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Il est fait mention ici des appareils reproductifs et défécateurs. Si ces thèmes vous gènent ne lisez pas ce bout de RP.
))) Le nain grommelait dans un demi-sommeil :
"- La bande à Carkin's le fourbe... Carkin's le fourbe... Carkin's."Soudain il ouvrit les yeux et se redressa. Le drap qui le recouvrait glissa de son torse laissant apparaître son abondante pilosité.
"- Le sale fils de pute ! Je lui ferai bouffer ses dents à cette raclure !- Houla, houla, pas si fort, tempéra l'Aldryde qui sortait de sa torpeur. J'ai mal à la tête. Qu'est-ce qui s'est passé ?"Le Thorkin ne répondit pas immédiatement, il était trop absorbé à sa fulmination intérieure. Ses lèvres bougeaient sans qu'aucun son ne s'en échappe et son poing droit venait claquer dans sa paume gauche.
Étincelle quant à elle, élargissait avec timidité la fente entre ses paupières embrumées et regardait avec lenteur autour d'elle pour ne pas aggraver sa céphalée. Elle remarqua qu'elle se trouvait dans une pièce de petite taille à comparer avec le temple de son dieu. Elle restait néanmoins gigantesque par rapport à ce qu'elle connaissait de l'Arbre-Maison. Son sens des proportions était en train d'évoluer et ce changement la perturbait. À l'heure actuelle elle ne se posait pas vraiment ces questions. Elle se redressa quelque peu sur ses coudes et observa plus attentivement les environs. Elle se trouvait sur ce qui lui paraissait être un coussin géant. Le nain était assis sur un lit plus grand encore ; trop pour lui-même. Un lustre muni de bougies était suspendu au plafond. Les chandelles ne semblaient pas avoir servi, contrairement à celle qui était plantée sur un bougeoir de bois posé sur une immense commode à côté d'une bassine de métal et d'un énorme broc en terre cuite. Notre jeune amie ne se souvenait nullement être déjà venue ici.
"- Mais en fait, on est où ?- À la taverne du Paladin. Répondit sèchement le barbu.- Heu... C'est quoi une taverne ?- Retenez-moi... marmonna-t-il en serrant les dents."Étincelle n'avait bien entendu jamais entendu parler de taverne. Fripin un jour lui avait raconté une histoire se déroulant dans une auberge. Le concept lui était cependant resté vague et, de toute manière, depuis longtemps oublié.
Alors qu'elle essayait de se remémorer des événements de la veille, soudain les paupières de la mage s'agrandirent.
"- Les bandits ! lança-t-elle.- Ah ben ça y est ! Tu émerges enfin !- Ils étaient en train de t'attaquer, je me suis envolé et... et je ne sais plus.- La foudre par tous les dieux ! Tu leur as fait tomber la foudre dessus !"Une ombre passa sur le visage de la petite femme. Elle baissa la tête.
"- Ah... j'ai recommencé alors, mais cette fois ce n'était pas une branche... J'espère qu'ils n'ont pas eu trop mal.- Pas trop mal ! Ah ! Tu plaisantes, ils chialaient leurs mères."Elle avait l'air de plus en plus mal à l'aise
"- Je ne me souviens pas. La première fois ça m'avait fait ça aussi. Lorsque je m'énerve, je ne me contrôle plus.- Tu as le caractère des tempêtes. C'est ce qu'on dit des personnes comme toi là d'où je viens. C'est plutôt bien vu chez nous, dit-il en esquissant un sourire. Au passage, je te dois une fière chandelle, si tu ne les avais pas faits sauté comme des grains de maïs dans un poêlon je ne serais pas là pour te parler... et sans doute toi non plus."L'Aldryde se sentait reconnaissante de ces remerciements, mais une question importante la taraudait :
"- Et ensuite... que s'est-il passé ? demanda-t-elle timidement.- Ensuite je leur ai montré pourquoi on appelle Chopin FendCrânes. J'ai ouvert la tête de ce sale humain en deux. Quant à l'elfe, tu l'avais déjà achevé avec tes éclairs. Rappelle-moi d'ailleurs de ne jamais t'énerver, finit-il avec un clin d'œil.- Par la foudre ! C'est affreux ! J'ai tué cet elfe. Mais je ne voulais pas ! Je...- Ça suffit ! coupa-t-il. Si tu ne l'avais pas fait, c'est lui qui nous aurait tués. Je ne sais pas comment c'était chez toi, mais ici seuls les plus forts survivent ! Enfonce-toi bien ça dans le crâne !"C’en était trop pour la jeune femme qui se mit alors à pleurer.
Le barbu était embarrassé. Derrière sa carapace de grincheux mal polis se cachait un nain pas si insensible et pas si mal éduqué qu'il voulait bien le faire croire. Néanmoins, il n'avait pas l'habitude de réconforter quelqu'un.
Après quelques minutes de pleurs, il s'y essaya tout de même maladroitement.
"- Heu... Aller, t'en fais pas moucheronne. Maintenant son âme doit être dans les enfers. Il doit être heureux là bas avec ses semblables, les égorgeurs, les violeurs, les bourreaux d'enfants, les...- Ça va, ça va, j'ai compris. Consoler les gens c'est pas trop ton truc hein ? demanda-t-elle en levant ses yeux rougis vers lui."Le Thorkin fut décontenancé. Alors qu'il était sur le point de lui répondre d'aller se faire voir, elle ne lui en laissa pas le temps.
"- Mais c'est gentil d'avoir essayé. Merci Chopin.- Heu... Ouais ben, de rien. Je... Ah ! Au fait, c'est quoi ton nom ? lança-t-il pour changer de sujet.- Étincelle, je m'appelle Étincelle.- Ah ben dit donc, ils t’ont pas gâté tes parents avec un nom pareil ! s'exclama-t-il.- C'est moi qui l'ai choisi. Avant j'en avais un autre qui m'avait été donné par la grande akrilla, mais j'en ai été dépossédé.(Ah ! la boulette !)
- Ah... Heu... Non, mais ça sonne plutôt bien en fait..."Il y eut un silence gêné. Étincelle le brisa la première.
"- J'aime bien moucheronne comme surnom. C'est mignon les moucherons, en plus c'est une de mes friandises préférées.- Friandise ! Tu manges vraiment ces trucs-là ? demanda le Thorkin au comble de la surprise.- Heu... Eh bien oui, évidemment. Tu ne manges jamais d’insectes, toi peut-être ?- Par tous les dieux ! Bien sûr que non ! C'est dégoûtant !"Le barbu et la femme ailée se regardaient l'un l'autre comme s’ils venaient d'une autre planète. Puis dans un bel ensemble :
"-Tu es vraiment bizarre ?"La simultanéité de leur phrase les fit pouffer. Le guerrier poussa de gros esclaffements alors que le rire de l'Aldryde ressemblait plus à de petits gazouillis.
Notre jeune amie se sentait mieux, ses pleurs l'avaient libérée d'une grande partie de sa détresse et cet éclat d'hilarité avait recouvert temporairement le sentiment de culpabilité d'avoir tué cet elfe. Elle aurait besoin de temps pour accepter les paroles du nain, peut-être ne le pourrait-elle jamais. Il le faudrait pourtant, car ça ne demeurerait pas sa dernière victime, loin de là.
L'heure n'était cependant pas à l’apitoiement, mais au contraire au retour de la bonne humeur.
"- Ah ah ! Je n'ai jamais rencontré une créature telle que toi. Et je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises. Bon, et si on allait faire plus ample connaissance autour d'une prière."L'Aldryde ne comprenait pas tout à fait la phrase du fidèle plein de piété, mais elle était d'accord pour sortir se dégourdir les plumes. Elle ôta le napperon qui la recouvrait et remarqua qu'elle était encore habillée au-dessous. Elle étendit ses ailes qui étaient quelque peu endolories, mais cela restait supportable.
Le nain quitta également le lit. Lui par contre, se présentait dans le plus simple appareil. Lorsqu'Étincelle découvrit son anatomie, outre sa peau couturée, un détail lui sauta aux yeux.
"- Mais c'est quoi ce truc entre tes jambes ? s’écria-t-elle.- Ben enfin, c'est mon sexe, fit-il perplexe. Ne me dis pas que t'en as jamais vu parce que je parie que tous tes semblables s'habillent avec des vêtements presque transparents comme les tiens. Alors pour la crise de pudeur tu repasseras !- Mais non, ce n’est pas ça. Tu as raison, on voit bien nos formes à travers nos vêtements. La pudeur c'est bien un truc d'humain ou de lutin. Mais les nôtres n'ont pas cette chose qui dépasse et qui pendouille entre les jambes.- Quand je disais que j'étais pas au bout de mes surprises ! s’exclama-t-il.- Heu... D'ailleurs, ça sert à quoi ?- À pisser tiens, pardi !- Heu...- Quoi ? Ça non plus tu ne sais pas ce que c'est ?- Eh bien... Non.- Mais ma parole t'es vraiment jamais sortie de ton trou !" (((sans mauvais jeu de mots)))
Il marqua une pause. La jeune candide semblait vraiment peinée par son ignorance.
"-Bon... Heu... quand tu bois quelque chose... Vous buvez au moins, rassure-moi.- Oui bien sûr.- Kubi soit loué. Bon ben quand tu bois ça rentre par la bouche, et après un moment ben ça sort par là. C'est ça pisser.- Et quand tu manges, ça sort par où ?- Bas là ça sort par-derrière évidemment.- Les Thorkins sont bizarrement faits. Nous, tout rentre par un endroit et tout sort par un autre, par-derrière comme tu dis.- Chez les mâles aussi ?- Heu... Ben oui.- Mais alors comment vous faites pour faire des enfants ?"La jeune femme devint écarlate, non par pudeur de discuter des choses de l'amour, mais encore une fois de sa profonde inconnaissance de la question.
"- Et bien en fait je ne sais pas. Je n'ai pas effectué la cérémonie d'accouplement, je me suis enfuie avant, c'est compliqué. Je ne peux pas te répondre...- Ah, heu, désolé pour cette question. N'en parlons plus. Je m'habille et on descend."À ce moment les intestins d'Étincelle se réveillèrent.
"- Hou ! Attends ! Juste avant, tu sais ou il y aurait un ruisseau justement !- Hein ? Un ruisseau ? Pour quoi faire ?- Ben tu sais faire sortir les choses de derrière tout ça...- Ah oui bien sûr. Il n'y a pas de ruisseau, il faut utiliser le pot de chambre, là sous le lit, lui indiqua-t-il. Et pour te nettoyer ensuite le derrière, il y a la cruche d'eau ici. Tu la prends pour verser de l'eau sur ce linge et... et... Et la cruche est aussi grande que toi, remarqua-t-il. Bon, fais ton affaire, pendant ce temps je découpe un morceau chiffon et je l’humecte."À la fin de ces paroles, on entendit un bruit intestinal long et sonore ; un mélange de liquide et de gaz qui se frayait un chemin à travers les entrailles du Thorkin.
"- Hum ouais. Je crois que je passerai après toi aussi."Ainsi débuta cette nouvelle expérience pour la jeune femme. Le fond du récipient empestait et il était or de question d'y poser les pieds. De plus elle ne pouvait se servir de ses ailes, la contraction des muscles qui lui permettaient de voler lui interdisait de relâcher ses sphincters. L'Aldryde tentait donc de se maintenir au bord du pot de chambre de façon plus ou moins acrobatique pour faire ses besoins, ce qui aurait fait mourir de rire quiconque l'aurait aperçue.
Heureusement pour elle, le nain était occupé à autre chose. Il avait empoigné sa hache et le chiffon de toilette. Il en coupa un petit carré qu'il trempa dans l'eau. Lorsqu’Étincelle eut terminé, il lui tendit le morceau d'étoffe en détournant le regard. Tout en s’essuyant, elle lui jeta :
"- On a quand même un peu de pudeur à ce que je vois.- Y a des limites quand même. D'ailleurs maintenant c'est mon tour. Et je te saurais gré de bien vouloir te retourner quand je ferai ma petite affaire."La jeune femme quitta le pot et, ne sachant qu'en faire, laissa le linge à son côté pour aller se placer face à la fenêtre. Elle patientait en épiant la rue, les passants innombrables qui circulaient en sens opposé et les chariots auxquels étaient attelés des chevaux. Elle se souvenait avoir déjà aperçu ces grandes bêtes dans les champs lorsqu'elle observait les paysans labourer. Elle avait toujours été impressionnée par...
(Une minute qu'est-ce que c'est que cette odeur infecte ?)
"- Pouah ! Par tous les dieux Chopin, c'est toi qui dégages cette affreuse puanteur !- Ouais, ouais, c'est bon... Tu vas pas nous en faire tout un fromage, hein. Ici ils filent des trucs bizarres à manger. On dirait de la bouffe d'elfe et ça me bouriaude les boyaux. J'y peux rien.- Peut-être, mais ça devient irrespirable ici.- On voit que t'es jamais allé dans les quartiers Est, à comparer en ce moment ça sens la violette.- Oui bon moi je sors par la fenêtre, je vais sur le toit. Appelle-moi quand tu auras fini et que tu auras vidé le contenu immonde de ce pot à l'extérieur de cette chambre."<<< précédemment