole, il déclina avec une certaine politesse la remarque quant aux vêtements qu'ils portaient. Arriver sur place tirés à quatre épingles pour ressembler aux Dindons de Cour qu'ils allaient rencontrer, ce n'était pas l'option la plus primordiale.

(" En plus, je te l'avais précisé avant de partir ! Je l'avais dit !") Piailla sa Faera.
(" D'acheter cette horreur de velours moche ? Plutôt y aller sans rien. ")
(" Mais quand ! QUAND est-ce que tu vas comprendre. Avoir une tenue luxueuse est primordiale ! Quand tu tombes sur un mariage et que tu veux vider le buffet, il vaut mieux paraître riche. ")
(" C'est ça. Je vais me balader avec une tenue de rechange en velours encombrant pour l'enfiler une fois lors de mon voyage, et encore, sans avoir l'occasion de m'apprêter. J'arrive donc comme une fleur, les cheveux gras, les lèvres gercées, les yeux fatigués, piquée par des mouches et des moustiques et à sentir le jus de pied ? ")
(" Paraître riche veut pas dire être bien propre, ça veut dire donner l'impression d'avoir de l'argent. Lequel n'a pas d'odeur. ")
(" Il sera bien le seul. ") Cracha Hrist qui venait d'être indisposée par les relents d'un homme passant à côté d'elle. La jeune femme cacha sa grimace dégoûtée dans le fond de son gobelet en étain. Elle s'apprêtait à laisser la conversation couler pour mieux remonter se coucher, maintenant que son estomac avait cessé de gémir, mais un détail lui heurta l'esprit. Un peu comme une grande claque dans la tronche.

" Calech, vous.. Il me semble que vous venez de demander si les Elfes se réveillent. Je me demandais, c'est peut-être un peu présomptueux mais... Vous attendiez des Elfes ? Enfin, notre retour ? "

Certes, la formulation était complexe, aussi bien, Calech avait tenté une boutade mais si ce n'était pas le cas, il aurait été regrettable de passer à côté d'une information qui pourrait avoir son importance. Admettons qu'ils croisent des Sindels sur place, ils devraient faire preuve de grande prudence pour ne pas être démasqués et considérés comme Félons.

Mais les chances étaient maigres.

Cèles quant à elle appréciait bien sa conversation avec Lysis, elle n'avait que peu d'occasion de revoir une de ses soeurs, alors quand elle le pouvait, c'était une activité qu'elle prenait à coeur.

" Oui, un peu ! Quoique parfois on rigole bien ! Enfin, JE rigole bien. Mais c'est sûr que l'humour est loin d'être son point fort. Sauf s'il est mesquin. Elle aime son humour comme les Shaakts. Bien noir. Et elle aime pas les Shaakts. "

Le doppelganger de Hrist se releva face au feu éthéré qui brillait de milles et une étincelles magiques en s'élevant doucement dans l'air. La mine un peu surprise face à la réponse de Lysis.
" Torturer un chaton devant un public ? Heu. Je lui en touche un mot à l'occasion mais elle risque de pas être très très enthousiaste. Je crois. "

Après avoir cassé une noixe et chassé un papillon bleu qui lui tournait autour en pestant, elle continua sur un sujet plus sérieux.

" Je n'attends pas tellement de leçons de morale, d'ailleurs je pense pas qu'il ait de leçons à donner, surtout si comme tu le dis, il ne cherche pas à changer les gens. Sauf que maintenant, sa couverture dépend de Hrist, et que Hrist en a profité pour être honnête et lui dire qu'elle venait pour l'assister. D'ailleurs c'est bien le cas, ils sont sensés être dans le même camp. Et ça l'arrange bien aussi, d'être assimilée à un nom comme Cromax, ça lui permet d'obtenir aussi une jolie couverture et ce, sans le moindre effort. Qui irait penser que Cromax, le magnifique sauveur s'allie avec la tueuse de Xenair ? Tu vois le tableau. Ils ne sont pas là pour s'entendre, mais pour remplir une mission. Hrist ira sans doute dans le sens de Cromax. "

Elle marqua un court temps et ajouta :
" Bon... Elle aura sans doute une initiative un peu moins morale que lui, mais ça... "

Et Cèles s'étendit de nouveau, écartant les bras dans l'herbe haute et ferma les yeux.

" 'Franch'ment ? Je crois qu'elle n'est pas mécontente. Elle espérait ne pas tomber avec quelqu'un de difficile à suivre comme Faëlis, Cromax semble avoir la tête sur les épaules et ça fait de lui un allier plus sûr. Elle n'aime pas trop le doute, donc pour l'instant, elle écoute sagement, prête attention aux détails mais je pense qu'elle fera énormément d'espionnage au château. Elle sera les oreilles que vous ne pouvez pas avoir, les yeux aussi ! Important les yeux. Mais elle n'est pas venue garder un oeil sur Cromax, sinon je crois qu'elle ne se serait pas annoncée à lui. Cependant, elle a un lien avec les Généraux d'Oaxaca, chose sûr, Xenair d'abord et ensuite Cromax. En travaillant avec lui, elle entretient une relation déjà plus forte qu'avec Xenair auprès duquel elle ne fait que prendre des ordres. "

Elle ricana un instant et conclu :
" Non, au final il n'a pas à se soucier de ça. Il peut-être soupçonneux s'il le veut, ils n'ont pas passé assez de temps ensemble pour que la confiance s'installe. Et maintenant qu'ils sont tous deux engagés dans ce mensonge qu'ils ont forgés, ils vont bien devoir faire au moins semblant de s'entendre, faute de ça, la mission sera compromise. En fait, je crois qu'ils vont devoir se supporter encore un moment avant de comprendre que l'un ne représente pas un danger pour l'autre. Faut dire que ce sont deux personnalités assez difficile d'accès, en profondeur, je veux dire. "

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1828 mots

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 6 Mar 2016 13:32 
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Ilmatar – Auberge la Fourchette et le Couteau

    - Si vous voulez que j’vous fasse passer par des magasins d’vêt’ments ou pas, c’votre choix, m’sieur, répondit Calech aux propos de Cromax sur leur habillement.

    Il secoue ensuite la tête à l’intervention du sindel concernant les accords commerciaux entre le Baron Leodos et Sihle.

    - Nan, c’pas les tensions entre les villes qui vont chiffonner des marchands. Nan, c’est plutôt qu’il va utiliser sa noblesse pour faire baisser les frais d’douane et du coup couper l’herbe sous les pieds des marchands qui lui sont pas affiliés.

    Il secoue de nouveau la tête à la nouvelle intervention de Cromax demandant si les assassins mettent la cité en péril.

    - Pas directement, m’sieur. Mais si l’roi meurt maintenant, ça va être la guerre civile, pour sûr. Aucun des prétendants n’a assez d’poids politique pour surpasser les autres. Alors la cité et tous ses habitants serrent les fesses en attendant qu’ça pète ou qu’la noblesse veuille bien s’décider.

    Il ne se rebiffa pas au fait que Cromax refuse de lui dire le pourquoi de leur présence en ces lieux mais hocha la tête avant de dire.

    - Vaut mieux y être vers 10h d’main, au palais. Donc j’peux passer vous chercher vers 8h, à moins qu’vous vouliez passer d’abord faire des p’tites emplettes, là j’viendrais vers 6h. Par contre, j’sais pas trop qui gère la fougère pendant qu’le roi est malade, j’suppose que vous l’verrez bien sur place. Y doit y avoir une flopée d’noble et d’conseillers pour vous accueillir.

    A la question de Hrist sur le retour des elfes, cependant, il haussa un sourcil comme s’il ne la comprenait pas complètement.

    - Bah… pas plus qu’ça. Ça nous arrive d’en voir un ou deux s’radiner, mais ils d’mandent rarement à aller au palais. Alors forcément, ça étonne d’vous voir parmi nous, m’dame.

    Il se redressa sur son siège et fit mine de se lever.

    - J'vais vous laisser pour ce soir, m'sieur dame, à moins qu'vous ayez d'aut' questions à m'poser, a moins qu'vous vouliez les poser d'main car y s'fait tard. Je s'rais là demain pour vous escorter à l'heure dite.

[Je vous récupère au petit matin.]

Illyria – Les faubourgs


    Leykhsa arriva donc en troisième position à Illyria, alors que la matinée était déjà bien entamée. Sa première vision de la cité des Hommes se fit à partir d’un promontoire dominant la métropole. Il s’agissait d’une ville, d'une cité gigantesque faisant probablement deux fois la taille de Kendra Kâr. Très urbanisée, elle s’ornait çà et là de bâtiments colossaux qui surplombaient les autres, les écrasant sous leur masse. Fait inhabituel, la cité intérieure semblait être principalement constituée de bâtiments de pierre là où les faubourgs qui ceinturaient les murailles étaient constitués de bâtiments de bois. La cité, illuminée du soleil levant, était si grande qu’elle ne parvenait à en voir les extrémités. Au loin, elle pouvait, par ce soleil radieux et ce temps clément, apercevoir les contours du détroit d’Illyria et même apercevoir la Cité qui s’étendait de l’autre côté.


[Cromax – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (questions), 0,5 (informations reçues), 2 (longueur) ;
Hrist – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (informations reçues), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 7 Mar 2016 12:08 
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En réponse à mon inquiétude sur ses commentaires sur nos habits, Calech nous propose de nous mener dans des boutiques de vêtements avant notre arrivée au Palais. J’ai pensé initialement me rendre tel que je suis dans ce haut lieu de la capitale, habits sans doute juste un peu rafraichis par le bon aubergiste, pendant la nuit, et peut-être en modelant ma précieuse cotte métamorphe en quelque chose de plus seyant, mais l’idée de pouvoir me munir d’accessoires qui seront du meilleur effet devant la cour illyrienne peut s’avérer pratique.

« Bien, d’accord. Nous irons dans les boutiques avant. »

Je jette un œil attentif à Hrist – Lenneth – mon épouse, comme si c’est une fleur que je lui fais. Emmener sa tendre faire les soldes avant de passer une pompeuse journée diplomatique et lourde en enjeux politiques. Crédible bien au-delà de la vérité. Le repas se termine petit à petit alors qu’il poursuit ses réponses sur mes inquiétudes, commentant les rumeurs que j’ai soulignées pour y répondre au mieux. Le brave semble prendre son rôle à cœur, et c’est une bonne chose. Du zèle qui ne saura que lui être récompensé, sans nul doute. Il revient ainsi sur la première, relatant les tensions entre les marchands d’Illyria et le Baron Leodos. Il explique que les tensions animant les cités entre elles ne concernent pas les marchands, qui se soucient surtout d’eux-mêmes, et de l’exclusivité apportée de ces riches denrées aux commerçants sous la tutelle de Leodos, au détriment des autres. Je lève un sourcil, devant ce qui sonne clairement comme une association de malfaiteurs. Une mafia organisée ulcérant jusqu’à la noblesse de la cité. Je note, ceci dit, qu’il ne s’étend pas davantage sur les tensions éventuelles entre les cités d’Illyria et de Sihle, ne les infirmant ni ne les confirmant. Je devrai vérifier ça par moi-même, dans les plus hautes stances de la ville de pouvoir du monde des Hommes d’Elysian.

Concernant mon inquiétude vis-à-vis des assassins, il la met entre parenthèses, signifiant que les assassins ne mettent pas en cause la sécurité de la cité de manière directe. Aucun être malfamé ne parcourt les rues, soif de sang aux lèvres. Mais il note, bon analyste de la situation, que le trépas trop rapide du souverain amènerait chez le peuple des risques d’émeutes pouvant aller jusqu’à provoquer une guerre civile. Aucun des prétendants au trône ne semble réellement convenir, ou avoir suffisamment de droits de revendication du trône pour que ça passe crème. Le statuquo et l’attente semblent donc préférables, pour le moment, le temps que l’un d’eux émerge plus clairement face aux autres. Il se fait là le chantre du peuple, effrayé devant un changement impromptu que les simples ne comprennent pas. Il dit s’en remettre aux nobles… mais je sais par expérience que c’est hypocrite et lâche. Car si le peuple n’est pas satisfait, les nobles et représentants ont beau danser sur leur tête, le conflit couvera néanmoins.

Vient alors le moment de préciser l’heure de rendez-vous et le programme du lendemain. Il propose que nous rejoignions le palais vers 10h dans la matinée. Une heure convenable, s’assurant que chacun soit prêt et présentable sur place. Il viendra donc nous quérir à six heures du matin, à l’aurore, afin que nous puissions nous occuper de quelques emplettes judicieuses. Notre peu de besoin de sommeil convient à ces heures matinales, et j’acquiesce du chef sans mot dire, ayant déjà signifié ma décision quant à notre programme du lendemain.

Il précise, encore, ne pas savoir qui gère l’accueil sur place au vu de l’impotence du roi. Il affirme les nobliaux et conseillers suffisamment nombreux, n’hésitant pas à user du terme flopée pour les qualifier, pour nous accueillir sans peine. Encore une information dont il va falloir attendre le lendemain pour découvrir la teneur véritable, en somme. Mais je ne saurais lui en tenir rigueur : il ne peut pas tout savoir, ce guide improvisé à l’opportunisme patenté.

Lenneth, elle, là où j’ai préféré le silence, s’attarde sur l’inquiétude de Calech sur le fait de voir des elfes débarquer dans sa grande cité. Sans rien révéler ni répondre à son assertion, elle lui demande si il attend particulièrement la venue d’elfes. Si les Illyriens s’attendent, bon gré mal gré, à un retour de la peuplade aux oreilles pointues. Je crispe un peu la mâchoire lorsqu’elle emploie le possessif pour désigner ce peuple qui nous est totalement extérieur, dans le mensonge comme dans la vérité, mais ne commente pas plus, préférant écouter la réponse du sbire de taverne. Il lui indique, nonchalamment, qu’ils ne nous attendent pas plus que ça. Il dit qu’il y en a bien de temps en temps un ou deux qui passent par-là, sans demander leur reste, mais que ça lui en touche une sans faire bouger l’autre. Et généralement, aucun ne se rend au palais. Rien de particulièrement inquiétant, donc. Et je note, toutefois, la chance que nous avons que les peuples d’Elysians en connaissent si peu les uns sur les autres. Espérons leurs lettrés tout aussi ignorants des us d’ailleurs. Car si notre couverture n’est en rien remise en cause, puisque les sindeldi ont disparu de la surface de cette planète, il n’en est rien des peuplades élémentaires, que Faëlis est censé représenter en tant qu’émissaire de Nyix. J’espère qu’il saura mener à bien son rôle, et me demande ce qu’il est advenu de ce duo un peu chaotique qu’il forme avec Pureté.

Calech fait alors mine de partir, invoquant l’heure tardive pour rentrer chez lui. Il s’enquiert d’éventuelles questions que nous aurions encore à lui poser, arguant par sous-entendu à peine masqué qu’il serait plus frais pour y répondre le lendemain. Il nous a déjà bien aidés ce soir, et c’est sans retenue que je le congédie pour l’heure.

« Nous ne vous retenons pas plus longtemps, mon brave. Nous serons prêts aux aurores pour nous laisser mener à travers les rues de la cité. Puisse la nuit vous être profitable. »

Et sans plus de mondanité, je le laisse aller. Je termine le godet de vin sombre qui trône devant moi, lorgnant ma partenaire dans un silence éloquent. Puis, après un court instant durant lequel je regarde autour de moi, la population de l’auberge déclinant avec l’heure, je décide de mettre court à la soirée. Ou en tout cas notre représentation publique, car discussion nous aurons sans doute, au sein de la chambrée.

« Allons. »

Je m’approche de l’aubergiste à son comptoir, et lui demande un nouveau service :

« Nous laisserons sur le pas de la porte de la chambre nos habits fatigués par notre long périple. Pourriez-vous veiller à ce qu’ils soient nettoyés de frais pour demain, à l’aube ? Ce serait fort aimable. »

Et une fois encore, pour le remercier de son zèle professionnel, j’allonge la monnaie en paiement de ses services. Quatre nouveaux Lys d’or que je glisse sur son comptoir. Car jusque-là, ce simple mais vivace aubergiste a été parfait dans sa tâche. Une récompense amplement méritée, qui couvrira sans doute le reste de nos frais sur place. Sans demander mon reste, j’attends que Hrist soit levée, elle aussi, et l’accompagne bras-dessus bras-dessous vers la chambrée de l’étage. Une fois la porte refermée, je me tourne vers elle, l’air inquisiteur. Abandonnant à mon tour le vouvoiement, comme elle l’a fait elle-même en début de soirée, je la questionne.

« Alors, qu’en penses-tu, de ce guide improvisé ? Il semble consciencieux. »

J’espère son avis plus large, sur la situation d’Illyria, entre autres. Nouvellement arrivée à Ilmatar à notre départ, elle en sait sûrement bien moins que moi sur la ville. L’heure est peut-être venue de combler ses lacunes. Mais sans demande de sa part, je ne lui imposerai aucun résumé. Me débarrassant de ma ceinture pour la poser au pied du lit, et ôtant ma cotte et ma cape sans y faire attention, je tique seulement lorsque je commence à ôter ma chemise de lin noir. Il est vrai qu’elle semble peu à l’aise avec le corps d’un homme, comme elle l’a démontré la veille au soir. J’enlève néanmoins ma chemise, révélant mon torse artificiellement dépourvu de la moindre cicatrice, hormis la broche d’argent et de rose incrustée dans mon poitrail à hauteur de mon cœur.

« Souffre que je dorme nu à tes côtés, chère épouse, mais je tiens à ce que mes frusques soient nettoyées demain. Tu n’auras qu’à fermer les yeux, puis t’enrouler dans une couverture, si vraiment tu me crains. »

Je lance la remarque non sans un air moqueur, m’asseyant sur la couche pour me débarrasser de mes bottes immaculées… mais quand même bien sales, pour le coup. Elles auront elle aussi besoin d’un bon rafraichissement avant le lendemain. Elles ont beau être enchantées, ce n’est pas tous les jours facile de se trimballer avec des chausses blanches, lorsqu’on est aventurier. Cessant là mon déshabillage peut-être inopportun, mais je n’en ai cure, par pudeur pour le regard innocent de madame mon épouse, j’attends patiemment sa réponse.

Lysis, elle, commente plus que sommairement les propos de sa consoeur.

(Ils ne se livrent pas aisément, c’est un fait. Pour le reste, ma foi… on verra ça.)

Et à son tour, avachie sur ce canapé mental, elle ferme ses petites paupières pour profiter artificiellement de ce décor commun.

[1556 mots]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Jeu 10 Mar 2016 03:02 
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Aux propos de Calech concernant les frusques des deux Elfes voyageurs, Hrist inspecta un peu sa tenue. Elle était poussiéreuse, sale, un poil usée et la parure tant que la femme n'aurait pas à souffrir d'un brin de toilette. Hrist n'avait pas été très attachée à la mode, préférant des tons très sombres idéals quant à ses pratiques mais qui avaient aussi le mérite de pouvoir passer n'importe où. C'était d'ailleurs un plus de pouvoir avancer librement dans une avenue après un meurtre particulièrement sanglant une fois vêtu de noir... En blanc, c'eut été différent.

Mais les parures humaines était un rien différentes, Hrist ne les aimait pas, et c'était au bas mot. Elle les détestait.

La jeune Sindel portait un élégant dégradé de couleurs sombres, allant du noir au violet en passant par le rouge pourpre. Mais les humains ne connaissaient que le vert cru, le rouge qui rend aveugle et le bleu qui pète. Cela dit, sa robe des Sylphes était peut-être un poil courte. Si une religion dominante il y avait chez les humains, on pouvait parier que la chasteté en était un des piliers comme souvent et qu'il valait mieux épargner au confesseur Royal une syncope.

Ses souvenirs la conduisirent jusqu'à cette époque où avec Cèles, elles commentaient les tenues qu'elles voyaient défiler le long des rues de Kendra Kâr et dans les échoppes de chiffons.

A force de broderie et de dorures, les artisans parvenaient à transformer des haillons en une pile de chemise de chanvre écru destinées à être portées sous autant de cotte de lin destinées à être portées sous autant de bliauds de laine destinés à être portés sous autant de mantels en peau de loup.
Les boutons d'ivoire et d'os taillés cliquetaient férocement à chaque mouvement qui faisait à son tour vibrer, tinter, cliquer, craquer une collection de bimbeloteries allant du bouton de verre taillé aux garnitures d'or, de rivets de cuivre et passementeries qui surchargeaient systématiquement les tenues tirées avec une ribambelle d'aiguilles. Le riche vendeur lui dit la chose suivante :

" Ma chère, c'est une tenue digne d'une Reine, et une Reine doit être vêtue de façon à ce que les spectateurs ne soient espatrouillés que par la richesse et l'opulence de son mari. "
(" Reine ou pas, elle n'en sera pas moins boudin !") Avait éclaté de rire la petit Faera.

Puis, le marchand se tourna vers sa création, l'air ahuri et ravi. Au bout de quelques secondes d'analyse et sous le regard incrédule de la Sindel, il se dit alors.

" Quoique... Manque encore les coiffes, les escoffions et les aloières. "
" Hein ? "
'' Petits bonnets, gros bonnets et pochons. Couverts de cabochons, si possible, les pochons. "


Mais Cromax et elle avaient entendu raison et acceptaient la nécessité de se rendre plus que présentables au Palais Royal pour y rencontrer ce qu'elle considérait déjà comme des Serpent parfumés. Mais comme elle se le disait et se le répétait, on n'a pas deux fois l'occasion de faire une bonne première impression.

Le bonhomme Calech continua à déblatérer ses informations, dorénavant sans même prendre garde aux oreilles qui se voudraient indiscrètes et confia tout ce qu'il semblait savoir, à comprendre que les Elfes n'étaient pas forcément attendus, qu'il n'était pas rare d'en croiser un ou deux, mais que d'ordinaire, ils n'avaient pas pour objectif de rejoindre le palais royal. Cette différence instaurait une notoriété soudaine et palpable, deux elfes usant de largesse et de générosité souhaitant se reposer avant une visite du palais du Roi, aussi agonisant soit-il, pour des pouilleux, ça en jette.

Lorsqu'ils convinrent de l'heure du départ estimée au petit matin, Calech se leva bientôt suivi de Cromax qui rencontra l'Aubergiste. Hrist resta un instant à table, pensive quant à ce qui venait de se dire et ce qu'elle pouvait bien imaginer pour rendre leur séjour plus confortable. Tuer le roi ? Sans doute, reste à savoir comment. Une visite diplomatique se terminant en meurtre du suzerain d'un royaume, a plutôt tendance à faire tâche d'encre dans les livres d'histoire.

Se relevant, elle fut immédiatement regagnée par Cromax qui l'escorta jusqu'à la chambrée comme ils étaient venus, adoptant l'image d'un couple soudé et aimant. S'ils savaient que tout ceci n'était que comédie... Espérons qu'ils aient le même succès au palais royal au lendemain.

Arrivé en chambre, Cromax ferma la porte et la devança, demandant ce qu'elle pouvait bien penser de ce guide venu de nul part. Certes, comme il le soulignait, il semblait consciencieux mais il y avait très fort à parier qu'il était déjà en train de beugler à qui veut l'entendre qu'il a rencontré des elfes, et des elfes riches ! Une telle information pourrait infuser des convoitises et mettre leur sécurité à rude épreuve. Certes, Cromax et elle pourraient sans aucun mal se débarrasser de quelques individus belliqueux mais s'ils se radinaient par dizaine...

Avant même de répondre à la question de Cromax qui commençait à se séparer de sa ceinture à laquelle pendaient bourse et dague, le jeune Sindel commençait à se dévêtir jusqu'à ce que sa conscience ne lui souffle un souvenir de la veille, se faisant, il proposa l'air malicieux qu'elle se tourne et se camoufle dans une couverture si de peur d'être touchée, ses sentiments étaient épris.

Hrist souffrait effectivement d'un cruel manque de confiance en ce qui concernait les relations amicales, cependant, décidant de franchir un pas à sa mesure, elle fit un signe de tête annonçant que non.

" Tout va bien... Je commence doucement à croire que je peux vous accorder ma confiance. " Un rien troublée par ce que Cromax avait à la poitrine, une rose forgée d'un métal inconnu, quelque peu semblable à la rose qu'il portait en pendant. Elle était incrustée dans sa poitrine comme si Kynth et lui avaient picolé dans un jardin botanique.

Hrist plongeait son regard dans ses yeux noirs, s'attendant à y trouver le vide habituel, et y rencontra quelque chose, une flamme bizarre, fauve et pointue. Elle chercha une analogie et la trouva : (" Un chat, bien sûr.")

Elle avança dans la pièce, tournant le dos à Cromax sans pour autant que cela ne soit un signe de mépris. Ramassant un drapé au passage, à son tour, elle entama de se dévêtir, gardant toutefois le dos tourné au Seigneur de l'Ombre. Détachant d'abord sa ceinture et ses deux armes, elle retira ensuite l'aiguille d'argent et le dragon de cuivre dissimulé sous sa cape pour finalement, retirer la robe des Sylphes et ne garder qu'une fine tunique de lin, légère et presque transparente sur le dos. Cromax n'aurait aucun mal à y voir la malédiction qui avait mordu sa peau et l'avait presque transformée en Garzok.

Elle s'enroula autour du drapé en disant :
" Il semble consciencieux en effet... D'ailleurs il doit déjà annoncer notre présence à qui veut l'entendre... De ce qu'il a dit, j'en retiens que la ville est sous l'emprise de l'inertie. Il faut que le Roi, s'il en est capable, abdique en faveur de quelqu'un qu'il désignera comme étant son successeur. Ce dit descendant royal sera alors notre contact privilégié. Si le Roi ne peut prendre la décision... "

Elle se tourna vers lui, cachant son corps de ce maigre drapé brun.

" Je ne tiens pas à me fier aux analyses, aussi profondes soient-elles, d'un homme du peuple. Si le Roi ne peut entendre raison, nous devrons oeuvrer de concert, vous appuyant un des camps qui semble le plus à même de servir notre cause... Quant à moi... "

Le sourire qu'elle avait affiché était sans équivoque. Elle n'avait même pas besoin de le préciser pour que Cromax n'entende la raison de son plan. Avait-il une idée différente ?




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1312 mots

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 11 Mar 2016 16:07 
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Une fois l’intimité de la chambre retrouvée, nos masques tombent et nous redevenons Hrist et Cromax, en lieu et place d’Amarthan et Lenneth qui ont passé la soirée au rez-de-chaussée de l’auberge. Et aussi curieux et surprenant que ça soit, la grise avoue, bien plus paisible et moins nerveuse que la veille, qu’elle ne s’offusque pas de ma demande, de ma présence. Se débarrassant de sa chaste pudibonderie, elle consent même à se dévêtir de même, restant prudente néanmoins. Après un regard furtif, mais appuyé, un court instant, sur la rose ornant malgré moi mon pectoral gauche, elle se tourne dos à moi et ôte ses habits, laissant uniquement une fine tunique de lin, courte et échancrée. Sans gêne, ne me posant même pas la question de savoir si ça la dérange, je la regarde en silence, rassemblant en même temps mes affaires pour trier les habits de l’équipement non-lavable. Et je me surprends à attarder plus que de rigueur mon regard sur ses courbes elfiques et féminines. Mais pas empreint d’un désir notable d’en faire la victime de mes charmes. Non. Je tique juste, troublé par un spectacle auquel je ne m’attendais pas : la peau de son dos, le peu que j’en vois en tout cas, est vert plutôt qu’argenté. Quelle est cette curiosité ? Une malformation de naissance ? Une marque rituelle ? A-t-elle une peau qui, à l’instar de certains matériaux, s’oxyde. Une chose est certaine, la couleur n’est pas naturelle.

Elle a dit juste avant commencer à croire qu’elle peut me faire confiance. Cette révélation muette en est-elle une preuve ? Sommairement, je commente.

« Nous avons tous deux nos marques cachées, nos secrets enfouis. »

Et je passe sous silence la suite, indiquant que la confiance, telles ces marques, ne se révélera que petit à petit, au cours du temps. S’enveloppant dans un drap, elle se tourne vers moi pour répondre à ma question sur notre guide impromptu. Elle semble certaine qu’il est déjà en train de révéler à tout va notre présence. Je ne peux réfréner un sourire amusé.

« Qu’il fasse. Plus de personnes seront au courant de notre venue, plus elle paraîtra légitime aux yeux de tous. Après… il faut voir quels types de personnes il met au courant. As-tu remarqué les cicatrices qu’il arborait ? »

Le sous-entendu est notable : je ne suis pas dupe de leur provenance, et de sa possible vie trouble. Mais elle m’importe peu, pourvu qu’il remplisse sa tâche. Qu’il nous amène dans un guet-apens, et nous nous débarrasserons de quelques vermines de cette cité, tout en gagnant une raison supplémentaire de jouer les fines bouches contrariées au palais, lorsque le régent nous recevra. Si elle est retournée, étrangement, à un vouvoiement distant, quoique respectueux, il ne m’est guère coutumier de revenir sur un rapprochement familier. Aussi continué-je d’user du « tu », même si je ne la connais finalement pas beaucoup plus que la veille.

Se tournant vers moi, le corps dissimulé par cette frêle protection, elle poursuit en résumant à sa manière les propos de Calech. Elle semble conclure que le roi doit vite clamser pour que le mouvement se rétablisse. Et à nous de mettre à sa place un successeur suivant nos intérêts. Je ne partage pas pleinement cet empressement.

« Calech l’a dit : il nous faudra d’abord trouver un successeur qui paraisse légitime aux yeux du peuple, avant de le placer sur le trône. Et donc retarder jusque-là le trépas du Roi, qui laisse les choses dans une attente fébrile, certes, mais confortable. Ce souverain reste garant des accords commerciaux actuels entre Illyria et Ilmatar. S’il disparait, Aaria craint qu’ils ne soient rompus, et qu’une guerre n’éclate entre les peuples. En plus de celle qui animerait les rues de la ville, si on en croit notre guide. Nous avons trop peu d’éléments et d’informations pour laisser faire ça, pour le moment. Au lieu de la précipiter, je crois que nous ferions mieux, le temps d’en apprendre plus, de la retarder le plus possible. »

Ses propres objectifs sont clairs : elle veut elle-même être la lame qui percerait le cœur du régent. Un risque un peu trop dangereux, en vérité, pour maintenir la paix dans les royaumes. Eussions-nous alors le soutien d’un camp puissant qui pourrait étouffer l’affaire. Je secoue la tête.

« Il est trop tôt pour conclure de tels projets. Attendons d’y être, et de voir. Enquêtons pour savoir ce qui serait le mieux. Pour que nous puissions en retirer un maximum de bénéfices. »

Je ne parle pas d’argent, là, mais d’alliance. De contacts, de poids politique et commercial en vue d’une collaboration éventuelle avec les élémentaires, d’abord, puis Tulorim, lorsque tout ceci sera fini. Il est plus sain d’offrir à une cité un accord venant d’un monde vivant dans l’harmonie que d’un autre menacé de destruction et parcouru par la guerre. Tout en parlant, je m’approche de Hrist, toujours seulement vêtu de mes braies de lin, et lui fais face, trop proche pour une convenance sociale respectable, mais pas suffisamment pour qu’elle se sente agressée. Enfin, je pense. Et une fois mon discours terminé, et mes yeux scrutant les siens avec intensité, je me baisse pour ramasser ses propres habits, les joignant aux miens pour les disposer dans un panier proche de la porte, ouvrant celle-ci pour la refermer ensuite, à clé, cette fois. Je m’en vais ensuite me poser sur le lit, jambes allongées et mi-assis, bras croisés derrière la tête dans une position de détente sans pudeur. Regard malicieux et sourire aux lèvres, j’affirme :

« Il y aura moyen de s’amuser, en tout cas. Puissions-nous tromper leur naïveté aussi longtemps qu’il le faudra. »

Et sous la lueur des chandelles, je la scrute, encore debout, attendant une possible réaction de sa part à mes propos. Je n’ose lui demander la raison de cette peau d’une couleur si inhabituelle, dans son dos. Peut-être me la révèlera-t-elle peut-être d’elle-même, aux suites de ma remarques sur nos marques personnelles et secrètes… Peut-être.

J’attends sa réponse puis m’installe pour dormir, d’un somme sans songe visant à récupérer de ce voyage pas piqué des vers. Alors que la nuit est encore sombre dehors, dans l’attente que ma compagne soit prête et éveillée, je nettoie à l’aide d’une des bassines d’eau prévue aux ablutions le reste de mon équipement, encore tâché de la veille : ceintures et baudriers, sac, bottes… Le tout doit resplendir d’une nette propreté, comme si je leur offrais une nouvelle vie. Une fois cela fait, et devinant les premières lueurs de l’aube à travers les volets, je me lève et ouvre la porte pour ramasser le linge, nettoyé de frais, et encore chaud d’avoir été séché, afin de m’en affubler. Longuement, j’ajuste le moindre de mes équipements sur ces habits simples, mais élégants. Calech parviendra-t-il à me convaincre de la mode locale ? Je l’ignore. Mais une chose est claire : si un habit est ridicule, il n’est pas pour moi. Fusse-t-il plaisant aux yeux des Illyriens.

Une fois nos ablutions effectuées, et tout notre fourbi sur notre dos – hors de question de laisser le moindre objet ici, même si le service est excellent – j’invite ma compagne à me suivre dans la salle commune, et nous descendons, espérant y trouver Calech et, possiblement, un petit déjeuner pour bien commencer la journée. Rien de bien complexe, cependant : nous n’avons pas de temps à perdre. Et puisque l’image s’y prête : du pain sur la planche, ce jour.


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 13 Mar 2016 16:49 
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La journée se déroule calmement, lentement. Un grand soleil illumine les chemins encore boueux
de la veille alors que les habitations et les trafics se densifient à mesure que je m'approche de la
métropole. Ma jambe me fait encore souffrir, mais l'attelle du rebouteux me tient bien plus
fermement la jambe que celle, de fortune, que je m'étais fabriquée. Mon allure ridicule ne me
permet cependant pas d'arriver à Illyria avant la nuit : le moindre cahot me procurant une vive
douleur, j'ai dû parcourir tout ce chemin à un pas particulièrement lent.

La nuit s'annonce toute aussi sèche que la journée, me permettant de trouver refuge dans un petit
bosquet sans avoir à m'inquiéter de la pluie. La proximité de la capitale me rassure quant à la sûreté
des lieux : au vu du nombre de voyageurs et paysans que j'ai pu croiser durant la journée, nulle
doute que les patrouilles doivent être suffisantes pour dissuader les potentiels bandits de grands
chemins, et les créatures doivent, comme sur Yuimen, éviter les populations denses. C'est donc dans
le calme que se déroule, je l'espère, ma dernière nuit à la belle étoile avant d'arriver à Illyria.

Le lendemain matin, aussitôt levée je range mes affaires, grignote un morceau de nourriture des
sacs fournis par Ilmatar et reprends la route. Ce n'est qu'au milieu de la matinée que j'aperçois
finalement l'immense cité humaine. Car immense est le terme approprié. Je ne peux en voir les
contours de ma position, mais elle ferait pâlir Kendra Kâr de jalousie. Au cœur de la ville,
d'imposants bâtiments en pierre surplombent leurs voisins, les faisant presque passer pour petits.
Mais mes pas me mènent d'abord à l'extérieur des murs, dans une Illyria peuplée de bâtisses en bois.

Alors que je foule les faubourgs qui ceignent la cité intérieure, j'ai soudain le sentiment que c'est là
le réel commencement de ma quête. C'est là que commence l'enquête, c'est là que je suis livrée à
moi-même et que je dois trouver comment nous faire avancer vers notre objectif, et ce
complètement seule. C'est déroutant. Tout un monde dépend de ce que l'on saura, individuellement,
faire à partir de cet instant.

D'autant plus que je suis complètement perdue. Je n'ai aucune idée de par où commencer, je ne sais
pas comment fonctionne la société humaine dans laquelle je viens de pénétrer, et je n'ai aucune idée
de la localisation de mes objectifs : à savoir, en premier lieu, observer et dialoguer avec ce Hascan.
Et, désirant me faire passer pour locale, je ne peux pas risquer de poser des questions autour de moi.
Dans une si grande cité, il y a peu de risques pour que ça se retourne contre moi, mais un coup de
malchance est trop vite arrivé pour que j'en prenne le risque.

C'est donc, quelque peu tâtonnante, que je me dirige vers le cœur de la cité, à l'affût du moindre
signe de pauvreté qui pourrait me diriger vers les quartiers les plus pauvres de la ville.

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 14 Mar 2016 04:36 
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Localisation: Derrière Cromax
Cromax avait prononcé quelque chose, quelque chose dit d'un ton bas, à peine murmuré que seul le pieu silence avait porté à ses oreilles, sans quoi, ses paroles se seraient sans doute effacées au premier bruit parasite. Il lui sembla avoir entendu qu'il parlait de secrets enfouis. Tous deux étaient marqués, Hrist avait bien fait le rapprochement entre la rose qu'il arborait à la poitrine et la malédiction qui avait frappé sa chair lors de sa résurrection.

Toutefois, il se montrait nettement moins pessimiste qu'elle. Encore une fois. Là où Hrist avait préféré la discrétion, Cromax ne voyait pas d'un mauvais oeil le fait que Calech soit en train de colporter la nouvelle. Cette réticence était dû au constat que Cromax évoqua à son tour, les cicatrices qui lui barrait le visage. Certes, il était dur de jauger le passif d'un être par le simple fait de ses cicatrices, aurait-il pu être un soldat, un mercenaire, un ancien combattant aujourd'hui guide ? Amarthan et sa compagne avaient balayé cette éventualité d'un coup d'un seul, tous deux avaient bien entendu là que Calech avait un certain passif et qu'il n'avait pas voulu mentionner quoique ce soit. Si dépouiller deux riches Elfes était son but, il avait de quoi motiver quelques Malandrins dans la nuit et organiser quelque chose au petit matin.

Hrist ironisa, est-ce qu'il savait sur qui il était tombé ? Dérouiller du bandit au petit déjeuner ne la dérangeait pas outre mesure, Cromax n'y verrait pas d'objection et ça lui permettrait d'apaiser un peu son envie de sang. Hrist recommençait à avoir l'oeil fauve, la violence d'Omyre qui lui manquait tant, elle n'en trouvait rien en ces lieux. Certes, la mission était plus délicate et elle en était consciente, mais ses pulsions reprenaient le dessus.

Cromax se redressait après s'être débarrassé de ses bottes blanches. Il ne partageait visiblement pas l'avis de la tueuse qui avait en tête de faire avancer les choses, quitte à les précipiter. Même si dans ses explications, il montrait une certaine connaissance de la politique actuelle d'Ilyria, Hrist désapprouvait légèrement. Déjà, le fait de prendre Calech comme référence pour indiquer que le trône doit être occupé. Hrist n'avait que faire des propos d'un sent-la-pisse des bas quartiers. Les grouillots se bercent d'illusions et certains le font même si bien qu'ils se bercent eux même. Non, selon elle, si les Humains n'avaient pas encore conscience que le monde était en péril, leur monde, il fallait leur flanquer un sérieux coupe de botte au fondement.

Cromax préconisait surtout de prendre le temps d'analyser la situation, d'étudier les options, de comprendre et de prendre des solutions adaptés et des risques mesurés. C'était moderne, osé, ça se valait intelligent mais ça manquait d'entrain. Hrist préférait accélérer les choses, elle ne voulait pas faire de courbettes à un cadavre pendant que la situation empirait. Ce qu'il fallait faire, c'était lui flanquer un oreiller sur le pif dans son sommeil, le tuer, rapatrier les plus à même de diriger sur le trône, envoyer les autres au fond d'un trou, signer des accords, placer ses pions et partir pour la ville suivante. Quitte à avoir un accord commercial, autant tout contrôler.

De plus, ses souvenirs revinrent à la douce époque de ses querelles avec la fameuse Guilde des Marchands. Elle avait bien appris une chose, c'est que lorsqu'on pourfend un marchand, il en vient un autre. Parfois deux. Lorsqu'elle fut toute petite, Hrist aimait à écraser les cafards et les blattes dans la cave où elle était recluse. Elle passait de longues heures à regarder au clair de lune ou d'une chandelle les larves et les oeufs qui s'animaient et gesticulaient, grouillant dans le cadavre de leur génitrice. En vint alors le rapprochement insultant, comparant sans vergogne les marchands à de vulgaires insectes, grouillants d'oeufs destinés à devenir aussi de la vermine. Colportant des immondices comme autant de menaces pour un royaume sain. Car là où il y a de l'argent, il y a corruption.

Hrist préférait nettement le sang à l'argent. Les dettes de sang n'étaient elles, pas prises à la légère. Donc de ce qu'elle voyait dans cette situation, c'était que ralentir leur plan augmenterait leur chance de se faire percer à jour, il fallait prendre en compte qu'ils seraient à coup sûr l'attraction principale des tous ces nobles en quête de trouver quelqu'un à séduire et auprès de qui placer quelques fonds sonnants et trébuchants... Ou pour se désennuyer, pour les plus perfides.

Rompre les accords ne voulait pas forcément parler de sombrer dans une guerre dans laquelle personne n'aurait quelque chose à y gagner, du moins, si elle avait bien suivi. Au contraire, il y aurait de nouveaux accords proposés avant et n'étaient-ils pas venus justement pour ça, de nouveaux accords ? Il y avait là une opportunité, à porter d'oreiller sur le bec même.

Mais qu'y pouvait-elle ? Ils devaient bien agir de concert sans quoi leur couverture serait compromise et la mission diplomatique et d'assassinat capoterait l'une comme l'autre. Hrist comprit qu'elle devrait ronger son frein, juste assez longtemps pour souvenir à Cromax l'urgence de la mission.
D'ailleurs, il approchait, d'un pas de velours il rejoint la jeune femme, les yeux dans les yeux jusqu'à ce qu'il ne décide de se pencher, ramassant ses vêtements usés et raides de poussières afin de les faire laver pendant la nuit.

Ce semblant de contact avait quelque peu rompu sa concentration et ses pensées, toutefois, la jeune Sindel était bien capable d'échafauder son projet de meurtre tandis que Cromax séduirait la Cour, car il y parviendrait sûrement. Et avec un peu de chance, ils trouveraient peut-être quelqu'un avec deux ronds de bon sens qui offrira une solution à tous leurs problèmes, peut-être même un héritier légitime qui serait séduit - et comment ne pas l'être - par l'offre que proposait les deux elfes.

(" De quelle offre d'ailleurs ? Vous n'êtes que deux ploucs venus de nul part avec rien à offrir. Ah, si du vent. Vous offrez ce qui ne vous appartient pas, d'ailleurs, rien qui n'existe. Vous allez prétendre venir d'Eden, briller en société et lorsqu'ils découvriront que vous venez de Yuimen, de Tulorim ! Ahaha. Parlons en de Tulorim. Entre Eden et ce trou à rats, il y a un monde tout de même. Voire deux. Vous commencez déjà très mal ! ")

Hrist resta pensive un temps, la Faera n'avait pas tout à fait tort, si l'image du Couple d'ambassadeurs Sindel pouvait sembler crédible, qu'en était-il de ce qu'ils avaient à offrir ? Et quelle preuve matérielle pourraient-ils avancer ?
(" A dire vrai... J'attendais une idée de génie de sa part. ")
(" Un gros que dalle. Et si ça foire ? Il y a de bonne chance qu'on vous demande quelque chose de tangible, surtout que Calech le disait, Ô le Graaaand Calech porteur de guenilles. Quitte à l'écouter baver ses rumeurs à la con, autant entendre clairement que les marchands ne sont pas content quand on leur fait un coup dans le dos, alors vous, j'vous vois arriver de loin. Tralalala, on est des Elfes, on a tout plein de choses merveilleuses mais on peut rien vous montrer ! AHAHAHA ! Hâte de voir leur tronche. ")

Hrist s'en pinça la lèvre. Si la Faera avait raison, ils ne seraient pas plus avancés une fois que la noblesse les aura snobés s'ils ne sont pas fichus à la porte avec les chiens Royaux aux trousses. Il fallait donc trouver quelque chose de différent, et avec un peu de subtilité, quelque chose qui leur permettrait de trouver quelqu'un dans cette foule qui en saurait quelque chose.

(" Allez, il y a toujours quelqu'un qui sait quelque chose ! ")
(" J'ai bien une petite idée mais... Admettons. Mes bracelets coupent mon énergie le temps de quelques secondes, juste assez pour me donner l'impression de faire un malaise si on en croit ceux qui surveillent mon corps pendant la transformation. Si je l'activais juste quelques secondes, le temps de simuler un malaise que les médecins royaux ne pourront pas expliquer... ")

(" Hmm ? ")

(" Et bien... On peut considérer qu'il sera alors facile de prétendre être venu tous deux afin de découvrir le mal qui me ronge, disant qu'il s'installe sur Eden et que les Anciens clament que le mal est né ici et qu'il faut trouver une solution là où le mal est né. De plus, si quelqu'un sait quelque chose sur le drainage si on garde ce terme, ça nous avancerait déjà plus. ")
(" Mieux... Et tu comptes lui en parler ou simuler un malaise à la Cour et le mettre devant le fait accompli ? ")
(" J'hésite encore. ")

Lorsque Cromax ayant eu la diligence de déposer proprement leurs effets respectifs sur le pas de porte s'installa dans le couchage pour s'étendre confortablement, regardant Hrist avant de s'assoupir, elle lui dit :

" J'imagine... Qu'est-ce qui nous coûte d'attendre un peu. L'important sera d'être prêts le moment venu. "

Elle avait annoncé ça plus ou moins à contre cœur, Hrist n'y croyait pas trop; elle savait que trop de diplomatie, ça endormait et qu'un coup d'éclat valait bien de longues heures de négoce difficile. Et qu'importe si une guerre civile éclate ? Est-ce qu'il faudrait s'en priver si cela permettait d'aider ce monde à ne pas flancher ? Le Peuple d'Ilyria pourrait bien y passer, les Elfes l'ont déjà fait, ils ne devraient avoir aucun mal à parvenir à faire la même chose, au moins sur l'extinction.

L'esprit bien préoccupé, elle s'allongea à côté de Cromax et resta un long moment les yeux ouverts, dans le noir, pensive, à se demander où elle avait bien pu tomber et surtout curieuse de connaître le dénouement de cette fameuse histoire.

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Lorsque ses yeux s'ouvrirent au petit matin, elle se montra d'une humeur particulièrement joviale. Malgré une nuit pensive, longue et un petit mal de crâne du fait d'avoir trop pensé et trop peu dormi, elle se montra de bon entrain et salua Cromax simplement, d'une main douce posée sur son épaule, aussi légère qu'un oiseau sur sa branche. Le Sindel récurait son équipement, déterminé à être présentable même face à un roi probablement cadavérique et baignant sans ses fluides, priant ses Dieux morts de pouvoir les rejoindre au plus vite. Enfin, elle fantasmait sûrement. Sûrement ?

A son tour, elle nettoya ses affaires et s'habilla, apportant un certain soin à ses cheveux et ses parures. Coiffant ses longues mèches noire dans un petit chignon négligé maintenu par une cordelette violette particulièrement bien nouée. Ses armes également, affûtés " rasoir " étincelait presque autant que ses yeux ne pétillaient face à ses instruments de mort.

Sa robe encore tiède fut un plaisir très apprécié au petit matin, la jeune femme s'apprêta avec beaucoup de soin, veillant à ce que ceinture et couture soient impeccables, les armes propres enfoncées dans des fourreaux parfaitement bien soignés. Le Dragon de bronze bien polishé ainsi que son aiguille d'argent qui retenait sa Cape des Sylphes. Elle accepta avec un large sourire l'invitation de Cromax à descendre jusqu'au salon commun afin d'y retrouver leur " guide " et de découvrir bien vite s'il est fiable. La fiabilité commençant par la ponctualité. Dans un entrain ne lui ressemblant que peu, ce fut elle qui s'accrocha au bras de Cromax, bien décidée à jouer autant que son époux, la comédie qu'il avait décidé d'installer.


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 19 Mar 2016 14:22 
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Illyria – Les docks

Pour Leykhsa


    Les errances de Leykhsa dans la ville durent pendant des heures. La cité est grande, gigantesque même, colossale pour les proportions plus humbles de Yuimen, d’autant plus lorsque l’on est une fille de la forêt. Les odeurs, les bruits de la ville l’agressent. A plusieurs reprise, la jeune femme est bousculée par une foule souvent pressée, huée par des carrioles qui menacent de la percuter pour aller plus vite. A côté, il y a des rues plus calmes, plus tranquilles. Certaines plus riches, aux avenues mieux entretenues et aux jardins florissants, d’autres sordides et glauques appelant le crime et les détrousseurs.

    A l’issue de ce long périple dans la jungle urbaine, ses pas, cherchant le pauvre et le démuni, finirent par l’amener vers les docks. Etait-ce là le seul quartier pauvre de la ville ? Elle ne pouvait le savoir, mais à en juger par l’immensité de la Cité des Hommes, il était fort probable qu’il y ait d’autres lieux semblables.

    Les docks, du moins dans cette partie du front de mer, étaient constitué de taudis et de bicoques dont certaines tenaient à peine debout. Souvent, en lieu et place de toit, ce n’étaient que de grands pans de tissus tendus entre piquets, recueillant souvent sous leur ombre un commerce de fortune tenu par une personne en guenille. Tous n’étaient cependant pas à l’article de la pauvreté, mais une majorité d’entre eux l’était. Les rues étaient sales et les odeurs de la ville se faisaient plus fortes encore, mêlées des relents marins. Quelques bateaux de pêche étaient amarrés au port et un petit phare s’avançait timidement dans le détroit. D’où elle était, Leykhsa pouvait discerner la ville qui s’étendait sur l’autre continent, de l’autre côté du bras de mer.

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    Soudain, elle sentit quelque chose bouger du côté de son flanc et lorsqu’elle se retourna, elle vit un gamin s’enfuir dans la foule. Vêtu de guenilles et les cheveux noirs gras coupés au carré, il semblait être le fidèle représentant des gamins orphelins que l’on trouvait immanquablement dans une cité d’une telle taille.

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    Comme la semi-elfe pu rapidement s’en rendre compte, le gamin s’était saisit de la petite bourse de yus qu’elle possédait en plus de sa bourse de lys. Il filait à présent à travers la foule.


Illyria – Le Bon Marché

    Lorsque les deux aventuriers arrivèrent dans la salle principale de l’auberge, Calech s’y trouvait déjà. En les apercevant, il se leva de sa chaise et les salua d’un signe de tête.

    - B’jour m’sieur dame. J’espère qu’vous avez passez une bonne nuit. Comme on va pas mal bourlinguer dans la ville l’temps d’vous trouver d’quoi vous habiller, j’me suis permis d’engager un cocher avec sa calèche. C’est l’mari d’ma sœur.

    L’aubergiste salua leur départ en leur indiquant qu’ils étaient les bienvenus lorsqu’ils le souhaitaient. A la sortie de l’auberge se trouvait en effet un coche accompagné de son cocher, un homme aux cheveux noirs et à l’allure relativement insipide, vêtu d’un pourpoint de facture moyenne à mauvaise noir et blanc, accompagné de hauts-de-chausses bouffantes. Il s’inclina devant eux et leur ouvrit la porte pour qu’ils puissent entrer. Il s’agissait d’un coche noir, fermé et sobre, sans ostentation.

    - Valech, l’mari d’ma sœur, appartient à une compagnie d’cocher pour la bourgeoisie, expliqua Calech.

    Si les aventuriers décidaient de négliger le cocher et sa voiture, Calech les suivrait à pied sans commenter, et s’ils décidaient de monter à l’intérieur, il montrait à l’avant à côté du cocher à moins que les yuiméniens ne l’invitent à monter dans le coche avec eux.

    Ils s’engagèrent alors pour une demi-heure de trajet en coche, la circulation étant relativement bonne en cette heure encore matinale. Ils quittèrent les faubourgs appauvris et petit à petit les signes de richesse s’affichèrent alors qu’ils s’approchaient des murs de la cité, jusqu’à les traverser. Les maisons étaient plus grandes, faites de pierre et montaient parfois, quoi que rarement sur quelques étages. Ils passèrent par un cœur de ville où les avenues laissèrent place à des petites venelles tortueuses que le cocher évitait, s’accompagnant d’une densification de la population. Il obliqua alors vers le nord-est et les avenues s’agrandirent de nouveau. Ils virent au loin un bâtiment gigantesque grandir, ornementé et colossal qui devait être le palais, mais au lieu de les y mener directement, il obliqua encore dans une rue qui déboucha sur une petite place fort mignonne. Les bâtiments, ici, étaient également de pierre et agréablement ouvragés sans être dans l’excès. Quelques badauds s’y trouvaient là, manifestement riches au vu de leurs habits. Une fontaine se trouvait au milieu de la place, représentant une femme tenant des coupes desquels s’écoulait l’eau. La place était manifestement marchande et prospère. On y trouvait quelques étals ainsi que, derrière, des échoppes.

    Image


    Calech se dirigea vers l’une d’elle dans laquelle un homme vint les accueillir. Il était vêtu d’un pourpoint de velours pêche et de hauts-de-chausse or. Svelte, il semblait relativement vieux quoi que bien entretenu. Il s’inclina devant Cromax et Hrist en lançant à la dérobée un regard réprobateur à Calech après l’avoir toisé de haut en bas.

    - Que puis-je pour vous, Ma Dame, Monsieur ? dit-il d’une voix sophistiquée.

    Sa boutique était grande et outrageusement ornementée, composée de plusieurs mannequins homme ou femme sur lesquels se trouvaient divers habits manifestement à la mode et de fort bonne facture.

    La mode féminine était aux robes larges agrémenté de moult dentelles, fabriquées généralement de tissus de satin ou de soie aux couleurs vives. Deux présentoirs étaient cependant mis en avant. Sur le premier se trouvait une robe de velours noir légèrement violacé accompagné de pans de tissus de soie violets, le tout agrémenté de pléthore de fioritures. Si la seconde était somme toute constituée de moins de froufrous, elle n’en restait pas très ornementée sur le devant de la robe où se mariaient des motifs pourpres et or que venaient tempéré un vert plus sombre sur le reste de la robe. Il y avait également plusieurs autres présentoirs montrant des robes similaires de soie et de satin aux couleurs vives.

    La mode masculine était visiblement aux pourpoints et aux hauts-de-chausses relativement proches des jambes allant jusqu’aux genoux au niveau desquels elles étaient rentrées dans des bottes. La mode masculine était également aux velours, semblait-il. Sur l’un des présentoirs se trouvait un pourpoint des plus élégants de velours rouge vif brodé d’or et un second se mariait de tons verts bouteille et or avec en dessous une chemise bordeaux. Il y avait également là d’autres présentoirs montrant d’autres pourpoint généralement faits de velours et de couleurs relativement ternes à l’image du pourpoint vert.

    Les deux aventuriers pouvaient choisir les vêtements qu’ils souhaitaient essayer, ils seraient alors emmenés dans une pièce adjacente, une pour Hrist, une autre pour Cromax, où les essayages seraient faits afin d’ajuster les vêtements à leur morphologie par une flopée de couturiers.

[Bon, l’idée c’est que vous choisissez les vêtements que vous voulez, en suivant la mode en question. Vous pouvez choisir ce que je vous ai montré ou tout autre chose, tant que ça suit les indications que je vous ai données. Si jamais vous souhaitez poser des questions à Calech ou au couturier, envoyez moi vos questions et je vous donne leurs réponses. Je vous récupère du coup une fois le tout terminé et de nouveau prêt à aller vers l’aventure et l’au-delà. Pis si vous avez des questions, comme d’hab, n'hésitez pas.]



[Leykhsa – xp : 0,5 (recherche des quartiers pauvres), 0,5 (longueur);
Cromax – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (discussion) 2,5 (longueur) ;
Hrist – xp : 0,5 (intériorisation),, 0,5 (discussion) 3 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Dim 20 Mar 2016 15:00 
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Lorsque nous arrivons d’un pas commun dans la salle principale de l’auberge, notre guide, Calech, est déjà sur place, assis à une table. Mais il n’y reste guère, car à notre arrivée, prêt au départ comme prévu, il se lève et nous salue poliment de la tête. Je lui rends son salut, et avise ce qu’il a à nous dire d’une oreille attentive. Outre les politesses de rigueur, banales mais toujours agréables, il annonce qu’il a pris l’initiative de nous commander une calèche pour le déplacement en ville. Une initiative heureuse, pour l’occasion, et qui a le bon sens de faire marcher les affaires familiales, puisque le cocher n’est autre que le mari de sa sœur. Malgré nos montures, il est sans doute plus pertinent de saisir cette occasion, qui en plus de nous donner une image plus bourgeoise, nous permettra, si nous en achetons, de ne pas froisser nos nouveaux habits. Être présentable devant la cour semble quelque chose qui leur tient particulièrement à cœur, alors nous n’allons pas les décevoir. Entrer dans le jeu des cours, c’est souvent se les mettre en poche. Et… c’est un peu ce que nous souhaitons, ici.

Sans plus attendre, nous nous dirigeons vers la sortie, avant de nous faire alpaguer par l’aubergiste, qui nous salue rondement en affirmant que sa porte nous sera toujours ouverte. Une première victoire de conquête populaire dans cette cité qui, finalement, ne se montre pas, pour l’instant du moins, aussi réticente qu’on a bien voulu nous faire croire. La vision du bonhomme me fait penser qu’avant d’arriver au palais pour cette journée qui s’annonce longue et dure, il nous faudra nous remplir un peu la panse. Rien de trop lourd, pour ne pas perdre l’attention qui nous sera nécessaire, mais suffisamment pour tenir tout le jour durant sans faillir ou faiblir.

« Et nous y reviendrons avec plaisir. Pour l’heure, si vous pouviez nous préparer une collation, ça sera parfait. »

L’homme opine vivement du chef, et s’en va nous quérir quelques denrées fraiches, qu’il fourre dans un petit panier d’osier avant de me le confier. Je glisse dans sa main potelée deux nouveaux lys d’or pour payer pitance et confort, et le salue d’un dernier signe de tête avant de sortir dans la rue pour retrouver le beau-frère de Calech sur sa calèche.

(Comme quoi, y’a pas de hasard.)

Calech, donc, nous présenta le bougre sous le nom de Valech. Une similarité des noms presque troublante, d’autant qu’ils n’ont aucun lien de sang. Ils se sont bien trouvés, en somme. À moins qu’ils ne soient tous consanguins, dans les faubourgs de cette ville. Sait-on jamais, que les mœurs familiales soient fort éloignées de celles de Yuimen. L’homme, aux cheveux noirs et à l’accoutrement passé, fait partie d’une société de cochers pour la bourgeoisie. Petite bourgeoisie, sans doute, vu l’état de ses frusques fatiguées, noires et blanches. Je le salue d’un signe poli de la main, et invite ma chère épouse Lenneth à pénétrer le moyen de transport, lui ouvrant la porte et l’aidant à grimper à l’intérieur de la voiture en lui tenant la main. Une fois la marchandise chargée, j’y grimpe à mon tour et m’assois face à elle, laissant Calech rejoindre son beau-frère sur le poste de pilotage. Je l’aurais volontiers fait grimper avec nous, mais je crains que ça ne soit mal vu par la noblesse et bourgeoisie locale, que de voir un dépourvu accompagner ses employeurs dans une voiture leur étant destinée.

Sans plus attendre, nos guides engagent le trajet nous séparant du palais et des boutiques de luxe. Lorgnant par la fenêtre de la calèche pour avoir un point de vue sur les rues de la cité, et ses décors typiques, je me penche vers Hrist pour lui murmurer :

« Nous devrons être prudents, une fois au palais. Veiller l’un sur l’autre, quand bien même nous serions séparés. Ne dévoilons notre jeu sous aucun prétexte. »

Puis, profitant de sa proximité, et pour satisfaire, sans doute, les badauds dont les regards curieux se posent sur l’intérieur de notre embarcation, je gratifie ma compagne d’un doux baiser sur la joue, léger et voluptueux, avant de me concentrer à nouveau sur les rues qui défilent sous nous. Nous voyageons ainsi pendant près de la moitié d’une heure avant de quitter les quartiers pauvres pour nous retrouver dans l’enceinte de la cité, et les quartiers plus riches. Peu de monde sur les rues, alors que l’aube nait seulement à l’horizon, étalant sur la cité endormie sa pâle lueur diurne. Intramuros, les maisons étaient plus grandes, plus hautes, et toutes faites de pierres. Les larges avenues des faubourgs se muèrent en petites ruelles tortueuses, que notre cocher évita au mieux, pour plus d’aisance de conduite, et sans doute aussi pour éviter les coins mal famés que nous redoutions tant. La populace, ici, est plus nombreuse, plus dense, et le rythme d’avancée est plus lent. Après quelques détours, et le retour sur des voies plus larges et praticables, nous arrivons dans un quartier plus bourgeois, dominé par une structure imposante et unique : le palais d’Illyria, à n’en pas douter. Je laisse mes yeux couler sur cet édifice haut et tout en finesse, bien que moins raffiné d’extérieur que celui d’Ilmatar, me demandant ce qui nous y attend. Mais alors que nous en approchons, notre chauffeur nous mène dans une ruelle adjacente, jusqu’à une petite place au centre de laquelle coule une fontaine sculptée prenant la forme d’une femme maintenant plusieurs coupes remplies de l’eau qui coulait doucement de l’une vers l’autre avant de fondre dans le bassin principal.

Le peuple présent, plutôt bourgeois si on en croit les habits, est assez épars, et moins outrancièrement curieux que les badauds de taverne de la veille. Un quartier commerçant, à n’en pas douter, au vu des échoppes présentant à même la rue, sur des étals de présentation, leurs marchandises et denrées. Nous descendons de la calèche dans ce décor enchanteur aux allures bucoliques, quoique foncièrement citadines. Je descends le premier, afin de soutenir mon épouse quand elle descend de la voiture, lui tendant la main, puis le bras, afin qu’elle s’y accroche. Et nous suivons alors Calech jusqu’à une boutique de tailleur, qui nous reçoit poliment, non sans toiser notre guide d’un regard méprisant. Il faut dire que ses habits méritent un coup de neuf. Il nous demande en quoi il peut nous être utile, et je réponds, tout de go :

« Bien le bonjour, mon brave. Il nous faudrait, si c’est possible, des habits qui soient dignes de la Cour d’Illyria, afin d’y faire une fort bonne impression. »

Inutile de mentir sur l’affaire : c’est ce que nous souhaitons. Tant Cromax et Hrist qu’Amarthan et Lenneth. Et ça ne saura que favoriser le bon accueil du commerçant. Nous serons les panneaux publicitaires de sa boutique, sur place, alors mieux vaut pour lui que nous soyons impeccables.

Attendant sa réponse, je détaille un peu les alentours. La boutique est vaste, et malgré sa taille fort encombrée de nombreux mannequins supportant de forts beaux habits de belle qualité. De ceux qui sont très peu pratique, sur les routes et sentiers. La mode féminine semble s’arrêter sur les amples robes de velours aux froufrous complexes, et aux décolletés plutôt sages. Je me renfrogne face à ce constat, la mode sur Yuimen étant plutôt aux poitrines voluptueusement mises en valeur par des corsets serrant la taille et portant les confortables attributs féminins pour le plus grand plaisir des yeux. Il n’aurait pas été déplaisant de voir Hrist dans une telle tenue, d’ailleurs, même si elle aurait sans doute montré trop facilement les marques sur la peau de son dos. Les habits masculins semblent, quant à eux, se composer surtout de pourpoints de velours élégants, et de hauts de chausses portés avec des bottes. Les bottes, je les ai déjà. Blanches et élégantes, elles resteront à mes pieds. Tout comme mon diadème d’argent fin.

Mes yeux se posent sur plusieurs habits, dont l’un attire particulièrement le regard : un pourpoint de velours rouge chatoyant cousu d’or. Un habit voyant, étalant une nette richesse et un faste tout porté sur l’apparence. Une pièce maîtresse, sans en douter, qui ferait forte impression. Les autres pourpoints, plus discrets, se parent de tons plus neutres, quoiqu’élégants tout de même. Je m’arrête sur l’un d’eux, d’une teinte vert sombre à laquelle viennent s’ajouter des détails cousus d’or. Très élégant, également, quoique plus discret que le premier. Hésitant, je me tourne vers Hrist pour lui demander conseil.

« Que vaut-il mieux, chère épouse ? Un habit qui me fera rayonner sous les feux de la rampe, attirant tous les regards, ou un autre, plus discret, quoique tout aussi seyant, qui se fondra dans la masse des autres costumes nobles du palais ? »

J’avise à mon tour les robes féminines, me permettant un commentaire à son égard en désignant l’une d’elles, vert sombre, ornementée sur l’avant et l’arrière de détails pourpres et or.

« Celle-là, si vous me permettez, vous irait à merveille. »

Elle dénote effectivement pas mal des autres robes présentes. Avant d’aller plus loin dans le choix de mes habits, j’attends patiemment son avis.

[1533 mots]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Lun 21 Mar 2016 07:38 
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Lorsqu'ils descendirent tous deux dans la pièces où ils avaient dîné la veille, Calech les attendait et se leva dès qu'ils arrivèrent à sa hauteur. Hrist avait eut quelques réserves à son sujet, mais il s'avère qu'il fut plutôt ponctuel, chose qui rassura la femme pendue au bras de Cromax et bien que le guide ne se soit pas changé pour l'occasion, elle passa l'éponge, n'attendant pas tant d'un roturier.

Ce qu'il annonça après les commodités et les politesses en revanche, provoqua chez Hrist une envie de rire qui fut difficile à retenir. Cèles, en revanche, s'en donna à cœur joie.

(" AHAHAHA ! Putain ! Je l'avais dit ! Hein que je l'avais dit ! Il est venu en Calèche, ce con ! Ahaha. Calech en Calèche. Avoue quand même qu'il a de l'humour, même s'il ne s'en rend pas compte.")

Mais autre chose vint à l'esprit de la jeune femme, ils étaient venus à cheval et elle n'appréciait pas trop l'idée de devoir abandonner Peste Noire, d'autant plus qu'elle ignorait totalement quand elle serait de retour. Cela dit, ils avaient eu tant de largesses avec ce brave tavernier qui les saluait qu'ils pouvaient avoir une totale confiance en ce brave homme qui traiterait sûrement les montures avec toute l'attention qui leur était du.

Cromax de son côté avait préféré prévenir une éventuelle fringale et avait demandé au bon tenancier de bien vouloir fournir de quoi se sustenter au cour de la journée. Il répondit une nouvelle fois à cette attente avec brio en offrant à Cromax le contenu d'un petit panier d'osier que son époux récompensa en glissant dans la patte de l'homme quelques pièces bien méritées. Grâce à ce duo Elfique, le brave homme avait su faire choux-gras et garderait un bon souvenir de cette soirée. Bon souvenir qui devrait alimenter un traitement de faveur pour leurs montures en attendant leur retour. Mais pour ça, Hrist avait quelques réserves, elle n'avait absolument aucune idée de comment les choses allaient tourner et il était à cette heure impossible de savoir si elle pourrait revenir ici comme elle était venue ou s'il lui faudrait employer le pendentif d'Uraj en urgence.

Le duo se rendit à l'extérieur de la taverne ou Calech et son beau frère Valech attendaient. Hrist nota que les noms se ressemblaient assez et se demandait si d'ailleurs, ce n'était pas du fait d'un mariage quelque peu arrangé par les membres de sa famille pour réunir les meilleurs opportunités de travail en ville... Passant outre ce détail, elle entra dans la Calèche accompagnée de Cromax.

Lorsque Valech fouetta les montures et fit avancer leur transport, le doux bercement provoqués par les pavés berça Hrist et elle ferma un temps les yeux, ignorant le monde du dehors pour se reposer un temps. Elle n'ouvrit les yeux que par intermittence et constata Illyria se dessiner.
D'abord, les maisonnées étaient grotesques, sans intérêt particulier et les ruelles des plus quelconques. Mais peu à peu, Illyria s'improvisait, de perfectionnait comme des croquis qui s'affûtaient sous une plume novice devenue instrument de maître.

Quelques regards croisèrent le sien. Elle ne sentit d'ailleurs Cromax se pencher sur elle et lui murmurer que même au sein du palais, s'ils venaient à être séparés ou perdus, cesser de veiller l'un sur l'autre. Chacun serait responsable de l'autre et cette perspective renforcerait l'image du couple qu'ils devaient former. L'idée de Cromax prenait peu à peu son ampleur et bientôt, faire marche arrière serait rendu impossible. Ce, dès le premier pas au sein du Palais.

Elle ne le sentit pas non plus s'approcher davantage et satisfaire le voyeurisme des badauds en la gratifiant d'un baiser sur le bord de sa joue froide. Hrist en frémit, elle n'était pas accoutumée à ce genre de fantaisie et en temps normal aurait repoussé l'homme sans ménagement mais elle même se retrouvait prise au jeu et pour conserver sa survie, elle se contenta de poser sa main sur celle de Cromax, comme une légère caresse.
Au dehors, Valech fit s'arrêter les chevaux.

Hrist descendit de la calèche, soutenue par son époux Cromax. Face à eux, un marchand planté fièrement devant une devanture de magasin impeccable observait d'un œil malicieux le spectacle. Hrist encore un peu assoupie observa les alentours tandis que Cromax saluait avec autant de largesse possible ce Maître Tisseur. La place était des plus coquettes, une jolie fontaine faisait chanter l'eau et tout autour d'elle vaquaient à leurs occupations quelques passants et bourgeois de tout genre et de tout poil, habillés avec goût et une débauche de couleurs magnifiques comme autant de majestueux oiseaux exotiques.

Le vendeur les invita à entrer dans son atelier à la fois spacieux et décoré à l'aide de nombreuses pièces de marqueteries et de teintures soyeuses et chaudes à l'oeil. Il y avait de nombreux mannequins tous habillés avec ses créations. Hrist constata déjà nauséeuse que la mode était au velours, matière qu'elle n'aimait pas vraiment, même au toucher.

Son époux et elle firent le tour sous le regard déjà ravi du marchand qui avait flairé là deux bons clients. Cromax s'attardait sur deux pourpoints, l'un d'eux était d'une couleur très voyante et surchargé de fioritures tandis que l'autre avait quelque chose de presque... Neutre. A la fois discret et élégant. Le bel habit qui peut aussi bien passer dans une belle réception que dans la vie de tous les jours.

En vint alors l'instant fatidique où Cromax se tourna vers elle pour lui demander son avis. Elle observa tour à tour les deux pièces et dit d'une petite voix :
« Et bien... Je crois que... Celui-ci vous irait davantage. » Dit-elle en désignant le plus sobre des deux. « Je crains que le second ne soit trop voyant et peu adapté à ce que nous voulons. Celui-ci est discret et tranche remarquablement bien avec votre personnalité. Et puis, vous n'avez pas besoin de ça pour attirer toute l'attention, au même titre que vous n'attirez que la mienne. »

Elle avait eu du mal à ne pas éclater de rire en prononçant ces derniers mots ce qui lui valu de rougir. Cependant, elle reprit vite une couleur normale en voyant la robe que Cromax lui proposait, arguant qu'elle lui irait à merveille.

Hrist resta observer la robe l'espace de deux secondes, comme pour se demander s'il venait de lui faire une farce ou s'il était juste à côté de la plaque. Essayant de se montrer un brin polie elle dit tout bas, comme pour ne pas se faire entendre du vendeur qui rôdait non loin d'eux.

« J'ai peur qu'elle ne soit... Pas tout à fait adaptée à... Enfin, elle est jolie, certes mais... »

Puis, elle s'approcha de Cromax pour lui dire tout bas :
« C'est sa véritable couleur ou quelqu'un a vomi dessus ? Et elle ne dissimule pas mes bras. J'ai bien peur que quelqu'un ne découvre mes cicatrices. »

Elle se recula, prenant une mine réfléchie appuyée par un index posé sous son menton.

« Je la trouve jolie mais... Je ne suis pas convaincue pas la couleur. »

De plus, elle était très encombrante avec toutes ces doublures, pochons, volants, rubans, dentelles... Certes, c'était des plus confortable pour y dissimuler une arme, mais pour ce qui est de se battre... Et elle n'avait pas non plus envie d'avoir systématiquement besoin de quelqu'un pour l'aider à l'enfiler ou à s'en défaire. Sans oublier le principal élément, dissimuler son dos et ses bras.

Pour cela, il n'y avait qu'une poignée de robes qui pouvaient convenir, les autres étaient trop bouffantes et larges. Il lui fallait au contraire quelque chose de léger et discret comme la tenue de Cromax afin qu'ils soient tous deux presque accordés.

Son regard se porta sur l'une d'elles, à la fois sobre et fine, légère et raffinée ; elle arborait des couleurs heureuses, d'un noir et d'un vert pâle qui faisait ressortir quelques motifs géométriques. Hrist remarqua immédiatement qu'elle avait à la fois les manches longues mais aussi que ses attaches pour ajuster la taille se trouvaient devant chose qui lui permettrait de conserver son autonomie.
L'arrière était composé essentiellement des motifs qui marquaient les volants et les pans de chute. La matière semblait chaude, en tout cas était agréable au toucher et on s'éloignait du velours lourd pour la légèreté d'un satin ou d'une soie, Hrist n'y connaissait pas grand chose de toutes façons.

Elle passa sa main sur la robe pour en caresser la qualité et dit en piaillant :

« Je trouve celle-ci magnifique ! Qu'en pensez-vous ? Ainsi nous irons bien ensembles. Voudriez-vous que je l'essaie ? »

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Dernière édition par Silmeria le Mer 23 Mar 2016 05:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mar 22 Mar 2016 11:22 
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Ma tendre et chère épouse…

(Rho la vache, si j’avais cru un jour t’entendre penser ça…)

Hem. Ma tendre et chère épouse FACTICE ne tarde pas à me faire part de son choix en termes d’élégance. Elle snobe le pourpoint rouge, le qualifiant de trop voyant, et peu adapté à ce que nous souhaitons pour notre entrevue au palais. Je lève un sourcil curieux : trop de faste nuirait-il, en haute instance, à la qualité de celui-ci ? C’est un mode dont j’ignore vraiment beaucoup des codes. Les courbettes et autres révérences n’ont jamais été de mon lot. Cependant, j’entends bien l’ex-baronne en elle, et ne peut que céder face à ses arguments.

(Surprenant.)

Ses arguments logiques et réflexifs. Bon sang. Car effectivement, le doublet rouge et or me fait un peu l’effet, outre sa grande qualité et son prix sans doute plus qu’onéreux, d’un costume de bouffon, de clown de service qui passe son temps à faire le pitre pour attirer le regard. Un premier regard que j’ai eu sur l’objet qui, quoiqu’élégant, ne sied peut-être pas à ma destinée au palais. Et si ici, dans cette boutique, les autres costumes souffrent de la comparaison directe de cet habit flamboyant de richesse, celle-ci sera moins flagrante, au cœur de la cour, parmi les autres livrées nobles et moins nobles des courtisans et serviteurs. Ainsi, le choix de Lenneth, et sans doute de Hrist, se pose sur le second observé, le doublet vert et or avec sa chemise bordeaux. Elle le décrit comme discret et tranchant admirablement bien avec ma personnalité. Une pique cachée sous un compliment ? Je souris face à la bravade amicale, lorsqu’elle poursuit en disant que je n’aurai pas besoin de ça pour attirer l’attention. S’ensuit un nouveau mot doux à l’attention d’Amarthan. Je lève les sourcils, non content de ses paroles. Jouer ce rôle a du bon, décidément.

En tout cas, c’est décidé, c’est le doublet vert et or que je prendrai. Je me tourne vers le tailleur pour le lui signifier.

« Je veux bien que vous prépariez celui-ci pour un essayage, sieur. J’arrive dans un instant. »

Une petite troupe d’employés de la boutique emmène donc le mannequin dans une pièce adjacente où ils m’invitent à les suivre. Je leur fais signe que je suis en route, mais je n’en ai pas fini avec Hrist. Elle semble douter de la perspicacité de mon conseil concernant son choix de robe. Je l’ai fait un peu en désespoir de cause, je l’accorde, l’autre robe sur laquelle mon regard s’est posé m’ayant fait penser, bien que ça soit loin d’être le cas, à une robe de gouvernante plus que de courtisane. Je craignais que ses teintes sombres et mauves n’attirent l’œil macabre de ma compagne. Elle affirme donc que mon choix est non dénué de classe, mais peu adapté à ses besoins. Elle précise, plus bas, que les manches ne dissimulent pas les bras. Un manquement qu’aurait pu combler une simple paire de gants, mais si en sus elle dénigre la couleur, la comparant à quelque éructation bilieuse d’un pauvre malade, je comprends qu’elle ne l’apprécie que peu. Je n’aimerais pas porter un habit que je considère comme ainsi souillé par son unique couleur à chier. Son choix se porta sur une tenue plus reculée dans la boutique, sur laquelle elle attira mon regard : sobre, de velours vert brodé d’or, comme mon doublet, elle était élégante et avait l’avantage de comporter de longues manches et aucun panier pour entraver ses mouvements. Elle demande si elle doit l’essayer, et je l’y enjoins sans attendre :

« Bien sûr, essayons là. Elle vous ira à ravir, très chère. »

Je lui fais un petit signe, et rejoins à mon tour la pièce voisine, où le tailleur me place sur une sorte d’estrade ronde autour de laquelle il s’affaire. J’ôte mon armure et laisse le maître de métier me revêtir de son œuvre, chemise, doublet et hauts de chausses associés. S’ensuit alors une périlleuse mise à niveau de la coupe de l’habit pour qu’il convienne au mieux à ma carrure, sans doute plus fine, svelte que celles des humains du bord. L’homme œuvre de main de maître, et bien vite, me mirant dans un des quatre miroirs aux coins de la salle, je me découvre sous un nouveau regard. Ma longue chevelure sombre aux subtiles mèches blanche tombe en cascade sur l’arrière de ma tête, le diadème les maintenant pour qu’ils ne me masquent pas le visage. J’ai un bel air, là-dedans. À m’en surprendre moi-même. Mon port naturellement altier me fait aisément passer pour quelqu’un de la haute, habitué aux costumes riches et aux parades de nobles. Tant mieux, l’illusion est parfaite. Et puisque contrairement à Calech, je sais masquer mes cicatrices, le tout me semble parfait. Satisfait de mon choix, sous le subtil conseil de Hrist, et vêtu comme un prince, je retourne dans la pièce principale de la boutique pour régler mon dû au marchand, sans oublier de récupérer mes propres effets personnels, et attends ma compagne, sans doute élégamment parée, elle aussi, pour qu’enfin nous nous dirigions vers le palais et ces sombres mystères.

[860 mots. - Total : 2393]

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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Mer 23 Mar 2016 02:22 
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Cromax approuva le choix de Hrist, l'invitant à effectivement, procéder à un essayage. C'est là qu'ils se séparèrent. Son époux fut conduit dans une pièce et elle même fut conviée par le marchand à rejoindre une petite salle moins faste que le magasin en lui même, mais elle était dotée de quatre grands miroirs de bronze, le bon marchand tenait la porte grande ouverte mais Hrist lui précisa avec un sourire gêné qu'elle n'avait pas tout à fait terminé ses achats. Certes, la robe était assez longue pour dissimuler ses bottes, mais elle préférait avoir quelque chose de plus soigné et d'élégant que ses bottes. Même si les bottes des Sylphes avaient également une bien belle allure et un talon joliment dessiné, la jeune Sindel avait envie de s'offrir un petit quelque chose de coquet après avoir passé des journées à marcher dans la poussière et dormi à la belle étoile à de maintes reprises.

Le magasin offrait de quoi satisfaire ses envies mais il manquait un petit quelque chose, les parures. Hrist appréciait les bijoux mais le vendeur n'en avait aucun à la vente. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle se rattrapa sur les bottes. Elle venait de trouver la perle rare, une magnifique paire de bottes dont le talon lui permettrait de ne pas marcher dans les étrons des ruelles et de gagner un peu de hauteur face à Cromax qui la dépassait de deux têtes.

(" Sûr qu'on finit par s'en lasser, de regarder les gens dans les trous de nez. ")

Hrist observa le détail à la fois élégant et tout en finesse. Elle n'aimait pas quand les humains en faisaient des caisses et rajoutaient trois tonnes de fioritures. Elle se souvenait même d'avoir vu un jour, une humaine avec des fruits comestibles sur un chapeau trop large et incliné sur la tête. La pensée lui arracha un sourire rêveur tandis qu'elle terminait de contempler l'ouvrage, le marchand derrière elle à se frotter les mains.

" Je vais prendre celle-ci également. Un bien beau travail. " Elle savait qu'il ne fallait pas en dire trop. Les membres des hautes société se ressemblaient souvent et il était mal vu de sympathiser avec le bas peuple, fut-il maître artisan.

Cette fois-ci fut la bonne, Hrist fut conduite dans le salon aux miroirs précédée de quelques Dames qui venaient assister la jeune femme durant son essayage. Elles déposèrent le mannequin et les bottes et se proposèrent d'aider Hrist à se débarrasser de sa tenue.

" C'est très aimable à vous, mais c'est inutile. Laissez-moi. "

Les trois jeunes femmes se regardèrent, surprises, cherchant dans le regard des autres si l'une d'elles avaient compris ce qui motivait un tel élan de snobisme.
Hrist soupira et ajouta :
" Mais non, vous n'avez rien fait de mal, je veux juste le faire seule. Sortez maintenant. "

Sans le moindre commentaire, les jeunes femmes quittèrent les lieux, fermant la porte derrière elle. Hrist savait qu'elle n'était pas des plus commodes mais il était impensable de laisser quiconque voir ses cicatrices et la malédiction Orque qu'elle portait sur le dos. Après s'être débarrassé de ses affaires, il ne lui restait plus que la délicate tâche d'enfiler la robe et les bottes sans la froisser si ne battre avec. Elle détacha ses longs cheveux noirs et enfila d'abord les bottes puis la robe. Celle-ci était bien plus facile à ajuster que les autres modèles, à n'en pas douter et elle n'avait pas à se déboîter l'épaule à essayer de la fixer convenablement dans le dos. Les rubans sous la poitrine servaient eux même à ajuster la coupe et Hrist l'aimait près du corps.

Elle passa un temps à se regarder dans la glace, les cheveux détachés qui tombaient sur ses épaules qu'elle coiffa en un chignon négligé duquel tombait quelques mèches rebelles. Elle se mordit la lèvre tout en réfléchissant à comment elle pourrait dissimuler ses armes. Elle avait de la place pour glisser une lame dans une botte, la Tueuse de mage était assez fine pour y trouver refuge mais la Vieille Rengaine, c'était autre chose. Elle pouvait la glisser entre ses seins pour que le corsage bien que léger de sa robe puisse servir à la dissimuler. Cette perspective ne lui plaisait pas outre mesure mais faute de mieux, elle fit une nouvelle fois contre mauvaise fortune bon coeur et se plia à cette nécessité.

" Hm... Heureusement que le poison ne me fait plus rien depuis le temps. "

(" Gaffe à ce que la plume ne dépasse pas, ça ferait poule de luxe. ")

Hrist observa sa carrure sous toutes les coutures et sous tous les angles possibles et après avoir estimé que c'était suffisant et que ses lames étaient assez discrètes, il ne lui restait plus qu'à rassembler ses autres affaires parmi lesquelles elle trouva le présent de la Reine Aaria, le pendentif d'Uraj qu'elle enfila également. Il était trop gros pour être un collier destiné à être porté dans la haute société mais elle pouvait facilement le dissimuler. Ainsi parée elle aussi quitta la pièce aux miroirs et retrouva Cromax lui aussi apprêté et qui lui renvoyait un bien bel effet.

Elle s'approcha de lui tout sourire :

" Et bien voilà. Vous êtes plus que présentable. Et puis, nous sommes presque assortis. Cela sera du plus bel effet esthétique, pour le reste, j'imagine que vous avez la ressource nécessaire. "

Hrist tendit à un jeune valet ses effets et en se tournant vers le Maître de Maison :
" Voudriez-vous bien faire empaqueter nos effets afin qu'ils restent propre ? Une fois ceci fait, vous serez payé. "

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Total : 2351 mots

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 25 Mar 2016 13:13 
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J'erre, lentement, pendant un long moment à travers la cité, bien plus gigantesque et sinueuse que ce à quoi je ne m'attendais. J'ai toujours réussi avec plus ou moins de succès à me tenir à l'écart des grandes villes de Yuimen. Si j'ai pu brièvement parcourir Kendra Kâr, ce n'était pas sans ma tutrice, qui connaît la plupart des cités de notre monde, et, en dehors de Tulorim, le seul endroit où j'ai pu rester quelques semaines d'affilées est Cuilnen. Aussi ne m'étais-je jamais rendu compte de la difficulté que représentait le fait de s'orienter dans une cité humaine avant aujourd'hui. D'autant plus lorsque celle-ci est plus gigantesque encore que la capitale kendrane. En bref, il m'est bien difficile de trouver un quartier touché par la pauvreté. D'autant plus que l'affluence de la cité m'oblige à circuler à pied, tirant ma jument par la bride, et boitillant difficilement à cause de ma jambe cassée. Si j'étais resté sur elle, j'aurais pu recevoir nombre de coups à mon membre déjà endolori, c'était un risque que je ne pouvais courir.

Après plusieurs heures d'errance, cependant, j'atterris enfin à un endroit qui correspond à mes attentes. Les docks. La plupart des habitations ici ne sont que des cabanes et des bicoques à peine habitables, sommairement aménagées pour pouvoir héberger un nombre bien trop important de personnes pour la superficie. Ca pue la pisse et la crasse, les enfants n'ont que la peau sur les os, et la plupart des habitants du quartier ont l'air d'avoir du mal à trouver ne serait-ce que des habits pour les tenir au chaud : il me semble avoir trouvé l'objet de mes désirs.

Alors que je m'apprête à plonger dans le bain de la foule de démunis et mendiants, je réalise quelque chose. Quelque chose que j'aurais dû réaliser avant. Je suis vêtue comme une riche. L'armure d'Ilmatar est de bien trop belle facture pour cet endroit, et jamais je ne pourrais me mêler à la populace locale de cette manière là. Il faut que je me salisse. Et puis, il y a le problème des voleurs.

Pensé-je en voyant un petit garçon passer près de moi d'un air nonchalant. Et, avant que je ne me rende compte, me voilà délesté de ma bourse, et le garçon est déjà loin.

« Saloperies ! » pesté-je entre mes dents.

Il était bien trop rapide, et bien trop habitué à cette cité pour que je ne le rattrape avec ma jambe cassée. En tout cas pas à pieds. Aussi monté-je rapidement – ou du moins aussi rapidement que je le peux sans me servir de ma jambe cassée – sur mon cheval pour partir à sa poursuite, espérant qu'un cheval au trot suffise à écarter la foule suffisamment pour que je ne le perde pas de vue.

« Reviens ici ! » m'énervé-je en faisant signe à ma monture de s'élancer à sa poursuite.

Je serais bien embêtée sans le moindre sou dans une cité que je ne connais pas. Enfin... au moins n'aurais-je pas besoin de faire semblant d'être démunie. Mais pour l'heure, il valait mieux tout faire pour l'arrêter. Quitte à user de mon arc. Et c'est dans cette optique que je m'élance à sa poursuite en sortant mon arme et décochant une flèche. Si je ne parviens pas à le rattraper, je viserais sa jambe... il sera alors bien obligé de s'arrêter.



(((566 mots)))

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Merci à Dame Itsvara pour la signature


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Ven 25 Mar 2016 13:41 
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Illyria – Entrée du Palais

    Le Maître de Maison acquiesça à la requête de Hrist.

    - C’est un très bon choix que vous avez fait là, dit-il en s’inclinant.

    Hors de la boutique, Calech attendait adossé au coche et en ouvrit la porte à l’arrivée des deux aventurier habillés à la dernière mode d’Illyria.

    - Si vous l’voulez bien, dit-il en leur présentant le coche.

    Ils reprirent alors le chemin vers le palais d’Illyria. Il s’agissait d’un bâtiment des plus difficiles à manquer car il semblait être une tour gigantesque perché sur le flanc d’une colline. Sa large base allait en s’effilant progressivement, s’ornant parfois de petites tours annexes. Loin des flèches aériennes d’Ilmatar, le château d’Illyria semblait plus massif, poussif, comme s’il peinait à rejoindre les cieux. Le cocher emprunta un chemin menant à l’une des entrées du palais. Celle-ci était décorée de fleurs et de marbre blanc et une vingtaine de gardes flanquaient les marches menant à la grande porte, ouverte sur les quartiers riches d’Illyria.

    Image

    [Idée générale, dans les détails ce n’est pas exactement ça.]


    Calech descendit pour ouvrir la porte du coche.

    - J’crois qu’ma tâche s’arrête ici. Si v’z’avez encore b’soin d’mes services, hésitez pas à m’demander à l’auberge la Fourchette et le Couteau, y sauront où m’trouver.

    A la montée des marches, aucun des gardes ne chercha à les arrêter, pas plus que lorsqu’ils pénétrèrent dans le château lui-même. Ainsi pénétrèrent-ils dans un long, large et grand couloir à l’épais tapis et aux tapisseries sur les murs. Plusieurs portes se trouvaient de part et d’autre du couloir, chacune gardée par un garde qui, s’ils tentaient de s’en approcher, les éconduirait poliment. Tout au bout du couloir cependant se trouvait une porte entrouverte de laquelle s’échappait du bruit. Deux gardes la gardaient également, mais ils ne bronchèrent pas à l’approche des deux Sindeldi, leur ouvrant au contraire la porte en plus grand pour qu’il puisse pénétrer à l’intérieur.

    Ils arrivèrent dans ce qui était indéniablement la Salle du Trône. Dans les tons or et rouge, elle était grande et de part et d’autre se trouvaient des tribunes où plusieurs sièges vaquaient, les autres semblant occupés par quelques personnes de noble lignage, si l’on en croyait leurs habits plus raffinés que la plupart. Au fond de la salle se trouvait une grande sculpture représentant une gigantesque balance devant laquelle se trouvaient trois trônes. Le trône central, celui du roi, était vide, de même pour celui qui se trouvait à sa droite, cependant le trône de gauche semblait être occupé par une femme bien qu’il soit difficile d’en juger correctement au vu de la foule qui s’amassait dans l’espace formé entre les tribunes et les trônes. Une séparation était formée entre la plèbe et la noblesse par une rangée de gardes protégeant les différents espaces leur étant dédiés.

    Image


    - Messire de Lour, entendirent-ils une voix féminine et forte prononcer. Le jugement du Garde-Foire ne saurait être remis en doute, par ce tribunal vous êtes astreint à payer dans les trois semaines mille lys de dédommagement au marchand Cilas. La Couronne refuse votre recours.

    Au rendu du verdict, il y eu une petite agitation dans la foule et les nobles se murmurèrent à l’oreille. A ce moment cependant un homme debout à côté de la porte s’adressa aux aventuriers. Il était vêtu d’une livrée or et rouge rappelant les couleurs de la salle du trône.

    - Messire, ma Dame, bienvenue aux Jour des Doléances, dit-il en inclinant le buste, souhaitez-vous présenter une requête à la Couronne ?


Illyria – Les Dock


Tentative de fuite : gros échec (petit chanceux).

    Les difficultés représentées par le fait de mener un cheval au trot dans une foule de gens peu enchantés de devoir se pousser rapidement sur le côté et sa jambe cassée étaient non négligeables et le début de la course poursuite du gamin se révéla un échec annoncé. Cependant, et à la grande chance de Leykhsa, l’un des passants fit un croche patte au gamin des rues qui s’étala de tout son long dans la rue, maculant encore plus ses vêtements déjà maculés de terre.

    Le gamin, manifestement sonné, ne se releva pas tout de suite, laissant à Leykhsa le temps de le rattraper et de descendre de son cheval. Le passant ayant fait un croche patte n’était nulle part en vue et tous les passants passaient leur chemin sans accorder la moindre attention à la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Personne ne semblait vouloir venir en aide au gamin des rues ou à la personne qu’il avait volé.


[Leykhsa – xp : 0,5 (rattrapage du gamin), 0,5 (longueur);
Cromax – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (habits pour le palais) 2 (longueur) ;
Hrist – xp : 0,5 (intériorisation), 0,5 (habits pour le palais) 2 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Illyria - Cité des Hommes
MessagePosté: Sam 26 Mar 2016 13:17 
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Nos affaires emballées, et nos nouveaux habits enfilés, nous sommes fin prêts à nous rendre au palais. Hrist, zélée, m’octroie un nouveau compliment, s’enchantant de l’accord de nos deux tenues et de l’élégance de celles-ci. Elle appuie même le côté personnel de son éloge en affirmant que j’ai la ressource nécessaire pour nous apporter tout ce que nos habits ne pourraient pas. Je salue ses mots d’un sourire ravi, et lui renvoie avec la subtilité d’un pachyderme sa flatterie.

« A compter qu’ils puissent, pour m’entendre, ôter leurs yeux de votre personne, ma Dame. Vous êtes au moins aussi séduisante que vous le fûtes lors de notre première rencontre. »

Trêve de bons mots, cependant. Il est l’heure de reprendre la route, comme nous l’indique le brave Calech, homme de bien, apparemment, qui a su mener son rôle à la perfection, jusqu’ici. Peut-être nous sommes-nous montrés trop soupçonneux à son égard, le jugeant sur des marques dont on ne sait rien, pas plus le passé que les rachats d’éventuels actes manqués. Courtois, avenant, il nous invite à retrouver nos places dans le coche, et nous y grimpons de concert, prêt à nous laisser mener sans que nos habits neufs ne soient abimés. Je m’installe dans le confort de l’embarcation, soupirant d’aise de cette vie, mensongère certes, mais pas désagréable, d’un riche émissaire d’un lointain et exotique monde.

Sous le rythme des pas cadencés des chevaux bondissant sur les pavés des rues d’Illyria, nous avançons donc vers le palais, qui se décline sous nos yeux à mesure que nous en approchons. Tel que je l’avais aperçu la première fois, il se montre grandiloquent et massif, moins aérien que les tours d’Ilmatar, mais doté d’une classe toute humaine, à la fois élégante et martiale. Je ne peux les accuser de manque d’esthétisme, ici, car alors que nous en approchons, nous pénétrons en son enceinte par une voie, toute de marbre, élégamment décorée de fleurs égayant son apparence. Le carrosse nous emmenant s’immobilise finalement, et notre guide nous invite à en descendre, sous le regard attentif d’une vingtaine de gardes zélés en poste devant d’énormes portes, en hauts de vastes escaliers. Convenable jusqu’au bout, le jeune homme aux habits fatigués avoue être arrivé à la fin de son rôle, et n’hésite à aucun instant à se rappeler à nous, précisant que nous pourrons aisément le trouver à nouveau si le besoin s’en fait sentir, en nous adressant à l’auberge La fourchette et le Couteau. Une collaboration qui s’achève, temporairement du moins, sur de très bons auspices. Saluant l’humain du regard, je lui glisse :

« Nous saurons nous en souvenir. Merci de vos services, Calech. »

Et je lui refile, ce faisant, une poignée de vingt bons lys d’or, qui suffiront sans doute à sa peine, ainsi qu’à celle du conducteur de coche, son beau-frère. Une affaire rondement menée pour eux, qui ne nous a que facilité la tâche. Ils méritent bien ce paiement. Aidant ma mie à descendre de l’embarcation, je lui tends la main pour qu’elle la saisisse, et une fois à bas, lui prend le bras comme le ferait un époux de sa femme, afin que de concert, nous montions les marches nous menant au cœur du palais. Les soldats en poste ne nous demandent aucunement notre identité, et ne semblent pas s’étonner de notre espèce, pourtant inconnue en cette cité. À se demander s’ils ne sont pas factices, tant ils ne bougent pas, ne détournant pas même le regard.

L’intérieur du palais est à l’image de ce qu’il inspire, à l’extérieur. Nous débarquons dans un vaste vestibule au sol recouvert d’un épais tapis, et aux murs ornés de complexes tapisseries reflétant sans doute de forts moments de l’histoire du Royaume d’Illyria. Je ne peux guère trop m’y attarder, hélas, bien que l’intérêt ne manque pas. Je dois avoir une emprise irréprochable sur le rôle qui m’échoit, désormais. Ne laisser place à aucun doute sur les mensonges que nous leur servirons. Je suis un émissaire officiel venu d’un monde riche et lointain, avec lequel tout contact a été rompu voici des millénaires, qui a pour mission d’établir un compte-rendu des aptitudes commerciales des cités humaines d’Elysian. Pas un touriste s’intéressant au passé glorieux de cette civilisation complexe. Et à ce titre, je dois me montrer à la fois diplomate, mais suffisamment peu ouvert pour qu’ils aient l’impression de me devoir des choses, et non l’inverse. Les snober un peu, mais en toute sympathie. Un rôle à des lieues de ma propre personnalité, mais qui m’amuse, ici, à endosser.

Le vaste couloir est cerné de plusieurs portes gardées, sans doute inaccessibles à en juger par les regards acerbes, fermes mais poli, des pions posés là pour en interdire l’accès. Me laissant mener par ces regards zélés, j’avance en l’auguste compagnie de mon épouse. Nous arrivons bien vite, sans détour inutile, à l’autre bout du couloir, où une porte entrouverte laisse échapper des rumeurs étouffées. Celle-là a beau être flanquée de deux nouveaux gardes en poste, ils ne nous barrent pas le passage, ni ne s’offusquent de notre présence, et nous laissent pénétrer une nouvelle salle, au faste bien plus prononcé encore que celle que nous venons de traverser. Sans leur adresser la moindre parole, je passe entre eux alors qu’ils ouvrent la porte pour nous faciliter l’accès. Un bref coup d’œil me permet de visualiser l’ensemble de la pièce, que je ne me pense pas être dans l’erreur en l’appelant salle du trône. Effectivement, toute d’or et de rouge ornée, vaste et savamment éclairée pour mettre en avant une énorme balance sculptée aux plateaux d’or, symbole dans de nombreuses cultures de la justice et du pouvoir. La statue colossale est flanquée de trois sièges, des trônes, dont le plus important est vide, ainsi que celui à sa droite. Le Roi est absent, bien entendu. Mourant, il ne saurait assister à une telle réunion. Car oui, il s’agit bien d’une nombreuse assemblée qui stagne là, dans cette salle, certains peuplant les tribunes ornant les côtés de la salle, d’autres patientant devant le troisième trône, hautement gardé. Une scission entre la plèbe et la noblesse est observée, garantie par un cordon de gardes, décidément nombreux ici.

Sur le trône, bien que ses traits soient masqués par le peuple en nombre, une femme semble émettre des jugements. À notre arrivée, elle éconduit un certain Messire de Lour, qui souhaitait apparemment se défaire d’une sanction à son égard via un recours, visant à annuler la dette de dédommagement à un marchand nommé Cilas. Une affaire courante bien banale, sans doute, sur laquelle il ne valait pas la peine de s’attarder. La décision semble ne pas plaire à la foule, sans toutefois qu’un esclandre ne perce. C’est alors qu’un homme en livrée or et rouge, accordée au décor, s’adresse à nous. Avant d’entendre ses dires, je ne peux que féliciter mentalement le conseil avisé de Hrist m’empêchant de me parer de la tenue fastueuse de ces deux mêmes couleurs. J’aurais eu l’air du chef des serviteurs, dans ces apparats peu discrets. Au moins, en vert, nous dénotons fortement avec l’ambiance locale. L’homme, donc, s’adresse à nous pour nous souhaiter la bienvenue, et nous signifier qu’il s’agit du jour des Doléances. Je ne peux empêcher un bref froncement de sourcils à cette annonce : cette ouverture pourrait nous aider comme nous être néfaste : un accès plus aisé au palais et à ses régisseurs, mais un penchant moins personnalisé sur notre cas et… un public qui peut s’avérer fort malvenu. D’un ton emprunté à la pédante noblesse, mais sans une once de sympathie polie, je réponds au majordome :

« Certes oui, mais nous ne saurions pas être mêlés aux doléances du bon peuple de votre cité. Je suis Ser Amarthan d’Eden, émissaire sindel recommandé par les miens pour entrer en contact avec la souveraineté d’Illyria, et voici mon épouse, Lenneth d’Eden, dite la Perle de Sithi. »

Art rude que d’être pédant et sympathique à la fois. Pour le coup, je m’en sors plutôt bien. Jaugeant l’homme du regard, je le questionne alors :

« Qui est cette dame, répondant aux requêtes de la foule ? Est-elle assermentée pour parler au nom du Roi, et ainsi nous recevoir ? »

Le ton est ainsi donné : nous ne nous satisferons pas d’un second couteau pour parler affaire. Je garde pour moi le contenu de notre mission pour l’instant, histoire de ne pas trop en dire. Affirmer le côté solennel et officiel de notre démarche, et noyer le poisson en perdant le chambellan dans des titres et origines dont il ne sait sans doute rien devrait suffire à nous ouvrir d’autres portes, ou à en tout cas ne pas risquer de nous vexer en prenant lui-même la responsabilité de sa réponse à notre égard. En temps troublés, la prudence est de rigueur, pour tout ce qui concerne les relations diplomatiques, surtout lorsqu’elles paraissent impromptues et surprenantes comme celle-ci. Soutenant le regard de l’homme impérieusement, mais sans me départir d’une mine toutefois souriante, j’attends sa réponse à mes paroles, me demandant ce que pense Hrist de ma petite entrée en matière, discrète pour l’instant.

[1526 mots]

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