J'avance rapidement vers la jeune femme, ma lance devant moi, prête à transpercer la chaire. Ma charge n'est pas rectiligne et malgré toute ma haine extériorisée, l'humaine n'a aucun mal à éviter l'assaut en faisant simplement un pas de côté. Malheureusement, ma course finit ridiculement en plein dans la fontaine et mon élan est subitement stoppé par la base de la structure tandis que le haut de mon corps plonge dans l'eau. Je reste quelques secondes ainsi, comme assommée. L'eau froide me rafraîchit la tête et l'esprit et je me retire doucement de l'eau, en glissant vers le sol. Je me tourne ensuite pour m'asseoir sur les pavés et m’adosser à la fontaine. J'allonge mes jambes au sol, je garde la tête penchée, l'eau coulant de mes cheveux et ruisselant sur mon corps et par terre. Je garde les yeux fermés en essayant d'analyser la situation. Je me rends à l'évidence rapidement, encore des hallucinations. J'ai honte, me faire remarquer ainsi, et finir comme ça.
Je soupire longuement et redresse légèrement la tête. Mes cheveux mouillés se collent sur mon visage engourdit par le froid de l'eau. J'observe les alentours, les gens sont partit, seuls quelques badauds sont restés, mais s'occupent de leurs affaires. Tout comme le gosse, la jeune femme s'est aussi enfuit et je me retrouve seule, affamée, trempée, ridicule dans cette ville inconnue.

(C'est ça la future déesse? Pff...)

Je baisse la tête pour regarder mes jambes qui me font mal. En effet, le fait d'avoir heurté la fontaine en pierre a ouvert mes genoux et le sang coule un peu. Je passe mes doigts dessus (Ouch), ça pique.
Je reste alors assise, la tête contre la pierre, les yeux fermés, quand une larme roule le long de ma joue. J’essuie la goutte avec ma main et je m'aperçois que je tremble toujours. Je prends alors une de mes petites pochettes dans mon sac, l'ouvre sur mes cuisses et prends une des graines de Kamilot. Je referme la bourse et la remets dans mon bagage. J'ouvre le fruit avec mes pouces et sans hésitation, blasée, je porte les graines et le jus que contient le fruit dans ma bouche et commence à mâcher le tout, inexpressive. Une autre larme coule, le piquant de la plante me dérange à peine. Une autre larme, je renifle, puis finalement je me mets à pleurer.

(Pourquoi tout ça ? Pourquoi ce mal ? Qu'est-ce que j'ai fait ?)

Avalant les dernières graines, je frappe le sol avec ma main, gémissant, affliger par mon état. Finalement, après plusieurs minutes, j’attrape ma lance et décide de m'en servir de béquille pour me lever. Mes genoux me font mal, j'ai atrocement faim, je suis perdue, je pleure, mais je décide tout de même d'avancer, timidement, au hasard. Me voilà debout, je prends un grande respiration, j'essuie mes larmes avec le dos de ma main et espère des jours meilleurs. D'un autre côté, ma dépendance, mon humiliation, mes hallucinations et mes blessures alimentent intérieurement ma haine envers le monde.

(Pourquoi devrais-je être la seule à souffrir ?)

Je m'étais jurer de m'occuper des obstacles qui se dresseraient devant moi mais pour l'instant je n'ai réussi qu'à me ridiculiser, je dois être plus ferme, libérer cette frustration en moi. Je dois abandonner mes sentiments mortels pour m'élever, ne plus prendre position, être neutre mais servir mes intérêts.
J'avance, pas à pas, ne cherchant plus le gamin ou la jeune femme. Pour le moment, je dois trouver une auberge.

Au loin, là-bas, Nala distinguait enfin des silhouettes & des ruelles tandis que les éclats de rires qui lui retentirent à l’oreille lui firent chaud au cœur. Elle avait marché depuis longtemps, pour se sauver de l’endroit où elle n’était désormais plus la bienvenue. Elle avait marché pendant des jours, et avait tout laissé derrière, y compris ce qu’il lui avait fait.Tant pis, elle recommencerait à zéro, comme à l’habitude! Il ne lui servait plus à rien d’haïr et de se répéter sa tristesse. Tout au long du trajet, la sagesse lui avait permise d’oublier le vide et de se sentir à nouveau goûteuse et extravertie. Le vent si doux frôla gentiment son visage qui pivota face au soleil et ce dernier pardonna à l’air péniblement humide. Toutes sortes de voix se faisaient entendre autour d’elle. Le cri des corneilles, les enfants, les marchands voulant à tout prix vendre ce dont ils s’étaient très probablement acharnés pour obtenir. Nala jeta un coup d’œil autour d’elle. Elle avait trouvé, enfin, un endroit qui lui plaisait et où les gens semblaient bien. Mais les yus cachés dans sa jupe en écailles se verraient disparaitre rapidement, ici.

Une taverne. Elle devait trouver une taverne. Pas seulement pour un repas ou une bière, mais peut-être l’engageraient-ils avec son expérience… C’était nécessaire. Si les danseuses qu’on engageait étaient souvent des filles de joie, on ne l’engageait pas pour les même raisons. Certes, il suffisait de danser à la taverne lorsqu’on se trouvait devant des dizaines d’yeux affamés, mais les quêtes étaient l’excuse principale de ses engagements dans les tavernes. Malgré ses longs cheveux de couleurs argent, on pouvait facilement tromper l’elfe à l’apparence humaine. Seulement la nuit, pouvait-on percevoir la douce teinte argentée que sa peau laissait découvrir à la lune, et ses oreilles pointues restaient bien cachées. C’est pourquoi les hommes et les femmes la fusillaient de leurs plus grands sourires dans, à ce qu’elle avait pu entendre d’une conversation entre deux hommes vêtus de rouge, les ruelles de Kendra Kâr.

Devant la taverne des sept sabres, la jeune elfe se retrouvais à hésiter. Elle plongea son regard vers la grande porte et se perdue d’un air indécis.

« Si le choix s’offrait à toi Nala… »

Puis elle prit son courage à deux mains et ouvrit la porte .

Dirigé pour Kementari

À ta droite une porte grinça, s'entrouva quelque peu, tu ne pus voir la personne qui te parla, par contre sa voix, bien que très vieille parvint facilement à tes oreilles.

" Pauvre petite, entre donc chez moi, je vais te donner des vêtements secs et t'offrir une bonne soupe chaude ainsi qu'un pain encore tout chaud "

La voix était aimable, et l'odeur de la soupe parvint à tes narines.


Un peu plus loin dans la ruelle tu entendis une gamine qui parlait à un officier de la milice.

"C'est elle monsieur, cette femme toute mouillée, elle a attaqué une jeune femme innocente et son petit garçon ! "

Je me fonds à nouveau dans la foule, parcourant lentement les rues et ruelles de la ville, essayant de profiter au maximum des endroits calmes. Le sang séché sur mes genoux craquelle à chacun de mes pas ce qui tire ma peau pour libérer une légère douleur. Je me sens sale et souillée et je ne regarde même pas les gens que je croise, je m'en fiche royalement. Je suis dans mon monde, dans ma tête, dans mes questions.
Je m'arrête un instant pour regarder autour de moi si je ne trouve pas une auberge, car un bon fumet titille maintenant mes narines. Pas de restaurant en vue, pas d'enseignes. Je lève la tête et respire profondément pour apprécier l'odeur de nourriture qui me remet en joie. C'est alors que la porte du bâtiment à côté de moi s’entrouvre doucement dans un long grincement. J'essaye de voir ce qui va en sortir, mais il fait trop sombre à l'intérieur et la porte n'est pas assez ouverte. Par contre l'odeur de nourriture devient plus présente, voilà l'origine du fumet.

« Pauvre petite, entre donc chez moi, je vais te donner des vêtements secs et t'offrir une bonne soupe chaude ainsi qu'un pain encore tout chaud », dit une vieille voix venant de derrière la porte.

Surprise, je recule légèrement le torse pour me redresser.

« C'est à moi que vous parlez ? », demande-je. Pas de réponse. « Non parce que je n'ai pas besoin d'une quelconque pitié avec votre "pauvre petite" », continue-je.

Je me penche un peu sur le côté pour tenter d'apercevoir la personne qui me parle. J'hésite un moment, le fait de ne pas voir la personne m'inquiète un peu mais d'un autre côté, l'odeur de la nourriture ravie mon estomac affamé. C'est alors qu'une voix d'enfant m'interpelle. Je tourne subitement la tête pour voir une gamine à côté d'un milicien, un peu plus loin dans la ruelle.

« C'est elle monsieur, cette femme toute mouillée, elle a attaqué une jeune femme innocente et son petit garçon ! »

Je reste muette, fronçant les sourcils d'incompréhension, puis je réalise finalement que je risque quelques ennuis.

(Décidément, tout le monde me veut)

Préférant l'appel de la soupe plutôt que la crasse des geôles, je m’apprête à pénétrer dans le bâtiment et accepter l'invitation de la mystérieuse voix.

Dirigé pour Kementari

La pièce est sombre et peu meublée, une seule bougie posé sur la table.Heureusement, le bois qui flambe dans le foyer éclaire davantage la pièce. Et au-dessus de ce bois qui brûle, un gros chaudron rempli d'une bonne soupe aux légumes qui sent bon. Et sur la table, une miche de pain et un bol plein de cette soupe qui sent si bons.

Sur une chaise, une tunique noire, sobre, propre, mais surtout sec. Mais aucune trace de la propriétaire de la voix.

Je pousse la porte de la maison et pénètre doucement à l'intérieur. J'examine les lieux pour tenter d'apercevoir la personne qui m'a invité. La lumière est faible mais mes yeux d'elfe me donnent la vision nécessaire, seulement, il n'y a personne ici. J'avance progressivement vers la table qui se trouve au milieu de la pièce, observant toujours l'endroit.
J'arrive à hauteur de la table sur laquelle se trouve une bougie dont la lueur est faiblarde. Il y a aussi un bout de pain, une tunique toute noire et un bol rempli de soupe. C'est donc cette soupe qui ravie mes papilles. Pourtant, je ne m’assois pas, je fais le tour du meuble et approche d'un gros chaudron qui chauffe au-dessus d'un feu. Le reste de la pitance s'y trouve.
Je lève la tête de nouveau pour regarder autour de moi, puis je finis par revenir près de la table. Je prends la tunique et la pends devant moi, bras tendus.

« Quelle horreur. », dis-je avant de reposer le vêtement comme un vulgaire chiffon.

J'hésite un petit moment en me demandant si le bol m'est destiné mais finalement mon estomac décide qu'il ne faudrait pas que la soupe refroidisse. Je jette un dernier coup d’œil au cas où l'hôte de la maison serait réapparu mais il n'y a toujours personne d'autre que moi. Je pousse ensuite la chaise et je pose mes fesses dessus, devant le bol. Je prends la cuillère en bois et la plonge dans la soupe. L'odeur est engageante mais cela reste suspect. J’approche mon nez pour sentir le contenu de la cuillère puis je penche le couvert pour laisser couler le liquide dans le bol.

Je laisse la cuillère dans le bol de soupe, puis j'attrape le bout de pain pour le rompre et en manger un morceau. Oh ! Quel bonheur de manger enfin quelque chose. Je prends une grande respiration de soulagement en mâchant cette nourriture tant attendue. Je reprends ensuite la cuillère et entame la soupe encore chaude. L'odeur est à la hauteur du goût, fantastique. Je suis complètement ravie de déguster ou plutôt de me goinfrer de cette nourriture. J'ai tellement faim que j'avale sans ménagement tout le contenu du bol et tout le quignon de pain. Puis, je me redresse légèrement.

« Il y a quelqu'un ? », demande-je enfin.

Dirigé pour Kementari

La soupe n'a pas que l'odeur de bonne, elle est chaude, succulente et nourrissante, puisque tu peux y retrouver de gros morceaux de viandes et de légumes. Tes craintes étaient inutiles, ce repas ne cachait aucun piège.

Lorsque tu t'informes de la présence du propriétaire des lieux, une fois te répond immédiatement provenant d'une pièce du fond:

"Oui, oui, j'arrive " Tu pus alors reconnaitre la même voix qui t'avait invité dans sa demeure.

Et puis, une porte grinça et une vieille femme courbée apparue dans cette pièce accueillante et peu éclairée. Celle-ci te sourit et t'invite d'un geste à te resservir de nouveau.

Elle s'assit à la table sur un tabouret en face du tien, te regarde un instant te servir avant de te parler:
"J'aurais besoin de ton aide pour récupérer un de mes biens qui m'a été volé. En échange je suis prête à te payer. Considère la nourriture comme un cadeau. " Elle se tut ensuite attendant ta réaction avant de poursuivre.

Achat au marché


James n'eut aucune réaction à l'accident avec le maquillage et le marchand. Elenwë fut rassuré de ne pas devoir en rajouter, c'était une situation plutôt humiliante. Mais peut-être que son guide et protecteur était du genre à avoir une réaction froide quelque temps plus tard, elle devait se méfier. La couleur de sa peau ne pouvait être effacée aussi rapidement de son mental. C'était ancré au plus profond de sa conscience, de son éducation, ce qui est noir était mauvais, comme les elfes noirs, les voleurs qui s'habillaient de noir, etc ... Par conséquent, les gentils devaient être en blanc ? Elle porterait du blanc alors, comme la tunique qu'avait achetée James. Puis son instructeur lui avait répondu au sujet de tuer quelqu'un, elle regarda le ciel bleu, les nuages parsemés par-ci par-là, puis le soleil dominant qui l'aveuglait légèrement. Elle ferma les yeux lentement, de petites lumières dansaient suite à l'éblouissement. Elle lui répondit alors après avoir réfléchi à la question, à la suite d'un long moment de silence, seul le bruit des bottes sur les pavés de la ville résonnait. Elle parla d'une voix plutôt sèche, trouvant que douter à ce point sur elle était idiot.

"Je suis une enfant ! c'est évident que j'aime la vie, du moins au moins la mienne. Cela serait très grave si quelqu'un de mon âge en avait déjà assez. Quelle triste vie il doit alors avoir. Cela doit être des personnes détruites, vous en avez déjà rencontré ?"

Elenwë lui laissa quelque temps pour y répondre avant d'enchaîner sur la suite. Cette fois-ci, la petite rouquine laissa couler son venin dans sa voix. Elle était dure, peut-être même trop qu'il était nécessaire.

"En tout cas ce qui est certain, c'est que je déteste mes parents ! Ils m'ont abandonné presque à ma naissance ! Ils agissent avec moi d'une manière totalement différente qu'avec mon frère et mes sœurs ! Ils ne m'aiment pas non plus et tant mieux ! Jamais ils ne viennent s'enquérir de moi, si je suis pas bien, si je suis malade, ce que je pense ! Rien du tout ! qu'ils aillent aux enfers ! "

Elenwë croisa les bras fortement comme une petite fille boudeuse. Elle faisait crisser ses rangés de dents l'une sur l'autre. Tout ceci était bien trop théâtral pour être vrai. Elle mentait assurément sur beaucoup de sujets dans ce qu'elle venait de dire. S'il y avait eu tous ces incidents dans la capitale de la ville des elfes blancs, ce n'était pas innocent. Ce n'était pas indubitablement les agissements d'une petite fille qui avait la haine de ses parents, mais exactement le contraire. Tout ce qu'elle voulait, c'était le même traitement que son frère et ses sœurs. Elle voulait de la tendresse, des caresses et de la douce attention de sa mère. Des moments complices avec elle, pouvoir tout lui dire, des discussions entre filles en sommes. Quant à son père, il était presque plus important que sa mère. La petite fille voulait briller à ses yeux, qu'il soit fier et reconnaissant de sa valeur. La petite fille elfe blanche imaginait déjà à une soirée mondaine avec tout le gratin de la cité, son père clamant haut et fort le dernier exploit de sa petite dernière sous les applaudissements hypocrites de la foule. Elle ne comprenait pas du tout cette distance que montraient ses parents envers elle seulement. Pourquoi n'était elle pas aimée ? Peut-être n'était elle pas voulu à la base ? C'était sans doute cela, mais elle était bien là et elle le ferait remarquer.

(Que peuvent bien attendre mes parents pour cesser de m'ignorer ? Que peuvent-ils bien vouloir de moi ? J'ai appris bon nombre de sujets par forcement intéressant. Je présente bien, je suis polie et distinguée. Je ne les comprends pas ... pourquoi tant de cruauté ?)

"Vous savez ... Je n'ai jamais été aussi longtemps avec quelqu'un, je veux dire par là que mes professeurs en de nombreuses disciplines ne restaient qu'une heure. Ma famille, je les vois en coup de vent ou par hasard dans les couloirs. "

Elenwë était marqué psychologiquement par ses dernières pensées. cela se sentait à son ton de voix légèrement hésitant, alors qu'il était si droit et posé d'habitude. Elle avait appris à ne jamais montrer de faiblesse, ne jamais pleurer, ne jamais se plaindre. Elle devait être parfaite sinon la société d'où elle venait la détruirait par pur plaisir. Elle représentait une noble famille, il était facile à une petite fille non entraînée de la piéger et ainsi jeter le discrédit sur toute sa famille. Les gens de la haute société étaient cruels, mesquins et détruisaient tout par pur plaisir et intérêt. James lui-même l'avait dit, il était la aussi par intérêt, dans sa quête de rédemption. Elenwë voulait déterminer si quelque part il était seulement obligé par la directrice à lui apprendre des choses, ou s'il allait rester et faire son travail avec plaisir. Quelque part, la petite fille voulait ou espérait que ce simple elfe noir qu'elle connaissait à peine, aimait beaucoup être son professeur. Elle sourit légèrement basculant d'une jambe sur l'autre hésitant à l'approche qu'elle devait montrer dans cette affaire délicate de sentiment.

"Vous aimez être instructeur ? À moins que ce ne soit la première fois avec moi ?"

Elle rougit légèrement à sa question qui était somme tout à fait banale en apparence. La petite rouquine se sentait totalement stupide de réagir comme cela, que lui arrivait-il ? Son cœur s'emballait rapidement dans l'attente de sa réponse, son corps crispé, elle avait très chaud angoissant à toute vitesse. Ses yeux brillaient et tremblaient sans qu'elle s'en aperçoive. Elle attendit sa réponse avec impatience, puis essaya de se reprendre. C'était une situation ridicule, où elle ne comprenait rien du tout. Elenwë reprit alors une voix plus classique, ferme et décidée, après un court instant de réadaptation. Elle décida alors de partir sur un sujet plus frivole pour commencer.

"Croyiez-vous au destin monsieur James ? Pensez-vous que trois femmes comme des déesses tissent nos futurs et coupent nos fils de vie depuis la nuit des temps ? Entremêlent des rencontres de toutes natures au gré de leurs envies ? "

Quelque part, la petite fille tâtait à nouveau le terrain pour connaître mieux James. Il n'avait pas dû parler autant de lui depuis très longtemps. Peut-être était-ce la première fois qu'il se confiait à quelqu'un d'autre qu'à la directrice ? Si c'était le cas, et malgré le naturel qu'il montrait quand il répondait, Elenwë en serait bien heureuse d'être particulière pour lui. Elle soupira d'extase presque à cette idée. Elle croisa ses bras dans son dos, un brin rêveuse. Après quelques minutes de silence de sa part, elle posa une autre question.

"Et alors dites-moi, où allons-nous ?

En tout cas si vous aimez l'endroit où nous allons, j'espère qu'il ne craint pas le feu, je ne voudrais pas l'abîmer. "

Le parc ynorien

Je n'ai pas à attendre longtemps avant d'entendre une voix venant de derrière la porte du fond.

« Oui, oui, j'arrive. »

Surprise, d'une réponse aussi rapide, je me rends compte que c'est la même vieille voix que celle de tout à l'heure. Finalement, il y a bien quelqu'un dans la maison. La porte s'ouvre alors dans un agaçant grincement et apparaît alors une dame âgée, le dos voûté. Elle s'approche doucement de la table pour venir s'asseoir en face de moi avec un large sourire. J'ai rapidement terminé ma soupe de viande et de légume mais j'ai encore faim, je regarde alors en direction du chaudron. La vielle femme me fait signe de me resservir et sans hésitation, je me lève pour reprendre cette délicieuse pitance. Je remplis presque à raz bord le bol humant allègrement l'odeur qui s'en dégage.

« J'aurais besoin de ton aide pour récupérer un de mes biens qui m'a été volé. En échange je suis prête à te payer. Considère la nourriture comme un cadeau. », finit-elle par me dire.

Je me retourne alors vers elle, un bout de pain dans la bouche, le bol à la main. Je fronce légèrement les sourcils d'étonnement puis je retourne m'asseoir à la table. Je ne lui réponds pas, préférant d'abord me goinfrer en la regardant de temps en temps. J'ai tellement faim que je mange plutôt salement en faisant des bruits de sucions avec ma bouche.

(De la nourriture ça me va. De l'argent, ça peut toujours servir, on peut tout acheter)

Puis, après avoir terminé de nouveau mon bol, je lève la tête.

« Hm... Continuez. », dis-je en rompant un bout de pain.

Dirigé pour Kementari

La vieille dame ridée aux cheveux gris te jaugea quelques instants, ses vieux yeux gris dans les tiens comme si elle tentait de percer ton âme, puis elle enchaîna:

" J'ai été témoin de la scène près de la fontaine. Le petit jeunot du nom de Théo, c'est mon petit fils, il faut vraiment qu'il entre à la maison. La jeune femme blonde qui le forçait à prendre un bain, n'est pas aussi honnête qu'elle ne parait, je la soupçonne de faire du trafic d'enfants. Mais je suis trop vieille et trop faible pour faire le trajet avec lui. Il semblait se sentir en confiance avec toi, c'est une bonne chose. "

Elle se leva péniblement, ramassa ton bol, le remplit à ras bord, puis revint à la table pour le déposer en face de toi pour reprendre sa place.

"Donc voici la tâche que je te propose. Va chercher le petit, ramène-le ici pour que je lui transmettes un petit message pour sa mère. Puis tu l'accompagnes chez lui et en profites pour me ramener un objet que sa mère m'a chapardée. Fais ça rapidement, et tu seras grassement payé."

Elle se tut attendant ta réponse, ses petits yeux malins te scrutant.

Le vieille continue de me regarder en souriant, tandis que je mâche le bout de pain.

« J'ai été témoin de la scène près de la fontaine. Le petit jeunot du nom de Théo, c'est mon petit fils, il faut vraiment qu'il entre à la maison. La jeune femme blonde qui le forçait à prendre un bain, n'est pas aussi honnête qu'elle ne parait, je la soupçonne de faire du trafic d'enfants. Mais je suis trop vieille et trop faible pour faire le trajet avec lui. Il semblait se sentir en confiance avec toi, c'est une bonne chose. », continue-t-elle.

(Son petit-fils ? Curieuse coïncidence)

Je l'écoute sans dire un mot, mais je doute sur le fait que le gamin est confiance en moi, surtout après ce qu'il s'est passé. Quant à la jeune femme, sorcière, trafiquante ou autre chose, j'ai toute méfiance envers elle.
La vieille femme se lève difficilement, prend mon bol et se dirige vers le chaudron afin de le remplir pour moi. Je lâche un léger sourire, ravie de pouvoir manger à ma faim. Elle revient vers moi et me redonne le bol rempli avant de retourner à sa place.

« Donc voici la tâche que je te propose. Va chercher le petit, ramène-le ici pour que je lui transmette un petit message pour sa mère. Puis tu l'accompagnes chez lui et en profites pour me ramener un objet que sa mère m'a chapardée. Fais ça rapidement, et tu seras grassement payé. », poursuit-elle.

Je lui lance un regard suffisant, levant un sourcil. Je n'apprécie pas vraiment la manière dont elle me parle, comme si je devais respecter son autorité. Je soupire longuement et fais la moue, puis je plonge une nouvelle fois la cuillère dans la soupe. Je réfléchis un moment tout en mangeant.

« Pour qui vous prenez-vous ? Je ne suis pas votre servante. », finis-je par lâcher.

Je marque une pause.

( D'un autre côté, je n'ai rien à perdre et puis l'expérience d'une aventure sera toujours bonne à prendre si je veux devenir celle que je souhaite )

« Où puis-je trouver le gamin ? Il s'est enfui et je ne connaît pas la ville. »

Dirigé pour Kementari

La vieille dame silencieuse décocha un petit sourire en coin lorsque tu lui parlas de servante.
Patiemment, elle avait attendue que tu réfléchisses. Lorsqu'enfin tu questionna à propos de l'endroit où pourrait se trouver le gamin, sans te quitter des yeux, elle te répondit:

"La ville, lui il la connait "

Puis rapidement, elle mit son doigt décharné sur ta main et une ligne noire naissa sur son doigt et se mit à parcourir son poignet. D'un mouvement sec, elle retira son doigt, puis te répondit, un peu songeuse:

Hum... Sans que tu t'en doutes, tu as des affinités avec mon petit fils, tu n'auras pas à le chercher, circule dans les rues et j'ai bien l'impression que c'est lui qui te retrouveras. Mais fais gaffe à cette jolie blonde, ainsi que le chauve à la hache."

Satisfaite de son petit discours, elle appuya son vieux dos contre la chaise et attendit ta réplique.

Je continue de me remplir la panse quand la vieille femme me répond, un petit sourire en coin.

« La ville, lui il la connaît. »

(Je me doute bien s'il y habite.)

C'est alors qu'elle tend sa main vers la mienne et pose son index squelettique sur ma peau. Avant même de me retirer subitement, une ligne noire apparaît sur son doigt pour remonter vers son poignet. Le même genre de trace noire qui était apparue sur l'enfant, un peu plus tôt dans la journée.

« Hum... Sans que tu t'en doutes, tu as des affinités avec mon petit fils, tu n'auras pas à le chercher, circule dans les rues et j'ai bien l'impression que c'est lui qui te retrouvera. Mais fais gaffe à cette jolie blonde, ainsi que le chauve à la hache. », dit-elle avant même que je puisse rouspéter sur le fait qu'elle est osée me toucher.

Je l'écoute attentivement mais toujours de manière hautaine. Le bol est maintenant vide et mon estomac bien remplit. Je veux bien faire sa quête mais si ça ne m'apporte rien, je ne vois pas l'intérêt, surtout si c'est dangereux. Je reste silencieuse un petit moment en observant ma main pour voir si je n'ai pas ces inquiétantes traces noires.

« Mais qui êtes-vous ? Vous êtes un genre de sorcière ? Et puis c'est quoi ce fameux objet ? Pourquoi ne faites-vous pas appel à la milice ? »

Ce n'est pas que ça me fascine beaucoup mais au cas où je pourrais savoir quelque chose intéressant, ça peut être bon à prendre, par contre ça ne m'enchante pas des masses de revoir le gamin, mais si la récompense en vaut la peine.
Je suis maintenant bien repue et je souffle en m'adossant contre ma chaise après avoir assailli la mamie de questions.

Dirigé pour Kementari

Sans hésitation, elle répond à ton interrogatoire, gardant toujours cette attitude calme et sage réputée des personnes âgées.

" Je ne suis qu'une vieille grand-mère, rien de plus. Les jeunes gens ont malheureusement peur de nous, à cause de notre peau ridée, nos dents cariées et notre dos courbée. "

Disant cela, une fois de plus elle plonge son regard dans le tien comme si elle tentait de percer ton âme. Puis elle poursuivit:

"Pour l'objet, il s'agit d'une toute petite boîte, une bonbonnière, elle m'a été donnée par ma mère qui l'a reçu de la sienne et ainsi de suite. Je veux donc la remettre à ma fille, pas à la mère de Théo qui n'est que la femme de mon fils ainé. Je vous expliquerai en détail à quoi elle ressemble, lorsque vous viendrez ici avec Théo avant de le reconduire chez lui. "

Elle arrêta un petit moment, comme en recueillement suite au souvenir évoqué de son fils, puis elle poursuivit:

"Mon petit Théo est un petit garçon particulier, il ne fait confiance qu'à peu de gens, il se méfie beaucoup des miliciens, des soldats, et puis il a une peur bleue des hommes. Comme je ne suis pas en état de le reconduire chez lui et qu'il semble vous avoir adopté, je crois que vous ferez l'affaire. "