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 Sujet du message: Re: La Haute Tour de Thaumaturgie
MessagePosté: Sam 19 Jan 2013 18:49 
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Aux paroles de Filiss le golem de glace couru immédiatement en direction de Tran, chacun de ses pas provoquai un *bonk* sourd dû à ses épais 'pieds' de glace. A quelques pas de Tran il recula le poing droit, où plutôt ce qui lui en tenait lieu: un épais bloc de glace en forme de cloche, prêt à frapper.
Il frappa droit vers l'avant, visant le torse de Tran. Heureusement le mouvement était évident et le mage n’eus qu'à s'écarter sur le côté, mais le golem ré-attaqua immédiatement en faisait un large crochet du poing gauche, forçant Tran à reculer précipitamment. Des ses mains de feu, le mage tenta d'agripper le poing du golem, néanmoins celui-ci vu le danger venir et recula rapidement de quelques pas.
Le poing de l'être de glace était trop large pour que Tran puisse le saisir d'une seule main, mais s'il parvenait seulement à le toucher ses flammes feraient fondre la glace et l'handicaperais sérieusement.

Le golem fit un large pas vers l'avant, les deux bras levés, obligeant Tran à faire un bond en arrière pour éviter les deux poings s'abattant violemment au sol, profitant que le golem était baissé le mage s'avança et tenta d'atteindre sa tête. Mais à sa grande surprise le golem para se son bras gauche, laissant les flammes magiques le faire fondre, et, sans se relever, envoya son poing droit dans l'estomac de Tran. L'humain eu un violent haut-le-cœur à cause de la douleur, sans répit, le golem plongea sur lui et le plaqua au sol.

Malheureusement pour lui, en faisant cela il se plaça de lui même dans une situation où il ne pouvait pas échapper aux mains ardentes de Tran. Plaquant ses deux paumes sur le torse du golem le mage força pour repousser son agresseur et le faire fondre dans le même temps. Un fort sifflement se produit lorsque, sous l'effet de la chaleur, la glace du golem se vaporisa en formant deux gros jets de vapeur là où les mains du mage le touchaient.
Le golem se releva et recula rapidement lorsqu'il comprit son erreur, il avait à présent deux larges creux dans le torse. Tran se releva également, pendant que l'être de glace reculais le poing pour une nouvelle attaque.

S'il est bien quelque chose qui manque aux golem c'est un peu d'imagination. Son attaque était exactement la même que la première, Tran s'en aperçu et n'eus alors aucun mal à esquiver en ne s'écartant que d'un seul pas et pu facilement saisir le bras du golem sous son propre bras droit et plaquer sa main enflammée gauche sur le coude du bras de glace. Il fallu à peine une demi-seconde pour que le feu liquéfie la glace à cet endroit, plus fine aux articulations qu'ailleurs, et que le golem se retrouva amputé d'un bras.
Tran laissa retomber le bras du golem, celui-ci, privé de bras droit, fit un large crochet du gauche, encore une fois il s'agissait de l'exact même mouvement qu'au début. Le mage se baissa prestement pour passer sous l'attaque, se plaquer contre le golem et passer son bras gauche dans le dos de l'être de glace. Ainsi il le tenais fermement et pu plaquer sa main droite ouverte contre le torse du golem, à l'emplacement du cœur bien qu'il n'y en aie pas.
Encore une fois il se produisit un fort sifflement, comme la vapeur s’échappant d'une bouilloire laissée trop longtemps sur le feu, tandis que la glace fondait et se changeait en vapeur. La main de Tran s'enfonça de plus en plus dans le torse du golem, puis son bras s'y enfonça sans plus rencontrer aucune résistance: il était passé au travers. Le mage avait le bras qui traversait le golem en plein cœur, l'homme de glace ne bougeait plus. Ils restèrent comme ça une ou deux secondes puis le golem frémit et se liquéfia intégralement, ne laissant qu'une large flaque d'eau au sol.

"Ouai! Complètement fondu! C'était génial!

-Merci Dénèm. (Il s'étira prudemment car son ventre lui faisait mal à cause du coup reçu) Qu'en as-tu pensé Audart?

-Pas mal, pas mal du tout, tu te bat mieux que je ne l'aurait cru.

-Ha ha ha! Merci vieux frère. Filiss, ouvre la porte veut-tu, je m'arrête là pour aujourd'hui."

Il se tourna vers le mur où la porte allais réapparaitre. Quelques secondes après, toujours sans aucun signe de la porte, il commença à se demander si Filiss l'avait bien entendu. Il s’apprêtait à lui redemander d'ouvrir la porte quand un bruit le fit se retourner. C'était le cercle d'invocation qui s'activait de nouveau, préparant un second golem.

"Hé Filiss, je ne t'ai pas demandé un second golem... (Bizarre, elle ne répond pas) Audart, t'as une idée de ce qui se passe là?

Le golem était déjà presque terminé.

-Non, c'est bizarre, Filiss refuse de répondre à mes ordres. Je ne comprend pas ce qui se passe ni... ho.. grands dieux regarde le golem Tran!"

Il n'y avait de toute façon rien d'autre dans la pièce à regarder, pourtant c'est seulement quand Audart l'averti qu'il remarqua que les choses étaient différentes de la première invocation. Le golem de glace était déjà complet pourtant le vent brumeux qui tournait autours de lui ne s'était pas dissipé, au contraire il s'était élargi. De même, le cercle d'inscriptions lumineuses au sol qui apparaissait à chaque invocation était lui aussi nettement plus grand. Il était désormais formé de trois cercles concentriques d'écritures qui tournaient lentement dans des sens contraires. Signes d'une invocation bien plus sérieuse.
Tran vit alors le golem, qui ne bougeait toujours pas, commencer à grandir. Il enflait petit à petit au fur et à mesure que la magie l'emplissait.

"Filiss! Je t'ordonne d'arrêter cette invocation immédiatement! (Pas de réponse) Bon sang, Audart, essaie de forcer la porte depuis l'extérieur.

-J'ai déjà essayé il y a à peine quelques secondes, j'ai envoyé Dénèm chercher de l'aide. On va trouver ce qui ne va pas, ça ne prendra que quelques minutes..

-Par-ce que tu croit vraiment que j'ai 'quelques minutes' devant moi!"

Le golem avait continué à grandir et grandir encore dans des proportions démesurées. Quelque part dans les quatre à cinq mètres de haut, sa tête touchait presque le plafond de la salle d'affrontement. Il avait la même forme que le golem précédent mais tout était juste.. plus gros.
Rien que ses pieds, toujours de simple gros blocs de glace, faisaient presque la taille de Tran lui même, un seul coup de ça pourrait l'écraser comme un insecte sous une botte. La seule autre différence entre ce golem et le précédent était la présence de deux petits éclats lumineux lui servant d'yeux. Ils étaient rouge et lui donnait un air malveillant.

Puis il lui parvint la voix essoufflée et inquiète de Dénèm à travers le dispositif magique.

"Tran! C'est sérieux, il y à un intrus dans la tour. Il à fait quelque chose à Filiss, je ne sais pas..."

Plus rien.

"Dénèm? Audart? Hé!"

La voix du jeune mage avait été coupée net au milieu de sa phrase. Les seul bruit qu'il entendis fut celui du golem gigantesque, il était terminé et tourna son regard mauvais vers Tran.

"GGRRRROOOOOOOOOOO!"
Le grondement résonna dans la pièce.

"Ho-ho..."

L'immense golem fit un pas en avant, ce qui suffit à faire trembler le sol, et leva le poing pour écraser Tran, lequel prit immédiatement la fuite. L'énorme bloc de glace s'écrasa derrière lui avec fracas, laissant plusieurs dalles de pierres en éclats et un impressionnant impact dans le sol.
Malheureusement pour le mage, la pièce vide n'offrait aucun abri ni cachette, il était déjà dos à un mur quand le colosse de glace releva le poing et arma un nouveau coup.
Il attaqua droit devant lui, son poing alla s'écraser contre le mur, faisant trembler encore une fois la pièce et délogeant même quelques pierres du plafond qui tombèrent entre les poutres qui soutenaient l'étage supérieur.
Tran avait tenté de se jeter sur le côté mais le poing était passé trop près de lui et son manteau d'érudit fut prit entre le bloc de glace grand comme lui et le mur. Le mage arracha les deux boutons qui le maintenait fermé et s'enfuit. Ses oreilles sifflaient tant le bruit du fracas de la glace et la pierre avait été assourdissant.

Le golem retira son poing droit du mur et recula le gauche, bien droit légèrement sur le côté, Tran comprit qu'il allait balayer tout un pan de la pièce ne lui laissant cette fois aucun espoir de fuite sauf..
Le mage n'eut d'autre choix que de courir droit vers le golem et passa sous son bras tandis qu'il raclais le sol de tout le côté de la pièce où se trouvait Tran l'instant précédent dans un bruit d'avalanche.
Mais en faisant ça il se retrouva juste devant les pieds du golem, lequel leva haut la jambe pour l'écraser. Sans ralentir sa course, le mage fit un bond de côté de manqua de tomber quand l'énorme cloche de glace fracassa le sol à quelques centimètres de lui. Il fit encore deux enjambées et passa entre les jambes du golem pour se retrouver dans son dos, durant tout ce temps il n'avait pas laissé son sort de mains brulantes se dissiper et en profita pour apposer ses deux mains à plat contre l'arrière du pied du golem. La glace fondis et un large bloc de glace se détacha mais l'être était bien trop imposant pour que cela lui soit d'une quelconque gêne.

Ayant perdu Tran de vue il se retourna et, ce faisant, recula le pied contre lequel le mage avait appuyé ses mains. Lui mettant, sans même s'en apercevoir, un violent coup.
Tran avait la tête qui tournait, le golem avait à peine bougé mais il avait prit le mouvement de face et était quasiment certain d'en avoir eu le nez cassé en plus d'être jeté en arrière. Il avait l'impression d'avoir couru droit dans un mur.

" 'a y'est ça marche!

-Audart?

Lui faisant de nouveau face, le golem recula le pied pour frapper, comme un enfant s'apprêtant à taper dans une balle.

-Rebonjour maitre Audart que puis-je.. ho! Maitre Tran vous semblez en difficulté.

Le golem balança son pied vers l'avant, Tran du se jeter au sol de côté pour ne pas être projeté contre le mur.

-NON, SANS BLAGUE?? Filiss, révoque cette chose, maintenant!

-Bien."

Enfin le golem commenca à rapetisser, dégageant une épaisse brume au fur et à mesure que la glace qui le composais se dissipais. Mais lorsque sa taille se trouva réduite à être un peu plus grande que celle de Tran le phénomène cessa.

"Toute mes excuses, il semblerais que le golem soit partiellement hors de mon contrôle. Je ne peut malheureusement pas agir plus sur sa condition.

-Et la porte?

-Je ne peut autoriser un golem hors de contrôle à errer dans les couloirs de la tour. Puis-je m'en remettre à vous?

-Au point où on en est..."

Il était meurtri par son heurt avec le pied du golem et il sentais ses flux de magie se vider peu à peu, au mieux son sort de mains ardentes tiendrais encore quelques minutes, pas plus.

(Il faut que j'en finisse avec lui avant d'être complètement épuisé)

Le golem regardais ses 'mains' depuis qu'il avait commencé à perdre de sa taille, visiblement dérangé par le fait de perdre ses forces si rapidement. Néanmoins, dès qu'il cessa de rapetisser il avisa son opposant, désormais à peine plus petit que lui, et, ce qui est chose surprenante pour un golem, changea de tactique.
Il tendis ses 'mains' devant lui et, à la surprise de Tran, la glace commença à s'y fissurer puis à tomber par morceau. L'instant suivant, au lieu des épais blocs de glace se trouvaient deux pointes étroite.. affutées même.
Se n'était que de la glace, mais avec une lame suffisamment étroite ce pouvait être tranchant. Le golem pointa son regard rougeoyant et mauvais vers Tran.

"Grroo hroo hroo hroo!"

Il chargea, aussi vite que ses jambe épaisses et lourdes le pouvaient (donc pas bien vite aux yeux d'un humain), ses lames de fortune pointées vers l'avant. Tran s'écarta pour ne pas être transpercé mais le golem pivota et fit décrire un large demi-cercle avec sa lame gauche, forçant Tran à se protéger de ses bras. La lame de glace pénétra facilement la peau et la chair de son avant bras gauche avant de bloquer contre l'os, Tran poussa un cri de douleur et, plus par réflexe qu'autre chose, repoussa vivement la dangereuse lame. Sans perdre un instant le golem enchaina une nouvelle attaque avec son autre lame. Tran fit un bond en arrière, la pointe de glace faisant siffler l'air juste devant lui, au niveau du torse.

Le mage ne sentais plus son bras gauche, il avait une estafilade peu large mais très profonde: le muscle au dos son avant-bras était tranché net. Il n'osait plus se servir de ce bras là, aussi fit il cesser le flux de magie, laissant disparaitre la flamme qui brulait dans sa main gauche. Ainsi il gardait l'essentiel de ses forces, à savoir plus grand chose, dans sa main valide.

Si Tran ne faisait rien il allais se faire tuer à coup sûr, aussi prit-il les devants et chargea son ennemi avant que celui-ci ne tente autre chose, sa main enflammée tendues vers l'avant. Mais il avait autre-chose en tête que cette simple attaque frontale. Le golem faucha l'air de ses deux lames pour empêcher le mage de l'atteindre mais celui-ci s'arrêta au dernier moment et plutôt que d'attaquer avec sa main il faucha du pied celui de son opposant qu'il avait abimé lorsque sa taille était encore démesurée.

La glace fragilisée se brisa et, surprit par la feinte, le golem perdit l'équilibre l'espace d'un instant. Tran profita de l'occasion et saisit l'épaule droite du golem, la faisant immédiatement fondre amputant tout le bras droit du golem. Néanmoins celui-ci ne se laissa pas abattre pour autant et fouetta l'air de sa lame restante, Tran n'eut pas le temps de s'écarter totalement et fit les frais d'une peu profonde mais longue coupure au torse, allant du bas des côtes jusqu'à la clavicule.

L'humain recula en sifflant entre ses dents sous l'effet de la douleur, le golem se releva et brandi bien haut la lame de glace. Tran ne tenta pas d'esquiver, réunissant tout ce qu'il avait de pouvoir il donna un dernier élan de puissance au feu de sa main droite. Lorsque le golem abatis la tranchante pointe de glace sur lui, il tendis la main comme pour la saisir. La flamme fit fondre et dissiper la glace en une fraction de seconde, avant même qu'elle n'atteigne sa main.

Surprit, le golem regarda son bras gauche, privé de lame et désormais inutile. Tran ferma le poing qui brulait encore et frappa de toute ses forces à la tête du golem, la glace qui ne fondit pas se brisa.

Le golem encore debout tituba quelques secondes, fut prit de tremblement pendant une seconde puis s'effondra totalement, les blocs de glaces qui le composaient se séparèrent et s'éparpillèrent au sol.

C'était terminé, le golem était vaincu.

Tremblant et chancelant, Tran laissa disparaitre son sort et se retourna pour faire quelques pas vers le mur où la porte était censée se trouver. A son grand bonheur le mur disparu rapidement, révélant la porte de la salle.
Épuisé, il tomba à genoux, le sol était couvert d'une grande flaque d'eau due à la fonte du golem.
Pantelant, le souffle court, il ne fit pas un mouvement quand la porte s'ouvrit, laissant apparaitre Audart, Dénèm et quelques autres personnes..

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L'intrusion

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Dernière édition par Trankill le Ven 25 Jan 2013 19:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Haute Tour de Thaumaturgie
MessagePosté: Ven 25 Jan 2013 19:34 
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Tran se laissa conduire hors de la pièce détrempée, on le conduisit un étage plus bas, dans la salle d'étude d'une de ses collègues, un mage de lumière à qui l'on amenait ceux qui se blessaient durant leur formation. Les blessés étaient rare, mais presque toujours d'origine magique et c'était elle, Odette, professeur de magie de lumière, qui avait les meilleurs talents de guérisseuse de la tour.

Dans la quarantaine d'années, droite et mince, ses cheveux noirs et courts encadraient un visage austère qui lui donnait en quasi-permanence un air contrarié. Mais ceux qui étaient passés par ses soins savaient que son apparence cachait une personne attentionnée et d'une grande patience.

Lorsque Tran entra, il découvrit la pièce bondée. Odette avait l'air fatiguée et s'affairait auprès d'un jeune mage ayant une large brulure aux deux bras tandis que plusieurs personnes, visiblement récemment soignées, se trouvaient en grande discussion avec le maitre de la tour : Kieran Kloryn. La présence du grand mage et l'agitation qui régnait dans la pièce suffit à faire comprendre à Tran que, comme il en avait le doute depuis son propre incident, quelque chose de grave s'était déroulé à la tour.

Lorsqu'il pénétra dans la pièce, suivi d'Audart et Dénèm, Odette lui adressa un bref regard inquiet, auquel Tran répondit en secouant négativement la tête : rien ne pressait. Même si sa blessure au bras était profonde, les brûlure sur lesquelles Odette était penchée lui paraissaient bien plus graves. La mage de lumière tendis les mains au-dessus des bras brulés de son patient, ferma les yeux et commença à prononcer l'incantation lente qui devait conduire à la guérison.

Tran avait beaucoup de respect pour les mages dédiant leurs pouvoirs à la guérison et le bien d'autrui, il n'avait jamais été réellement blessé depuis son arrivée à la tour, mais avait déjà vu Odette faire usage de ses pouvoirs guérisseurs à quelques reprises.

Tran avait replié son bras contre lui et pressait la blessure de sa main droite, le sang en coulait abondamment et avait déjà laissé une large tache sur sa chemise. L'apprentie d'Odette, une très jeune femme au visage constellé de taches de rousseurs, qui jusqu'alors ajoutais sa propre force à celle de son professeur lors de son sort de guérison, pris quelques instants pour lui tendre un linge déchiré. Tran lui en fut reconnaissant et plaqua le tissu contre son bras, ainsi au moins éviterais-il de salir la pièce.

L'un des mages qui parlait avec Kieran se trouvait assis sur l'unique chaise de la pièce, hormis celle sur laquelle se trouvait Odette, il vit Tran et se leva pour lui laisser place. Tran l'en remercia et salua le groupe de mages en pleine discussion. Il y avait là cinq mages dont maitre Kieran, auquel se joignirent Audart et Dénèm.

Kieran, un homme plus jeune qu'Audart et Tran de quelques années, mais dont toute l'apparence, du visage carré encadré d'une barbe courte et grise jusqu'à la posture droite et fière, semblait inspirer le respect, s'adressa à Tran.

"Bonjour Tran, vous aussi avez été blessé lors des troubles survenus à ce que je vois, avez-vous vu votre agresseur ?

-Malheureusement non : je me trouvais dans la salle d'affrontement, quelqu'un s'est attaqué à Filiss qui a perdu le contrôle du golem contre lequel je m'entraînais. Que s'est-il passé exactement ?

-Un acte que je ne peux expliquer : plusieurs personnes ont déjoué, je ne sais comment, la vigilance des gardiens de la tour et sont entrés. Ils n'ont pas cherché à voler quelque chose ni attaquer quelqu'un en particulier. Ils ont simplement saccagés tout ce qu'ils pouvaient et ont agressés tous ceux qu'ils ont croisés.
On déplore plusieurs blessés, Odette a fait un travail impressionnant en les traitants avec une grande dextérité.


(Il tourne un regard reconnaissant vers elle, puis prend un air déterminé pour faire de nouveau face au petit groupe de mages)

L'un de vous as-t-il la moindre information sur ce qui a pu pousser un groupe de personnes si dangereuses à nous agresser ?

L'un des mages, un homme de petite taille, mais aux épaules larges lui donnant un air trapu pris la parole.

-Messieurs je ne vois qu'une explication à un comportement pareil : il s'agit d'une provocation. Ceux qui sont entrés n'avaient visiblement pas d'autre objectif que de détruire autant de choses que possible et s'en prendre à autant de personnes qu'ils le pouvaient. Nous avons de la chance de ne déplorer aucun mort. La question est : comment devons-nous réagir ?

Un second mage s'adressa à lui. Plus âgé, grand et fin avec un teint pâle, il paraissait fragile, mais sa voix était ferme.

-Y répondre serait stupide, nous ne sommes pas des barbares, nous ne devons pas céder à l'insulte et tenter de nous venger nous-mêmes. Notre priorité doit être la sécurité des apprentis.

Tran, bien qu'étant du même avis, fit part de ses inquiétudes :

-Néanmoins, si nous restons passifs nous courons le risque d'une nouvelle attaque, si ceux qui sont entrés ici cherchaient à nous provoquer c'est qu'il doit y avoir une raison derrière cela. Ils reviendront et recommencerons autant de fois que nécessaire.

Maitre Kieran pris la parole, il avait de toute évidence pris une décision.

-Tant que nous ignorons les motifs et l'identité de ces agresseurs nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses. Cependant, il est vrai que je ne peux ni mettre nos étudiants en danger ni ignorer la provocation que nous venons de subir. Aussi, et jusqu'à ce que j'en juge autrement, tous les apprentis sont priés de rejoindre leur demeures en dehors de la tour et leur apprentissage ne reprendra que lorsque la situation aura été éclaircie. Les érudits et tout le personnel non-magicien de la tour devra suivre les mêmes interdis. Quand aux mages et professeurs, leurs recherches sont suspendues et tous devront se préparer à défendre la tour contre toute prochaine attaque, chacun devra s'entrainer au combat. Nous patrouillerons également les alentours de la tour, préviendrons la milice et enverrons plusieurs personnes enquêter sur nos agresseurs. Audart et Jorgis, réunissez les apprentis et transmettez leur mes instructions, ainsi qu'au personnel non-magicien de la tour.

Audart, suivi par Dénèm et du prénommé Jorgis, le second mage à avoir pris la parole, quittèrent la pièce et l'on pû entendre leur pas rapides s'éloigner dans le couloir.

Pendant que maitre Kieran donnait ses ordres aux mages restant dans la pièce, Odette en avait terminé avec les soins du jeune mage au bras brulés, lequel se leva en la remerciant et fut conduit hors de la pièce par l'apprentie. Odette fit signe à Tran d'approcher, lorsqu'il lui montra la blessure elle palpa rapidement les bords de la blessure, ce qui lui arracha un grognement de douleur. Elle ne lui cacha pas ses inquiétude :

"Le muscle est coupé net et les deux extrémités se sont rétractées, si j'avais encore quelques fluides ça n'aurait pas posé trop de problèmes, mais je doit vous avouer que je suis vidée. Le dernier blessé aurait pu perdre l'usage de ses mains, j'y ai épuisé mes dernières ressources et la petite Ellia aussi."

Ellia était son apprentie et aussi l'une des rares personnes qui avaient été amenées à la tour directement par un professeur : Odette était arrivée un jour comme les autres suivie d'Ellia, encore une enfant à ce moment-là et avait déclaré de but en blanc qu'elle deviendrait son apprentie. On ne connaissait pas l'âge exact d'Ellia, mais elle ne devait en avoir que douze ou treize à son arrivée à la tour et approchait donc aujourd'hui de ses dix-sept ans. Malgré qu'elle ait bien grandi, Odette persistait à l'appeler "la petite", ce qui les amusait visiblement toutes les deux.

Kieran n'avait pas précisé combien de blessés avait fait l'intrusion, mais Tran supposa qu'il devait y en avoir eu au moins une dizaine pour épuiser Odette de lumière et son apprentie. Aussi pris-il la potion de soin qu'Audart lui avait donné avant qu'il n'entre dans la salle d'affrontement et la montra à Odette.

"Ça devrait faire l'affaire non ?

-ça suffirait oui, mais ces potions agissent un peu à la va-vite et laissent de larges cicatrices, je préfère m'assurer que ce muscle se ressoude sans accrocs"

Ceci dit, elle ouvrit le tiroir d'une table basse en bois non loin et en tira un petit outil tranchant, semblable à un couteau, mais dont la lame était minuscule. Avec dextérité elle fit courir la lame le long de la peau de Tran, perpendiculairement à la blessure. À sa grande surprise elle y parvint sans lui infliger la moindre douleur, il vit la petite lame ouvrir sa peau aussi facilement qu'un bout de tissu. Puis Odette rabattit délicatement la peau pour laisser apparaitre le muscle et le complexe réseau de minuscules veines qui l'entourait. Tran ne douta pas que l'expérience devait être fort intéressante si l'on s'intéressait de près au fonctionnement du corps humain mais c'était son propre bras qui était ouvert et ne pû s'empêcher de détourner le regard. Il avala le contenu de la potion lorsque Odette le lui ordonna et attendis, dès que le produit fit effet il sentis une agréable sensation le parcourir puis les chairs tranchées de son bras commencèrent à le démanger et à piquer. Odette guidait les deux extrémités du muscle de ses doigts nus tandis que la potion les rapprochait peu à peu puis les ressoudait l'un à l'autre. Après quelques minutes la blessure était presque guérie et la peau commençait à se refermer sur la plaie.

Satisfaite du résultat Odette se releva pour aller dire quelques mots à son apprentie. Kieran de son côté avait fini de donner ses instructions aux mages, il attendait qu'elle ait fini pour s'adresser à Tran. Lequel se tourna vers lui :

"Drôle de journée n'est-ce pas ?

-En effet, mais j'ai peur que les jours à venir n'aient rien d'amusant. C'est la première fois que la tour subit une attaque directe et pas simplement une attaque, mais une véritable démonstration de haine.
Je vais avoir besoin de l'aide de tous les mages de la tour, y compris la vôtre. Vous étiez aux salles d'affrontement aujourd'hui, vous avez donc commencé à pratiquer la magie que vous étudiez depuis si longtemps.


-Oui, je ne pensais pas voir ce jour arriver. Mais c'est une chance que cela arrive maintenant, si la tour fait face à un danger je tiens à faire tout ce que je peux pour la défendre.

Kieran eu un large sourire, il prit une enveloppe sous scellé de la poche intérieure de son ample manteau de mage.

-Je savais que vous diriez ça, bien que vous n'ayez commencé que récemment je sais que vous progresserez vite et j'espère pouvoir un jour vous comptez parmi le corps enseignant de la tour. En attendant,

(Il ouvrit l'enveloppe et en tira un petit médaillon un peu plus grand qu'une pièce de monnaie, représentant une étoile à huit branches aux arrêtes courbées enchâssée dans un octogone. L'emblème de la tour)

je vous nomme officiellement mage de la tour, voici l'insigne qui vous fera reconnaitre comme tel."

Il déposa le médaillon dans la paume de Tran, lequel observa l'objet un instant. Les huit branches et l'octogone représentaient les huit éléments de la magie, tous les huit étaient enseignés ici, à la tour. Il avait vu semblables médaillons aux cous de tous les pratiquants de magie qui travaillaient à la tour, mages comme professeurs, seuls les apprentis et les non-mages n'en portaient pas.

"Merci, maitre Kieran. Je ne pensais pas devenir mage un jour, ce geste à beaucoup d'importance à mes yeux

Kieran acquiesça.

-Vous et Audart êtes les deux plus anciens membres de la tour, j'ai confiance et beaucoup de respect envers vous deux. Plus d'une fois j'ai songé que si vous aviez été un mage vous auriez fait un des meilleurs professeurs de cette tour. Et aujourd'hui cette chance nous est offerte, je ne souhaite qu'une chose, que vous deveniez un mage aussi talentueux que l'érudit que vous êtes.

Tran passa le pendentif autour de son cou.

-J'espère voir moi aussi le jour où je pourrais partager mon savoir avec un apprenti. D'ici là nous avons beaucoup à faire. Vous avez ordonné que chaque mage de la tour s'entraîne en vue d'une éventuelle nouvelle agression, je vais m'y joindre.

-C'est aussi ce que j'espérais, Jorgis est un excellent mage de feu. Je vous conseille de lui demander de s'entrainer avec vous demain. Mais avant cela, j'aimerais que vous alliez dès aujourd'hui avertir la milice de ce qui est arrivé afin de savoir si nos agresseurs ne leur sont pas inconnus et s'ils peuvent nous aider.

-Très bien, je me met en chemin dès que j'aurais eu la description des intrus.

Tran quitta la pièce. Ainsi commençait sa première affaire en tant que mage de la tour et non pas comme érudit.

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Rues ensoleillées

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 Sujet du message: Re: La Haute Tour de Thaumaturgie
MessagePosté: Mar 20 Déc 2016 00:37 
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Les habitations

Il faut une sacrée dose de temps pour s'habituer à la vie citadine quand on a connu que la campagne. Les bruits et le comportement des gens ne sont pas semblable du point de vue d'Altan. Néanmoins, son don valait bien ce sacrifice. En ayant bien réfléchi sur ce qu'il fallait faire pour développer ce pouvoir et en contrôler le moindre particule. Par rapport à cela, la lettre de son percepteur lui avait indiqué un lieu propice à l'étude de la magie. Celui d'une étrange tour où d'étranges phénomènes se produisent, ainsi que des personnes aux pouvoirs extraordinaires.

Le jeune homme se met en route et rejoint ce lieu hors du commun. Cette tour affiche une apparence discrète, cependant elle semble dominer les environs. Une appréhension envahit l'esprit d'Altan. (Quand il faut y aller, il le faut...! ) Il s'approche de la porte. Au moment de toucher le heurtoir, la lourde s'ouvre tout doucement. Un grincement résonne profondément ; témoin de l’ancienneté de la porte ou plutôt de l’engrenage. Poussé par la curiosité, Altan rentre et tombe dans une pièce faiblement éclairée par des torches. À chaque pas qu'il fait, l'humain se sent observé de toute part. Tout d'un coup, la lumière disparaît pour laisser la place à la noirceur. La porte se referme en un claquement de doigt; un flash lumineux éclate au sein de la pièce. Altan est projeté contre la paroi en pierre. Des douleurs et des hématomes envahit tout son corps.

Une voix s'élève du fin fond de la pièce. " Bien le bonjour, jeune humain, première leçon : aucun retard n'est toléré ! »

Dépassé par les événements, Altan ne comprend pas ce qui se passe; les mots n'arrivent pas à sortir de sa bouche.(Mais, qu'est-ce qu'il se passe...? ) Les torches se rallument aux quatre coins de l'antichambre. Une elfe d'une grande hauteur apparaît aux yeux du kendran. Son visage respire aussi bien la convivialité que la dureté; de longs cheveux passent derrière ses oreilles pointues et finissent au bas de sa longue robe. Un être, suivant la grande d'elfe, se prend les pieds dans la traîne de celle-ci et tombe de tout son poids sur Altan. Il s'agit d'un sinaris aux yeux fatigués et exorbités; ses bras flasques relèvent ce qui lui sert de corps. L'hobbit époussette ses vêtements et aide Altan à se relever à son tour.

« Première leçon? Vous m'attendiez ?» dit-il en reprenant ses esprits.
« Oui, ton professeur nous a prévenus de ton arrivée »
L'elfe fait signe au jeune homme de la suivre dans un long couloir qui paraît sans fin. Son acolyte ferme la marche.

Des portraits de diverses tailles sont accrochés; ils sont recouverts par de fins rideaux pour sûrement les protéger de la poussière... Quelques personnes encapuchonnées et aux bures de différentes couleurs parcourent aussi ce corridor. Le trio arrive à un embranchement et monte un escalier en colimaçon. Finalement, ils arrivent dans une pièce tout éclairée. L'elfe rejoint un bureau et s'assoit dans son fauteuil qui paraît bien confortable.

À l'arrière, on peut voir un établi avec plein de fioles et des ustensiles servant sans doute pour des expériences. Il est encadré par deux bibliothèques où des livres se bagarrent pour la moindre place. L'hobbit enlève un tas de livres d'une chaise avant d'inviter Altan à s'asseoir. Ce dernier va allumer des baguettes d'encens et part rejoindre son pupitre. De légères fumées s'envolent et libèrent un parfum apaisant dans tout le bureau. Les sens du jeune homme en sont enivrés; il se sent aussi léger qu'une plume. Ses douleurs et son mal de tête disparaissent peu à peu. (Ça fait du bien...! J'ai l'impression de me sentir mieux.)

« Bon, j'ai oublié de faire les présentations, je suis Dame Morrigan et voici mon assistant Haal. Je suis professeur au sein de cette tour.» Elle fait une pause.

D'un claquement de doigt, Haal sort un carnet et le pose sur le bureau. Dame Morrigan le lit. « Alors, tu te nommes Altan, tu es de Hynim, c'est un magnifique endroit, n'est ce pas . »
« Oui, Dame Morrigan ! C'est un lieu charmant, surtout lorsqu'l y a la pleine lune, c'est d'une toute beauté sur le lac.»
« Certainement, tu prêches une convertie. Alors, tu es là pour apprendre à utiliser et développer ta magie. »
« Oui, Madame ! La magie ?»
« Oui, elle coule dans nos veines, habite » notre corps et elle est aussi tout autour de nous. Certaines personnes peuvent l'utiliser, tel est le cas pour nous. Il y a différentes familles, plutôt des fluides qui la composent. »

Dame Morrigan fait signe à sons assistant, il apporte un livre à Altan. Sa couverture est recouverte de symboles représentant des éléments magiques et des silhouettes entourés par des auras magiques.

« Étudie le bien, il te permettra de mieux connaître et d'appréhender ton don. Avant d'aller plus loin, je voudrais connaître le domaine. » dit-elle en se levant. Elle s'approche et appose ses mains sur le crâne du jeune homme. Soudain, Altan sent son énergie se décupler. De l'électricité jaillissent ses mains, ses muscles se tétanisent sous de petites impulsions électriques et son corps se raidit. Une lueur bleutée l'entoure avant qu'Altan ne s'évanouit.

Un instant plus tard, l'humain se réveille complètement abasourdi. L'effet de l'encens agit à nouveau pour aider Altan à reprendre ses esprits. Il voit Dame Morrigan entrain de dicter des choses à son assistant avant de se tourner vers le jeune homme.

«Intéressant, on dirait que tu possède l'élément électrique. Halfred, prêtez lui une bure. Ceci sera ton uniforme lorsque tu seras dans la tour. On en a assez fait pour aujourd'hui, je t'autorise à partir.» Le hobbit donne l'habit à Altan. Dame Morrigan l'invite à quitter son bureau; Haal le reconduit à l'extérieur.

Avant de retourner chez sa sœur, Altan passe le restant de sa journée dans une charmante auberge. Ce temps de repos permet au jeune homme de relativiser peu à peu sur ce qui s'est passé. Il comprend qu'il a mis un pied dans un nouveau monde. Maintenant qu'il s'est ouvert à lui ; Altan espère en avoir les qualités pour y rester et y progresser.

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Dernière édition par Altan le Lun 23 Jan 2017 22:00, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: La Haute Tour de Thaumaturgie
MessagePosté: Mar 10 Jan 2017 01:37 
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Des semaines de cours et d'exercices s'ensuivent auprès de Dame Morrigan. Altan commence à peine à absorber les bases de la magie. Ses mains sont devenus caleuses à force de remplir des pages de questionnaires et de contrôles. En cas de mauvaise notation, une sanction tombe aussitôt. Elle peut aller du nettoyage de matériel que de l'exclusion du cours pour la journée. Cependant, pour aujourd'hui, Altan ne souhaite pas subir une sanction. C'est une journée particulière; elle va être consacrée à l'utilisation de la magie en situation de danger.

A cette occasion, une salle spéciale a été aménagée. On peut y voir des sacs de sable tout près des murs pour sûrement protéger la pierre ouvragée. Le sol est composé de dalles bien étrange; une aura malsaine plane au dessus de celles-ci. Des créatures à l'apparence métallique encadrent la salle. Leurs regards vides et inexpressifs semblent surveiller un quelconque danger.

Dame Morrigan donne l'ordre à Altan d'aller se placer. En face de lui, il retrouve Haal. Tous les deux portent des protections pour réduire le danger.
« Altan, tu vas combattre mon assistant, je te préviens le sol est piégé aussi pour compliquer la tâche, à toi de ressentir le danger. » dit-elle en faisant le signe de commencer.

Lorsque la main de l'elfe retombe, l'hobbit lance une flasque sur Altan. Le jeune homme l'évite de justesse. Elle s'éclate au sol ; une odeur pestilentielle se répand dans l'atmosphère. Elle s'attaque aux narines de l'humain. Il se sent nauséeux. Altan vacille et titube ; il manque de peu de déclencher un piège magique.

Étourdi par les vapeurs nauséabondes, le kendran tombe par terre. Il entend les pas de l'hobbit qui s'approchent. Son cœur bat aussi fort qu'un tambour de guerre, chaque fibre de son corps s'éveille, ses sens sont au paroxysme de leur activité. L'approche du danger déclenche une vague d'énergie. Des picotements traversent ses membres. Cette énergie exerce une pression sur ses mains. De plus en plus forts, des petits arcs électriques courent entre ses doigts. Soudain, des éclairs jaillissent de ses paumes et se dirigent vers l'hobbit. Néanmoins, ils le ratent et finissent leur course sur une dalle contenant un autre piège. Une explosion magique retentit et envoie l'hobbit contre les sacs de sable.

Cette opportunité offre un peu de répit à Altan. Il est temps qu'il se remette de ses émotions fortes. L'effet électrisant à galvaniser le jeune homme. Les vapeurs nauséabondes se sont estompées, l'atmosphère redevient respirable. Altan essaye de bouger prudemment afin de ne pas activer d'autres pièges. Il essaye de s'approcher de Haal, mais celui-ci à préparer une petite surprise pour l'humain.
En cachette, l'hobbit a préparé une de ses décoctions dont il a le secret. De toutes ses forces, il la lance aux pieds d'Altan. Une lueur rougissante jaillit avant qu’une déflagration essaye d'atteindre l’humain. Il réussit à reculer de justesse. Sa protection de cuir prend feu ; Altan la jette à terre. Elle l'a sauvé de l'atrocité des flammes. (Il s'en est fallu de peu...) Le kendran essaye de se mettre à distance du hobbit.

Mais, par manque de chance, son pied déclenche un piège. Des éclats de métal lacèrent ses vêtements sans oublier de toucher une partie de son visage. Ses joues et son front ruissellent de gouttes de sang et de sueur; elles heurtent silencieusement le sol. Une douleur vive envahit sa tête; c'est comme si une multitude de fourmis lui mordent la peau de son visage. Malgré son piteux état, Altan se repositionne pour préparer sa prochaine attaque ou au moins contrecarrer les plans de l'adversaire. Il essaye de retrouver les sensations ressenties auparavant pour déclencher sa magie.

Quant à Haal, il se prépare aussi à une offensive. L'hobbit se met à courir du mieux que son espèce peut faire. Il attrape sa ceinture de potions et la balance vers le jeune homme. Altan se concentre le mieux possible et envoie de l'électricité plus au moins réussi. Des éclairs partent dans tous les sens. Des fioles avec diverses mixtures se décrochent et s'envolent dans les airs. Certaines d'entre elles entre en contact avec les éclairs d'Altan; elles explosent en plein vol. Une multitude de lueurs et de fumerolles colorées apparaissent dans l'atmosphère de la salle. Une des explosions envoie l'hobbit au sol. Les autres s'éclatent au sol produisant des ondes de chocs ardents et des vapeurs nauséabondes . Elles envoient aussitôt le jeune homme au tapis. Il rejoint l'hobbit dans le monde de l’inconscient.

L'humain se réveille de ce qui semble être une infirmerie. Des rideaux d'une blancheur immaculée entourent son lit. Au travers des paravents, des ombres se dessinent et bougent sans cesse. Malgré l'agitation tout autour, une sérénité est en train d'habiter la pièce. Le corps et le visage d'Altan sont recouverts de bandages et de pansements. Son ancien adversaire se tient à son chevet. Un sourire étrange apparaît sur son visage. Peut-être est-ce dû qu'Altan ne l'avait jamais vu la moindre expression chez Haal. (Qu'est-ce qu'il a celui-ci? Il a l'air de n'avoir aucune séquelle du combat.)

Effectivement, l'hobbit à l'air de bien s'être remis. Il se lève et fait signe à l'humain de le suivre. Altan, boitant légèrement, à du mal à emboîter l'allure du petit bonhomme. Néanmoins, ils arrivent à temps dans le bureau de Dame Morrigan. L'hobbit laisse le jeune kendran face à elle avant de disparaître dans la pénombre.

« Ce qui s'est passé fut intéressant ! Il y a encore beaucoup de travail pour développer ta magie et apprendre à la contrôler. On en est qu'au début ; il faut du temps pour parfaire cet art. Nous allons voyager pour que tu puisses acquérir des connaissances et de l'expérience dans le domaine de la magie. » dit-elle en joignant ses mains. Dame Morrigan fait une pause avant de prendre un tas de parchemins.

« Signe-moi ces papiers ! Considères-toi maintenant comme mon élève, j'espère que tu ne me décevras pas. Je te donne une semaine pour te préparer.»
exclame-t-elle en fixant le jeune homme.

« Dame Morrigan, je l'espère aussi. » répond-il après apposer sa signature sur le monticule de papiers. D'un geste élégant, l'elfe invite Altan à prendre congé de sa personne.

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 Sujet du message: Re: La Haute Tour de Thaumaturgie
MessagePosté: Lun 17 Juil 2017 09:52 
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Cela faisait trois jours que le professeur et Simona faisaient, une demi-heure par jour, des exercices de méditation et de contrôle de soi-même, de ses émotions et de ses pensées. La petite s'en sortait bien – elle rattrapait déjà son maître qui la regardait faire, quelque peu impressionné par ses talents en relaxation. Car il prenait quelquefois son pouls ou écoutait la respiration de l'enfant et il était vrai qu'elle se détendait tout à fait, peut-être même plus que lui n'avait jamais réussi à le faire. Pourtant, paradoxalement, elle ressentait alors ce qui l'entourait avec une acuité incroyable : n'osant pas la troubler dans son repos méditatif, Helboldt s'était levé le troisième jour pour la laisser seul et préparer ses cours du lendemain de son côté, lorsqu'elle avait ouvert les yeux et demandé si l'entraînement du jour était fini, puisqu'il s'en allait. Ce fut à la fin de ce cours-ci qu'il lui donna la fiole de fluide de terre, lui proposant de la consommer lorsqu'elle se sentirait prête. Elle la rangea en hochant de la tête.

Aussi avait-il décidé, le quatrième jour, de l'emmener à la place à la Tour de la thaumaturgie. Devant le grand bâtiment et les impressionnants golems qui le gardaient, elle avait serré sa main et il avait serré la sienne en retour, lui adressant un sourire confiant. Il y avait là les meilleurs professeurs de magie de Kendra Kâr – bien plus aptes à lui enseigner que lui-même -, et les Dieux savaient qu'elle avait de la chance d'avoir un père bien né pour avoir accès à leur enseignement.

Ils pénétrèrent à l'intérieur de l'édifice dans une salle d'attente un peu morne où un homme entre deux âges, assis derrière un bureau, leur lança d'une voix grinçante :

- C'est pour quoââââ ?

Il semblait mettre un point d'honneur à rajouter dans son langage un accent insupportable, sans doute pour se venger de ce travail qui l'obligeait à rester là toute la journée, à l'accueil, sans énormément de visites.

- La fille du Baron de Cappique vient pour qu'on lui dispense des cours de magie, d'élément terre. Y a-t-il un professeur de disponible ?

Dès que le nom du Baron fut évoqué, leur interlocuteur écarquilla ses yeux et se mit à fouiller frénétiquement dans ses papiers.

- B-bien sûr. Passez la porte à côté du golem bleu, là-bas, puis montez un étage. Vous devriez arriver dans la deuxième salle d'entraînement du troisième étage... Vous y trouverez maître Garjen, qui vous prodiguera ses enseignements.

Il adressa alors un grand sourire aux deux invités, tendant sensiblement ses mains vers eux comme en l'attente d'une récompense ou d'un pourboire. Le précepteur et sa protégée se détournèrent et se dirigèrent, comme on le leur avait indiqué, vers la porte à côté du golem bleu, laissant le réceptionniste fulminer quelques critiques envers les avares dans leur dos. Ils montèrent les marches d'un escalier obscur, uniquement éclairé par une lumière diffuse et presque obscure dont on ne parvenait pas à déterminer l'origine, et passèrent la première porte qu'ils trouvèrent (sur laquelle était effectivement indiqué, contre toute logique, qu'ils étaient au troisième étage de la Tour).

À l'intérieur, un mage portant une robe pourpre et ample se tourna vers eux, dévoilant un crâne quasi-chauve à l'exception de quelques rares cheveux noirs, un regard acier et un sourire en coin. Il demanda d'une voix gutturale :

- Qui vient ici me troubler ?

Pour lui aussi, la mise en scène et la diction avaient leur importance. Mais alors qu'il jouait à être le maître en ces lieux, celui qu'on ne dérangeait qu'avec appréhension, Helboldt reconnut derrière lui, avec un certain étonnement, le petit-fils roux de Madame Rousselle, qui se tenait bien droit sur le tamis d'entraînement, entouré de deux mannequins de paille.

- Voici Simona, la fille du Baron de Cappique, à qui vous devez à présent dispenser votre enseignement de la magie de la terre.

Maître Garjen opina du chef et se tourna vers son autre apprenti, le jeune roux, à qui il commanda :

- Reprends ton balai et nettoie un peu tout ça. Ensuite, tu époussetteras ma bibliothèque... Nous continuerons notre cours plus tard.

Et, se tournant vers les deux visiteurs tandis que le garçon, dépité, s'en allait en traînant des pieds, il expliqua à mi-voix :

- Une calamité, cet enfant. Je n'arrive rien à lui enseigner ! Il essaie, pourtant, mais ça ne rentre pas, c'est tout. La magie, ça marche pour certains, et moins pour d'autres...

Baissant son regard vers la petite fille qu'on lui confiait à présent – et qui, tout d'un coup, s'était mise à redouter l'échec -, il proposa :

- Eh bien, ma grande ? On commence ?

Et, l'emmenant avec elle pour lui montrer diverses postures, la tester et voir de quoi elle était capable, il laissa Helboldt s'asseoir sur une chaise dans un coin. Heureusement, il avait pris un livre pour tromper l'ennui. Il n'y avait pas de raison qu'il ne progresse pas, lui aussi.


***


- En quatre cours, elle a fait des progrès formidables, expliqua Garjen au précepteur, une lueur dans les yeux.

Il avait pris Helboldt à part dans son bureau, laissant Simona lire l'un des ouvrages de sa bibliothèque sur un nouveau sortilège de terre qu'il comptait lui enseigner, et le petit-fils Rousselle à balayer le sol, comme d'habitude. Quoique le précepteur avait souvent eu l'occasion (lorsque Garjen était trop occupé avec sa nouvelle élève) de discuter avec ce jeune garçon, qui apparaissait posséder une intelligence gentille et naïve, tout comme Simona. Il payait comme il pouvait l'entretien de la librairie de sa grand-mère et ses propres études de magie, espérant un jour pouvoir en vivre : un beau rêve, qui faisait sourire le professeur qui sentait une légère ressemblance avec un ancien lui-même, avant qu'il ne se tourne vers une voie plus sérieuse. Ils avaient ainsi échangé, une légère amitié voyant le jour tandis qu'avec l'arrivée de la fillette à propos de laquelle Garjen était si enthousiaste, l'enseignement de Jules, puisque c'était son nom, était au point mort.

- Je dois dire que j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi proche de la magie terrestre. Et une telle avancée ! C'est notre quatrième cours, n'est-ce pas ? Je sais que le Baron n'est pas très disposé à voir sa fille continuer sur cette voie, fit-il – car Helboldt lui avait révélé les tensions qui existaient à ce sujet la veille -, mais il faut absolument qu'elle continue. Dites-lui que nous ne lui ferons rien payer, si ça lui convient !

Et il continuait de s'extasier sur la valeur de cette nouvelle élève, arrivée telle un miracle dans sa vie morne de professeur de magie.

- Il faudrait en revanche que les séances soient plus longues, afin qu'elle progresse encore plus vite. Une heure me semble une bonne durée, pour le moment : mais je pense la présenter à Kieran Kloryn sous peu. Il sera ravi de voir de quelle trempe est faite la nouvelle génération ! Cette jeune fille a un don qu'on ne peut négliger.
- J'en parlerai au Baron, ne vous inquiétez pas, tenta Helboldt pour se débarrasser du maître trop bavard, mais celui-ci le retint encore un peu.
- Vous savez qu'il pourrait peut-être lui enseigner, à terme, comment façonner des golems ? Une connaissance qu'il conserve jalousement ! D'ici quelques années seulement, bien sûr, lorsqu'elle maîtrisera parfaitement la terre, mais il ne fait nul doute qu'elle comptera alors parmi les meilleurs ! Et si vous proposiez ça au Baron de Cappique ? Ne serait-il pas satisfait d'avoir des golems à son service ?
- Ne vous inquiétez pas, je lui parlerai de tout cela... Mais nous devons y aller, à présent. Simona ?
- Elle est dans la bibliothèque, je vais la chercher.

Helboldt sortit en soupirant du bureau étouffant. Il n'y avait là nul fenêtre et, pour peu, on s'y serait senti sous terre. Dans la salle d'entraînement vide, il attendit patiemment que le professeur ressorte de la bibliothèque, dont la porte était entrouverte. Et, après quelques instants, ce dernier en sortit effectivement et s'étonna de la présence d'Helboldt juste là.

- Vous êtes encore ici ? Ne voyant pas Simona, j'ai rangé l'ouvrage que je lui avais laissé à son emplacement et j'ai cru qu'elle était déjà partie avec vous.

Les deux comprirent simultanément ce qui avait pu se passer, et blêmirent.

- Ne vous inquiétez pas, elle ne vient pas depuis suffisamment longtemps pour que les golems la laisse sortir seule, à son âge ! Cria Garjen tandis qu'Humbert se ruait au-dehors, dévalant les escaliers jusqu'en bas.

Là, il se tourna vers le réceptionniste et demanda :

- N'auriez-vous pas vu Simona, la petite fille qui m'accompagne ?
- Si, bien sûr, répliqua-t-il en se demandant où était le piège. Elle discutait simplement avec ce sale gosse, roux, là... l'ancien apprenti de maître Garjen.

Helboldt fronça les sourcils. Elle était sortie de son plein gré ? Avec lui ?

- Lui semblait pressé et méfiant, comme toujours, aussi la pressait-il de sortir rapidement. Mais je ne vois pas pourquoi je les aurais empêchés de sortir, se défendit-il en voyant la mine de son interlocuteur s'assombrir : ce garçon fait souvent des allées et venues ici !
- Est-ce que vous savez où est-ce qu'ils ont pu se rendre ? Demanda Garjen qui arrivait seulement.

Ni le réceptionniste ni Garjen ne semblaient connaître l'adresse de résidence du gamin. Helboldt prit une grande inspiration et expliqua :

- Restez ici je vous prie, afin de les accueillir s'ils reviennent d'eux-mêmes. Je me charge de retrouver la fille du Baron, expliqua-t-il en lançant un regard noir au réceptionniste.

Celui-ci déglutit et baissa les yeux, tandis que le précepteur sortait précipitamment. Il savait où habitait Jules, heureusement, et préférait que son employeur ne soit pas au courant de cette mésaventure. Il sortit lorsqu'une patrouille de garde passait, immédiatement hélée par Garjen. Laissant à ce dernier le soin de tout expliquer à ceux-ci, lui-même se dépêcha de regagner la place du marché. Trop tard pour faire ça discrètement...


Après

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Humbert Helboldt


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