Selen, sous les réprimandes très vives ne daigna dire mot. Il serra contre lui le corps d'Amarante qui reprenait peu à peu ses esprits. Les effets du poison se dissipant, elle reprendrait assurément vite et fort le poil de la bête. Le mage posa sur son front un baiser rapide, lui disant :

« Restons en arrière, vous êtes encore faire et je ne voudrais pas qu'un malheur vous arrive. Vous valez mieux que de finir ainsi. » Avait-il conclu en désignant de la tête le corps pas si inerte que ça de la femme, autour duquel tout le monde semblait s'amasser.

Trà Thù était resté silencieux, après sa remarque quant à Selen, il s'offra le luxe de rester spectateur et observa Ziresh face au cadavre animé d'une chose inconnue. Aztai posa sa patte velue sur l'épaule de Depheline, lui disant qu'il ne servirait à rien de le brûler, ça cacherait toutes les chances d'identifier la créature à quelque chose de déjà connu pour se donner une idée du meilleur moyen de lutter contre elle.

L'abcès se perça de lui même, avant même que l'on prenne l'initiative de l'ouvrir. Une patte longue et fine, comme celle d'une araignée en sorti lentement, les mouvements très mous, rouge sang, couverte d'une substance poisseuse, la chose semblait être faire d'une matière proche du cartilage humain au premier coup d'oeil.

La peau de la morte était tellement tendue qu'elle se déchirait sous la pression de cette première patte. Les autres suivirent. La chose ressemblait à une araignée solide au corps plus long donc le ventre semblait être une petite bouche animée de petits crochets et de nombreux pilis qui ondulaient comme blés au vent.

Sur le dos, la bestiole avait l'aspect d'une araignée de mer à moitié asphyxiée. Elle ne provoquait aucun cris si ce n'était le bruit de cette purée de tissus humain réduits en bouille dans lequel elle pataugeait.

Serpent lui, s'approchait à côté de Ziresh, posant sa main sur son épaule, prêt à ralentir son geste et lui dit sommairement :

« Tu crois qu'on... Pourrait le mettre en sac et le ramener ? Pour l'étudier peut être. Il y a assurément des choses à en dire. Je n'ai jamais rien vu de tel. Vous avez vu ses dents ? Ca doit pas être si inoffensif que ça en grandissant.»

Bien, que dire de tout cela quand on ne sait même pas ce qui est en train de se passer. J'avoue que par moment je ne comprends pas ce que je fais là et par d'autre je me dis quand est-ce que tout ceci va prendre fin. Pour ce dernier point tout dépendra de nos choix et de nos intentions. Pourquoi ça car je commence sérieusement à douter des pensées de chacune des personnes de ce groupe. J'ai l'impression que depuis hier tout va de travers, tout d'abord l'elfe sombre qui est anormalement 'avenant' et qui en plus ne daigne même pas me répondre, c'est suspect. En plus de cela y'a Trà Thù qui semble pas vraiment agir comme d'habitude. D'ailleurs mis à part cela y'a d'autres éléments encore plus suspects. Déjà à commencer par la maladie qui nous a frappés cette nuit, ensuite cette vive douleur au menton que j'ai eu y'a quelques minutes … Qu'est-ce qui se prépare ici, je n'en ai aucune idée et ça ne semble pas vraiment vouloir s'éclaircir.

Apparemment, la mage et l'homme-loup semble être décider à vouloir en finir avec ce cadavre tout dé-sécher, mais je ne sais pas pourquoi ils ne le font pas. Le gros chat chuchote quelque chose à la magicienne de feu que je ne peux entendre malheureusement. C'est dans toutes ces pensées perdues que je finis par m'apercevoir que la chose qui bouge dans le corps sans vie par terre est sur le point de sortir. Je m'écarte un peu pour éviter tout risque, puis à ce moment-là j'assiste à une véritable scène horrifique. La gorge de la pauvre victime enfle de plus belle et finit par laisser apparaître de longues pattes sortir de cette maigre chair.

La peau de cette partie était comme une gomme, elle se tend tellement qu'elle finit par céder sous la pression de cette créature qui s'apparente maintenant à une sorte d'araignée. Elle ressemble à aucune bestiole du genre que j'ai vu jusqu'à présent, possédant des crochets acérés. Je regarde cette immonde chose pour voir que sa 'tête' semble être au centre de son corps, dont je ne sais en quoi il est fait. La scène me donne presque envie de vomir mais déjà que je n'ai rien dans le ventre si je me mets à rendre tout je vais m'affaiblir pour rien, d'autant plus qu'un combat semble se profiler à l'horizon.

Instinctivement, je me place en position de défense on ne sait jamais si cette créature tenterai la bêtise de venir s'en prendre à moi. Certes je n'ai plus assez d'énergie pour créer un seul sort électrique, mais il me reste mes poings … En résumé si je me fais attaquer je suis mort. Donc sans même écouter qui que ce soit, j'émets immédiatement l'idée de devoir se débarrasser de ce machin et après on pourra l’examiner.

-"Arrêtez de réfléchir et agissez ! Si c'est pas nous qui tuons cette bestiole c'est elle qui va nous avoir ! Tuez-là c'est la meilleure idée !"-

Je dis mon avis il ne reste plus qu'à voir ce qu'en diront les autres.

Depheline avait beau avoir tenté de ralentir Ziresh, ce dernier était déterminé à porter le coup fatal. Pourtant, il n'eut toujours pas le temps: l'abcès creva, et c'est une chose monstrueuse qui en sortit. Dans une bouillie organique, des espèces de bâtons noirs, formant les pattes de ce qui semblait finalement être une araignée, s'agitaient péniblement. Il n'y avait pas de petits cris pour accompagner ce spectacle macabre, mais le bruit de la chair se déchirant, et la créature pataugeant dans celle-ci, était suffisamment écœurant pour infliger au liykor un haut-le-cœur qui le fit presque lâcher sa lance.

(Bon sang! Mais c'est quoi ça!)

Il ne fallait pas être forcément un chasseur connaissant les créatures pour savoir que cette chose devait être dangereuse. Toutes les dents ondulant dans cette chair noir lui laissaient imaginer à quel point une simple morsure pourrait être fatale. Pourtant, Serpent lui proposa une chose pour le moins étonnante: la capturer pour l'étudier.
L'idée était bonne, et cela serait sans aucun doute un moyen de mieux se défendre contre ce genre d'engeance par la suite.
Mais les indices étaient suffisant: cette chose venait de sortir du corps d'une autre personne. C'était donc l'une des progénitures de la "mère". Et ils n'avaient pas pour mission de l'appréhender ou de la dresser. Il fallait la tuer. Ramener une de ces créatures à la surface était non seulement dangereux, mais c'était en plus contre les ordres qui leur avaient été donnés. Ils risqueraient leurs vies du côté de ce monstre, mais aussi du côté des troglodytes.

"On ne nous a pas donné cet ordre, Serpent. On doit tuer ces choses, pas les étudier."

Ainsi, il suivit aussi les conseils de Warren en planta directement la pointe de son harpon dans la gueule béante de l'araignée.

Collée à Selen comme une arapède à son rocher, Amarante ne s’opposa pas aux remarques outrageantes de l’empotée de première. Non, elle ne préférait rien dire tout comme le bel Elfe qui devait bien se moquer des paroles de ce groupe insignifiant. Il semblait évident que Selen ne voulait pas qu’Amarante ne le quitte même si ses membres commençaient à reprendre du poil de la bête. Ce satané poison ne l’avait pas laissé indemne et la Belle se méfierait de tous les breuvages qu’on lui proposerait. Ils ne l’auront pas deux fois ! Ça non ! Puis vint le moment où Selen lui fit quelques recommandations, délicates attentions dans ces méandres obscurs. Comme quoi, certains avaient reconnu en elle une jeune fille digne de ce nom et cela lui réchauffa le cœur. Et puis, Selen avait clairement raison, il était stupide de se laisser submerger par une vigueur nouvelle qui lui ferait accomplir les pires bêtises. Il n’y avait pas à dire, Amarante refusait irrémédiablement de finir comme cette pauvre folle en guenilles dévorait de l’intérieur par une étrange créature. Ainsi donc, elle usa de son charme et ne montra à personne qu’elle se sentait mieux, préférant feindre les maux intérieurs.
«Vous avez raison… Il serait… dom… mage que je… meure.» continua-t-elle dans les bras de son héros.

De plus, sa compagnie ne lui semblait pas désagréable, son baiser non plus d’ailleurs… Elle ne pipa mot et se mit à observer le spectacle dégoûtant qui se préparait. Le corps inerte de la femme se déchira, laissant apparaître une patte filiforme qui sembla toiser le groupe de par sa répugnance. Rapidement, d’autres membres firent leurs apparitions, libérant ainsi une araignée mystérieuse. Que faisait-elle à l’intérieur du corps de ce cadavre ? Que leur voulait-elle ? Crèverait-elle l’extérieur de son hôte ou se jetterait-elle sur le premier venu pour le pénétrer ? Amarante était curieuse de voir ce qui allait se passait, mais une chose était sûre : ils ne devaient pas la laisser s’échapper quitte à la rentrer dans le corps du valet de l’elfe noir pour la garder potentiellement en vie.

Amarante écoutait les paroles de ses «coéquipiers» : le jeune homme à la coiffure grotesque voulait absolument tuer la créature, le louveteau, quant à lui, absorbé par sa soif d’ordre et de justice agissait en bon toutou qu’il était voulant absolument suivre les ordres qu’une personne lui avait donné et Serpent voulait récupérer l’araignée pour l’étudier. La jolie jeune femme, rebelle invétérée aurait bien voulu suivre la dernière solution juste pour ennuyer cette équipe de bons et loyaux serviteurs. Cependant, son intervention montrerait à tous qu’elle était en train de récupérer toute son énergie, toute sa terrible violence qui ne demandait qu’à éclater. Et cela Amarante préférait le garder pour plus tard, ce petit effet de surprise pourrait lui donner l’avantage au cas où elle se trouverait en mauvaise posture. Par conséquent, la délicate et charmante demoiselle se tut, et attendit dans les bras de son aimable chevalier sauveur la suite des événements.

La magicienne s’était laissée glisser du dos de Ziresh, satisfaite qu’il n’ait pas bougé, comme vivement demandé. Le geste réconfortant du tigre avait achevé de la rassurer et finalement, elle se retourna vers le reste du groupe.

Depheline soupira, constatant qu’Amarante était restée pour le moins inoffensive et surtout, très passive, enlacée dans les bras d’un amant totalement imprévisible et hypocrite. Sans doute cette situation n’était-elle qu’une grosse mascarade, mais la jeune femme en fut néanmoins contente. Les choses allaient avancer grâce aux seules personnes réfléchies de l’équipe : Aztai, Ziresh, Warren et probablement elle.

Serpent semblait vraiment avoir totalement perdu la raison, en plus de sa tenue devenue totalement nonchalante. Capturer une telle bestiole ? Cela n’avait pas de sens. La magicienne n’imaginait d’ailleurs pas la chose réalisable, tant la bête se montrait hostile et surtout répugnante. Un liquide brunâtre était répandu sur sa carcasse mouvante, mélange de bouillie d’intestin et de sang infâme peut être toxique. Il s’en dégageait une odeur de charogne plus vive encore que celle des cadavres remontés à la surface de la mine. Heureusement, Depheline avait fini par s’accoutumer à l'occurence de ces situations et elle n’eut qu’un simple haut-le-cœur passager.

« Et maintenant que tout le monde a pu se rendre compte de ce qu’était ce monstre parasite et qu’il était urgent de le tuer, on peut agir, non ? »

On comprennait clairement que son avis rejoignait celui de Warren. Pour elle, il était maintenant temps d'agir. Elle avait vu le loup s'approcher du monstre et avait bien sûr était capable d'anticiper le geste qui allait suive. La jeune femme retroussa alors ses manches et tendit ses mains vers l’avant, en direction de la créature aux pattes clapotant dans une mare d’organes. Elle attendit alors l'issue de l'attaque de Ziresh pour s'exécuter. Elle avait du mal à imaginer comment la bête pourrait survivre à sa lance, mais il se pouvait bien que le loup, sous l'effet du malaise encore présent, frappât à côté.

Bizarrement, elle sentit que la magie qui affluait au bout de ses doigts ne provenait pas de son propre corps, mais plutôt de la petite arme de sacrifice qu’elle tenait encore dans ses mains. Ainsi donc, elle venait de comprendre la vraie nature de cet objet qui l’avait tant surpris durant les premiers instants de contact.

Depheline ne comptait pas s’éterniser ainsi. Des étincelles frémissaient déjà au bout de ses doigts et ne demandaient qu'à croître, ou à mourir. Cette situation instable était durement supportable et demandait une grande concentration à la magicienne, maintenant bien entraînée à l'usage de son puissant sortilège de feu.

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Utilisation de « boule de feu » au niveau maximum, selon l'issue de l'attaque de Ziresh (échec / réussite) et si la bête survit.

La créature remuante termina embrochée sous le harpon acéré de Ziresh, ses pattes se crispèrent, bougeaient lentement vers la lame sous l'effet d'une douleur mortelle, et finalement retombèrent lentement. La carapace de cette chose désormais morte avait craqué, libérant une mousse blanchâtre qui écumait un liquide à l'aspect de pu qui coula et se mélangea au sang qui avait déjà formé une mare au sol.

Aztai, toujours derrière Depheline avait baissé la main de la belle, prête à incendier le parasite.

« Je crois que ça ne sera pas nécessaire. Gardons nos forces pour plus tard. » avait-il dit en toute simplicité. Puis, il s'éloigna de la mage pour s'accroupir autour du corps sans vie de la femme et de son parasite.

Serpent, décidé à être plus entreprenant que les autres attrapa du bout d'une patte la créature morte et la souleva face à son visage.
« Visez un peu ses crocs. Vous pensez qu'elle a pu grandir dans le corps de cette femme ? Si elle y était rentrée aussi grosse, ça l'aurait probablement tuée. J'espère qu'il n'y en a pas d'autres... »

Selen quant à lui avait avancé quelques mètres, avec Amarante sous le bras. Ils s'étaient heurté face à un mur de pierre, une impasse. Selen fut alors emplis de doute, il se tourna vers le reste du groupe et dit tout haut.

« Regardez... C'est une impasse. Un cul de sac. Je crois qu'il y a quelque chose qu'on ignore. Où sont les exilés ? Il n'y avait que cette femme, et leur faiblesse rendrait toute escalade dangereuse, voire mortelle. » Disait-il en illustrant ses propos de son doigt levé vers l'accès qui se trouvait à six mètres de hauteur au dessus de la roche.

Une cavité de pierre qui ne laissait rien entrevoir d'autre que la lueur pâle des fleurs des profondeurs.

La lame avait transpercé la créature sans encombre, laissant son corps se recroqueviller à la manière universelle des araignées, pour finalement retomber étonnamment sur le sol. Un liquide infâme s'échappa de la fente ouverte par la lance, et alla souiller le sang de son hôte funèbre. Suite à ce spectacle écœurant, Serpent intervint de nouveau pour aller s'intéresser à la chose en question. Cet homme provoquait de plus en plus la surprise du liykor, tant il avait des réflexions qui ne lui ressemblaient pas... Et ce n'était pas la première fois que ça se passait ainsi.
Avec l'arrivée du scolopendre, tous avaient été relativement énergiques et utiles au combat. Pourtant, ici, avec cette femme, certains avaient préféré plaisanter plutôt que d'agir. Même agir avec violence aurait moins étonné Ziresh... Et puis, Serpent avait d'avantage une figure de prudence, auparavant. Même Amarante était changée... Au final, il semblait que seuls Depheline, Warren, Aztai et lui-même avaient gardé leurs esprits. Pourtant, il n'osa pas relever tout cela. C'était sans doute dangereux. S'il devait le faire, il fallait qu'il s'isole avec ces derniers compagnons. Et ça, il ne pouvait le faire que plus tard.

Quoiqu'il en soit, Serpent releva malgré tout quelque chose d'évident, mais qui glaça le sang du loup: la chose ne pouvait qu'avoir été née dans le corps de cette femme pour en sortir ainsi. Une éventualité mortifère le saisit alors: était-ce parce qu'il avait une de ces créatures en lui qu'il s'était réveillé avec un tel malaise?
Compte tenu du sort affreux qui était arrivé à la femme, sans que l'on ne sache qu'il y avait cette chose en elle, Ziresh n'avait que trop peur d'imaginer ce qui pouvait lui arriver si certains membres du groupe venaient à se poser la même question... Selen n'avait pas hésité une seule seconde alors que cette femme se calmait: à la moindre menace, il frapperait de nouveau, c'était certain.

(Lui aussi a changé... Si j'arrive à comprendre ce qui se passe ici, il va falloir que j'agisse vite... Il est sans doute le plus dangereux. Il faudra que je m'en débarrasse...)

A cet instant, le dit semi-elfe intervint en rappelant que cet endroit était un cul de sac. Et en effet, seule l'autre sortie était en hauteur, à six mètres de haut. Aux yeux de Ziresh, ce n'était pas vraiment un gros problème: il avait beau avoir eu le vertige de la descente en arrivant dans la mine, la montée ne serait pas insurmontable. Il n'y avait qu'un seul problème: son état actuel. S'il se savait capable de monter jusqu'à l'ouverture en temps normal, il savait que la moindre chute lui serait sans aucun doute fatale. Prenant alors en compte l'usage de la magie de Selen, il ne se retint pas de faire quelques réflexions désobligeantes...

"Si quelqu'un n'avait pas tué cette femme, sans doute que nous aurions eu connaissance d'un autre éventuel chemin. Quoiqu'il en soit, je suis un liykor: j'ai la capacité de monter jusqu'en haut et de vous hisser avec une corde. Seulement, je vais mal, comme Depheline, Amarante et Warren. Peut-être qu'en utilisant des fluides pour autre chose que faire des victimes innocentes, il y aurait quelques moyen de progresser." Il avait signé calmement, non pas parce qu'il l'était, mais parce qu'il se sentait même trop faible pour lever les bras. Sur ce point, l'importance de sa culture se fit moins présente que l'utilité de pouvoir parler sans nécessairement trop bouger les mains.

Ziresh rangea sa lance dans son dos pour aller s'accroupir par la suite à côté de la créature qu'il venait de tuer. S'il n'avait pas la possibilité de monter, il pouvait toujours se rendre utile en essayant de connaître les particularités de leurs adversaires. Car il était certain que ces choses seraient présentes en nombre. Et pas toujours en plein développement dans le corps d'autres exilés...

"Je vais dépecer ça en attendant, voir si on peut en tirer quelque chose."

Sur ces mots, il sortit son fer de lance et se mit à découper un peu plus assidument la carapace, de manière à voir ce qu'elle pouvait contenir. Une poche de poison par exemple, ou un muscle suffisamment dur pour traiter de la puissance de cette mâchoire singulière. Ou peut-être même des œufs... Il n'y avait sans doute pas grand chose à tirer de ces crocs: ils étaient nombreux, mais bien trop petit... Bref, cette courte étude lui en dirait peut-être suffisamment.

La magicienne se calma, au moment où elle comprit que la créature était belle et bien morte. Rangeant mentalement les fluides à l’intérieur de l’arme qui les avaient contenus puisqu’ils n’avaient finalement pas servi, elle souffla un bon coup pour chasser les tensions. Sa tête lui tournait encore et elle alla s’appuyer contre Aztaï, qui lui avait justement signifié que son énergie était à préserver.

Fermant les yeux quelques instants, elle écouta, la tête engourdie, les diverses discussions qui avaient lieu entre les personnes. L’esprit ainsi isolé de toute perturbation visuelle, l’humaine pouvait un peu mieux réfléchir.

« Et si c’était nous, les exilés ? », lâcha-t-elle sur le ton de la révélation. Cette pensée s’était imposée à elle tel un éclair destructeur, qui la poussa à se redresser et à scruter une nouvelle fois leur environnement. Il se pouvait bien qu’un mal bien plus menaçant que celui représenté par cette bête unique leur tombât sur la tête d’ici quelques instants.

« La menace ne peut maintenant plus que venir par le haut. Que pourrions-nous faire alors si ces monstres nous tombaient dessus soudain ? Il faut agir vite et ne pas trainer, Ziresh, si tu t’en sens la force, tu dois y aller. Aztai devrait pouvoir t’accompagner et ainsi, vous seriez deux ? »

Se retournant vers le woran, elle lui lança un regard suppliant.

« Du reste, si vous nous lancez des cordes et qu’on se les attache autour de la taille, je suppose que ça ne sera pas difficile, même pour moi, aussi malade que je suis, de se laisser remonter… »

Elle eut envie de demander à Amarante si ses pouvoirs étaient capables de constituer une sorte d’escorte protectrice dans l’ascension des potentiels grimpeurs, mais elle se ravisa bien vite, constatant que l’aéromancienne était bien trop ridiculement occupée dans les bras de son nouvel amant. Au moins ainsi, elle ne nuisait à personne, c'était déjà ça.

« Hâte toi, Ziresh, s'il te plait… », conclut-elle comme pour lui témoigner de son impatience. Elle avait beau être une femme réfléchie et tempérante, elle se rendait bien compte que l'heure était grave et qu'ils étaient en situation d'urgence.

Comment expliquer le fait que cette bestiole qui s'avère être une grosse araignée en fait ai pu s'installer dans le corps de cette femme maintenant morte. Aucune idée si ce n'est qu'il faut être vigilent si on ne veut pas être le suivant à se recevoir un parasite pareil dans le cou. Ça me fais peur je l'avoue mais je ne le montre pas, autant rester silencieux et placide devant un tel spectacle horrifiant. La carapace de l'araignée de fissure pour laisser sortir une substance aussi dégoutante que étrange se mélangeant à ce qui est du sang par terre. Tout ce que je peux dire c'est que jusqu'à l'heure actuelle où je suis dans ces profondeurs c'est la chose la plus répugnante que j'ai pu voir dans ces profondes abîmes. Que faire pour se sortir d'ici ? Je me pose toujours la question …

Si j'arrive à m'extirper de là c'est promis je ferai ligne droite vers Tulorim, là j'ai voulu jouer au malin en acceptant la mission de Sir Sitröm et maintenant je ne fais que déguster cela. Bref, l'heure n'est pas à la réflexion hâtive mais à trouver une solution notre nouveau problème commun : Un imposant mur de pierre s'élevant au-dessus de nos tête. Une lueur émane de la cavité se situant à six mètre plus haut. À première vu le problème semble se résoudre à escalader ce mur puis voir ce qu'on va y trouver en haut. L'elfe sombre fait une remarque qui m'interpelle concernant les 'exilés'. C'est vrai ça, où sont-ils ? Pour l'instant nous n'avons vu qu'une seule personne mais les autres … La magicienne flamboyante pense alors que c'est peut-être nous les exilés en question, ce qui ne m'étonnerai pas après tout.

-"Si vous voulez mon avis, je pense que y'a quelque chose de très, très mauvais qui se prépare. Je ne sais pas pour vous mais depuis notre réveil y'a beaucoup de choses qui ne sont pas normales ! Déjà oui les exilés, où sont-ils ? C'est nous ? Et puis les autres ils sont tous aussi bizarre, à part moi, les deux magiciennes et le loup, ils n'ont plus du tout le même comportement qu'hier … Je peux paraître paranoïaque mais si j'étais à votre place je me méfierai de tout à présent."-

L'idée d'escalader le mur est assurément suggérer, mais comment y parvenir est tout un autre problème. Si quelqu'un a de la corde il pourra se hisser en premier puis nous suivrons à la suite grâce à cela, mais après … Que va t-on trouver ? Le seul moyen de le savoir est donc de grimper. Si je me souviens bien au tout début de cette mission j'ai récupéré un sac contenant du matériel de base, j'espère pouvoir trouver au moins quelque chose pour m'accrocher à la paroi ou pour fournir de quoi faire un harnais. Je baisse mon sac puis fouille dedans et sort enfin ce dont je parle, une espèce de set de minier.

-"J'ai des crochets et un piolet, ça peut servir à votre avis ?"-

Ne sait-on jamais, je propose ce matériel mais quelque chose me dis que je vais le regretter après … Bon de toutes façons si jamais je suis plongé dans le noir j'ai encore une lampe à huile fonctionnel, il suffira d'une petite étincelle pour l'allumer.

Alors que les membres du groupe venait de détruire la créature qu’ils auraient dû garder en vie afin de l’examiner de plus près, Amarante maintenue par le beau Selen avança face à un mur infranchissable sans corde ni burin. La Belle observait la roche, tentant de discerner des prises qui auraient permis à cette femme dérangée de les rejoindre en bas. Rien. Seule la pierre froide et lisse lui faisait face, lui interdisant d’avancer dans les entrailles de ces mines. C’était assez étrange à vrai dire. Comment se faisait-il que cette personne se soit retrouvée là ? Le symbiote possédait-il des pouvoirs tout comme les vents agresseurs de la venimeuse jeune fille ? Ou bien les exilés pouvaient venir à leur gré par l’intermédiaire de l’Orbe ? Tout ceci était extrêmement étrange, plutôt malsain et mystérieux d’ailleurs.
«Comment se… peut-il ?» se demanda Amarante encerclée par des murs silencieux.

Selen, l’intelligence incarnée, fit remarquer aux autres membres l’évidence même d’une impasse. Peut-être que la Belle avait un peu trop surestimé cet homme qui était finalement pas très finaud… Enfin ! Cela était une bonne nouvelle pour la jeune femme qui serait à même de l’exploiter plus facilement quand viendrait le moment.

De leur côté, les autres étaient en train d’examiner le corps de la morte et de son animal de compagnie qui répandait un jus peu ragoûtant. Amarante les regardait faire avec minutie, alors qu’ils n’étaient peut-être même pas en mesure d’avancer plus loin. C’était décourageant, mais au moins elle et Selen avaient vu qu’ils étaient confrontés à un problème de taille !
«Laissez-la… C’est… c’est trop tard… Nous devons avancer… oui avancer.»

Les autres membres du groupe s’interrogeaient de manière plutôt inopportune, se demandant même pourquoi certains avaient changé leur fusil d’épaule depuis la veille. Amarante ne s’était pas rendue compte d’une telle machination et pourtant, ils n’avaient pas tort ! De plus, il semblait évident que le danger les guettait et cela depuis le début de cette extraordinaire aventure. Prudence était mère de sûreté, c’est pourquoi la Beauté se mit à observer les mouvements de chacun. Une seule chose lui vint à l’esprit… l’homme grotesque était toujours le même, malheureusement ! Quant aux autres, elle ne les avait pas côtoyés depuis suffisamment longtemps pour les juger de manière certaine. Néanmoins, la terrible sorcière resterait en retrait jusqu’à ce que le moment soit venue de révéler sa toute-puissance au grand jour.

Ziresh ne trouvait rien de bien vraiment utile en farfouillant dans le corps tiède et mort de la créature, rien qui ne puisse vraiment servir, seules les pattes auraient éventuellement pu trouver un maigre intérêt s'il avait souhaité crocheter une porte, mais faute de portes...

Tandis que la plupart se questionnaient sur comment grimper, Ziresh et Aztai se mirent d'accord sur le fait que le Worran neige tenterait d'abord l'ascension, s'aidant de sa force pour tirer les autres jusqu'au sommet. Warren avait un équipement bien maigre, Serpent quand à lui s'était approché du mur de pierre et le palpait de ses gantelets à ventouses, voyant qu'ils adhéraient à sa surface lisse, il grimpa un mère et se laissa tomber, déclarant :

« Je crois qu'on a effectivement le moyen de monter, la pierre est solide. Rassemblez ce qu'il nous faut, qui a de la corde ? Selen, c'était pas toi ? »

Dans l'ombre omniprésente, Selen affirma, Amarante, toujours pendue à son bras dont il dû temporairement se défaire pour saisir la corde empruntée à l'entrée de la grotte et la jeter sur le sol, devant le pieds de Serpent. L'organisation était douteuse, voire même sinistrement bancale, Serpent comptait tenter l'escalade et trouver à Aztai de quoi grimper, un bon appui, une grosse roche pour caler la corde et permettre aux aventuriers de se hisser.

Agile, le voleur ne tarda pas à atteindre son but, armé de la corde et sous l'oeil vaillant de ses autres compagnons, il cria victoire en clamant avoir trouvé de quoi pouvoir soutenir le corps d'Aztai, une simili-baraque de bois totalement close. Aztai grimpa, la corde de céda pas, assurance d'un faible risque pour les autres compagnons.

Warren tenta de le suivre, mais à mi chemin, l'homme lâcha une main de la corde, il commençait subitement à gémir et ses grimaces, bien que camouflées dans l'ombre, n'annonçait rien de bon. Il chuta. Son corps s'étala devant les yeux à la fois surpris et horrifiés de ses camarades. Aztai demanda s'il allait bien.

Son corps tremblait. Un abcès, plus gros que celui de la femme se créa cette fois-ci entre la cuisse et le tronc de l'homme, déformant ses ossements et sa tunique craqua, dévoilant les palpitations douteuses qui surgissaient de dessous sa peau.

« Par Meno, dites moi qu'il n'est pas... »
« Quelque chose bouge... C'est l'aine ! »
« Oui ? »
« Mais non ! L'aine ! »

Le fidèle protecteur d'Amarante s'approcha, sa colombe rousse sous le bras, tous ensemble, ils se penchèrent sur le corps de Warren qui rendait son dernier soupir.

En dépeçant la créature, Ziresh ne s'était pas vraiment attendu à trouver des choses d'une quelconque utilité. Il espérait surtout faire des découvertes dans le sens "biologique". Peut-être ces monstres avaient-ils un point faible en particulier? Mais finalement, il ne trouva rien. Pas même des œufs, menaces de l'infection qui hantait ces galeries. Ainsi, il décida de se mettre d'accord avec Aztai sur qui irait en premier dans l'ouverture du haut. Puisque le woran était le plus fort, le plus lourd, et surtout celui le plus en forme, il sembla logique pour tous les deux qu'ils faille commencer l'ascension par lui.

Les choses s'enchaînèrent ainsi plutôt rapidement. Serpent monta sans peine dans la dite ouverture, y accrocha une corde, et Aztai grimpa, confiant, voyant que la corde ne cédait pas sous son poids. Une confiance plutôt étonnante au premier abord, d'ailleurs, compte tenu de sa première mésaventure, qui lui avait valu une précieuse potion de soin.
Tout cela aurait pu continuer simplement, les rapprochant un peu plus facilement vers la fin de leur quête. Mais ce ne fut pas le cas. Les choses auraient été sans doute trop simples. Warren avait suivi, prêt à se faire soulever par Aztai, déjà en haut. Mais quelque chose le tirailla. Une étrange douleur le fit grimacer, tituber, sans qu'il ne hurle de douleur. Ainsi, lorsqu'il s'effondra au sol, Ziresh ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait. Il fallut que l'abcès se dévoile pour que l'éventualité le plus terrifiante, celle qui l'avait tant frappé, ne refasse surface: ils étaient sans aucun doute atteints, Warren, Depheline et lui. Et Warren étant déjà à l'agonie, il eut d'autant plus peur. Il fallait à tout prix tuer la Mère, si ces choses étaient liées à elle. Et même si c'était le cas, encore, le pauvre liykor ne se voyait pas rester en vie avec une telle chose vivant en son ventre...

*C'est pas possible... On va mourir tous les trois...*

Pourtant, il ne résigna pas. Au contraire, pour lui, il fallait d'autant plus essayer d'en finir. Il y avait toujours de l'espoir: celui qu'à leur victoire, et à leur retour, ils puissent être soignés. Ainsi, il dépassa les quelques personnes qui s'étaient rassemblées autour de Warren pour sortir sa lance et se préparer à attaquer.
Devant le corps de son compagnon, il fit un signe de la paume vers le sol et le ciel, le Père et la Mère, donc, comme forme de prière.

"Désolé, camarade."

Puis il plongea la pointe de sa lance dans la boule de chair qui s'agitait encore à ses pieds. Désolé malgré tout, il remua encore son arme dans le corps sans vie de ce qui était jadis son compagnon. Il fallait être certain que la créature qui était en lui n'avait pas encore la capacité de les suivre en hauteur.

L’objectif principal était donc d’escalader le mur pour passer par la maigre entrée qui se trouvait à plusieurs mètres au-dessus de leur tête. Pourquoi pas ? Après tout c’était une idée comme une autre, bien que cela ne soit pas d’une facilité extrême. Amarante observait tout le monde tâchant de discerner qui avait changé de comportement, mais cela ne lui sembla guère facile, pour ne pas dire stupide ! Rien ne trahissait un quelconque changement dans les mouvements de ces êtres abjects. Quoique… Le prince charmant, le beau chevalier blanc qui s’était mis en travers du chemin de la Belle, ce louveteau insipide était en train d’opérer d’une manière qui ne lui ressemblait pas. Depuis quand dépecer une créature des enfers faisait partie de ses loisirs les plus pressants ? Amarante le regardait sournoisement, avant de détourner ses prunelles qui auraient pu trahir sa revitalisation.

De son côté, le beau Selen la lâcha quelques instants pour jeter une corde aux pieds de ces êtres mesquins qui lui donnaient des haut-le-cœur. Un membre de l’équipe fit une tentative d’escalade qui se révéla être un franc succès puis redescendit à une vitesse insoupçonnée. Puis, ce fut au minou de monter suivi par le garçon à la coiffure grotesque qui n’était pour ainsi dire aucunement agile. La Rousse n’enviait pas sa maladresse critique qui le propulserait un jour dans le royaume des morts… Un jour ? Peut-être pas ! Amarante observait le valet de l’elfe se morfondre sur la paroi, lâchant la corde et tombant malencontreusement dans le vide, sans rien pour le retenir. Amarante suivit sa chute de ses yeux pétillants d’admiration devant le sort qui s’acharnait contre sa faible stature. Amarante s’agrippa fermement au bras de Selen en observant son corps gisant sur le sol ferme.

Tous s’attroupèrent autour de l’âme sans vie animait d’une créature interne qui était en train de s’amuser avec les entrailles de ce bon à rien. Amarante aurait voulu exploser d’un rire malfaisant et profond, mais ceci trahirait sa forme olympique qu’elle se devait de préserver encore un peu. Et puis non ! La scène était trop tentante, depuis le temps qu’elle attendait ce moment, elle ne pouvait se retenir. Amarante fut prise d’un fou rire qui résonnait contre les hautes parois de cet antre obscur. Enfin ! Oui, enfin cet imbécile était mort et il ne resterait bientôt plus rien de son corps qui serait bouffé de l’intérieur comme une pauvre pourrie véreuse.
«Une chose est certaine, il ne mérite que ce qu’il a semé. Voyez le côté positif, il ne nous ennuiera plus !» lança-t-elle triomphante, sa poitrine gonflée à bloc !

L’organisation fut finalement plutôt rapide et Depheline en fut rassurée. Elle n’en avait pas moins espéré d’eux et se rendant compte qu’Aztai était effectivement plus en forme, elle escorta ce dernier jusqu’à la corde que Serpent lui avait rapidement tendu. Armé de ses ventouses, l’ascension avait été aisée pour lui.

« Doucement Aztai… », n’avait-elle pas pu s’empêcher de déclarer, angoissée. Elle avait peur que la corde ne soit pas suffisamment résistante, compte tenu du poids considérable du tigre à forme humaine.

Sans précipitation, tout s’était miraculeusement bien déroulé et bientôt, tous les doutes de la magicienne furent envolés.

« À toi Warren, ça va aller tout seul maintenant, même si on est malade, on a plus qu’à se laisser tirer et se hisser un peu avec nos jambes, courage ! »

Leur état ne s’était que peu amélioré. Ils étaient maintenant tout juste capables d’échanger quelques propos sans se tordre en deux du fait de la douleur. Mais le malaise restait puissant, envahissant et leur donnait toujours la nausée.

Warren commença alors à monter, mais au beau milieu, il se figea, avant de gémir et de s’agiter frénétiquement en se détachant du cordage. La chute avait bien sûr été inévitable et l’espace d’un instant, elle espéra qu’Amarante eût la bonne idée de faire usage de ses fluides aériens pour générer un coussin aérien, mais non. Rien. Tout comme son nouvel amant, elle était bien trop égoïste pour penser à aider qui que ce soit d’autre qu’elle-même et son précieux nombril.

La chute n'avait pourtant rien de mortelle, alors que la crise du mage avait étrangement fait place à un calme anormal. En regardant plus attentivement, elle fut frappée d'horreur en constatant l’agitation, dans le bas ventre du pauvre Warren défunt, d’un nouveau parasite écœurant. La jeune femme se retourna alors en serrant les dents, se refusant à observer cette scène d’horreur plus longtemps. Warren avait été son ami durant cette morbide aventure et il représentait bien plus que le décès de cette personne tuée par la sombre lumière de Selen. Elle se crispa et ravala ses larmes, alors qu’elle sentait ses pensées se brouiller. Le vide s’imposa alors rapidement à son esprit. La pyromancienne, accusant un tel choc, n’était plus capable de rien penser ni de ressentir. Cette protection mentale n’allait pas durer une éternité, mais il fallait espérer que cela serait suffisant pour lui permettre de quitter cet endroit où la mort avait déjà été donnée par deux fois.

« Je monte. », avait-elle annoncé placidement, sans une once d’émotion ni de trouble dans la voix en contournant le reste de l'équipe. Son corps raidi ne manifestait pas plus de sentiment que ses mots et elle n’était à présent tournée que vers la succession de gestes à entreprendre pour monter à l’étage.

Ziresh venait de voir Warren expirer peu avant d'enfoncer la froide lame dans sa chair encore brûlante. L'homme était désormais mort, son esprit venait de quitter sa carcasse que ses compagnons devraient abandonner à la moisissure et aux charognards des profondeurs dont la crainte les poussait à se tapir dans l'ombre, ils ne se jetteraient sur leur proie que lorsque tout le monde sera loin.

Aztai quant à lui, hissait Depheline. Elle découvrira que le pan de roche n'était en fait qu'un mur naturel qui descendait par delà une petite fente, dissimulée dans la pénombre et visible uniquement grâce aux champignons lumineux qui luisaient d'une froide lumière. Serpent aida la jeune femme à se relever correctement, puis, seul au début, s'approcha de la cavité et observa la zone illuminée.

De nombreuses roches à l'aspect lisse et propre, mais un cliquetis se faisait toujours entendre, bien plus loin, discret, caché derrière les gouttes qui tombaient des stalactites. Aztai lança :

« C'est de plus en plus humide, les prêtres disaient que la Mère porteuse baignait dans l'eau des profondeurs. On doit approcher, je le sens. Restez sur vos gardes, je remonte les autres. »

Selen fut le second, laissant un instant Amarante sans sa protection, il monta jusqu'au sommet. Trà Thù lui, avait posé la main sur l'épaule de Ziresh en lui soufflant :

« Courage mon gars, la fin est proche. Quoiqu'il arrive, la fin est proche. » Puis, sans réponse attendre, il grimpa le long du mur, hissé par Aztai et s'aidant de ses jambes.

Aztai hella les deux derniers, espérant qu'ils rejoignent rapidement les hauteurs. Selen lui, semblait s'intéresser au contenu de la simili cabane de bois, elle portait de nombreuses tâches suspectes qui s'averaient être de couleur sang.