L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Jan 2013 19:38 
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Niwen sortit alors ses griffes, elle pleurait toujours mais elle était encore davantage énervée. Elle grognait toujours caché dans ses bras, elle serrait la main qui emprisonnait la bague jusqu'au sang. Discrètement cette fois-ci, d'un geste rapide, elle agrippa sa dague dans sa botte, elle la calla dans son dos à l'envers, le manche vers le bas, sa lame se retrouva alors coincée dans sa ceinture vers le haut. Sa tunique qui descendait un peu cachait presque totalement son arme dans cette position. La louve rangea alors la bague en or dans une petite poche de sa tunique, elle aurait besoin de ses deux mains de libres. Soudainement, elle avait repris toutes ses forces, comme si la marque du croissant de lune sur son front l'avait guidée, le symbole d'une déesse afin de lui éclairer le chemin qu'elle devait arpenter. Elle ne savait pas trop elle-même pourquoi, et surtout ce qu'elle faisait. Comme dans un état second, son délire la reprenait petit à petit, la réalité et la fiction se mélangeaient avec une joie non dissimulée.

Niwen était maintenant habillé d'une tunique blanche magnifique, avec un liseré en or pour les contours faits d'un seul fil, des boutons en ivoire luisaient à la lueur des torches de la rue. Il faisait complètement nuit, elle se leva dignement comme si cela faisait que quelques secondes qu'elle était comme cela. Très noble dans ses gestes et sa posture, le port de tête haut avec un air condescendant. La louve prit alors son temps pour parfaire sa magnifique tenue resplendissante, elle serra sa ceinture afin de ne pas laisser tomber la dague de la déesse de la lune. Car oui, Niwen était une paladine de la déesse de la nuit maintenant, elle était la seule chance de ses pauvres orphelins, utilisés comme du bétail. Elle le savait, et même ses enfants le savaient, pour preuve, les guetteurs la laisseraient passer sans donner l'alerte, sans rien dire ! Rien que cela prouvait qu'elle était dans le juste dans ses actes. Elle voyait bien à sa ceinture une magnifique épée longue travaillée, manufacture elfique datant de la dernière guerre, une relique ! Mais alors pourquoi devait-elle utiliser la dague de sa déesse, alors qu’elle possédait une arme pareille ? La réponse était toute simple, cela lui était interdit de souiller une arme si pure avec des monstres pareils, ils devaient être sacrifiés au nom de la déesse de la lune. Ceux qui manipulaient ses pauvres enfants étaient des ogres, énormes, des bourlets qui pendaient mollement de partout, une odeur fétide se dégageait d'eux, puisqu'ils ne se lavaient presque jamais. Il se disait même qu'ils violaient les enfants, c'était intolérable ! On ne pouvait laisser impunie de tel monstre dans la ville de la lumière ! Comment des monstres pareils avaient-ils pu rester aussi longtemps sans se faire voir ? Heureusement Niwen la paladine de la déesse de la nuit veillait !

" Ho déesse, guide mon bras dans cette épreuve, je vais t’abreuver pendant ta nuit de leur sang impur, puisses-tu alors les recevoir en ta maison et les châtier comme il se doit."

La paladine fit une courte prière dans cette ruelle jonchée d'objets bon à jeter, ce fut alors d'un pas décidé qu'elle se dirigea vers le fond, une maison en piteux état qui devait avoir des fuites, aux vitres pour la plupart brisées, de faibles bougies ondulaient histoire d'y voir quelque chose à l'intérieur. Si on ne savait pas ce qui se tramait la dedans, personne n'aurait pu croire qu'il s'y trouvait un fleurissant commerce d'enfants et de rapines. Afin d'être sûre qu'elle ne se trompait pas de lieu, elle sortit une dernière fois le parchemin de sa mission, il était marqué d'une lune, marque de sa déesse. Cela décrivait clairement les lieux, la maison délabrée, l'intérieur, la disposition, il y avait de grandes chances que l'ogre soit seul ici, ce n'était qu'une petite cachette, mais la paladine espérait tout de même que cela lui permette de remonter jusqu'aux autres ogres.

-la petite maison lugubre ((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 4 Jan 2013 19:46 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))


Niwen fit alors son entrer en ouvrant d'un coup sec la porte, les enfants qui attendaient dans la première pièce la regardèrent alors un court instant avant de continuer d'attendre. Apparemment, le seul adulte des lieux était occupé avec une jeune nouvelle de la guilde, elle n'avait que quatorze ans. La plupart de la guilde était humain, par chance les liykors n'étaient pas plus que cela attirant sexuellement par rapport aux elfes, les humains en étaient friand particulièrement. Tous les enfants savaient ce qui se passait dans la salle d'à côté, pourtant aucun ne disaient quoi que ce soit. Ils regardaient tous vers le sol, en attendant que cet adulte récupère les biens qu'ils avaient volés. Elle ne dit rien comme à son habitude, elle se dirigea vers la porte, où était accroché un panneau en bois de tonneau de mauvaise facture, ne pas déranger, dans une écriture sommaire.

" Tu ne devrais pas y aller, il est ... occupé, en plus, il a bu encore plus que d'habitude ce soir, tu devrais attendre tu sais ."

Dit alors un petit garçon qui ne devait même pas avoir douze ans, Niwen alors lui sourit simplement, toujours dans son mutisme. Elle posa simplement son visage contre le bois de la porte, elle colla son oreille contre afin de bien entendre ce qui se passait à l'intérieur, elle en ferma les yeux afin de mieux se concentrer. Elle entendit alors de faibles gémissements mêlés à des pleures d'enfant. Ce qui se passait à l’intérieur devait être horrible, et personne ne bougeait le petit doigt. Niwen savait qu'elle avait dans la poche de quoi le satisfaire, elle prit une grande respiration pour se calmer. Certains enfants avaient compris ce qui allait se tramer dans quelques instants, afin de ne pas se faire prendre par ce maelstrom, quelques-uns prirent la fuite discrètement sans demander leur reste. Sans crier gare, Niwen donna un grand coup de pied dans la porte, qui vola en éclats en tapant contre le mur, le verrou qui était mis ne résista pas une seule seconde. Elle était étrangement calme, sûre d'elle, presque calculatrice.

L'odeur qui se dégageait de la pièce était malfaisante, un mélange de vapeurs d'alcool, de stupre et de fornication, ce cocktail donna presque envie à la louve de vomir. La pièce ne devait pas faire plus de vingt mètres carrés, une petite fenêtre donnant sur une cour si sale qu'on ne voyait rien à travers, le hublot était dans un tel état qu'elle ne devait jamais être ouverte laissant passer un filet d’air. Les murs étaient recouverts de traces diverses, purulentes, un tas de bouteilles d’alcool vides dans un coin de la pièce, quelques-unes étaient brisées contre le mur. Un bureau se trouvait dans un coin de la pièce avec une grande bougie, un livre de comptes, des petites bourses de diverses tailles le couvraient. Un lit en mauvais état trônait en plein milieu de la pièce, recouvert d’anciens draps, plutôt grand, une table de chevet où étaient disposés divers outils comme un fouet, une cravache, des fers avec leurs clés à côté, une corde enroulée qui pendait. Une fillette de quatorze ans les cheveux bruns était attachée sur le dos, les bras en l'air avec des fers, elle était nue, ne lui restait que de vieilles chaussettes trouées le long des chevilles. Elle était en pleure, des marques de coups de poing partout, des stries de cravache sur sa poitrine naissante.

Ce gros porc était au-dessus d'elle, le visage rouge entre l'effort et l'alcool ingéré, il allait et venait en elle entre ces fesses avec entrain, ignorant les complaintes de la fille qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, son seul tord avait été d'être plutôt mignonne pour son âge. Il poussait des râles de bœufs tout à son plaisir, donnant des coups de boutoir secs et profonds. Il couvrit de sa main gluante la bouche de la pauvre fille, qui avait les yeux exorbités. La peur se lisait en elle, elle regardait Niwen dans les yeux avec espoir, se raccrochant à la moindre chance que tout cela s'arrête immédiatement. Il mit alors du temps à réaliser que quelqu'un était rentré, il fulminait, gêné dans ses petites affaires salaces. Dans un dernier râle, il jouissait alors au plus profond de la fillette, on l'obligeait à se presser, cela l'agaçait alors grandement. Il se retira alors lentement d'elle, tournant le visage vers la louve qui les regardait, il s'assit sur le bord du lit. Il se fichait pas mal de la fille attachée dans le lit, elle sentait un liquide visqueux et chaud couler de ses fesses, cela la dégoûtait complètement, elle sentait son odeur partout sur elle, elle se sentait si sale. L'adulte des lieux prit alors la parole sans prendre de gants, de plus, il attendait la liykor depuis un moment.

"Qu'est-ce que tu veux ? Tu ne sais plus lire ou tu es si pressée que je m'occupe de toi ? Tu as intérêt à me rapporter quelque chose, sinon ça va mal se passer entre nous ! Après tu vas dégager de là, j'en ai pas encore terminé avec celle-là ."

dit-il alors dans un rire gras, en lui tapotant la cuisse, la traitant pire que de la marchandise, sans aucune forme de respect. Il n'avait peur de rien, jamais aucun enfant, quelques soit son âge n'avait tenté quoi que ce soit contre les dirigeants de la guilde, alors une pauvre louve sans attache, loin de chez elle ? Toujours triste, désespéré, ne disant rien de la journée et de la nuit, refusant à plusieurs reprises la moindre violence ? Non, il n'avait rien à craindre.

Dans ce flot énorme d'émotion qui la submergeait totalement, Niwen repartit bien vite dans son monde, sans quoi elle serait devenue folle à cette vision d'horreur. Elle était habillée de blanc, un léger halo de lumière blanc l'entourait, son armure légère étincelante avec un énorme croissant de lune en plein milieu du dos. Son ennemi était un ogre, il était puissant, énorme, gras, plus âgé qu'elle, cela n'allait pas être une proie facile, qu'elle soit aidée ou non par sa déesse. Niwen allait devoir agir avec ruse si elle voulait le vaincre, elle avait en sa possession un objet plus puissant encore que le monstre, confié par un ami pour la mission, l'anneau unique ! D'apparence, c'était un simple anneau d'or sans autre ornement, mais tout le monde connaissait son pouvoir dévastateur. La louve alors sans un mot prit à sa ceinture la petite poche de cuir noir fermée d'un fin lacet rouge carmin. Elle tendit donc le paquet vers l'ogre d'un geste lent, le regardant dans les yeux, ne disant toujours rien. Le monstre intrigué par tant de cérémoniale pour si peu, prit la pochette de la main de la louve, dans un soupir en secouant la tête, il l'ouvrit et renversa dans sa main le contenu.

"Mais ... mais c'est magnifique ! Où as-tu eu ça ? Dis le moi ! Il en a peut-être d'autres ! Bon, tu seras pardonné de nous avoir abandonné pendant quelque temps, tu peux t'en aller maintenant."

Le pouvoir de l'anneau fonctionnait merveilleusement, l'ogre était comme fasciné, il le touchait du doigt en me prenant pour quelqu'un d'autre, c'était si puissant. Niwen devait faire attention, elle devait résister à l'attirance malsaine que produisait ce bijou, sans quoi elle allait se faire avoir également. Pendant qu'il était distrait, la tête basse, affaibli par le pouvoir de l'anneau, l'alcool et ses exercices physiques, Niwen en profita. C’était le moment idéal pour agir, elle n'aurait pas de seconde chance.

Le plus discrètement du monde, très lentement, elle glissa sa main dans son dos, elle agrippa le manche de sa dague sacrificielle, son cœur battait la chamade, la tension de cet instant. Le temps semblait ralentir, faisant durer ces quelques secondes à l'infinie. Elle fit un dernier pas vers l'ogre, surpris, il leva alors son visage vers Niwen. Il venait de réaliser la situation, il n'avait plus aucune échappatoire, coincé entre le lit et la louve, qui la regardait d'un air mauvais, sûre d'elle, il eut à peine le temps de se déporter en arrière que la paladine tranchait de manière nette et précise la gorge du monstre. Il hurlait de douleur laissant échapper le précieux anneau qui roula sur le sol, des gerbes de sangs noirs et acres giclaient de son énorme cou gras, laissant échapper de sa gorge ouverte des râles d’agonie. Niwen resta planté devant cet ogre en train de gigoter, totalement surpris et sans défense, sa tenue blanche et pure tachée de ce sang, la fille attachée au lit hurlait, elle n’en demandait pas tant. Quelque part ça lui faisait tellement plaisir de voir ce montre mourir de sa main devant-elle, la musicienne détestait la violence au plus haut point, elle se disait pacifiste, mais elle s'était procurer une arme, cet homme était allé trop loin, beaucoup trop loin pour que Niwen ferme les yeux.

Sans rien dire elle se pencha et libéra rapidement la fille, elle lui sourit simplement, les enfants dans la pièce voisine accoururent afin de voir ce qui s'était passé. L'ogre était déjà mort, baignant dans son sang, nue, une main vainement sur sa gorge qui était largement ouverte. Niwen n'essaya pas de cacher son meilleur forfait, elle en était assez fière, sa dague fermement tenue dans sa main, couverte de sang. Elle se tourna lentement vers les pairs d’yeux qui ne savaient plus trop quoi penser ni quoi faire.

"
Allez les enfants, on est libre maintenant, on va pouvoir faire tout ce que veut, le monstre est parti."


"Mais tu es folle ! Tu as vue ce que tu as fais ? Que veux-tu qu'on fasse maintenant ? C'est lui qui nous nourrit et protège ! Et tu dis qu'on est libre ! Mais pour aller où grand dieu ! Il faut que tu partes maintenant ! vite ! Comment veux-tu qu'on explique ça ?! ."

Cria alors affolés un des enfants les plus âgés du groupe, tous avaient alors des yeux grands ouverts, ils ne savaient plus quoi faire, leur monde s'écroulait, ils n'étaient pas prêts à être libérés. Certainement que la plupart retourneraient dans les autres cachettes, ils n'hésiteraient pas une seule seconde à dénoncer Niwen pour ce qu'elle venait de faire. Elle voulait bien faire, le rôle de la paladine ne lui allait plus du tout, tout s'écroulait autour d'elle. Elle devait fuir, vite ! Avant que plus de gens ne soient là. Elle tourna sa tête vers l'homme qu'elle voyait distinctement maintenant, ce n'était pas un monstre, juste un homme. Elle n'arrivait pas à desserrer sa main autour de la dague, ses muscles refusaient de lui obéir, que lui arrivait-elle ?

Niwen n'avait plus qu'une chose à faire ici, elle quitta rapidement la pièce laissant la monnaie d'or, l'anneau et toutes les richesses. Elle recommença à pleurer, elle était terrifiée et désespérée. Depuis des années, elle aussi, elle n'avait que cela, ce lieu horrible, où allait-elle pouvoir aller maintenant ? Elle croisa les deux guetteurs, intrigués par les cris, ils se dirigèrent vers la cachette. L'un d'eux avait bien remarqué la dague collée contre sa cuisse toujours dans sa main, le sang sur son armure de cuir, mais il ne dit rien, il avait déjà compris. La liykor se retrouva alors dans la rue principale, sans savoir où aller, regardant à droite à gauche. Elle était complètement déboussolée, elle avait fait tous ça pour eux, mais tout était gâché. Niwen était partie en héroïne contre les monstres, mais finalement, en usant de violence, c’était elle qui était sur le point d’en devenir un.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 5 Jan 2013 18:59 
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Retour progressif à la santé

« J’ai besoin de préparer une décoction un peu particulière, mais il me manque un ingrédient, et je n’ai pas le temps d’aller le chercher, je dois veiller à ce que le mélange reste à température constante… Est-ce que tu peux aller à la champigneraie du nain Sven ? Il doit avoir ce que je demande, tu lui donneras ce papier, tu n’auras pas à débourser une pièce. J’ai… comment dire… un arrangement avec lui. File, mais ne t’épuise pas avant d’arriver à destination ! Je tiens à ce que tu reviennes avec ce que je t’ai demandé. »

Quelques instructions complétèrent quelques recommandations, et Caabon s’est mis en route. Il a conservé pour cette course son bâton de marche, troqué son sac trop lourd, trop encombrant, pour une besace de Théoperce dans laquelle il pourra glisser les champignons. Portant les seuls vêtements, ceux offerts par Mamie Rita, une bonne chemise de marin noire, un pantalon de toile épaisse mais résistante, le tout complété par sa capuche lui donnait, il a piteuse allure : il ne se tient plus aussi droit que par le passé, et ne remplit plus autant ses habits. Les bandages qui couvrent son visage achèvent de lui donner un air pathétique ; même si aucune blessure ne nécessite une telle précaution, Caabon et Théoperce ont jugé plus prudent de soustraire l’apparence du wotongoh aux yeux des passants : personne ne devrait lui chercher des noises, mais il suffirait d’un seul fauteur de trouble pour lui attirer des ennuis, chose d’autant plus à éviter qu’il n’est pas en mesure de les éviter ou de les affronter.

D’un pas de convalescent, il prend la direction du nord, suivant ce qui lui a été recommandé pour gagner le quartier où se trouve la champigneraie. Caabon n’a pu s’empêcher de manifester sa surprise quant à l’existence d’un tel établissement, qu’il n’arrive toujours pas à penser dans une ville. De quoi s’agit-il ? D’un sous-bois artificiel dans lequel croissent en toute quiétude bolets, chanterelles, pieds de moutons et autres variétés comestibles ? D’un cloaque infect propice au développement des espèces les plus vénéneuses, les plus nocives ? Faire pousser des champignons au milieu de Kendra Kâr… l’idée a de quoi faire sourire. La curiosité n’est pas pour rien dans l’enthousiasme qui habite Caabon. Elle se combine aux effets que cette première sortie depuis sa malheureuse rencontre provoque sur son moral : c’est pour lui une véritable bénédiction de respirer l’air du dehors, peu importe qu’il soit chargé de tous les remugles des caniveaux, de la décomposition de certains déchets dans les ruelles les plus sordides, et de toutes les exhalaisons d’une ville où fourmillent des dizaines de milliers d’habitants.

Le moyen le plus rapide de gagner le nord de la cité, si ce n’est le plus court, est de suivre la grand-rue jusqu’aux portes, puis d’obliquer plein ouest ; ainsi sont réduits les risques de s’égarer dans le réseau de rues et de ruelles, ainsi que la probabilité de faire des rencontres malencontreuses : trop de gardes patrouillent le long de l’avenue pour que s’en prendre à un individu d’allure aussi peu avenante que Caabon soit véritablement rentable.

Alors qu’il la parcoure depuis quelques temps déjà, n’ayant pas encore quitté les abords des quartiers les moins favorisés de la ville jouxtant le port, il remarque à l’entrée d’une ruelle une silhouette étrange, dont l’allure se précise alors que cette dernière titube jusqu’en pleine lumière. A première vue il s’agit d’un membre de la race des lykors d’un pelage gris-blanc, de taille modeste. Caabon a entendu dire que l’on pouvait croiser à Kendra Kâr des individus de cette espèce, aussi n’est-ce pas cela qui éveille en lui un sentiment d’alarme. La cape ne suffit pas à dissimuler le sang qui macule son armure de cuir, pas plus que l’arme qui pend lamentablement au bout de son bras. Avisant une patrouille qui descend la rue, que le lykor ne semble pas avoir remarqué, le wotongoh s’interroge sur la nécessité d’une intervention.

(Le sang ne couvre pas un individu sans raison… peut-être vaudrait-il mieux laisser les choses suivre leur cours… mais n’est-ce pas ce qu’on dû se dire les passants qui me virent encerclés par mes agresseurs ? … Chacun doit avoir sa chance… Et je ne vois pas là un coupable, un tueur sans merci… Un tel être ne se montrerait jamais ainsi, en pleine lumière…Il ne me coûte rien d’agir dans une modeste mesure…)

Forçant un peu le pas, quitte à s’essouffler un peu, Caabon se rapproche de Niwen, et une fois à portée de voix, lui adresse cet avertissement.

« Je ne sais pas pourquoi vous avez si piètre allure, mais au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, ce ne sont pas les patrouilles qui manquent le long de cette avenue… De meilleurs citoyens ne manqueraient pas de signaler un individu couvert de sang. Si vous ne souhaitez pas avoir affaire à la milice, je vous conseille de regagner les ruelles, si vous fuyez, de le faire par des voies plus discrètes. »

Première sortie, étrange rencontre (suite)

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Dernière édition par Caabon le Jeu 10 Jan 2013 17:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 7 Jan 2013 14:48 
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Niwen était dans un état second avançant avec des pas hagards, elle semblait totalement perdue, en train de pleurer sans discontinuer le long de ses joues. Elle ne paraissait pas se rendre compte de son propre état, des gens qui l’entouraient, elle ne savait même plus ce qu’elle faisait. La louve marchait d’un pas tremblant tout droit sans réfléchir, elle ne voyait pas clair avec les larmes devant ses yeux. Elle n’arrivait même pas à penser à la situation, totalement dépassé. Puis au bout d’un moment quelque chose gênait sa progression, un mur ? une chariote peut-être . La liykor mit quelques secondes à comprendre, que c’était une personne qui se trouvait devant elle. Tout ce qu’elle avait pu identifier de lui, c’était un mâle humain, la peau noire, ce qui ne la choqua pas du tout, et surtout vue son état. Cet homme lui parlait, elle en était certaine, les premiers mots lui vinrent à ses oreilles, mais c’était complètement embrouillé, incompréhensible. Ce ne fut qu’après quelques secondes, que le discours de cet homme devint normal. Il semblait gentil et attentionné, il avait l'air blessé ou quelque chose comme cela, il y avait quelque chose d’anormal à sa démarche. Dans la nature, ce serait une proie de choix pour les prédateurs, on choisissait toujours, les plus affaiblis pour une chasse la plus simple, la moindre blessure pour un carnivore pouvait être la fin de sa vie.
Niwen tenta d’ouvrir la bouche pour lui répondre, mais aucun son ne sortit de sa gorge, elle en fut la première étonnée. Elle voulut utiliser sa main directrice, la droite, pour toucher sa gorge, mais sa main était occupée par sa dague recouverte de sang jusqu’à la garde. Cette main refusait de s’ouvrir, elle se concentra dessus, mais rien ne voulait bouger. Elle semblait cependant bien comprendre la situation, elle regarda dans la direction de la patrouille qui avançait lentement dans les rues. De plus en plus désespérée, à l'accoutumer elle avait le regard triste, mais tout s’empirait depuis un court instant, elle ne savait pas quoi faire. Devait-elle fuir ? Mais pour aller où ? Elle n’avait plus nulle part où aller, elle ne connaissait personne de suffisamment fiable qui la mettrait à l’abri.

Elle tourna alors son visage vers cet homme noir, complètement tremblante, le sang qui la recouvrait semblait lui mordre tout le corps, elle avait de plus en plus froid, le poile hérissé cherchant désespérément à garder la chaleur corporelle. Elle ne savait pas du tout quoi faire, n’arrivant pas à réfléchir de manière normale, elle avait pourtant sur le dos une cape de camouflage magique, qui lui permettrait de se cacher dessous si elle ne bougeait pas. La louve se rapprocha alors de Caabon, pas pour le maculer ses vêtements du sang, mais pour chercher sa chaleur et sa protection.

De sa main propre, elle agrippa son haut de vêtement, son bras pendait lamentablement le long de son corps, la main toujours bien serrée sur l'arme. Niwen le regarda dans les yeux, elle essayait de dire quelque chose mais elle n’y arriva pas, elle essayait de lui faire comprendre qu’elle avait besoin de lui. Elle ne connaissait rien de cette personne, mais il aurait pu la dénoncer, peut-être même que quelqu’un en ce moment était en train de courir vers la patrouille de garde. Il fallait aller vite, se décider. Elle n'était même pas adulte, encore adolescente, toute douce elle calla son front contre son torse en continuant de pleurer, elle avait voulu jouer à la grande, mais cela lui était revenu en pleine figure comme un boomerang.




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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 10 Jan 2013 17:55 
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Première sortie, étrange rencontre

(Que Rana me vienne en aide ! … Je ne vais pas abandonner cette… cette personne dans cette rue… Mais qu’est-ce que je vais en faire ?)

L’arrivée de la patrouille coupe court au dilemme de Caabon. S’il repousse le Lykor, les gardes le verront, s’il ne le repousse pas, il le protège. Et ce sang n’est pas arrivé là tout seul, même si l’étrange attitude de l’individu laisse à penser que ce n’est pas une menace. Après quelques secondes de tergiversation, durant lesquelles l’humanoïde se met à sangloter contre son torse, il décide d’aller jusqu’au bout de l’affaire dans laquelle il s’est embarqué en avertissant cette ombre sortie de la ruelle. Sa première décision est de bouger un peu : les abords de la Grande Rue ne sont pas un lieu pour réconforter un être qui a du sang sur les mains, au sens propre comme figuré : un regard d’un garde un peu plus attentif, et la milice se mêlera de poser des questions.

Avant même de bouger, Caabon retire fermement la dague des mains du Lykor, et lui glisse à sa ceinture : il ne le désarme pas, mais au moins, si la détresse n’est qu’une feinte jouée pour attirer un badaud à l’écart pour lui faire les poches, il lui faudra chercher son arme.

Le Wotongoh s’est dégagé de l’étreinte un peu faible, et prenant par le bras qui tenait l’arme son vis-à-vis, pour l’entraîner, le soutenir et l’empêcher de porter trop facilement sa main à sa dague, l’emmène vers les ruelles un peu plus discrètes, en veillant à ne pas emprunter la direction dont semblait venir le Lykor, et ce afin de ne pas tomber sur d’éventuels poursuivants. Dans un recoin à peu près sûr, Caabon adosse cet inconnu contre un mur, recule d’un pas avant de s’adresser à lui.

« Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous avez fait, mais je vous conseille de vous reprendre. Et vite. Là-bas il y avait les gardes. Et si ce sang n’est pas le vôtre, peut-être y a-t-il des hommes sur vos traces. Êtes-vous blessé ? Avez-vous besoin d’aide ? Est-ce que vous comprenez ce que je dis ? »

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 11 Jan 2013 15:11 
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Caabon lui retira la dague de sa main avant même de bouger, Niwen ne réagit alors pas du tout, sa main ne bougea pas pour résister ni pour l’aider à son désarmement, totalement amorphe. Cependant, elle remarqua que quelque chose avait changé, il lui manquait quelque chose, un contact dur et froid, quelque chose de droit, on lui avait volé son tuteur qui lui permettait de grandir. La liykor avait soudain peur, où allait être son avenir sans cette aide. Dans son état, elle ne parvenait qu’après quelques secondes à identifier ce qu’on lui avait retiré. Son cerveau découvrit que les sensations avaient changé dans sa main droite, la directrice. L’adolescente leva lentement sa main, elle la regarda attentivement, l’air un peu perdu. On lui avait volé son arme, pas qu’elle y tient plus particulièrement en tant que pacifiste, mais elle se sentait mieux avec. Elle regardait sa main intensément, comme si elle espérait par magie que sa dague revient, elle ne s'était même pas aperçue que sa dague taché de sang était déjà à sa ceinture.

Peut-être qu'elle s'en saurait aperçue, si ce n'était pas l'homme qui lui prit le bras et l'entraîna quelque part, tout était flou, perturber autour d'elle. Niwen connaissait bien la ville, surtout ses rues et ce quartier, mais elle ne reconnaissait rien, tout devenant bleu et ruisselant.

Cet homme noir était la seule chose de sûr et de droit, alors la louve lui agrippa fortement le bras, sa seule chance de survie selon elle, son seul repère dans l'inconnu. Caabon aurait pu faire tout ce qu'il voulait dans son état, elle aurait tout accepté sans réfléchir, sans pouvoir le faire en fait.

Elle se retrouva alors pressée contre un mur, elle était essoufflée sans aucune raison apparente, sa gorge lui brûlait, c'était difficile de respirer. Niwen posa alors sa main sur sa gorge, elle sentit donc qu’elle était totalement trempée sur presque tout son corps. Elle avait froid jusqu’au plus profond de sa chair, de son cœur, même de son âme. Elle sentait ce liquide s’engouffre en elle, puis geler. Tout était prêt à exploser, mais pourquoi ? Pourquoi faisait-il si froid ? La louve regarda alors autour d’elle afin de comprendre, tout était redevenu clair, beau, des lignes droites, des formes et des couleurs pour Niwen. Elle se voyait dans une ville enneigée, tout en était recouvert rendant les formes de certains objets incertains, chacun de ses souffles laissait échapper de la vapeur chaude. Voilà pourquoi elle avait si froid, tout s’expliquait, tout était logique dans la tête de Niwen, elle était rassurée, elle souriait, c’était si beau tout ce blanc. Caabon était en face d’elle dans des habits de fourrures, il n’était plus blessé, il était si chaud, si vivant par rapport à elle qui avait si froid. À mieux le regarder, cet homme avait comme une aura de flamme autour de lui, elle était un peu faiblarde par rapport à la normale, mais ce n'était pas fait pour faire mal, il représentait la vie, la louve sentait que c'était sa seule chance.

Cet homme commença à lui parler, ils ne se connaissaient pas du tout, la liykor voulut lui répondre, mais rien ne sortit de sa bouche, peut-être à cause de tout ce froid . Elle en était incapable, elle posa alors sa main sur sa gorge pour lui faire comprendre. Niwen se décida alors à s’exprimer avec des gestes, quand il lui demanda qui elle était, qui était-elle d'ailleurs ? Elle se regarda alors avec soin, elle découvrit son luth de toujours en bandoulière. Tout heureuse de le voir, elle lui montra avec insistance, si quelque chose devait la définir, c'était bien la musique. Elle hocha la tête afin de s'assurer que tout allait bien maintenant. Elle savait une chose, cet homme était une source de vie, elle devait faire amie avec lui, elle devait lui plaire.

Quand Caabon lui parla des gardes, cela fit tilte dans sa tête. La liykor tourna alors sa tête dans la direction qu'ils avaient fuie, elle se souvint alors soudainement, les patrouilles de gardes dans leurs uniformes rouges, leurs pas en cadence dans leurs bottes en cuir, leurs armes sur l'épaule, leurs regards sombres et mauvais. C'étaient des monstres qui les poursuivaient, eux, ils étaient innocents, ils étaient traqués. Un brin inquiète, elle tourna son visage à nouveau vers celui de cet homme, si rassurant. Elle hocha la tête lentement, oui c'était évident, on la cherchait, elle mordit sa lèvre inférieure d'angoisse, son cœur battait si vite. Niwen regardait avec toute sa jeunesse et son innocence cet homme de la providence, avec espoir, de la pitié dans les yeux. Elle essayait de pleurer, mais rien n'y faisait, ses larmes coulaient le long de son visage, dans son monde qu'elle avait inventé, ses sanglots se cristallisaient dus au froid, elle tomba par terre et se brisa en petits morceaux.

Était-elle blessée ? En voilà une question étrange, elle se demanda un court instant si c’était possible, la mémoire troublée, elle devait vérifier. Tout en paniquant, elle vérifia la moindre partie de son corps, mais tout ce liquide qu'elle avait sur elle n'était pas le sien, non elle allait bien. Elle soupira alors rassurer, se posant encore davantage contre le mur qui restait droit lui, elle se contenta alors de sourire à cet homme pour le tranquilliser.

Elle avait besoin d'aide, c'était évident, elle était complètement perdue, elle hésita un instant, mais elle tenta de se rapprocher de l'homme. Encore tremblante et faiblarde, le froid lui mordait jusqu'à ses os. Elle voulait se glisser contre lui afin de capter cette chaleur, sa protection, elle n’en pouvait plus. Elle voulait dormir dans un endroit où elle se sentirait en sécurité, peu lui importait où. Niwen leva alors lentement son visage larmoyant, elle hocha la tête. Pour qui on la prenait, bien sûre qu'elle comprenait parfaitement ce qu'on lui disait, est-ce qu'elle avait l'air de quelqu'un d'étrange ? Certes non.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 16 Jan 2013 04:11 
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Première sortie, étrange rencontre (suite)

Pour Caabon, la situation devient de plus en plus délicate, et le spectre du berger et des deux chiens commence à venir hanter les pourtours de sa conscience. Le Lykor a brandi luth, serré sa gorge, mais le Wotongoh ignore encore si il a été compris : il n’exclut pas que cette créature ait cherché à communiquer avec lui de manière spontanée, et que tout naturellement elle ait commencé par faire démonstration de son état.

(Un Lykor musicien et de toute évidence muet… Je ne sais même pas si c’est un ou une d’ailleurs… Et je ne compte pas le savoir. Maintenant qu’il – ou elle – est en sécurité… du moins plus qu’auparavant, ma tâche est finie… J’ai encore cette course à faire pour Théoperce, et je ne voudrais pas le faire attendre inutilement : la potion est en préparation, et moi je lambine pour… Je n’aurais pas pu le laisser se faire prendre, ça n’aurait pas été… Non, je ne pouvais pas… Mais ce n’est plus de mon ressort… Soit ce Lykor se débrouille dans la rue, soit il risque sa peau, mais je ne vais pas le prendre sous ma responsabilité de quelque manière que ce soit.)

Les pensées de Caabon suivaient leur chemin lorsqu’il remarqua que la fourrure du Lykor émettait un rayonnement doré, semblable à celui d’une lumière matinale perçant au travers la frondaison éparse d’un bois au printemps. L’image s’impose à lui pour aussitôt s’évanouir face à la conscience de l’incongruité de la chose.

(Il y a de la magie là-dessous… Qu’est-ce que ça peut bien être ?... Un cobaye échappé du cabinet d’un magicien après l’avoir suriné ? … Un apprenti ayant eu une discussion un peu musclée avec son maître ? … Mais qu’est-ce qu’un foutu magicien ficherait avec un luth !...)

Le retroussement de babines du Lykor qui dévoile sa dentition doit être une forme de sourire, du moins Caabon l’interprète-t-il ainsi. Mais malgré cela, et malgré une nouvelle tentative pour se lover contre lui, le Wotongoh juge plus prudent de s’extirper de ce bourbier avant de risquer d’y être bien trop enfoncé pour ne plus être libre de son action. Priorité à la course chez le nain Sven, à la mission de Théoperce et à sa santé : il est encore trop faible pour pouvoir se prendre pleinement en chargé, il est pour l’instant hors de question de se lier d’une quelconque manière que ce soit avec quelqu’un qui aurait besoin d’une aide physique ou matérielle.

(Et puis il y a ce sang… Je ne vais pas le dénoncer, mais je ne sais pas d’où il vient ce sang… Si le sang versé doit entraîner une vengeance, je ne suis absolument pas en état d’être entraînée dedans… Il ne manquerait plus que ça, des ennuis supplémentaires…)

Sans brusquerie, mais avec fermeté, Caabon repousse Niwen, dont les mouvances luminescentes continuent d’évoluer sous la cape et les vêtements, pour ressortir parfois là où la fourrure est à nu, vers le recoin obscur.

« Je ne peux pas m’occuper de vous. Je dois faire un travail, on m’attend. Je peux encore moins vous aider si vous ne pouvez pas me dire qui vous êtes, ce qui est arrivé. Trouvez-vous un abri le temps de vous remettre. Et cachez vous bien. Un Lykor qui brille, ça attire l’attention. »

Sur ces mots, il s’engage dans la ruelle dans la direction qui lui semble la meilleure pour retrouver sa route sans revenir sur ses pas, non sans jeter des coups d’œil derrière lui pour surveiller les agissements du Lykor.

A la champigneraie

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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 16 Jan 2013 16:08 
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Elle sentit alors Caabon retissant à son étreinte, quelque chose n'allait pas, ce moment idyllique qu'elle avait déjà vécu dans sa tête se brisait en lambeaux. Il la repoussa gentiment, mais le geste était tout de même là, Niwen ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi la rejetait-il ? Qu’avait-elle pu faire de si mal ? Celui qu'elle avait tué était mauvais après tout ! Elle n'arrivait pas à penser que cet inconnu avait peut-être autre chose à faire à ce moment-là. Elle était totalement égarée, elle ne bougea pas d'un cil, elle se contenta de le regarder avec des yeux tristes larmoyants qui ne semblaient guère l'émouvoir. Il commençait à partir lentement, la louve quant à elle dans ses réflexions essayait de réfléchir, qui était-elle ? Elle ne le savait pas elle-même, une liykor, elle savait bien jouer de la musique, c'était certain. Tous les mondes imaginaires qu'elle avait traversés étaient tout de plus normal, elle ne se pensait pas étrange. Ce qui lui était arrivé par contre était plus identifiable, elle ouvrit la gueule pour essayer de parler, tous les processus naturels étaient en place, mais rien ne sortait de sa gorge. Elle en fut étonnée à nouveau, elle toucha son cou.

((qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi je n'y arrive pas ? Il faut que je parle ! Il est en train de partir ! Qui va m'aider sinon lui ? ))

Niwen releva alors ses yeux sur cet homme qui marchait lentement pas à pas, le bruit de ses bottes était amplifié dans sa tête, c'était de lourds martèlements presque assourdissants. L'adolescente se regarda avec plus de détails, elle était lumineuse ? Qu'est-ce qu'il pouvait dire comme stupidité ! Mais c'était vrai, par moments et endroit qui semblait aléatoire, elle brillait de temps à autre sur une partie de son corps d'une faible couleur jaune. Elle ouvrit de grands yeux, toute paniquée, elle essaya sans grande efficacité de chasser avec sa main cette salissure. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, elle ne faisait pas du tout le lien avec la fiole qu’elle avait bue il n’y a pas si longtemps. Elle ne connaissait rien à la magie, elle ne s'en était pas du tout intéressé. Elle pensait avoir une maladie ou quelque chose du genre. Cela ne pouvait pas mieux tomber, voila encore autre chose qui se rajoutait au tas de problèmes de ces derniers temps.

Elle tendit son bras et sa main vers lui, toute effrayée, Caabon était trop loin, elle n’arrivait pas à faire à pas vers lui, elle n’en avait pas la force morale. Elle tomba alors à genoux de sa vaine tentative, elle savait que c’était trop tard, sa chance avait passé maintenant. Elle chercha rapidement à trouver un moyen pour le retenir, n'importe quoi, il avait été gentil, mais cela restait un inconnu. Elle tremblait, elle recommençait à pleurer, d'une voix à moitié étouffée, elle réussit à sortir deux mots avec de grandes difficultés.

“Aide … moi …”


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 19 Jan 2013 13:59 
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Niwen pleurait à chaudes larmes contre la neige irréelle, elle tremblait, le froid la mordait profondément à nouveau. Elle n'était en plus pas préparée à subir de telle température, ce qui n'arrangeait donc rien à la situation. Elle commençait à se dire qu'elle allait mourir ici seule, dans cette rue peu fréquentée, jusqu'au moment où elle sentit la chaleur d'un manteau de fourrure chaud sur ses épaules. Totalement dans son rêve éveillé, elle se retourna surprise, se demandant d'où cela pouvait provenir, entre crainte et trouble de cette bienveillance.

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Un homme se trouvait derrière elle, brun, plutôt grand, dans la trentaine, habillé de belle façon comparée à la pauvreté affichée de Niwen, il portait à la ceinture une belle épée à une main manufacturée, une posture noble. Il dégageait une aura positive pour la louve qui était désespérée. Il sourit simplement à l'adolescente qui le reconnut immédiatement, c'était lui, un chef de file de leur mouvance rebelle, il était là pour elle, sa voix était chaude comme le désert et doux comme le miel.

" Allons il est temps de partir, il faut y aller sinon la garde risque de te tomber dessus et je ne pourrais rien pour toi. J'ai un ami pas loin d'ici, il t'aidera, il va prendre soin de toi, je n'ai que peu de temps."

Niwen dans son jeune âge était totalement sous le charme de ce beau jeune homme, mais rien ne c'était jamais passé. Il était un noble de la cité, personne ne savait qu'il était un rebelle, et personne ne devait le savoir. Il prenait de grands risques en aidant une homme de main comme la liykor, pourquoi faisait-il cela ? La louve ne se posait pas plus de question, il était là uniquement pour elle et c'était le principal. Elle était bien décidée d'en profiter au maximum.

Dans le monde réel, les passants pouvaient simplement voir la louve mimée des gestes avec ses mains et sa bouche, sans aucune parole qui en sortait, une vieille couverture trouvée dans un coin sur les épaules, cela permettait de cacher le sang au maximum emmitouflé dedans. Certainement à un clochard du coin, qui serait certainement fâché en voyant cela. Mais pour la louve tout était si réel, si bon, si beau, cet homme était devant elle, elle se blottit dans les bras de son prince charmant le plus fort possible. Elle ferma les yeux lâchant un doux soupire proche de l'extase. Elle se sentait protégée dans ses bras puissants, son odeur de sable chaud, elle ne se posait pas plus de question que cela de souiller ses vêtements des siens en mauvaises états. Elle ne pensait plus à rien, elle espérait que ce moment dure une éternité. Dans les bras de l'être aimé, qui ne sera jamais siens trop de choses les séparait, d'un côté un grand seigneur et de l'autre une souillonne qui rendait de grand service à la cause. Elle venait de tuer quelqu'un d'horrible, cela aiderait sûrement beaucoup la cause, mais elle avait quand même assassiné une personne, un être humain, de ses propres mains. L'idée lui donnait envie de vomir, elle ne se sentait pas bien, elle recommença alors à tremper, relevant son visage vers cet homme si apaisant, si souriant.

" Allez ! il faut y aller gente dame, il va falloir être discrète, je vais t'amener à lui et après je devrais te laisser, ne t'inquiète pas, il est de confiance. "

Niwen se contenta alors de hocher la tête sans rien dire, il lui prit la main et l'entraîna dans les rues, cela aurait presque pu être un rendez-vous d'amoureux, s'ils ne devaient pas faire attention à éviter les regards indiscrets et les patrouilles de gardes. Cet homme était trop important pour être pris en sa compagnie, il ne pourrait pas expliquer ce qu'il faisait avec une rebelle reconnue.

La louve connaissait bien la situation, elle resta alors concentrée et professionnelle, la furtivité était sa spécialité, restée discrète, infiltrée des endroits dangereux pour avoir des informations. Elle utilisait sa cape par moments, ils ne pouvaient pas bouger, mais peu importe c'était plus sûr. La progression était lente, le noble se perdait un peu, il ne connaissait pas bien les quartiers pauvres de la ville. Ils entrèrent alors dans une rue parallèle à une voie commerçante plutôt bien fournie, les maisons étaient pour la plupart modestes faites de torchis et de bois, pas de matière noble ici. À un coin d'une maison son protecteur s'arrêta, Niwen dut continuer pour ne pas éveiller de soupçons, elle se posa alors contre le mur en s'enveloppant dans le manteau en fourrure.

"Il faut que j'y aille, je ne peux pas rester davantage, on va me faire chercher partout et tu n'en as pas besoin, continu dans cette direction, il t'attend, tu le trouveras facilement !"

Ils devaient déjà se séparer, le destin était si cruel. Il s'acharnait sur cette pauvre louve qui n'en demandait pas tant. Elle soupira, elle cherchait n'importe quelle raison pour le retenir auprès d'elle, elle se contenta de soupirer. Niwen se retourna alors contre le mur, elle posa son front contre le mur de paille.

"Tu sais que je tiens beaucoup à toi, je voudrais bien te proposer de vivre avec moi mais qu'est-ce que tu ferais d'une fille comme moi .... tu sais je ... Hey, tu m'écoutes ?"

L'adolescente ne put se retenir, elle se pencha pour voir ce qui se passait de l'autre côté, mais il était déjà parti. Il n'avait donc rien entendu, cela la fit souffrir à nouveau comme de multiples aiguilles dans son cœur. Elle avait encore son manteau, c'était déjà ça.


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Dernière édition par Niwen le Sam 26 Jan 2013 15:20, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 20 Jan 2013 11:18 
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Elle devait marcher, quelqu'un viendrait sans doute à sa rencontre, très tendue, elle regardait à droite et à gauche rapidement. ce fut une voix faible et ancienne qui la sortit de son rêve éveillé pour revenir à la réalité.

"Et bien jeune fille, tu es dans un drôle d'état dis-moi."

Niwen se retourna vers la voix masculine rapidement, serrant davantage la couverture contre elle. La louve découvrit alors un vieux sindel aveugle, les cheveux blancs plaqués en arrière. Malgré ses vêtements somment très classique, il présentait bien, avait une bonne stature, droit et fière. Comment pouvait-il être aussi perspicace en étant non voyant ? C'était impossible ! Il avait joint ses deux mains sur son bâton qui l'aidait à rester droit sans bouger, il sourit légèrement bien heureux d'avoir captivé son attention.

"Allons viens, quoi que tu aies fait, tu seras mieux à l'intérieur, tu as besoin de te poser un instant."

Sans vraiment attendre, le vieil elfe gris se dirigeait lentement vers sa maison au volet fermé, un aveugle avait-il vraiment besoin de lumière ? Ma foi non. Niwen hésitait, pourquoi cet homme l'aidait ? Il avait certainement perçu certaines choses, mais pas tout. Elle était couverte de sang, fatigué moralement plus que physiquement. Si cet homme ne la donnait pas à la garde, elle pourrait enfin se reposer. Elle se décida à le suivre, le sindel ne semblait pas en avoir douté une seule seconde. Niwen entra alors dans la maison plongée dans le noir, seuls de très minces filets de lumière perçaient entre les vieux panneaux de bois, qui servaient de volet. Cela ne dérangea pas une seule seconde la louve, sans se rendre compte, ses yeux s'étaient étonnamment adaptés à cette noirceur. Comme une véritable louve, ses iris s'étaient ouverts beaucoup plus qu'avant, afin de mieux capter la faible lumière. Niwen n'avait pas vu la différence dans le choc qu'elle était, elle n'avait pas réfléchi à cela. Le vieux sindel commença à se dire qu'il devait faire plutôt sombre pour la jeune fille, réalisant que ses invités faisaient souvent des commentaires à ce propos, il oubliait tout le temps. Il allait sortir une plaisanterie à ce propos se décidant à se lever, mais sans aucune hésitation l'adolescente s'était assise en face de lui à la table. il en était fort étonné, mais n'en dit rien.

Malgré la pauvreté du quartier, l'intérieur de la maison jurait totalement. Au mur ornait une magnifique épée longueur dans un écrin, elle ne devait plus servir depuis longtemps, mais restait resplendissante. Quelques meubles de qualité dénotaient qu'il y a quelque temps ce vieil elfe devait avoir eu une belle vie militaire. dans un coin de la pièce, se trouvait une sorte de mini-temple à l'effigie d'une déesse quelconque de la lune. L'autel était recouvert d'une couverture en soie rouge un peu délavée, un petit tableau qui représentait une pleine lune servait de fond, d'où pendait un magnifique collier d'argent avec en pendentif un croissant de lune. A vu de nez d'experte, c'était sans doute l'objet le plus précieux que son protecteur devait détenir. il se leva de sa chaise en reniflant un peu dans la direction de la louve, puis se dirigea vers une seconde pièce sans regarder dans sa direction. Il parla alors fortement lorsqu'un bruit d'eau se fit entendre.

"Tu vas aller te laver, pendant ce temps je vais prendre soin de tes vêtements, dans cet état, tu n'iras pas bien loin tu sais. Ho et puis pas la peine de t'inquiéter, je ne risque pas de te matter pendant ton bain."

Il se mit alors à rire de sa propre blague, quant à Niwen elle se contenta de se caresser la joue plutôt perplexe, ne sachant comment trop réagir. elle se contenta de sourire, mais devant un aveugle ? Sans aucune pudeur, la liykor se déshabilla dans la pièce retirant ses vêtements, arme et armures recouvertes de sang. Elle hésita un instant à lui donner, elle se retrouvait alors totalement sans défense, elle ne savait pas pourquoi mais elle pouvait lui faire confiance.

Niwen passa dans la seconde pièce de la maison, elle fut surprise de ce qu'elle découvrit alors, il y avait un poêle qui chauffait un grand bac d'eau avec un ensemble de tuyaux complexe, qui finissait par déverser de l'eau chaude dans une grande baignoire en bois beaucoup plus classique celle-ci. Les sindeldi étaient impressionnants de technologie, si pour une chose si simple, ils étaient capables de tel prodige, que pouvaient ils faire d'autres pour la médecine, les voyages ou la guerre. Tout cela fit froid dans le dos à la louve, elle avait déjà vu ces bateaux volants amerrir dans le grand port de Kendra Kar, elle se doutait qu'ils avaient une avance certaine. Elle ne s'était jamais intéressée à la politique, les manigances et autres manipulations, pour elle, quelque chose qui était blanc, il était blanc.

La liykor se rapprocha du bain qui coulait, il y avait suspendu au-dessus une sorte de chaîne avec une poignée. Elle approcha sa patte de l'eau qui coulait et elle était chaude comme il fallait, cela faisait si longtemps, un bon bain chaud qui servait à laver à la fois le corps comme l'esprit, elle en avait bien besoin. Elle trouvait que l'eau avait quelque chose de fascinant, à ce moment-là si calme et paisible, accueillant même, elle glissa l'extrémité de ses doigts le long de la surface comme pour en dessiner la surface. Elle allait plonger dans un autre rêve si le vieux Sindel ne parla fortement de l'autre pièce.

"Si tu veux arrêter l'eau, tu n'as qu'à juste tirer sur la poignée, mais pas trop fort hein ! Ne va pas tout me casser ! "

Cela fit sursauter la louve, surprise, elle se retourna vers l'homme qui était attablé, avec toutes ses affaires devant lui et une bassine d'eau. Elle voulut le remercier comme il se devait pour toutes ces bonnes grâces, mais rien ne sortit de sa gueule, impossible de parler. Elle soupira de son incapacité, elle ne comprenait pas pourquoi elle n'arrivait pas à parler. Le regard un peu morne, elle passa une jambe puis l'autre dans l'eau chaude, elle tira la poignée afin d'arrêter l'eau, comme promis tout se bloqua. L'adolescente s'accroupit dans l'eau, seul son museau et le haut de son crâne se maintenait à l'air libre. Tant de choses en si peu de temps s'étaient déroulées, la rencontre avec Amalia, elles auraient pu être sœurs, si ce n'était la race qui les différenciait, elles avaient le même amour pour la musique. Elle avait envie de rejouer avec la noble humaine immédiatement, mais elle était partie dans son école de magie, elle l'imaginait perdu au milieu de tonnes de livres qui s'amoncelaient, qui menaçaient même de tomber sur elle. Niwen en rit toute seule dans son bain, jamais elle n'irait dans un endroit afin d'étudier avec des livres et s'enfermer, elle avait beaucoup trop l'esprit de liberté pour cela. Ensuite c'était la visite du temple des plaisirs, la rencontre avec cette femme davantage griffue qu'elle-même, elle avait sauvé la vie de quelqu'un, mais n'avait même pas eu le droit à un remerciement. Niwen se dit qu'elle dut avoir un passé difficile pour être ainsi, telle une bête hargneuse en colère qui avait besoin de mordre pour calmer ses crocs en manque de sang.

Après ce fut le meurtre, l'assassinat de ce gros porc pensait-elle, elle eut soudain froid partout dans son corps malgré la chaleur du bain, elle resserra ses bras autour de ses jambes accroupies contre son torse velu, de légers remous violents comme des soubresauts incontrôlés de son corps éclataient contre le bois du bain. Elle revoyait ce personnage immonde, cette pauvre fillette, son couteau, tout ce sang, tout se bouscula rapidement dans sa tête. Niwen voulait tout oublier, ne plus penser à cela, elle s'immergea complètement dans l'eau comme pour semer ses idées dans l'air, comme un gaz nauséabond. Elle ferma les yeux, quelques bulles remontèrent dans l'eau, elle ne pensait plus à rien, elle se sentait bien au fond de l'eau, elle laissait son corps dériver, elle sourit. La louve se vit alors comme transformée en une sirène dans de magnifiques fonds marins, des poissons l'entouraient, de beaux coquillages, des correaux aux couleurs multiples. Elle tendit ses mains vers un, dans sa rêverie passagère, elle ne se rendit même pas compte qu'elle manquait d'air. Heureusement pour l'adolescente, le vieux sindel, qui avait entendu des bruits étranges, la sortit de l'eau avec une grande force pour son âge.

"Mais enfin ! à quoi tu joues ! Quoiqu'il se soit passé c'est vraiment inutile de vouloir en finir, tu dois te battre pour vivre, sinon tout ce que tu aurais fait par le passé ne voudrait rien dire ?!"

Niwen avait été ramené à la réalité par la force, toute penaude comme si elle avait fait une bêtise, elle sortit de l'eau, cela suffisait pour aujourd'hui. L'elfe gris lui donna de quoi se sécher, elle le rejoignit dans la pièce, se callant contre un mur. Il avait déjà récuré ses vêtements de toutes traces de sang, il était en train de se laver les mains, la bassine était rouge. Ils ne se disaient absolument rien, afin de s'occuper et dissiper la tension, elle se dirigea vers l'autel. elle glissa un doigt contre la petite icône représentant une énorme pleine lune au-dessus d'un lac.

"C'est Sithi, gardienne et guide du peuple Sindel, elle nous a tant appris, elle nous guide dans les voyages, ce n'est pas à proprement parler un dieu. On peut lui demander conseil, la caste des prêtres sont inspirés par elle et donnent de grandes décisions pour l'avenir de notre peuple."

Interrompit alors le vieux sindel dans ses rêveries diurnes, elle hocha la tête en provoquant un petit bruit pour lui signifier qu'elle avait compris. Niwen s'intéressa ensuite au collier en argent représentant un croissant de lune, elle trouvait cela amusant, elle qui avait en plein milieu du front une tache de naissance de cette même forme. Sa naissance avait-elle été guidée par l'astre lunaire ? Son destin était-il tracé à l'avance ? Si c'était vrai alors c'était bien triste. Sans vraiment réfléchir, de ses doigts délicats de voleuse, elle souleva le collier essayant de ne faire aucun bruit de cliquetis, puis elle passa le collier à son cou. Elle lissait le croissant de lune de son doigt en souriant bêtement, comme si cela avait toujours été à elle.

"Tu devrais t'habiller, tu vas prendre froid, et puis tout est déjà prêt ."

La voix était légèrement plus faible que d'habitude de la part du vieil elfe, mais il ne semblait avoir rien remarquer du tout. Rapidement, elle renfila ses vêtements et armure légèrement frais des soins apportés, elle calla ensuite son couteau à sa ceinture derrière elle. elle cacha ensuite sous ses vêtements son nouveau collier. Niwen s'assit sur une chaise à l'opposer de la table de l'homme, qui était en train de finir de préparer à manger, une soupe apparemment. Elle se sentait mal de son forfait, mais que faire maintenant ? Le remettre en place en disant oups je me suis trompée ? Non, ce n'était plus possible, elle était coincée. Il avait fait beaucoup pour elle en peu de temps, c'était ainsi qu'elle le remerciait, en le volant ? Elle s'emmura alors dans un plus profond mutisme. Le vieux sindel servit deux assiettes de soupe sur la table, il se frotta les mains devant cette bonne odeur.

"Aller ! Mangeons ! j'ai faim ! Pas toi ? Quand on est jeune comme toi on doit avoir toujours faim, enfin je ne connais guère les gens de ta race, mais j'imagine que ce ne doit pas être si différent que ça. Tu es juste plus poilu que moi ! hahahahahaha ..... Sans vouloir te vexer bien entendue jeune fille."

Il était devenu rilliard, poussant très loin la blague, peut-être trop loin, c'était pour cela qu'il avait essayé de rattraper le coup. après tout, les jeunes femmes essayaient en général de se faire belle, de porter de beaux atours, et les poils n'étaient certainement pas un objectif en soi. Mais Niwen n'en avait cure, elle était ainsi, tout naturellement elle lui répondit sans se rendre compte.

"Ce n'est rien, les liykor naissent ainsi, comme les loups, nous avons une fourrure, des yeux de prédateurs et des griffes."

Pas peu fière de l'avoir fait enfin parler, il essaya ensuite de réitérer l'exploit, mais sans succès. S'ensuivit alors un monologue de sa part, il était un ancien militaire à la retraite, trop vieux pour le combat, il en avait vu trop et avait préféré resté ici, dans la capitale de la lumière loin des siens. Plus rien ne le retenait, ni famille, ami, il n'était plus qu'un pauvre aveugle qui essayait de vivre tranquillement. Il lui dit alors qu'elle pourrait revenir autant de fois qu'elle le voudrait, il appréciait sa compagnie.

Ce fut le moment de partir, il était temps, ce court moment passé ici fut réparateur, elle accrocha derrière elle sa cape de camouflage avec soin, elle tapota de sa patte l'épaule du vieux sindel qui lui dit que ce n'était rien. Elle commença à sortir de cette maison si accueillante, regardant le ciel qui lui paraissait plus beau.

"Une dernière chose jeune fille, le collier, je te l'offre avec joie puisse t'elle te guider au bon endroit."

ce fut ainsi qu'il referma la porte, ne voulant pas de commentaires ou autres excuses. Il savait depuis le début, il n'avait rien dit, elle se posa contre la porte, souriante, un peu vexée, mais elle avait accepté son cadeau, elle préférait largement cette situation qu'un simple vol. Elle se couvrit la tête de sa capuche, une nouvelle acquisition en poche. Elle marchait tout droit dans la rue sans autre but réel, jusqu'au moment où ses jambes la menèrent vers le temple des plaisirs.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 27 Jan 2013 13:20 
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Tran parcourait les rues d'un bon pas en songeant aux évènements de la matinée. Il avait obtenu le signalement des intrus ayant pénétré dans la tour : six personnes en tout. Toutes encagoulées afin qu'on ne les reconnaisse pas, mais les témoins, dont la plupart des blessés soignés par Odette, avaient aperçu au moins deux mages parmi eux. L'un, un homme dont la voix laissait supposer qu'il était entre deux âges, avait saccagé une bonne partie du rez-de-chaussée au moyen de sorts du vent, l'autre, une femme, avait blessé plusieurs personnes par la magie du feu.

Quand aux quatre autres il n'avait presque rien appris sur eux, sinon qu'un était particulièrement grand. Celui-là et un autre étaient armés lors de l'agression, le plus grand d'un gourdin de belle taille et l'autre d'une fine épée.
Ce dernier élément avait surpris Tran, il aurait été facile ainsi armé de tuer une ou plusieurs personnes dans la tour, aussi se demandait-il si les attaquants n'avaient volontairement fait que des blessés.. possible.

Dans le même temps, apprendre que l'un d'entre eux était un mage de feu tout comme Tran l'avait poussé à réfléchir sur ses propres pouvoirs. Certes, il n'avait qu'une maigre puissance, mais le feu, quelle que soit son importance, restait un outil de destruction. Le feu anéantissait tout ce qu'il touchait et, en combat, c'était une manière particulièrement douloureuse et cruelle de blesser ou tuer. Tran repensa notamment au jeune mage au bras blessés par le feu, il aurait pu en perdre l'usage s'il n'avait pas été rapidement soigné.

Tran aurait-il à infliger pareilles souffrances un jour ? Si une nouvelle agression avait lieu cela risquait effectivement d'arriver. Cette idée ne lui plaisait guère.

Chassant tout cela de son esprit il pris le temps de profiter du trajet, le soleil était haut et, malgré un souffle de vent froid de temps à autre, marcher par ce temps était agréable. Il profitait de la chaleur des rayons du soleil sur ses bras nus. À cela non plus il ne s'était pas attendu : il avait dû abandonner précipitamment son manteau de mage dans la salle d'affrontement et en le récupérant Tran avait eu la mauvaise surprise de le trouver immettable. Non seulement, dans ses mouvements au raz du sol, le golem l'avait-il raclé contre le sol et déchiré, mais en plus Tran lui-même, sans s'en apercevoir, en avait fait bruler les manches jusqu'aux coudes. Son sort de mains brulantes ne risquait effectivement pas de bruler Tran, mais cela n'était pas aussi vrai pour ses vêtements.

Aussi ne portait-il à présent que sa simple chemise de lin aux manches courtes, c'était une chance que le temps soit clément, mais il n'en sera pas autant chaque jour. Il devait rapidement trouver un moyen de se couvrir sans risquer d'incendier ses vêtements.

Progressant dans les rues de la ville qu'il connaissait depuis bien longtemps, Tran pris le chemin le plus court vers le port. Le bâtiment principal de la milice n'était pas loin du port, mais il avait également autre chose à y faire : avant qu'il ne commence à s'entrainer à faire de nouveau usage de la magie, Tran travaillait à identifier un parchemin que la tour avait perçu en paiement de la part d'un marchand dont l'office se trouvait proche du port. Ce marchand était un client régulier de la tour, il y envoyait régulièrement des objets ayant des propriétés magiques afin qu'ils y soient identifiés et que lui-même puisse fixer un prix de vente pour le-dit objet. Le parchemin devait être un paiement à la tour pour les services d'un mage, Tran en l'occurrence, venu directement chez lui pour confirmer les effets de plusieurs objets qu'il comptait vendre. Mais l'homme s'était visiblement fait flouer en recevant ce parchemin : c'était un faux.

Il aurait du s'agir d'un parchemin permettant d'apprendre le sort s'y trouvant inscrit, l'imitation était fort réussie, probablement crée à partir d'un véritable parchemin de sort, il était impossible de le distinguer de l'original sans un examen poussé.

Tran se rendait donc chez le marchand, cela lui faisait de la peine d'annoncer à cette personne qu'elle avait été arnaquée et avait fourni le parchemin en guise de paiement sans savoir qu'il était faux. Ce marchand était honnête, pas une fois il n'avait manqué à son dû envers la tour et l'application qu'il mettait à identifier chaque objet magique qu'il vendait en disait long sur son sens de l'honneur.

Tran irait ensuite à la milice afin d'en apprendre autant qu'il le pourrait sur les mystérieux agresseurs de la tour, voire même, mettre un avis de recherche. Maitre Kieran s'était dit prêt à offrir une récompense à qui les trouvera, cela devrait être suffisant pour mettre de nombreux intéressés à leurs trousses.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 4 Fév 2013 23:36 
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Louve marchait à grands pas dans la ruelle, envoyant des coups de pied aux cailloux qui se trouvaient sur son passage. Elle ruminait de sombres pensées. Son destin semblait aujourd'hui, bel et bien scellé.

Elle, l'intrépide gamine qui courait dans les rues de Kendra-Kâr. Elle, qui pourchassait ses jeunes voisins, se prenant pour une pirate. Elle qui rêvait d'une vie simple, bercée par la brise d'un nouveau matin d'aventure...

Elle se retrouvait, aujourd'hui, avec : un diplôme de comptabilité commerciale, un fiancé qui lui déplaisait par mains aspects et la perspective d'une vie de petite bourgeoise qui lui répugnait au plus au point.

Comment avait-elle pu en arriver là ?

Louve se dirigea vers le port et les docks, lieu où elle ne risquait pas de rencontrer un quelconque membre de la famille.


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Dernière édition par Louve le Sam 16 Fév 2013 14:29, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 8 Fév 2013 17:33 
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L'après-midi touchait à sa fin, le ciel commençait à s'obscurcir tandis que le soleil approchait de l'horizon, donnant au ciel une magnifique couleur orangée.

Tran parcourait les rues sans empressements, rien ne lui commandait d'être pressé et il avait appris à profiter de ces moments de calme. Après sa discussion avec le marchand Sten, le vieux mage s'était rendu aux bâtiments de la milice. Il avait donné à un gradé des lieux, un homme étonnamment jeune pour une telle fonction, la description des six assaillants qui avait pénétré la tour de Thaumaturgie. Le gradé avait rempli plusieurs documents mais malheureusement il n'y avait là pas assez d'éléments permettant de les identifier et, par conséquent, aucun moyen de placer un avis de recherche sur ces gens. Néanmoins, il avait assuré que la tour serait informée si des mages au comportement suspect étaient signalés à l'un des gardes de la milice.

Il y avait donc peu de chance qu'on les retrouve facilement, Tran devait au moins leur rendre ça : en masquant parfaitement leurs visages et en ne prononçant presque aucun mot, les agresseurs avaient réussi à empêcher qu'on ne les retrouve aisément.

Néanmoins, c'était sans compter sur les ressources de la tour, dès demains les mages les plus compétents, qui n'iraient pas s'entrainer à combattre (Tran faisait partie de ceux qui devaient participer à ces entraînements) allaient parcourir la ville de long en large, interrogeraient les tenanciers d'auberges et de tavernes : si les attaquants n'avaient pas eu l'idée de voyager et s'abriter séparément alors il sera facile de retrouver l'endroit où ils ont séjourné ou se sont regroupés.

Le vieux mage fut tiré de ses pensées par la voix enjouée de Dénèm, un peu plus loin dans la rue qui menait à la tour. Il agitait la main et avançais vers Tran.

"Héééééé ! Maitre Tran !

Dénèm marchait vite, visiblement de bonne humeur. Lorsqu'il arriva auprès de Tran il pris la parole, plus excité qu'un gosse.

Alors ? C'est vrai ce que j'ai entendu à propos de ce matin ?

-À propos de l'attaque à la tour ? Et bien je croyais que tu était déjà au courant de tout en partant ce matin.

-Mais je parle pas de ça ! C'est vrai que maitre Kieran vous à officiellement fait mage de la tour ?

Tran ne pu s'empêcher de rire devant l'air joyeux du jeune mage.

-Les nouvelles vont toujours aussi vite à ce que je vois. Oui, c'est vrai, j'ai été reconnu comme mage à part entière ce matin. Comment l'as-tu su?

-J'étais avec maitre Audart quand on le lui a dit, vous auriez dû voir sa tête quand il a appris que son vieil ami était désormais mage tout comme lui : j'ai cru qu'il allait pleurer.

-Ha ha ha ha ! Ça ne m'étonne pas de lui. Il ne cache jamais sa joie.

-Ouaip ! Allez suivez-moi !

-Heu.. pardon ? Où vas-tu Dénèm ?

-Ha ! Vous croyiez vraiment que j'allais laisser passer l'occasion. Vous êtes maintenant mage de la tour, ça s'arrose pardi ! Ce soir on va à la taverne du paladin, j'ai déjà fait venir maitre Audart, il est peut-être déjà en train de nous attendre. Dépêchez-vous !

Sans même vérifier si Tran le suivait, Dénèm pris le chemin de la taverne. Tran n'était pas surpris que Dénèm ait bondi sur l'occasion pour les inviter, il profitait régulièrement de soirée bien arrosées avec les autres apprentis et était considéré parmi eux comme la personne à qui s'adresser quand on avait besoin d'une bonne adresse.

Néanmoins, il était rare que les professeurs se joignent à eux, la plupart passaient pour de vieux ronchons, mais le lien fraternel qui liait Audart et son apprenti les entraînaient souvent tous les deux dans ce genre de soirée et Tran avait souvent été de la partie.
Dénèm savait que Tran appréciait tout particulièrement la bière de la taverne du paladin, surement la raison pour laquelle il avait choisi cette taverne ce soir-là.

Avec un sourire au visage et heureux de compter Dénèm et Audart parmi ses amis il emboîta le pas au jeune mage et ils prirent la direction de la taverne.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 8 Fév 2013 23:59 
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Louve pressa le pas en entrant dans la ville, réalisant qu'elle allait probablement essuyer un sermon de ses parents. Elle rejoignit rapidement la place du vieux marché et emprunta une ruelle adjacente.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 10 Fév 2013 12:21 
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Louve se sentait des plus mal à l'aise dans cette robe rose qui ne lui correspondait en rien. Ses pieds, serrés dans les escarpins, lui faisaient mal. Et le manque d'habitude la faisait trébucher tous les trois pas. De plus, elle se sentait à moitié nue avec ce décolleté qui marquait la courbe de ses seins de manière éhontée. Comme si sa vie en dépendait, elle serrait autour d'elle le châle que lui avait accordé sa mère.

Ses parents marchaient devant elle, sa mère se retournant à l'occasion pour voir si elle suivait. Le sourire affiché sur leurs lèvres, en disait long sur la fierté qu'ils ressentaient. Les passants s'écartaient pour les regarder passer. Ce n'était pas un jour de fête et il était rare de voir des gens aussi richement attifés marcher dans les quartiers populaires.
Quelques voisins s'exclamèrent à la vue d'Alouwv ainsi parée.

"Regarde !", disait sa mère, toute heureuse. "Ils te trouvent tous très belle... Tu vas faire un grand effet à la famille Arkasin !"

"Tu vois que tu peux être jolie, quand tu veux...", disait son père en souriant.

Louve ne disait rien, luttant pour éviter que les larmes ne lui montent à nouveau aux yeux. Enfin, ils arrivèrent à la villa de la famille Arkasin.


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