L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 21 Mai 2013 23:03 
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Localisation: Kendra Kâr
Les rues animées de Kendra Kâr s'ouvraient devant Luaine comme un oeuf en chocolat regorgeant de pralines. Quelques années auparavant, elle parcourait les pavés en toute impunité, aussi invisible et dérangeante qu'une crotte de chien étalée sous une semelle de cuir. L'air chargé de relents de sueur et de divers gaz à l'origine incertaine bataillait dur contre le parfum des cerisiers en fleurs ; quelques pétales, ça et là, répandaient un sentier agréable pour qui pouvait le voir. Le rose pâle se disputait au gris ordinaire sans que personne, à part Luaine, ne s'en émerveille.

Presque par habitude, l'ancienne Petite Main martelait le sol au rythme du brouhaha régulier de la ville. De son œil parfaitement valide elle captait le moindre mouvement, à l'affût, comme jadis, d'une manne potentielle ou d'un danger imminent. Au loin, la foule avait des airs d'océan ; de temps en temps des vaguelettes cassaient l'harmonie du courant, telle la tempête sur des crêtes d'écume bariolées.

Une secousse pourtant agita la saine promenade des passants : venue d'en dessous, une lame de fond s’évertuait à fendre sans faiblir la masse des bonnes gens. S'écartant du chemin, Luaine rejoignit le tronc sécuritaire d'un honorable cerisier, où sa main caressa l'écorce rugueuse de l'arbre. Elle tendit le nez en direction du trouble, lequel ne tarda pas à dévoiler son origine. Un gamin grand comme la moitié d'un homme se dirigeait en trombe dans sa direction, suivi de loin par une armoire à glace. Si la masse de celle-ci était assez conséquente pour laisser une certaine marge de manœuvre au petit, une simple erreur de jugement le ferait aussitôt rattraper, et bonjour les dégâts.

L'apprentie s'était déjà retrouvée dans pareille situation, et plus d'une fois. Basée sur un instinct de survie dont on ne se défaisait pas facilement, elle calcula la trajectoire probable du bolide en fonction de l'itinéraire des promeneurs. Par chance, celle-ci amenait le garçon tout juste à portée de Luaine, et elle n'eut qu'à tendre le bras gauche au moment opportun pour attraper son col et le faire pivoter, grâce à une force bien connue, jusqu'à l'amener derrière elle. Tenu fermement, mais essoufflé, l'enfant se débattit un moment puis se recroquevilla dans le dos de sa protectrice à l'approche de l'ombre menaçante. Celle-ci, constituée d'un bon mètre quatre-vingt-dix et d'approximativement cent dix kilos, n'avait pas l'air commode que l'on prête au meuble où le commun des mortels range ses petites culottes.

Il sembla même que l'arbre recula à l'arrivée du mastodonte, du moins, les feuilles bruissèrent de peur sous son souffle. Les naseaux dilatés et l'œil furieux, l'animal s'arrêta assez près de la jeune femme pour lui cacher le soleil ; prêt à fulminer, voire à molester sans sourciller le premier venu, il ouvrit grand la bouche, les cris juste au fond de la gorge. Aucun son pourtant n'en sortit : les yeux louchant sur quelque chose, il était trop surpris pour moufter.

Grand sourire innocent, dents bien alignées et bien blanches, Luaine regardait sans animosité aucune l'homme venu chercher querelle. La main tendue vers lui en signe de présentation, elle entama la conversation, soucieuse des convenances.

Luaine, de l'Ordre de Gaïa. Monsieur ? "

Mu par une tradition séculaire portée dans le sang, le bras du géant s'avança, non pour frapper, mais pour saluer celle qui l'avait coupé dans son élan.

Saar Razin. "

La langue pâteuse, il ne put avancer que son nom avec hésitation, assez chamboulé pour froncer les sourcils en s'entendant échanger poliment. La vue des cicatrices de la demoiselle le rebutait, tandis que son aplomb, et l'épée attachée à son flanc, lui commandaient de se tenir tranquille – du moins pour l'instant. Encouragée dans son entreprise, Luaine poursuivit, toute aussi aimable et désarmante.

Ah, Monsieur Razin, bien entendu, de la boulangerie Razin ! Je vois justement que mon coursier – elle ramena col du gamin un peu plus sur le devant – revient tout juste de chez vous, avec ma commande. "

Alors qu'elle lui imprimait une légère secousse, le garçon leva une main chargée d'un gros pain.

Euh... Ah ? "

L'hésitation fit rapidement place à la colère. Un éclair de fureur passa dans les yeux du boulanger lorsqu'il reconnu l'enfant, et le sang lui monta aux joues, prêt à exploser une nouvelle fois. L'index dressé et menaçant, il reprit ses esprits, et s'avança d'un pas, prêt à en découdre, femme ou pas femme devant lui.

C'est un vaurien de voleur, il n'a pas payé son pain ! "

Loin de se démonter, l'apprentie ne recula pas. D'ailleurs, l'avait-elle fait lorsqu'elle avait été réellement en danger ? Son œil droit en portait encore les stigmates.

Un voleur ? Vous vous méprenez : voyez, je lui ai confié ma bourse sans inquiétude. "

Pris sur le fait, le gredin rendit l'aumônière à Luaine, subtilisée un peu plus tôt pendant qu'elle lui sauvait la mise. Elle agita le petit sac de cuir, faisant sonner des pièces métalliques à l'intérieur.

Voilà, à vrai dire je pense avoir oublié de lui confier suffisamment d'argent, et je venais à votre rencontre pour réparer l'erreur. "

D'une poche intérieure bien cachée à l'agilité de petites mains, elle retira quelques piécettes qui changèrent de main. Le boulanger, dédommagé ainsi de deux voire trois gros pains, se détendit.

Je crois que ceci sera suffisant pour me faire pardonner. Saviez-vous que le boulanger habituel de l'Ordre prend sa retraite bientôt ? Je suis certaine que les responsables compétents auront à cœur de se fournir chez vous, quand je leur aurais raconté le zèle avec lequel vous avez expédié ma commande. "

Ne sachant pas trop s'il avait affaire à du lard ou du cochon, Saar Razin la remercia d'un air affecté, avant de reprendre la direction de son four, non sans jeter un œil noir au gamin toujours prisonnier de l'emprise de la dame. Laquelle attendit un éloignement prudent pour s'agenouiller, et avoir un tête-à-tête avec son butin. La chevelure noire ébouriffée, les vêtements sales et déchirés à certains endroits, il ne faisait aucun doute qu'elle se tenait face à un authentique gamin des rues.

Alors, petit, il faut être prudent. "

L'enfant resta muet, lui aussi indécis sur son sort. Elle lui sourit, et plutôt que d'avoir recours à des mots, exécuta furtivement le signe de reconnaissance des Petites Mains. Index et majeurs joints d'un côté, annulaire et auriculaire de l'autre, pouce écarté : difficile à reproduire pour les néophytes, le mot de passe était resté le même pendant des dizaines d'années. La bouche du gamin s'arrondit en un O de surprise, et il se relâcha assez pour que Luaine puisse enfin récupérer sa main gauche sans risquer de le voir s'échapper.

Les Petites Mains n'ont pas changé, à ce que je vois. Quel est ton nom ? "

Soudain devenu loquace, il s'engagea dans un babil enthousiaste.

Wouaaah M'dame, vous en êtes vous aussi ? C'pas possible, les grands comme vous y partent ailleurs mais vous vous êtes là, qu'est-ce qui va dire le chef, il va pas en croire ses yeux et ses oreilles, ça pour sûr ! "

Se rappelant qu'il devait répondre à une question, il cracha le morceau sans trop de difficulté.

J'm'appelle Carotte, M'dame. "

Bien que l'absence de cheveux roux donnait une dimension assez étrange à son prénom, la dame en question pencha la tête d'un air attendri, munie d'un sourire en coin.

Voilà qui est mignon. Appelle-moi Luaine : il y a encore peu, nous aurions été compagnons d'aventures. "

Elle se redressa, sa mission ne pouvant souffrir plus de retard.

Sois prudent, Carotte. Ne retourne pas chez Razin pendant quelques semaines : il a eu le temps de te repérer, crois-moi. Allez, file. "

La Petite Main détala promptement, non sans se retourner une fois pour agiter énergiquement la main vers sa nouvelle conquête. Celle-ci le regarda s'éloigner sans encombres, puis se décida à poursuivre sa route : le temps pressait et son Supérieur ne serait sans doute pas très heureux de savoir qu'elle avait fait attendre un généreux donateur à cause d'un chenapan.

C'est donc d'un pas rapide qu'elle avança en direction des beaux quartiers, n'ayant plus le loisir de flâner devant le ciel chargé de pétales roses. Ses pensées tournées vers Gaïa, elle espérait que sa Déesse tutélaire lui pardonnerait cet écart à la loi, sa propre conception de la justice lui ayant commandé d'aider l'affamé, comme elle l'avait été jadis.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 28 Mai 2013 22:00 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente et gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. [:attention:] )))


La mage, au gré des fulgurations et des éclairs, observait avec intérêt les bâtisses qu'elle découvrait pour la première fois. Non seulement celle de Kendra-Kâr, mais simplement les bâtiments en général. Elle regardait avec attention les colombages qui défilaient sous ses yeux au rythme des pas nanesques. À cette heure et par ce temps, les volets étaient tous fermés et les habitants bien calfeutrés dans leurs couches. La jeune candide ne manquait aucun détail, des pavés jusqu'aux toits.

La nuit était bien avancée, et le Thorkin comme l'Aldryde étaient fatigués. Il ne ressentait pourtant pas encore la lassitude. L'un était porté par l’agacement et la promesse d'un lit à la taverne du Paladin (car c'est bien là qu'ils allaient) et l'autre par la curiosité et l’émerveillement.

Seule la pluie qui tombait avec force et abondance était vraiment désagréable. Malgré cela, Étincelle s'estimait chanceuse de se trouver, derrière ces hauts remparts, à l’abri du vent. Son voyage à pied avait été des plus pénible à cause des bourrasques incessantes qui l'obligeaient à se baisser souvent pour ne pas être emporté par le souffle de cette tempête divine.

Le nain n'y tenant plus, il quitta la rue qui longeait le temple de Valyus pour s'engouffrer dans une ruelle qui partait au nord et où les étages supérieurs des maisons s'élargissaient, fournissant ainsi un passage protégé du torrent céleste qui s'évertuait à se déverser sur la pauvre ville qui n'avait rien demandé.

Par bonheur, les rues de Kendra-Kâr avaient toutes été tracées bien droites et il était facile d'y circuler, sauf quand elles étaient encombrées des nombreux habitants qui y couraient jour et nuit pour des raisons aussi diverses que variées. Néanmoins, par une nuit telle que celle-ci, les avenues comme les impasses étaient totalement désertes.

Totalement... Pas exactement à vrai dire.

Le guerrier se déplaçait en longeant les murs. Les panneaux de bois barrant les fenêtres se ressemblaient tous, solides et renforcés de métal. Les façades étaient de pierre, les allèges bénéficiaient de bas-reliefs. La richesse se manifestait un peu plus à chaque pas.

Alors qu'ils se dirigeaient vers la fin de cette petite rue, L'Aldryde découvrit d'abord avec joie puis avec dépit, derrière les larges grilles qui se dressaient à sa droite, une longue rangée d'arbres noirs et crochus qui émergeaient de buissons aux épines acérées. Face à ces sentinelles moribondes, un haut mur d'une immaculée blancheur. Même par cette nuit de tourmente, le contraste était saisissant.

Les deux serpillières ruisselantes allaient atteindre la rue qui menait à la taverne, le calvaire pluvieux appartiendrait bientôt à ces histoires que l'on se remémore lorsque l'on est bien confortablement installé devant l’âtre.

Soudain, un éclair plus proche que les autres s’abattit et illumina les environs. Étincelle qui regardait toujours les troncs noueux et tortués put apercevoir un effrayant bâtiment derrière ceux-ci. Les affreuses gargouilles qui l'ornaient lui donnaient un aspect cauchemardesque.

Le Thorkin n'avait que faire du lieu de culte de Phaitos. Il l'avait croisé de nombreuses fois depuis son arrivée en ville deux semaines plus tôt.
Il en était tout autrement du grand homme qui venait d’apparaître au coin de la rue et qui leur barrait la route.

Il se trouvait à peine à trois mètres d'eux. Il dépassait le nain de deux bonnes têtes. Il portait un manteau noir et un large chapeau de pluie de la même couleur.
La jeune femme l'avait découvert alors qu'elle détournait le regard du monstrueux bâtiment. Cette inquiétante silhouette s'était transformée pour son esprit déjà apeuré en la personnification des sombres statues du temple horrifique. Nul cri ne sortit de sa gorge tellement la surprise l'avait contractée. Aussi quand l'homme s'adressa à son compagnon, une vague de soulagement l'envahit. Elle n'était pas en présence d'une créature infernale, mais bien d'un simple mortel.
Le Thorkin, lui, ne partagea pas ce sentiment.

"- Alors nabot, on se promène. Je croyais que ton espèce rouillait au contact de l'eau. Tu devrais faire gaffe.
- Barre-toi la donzelle, ou je te refais ta gueule de fiote ! cracha l'intéressé en empoignant sa hache de bataille à double tranchant.
- Mais c'est qu'il est hargneux l'avorton. On va voir si tu feras autant le malin quand on aura écrasé la demi-portion qui t'accompagne."

Avant qu'il ait pu réagir, une main, arrivée furtivement dans son dos, se saisit de l'Aldryde. Dans le même mouvement, son propriétaire, un elfe encore plus haut que son comparse, fit un grand bond en arrière le mettant, temporairement, hors de portée de la francisque vengeresse. Cette fois, la surprise l'avait emporté sur la peur et Étincelle poussa un cri strident.

Prise dans l'étau que constituait la main du malandrin, la captive vociférait.

"- Ah ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi, ou sinon je..."

Elle ne put pas finir sa phrase. Le mécréant avait resserré sa poigne de fer lui comprimant les poumons et l'empêchant presque de respirer. Il ricana.

"- Ou sinon quoi moustique ? Tu vas me faire une vilaine piqûre ?"

Les deux tire-laine s'esclaffèrent. Le Thorkin qui s'était retourné en direction du géant aux oreilles pointues n'avait pas pipé mots, mais fulminait intérieurement. Sa mâchoire était si serrée que même un pied-de-biche n'aurait pu l'ouvrir. Les jointures de ses doigts blanchissaient à cause de la force qu'il exerçait sur le manche de son arme.

L'elfe, qui avait gardé jusqu'à présent sa main droite sous son manteau, découvrit une dague effilée. Son comparse fit de même.

"- Bon, finit de jouer maintenant. Donne-nous ton..."

Soudain, le malfrat ressentit une vive douleur au pouce gauche. Étincelle lui enfonçait ses dents au plus profond de la chair, et ce, du plus fort qu'elle pouvait. Les Aldrydes ne sont pas très puissantes, mais possèdent des canines très coupantes, héritage de leurs lointains ancêtres qui chassaient des insectes de deux fois leurs tailles et cassaient leurs exosquelettes à la force de la mâchoire.

De colère, le bandit projeta la mordante effrontée contre le mur de pierres blanches. Le nain saisit alors sa chance. Il prit trois pas d'élan. Levant sa hache, il sauta sur son ennemi en beuglant.

"- Je te pourfendrai vaurien !"

L'elfe, par un prompt réflexe, parvint à éviter de justesse la lame furieuse qui fendit le pavé sur lequel elle s'était abattue. Le deuxième briguant qui s'était lancé sur les traces du guerrier en furie tenta de le poignarder lâchement dans le dos. Ne manquant pas de ressource le Thorkin pivota juste à temps pour que la dague atteigne son bras gauche au lieu de son cœur. D'un coup de l’extrémité du manche de sa hache qui était pointue et acérée, il le blessa même profondément à la cuisse.

Étincelle avait accusé le choc. L’arrière de sa tête avait heurté le mur, mais elle n'avait pas perdu connaissance, bien qu'elle n'en eût pas été loin. Elle avait assisté, impuissante, à la formidable attaque de son compagnon et la pleutrerie des truands.

Bien qu'elle n'ait jamais vraiment raisonné en ces termes, elle était pourvue d'un sens de l'honneur assez développé et détestait les bassesses telles que celles subies par le Thorkin.
Ainsi, dans son cœur, la peur n'était plus, une haine prodigieuse l'avait remplacé.

L'aldryde s'envola. Sans même s'en rendre compte, elle se saisit de ses deux orbes. Ses oreilles se déroulèrent, ses cheveux blanchirent et ses ailes bleuirent. Sa rage et son pouvoir se concentraient.

En bas, le nain semblait mal en point. L'humain avait reculé, mais l'elfe l'avait blessé à la jambe droite en se dérobant encore au coup de sa francisque. Les deux coupe-jarrets marquèrent une très courte pause, le temps d'un regard pour s'entendre sur une attaque simultané qui aurait raison du forcené.
Alors qu'ils allaient se jeter sur lui, deux éclairs les atteignirent en même temps. Ils n'étaient pas assez intenses pour les terrasser, mais les laissèrent un instant interdits. Le courroux d'Étincelle venait de s'abattre sur eux.

Le Thorkin n'attendit pas qu'une si belle occasion se représente. Faisant fi de la douleur, il saisit sa hache de ses deux puissantes mains et trancha les jambes de l'elfe au niveau des genoux. L'estropié poussa un hurlement et s'écroula dans une gerbe de liquide rouge.

Le nain, le regard haineux, n'avait pas étanché sa soif de sang, bien que celui-ci maculât sa barbe et son visage. Il se retourna lentement face à l'humain, un sourire carnassier aux lèvres. On pouvait lire la terreur dans les yeux de ce dernier.

Il n'eut même pas le temps d’ordonner à ses muscles de bouger que deux nouveaux éclairs s’abattaient ; l'un le faisant s'écrouler au sol, à bout de force, et l'autre achevant son complice.

Étincelle avait donné tout ce qu'elle avait, elle descendit lentement à terre, puis s’évanouit.

Le Thorkin s'approcha de l'homme, qui était encore conscient malgré son impossibilité de se mouvoir, sa détresse était palpable.

"- Pitié ! Pitié, seigneur Thorkin !
-Tu ne bénéficieras de nulle pitié, vaurien. Pas de témoin, pas de survivant, pas de représailles, récita-t-il. C'est un de ta race qui m'a appris ça.
- Je vous en supplie !
- Quand tu verras les lopettes qui te servent d’ancêtre tu leur donneras le bonjour de "Chopin FendCrânes" et de la moucheronne qui roupille là bas. Adieu.
- Non !"

Sous le coup de hache, les deux moitiés de sa boîte crânienne s'étaient ouvertes comme un fruit trop mûr laissant s'écouler le ruisselet de liquide pourpre et visqueux qui se mêlait à la pluie.
Celle-ci, bien drue, lavait le guerrier des souillures écarlates dont il était couvert.

Il ramassa l'Aldryde inconsciente ainsi que ses deux billes qu'il remit dans la musette de sa propriétaire puis la gratifia d'un :

"- Bien joué moucheronne."

Sur ces mots, le nain alla déposer sa nouvelle amie sous un abri en prenant soin de la couvrir de sa pelisse. Il traîna ensuite les cadavres et leurs morceaux jusqu'à une ouverture dans les grilles qui entouraient le temple. Il les cacha dans les buissons denses. Enfin, il profita de la pluie abondante pour effacer toute trace de sang sur lui.

Une fois sa besogne achevée il retourna chercher l'Aldryde qu'il prit dans ses bras et se dirigea vers la réconfortante chaleur de la taverne.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 12:45 
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Le bras droit en parasol, les yeux baissés, je me protégeais de la lumière solaire aveuglante par rapport à l'ombre de la grotte où je me trouvais il y a un instant. D'ailleurs je ne tardais pas à m'éloigner du mur qui m'avait recraché de peur qu'il me happe à nouveau et également pour m'éloigner des personnes qui en sortaient. Ce n'est qu'au bout de la ruelle, quelques mètres plus loin, et une fois ma vue habituée à la clarté environnante, que je pris le temps d'observer les environs.

Pas grand-chose à vrai dire, le bout de la rue débouchait sur une autre rue étroite qui devait déboucher elle aussi sur une autre rue et ainsi de suite. Un dédale de ruelle sale coincée entre des bâtiments aux murs hauts et blancs. Un bruit de cloche me fit tourné la tête et j'aperçus alors, au sud, dépassant des parois blanches un clocher.

Cela me faisait un point de repère pour ne pas me perdre dans ce labyrinthe, j'ignorais encore où je me trouvais même si j'avais ma petite idée. Je me tournais vers ceux qui sortaient de l'enfer dans lequel nous nous trouvions il y a quelques minutes, leurs adressant un bref adieu de la main.

Je jetais un dernier regard à Nessandro, cette petite fée bleue qui fut mon acolyte sans cette aventure et en me rappelant le fou rire qui l'avait pris quand la petite poilue m'avait plaqué au sol dans l'auberge je me disais qu'il allait me manquer. Je lui adressais un sourire et décidais d'attendre au coin de la rue un instant, peut être qu'il aurait envie de me balancer une dernière pique avant de s'envoler vers je ne sais où. Moi aussi j'aimerais bien avoir des ailes.



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Dernière édition par Arkalan le Jeu 25 Juil 2013 12:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 2 Juil 2013 13:33 
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Au gré des vents

-1-



J'observe les murs, ignorant les mouvements des géants que j'ai côtoyé jusque-là. Je me moque totalement de leur présence, ayant un pressentiment dérangeant. Mes narines m'apportent des odeurs réveillant de mauvais souvenirs, et mes yeux sombres glissent le long des parois peu familières et pourtant trop. Je finis par me rendre compte que le shaakt s'est éloigné, faisant un signe de main aux présents. Un mince sourire en coin prend place sur mes lèvres. Hekell est vraiment un colosse étrange. Comment peut-il se montrer ne serait-ce que courtois avec des créatures qui n'ont fait que nous coller des ennuis dans les plumes ?

Lorsque je le vois s'arrêter au coin de la rue, et avant même que mon esprit ne s'interpose, je me vois raser un mur dans sa direction. Arrivé à son niveau, je me maintiens à la hauteur de son épaule qui m'a servi de perchoir. Je ne sais pas ce qui m'a pris de lui emboiter le pas, aussi je reste un instant silencieux. Je cherche son visage à cicatrice, gravant ses traits comme je le peux dans ma mémoire. Il me fait toujours cet effet bizarre qui m'empêche de lui cracher ma haine à la figure.

Après avoir rangé ma sarbacane dans ma manche et rajusté mon casque neuf, je décide de m'élever droit dans l'air. Je veux savoir si mon pressentiment est exact. Il ne me faut que quelques instants de vol pour que mon coeur se remette à pulser avec froideur. Là, je reconnais le parc où je m'étais réfugié. Là-bas, la rangée de domaines est encore bien visible, ravivant des images que je cherche à effacer de ma mémoire. D'ailleurs, j'aperçois s'approcher une bande de ces maudits humains dans cette direction. Vu leur profil bas, ils ont l'air encore moins commodes que les bipèdes rosés lambdas.

( Par mes plumes... Tout à refaire... )

Serrant les dents, je me laisse redescendre lentement, une jambe repliée et l'autre tendue, élevant les bras au-dessus de moi. Lorsque je suis de nouveau auprès du shaakt, je lui lance un sourire amer.

"J'ignore si c'est une bonne nouvelle pour toi... Mais, sois le bienvenu à Kendra Kâr..."

Un bruit dans une ruelle proche me fait immédiatement tourner la tête dans cette direction. Cette mésaventure m'a momentanément fait oublier mes instincts, mais me retrouver ici les ravive en une fraction de seconde. Je suis en danger, de retour dans un ramassis de tombeaux pour vivants que je me suis efforcé de quitter. Mon ressenti est partagé. D'un côté, ma haine glaciale envers ces individus répugnants remonte en flèche. De l'autre, cela signifie que Lyïl n'est pas très loin.

Regardant à gauche et à droite, à l'affut du moindre félin prédateur ou autre morveux à peau décolorée, je m'adresse vivement au shaakt.

"Je te déconseille de prendre racine ici, une brochette d'individus mal fagotés se dirige par là."

En temps normal, je n'aurais même pas adressé la parole à un géant, en mauvaise posture probable ou pas. Sauf que Hekell est, malheureusement pour moi, à part. Vivement que je reprenne de la distance avec lui, que je l'oublie, et que je parvienne à ne plus penser qu'à moi. C'est donc avec une esquisse de sourire que je lui lance une petite pique, tendant le bras vers l'autre coin de la ruelle.

"Pas le temps de tirer à pile ou face cette fois-ci."

Je me déplace d'à peine un mètre avant de me placer de profil. J'essaie de me montrer froid, mais j'ai du mal à m'y résoudre totalement.

"Profites-en bien. Tu es le premier et le dernier colosse à qui je rends service. Mais ne vas pas te mettre dans le crâne que tu es particulier, le gonflement de tes chevilles t'empêcherait d'avancer."



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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Lun 8 Juil 2013 18:45, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 6 Juil 2013 15:46 
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Très vite, le petit me répond.

« Ma grand-mère ? Mais je ne sais pas si elle fait des marques noires et pourtant, je vais souvent la visiter avec ma mère, on pourra aller la voir si vous voulez, elle habite pas loin de chez moi. »


« La voir si je veux ? Mais c'est là que nous nous dirigeons, c'est elle qui m'a dit de te ramener »
, répond-je surprise.

Perplexe, je fais la moue tout en détournant les yeux du mioche qui m'ennuie de plus en plus, en me laissant désormais guider. Bien que certaines ruelles se ressemblent, je suis pratiquement sure de ne pas être passée par là en venant.

« C'est un raccourci ? »

Je n'attends pas vraiment de réponse, il connaît sûrement mieux la ville que moi. De plus, nous empruntons des rues beaucoup moins fréquentées ce qui n'est pas pour me déplaire.
Nous marchons encore un petit moment, voire un long moment en fait. Il me semblait que la maison de sa grand-mère était plus proche. D'ailleurs j'ai même plutôt l'impression qu'on s'en éloigne.

« Hé attends là, t'es sur qu'on va chez ta ... »


Je n'ai pas le temps de terminer ma question que le gamin se met à rire et à se dandiner bizarrement.

« Hé oh, vous me chatouillez. », finit-il par lâcher entre deux sursauts.

J'arrête alors d'avancer et observe Théo qui semble déranger par quelque chose sous ses vêtements.

« Oh non, j'en étais sure, tu es plein de puces ! »
, dit-je en faisant un pas en arrière tout en secouant sa main dans la mienne.

Quelle horreur, c'est un cauchemar, en plus d'être terriblement insolent, ce gamin est un véritable nid à parasites. Je tire sur sa main pour qu'il me lâche, je préfère le conduire chez sa grand-mère en le menant du bout de ma lance et loin derrière cet affreux petit être.

« Lâche-moi... »

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Azra a écrit:
Kementari a écrit:
Enfant


Bah quoi, c'est bon.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 8 Juil 2013 08:27 
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Localisation: En quête 29 (Kendra Kâr)
Après avoir franchis les portes sans encombre, les deux acolytes se frayèrent un passage dans les rues de Kendra Kâr, au beau milieu des passants qui étaient nombreux en cette heure de grande influence. Keynthara n'avait aucune notion de l'heure qu'il pouvait être, mais le soir devait arriver à grand pas car tout le monde semblait préoccupé par l'idée de retourner le plus vite possible chez soi après une dure journée de labeur.
L'Aniathy retournait déjà la question de la larme de Thimoros qu'ils n'avaient en leur possession dans sa petite tête, car elle se demandait comment ils allaient justifier son absence, une fois dans la tente qui leur avait donné la mission de la leur ramener.

"Tu as une idée de la façon dont on va pouvoir présenter la chose pour rendre nos comptes, alors qu'on a les mains vides ?", demanda la poupée magique. Cette fois-ci, ce n'était pas une question de rhétorique et elle attendait le fruit de la réflexion de Kraemer en se mordant les lèvres, inquiète.

"Tu ne comptes pas faire ton petit numéro en invoquant la déesse Gaïa elle même pour lui demander de te porter une fois de plus secours ?", lança-t-il d'un air sarcastique, avant de poser une main douce et pleine de tendresse sur la chevelure de Keynthara pour la réconforter. Il montrait ainsi à tous ceux qui le défigurait, qu'il était un bon compagnon de route qui ne faisait de mal à personne et qui était même capable de faire preuve de douceur.

"Va, peut-être ressentent-ils l'existence de cet objet ô combien puissant. Ils verront bien qu'il n'y a plus rien à ressentir, tu ne crois pas ?"

Il n'était pas forcément satisfait de sa réponse, mais pour l'heure, il n'était pas en mesure de trouver une solution au problème de la Petite, qui, malheureusement, avait raison.

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Keynthara, prêtresse Aniathy, niveau 17


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 8 Juil 2013 16:14 
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Je m'inclinais exagérément, le sourire aux lèvres.

"C'est trop d'honneur monsieur !"

Je m'engageais ensuite dans la ruelle indiquée par Nessandro d'un pas rapide. Pouvant prendre de l'altitude, il était le meilleur guide possible dans ce labyrinthe.

Kendra kar, la destination que j'avais prévue avant d'être absorbé entre les pages d'un bouquin, une cité d'humais où les Shaakts y étaient rares, on ne manquerait donc pas de me remarquer si je ne restais pas discret.

Mes intentions ne changeaient pas, je devais fuir les Shaakts qui voulaient ma peau.

"Qu'est-ce que tu as prévu ?"

Je jetais un regard à Nessandro sans cesser d'avancer, arrivant rapidement au bout de la ruelle qui, comme je le pensais, débouchait sur une autre ruelle. Je m'engageais vers la gauche après un rapide coup d'oeil dans les autres directions.

Je ne me sentais pas d'attaque à prendre la route ou la mer après l'aventure du livre, j'avais faim, soif et j'étais fatigué. La nuit ne manquerait pas de tomber et au poids de la bourse que j'avais à la ceinture je savais que j'avais de quoi me payer un bon repas et une nuit dans n'importe quelle auberge.

Encore une fois, je me tournais vers mon acolyte volant.

"Je sais que ça va m'attirer une pique de ta part mais j'ai besoin d'un endroit pour me reposer, si tu connais la ville tu dois savoir où je peux trouver de quoi manger et un endroit où dormir, non ?"

Le groupe qu'avait aperçu Nessou devait être hors de portée maintenant, mais je gardais un pas rapide, ceux qui étaient sortis du mur pouvaient toujours nous rattraper.


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Dernière édition par Arkalan le Jeu 25 Juil 2013 12:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 8 Juil 2013 18:44 
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Le shaakt m'emboîte le pas après un geste exagéré. Je ne m'en offusque pas. Après tout, j'aurais fait une révérence aussi hypocrite si c'était lui qui avait énoncé mes mots. Tandis que nous avançons, regardant pour ma part à chaque instant dans la direction des ombres ou formes susceptibles de représenter une menace pour mes ailes, Hekell me demande ce que j'envisage de faire à présent. Sa question me fait réfléchir rapidement tandis que je frôle une paroi proche. Ma priorité est de sortir de cette maudite cité que je me suis efforcé de fuir quelques jours auparavant. Toutefois, maintenant que j'ai des fonds, je peux me préparer avec davantage de minutie. Il y a donc de fortes chances que je doive retourner voir le vendeur elfe.

Je n'ai toutefois pas le temps d'énoncer la plus petite parole que le colosse à peau sombre se fait de nouveau entendre. Je hausse légèrement un sourcil, quelque peu amusé par la formulation qu'il emploie. Il avoue lui-même que sa demande est une perche qu'il me tend, et qu'il s'attend à recevoir une pique en retour. Bien, au moins un colosse capable d'apprendre que je ne suis pas un animal timide. Rajustant un peu mon torque neuf, je sens un mince sourire m'échapper. Il veut que je lui indique un lieu de repos ? Qu'à cela ne tienne. Il n'avait qu'à préciser ses pensées. Amusé, c'est pourtant d'une voix presque neutre que je lui réponds.

"Oh, bien sûr. Je connais un endroit parfait. On y trouve le calme, des fruits et on y est protégé du vent. Mais à moins que cette sale histoire t'ait ramené à un instinct de primate, je doute que tu te satisfasses d'un abri comme un arbre, hum ? "

Je lui adresse un bref regard moqueur puis reprends mon sérieux. Je m'élève un peu, repère rapidement quelques points faisant écho dans ma mémoire. Une pointe amère se fiche dans mon torse quand je réalise que sans l'étude de ce maudit plan de la ville, quand j'étais encore détenu chez cette infâme humaine, j'aurais du mal à m'y retrouver. Au moins, il y a peu de passants dans les environs, ce qui m'autorise à pousser un souffle un peu moins tendu. Redescendant à hauteur des épaules du shaakt, je reprends après m'être assuré qu'aucun danger potentiel ne se trouve dans les environs.

"Pique envoyée, à ton service. Plus sérieusement, on se trouve à quelques minutes d'une rue plus large et passant devant une auberge. Impossible à rater, c'est le seul édifice à plusieurs étages du coin. D'ailleurs, il fait presque face à la seule boutique tenue par un elfe de ce fichu ramassis de tombeaux pour vivants."

Après quelques battements d'ailes, je réfléchis à ce que je peux dire à ce géant. Il n'a pas à connaître mes intentions. Maintenant que nous sommes hors de cette sale histoire et qu'il sait où il est, qu'est-ce qui me prouve qu'il ne va pas tenter de me refourguer à un autre collectionneur ? Je lui lance un rapide regard. Je n'y comprends rien, mais malgré ma méfiance naturelle, j'ai presque envie de lui laisser le bénéfice du doute.

Je fais toutefois preuve de prudence en restant au-dessus du niveau de ses épaules. S'il tente de m'attraper, je le verrai venir. C'est donc avec un peu plus d'assurance que je décide de lui répondre.

"Mes plans, hum ? Me décrasser, me vider la tête de toutes ces voix de femelles, et m'acheter de quoi partir d'ici au plus vite. Rien que l'idée d'enrichir un humain m'horripile, mais nécessité fait loi."

Une expression amère pare mes traits, masqués en partie par mon casque.

"À croire que cette garce de cité ne veut pas me laisser partir."

Je me calme un peu voire ressent une once d'inquiétude. Avant que je ne le contrôle, ce sentiment entache mes mots suivants, que je prononce déjà moins fort.

"Maudite corneille. Pourvu que le choc n'ait pas blessé Lyïl."

Mon poing droit se serre par réflexe. Je ne suis pas idiot. Inquiet ou pas, sans équipement et dans un état de lassitude pareil, impossible de mener des recherches efficaces. Si la compagnie du shaakt n'était pas aussi tolérable, mon amertume reviendrait au galop. Toutefois, il suffit que mes spirales auditives perçoivent le bruit lointain d'un rire humain pour que ma peau se hérisse. Chassez le naturel...



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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Jeu 18 Juil 2013 11:58, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 12 Juil 2013 16:45 
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Le petit garçon te regarde surpris

"Toi, tu as vu ma grand-mère, c'est presqu'impossible, puisqu'elle habite à deux pas de chez moi et donc loin d'ici "

Il semble un peu dans ses pensées, puis rajoute:

"Ma maman dit qu'elle est excentrique à cause de la couleur de ses cheveux. Moi, je les trouve jolis, ils sont d'un beau bleu ! Et puis elle est comique, avec son petit chapeau à fleur. "


Il n'y avait plus de doute, la dame que tu avais rencontré ne correspondait pas un instant à l'image que te décrivais le petit garçon.

Malgré ta demande, le petit garçon ne te lâche pas. Puis sous sa tunique, tu vois apparaitre deux petits rats noirs, issus sans aucuns doute des marques noirs tracés, sur la peau du petit.

"Ce sont eux nos guides, il faut les suivre !" dit-il gaiement en tirant sur ta main pour que vous poursuiviez vos rats.

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 13 Juil 2013 14:56 
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Dormir dans un arbre ? Je m'attendais à ce genre de réponse qui m'arracha simplement un ricanement. Un autre branchement de ruelle, je levais les yeux vers le petit être volant qui était maintenant au-dessus des toits, probablement pour se repérer. Il perdit ensuite de l'altitude, se remettant au niveau de mes épaules en me répondant plus sérieusement. Une grande auberge et une boutique. Qu'est ce qu'on peut demander de mieux ? Après un moment d'hésitation, il m'indiqua même ce qu'il comptait faire. Des plans qui différaient peu des miens et je ne manquais pas de le lui dire.

"Tu peux nous y conduire à cette auberge ?"

Je sentais que le dédale de ruelle serait long et surtout chiant à traverser sans une aide aérienne pour me guider. Puis Nessou semblait connaître la ville donc pourquoi ne pas en profiter, j'ai demandé poliment après tout.



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Dernière édition par Arkalan le Jeu 25 Juil 2013 12:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 15 Juil 2013 10:03 
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4ème de couverture

Un instant la poupée crut être retournée dans le livre, bloquée entre deux pages de ce cet objet incompréhensible. La sensation était la même, absente, tout simplement. Mais elle dura moins longtemps. Et quand l'Aniathy rouvrit les yeux, l'auberge n'était plus là.

(Où sommes-nous ?)

Elle était dans une petite ruelle cernée de petite maison propre et douillette. Le ciel bleu qui et le soleil radieux laissaient penser qu'il était plus ou moins midi, et l'absence de passant faisait croire à une ruelle loin des axes principaux.

(Cuilnen ?)

Evangelina pensa tout de suite à la ville qu'elle avait quitté en étant enlevée par la corneille. Mais il faisait nuit à ce moment là. Et puis le style architectural lui semblait différent.

(Je dirais plutôt kendrà-kar.)
(Mais qu'est-ce que je ferais là ?!)
(Le livre a dû nous y emmener. Mais je suis sûr que c'est ça. Nous sommes retournés dans le monde réel, je peux revoir clairement.)
(Il va falloir que tu m'expliques deux trois trucs.)

Evangelina se retourna. Il n'y avait personne autours d'elle, mais elle n'était pas à l'aise. il lui serait difficile de se faufiler dans la foule sans se faire remarquer, étant toujours couverte de sang.

(Il faut se trouver un coin tranquille pour que je me nettoie.)
(Ce serait en effet une bonne idée.)

La poupée ne savait pas du tout où aller. Elle ne connaissait pas du tout l'endroit et n'avait aucune chance de pouvoir demander son chemin sans se faire arrêter. Elle s'élança donc d'un des deux côtés, au hasard, avant de s'arrêter net.

Des cliquetis et des voix. Elle n'aimait pas ces bruits.

(Des gardes...)

Elle s'engouffra dans un jardin et se recroqueville à l'ombre du muret. Elle l'avait déjà, elle pouvait le refaire : se cacher dans les ombres. Elle se concentra et arrêta de bouger, laissant ses fluides se répandre autours d'elle, naturellement.

(C'est avantageux d'être une Aniathy. pas de respiration, pas de mouvements incontrôlés...)
(Ni âme, ni cœur... Peut-on appeler ça de la chance ?)
(Tu as déjà un cœur. Tu aimes, un cœur ne t'apporterait pas plus. Et âme est un poids pour les êtres vivants, crois-moi.)

Evangelina ne répondit pas, écoutant les gardes passer. Ils semblaient en patrouille, sans réellement chercher quelques chose. Ainsi, cette ville n'était pas comme Cuilnen. Les gardes tournaient dans les rues, elle aurait du mal à s'en sortir si elle ne faisait pas attention. Il fallait qu'elle évite de se faire remarquer.

Une fois la menace passée, elle sortit de sa cachette et partit dans la direction opposée. Il lui fallait trouver une fontaine, ou une maison ouverte...

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Mar 17 Sep 2013 09:00, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 16 Juil 2013 11:09 
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Il y eut cette sensation de vide, comme à chaque fois que le livre se refermait, et Azric crut un instant qu'il avait à nouveau échoué et qu'il allait une fois de plus apparaitre dans cette foutue auberge délabrée.

« Ah non ! Par Kubi, non de non ! J'ai pas envie de tout ... » Commença-t-il avant qu'une lumière éclatante n'envahisse son champs de vision, lui arrachant un râle d'agacement.

« ... recommencer ... » Souffla-t-il en rouvrant doucement les yeux, abasourdi.

En effet, cette fois-ci, et pour la première fois depuis longtemps, ce ne fut pas l’exiguïté de la salle principale de l'auberge à demi-moisie qui s'offrit à lui ... mais une large ruelle bordée d'immenses maisons aux toits de tuiles et toutes taillées de pierres d'un blanc éclatant qui reflétaient les rayons du soleil les unes sur les autres, rendant la lumière ambiante à peine supportable.
Un sourire étira alors ses lèvres sous sa barbe, et Azric ne put s'empêcher de lâcher une exclamation de joie : il avait réussi ! Par Thor et sa hache d'or, il avait ré-us-si !! Il était libre à présent, libre de faire ce qu'il voulait, libre d'aller là où il voudrait, ... Libre.

Mais cet élan de joie et de bonne humeur se retrouva bien vite freiné lorsqu'il réalisa qu'il n'avait aucune idée de là où il se trouvait. Dans une ville, cela il en était certain, et pas à Mertar, il en était certain également ... Mais cela faisait toujours un bon paquet de possibilités.
De plus, lorsqu'Azric se retourna pour voir d'où il venait, il ne remarqua qu'un mur de pierre tout ce qu'il y avait de plus normal. De plus, il n'y avait aucun signe de ceux qui avaient provisoirement été ses "compagnons d'aventure". S'en étaient-ils sortis ? Azric se souvenait en avoir vu sortir deux ou trois avant lui mais, pour les autres, il n'était sûr de rien ... Y étaient-ils resté ? Étaient-ils apparus à un endroit différent ? Avaient-ils échoué quelque part ? Azric n'était sur de rien ... Excepté du fait qu'il soit libre et - surtout - en vie.

Mais soudain, un rire gras et disgracieux retentit dans son dos. En vérité, cela faisait un moment qu'il résonnait mais Azric, trop préoccupé par les questions qu'il se posait, venait à peine de s'en rendre compte. Il se retourna donc et tomba nez à nez avec deux hommes en armure.

Il y en avait un grand, et un plus petit. Chaussés de lourdes bottines en cuir, chacun d'eux portait un épais gilet matelassé, par dessus lequel était sanglé un large plastron d'acier frappé en son centre d'un blason représentant un soleil jaune sur fond bleu et rouge. Leur pantalon en toile était renforcé de solides jambières également en acier, de même que leur casque ridicule en forme de chapeau qui leur couvrait la tête. A leur ceinturon pendait une longue épée de fer, mais le plus grand tenait également entre ses mains une lance sur laquelle il s'appuyait. Deux miliciens, à n'en point douter.

( Soleil jaune sur fond bleu et rouge, soleil jaune sur fond bleu et rouge, ... ) Réfléchissait Azric, se maudissant intérieurement de ne pas connaitre les différents blason des villes humaines. Ce symbole lui disait fichtrement quelque chose, mais il était incapable de s'en rappeler avec précision.

Le rire qu'il avait entendu provenait du plus petit - qui était aussi le plus gros - des deux hommes. A vrai dire, on aurait pu le comprendre. Voir un nain exténué, ébloui et chargé comme une mule se parler tout seul, crier de joie et se retourner dans tous les sens devait être une vision bien insolite. Cependant, lorsqu'il prit la parole de sa voix nasillarde et grinçante, son rire parut moins désagréable en comparaison.

« On's perdu, l'thorkin ?! » Cracha-t-il d'un ton moqueur.
« Tu s'rais pas nouveau dans l'coin, toi ? » Enchérit son compagnon. Sa voix était plus calme, plus froide ... tellement que c'en était presque effrayant.

« Hum ... Oui, et bien oui, je ... je viens d'arriver. » Balbutia Azric à l'attention du grand milicien, essayant d'ignorer le second garde. S'il y avait bien quelque chose qu'Azric ne savait pas faire, c'était mentir et jouer la comédie.

Cependant, les deux hommes ne semblèrent même pas s'en rendre compte. Le petit gras était reparti dans son rire de volaille, se tenant le ventre de ses deux mains, tandis que l'autre regardait fixement en direction de la ceinture du nain, les yeux quasiment écarquillés.

« Ça fait beaucoup d'argent ... » Souffla-t-il de sa voix toujours aussi inquiétante. Il devait avoir repéré l'énorme bourse du nain, qu'il avait récupéré juste avant de sortir du livre. « V'devriez les poser à la banque, 'savez ? C'pas sûr, par ici ... »

( Ouais, par Meno, je l'avais bien compris, ça ! ) Commenta Azric pour lui-même, avant de répondre à haute voix. « J'ignorais qu'il y avait une banque dans cette ville, pourriez-vous me l'... »

« Bweuha ha Bwa ha ha ! T'vr'ment paumé, toi !! » Éclata de rire le petit gros, coupant la parole au nain qui ne put s'empêcher de noter qu'il transpirait dans son armure comme une truie en chaleur, et qu'il dégageait la même odeur, d'ailleurs. « Qu'ce qu'un thorkin peut b'in v'nir foutre à Kendra ? »

( Kendra Kâr, bien sûr ! La capitale des humains, pardi ! Par Valyus, mais comment j'ai pu passer à côté de ça ?! )

« T's'rais pas v'nu voir l’exécution du chat d'Oxaca, des fois ? » Lança-t-il, suspicieux, comme si Azric devait forcement savoir de quoi il parlait.

« Euh ... je ... » Eut-il à peine le temps de dire avant d'être interrompu.

« Mais t'as rien pigé, toi ! » S’énerva un peu le plus grand des deux et se tournant vers l'autre, le toisant de la tête et demi qu'il faisait de plus que lui. « L'a dit qu'il v'nait d'arriver ... Et pis on dit O-a-xa-ca ! »

« Ouais, ouais, ... Oaxaca, quoi ! » Répéta lentement le petit milicien, comme si cela lui demandait un effort surhumain. Il ne gloussait plus. Au contraire, il avait l'air étrangement très sérieux. « Bref ! Qu'c't'es v'nu fout' ici ? M'force pas à r'péter ! »

Heureusement, la brève querelle entre les deux miliciens avait laissé à Azric le temps de respirer un peu et de formuler dans sa tête une réponse à peu prés potable. Il n'avait plus qu'à espérer que cela suffise pour qu'ils le laissent tranquille.

« En fait ... Certains prétendent que les forges de Kendra Kâr peuvent rivaliser avec celles de Mertar. En tant qu'apprenti forgeron de Mertar, je suis simplement venu voir ce qu'il en est ! » Récita Azric avec soin, essayant de donner un peu de naturel à son discours.

Leur dire la vérité était impensable. Cette explication là était plausible, ne l'engageait à rien et les miliciens n'avaient aucun moyen de vérifier si ce qu'il disait était vrai ou non ... En tout cas, Azric comptait sur l'intelligence manifestement déficiente des deux gardes pour le croire et le laisser s'en aller.

Qu'ils l'aient cru ou non, ils gardèrent le silence pendant un certain temps, se tournèrent l'un vers l'autre et le plus grand haussa les épaules, d'un air de dire "Pourquoi pas". Le plus petit renâcla bruyamment, cracha au sol et reprit la parole de sa voix si singulière.

« Mwais ... T'as b'in d'la chance qu'on ai pas qu'ça à fout' ! Met pas trop l'bazar, s'non on t'retrouve a'c les'aut' du Guet et on t'fais la peau ! » Cracha-t-il en pointant en direction d'Azric un gros doigt boudiné qui se voulait menaçant. Puis il donna un petit coup de coude à son voisin et reprit sa route d'une démarche hasardeuse.

« S'tu continues par là, tu tombes direct sur la Grande Rue. Pis là tu trouveras tout c'que tu cherches ... Auberges, forges, banque, ... 'peu près tout, quoi. » Lâcha le grand milicien en indiquant la direction opposée avec la pointe de sa lance, avant de reprendre la marche, sur les pas de son compagnon. « Passes un bon séjour, thorkin. »

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 16 Juil 2013 16:52 
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Azric resta immobile un moment, perplexe. Il suivit des yeux les deux gardes qui s'éloignaient en titubant et ne détourna le regard que lorsqu'ils eurent disparu en tournant à l'angle d'une rue. Il rajusta ensuite son sac à dos, replaça correctement la lourde cotte de mailles qu'il transportait sur son épaule, vérifia une dernière fois qu'il ne lui manquait rien puis prit la direction que lui avait indiqué le milicien, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil nostalgique au mur vierge derrière lui ...

Le soleil avait beau commencer à décliner, il n'en faisait pas moins chaud, surtout au milieu de toutes ces pierres blanches réfléchissantes. Suant à grosses gouttes, Azric marchait le long de la ruelle, profitant du peu d'ombre qu'offraient les toits des battisses environnantes.
Tant bien que mal, il tentait de garder le cap qui lui avait été donné par le grand milicien, mais les rues de Kendra Kâr s’avéraient être un dédale des plus labyrinthiques. A un tel point qu'il n'avait aucun moyen d'être sûr qu'il était sur la bonne route ... Il pouvait tout aussi bien s'être lamentablement égaré. Cependant, il était préoccupé par un autre souci.

Déjà, il n'en revenait pas que son mensonge ait tenu le coup ... Mais ce qui l'étonnait le plus, c'était bien la rencontre qu'il venait de faire ! On lui avait toujours conté que Kendra Kâr était une immense cité, riche et prestigieuse, gardée par une milice vigilante et implacable ! Or, les deux spécimens qui l'avaient arrêté quelques instants plus tôt ne correspondaient pas vraiment à sa définition de vigilants et implacables ...

( Et si tout ce temps on m'avait menti ? Et si toutes les descriptions qu'on m'avait faites avaient été exagérées ? Et si ... et si Kendra Kâr n'était en fait qu'une bourgade miteuse remplie de paysans et d'ivrognes ? Et dans ce cas ... par Meno, à quoi doivent ressembler les autres villes humaines ? J'ose à peine imaginer, ah ça oui ! )

Sur sa route, le nain courtaud croisa quelques humains aux regards méfiants voire mauvais, un couple de worans adultes - autrement plus impressionnants que la jeune femelle qu'il avait rencontré dans le livre ... - et même un énorme likyor noir au détour d'une battisse délabrée, sorte de loup bipède de plus de deux mètres de haut et recouvert d'une épaisse et sale fourrure noire. Cependant, il ne croisa pas d'autres patrouilles de garde.
Azric se sentait de moins en moins en sécurité en ce lieu, toute joie et toute excitation ayant désormais disparues.

Par moment, la ruelle était relativement propre et dégagée. On pouvait parfois même voir une femme, un enfant ou un vieillard occupé à ramasser diverses ordures, à balayer ou à nettoyer le caniveau. Mais le plus souvent, le milieu de la rue débordait de déchets en tous genres. Restes alimentaires, paille humide, excréments et autres immondices s'entassaient en un abject monticule nauséabond dont l'odeur emplissait les narines à en donner l'envie de vomir.

C'est en faisant un détour pour contourner un de ces tas d'immondices qu'Azric fit une rencontre à laquelle il ne s'attendait pas. Après avoir fait quelques mètres dans une étroite ruelle adjacente, ombragée et à l'odeur moins marquante qu'à l'habitude, le nain put remarquer une silhouette qui se détacha soudainement du mur pour lui barrer la route. Son cœur se serra et il décida de stopper sa marche pour faire demi-tour. Il comptait trouver un autre chemin, cela ne serait pas trop difficile dans le labyrinthe de rues qu'était cette ville. Mais alors qu'il retournait d'où il venait, deux autres silhouettes agiles se laissèrent tomber des toits et retombèrent sans un bruit devant lui. Il était bloqué.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 08:55 
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Les trois silhouettes se rapprochèrent lentement, discrètement, sans faire le moindre bruit, jusqu'à ce qu'Azric puisse enfin les discerner dans l'obscurité. Un corps vaguement humanoïde, des genoux inversés, de larges pattes arrières, de longues griffes rétractiles sales mais acérées, une queue longue et souple se balançant lentement dans leur dos, deux petites oreilles rondes et le faciès allongé d'un félin ...

( Des worans ... ) Songea Azric, l'estomac noué et la gorge serrée. Et ils n'avaient pas l'air là pour lui faire une démonstration de claquettes.

Deux d'entre eux arboraient une fourrure ébène, presque invisible dans cette obscurité, tandis que le troisième présentait plutôt des couleurs fauves avec de fines rayures sombres. Ce dernier décrocha d'ailleurs de son dos une large épée à la lame recourbée et la pointa dangereusement en direction du nain.

« Un oiseau tombé du nid ... » Susurra une voix douce, qui aurait pu paraître accueillante si ce n'était dans cette situation là. Cependant, elle ne provenait ni de devant Azric, ni de derrière lui.

( Qu'est-ce que ... ? ) Se mit à paniquer le nain, lâchant son sac et sa cotte de mailles pour empoigner sa hache et son petit bouclier rond. Il ne désirait pas se battre, mais il n'avait pas l'air d'avoir le choix.
Puis il comprit ... trop tard. Et il leva les yeux.

Dans les ténèbres ambiantes de cette ruelle étouffante, deux petits yeux jaunes aux pupilles dilatées brillaient au dessus de lui. Deux petits yeux jaunes qui se mouvèrent très vite pour finalement retomber au sol avec leur propriétaire, tout près d'Azric.
Un nouveau woran. Ou plutôt une woranne, à en croire ses formes à peines masquées par les quelques bandes de tissu déchirées qui lui servaient d'habits. Plus grande que ses trois congénères, elle présentait elle aussi une fourrure sombre discrètement tachetée.

« Tu es bien loin de chez toi, nain ... » Reprit la voix. Sa voix à elle. « Que fais-tu dans les quartiers Est avec une telle fortune sur toi ? Tu ne sais donc pas que c'est dangereux ? »

« Laissez-moi repartir et il nous vous arrivera rien. » Bluffa Azric en réponse, brandissant sa hache et se recroquevillant derrière son bouclier. Les worans rirent à gorge déployée.

« Tu souhaites réellement nous combattre ? » Demanda la worane sombre quand elle eut finit de ricaner d'un rire cristallin. Tout en parlant, elle s'approchait doucement d'un déhanché qui se voulait charmeur

« Vous ne me laissez pas le choix. » Rétorqua simplement le nain, le sang lui battait les tempes et son cœur commençait à s'emballer dans sa poitrine. ( Il faut qu'elle arrête d'avancer, il faut qu'elle arrête d’avancer, ... Si elle s'approche encore je vais devoir réagir ! )

« Bien sûr que si, tu as le choix. » Reprit-elle en continuant d'avancer. « Tu peux laisser ta bourse et t'en aller sans demander ton reste ... » Un pas. « Ou alors ce sera ta vie, que tu vas laisser. » Encore un pas. « Reflechis bien, nain ... » Azric pouvait presque la toucher. « Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regr... »

Le coup partit tout seul. D'un revers, Azric balança le manche de son arme et frappa au visage la worane, ne lui laissant jamais l'occasion de finir sa phrase. Elle tenta bien d'esquiver, mais elle était trop proche et le coup la percuta à la mâchoire inférieure, la faisant tomber à la renverse dans un couinement de douleur.

« Ce sera ma vie, alors ! Mais essayez d'abord de me la prendre ! » Lâcha Azric, plein de rage et d'adrénaline. Il avait cependant bien peur d'avoir fait la dernière erreur de sa vie.

En effet, les réactions ne se firent pas tarder. Dans un concert de grognements, les trois homme-chats se mirent en position, toutes griffes dehors, prêts à bondir. Le woran tigré, lui, empoigna son arme à deux mains et la leva bien haut en direction du nain.

« Ikit, non ! Recule ! Vous autres, reculez aussi ! » Postillonna la pauvresse défigurée à l'adresse de ses hommes de main. Elle venait de se relever. Elle cracha au sol une gerbe de sang accompagnée de quelques crocs avant de reprendre la parole. « Laissez-le, moi ... Nain, tu vas regretter ton geste ! »

Plus aucune parole mielleuse ne sortait de sa gueule ensanglantée. La douleur et la haine emplissaient désormais sa voix tremblante de colère.
Les trois worans reculèrent prudemment, n'approuvant visiblement pas le choix de leur maitresse, et le tigre abaissa son arme avec déception. La tension était plus que palpable ... Puis, sans prévenir, la woranne s'élança !

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 20:28 
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En cette chaude fin d'après-midi, les rues étaient bondées. La jeune femme ailée assise sur l'épaulière droite de son nouvel ami thorkin se cramponnait à sa barbe et à ses cheveux plus fort qu'elle ne l'aurait voulu. La foule était une première pour elle, comme tant de choses d'ailleurs, et elle se sentait nerveuse à la vue de tous ces venants qui se déversaient en un flot ininterrompu dans les venelles et les allées. De plus, le grand temple sombre qui se détachait des autres habitations sur sa dextre ne lui inspirait pas plus de sérénité.

Le nain, lui, observait le flux de quidams à la recherche du meilleur passage à travers cet essaim. Sa taille réduite au milieu de ces géants ne lui facilitait pas la tâche. Il se résolut donc à rejoindre une file au petit bonheur. Il eut la chance d'avancer rapidement. La rue était assez large et malgré le nombre impressionnant de personnes la progression n'était pas si difficile.
L'Aldryde, elle, aurait mille fois préféré se trouver au-dessus de tout ce monde, mais elle craignait de perdre son nouvel ami des yeux si elle décidait de s'envoler.

Ils n'avaient pas encore parcouru une trentaine de mètres que, entre la traversée de deux anonymes, le guerrier aperçut une grande silhouette habillée de couleurs éclatantes et encadrée de deux gardes en armures étincelantes sous les rayons du soleil de fin d'après-midi.

"- Narcisk ! murmura-t-il.
- Où ça ? Où ça ?
- Là bas, devant. Merde, il va nous voir !"

Cherchant une issue de part et d'autre de l'artère, le Thorkin paniqué remarqua une ruelle sur sa droite. Il parvint à s'y engouffrer moyennant une ou deux bousculades et recevant autant d'insultes de la part des piétons ainsi dérangés.

Le nobliau et ses sentinelles ne semblaient pas les avoir découverts. Ils marchaient sans se presser, la folle de la cour allant jusqu'à serrer quelques mains de temps à autre. Ils passèrent devant la venelle sans s'y arrêter ni même la regarder. Nos deux aventuriers, dans l'ombre, les observaient. Chopin parla le premier.

"- Écoute moucheronne, voilà ce qu'on va faire. Moi je vais aller dans cette maison pendant que toi tu vas suivre ce dandy.
- Mais pourquoi ? Je ne viens plus avec toi ?
- J'ai le pressentiment que ma sœur est dans cette villa, mais aussi que cet homme-là sait où est mon parchemin. Alors, ne le lâche pas d'une semelle avant d'avoir eu des informations là dessus.
- D'accord ! Et ensuite je te retrouve où ?
- L'auberge est trop près de la villa de Narcisk. Ça serait trop dangereux de t'y attendre là bas. Je te rejoindrai à la bise d'Ynorie. C'est un grand jardin plein d'arbres et de fleurs, ça va te plaire. Il est à côté du plus grand bâtiment de la ville : le château du roi. Tu ne peux pas le louper. Faudra quand même que tu puisses retrouver ton chemin. Tu penses que ça ira ? demanda-t-il en s'assurant que les trois humains clinquants étaient toujours en vue.
- T'inquiète. J'ai parcouru le Bois-d'Entre-Champ dans tous les sens sans jamais me perdre. J'ai un sens d'orientation à toute épreuve. Alors les grandes allées toutes droites c'est de la rigolade. Et en plus en hauteur c'est encore plus facile.
- Bon, alors file ! On se voit plus tard !"

L'espionne de circonstance s'envola de la ruelle pour rejoindre les toits et commença sa traque. Le noble et son escorte avançaient paresseusement. À mesure de leur progression, les poignées de mains se faisaient plus fréquentes, ralentissant encore davantage leur marche. L'Aldryde s'élançait de faîte en cheminée, de cheminée en gouttière, les suivants à la trace. Ils avaient dépassé la taverne et prirent sur la droite devant l'imposant bâtiment qu'était le Temple des Maîtres.
Cette nouvelle voie paraissait légèrement plus étroite que la précédente, mais pas moins encombrée. Néanmoins la filature n'en devint pas plus difficile. Les trois reluisants se dirigeaient en ligne droite, et ce, toujours aussi mollement.

Étincelle avait perdu beaucoup de son excitation face à cette interminable surveillance. Les seuls moments où elle devait être vraiment attentive étaient les possibles bifurcations et croisements que ses « proies » étaient susceptibles d'emprunter. Mais même là elle devait à nouveau s'ennuyer. Les trois venaient à peine de passer le temple de Meno et étaient allés inexorablement tout droit, en direction de l’hippodrome.

L'apprentie-espionne s'était déplacée sur une nouvelle toiture. Allongée à plat ventre sur le faîte, le menton posé sur ses mains, les ailes rabattues dans son dos, elle observait le groupe avec une lassitude encore grandissante.

Derrière elle, un monstre plein de crocs et de griffes avançait sans un bruit vers ce repas qui avait l'air délicieux. Un pas après l'autre, amorti par ses coussinets de velours, la bête se rapprochait lentement de sa proie inconsciente du péril qui la guettait.

Pendant ce temps-là, ignorants du drame qui se préparait au-dessus de leur tête, les trois hommes continuaient nonchalamment leur route dans la clameur de la rue, s'éloignant de la masure sur laquelle la sauvagerie était en passe de se déchaîner.

La créature avait atteint la bonne distance. Elle se plaqua, parée à se ruer sur sa victime en ouvrant sa gueule garnie de canines et en déployant ses crochets acérés.

Tout à coup, un gravillon vint frapper une des tuiles d'argile qui séparait l'Aldryde de son prédateur. Celui-ci fut alors distrait, cherchant du regard la source de ce projectile. Notre jeune amie alertée par le bruit se retourna pour découvrir un gros matou tigré prêt à lui sauter dessus. Le chat, voyant l'objet de son appétit remuer se concentra à nouveau sur celui-ci et bondit pour s'en saisir.

La mage, par un réflexe salvateur, n'essaya pas de se servir de ses ailes, mais roula sur elle même en tirant parti de de la pente du toit pour prendre de la vitesse et échapper à son agresseur. Mais le fauve n'avait pas fait entendre son dernier miaulement. Rapide comme l'éclair, il se stabilisa et s'élança derechef, bien décidé à faire son dîner de cette femme miniature.

L'Aldryde avait eu juste le temps de se relever pour faire face au félin. Elle plongea sur sa gauche se réceptionnant en un joli roulé-boulé. Une patte du prédateur était néanmoins parvenue à lacérer le bout de quelques plumes. Ce qui n’empêcha pas notre acrobate de se remettre sur ses jambes à la fin de son mouvement et d'en profiter pour effectuer un bond qui lui permit de prendre son envol. Elle put enfin se placer hors de portée du chat affamé qui miaulait sa frustration.

Non loin de là, sur un toit voisin Étincelle entendait d'autres feulements. Une seconde lutte féline semblait avoir lieu. La jeune femme n'eut pas vraiment le loisir de s'en préoccuper. Alors qu'elle se croyait hors de danger. Un petit faucon qui avait observé toute la scène dans les hauteurs du ciel fondit sur elle. Du coin de l'œil, elle aperçut que le monstre poilu et allouvi qui l'avait attaqué avait soudainement fixé son attention sur autre chose au-dessus d'elle. Sans même chercher à savoir de quoi il s'agissait, elle donna un violent coup d'aile au moment même où le rapace allait la saisir. Les serres du volatile la frôlèrent. Celui-ci, surpris, ne remarqua pas le chat qui bondit par en dessous et l'attrapa au vol.

L'Aldryde avait le cœur qui battait très fort dans la poitrine. Elle regardait à présent en tous sens si un nouvel assaut n'était pas susceptible de survenir. Toujours en vol stationnaire, elle tourna et retourna ainsi la tête pendant de quelques longues minutes d'angoisse alors que le matou repartait nonchalamment avec son festin entre les dents. Elle aperçut soudain une niche dans une cheminée appartement aménagée pour les oiseaux et s'y précipita instinctivement. Elle avait besoin d'un endroit sûr et tranquille pour se remettre de ses émotions. Elle avait échappé de justesse à la mort trois fois en moins de deux minutes. Elle devait reprendre ses esprits.
Un certain temps s'écoula encore durant lequel la petite mage passait et repassait mentalement les événements violents qu'elle venait de vivre.

Tout à coup la lucidité lui revint

"- Narcisk ! Je l'ai perdu !"

La panique la saisit.

(Que faire ? Que faire ? Il peut être n'importe où... Que faire ? Que faire ? Que FAIRE ?!!)

L'esprit de la petite mage bouillonnait d'anxiété et de rage. De rage contre elle même de leur avoir permis de lui échapper.

(Mais quelle imbécile ! J'aurais dû faire plus attention. Au lieu de ça, je les ai laissés filer tout droit !
Tout droit... Tout droit...)


Cette pensée lui semblait importante. Elle se répétait ces mots mentalement quand soudain :

(Tout droit ! Mais oui ! Non, non, ce serait trop beau. Et si jamais... Oui ! Il faut tenter le coup !)

Étincelle se releva, quitta l'abri à oiseau et se mit à courir, courir de plus en plus rapidement vers le vide. Arrivée au bord du toit, elle plongea dans le canyon urbain la tête la première. Juste avant d'en atteindre le fond elle déploya ses ailes majestueuses pour remonter en flèche en effectuant un looping serré dans l'axe de la rue pour se donner de la vitesse.

Quelques badauds avaient pu admirer la performance et en restèrent ébahis.

L'Aldryde volait le plus prestement qu'elle pouvait tout en scrutant le sol à la recherche des trois clinquants. Elle filait vers le sud avec la vélocité d'un cheval au galop. La voie s'élargissait pour déboucher sur une immense place au centre de laquelle trônait l'hippodrome. La mage ne fit que l'apercevoir, trop occupée à observer les passants qui défilaient sous elle, mais elle eut tout de même le temps de se faire la réflexion que, vu la taille gigantesque de l'édifice, il devait s'agir du château dont Chopin lui avait parlé. Après le stade hippique, la rue rétrécissait.

Ses petites ailes battaient, battaient si vite. Elle se fatiguait. Mentalement, elle adressa une prière à sa divinité.

(Oh Valyus, Père des justes et des vertueux. Je t'en conjure, écoute ta fidèle servante. Je mande ton aide, oh toi mon Dieu. Je t'en prie, donne moi la force d’accomplir ta volonté et de me rendre rapide comme la foudre)

À la fin de sa prière, elle se sentit un nouveau souffle, redoubla d'ardeur et accéléra. Autosuggestion ou intervention divine, on ne le saura sans doute jamais. Quoiqu'il en fut, elle poursuivit sur sa lancée, passant tel un cyclone devant ce bon établissement qu'était l’auberge de la Tortue Guerrière.

Alors qu'elle continuait à scruter les quidams sans repérer les hommes qui faisaient l'objet de tant d'effort de sa part, elle leva un peu la tête et s’aperçut qu'elle se rapprochait rapidement des remparts qui n'étaient plus qu'à quelques dizaines de mètres.
Elle commençait à perdre espoir quand soudain un morceau de métal poli refléta un timide rayon de ce soleil qui persévérait à descendre toujours plus bas dans le ciel.

La tornade ailée réduisit sa vitesse quand elle prit conscience de la provenance de ce miroitement.

"- Les gardes ! Le dandy ! Je les ai retrouvés ! s'écria-t-elle folle de joie."

Comprenant qu'elle avait pensé tout haut, elle mit sa main sur sa bouche. Comme si cela avait pu arrêter le son. Les trois humains marchaient à une bonne vingtaine de mètres et ne l'avaient donc pas entendu. Ils tournèrent sur la gauche.
L'Aldryde essoufflée coupa par dessus les faîtages et se posa sur une cheminée en vérifiant bien qu'aucun animal à griffe ou à bec ne la voulût comme repas.

Elle reprenait sa respiration en observant les hommes continuer dans cette rue plus large que la précédente. Les voyant s'éloigner, elle repartit, toujours attentive à la fréquentation de ses miradors de fortune.
Après encore deux haltes sur les appentis voisins la petite escorte s'immobilisa. Les deux sentinelles se placèrent devant la porte d'un bâtiment de pierre de faible envergure comparativement au temple auquel il faisait face. Le lieu avait la particularité de ne pas bénéficier de fenêtres et de disposer d'un toit d'ardoise noire comme une nuit sans lune ni étoiles.

L'Aldryde se demandait bien comment elle allait entrer sans se faire remarquer par les deux gardes ou les différentes personnes fréquentant l'établissement. Elle décida alors de faire le tour de l'édifice et découvrit de ténues ouvertures circulaires juste assez larges pour elle. Elle était située haut dans les murs avant commencement de la toiture. De ces orifices s’échappait une émanation blanche qui laissait les parois de ces trous humides et glissantes. Aucune autre solution ne se profilant à l'horizon, l'espionne amateur se résolut à ramper à l’intérieur.

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Dernière édition par Hilimiel le Mer 17 Juil 2013 21:07, édité 1 fois.

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