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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 21 Nov 2012 05:45 
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La discussion se poursuit, tranquillement. Je suis de plus en plus curieux en ce qui concerne cette jeune louve bipède, des tas de questions me traversent l'esprit, mais la politesse m'empêche de toutes les poser. Et d'ailleurs la politesse m'oblige surtout à répondre aux deux questions qui m'ont été posées en premier lieu. Est-ce que j'habite la cité blanche? Que répondre à ça? D'une certaine manière oui, en tant que membres des Amants de la Rose Sombre, mais ma vraie demeure n'en est pas moins Oranan. Alors que répondre ?

"Et bien, non, je n'habite pas vraiment la ville, mais j'y viens souvent pour y trouver du travail ou pour rendre visite à quelques amis."

Oui, je pense que cette réponse est satisfaisante. Depuis peu, je me dois de faire attention à ce que je dis, à ne pas évoquer les Amants de la Rose Sombre de manière imprudente. Mais bon, passons à la deuxième question. Quelle genre d'aide je peux lui apporter. A dire vrai, je n'y avais pas pensé en lui proposant mon aide et mon appui. Mais je sais que je peux lui être utile, que je peux l'aider à développer son talent, à s'épanouir, je sais que je peux lui apporter beaucoup, comme d'autres l'ont fait pour moi. Il me vient alors une idée.

"Comme vous l'avez dit, vous êtes une artiste. Et quoi de mieux pour une artiste que de voyager ? De découvrir de nouvelles personnes et de nouvelles contrées ? Nous pourrions voyager ensemble. Je serai votre protecteur, votre garde du corps. Mais je pourrais aussi être votre guide. J'avais quelques affaires à régler ici, dans la cité blanche, mais au final, elles peuvent attendre."

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 21 Nov 2012 11:01 
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Arrivée en ville

De la musique, des applaudissements et encore de la musique. Des gens qui bougent, dansent sur ce rythme qui ma foi, bien qu'un peu rapide à mon goût, est magnifiquement joué. Je n'ai qu'à peine ouvert la porte, mon regard ayant tout juste balayé la pièce du regard, que quelque chose m'attire. Non pas quelque chose de visuel, mais un son, du moins une série de note.

Je ne suis pas douée en grand chose, mais la musique est ma passion, le violon mon art et les notes mes instruments. Je les connais par cœur, je suis capable de les reconnaitre rien qu'en les entendant. L'oreille absolue, cela s'appelle ainsi, il parait.

Mais ce n'est pas tant les notes que la manière dont elles sont jouées qui m'interpellent. L'ensemble est harmonieux, mais un instrument sort du lot, quelque chose d'assez opposé au violon, mais de malgré tout intéressant. Il y a dans ces musiciens quelqu'un qui les entrainent, leurs fait puiser dans toutes leurs ressources, leurs fait donner le meilleur d'eux mêmes.

Je rentre dans la pièce, doucement, sans bruit, refermant la porte derrière moi. La salle est bondée, et tous les clients semblent fixer une estrade, dans le coin opposé, sur laquelle quelques musiciens en sueurs produisent une très jolie musique. Je m'approche, laissant mes oreilles s'imprégner de cette musique, d'en comprendre les sons, les rythmes et les mélodies, d'en intégrer le sens et la puissance, la clarté et la volonté...

Un seul de ces musiciens m'intéresse. Bien que les autres soient loin d'être mauvais, lui est au dessus du lot. Et finalement je le vois, ou plutôt, je la vois.

Je hausse les sourcils, surprise. C'est une liykor, une louve, qui joue merveilleusement bien du luth, instrument qu'elle manie avec une belle dextérité. Je l'étudie plus précisément, elle n'a pas l'air riche, mais son bonheur, du moins actuellement, ne fait aucun doute. Elle aime jouer de la musique, et son bonheur transpire dans chacune de ses notes. Elle n'a pas l'air âgée, voire même adolescente (je ne suis pas spécialiste des Liykor il faut dire), mais déjà mature.

Je fais le tour de la pièce, longeant les murs pour ne pas gêner le champs de vision des clients, et me place près de l'estrade. Après avoir posé mes affaires au sol, je sors mon violon et le cale contre ma clavicule. Puis je ferme les yeux, me laissant bercer par le luth de la louve, par sa musique, sa mélodie... Je pose délicatement mon archet, et attends le moment propice pour lancer la première note.

Celle-ci est discrète, presque inaudible. Je ne m'impose pas, je rejoins. Peu à peu j'accentue mes notes, je rajoute des accords. Peu à peu je m'approprie la musique, je la fais mienne, sans pour autant prendre la place de la joueuse de luth. Je me place comme son égal, je l'accompagne, augmente l'intensité de sa mélodie, inonde ses notes de sentiments...

La louve

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 21 Nov 2012 15:20 
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Tout à sa chanson, Niwen ne faisait pas attention qui allait et venait, ni même qui l’écoutait. Elle était sur scène à montrer son art et ce qu'elle valait, s'il existait un dieu de la musique, ce serait son heure de gloire, il avait intérêt à être présent à écouter, par ce que la louve ne l'attendrait pas ! L’adolescente avait inventé ces petites rimes quelques heures auparavant, elle savait la chanson courte, elle devrait l’argumenter de notes et d’effets de style pour la faire pérenniser dans le temps. Sur scène, il n'y a plus de riche ou de pauvre, de noble ou de paysan, seul reste ceux qui sont avec du talent ! Et dans ce cas-là, Niwen pouvait, peut-être, prétendre un jour de gagner le titre de reine qui sait.

Un brin surprise après son court récital, la Liykor avait fait durer presque trop longtemps. Elle entendit quelques notes d’un instrument peu usuel dans une taverne, c'était un violon. Non loin de s’arrêter ou de la déranger, elle continuait de jouer se focalisant vers la source du son, ouvrant tout grand ses yeux dorés. Sa tache de naissance bien visible sur son front, sous forme d’un croissant de lune, elle découvrit une jolie elfe brune, richement habillée, elle devait être noble ou quelque chose d’approchant. Son œil de voleuse scintilla un court instant, des reflets malsains luisaient dans ses yeux, avant de se redorer de la passion de la musique.

Certains faisaient des duels à l'épée, d'autres avec des mots, mais sans vraiment cherchant une compétition féroce, Niwen commençait une sorte d'affrontement amicale de musique. Augmentant la complexité des accords et des rythmes de ses doigts, elle ne s'attardait à savoir si les autres musiciens allaient suivre la manœuvre. Elle poussa même le vice à accompagner la musique de sa voix douce et lancinante, il n’y avait pas de parole, mais uniquement du tralala qui suivait la musique. Niwen souriait, elle ne s’attendait pas du tout à avoir quelqu’un comme ça ici. Elle la regardait avec des yeux espiègles comme disant " hey ! Tu peux suivre la bourgeoise ?". Après tout elle venait de la rue, quelque part sans vraiment le vouloir, elle jalousait la facilité de vivre de ces gens-là.

[...]

Après avoir quitté la scène, elle était allée dévorer son assiette au bar en compagnie du blondinet balafré. Plutôt heureuse d’avoir esquivé les questions gênantes, elle hocha la tête en finissant de jouer avec les peu passionnants légumes à sa portée. Niwen savait bien qu'il y avait de quoi faire comme travail dans cette énorme ville, pas nécessairement à sa portée d'ailleurs. Elle n'était personne et malgré sa rareté dans la cité blanche, personne ne faisait vraiment attention à elle. Il était inutile de poser davantage de question, la réponse était satisfaisante, le choix du sujet de sa petite chanson ciblait ceux qui vivaient et se sentait appartenir à la ville.

La louve ne cherchait pas vraiment si derrière chaque personne se cachait un secret, elle avait appris, peut être trop tard d'ailleurs, que tout le monde avait sa part d'ombre et ces petites choses que l'on ne voulait pas voir offert au tout-venant. Niwen écouta soigneusement la réponse de l’humain, il semblait surpris que la jeune Liykor l’eût pris au mot à sa proposition d’aide. Peut-être est-ce que ce n'était que de la politesse à la base, des mots en l'air ? Elle regarda avec attention si la violoniste était à porter de voix lorsqu'elle répondrait, quitte à parler plus fort que d'habitude pour qu'elle l'entende sans nécessairement forcer sa voix.

« Je ne voudrais pas vous empêcher de voir vos amis, je gage que je m’en voudrais beaucoup. »

Dit-elle en posant sa patte sur son torse avec une voix douce et légèrement charmeuse, comme une actrice toujours en représentation.


« Mais j’accepte volontiers, voyagé sans limites, sans bornes, sans personne pour dire qu’il faut aller là plutôt que là, sentir le vent chanter à ses oreilles, vivre ! Si je veux de l’inspiration alors il me faut connaître beaucoup de choses. Je veux voir et entendre des personnes aux histoires fabuleuses. »


La louve poussa son assiette vers le tavernier pour signifier qu'elle en avait terminé, en bonne carnassière, elle avait laissé pas mal de légumes. Elle était surprise elle-même avec tant de facilité avec laquelle elle avait parlé, elle qui d'habitude était si muette. L'adolescente se tue alors, mais sans pouvoir bloquer sa queue qui battait amusée et excitée de ses paroles. elles étaient à destination bien évidemment à son interlocuteur mais également à la violoniste. Niwen savait bien que les gens riches avaient souvent beaucoup de responsabilités et enviaient ses possibilités de partir sur un coup de tête de gens plus humbles.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 21 Nov 2012 16:50 
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Le spectacle continue et j'ai toujours les yeux fermés. Je suis complètement obnubilée par cette musique. La louve semble apprécier mon arrivé dans son spectacle, et augmente peu à peu la difficulté de sa mélodie. Veut-elle me défier ? Je suis joueuse et me laisse aller à son rythme, sans la forcer.
Je garde les yeux fermés, et cela jusqu'à la fin, jusqu'à l'apothéose de ce spectacle, jusqu'à ce que la louve et moi faisions vibrer l'air à l'unisson sur une seule et même note.

Puis tout s'arrête, et je rouvre les yeux. La salle est en ébullition, applaudissant sans limite, criant et sifflant sa joie. J'ai chaud, et quelques gouttes de sueur perlent sur mon visage. Quelques personnes viennent me féliciter, alors que je cherche la louve des yeux. Mais elle a disparu, très agilement d'ailleurs, vu la vitesse à laquelle sont arrivés les clients.

Je range mon violon et remercie ceux qui me félicitent avant de m'approcher du bar. Le tavernier, apparemment plutôt content, me lance un grand sourire.

"Très belle prestation mademoiselle. Vous connaissez la joueuse de luth ?"
"Non, justement, et je voudrais discuter avec elle. Savez-vous où elle pourrait être aller ?"
"Elle est derrière vous ! J'ai l'impression qu'elle n'aime guère les contacts avec les gens."

Je me retourne brièvement, et, en effet, la louve était assise à une table, mangeant son assiette comme si c'était rare pour elle, et en compagnie d'un jeune homme que je ne pris pas le temps d'étudier.

"Merci beaucoup."
"Revenez quand vous voulez !"

Je lui souris.

"Volontiers, j'aime jouer."

Je me retourne et m'approche doucement de la table occupée par la joueuse de luth. Elle semble heureuse, agitant fièrement la queue, et parlant fort. Je n'ai pas pour habitude d'écouter les conversations privées, ce qui fait que j'attends un silence dans leurs dires pour m'incruster poliment.

"Bonjour. Je... j'ai bien aimé jouer avec vous, et surtout, j'ai trouvé que vous étiez douée. Vraiment douée. Puis-je... discuter brièvement avec vous ?"

Proposition

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Jeu 22 Nov 2012 15:25 
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Une oreille de Niwen avait réagi naturellement quand elle avait perçu que l’on parlait d’elle. L’oreille se tourna en direction de la violoniste, tiquant légèrement. elle avait facilement identifié la violoniste sans même la regarder. Après tout la liykor sur scène l'avait bien cherchée, et elle avait répondu de fortes belles façon, comment lui en vouloir d'en savoir plus ? Niwen était plus que ravie et charmée, ce n'était pas qu'une passade. Elle ne connaissait pas le violon ni sa maîtrise, Amalia quant à elle le connaissait parfaitement sur le bout des doigts, jouant même les yeux fermés. Niwen ne chercha pas plus que cela d'indiquer sa position à la noble, écoutant simplement la discussion avec Peter, connaître les gens avait un certain avantage.

Cela pouvait être étonnant la différence entre la chanteuse et la simple citoyenne, elle finissait de manger ou plutôt de jouer. l'adolescente était plus terne, plus morne, s’économisant en paroles, se faisant discrète. On remarquait davantage ses vêtements sombres et abîmés. Sa coéquipière de musique l'avait finalement rejointe, elle la regarda de haut en bas lentement avec soin. Une belle robe plutôt complexe, riant dans sa tête, elle se dit que ça ne devait pas être simple le matin pour s'habiller, un léger sourire aux lèvres se dessina, amusé. Que venait-elle faire ? Pourquoi venir et vouloir me parler ? Elle ne refuserait pas bien entendu, mais curieuse comme l'était, ça la taraudait déjà.

Amalia se faisait plutôt discrète, elle attendit poliment une pause dans la discussion pour s’y glisser, Niwen se tourna légèrement vers elle comme pour l’inviter à parler. Quelque part elle était déçue que la phrase, dont-elle avait presque beuglé, n'ait pas produit l'effet escompté. la violoniste était restée dans son coin, sans apparemment écouter. Sa queue se calma, elle oscillait presque plus, calme, revêtant sa parure habituelle. Elle était bien plus sereine maintenant qu’elle avait le ventre plein. Quelle bonne sensation que toute cette chaleur divine en elle, cette force soudaine, un état d’esprit zen.

Niwen écouta contentieusement la violoniste parler, elle pencha la tête légèrement sur le côté droit, montrant sa curiosité et son intérêt. Amalia vouvoyait avec soin, plaçant ses phrases comme il fallait. toutes ces bonnes manières montraient sans ambiguïté le sang-bleu dont elle était issue. Était-elle si timide au point de parler de cette façon ? Niwen ne comprenait guère, si elle voulait parler avec quelqu’un, elle parlait tout simplement. Elle souriait à la manière d’un loup, en ouvrant la gueule, on ne change pas tant d’années d'habitude et de générations comme ça. L'adolescente hocha simplement la tête, elle fit un geste de la main montrant un siège à côté d'elle de libre.

Niwen prenait son temps pour la soirée, car elle savait où elle allait finir une fois les torches et la fête terminées. C’était dans la rue, sombre, humide, en solitaire. L’humain repartirait sans doute voir ses amis, la violoniste dans sa grande maison et ses serviteurs. Mais la nuit n'était pas finie, la liykor était bien décidée d'en profiter comme si ce c'était la dernière. Avec son expérience de la rue, Niwen avait appris que ce n’était pas par ce que quelqu'un était gentil avec toi, qu’il le faisait pour ton bien. Un ancien de sa tribu lui avait raconté une histoire, c’était un poussin qui était tombé d’un nid, il allait mourir de froid, par chance une vache arriva et lâcha une énorme galette de merde sur la tête, le poussin était tout content au chaud. Arriva alors un coyote, il observa le poussin, la sortie de la merde et … Grmmmm ! Il le mangea !

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Ven 23 Nov 2012 10:19 
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La louve

La louve semble à la fois étonnée et intriguée par ma présence à ses côtés. Elle parait moins agitée qu'il y a quelques instants. Cependant, elle ne fait que me regarder, sans répondre. Derrière ses grands yeux mélancoliques courent ses pensées, imperceptibles mais présentes. A quoi pense-t-elle ? Je n'en sais rien.

Finalement elle me propose d'un simple geste de m'assoir à sa table. J'acquiesce poliment avant de poser mon sac près du pied de la table et de m'assoir. Je la regarde. Elle a l'air triste, mais quelque chose brille dans ses yeux. C'en ait presque étrange.

Mais je ne suis pas là pour connaitre tout son passé mais pour lui proposer quelque chose.

"Comme je vous l'ai dit, j'ai vraiment adoré jouer avec vous. Vous avez du talent, vraiment."

Je marque une courte pause. En effet, elle a l'air curieuse de savoir ce que je lui veux, mais je sens que quelque chose la gêne. Ses yeux sont tristes, contrairement à quand elle jouait sur scène. Pourquoi est-elle triste ?

"Pour faire court, j'aurais une proposition à vous faire qui, je pense, pourrait vous intéresser."

Je lui laisse un bref instant au cas ou elle voudrait m'interrompre, puis reprend.

"Voilà, je suis compagnonne, et je suis venu à Kendra-Kâr pour y faire des représentations pour un des plus grands théâtres de la ville. Et je voulais savoir si... ça vous tenterait de participer ?"

Argumentation

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Dernière édition par Amalia rosenoire le Mar 18 Déc 2012 11:42, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Jeu 29 Nov 2012 14:38 
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Niwen observa longuement la violoniste s'installer près d'elle. Profitant de son passage à ses côtés, elle ferma les yeux un bref instant et huma son odeur afin de s'en imprégner. Elle sentait bon, peut-être se parfumait-elle souvent, les riches le faisaient quotidiennement. Étrange habitude que de vouloir cacher son odeur, pourquoi voulait-il tricher sur ce point-là également ? La jeune louve regardait les doigts de la violoniste, ils semblaient légèrement usés par une pratique régulière même si très bien soignés. Elle écoutait attentivement bien entendu, même si son regard peu discret allait d’un endroit à l’autre du corps de l'elfe.

"Comme je vous l'ai dit, j'ai vraiment adoré jouer avec vous. Vous avez du talent, vraiment."

« Les humains qui aiment mettre des noms à chaque chose, quel est le tien ? »

Niwen semblait distraite, suivant sa propre logique dans le dialogue. À sa propre question, elle pencha la tête légèrement sur le côté, très curieuse. Elle posa sa patte sur son torse et répondant à la suite d'Amalia histoire de se présenter, c'était pour les humains très malpolis.

«Quant à moi le nom que j'ai choisi est Niwen, c'est gentil, tu en as également du talent, mais je dois dire que je n'ai jamais vu de violon dans une taverne.»

"Pour faire court, j'aurais une proposition à vous faire qui, je pense, pourrait vous intéresser. "

L’adolescente avait finalement répondu à retardement à la question, jouant presque comme la violoniste le faisait avec son suspense qui horripilait Niwen, si curieuse qu’elle était. Elle lui fit signe de ses mains de continuer, agitant légèrement sa queue derrière elle. En général les gens qu'elle côtoyait, quand ils prenaient autant de tact pour faire une proposition, c'était pour quelque chose de mal honnête qui allait être dangereux.

"Voilà, je suis compagnonne, et je suis venu à Kendra-Kàr pour y faire des représentation pour un des plus grands théâtre de la ville. Et je voulais savoir si... ça vous tenterait de participer ?"

Puis totalement surprise par la demande, Niwen papillonna des yeux histoire de vérifier si elle ne rêvait pas. Mais non tout était vrai, elle ne put alors se retenir d'éclater de rire franchement sans faux-semblant. Elle pensait à une blague, mais à la mine sérieuse de son interlocutrice, elle essaya de retrouver son calme en essuyant le bord d'un œil de son doigt.

«Ce n’est pas que je refuse mais … tu m'as bien regardé? Tu as vue comment je suis habillée ? Je crains qu’à peine je n'approche de ton théâtre, les gardes ne me mettent aux fers de peur que je viens piquer les dorures des murs ! Alors venir faire une représentation ! Et puis je joue de luth, et je ne sais même pas ce que vous jouez ! Ma petite, je te souhaite toute la réussite du monde, mais nous ne sommes pas nées dans le même monde, tu sais, il n'y a que les beaux papillons qui peuvent voler, une bâtarde de chienne comme moi … »

Niwen perdit immédiatement son sourire, croisant les mains devant elle en baissant la tête. Elle ferma les yeux, prit une longue inspiration. Elle ne voulait pas trop blesser cette charmante jeune elfe, qui pleine de bonne volonté était venue vers elle.

«Ça m'étonnerait que le beau linge veuille bien se mélanger avec quelqu'un comme moi, la plus part dans ce genre de lieu viennent se distraire, non écouter un talent. Si tu veux vraiment savoir ce que tu vaux c'est au milieu d'une fête populaire, avec tout le monde qui se met à danser autour de toi, grâce à toi, ou alors il faut être prête à courir très vite si tu te fais chasser.»

La lyikor souriait légèrement, cela lui rappelait quelques souvenirs, les débuts.


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Dernière édition par Niwen le Sam 8 Déc 2012 10:41, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Ven 30 Nov 2012 09:25 
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La première chose que fait la louve est de me demander mon nom, avant de se présenter. Elle dit s'appeler Niwen, c'est un joli prénom. Je me présente à mon tour puis attends qu'elle réponde à ma proposition. Elle semble avoir du ressentiment envers les humains. Que lui est-il arrivé ? Je n'en savais trop rien mais la suite de sa réponse montrait qu'elle ne devait pas avoir une vie facile.

Elle ne semble pas du tout croire que les gens puissent aimer l'écouter jouer, elle dit que son apparence gâchera tout. Son visage si jovial devient triste et je ne sais que dire. Elle renchérit, une nouvelle métaphore me faisant bien comprendre que mon monde et le sien n'ont rien en commun.

Je me tais. En fait, je ne sais pas trop quoi dire, je réfléchis. Elle doit être issue d'une pauvre famille, peut être sans abris. C'est bête, son talent pourrait lui apporter la fortune. Il faut que je la décide à me suivre, au moins qu'elle montre ce qu'elle sait faire à mon employeur.

Elle a dit plus tôt dans sa réponse que la vraie musique n'était pas dans le théâtre mais dans les bal populaire. Je souris en repensant à mon apprentissage...

"""
"La nuit est vraiment belle ce soir."
"Oui, en effet. Magnifique pour le bal."
"J'espère que tout se passera bien."
"Tu es une génie, ne t'inquiète pas. Concentre-toi simplement, et lâche toi. Tout ira bien."

Je soupire en regardant la lune. Mon premier bal, ma première prestation publique. Mon père m'a promit un violon spécial si tout se passe bien. J'adore le violon, je veux en faire mon métier, ma vie...

[...]

Et voilà, on m'attend... J'inspire profondément, puis me lance. Ils sont tous là, ils attendent le début de la musique pour se mettre à danser. Ce soir, des couples vont se former, des vies être changées à jamais, et cela, grâce à ma musique. Du moins, je l'espère.
"""

Ce soir là j'ai eu le violon promis. Ce soir là, j'ai trouvé ma voix, et je l'ai clamé haut et fort.

"Tu sais... Je peux vous tutoyer ? Je ne suis plus novice au violon. Je suis venue à Kendra-Kâr non pas pour faire des concerts mais pour valider mon compagnonnage. Chez moi je suis connue et réputée, et ce n'est pas grâce aux nobles humains. Chez nous les Hinïons, la musique est un art, la musique est respectée, est créatrice et influe sur la vie des gens. La musique n'est pas un divertissement, c'est le premier plan des bals, c'est une condition de vie. Moi, je suis une génie du violon, je sais quasiment tout jouer, j'ai passé toute ma vie, toutes mes journées, à apprendre, et aujourd'hui je maîtrise cet instrument. Mais toi, tu n'es ni une elfe, ni une jeune louve noble. Et pourtant tu joues très bien de ton instrument. Il te reste pas mal de choses à apprendre, mais crois moi, pour ton âge, tu es extrêmement douée."

Je me tais un instant, lui laissant le temps de comprendre ce que je venais de dire.

"Et mon employeur est lui aussi un elfe blanc. La musique passe avant l'apparence. Et s'il t'entend jouer, crois moi que tu acquerras rapidement de quoi te faire belle."

Je lui souris. Elle n'a aucune raison de refuser.

La louve et moi

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Sam 1 Déc 2012 11:34 
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"Tu sais... Je peux vous tutoyer ? Je ne suis plus novice au violon. Je suis venu à Kendrà-Kar non pas pour faire des concerts, mais pour valider mon compagnonnage. Chez moi je suis connue et réputée, et ce n'est pas grâce aux nobles humains. Chez nous les Hinïons, la musique est un art, la musique est respectée, est créatrice et influe sur la vie des gens. La musique n'est pas un divertissement, c'est le premier plan des bals, c'est une condition de vie. Moi, je suis une génie du violon, je sais quasiment tout jouer, j'ai passé toute ma vie, toutes mes journées, à apprendre, et aujourd'hui je maîtrise cet instrument."

Niwen un brin surprise que la violoniste prend l'initiative de vouloir la tutoyer. Je la voyais bien connaître la personne depuis des années, et malgré tout, continuer de la vouvoyer avec le couperet de la bonne manière au-dessus de la tête. La jeune louve écouta avec soin, hochant la tête lentement. Elle n'avait rien contre le fait de parler d'elle, elle n'avait pas du tout honte de sa vie, ni même de ses choix, elle les avait fait de son plein gré.

"Dans ma tribu, la musique n'est qu'une distraction pour la fin de journée. Quand toute la meute se retrouve autour du feu, les anciens content des histoires de notre peuple, ce n'est qu'une passade inutile, une distraction pour les jeunes. Chasseurs, guerriers, pisteurs, marchands, cela ce sont des choses utiles. Moi, je suis partie assez tôt de la tribu, je n'y étais pas à ma place."

Niwen ne disait pas cela avec un pincement au cœur, bien au contraire, elle se morfondait d'être passive, inutile, de ne pas avoir trouvée sa voie. Elle ne put jamais quitter la musique, ses chants si mélodieux. Telle une sirène charmant les pauvres marins afin de les attirer vers une mort certaine. Quant à elle, la jeune louve avait sauté les deux pieds dans l'eau, elle tentait d'aller toujours plus profondément encore et encore, à la recherche de la substantifique moelle, la clé de la musique ultime.

"Une génie hein ? Tu es bien présomptueuse je trouve ."

Sourit alors la Lyikor à la petite pique qu'elle venait de lancer. Elle hocha la tête de nouveau. Elle ne pouvait qu'être d'accord avec cela évidemment.

"Il n'y a pas vraiment de noble parmi les lyikors, enfin pas comme vous l'entendez, je veux dire les peuples comme les humains, les elfes et autres de ce genre. Nous avons des guides, des ancêtres, des gens importants."

"Mais toi, tu n'es ni une elfe, ni une jeune louve noble. Et pourtant tu joues très bien de ton instrument. Il te reste pas mal de choses à apprendre, mais crois-moi, pour ton âge, tu es extrêmement douée."

"C'est gentil, je n'ai jamais cherché à me comparer avec les autres musiciens, juste à jouer comme j'aime le faire et forcement sans fausse note."

Niwen n'avait pas peur de se livrer, même si elle ne disait pas tout, certain sujet serait éludé bien évidemment. Elle savait que par politesse, une fille comme Amalia ne poserait pas plus de questions alors que l'on venait à peine de se rencontrer. Elle se souvenait encore parfaitement avec une légère douleur, des passages difficiles entre une vie si douce et libre de la meute, à la vie si âpre et acide des cités et de la rue. Le vol, la pression que ses mauvaises gens exerçaient, ils la nourrissaient de temps en temps cependant. Elle voudrait bien leur jeter aux visages cette cape, même si très utile, elle représentait quelque chose de sombre, comme une nappe de goudron sur sa douce fourrure. Cela puait, une odeur rance et pernicieuse qui se glissait petit à petit partout, impossible de s'en détacher. L'adolescente secoua très rapidement la tête pour chasser ses mauvaises idées, la soirée devait d'être parfaite, loin de ce tumulte qu'Amalia ne connaîtrait jamais, tant mieux pour elle d'ailleurs.

"Et mon employeur est lui aussi un elfe blanc. La musique passe avant l'apparence. Et s'il t'entend joué, crois moi que tu acquerras rapidement de quoi te faire belle."


"Me faire belle hein ? De toute façon je n'ai rien à perdre à te suivre et d'essayer."

Amalia avait raison, qui pourrait refuser une telle opportunité ? Mais malgré son amour pour son propre peuple, ses apparemment magnifiques valeurs de vie, ne se berçait elle pas d'illusion? Niwen ne voulait pas vraiment y croire, toujours guider par ses instincts. Elle se dit qu'elle pourrait disparaître rapidement en cas de problème. Plus le cadeau semblait beau, plus elle était méfiante. Mais elle ne sentait rien de mauvais en la violoniste, encore moins si elle devait la comparer avec Duncan, peut être trop naïve ?


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Dernière édition par Niwen le Sam 8 Déc 2012 11:05, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Dim 2 Déc 2012 12:59 
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Argumentation

La réponse de la louve ne fut pas celle attendue. Elle commença à m'expliquer sa vie, comment son peuple utilisait la musique. Je trouve ça triste, de n'utiliser la musique qu'en tant que divertissement. Enfin, si c'est leurs coutumes, je n'ai aucun droit de les critiquer.

Apparemment Niwen serait partie de son plein grès de sa tribu. Tout ça parce qu'elle n'y trouvait pas sa place. Ses yeux sont tristes, je me demande un instant ce qu'elle a pu vivre. Nous sommes toutes deux adolescentes apparemment, sauf qu'elle n'est pas elfe, qu'elle n'a pas plus d'un demi siècle derrière elle. Et mon demi siècle a été parfait, une vie douce dans un environnement sain. Si elle n'a vécue que 20 ans et que cette vie a été dure, ce sera dur de lui rendre le sourire un jour...

Elle continue à répondre à ce que je lui ai dis, et apparemment elle a l'air d'être une louve plutôt simple et gentille. Elle semble très attachée à la musique et n'être heureuse qu'en sa présence. Raison de plus pour qu'elle me suive, elle ne pourra que trouver le bonheur là où je l'emmène.

Finalement, elle accepte. Elle n'a pas l'air très enthousiaste mais j'espère qu'elle comprendra vite ce que la musique peut lui apporter.

Je me lève et lui tend la main, la regardant dans les yeux.

"Viens avec moi, j'y vais de suite, je t'y emmène. Tu verras, tout se passera bien. Fais moi confiance."

Et je lui souris, un sourire sincère, plein de confiance et de gentillesse. Je ramasse mes affaires et mon violon.

Exécution dans le brouillard

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Merci à Itsvara
Musique jouée par Amalia en concert
La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. Platon


Dernière édition par Amalia rosenoire le Mar 18 Déc 2012 11:58, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Lun 3 Déc 2012 18:52 
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Niwen regarda la main se tendre en face d'elle, par réflexe, elle ne la saisit pas. Elle se leva lentement, mettant en bandoulière son luth. Ce n'était pas qu'elle refusait de lui serrer la main, mais on ne faisait pas cela dans la rue ou alors avec quelqu'un que l'on connaissait très bien. Elle soutenait son regard sans problème, sans honte ni faux fuyant. La jeune louve tapota la main pour qu’elle la baisse avec douceur en hochant la tête lentement.

"Viens avec moi, j'y vais de suite, je t'y emmène. Tu verras, ton se passera bien. Fais-moi confiance."

« Très bien je te suis, mais tu crois que ton chef d’orchestre acceptera comme ça de m’écouter ? Il doit en avoir une tonne de personnes qui tentent leur chance en se proposant. »

Pour rassembler ses affaires se fut fait en quelques secondes, elle devait être toujours prête à chaque instant à s'enfuir. Si ça se trouvait dans cinq minutes, elle détalerait à la suite à une patrouille de garde. Si eux couraient, c’était une bonne raison pour prendre ses jambes à son cou également, peu importe la leur. Le tavernier était occupé avec d'autres clients à l'autre bout du bar, il n'avait pas pris le temps de débarrasser la table. Ce faisant, il se trouvait sur le bar une assiette, une fourchette, mais surtout un bon couteau à viande en acier de bonnes factures, certainement un nouvel achat, il semblait solide et capable d'ouvrir avec sa pointe le moindre os pour en extraire de la moelle.

Sans aucune hésitation, d’un geste rapide mais pas trop quand même afin de ne pas éveiller les soupçons, Niwen guetta le moment où Amalia prenait ses affaires. Très rapidement, le couteau se fit prendre par sa main gauche, il se retrouva ensuite calé sous son bras afin de faire disparaître aux regards. Pour finir son habile et habituel tour de passe-passe, elle finit par cacher le couteau à viande dans la manche de son bras droit. La louve prit alors une posture les bras tendus, les mains jointes contre son ventre comme si la situation d'aller aux théâtres l'embêtait.

Niwen ne savait pas où elle allait, elle avait donc besoin d'assurance-vie. Ceci fait, le couple d'adolescentes marcha dans la rue en direction du théâtre. La jeune louve voulait déjà la remercier pour tout ça, c’était la moindre des choses, sa voix intérieure hurlait et ordonnait d’ouvrir la gueule et de lui dire un mot de gentillesse. Mais son corps résista, sa gueule resta alors fermée, seule une petite mimique sur son visage se fit remarquer. Niwen un peu dépitée baissa son regard et soupira. Elle sentait que ces années dans la rue l'avaient marquée plus qu'elle ne l'imaginait. déçue d'elle-même, ce fut silencieusement qu'elle poursuivit sa route peut-être vers un changement de son destin.


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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mar 28 Mai 2013 22:04 
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Lorsqu'ils arrivèrent, ils étaient trempés, mais propres. Chopin commanda une chambre au tavernier qu'il réveilla et paya d'avance. Celui-ci ne remarqua pas les blessures de Chopin. Sa carapace de cuir et ses habits sombres masquaient celle de sa jambe et il avait grossièrement bandé son bras pour l'empêcher de saigner le temps de régler l'affaire. Aux questions concernant l'Aldryde, il prétendit juste qu'elle avait fait un long voyage et qu'elle dormait, car elle était exténuée. Ce qui n'était pas entièrement faux.

Une fois qu'ils furent tranquilles et seuls dans la pièce, il mit la jeune mage sur un oreiller et la couvrit du napperon qui ornait la table de chevet. Il ôta alors ses vêtements et s'occupa mieux de ses blessures, versant dessus un alcool fort qu'il gardait dans une petite flasque.
Il sortit de son sac une grosse aiguille munie d'un fil solide qu'il imbiba du même liquide. Il avait également pris un petit morceau de bois entouré de cuir. Il le cala entre ses dents et recousit ses plaies.

Quand il eut terminé, il s’écroula dans le lit.

Dehors l'aube commençait à pointer. Les deux survivants ne se réveilleraient que tard dans l'après-midi. Sous leur fenêtre, un jeune excité clamait à qui voulait bien l'écouter que l'on venait de découvrir les corps de deux bandits de la bande à "Carkin's le fourbe" dont les têtes étaient mises à prix.

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Dernière édition par Hilimiel le Sam 6 Juil 2013 12:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Sam 6 Juil 2013 00:08 
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((( [:attention:] Il est fait mention ici des appareils reproductifs et défécateurs. Si ces thèmes vous gènent ne lisez pas ce bout de RP. [:attention:] )))

Le nain grommelait dans un demi-sommeil :

"- La bande à Carkin's le fourbe... Carkin's le fourbe... Carkin's."

Soudain il ouvrit les yeux et se redressa. Le drap qui le recouvrait glissa de son torse laissant apparaître son abondante pilosité.

"- Le sale fils de pute ! Je lui ferai bouffer ses dents à cette raclure !
- Houla, houla, pas si fort, tempéra l'Aldryde qui sortait de sa torpeur. J'ai mal à la tête. Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Le Thorkin ne répondit pas immédiatement, il était trop absorbé à sa fulmination intérieure. Ses lèvres bougeaient sans qu'aucun son ne s'en échappe et son poing droit venait claquer dans sa paume gauche.
Étincelle quant à elle, élargissait avec timidité la fente entre ses paupières embrumées et regardait avec lenteur autour d'elle pour ne pas aggraver sa céphalée. Elle remarqua qu'elle se trouvait dans une pièce de petite taille à comparer avec le temple de son dieu. Elle restait néanmoins gigantesque par rapport à ce qu'elle connaissait de l'Arbre-Maison. Son sens des proportions était en train d'évoluer et ce changement la perturbait. À l'heure actuelle elle ne se posait pas vraiment ces questions. Elle se redressa quelque peu sur ses coudes et observa plus attentivement les environs. Elle se trouvait sur ce qui lui paraissait être un coussin géant. Le nain était assis sur un lit plus grand encore ; trop pour lui-même. Un lustre muni de bougies était suspendu au plafond. Les chandelles ne semblaient pas avoir servi, contrairement à celle qui était plantée sur un bougeoir de bois posé sur une immense commode à côté d'une bassine de métal et d'un énorme broc en terre cuite. Notre jeune amie ne se souvenait nullement être déjà venue ici.

"- Mais en fait, on est où ?
- À la taverne du Paladin. Répondit sèchement le barbu.
- Heu... C'est quoi une taverne ?
- Retenez-moi... marmonna-t-il en serrant les dents."

Étincelle n'avait bien entendu jamais entendu parler de taverne. Fripin un jour lui avait raconté une histoire se déroulant dans une auberge. Le concept lui était cependant resté vague et, de toute manière, depuis longtemps oublié.
Alors qu'elle essayait de se remémorer des événements de la veille, soudain les paupières de la mage s'agrandirent.

"- Les bandits ! lança-t-elle.
- Ah ben ça y est ! Tu émerges enfin !
- Ils étaient en train de t'attaquer, je me suis envolé et... et je ne sais plus.
- La foudre par tous les dieux ! Tu leur as fait tomber la foudre dessus !"

Une ombre passa sur le visage de la petite femme. Elle baissa la tête.

"- Ah... j'ai recommencé alors, mais cette fois ce n'était pas une branche... J'espère qu'ils n'ont pas eu trop mal.
- Pas trop mal ! Ah ! Tu plaisantes, ils chialaient leurs mères."

Elle avait l'air de plus en plus mal à l'aise

"- Je ne me souviens pas. La première fois ça m'avait fait ça aussi. Lorsque je m'énerve, je ne me contrôle plus.
- Tu as le caractère des tempêtes. C'est ce qu'on dit des personnes comme toi là d'où je viens. C'est plutôt bien vu chez nous, dit-il en esquissant un sourire. Au passage, je te dois une fière chandelle, si tu ne les avais pas faits sauté comme des grains de maïs dans un poêlon je ne serais pas là pour te parler... et sans doute toi non plus."

L'Aldryde se sentait reconnaissante de ces remerciements, mais une question importante la taraudait :

"- Et ensuite... que s'est-il passé ? demanda-t-elle timidement.
- Ensuite je leur ai montré pourquoi on appelle Chopin FendCrânes. J'ai ouvert la tête de ce sale humain en deux. Quant à l'elfe, tu l'avais déjà achevé avec tes éclairs. Rappelle-moi d'ailleurs de ne jamais t'énerver, finit-il avec un clin d'œil.
- Par la foudre ! C'est affreux ! J'ai tué cet elfe. Mais je ne voulais pas ! Je...
- Ça suffit ! coupa-t-il. Si tu ne l'avais pas fait, c'est lui qui nous aurait tués. Je ne sais pas comment c'était chez toi, mais ici seuls les plus forts survivent ! Enfonce-toi bien ça dans le crâne !"

C’en était trop pour la jeune femme qui se mit alors à pleurer.
Le barbu était embarrassé. Derrière sa carapace de grincheux mal polis se cachait un nain pas si insensible et pas si mal éduqué qu'il voulait bien le faire croire. Néanmoins, il n'avait pas l'habitude de réconforter quelqu'un.
Après quelques minutes de pleurs, il s'y essaya tout de même maladroitement.

"- Heu... Aller, t'en fais pas moucheronne. Maintenant son âme doit être dans les enfers. Il doit être heureux là bas avec ses semblables, les égorgeurs, les violeurs, les bourreaux d'enfants, les...
- Ça va, ça va, j'ai compris. Consoler les gens c'est pas trop ton truc hein ? demanda-t-elle en levant ses yeux rougis vers lui."

Le Thorkin fut décontenancé. Alors qu'il était sur le point de lui répondre d'aller se faire voir, elle ne lui en laissa pas le temps.

"- Mais c'est gentil d'avoir essayé. Merci Chopin.
- Heu... Ouais ben, de rien. Je... Ah ! Au fait, c'est quoi ton nom ? lança-t-il pour changer de sujet.
- Étincelle, je m'appelle Étincelle.
- Ah ben dit donc, ils t’ont pas gâté tes parents avec un nom pareil ! s'exclama-t-il.
- C'est moi qui l'ai choisi. Avant j'en avais un autre qui m'avait été donné par la grande akrilla, mais j'en ai été dépossédé.
(Ah ! la boulette !)
- Ah... Heu... Non, mais ça sonne plutôt bien en fait..."


Il y eut un silence gêné. Étincelle le brisa la première.

"- J'aime bien moucheronne comme surnom. C'est mignon les moucherons, en plus c'est une de mes friandises préférées.
- Friandise ! Tu manges vraiment ces trucs-là ? demanda le Thorkin au comble de la surprise.
- Heu... Eh bien oui, évidemment. Tu ne manges jamais d’insectes, toi peut-être ?
- Par tous les dieux ! Bien sûr que non ! C'est dégoûtant !"

Le barbu et la femme ailée se regardaient l'un l'autre comme s’ils venaient d'une autre planète. Puis dans un bel ensemble :

"-Tu es vraiment bizarre ?"

La simultanéité de leur phrase les fit pouffer. Le guerrier poussa de gros esclaffements alors que le rire de l'Aldryde ressemblait plus à de petits gazouillis.
Notre jeune amie se sentait mieux, ses pleurs l'avaient libérée d'une grande partie de sa détresse et cet éclat d'hilarité avait recouvert temporairement le sentiment de culpabilité d'avoir tué cet elfe. Elle aurait besoin de temps pour accepter les paroles du nain, peut-être ne le pourrait-elle jamais. Il le faudrait pourtant, car ça ne demeurerait pas sa dernière victime, loin de là.
L'heure n'était cependant pas à l’apitoiement, mais au contraire au retour de la bonne humeur.

"- Ah ah ! Je n'ai jamais rencontré une créature telle que toi. Et je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises. Bon, et si on allait faire plus ample connaissance autour d'une prière."

L'Aldryde ne comprenait pas tout à fait la phrase du fidèle plein de piété, mais elle était d'accord pour sortir se dégourdir les plumes. Elle ôta le napperon qui la recouvrait et remarqua qu'elle était encore habillée au-dessous. Elle étendit ses ailes qui étaient quelque peu endolories, mais cela restait supportable.

Le nain quitta également le lit. Lui par contre, se présentait dans le plus simple appareil. Lorsqu'Étincelle découvrit son anatomie, outre sa peau couturée, un détail lui sauta aux yeux.

"- Mais c'est quoi ce truc entre tes jambes ? s’écria-t-elle.
- Ben enfin, c'est mon sexe, fit-il perplexe. Ne me dis pas que t'en as jamais vu parce que je parie que tous tes semblables s'habillent avec des vêtements presque transparents comme les tiens. Alors pour la crise de pudeur tu repasseras !
- Mais non, ce n’est pas ça. Tu as raison, on voit bien nos formes à travers nos vêtements. La pudeur c'est bien un truc d'humain ou de lutin. Mais les nôtres n'ont pas cette chose qui dépasse et qui pendouille entre les jambes.
- Quand je disais que j'étais pas au bout de mes surprises ! s’exclama-t-il.
- Heu... D'ailleurs, ça sert à quoi ?
- À pisser tiens, pardi !
- Heu...
- Quoi ? Ça non plus tu ne sais pas ce que c'est ?
- Eh bien... Non.
- Mais ma parole t'es vraiment jamais sortie de ton trou !" (((sans mauvais jeu de mots)))

Il marqua une pause. La jeune candide semblait vraiment peinée par son ignorance.

"-Bon... Heu... quand tu bois quelque chose... Vous buvez au moins, rassure-moi.
- Oui bien sûr.
- Kubi soit loué. Bon ben quand tu bois ça rentre par la bouche, et après un moment ben ça sort par là. C'est ça pisser.
- Et quand tu manges, ça sort par où ?
- Bas là ça sort par-derrière évidemment.
- Les Thorkins sont bizarrement faits. Nous, tout rentre par un endroit et tout sort par un autre, par-derrière comme tu dis.
- Chez les mâles aussi ?
- Heu... Ben oui.
- Mais alors comment vous faites pour faire des enfants ?"

La jeune femme devint écarlate, non par pudeur de discuter des choses de l'amour, mais encore une fois de sa profonde inconnaissance de la question.

"- Et bien en fait je ne sais pas. Je n'ai pas effectué la cérémonie d'accouplement, je me suis enfuie avant, c'est compliqué. Je ne peux pas te répondre...
- Ah, heu, désolé pour cette question. N'en parlons plus. Je m'habille et on descend."

À ce moment les intestins d'Étincelle se réveillèrent.

"- Hou ! Attends ! Juste avant, tu sais ou il y aurait un ruisseau justement !
- Hein ? Un ruisseau ? Pour quoi faire ?
- Ben tu sais faire sortir les choses de derrière tout ça...
- Ah oui bien sûr. Il n'y a pas de ruisseau, il faut utiliser le pot de chambre, là sous le lit, lui indiqua-t-il. Et pour te nettoyer ensuite le derrière, il y a la cruche d'eau ici. Tu la prends pour verser de l'eau sur ce linge et... et... Et la cruche est aussi grande que toi, remarqua-t-il. Bon, fais ton affaire, pendant ce temps je découpe un morceau chiffon et je l’humecte."

À la fin de ces paroles, on entendit un bruit intestinal long et sonore ; un mélange de liquide et de gaz qui se frayait un chemin à travers les entrailles du Thorkin.

"- Hum ouais. Je crois que je passerai après toi aussi."

Ainsi débuta cette nouvelle expérience pour la jeune femme. Le fond du récipient empestait et il était or de question d'y poser les pieds. De plus elle ne pouvait se servir de ses ailes, la contraction des muscles qui lui permettaient de voler lui interdisait de relâcher ses sphincters. L'Aldryde tentait donc de se maintenir au bord du pot de chambre de façon plus ou moins acrobatique pour faire ses besoins, ce qui aurait fait mourir de rire quiconque l'aurait aperçue.
Heureusement pour elle, le nain était occupé à autre chose. Il avait empoigné sa hache et le chiffon de toilette. Il en coupa un petit carré qu'il trempa dans l'eau. Lorsqu’Étincelle eut terminé, il lui tendit le morceau d'étoffe en détournant le regard. Tout en s’essuyant, elle lui jeta :

"- On a quand même un peu de pudeur à ce que je vois.
- Y a des limites quand même. D'ailleurs maintenant c'est mon tour. Et je te saurais gré de bien vouloir te retourner quand je ferai ma petite affaire."

La jeune femme quitta le pot et, ne sachant qu'en faire, laissa le linge à son côté pour aller se placer face à la fenêtre. Elle patientait en épiant la rue, les passants innombrables qui circulaient en sens opposé et les chariots auxquels étaient attelés des chevaux. Elle se souvenait avoir déjà aperçu ces grandes bêtes dans les champs lorsqu'elle observait les paysans labourer. Elle avait toujours été impressionnée par...

(Une minute qu'est-ce que c'est que cette odeur infecte ?)
"- Pouah ! Par tous les dieux Chopin, c'est toi qui dégages cette affreuse puanteur !

- Ouais, ouais, c'est bon... Tu vas pas nous en faire tout un fromage, hein. Ici ils filent des trucs bizarres à manger. On dirait de la bouffe d'elfe et ça me bouriaude les boyaux. J'y peux rien.
- Peut-être, mais ça devient irrespirable ici.
- On voit que t'es jamais allé dans les quartiers Est, à comparer en ce moment ça sens la violette.
- Oui bon moi je sors par la fenêtre, je vais sur le toit. Appelle-moi quand tu auras fini et que tu auras vidé le contenu immonde de ce pot à l'extérieur de cette chambre."

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Dernière édition par Hilimiel le Sam 6 Juil 2013 16:52, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Sam 6 Juil 2013 00:25 
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Étincelle s'envola et partit s'asseoir sur le faîte de la taverne. D'un regard elle embrassa la mer de toitures de la ville. Elles se composaient d'un ensemble hétéroclite de tuiles d'argile ou d'ardoise qui côtoyait le chaume et les tavillons. la jeune femme n'était que peu réceptive à ce spectacle et préférait profiter du doux soleil de la fin d'après-midi en fermant les yeux. Les rayons éclairaient son visage et le baignaient d'une agréable chaleur. La migraine s'était estompée. Elle s’allongea. La lumière lui donnait de la joie et du bien-être. Elle se remémorait les bons moments qu'elle avait passés avec Kipion quand parfois, en de tels instants, ils se prélassaient sur une branche proche de la cime des arbres. Elle appréciait tellement ces quelques minutes d'évasion qu'elle se prit à chanter

(((sur l'air de « colchique dans les prés » )))
"Oh toi mon doux amour
Vois ici mes atours
Pour toi mon doux amour
J'ai passé mes velours

Viens ici mon aimé,
Viens donc me voir danser.
Pour toi mon cher aimé
Je me...


- C'est bon ! J'ai vidé la merde, tu peux revenir !"

Étincelle poussa un long soupire, puis après quelques secondes, réapparut dans l'huisserie de la fenêtre. Elle découvrit son nouvel ami habillé et armé.

"- Bon aller, viens maintenant. Je dois aller prier. On discutera de la suite autour d'une prière.
- On retourne au temple de Valyus ?
- Non, pas besoin, je prie Kubi. La salle commune sera très bien.
- Je ne connais pas ce dieu.
- Tu as devant toi un de ses fidèles adeptes. Je t'expliquerai. Viens maintenant, la prière n'attend pas.
- Mais tu as besoin de ta hache pour prier ?
- J'ai toujours besoin de ma hache pour quoi que ce soit. Mais surtout pour me protéger des loustics du genre qu'on a croisé. D'ailleurs, prends aussi ta besace et tes billes noires, on ne sait jamais."

Ainsi ils quittèrent la pièce avec leur équipement et se dirigèrent vers les escaliers. L'Aldryde nota un changement dans la démarche du guerrier.

"- Tu boites Chopin.
- Oui, un petit souvenir de notre rencontre d'hier soir. Mais ne t'inquiète pas, ça sera rétabli dans quelques jours. Les Thorkins ont la peau dure.
- Ah, ça va alors, je suis soulagée.
- Au fait.
- Oui ?
- Garde tes ailes bien repliées. Ça attirera moins l’attention sur toi. Tu es une sorte de curiosité ici. Je n'avais jamais vu de créature telle que toi auparavant. Si je ne t'ai pas paru surpris au premier abord c'est que j'ai déjà vu beaucoup d'autres choses bien plus étranges que toi, mais c'est loin d'être le cas de tout le monde ici.
- Très bien. Je ferai attention."

Ils descendirent les marches lentement. L'Aldryde s'était assise sur l'épaule du Thorkin comme la nuit passée. Ils arrivèrent dans la salle commune. La mage découvrit une immense pièce pleine de tables et de bancs où résonnaient les chopes et les rires des nombreux occupants ainsi que la musique entraînante jouée par un groupe au fond de la salle. Les joyeux lurons de l'endroit étaient des nains, des humains, des elfes... Il y avait même quelques lutins et d'autres races encore plus exotiques. On voyait de tout à la taverne du Paladin. Hilimielle ne savait pas où donner de la tête. Le long des murs étaient aménagées quelques alcôves ou venaient se loger sièges et tables. L'une d'elles, face au comptoir, semblait libre. Ils y prirent place. Étincelle qui était bien trop petite pour se mettre sur une chaise s'assit en tailleur à même le plateau. Ensuite, le guerrier héla le tenancier.

"- Tavernier ! J'ai soif ! Amène-moi deux chopes de ta meilleure bière !
- J'arrive maître thorkin ! J'arrive."

L'homme jovial apporta deux pintes d'un liquide brun et très odorant et les posa devant ses deux clients.
(((Pour informer mon aimable lectorat : j'utilise ici l'ancienne pinte de Paris qui mesurait 0,93 litre et pas la pinte actuelle qui en fait 0,5.)))

"- Ça vous fera quatre yus mes chers clients."

Le nain sortit alors de sa bourse quelques pièces qu'il remit à leur serveur. En en ajoutant même deux de plus.

"- Tiens, tu boiras à ma santé.
- Je n'y manquerai pas, maître Thorkin."

Il se tourna vers l'Aldryde et lui dit :

"- Je vois que vous avez bien dormis, hier vous aviez l'air vraiment exténué lorsque votre ami vous a porté dans la chambre.
- Heu oui... Je me sens beaucoup mieux, merci monsieur. Monsieur ?
- Peter Rhel. Pour vous servir.
- Enchanté, je suis Étincelle.
- Enchanté ma demoiselle. Cela fait une éternité que je n'avais pas revu d'Aldryde dans mon établissement. La dernière fois je me souviens c'était...
- T'aurais pas des tables à t'occuper des fois Peter ? coupa le nain en lui lançant une pièce supplémentaire que le tavernier rattrapa avec une dextérité étonnante.
- Si bien sûr... Appelez-moi si vous désirez quoi que ce soit."

Alors que l'humain s'éloignait avec le sourire aux lèvres, l'Aldryde qui s'était levée s’exclama :

"-Il est sympathique ce Peter ! Par contre pour la bière c'est beaucoup trop. Je ne pourrai jamais boire tout ça !
- Je le sais bien moucheronne. Mais cette chope n'est pas pour toi.
- Tu vas les boire toutes les deux ?
- Oh je pourrais oui. Mais celle-ci, je l'ai prise pour faire une libation en l’honneur de Kubi, le dieu que je vénère plus que n'importe quel autre."

En joignant le geste à la parole, le nain se saisit de la chope et la renversa au sol. Le liquide s'infiltra rapidement à travers les planches mal agencées, probablement à dessein, et disparut sous le plancher.

"- Mais enfin le tavernier va être très déçu que tu ne boives pas ce qu'il t'a donné.
- Donner ! Il ne m'a rien donné. Cette bière il me l'a vendu. Et de toute façon c'est en l’honneur de Kubi. Que ce brave homme doit sûrement prier autant que moi, alors...
- Vendu ? C'est quoi vendu ?
- Mais d'où est-ce que tu débarques toi ? Tu ne sais donc pas ce qu'est l'argent ?
- Heu... Non."

Après un soupir, le barbu sortit un yus de sa bourse et se lança dans une explication.

"- Tu vois ceci, c'est une pièce. Tu peux échanger plusieurs de ces pièces contre des objets ou des services. Ça s'appelle acheter. Par exemple, j'ai acheté ces bières avec quatre pièces. Le tavernier, lui, a pris ces pièces et m'a donné les bières en échange. Ça, c'est vendre.
- Et comment sais-tu combien tu dois donner de pièces pour ce que tu veux avoir ?
- C'est celui qui vend qui te dit combien il veut de pièces. Ça s'appelle le prix. Mais si tu penses que c'est trop, tu peux essayer de voir avec lui s’il accepte de descendre son prix. Le but de celui qui achète est de donner le moins de pièces possible et celui du vendeur c'est d'en récupérer le plus possible.
- Ça a l'air compliqué comme système.
- T'en fais pas vas, tu apprendras vite. D'ailleurs, la moitié des pièces de cette bourse sont à toi.
- Ah bon ?
- Oui je l'ai récupérée sur les cadavres des bandits qui nous avaient attaqués. Et comme nous avons bataillé ensemble la moitié est à toi. Par contre, je te propose de garder la bourse avec moi, car tu es trop petite pour porter une telle charge."

Le souvenir de la mort de l'elfe l'affectait toujours, mais elle essaya de l'ignorer.

"- Et combien de pièces sont à moi ?
- Tu poses les bonnes questions moucheronne. Tu commences à apprendre, dit-il avec un sourire. Tu en as cent treize.
- Et ça fait beaucoup ?
- Oui et non, ça dépendra de ce que tu feras avec. Mais assez parlé finance. Buvons plutôt. Tiens, siffles-en un peu dans ma chope.
- Je ne sais pas trop... Ça sent fort, presque plus fort que l'hydromel que les adultes buvaient.
- Et je suppose que tu n'as jamais bu de bière, ni même d'alcool ?
- Non, effectivement. L'alcool était réservé aux adultes et je ne le suis devenue qu'hier, le jour de mon quatre-vingt-cinquième anniversaire.
- Eh eh ! Alors puisque c'était ton anniversaire et que tu es maintenant adulte, par tous les tonneaux de Kubi, ça s'arrose !
- Hein ? Mais tu veux arroser quoi ?
-Oh ! Arrête de poser tant de questions et bois !"

La jeune Aldryde s’exécuta. Elle pencha la tête et le buste dans la chope qui aurait pu lui servir de jacuzzi et aspira une timide goutte du liquide pétillant. Elle se redressa, l'avala et fit claquer sa langue contre son palais pour bien diffuser tout l'arôme dans sa bouche. Elle avait les bras repliés sur sa poitrine et regarda le nain avec de grands yeux.

"- Mais c'est trop bon ! J'adore la bière !"

À ces mots, elle replongea la tête dans la chope pour en boire plus.

"- Ah ah ! Je crois qu'on va bien s'entendre moucheronne. Mais, eh ! Vas-y doucement, ou tu vas être complètement saoule.
- Oui je me souviens de mes sœurs, se rappela-t-elle en abandonnant le récipient cylindrique. Quand je leur ai fait boire beaucoup d'hydromel, elles étaient dans un drôle d'état.
- Oui, Kubi nous enseigne que l'alcool est bon, mais que son abus mène à de terribles choses. Retiens bien cette leçon où tu risquerais de devenir l'esclave de l'alcool et de ne plus pouvoir l'apprécier. Et Kubi déteste que l'on n’apprécie pas les bienfaits qu'il a donnés au monde.
- Parle-moi plus de Kubi s'il te plaît Chopin.
- Avec joie ma petite, dit-il après avoir descendu une grande rasade. Kubi est le dieu de l'alcool et de la fête. Il est né de la première macération de l'orge dans les confins de Mertar, ma ville natale. C'est Kubi qui rend les fêtes joyeuses et les gens heureux d'y participer. Il est surtout prié avant les festivités et les beuveries par la plupart des gens. Mais dans ma famille c'est une autre affaire. Nous prions et vénérons Kubi comme le dieu qu'il est et lui rendons hommage chaque fois que nous le pouvons comme je l'ai fait avec cette libation. Chez nous, nous sommes brasseurs de père en fils depuis des générations. Ça remonte tellement loin que personne dans ma famille ne sait depuis combien de temps nous le sommes. Certains de mes cousins prétendent même que ce serait nos ancêtres qui auraient donné naissance au dieu de la fête.
J'ai par contre moi, choisit une autre voie. J'aime la bière et je la respecte comme tous les membres de ma famille, mais je ne me voyais pas rester toute ma vie derrière les cuves à veiller à leur fermentation. Ce n'est pas une vie pour moi. Dans mon cœur j'ai toujours été un guerrier et un aventurier, j'ai envie de parcourir le monde et de découvrir comment les autres peuples boivent et festoient. Bien sûr mon père a été très déçu par ma décision et nous sommes toujours brouillés lui et moi.
Bon assez parler de moi pour l'instant. Surtout que mon histoire familiale a à voir avec ma présence dans cette ville. Et que je voudrais déjà en savoir plus sur toi avant de te laisser l'entendre."


L'Aldryde réfléchit quelques instants et pensa que cela devait être sensé. Elle se mit donc à raconter ses mésaventures avec Kipion, sa mère, ses sœurs et son ami Fripin. Elle devenait d'autant plus bavarde que l'alcool se diffusait dans son corps. Au bout d'une demi-heure elle termina par :

"- Et voilà comment je suis arrivé au temple de Valyus, mon dieu et mon bienfaiteur.
- Eh bien ma fille, ta vie n’a pas été de tout repos jusqu'à maintenant. Boh, la mienne non plus tu me diras. En tout cas, je comprends mieux pourquoi tu ne connais rien à rien si t'es jamais sortie de ton bois.
- Comment ça je ne connais rien à rien ? Viens ! On va faire un concours de tissage et de couture et on va voir celui qui n'y connaît rien !
- Certes, certes, disons alors que tes connaissances ne m'ont pas encore été révélées.
- Mouais, on va dire ça.
- Sinon, comment tu te sens ? La bière elle passe ?
- Oh ça ! Pour passer, elle passe ! D'ailleurs, comment tu dis déjà ? Ah oui ! Je dois aller pisser !
- Ah ah ! Fait donc ! Il y a des latrines au fond de la pièce ! À ton retour je te conterai mon histoire et le pourquoi de ma présence ici.
- Des la... quoi ?
- Un genre de ruisseau.
- Ah, d'accord. Je reviens.
- Je t'attends, répondit-il simplement avec le sourire aux lèvres."

Le nain regarda la mage éméchée oublier toute discrétion et voleter en zigzag jusqu'à sa destination. Le Thorkin pensa que de toute façon la moitié des fêtards de la taverne serait trop occupée pour la remarquer et que l'autre serait trop saoule pour s'en souvenir. Mais il adressa tout de même une prière à Kubi pour s'en assurer et il sembla qu'effectivement personne n'y prête attention. Notre jeune amie revint quelques minutes plus tard visiblement soulagée.

"- Dit donc Chopin, ça a un sacré effet la bière.
- Ça te plaît ?
- Hum... oui ça va, je me sens bien.
- Et la tête ?
- J'avais quelques vertiges, mais ça semble s’atténuer.
- Bien tu seras d'autant plus attentive à ce que je vais te dire."

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Le nain commença alors son récit :

"- Je vais déjà te transmettre ce que ma mère m'a rapporté.
Il y a de cela bientôt un mois, un humain qui s'était présenté sous le nom de Pratir Pointar était venu acheter de grande quantité de bière à mon père. L'homme portait une grande balafre sur la joue droite et un bandeau sur l’œil gauche. Il avait dit à mon père qu'il avait été mutilé ainsi pendant une attaque de Garzoks. Enfin bon, il avait réussi à l'embobiné. Je t'ai dit que mon père est brasseur, mais ce n'est rien de moins que le meilleur brasseur de Mertar.

- Je me réjouis de goûter sa bière.
- Et moi je me réjouis d'en boire à nouveau. Bref, l'humain était venu avec une grande quantité d'argent pour acheter toute cette bière. Lui et mon père négocièrent une journée entière au terme de laquelle ils tombèrent d'accord sur un prix. L'humain tenait à fêter ça et offrit à toute ma famille un grand repas en sa compagnie et celle des membres de sa caravane dans une petite taverne qu'il loua pour la soirée. Bien entendu la bière fournie gracieusement par mon père pour l'occasion coulait à flots et tout le monde bu plus que de raison, enfin tous les membres de ma famille, Kubi les pardonne. Les humains, eux, ne prirent que quelques verres. Comme tous les Thorkins le savent, les humains ne tiennent pas l'alcool. En fait par rapport à un Thorkin aucun peuple ne tient l'alcool en fait. Ainsi personne ne se méfia des humains.

Moi je n'étais pas là, comme je te l'ai dit, je me suis brouillé avec mon père depuis plusieurs années. J'habite seul dans un autre quartier de Mertar, je vends mes services comme mercenaire de temps à autre quand l'employeur me semble honnête. Mon dernier contrat avait failli très mal finir, j'en étais sorti indemne, mais j'avais frôlé la mort de près.
Ce matin-là donc, ignorant des faits de la nuit, j'étais allé chez mes parents pour tenter de me réconcilier avec mon paternel. Quand tu as pensé que ta dernière heure était arrivée et que finalement tu survis, laisse-moi te dire qu'après ça te fait réfléchir autrement.

Enfin bref, j'arrivais à la porte de la maison familiale de bon matin. Mon père aime bien se lever tôt. Et alors que j'allais frapper, je vois que la porte était entrebâillée. Je la pousse doucement et je découvre que la maison est sens dessus dessous. Ni une ni deux, je prends ma hache et j'entre. Là j'entends du bruit à l'étage. Soudain j'entends deux voix.

Un qui dit : « Ça y est ! Je l'ai ! »
Et un autre : « OK, on s'arrache ! »

Alors là sans faire de bruit je me plaque contre le mur qui est juste en bas des escaliers. Je les entends descendre. Ils ne peuvent pas me voir. Au moment où le premier allait poser le pied sur le plancher, BAM ! Je lui colle un grand coup de ma hache dans le ventre. Et là, le corniaud, je sais pas ce qui lui prend. Il lève les bras au ciel et lâche le rouleau de parchemin qu'il avait dans les mains. Le machin se déroule de tout son long au moins quatre ou cinq mètres. À ce moment-là je me mets face à l'escalier prêt à en frapper un deuxième, mais les deux poltrons qui restaient avaient reculé de quelques marches.

Y'a celui de derrière, le balafré, qui dit à l'autre : « Débarrasse-toi du nabot, je m'occupe du titre. »
Alors celui de devant me saute dessus avec sa dague, moi j'évite le coup en reculant et je beugle un grand coup « À MOI LA MILICE ». J'ai gueulé si fort que je crois bien que j'ai dû réveiller tout le quartier. Enfin bref, j'ai le gars face à moi. Je vois l'autre qui saute par dessus la rambarde et qui court vers un bout du parchemin en me contournant. Il tire un coup sec dessus. J'ai juste le temps de poser le pied dessus et là le parchemin se déchire. L'autre me donne un coup de sa dague qu'il me plante dans le bide, je pissais le sang, mais je pouvais encore tenir. Il allait recommencer, mais heureusement pour moi le sifflet de la garde a retenti. La milice était toute proche et allait arriver d'un moment à l'autre.

Du coup, il s'est mis à courir aussi en direction de la porte de sortie. Pendant ce temps-là le balafré ramassait le bout de parchemin qu'il avait pu récupérer et se taillait aussi.
Là je lui fais : « Reviens sale chien ! Tu veux pas avoir le reste ? »
Là, y a son pote qui lui gueule « Viens Carkin's, on a plus le temps ! La milice est là ! »
Et là tu sais ce qu'il me dit cette enflure ? Il me fait « D'après ce que m'a dit l'autre sac à vin quand il était ivre mort tu dois être son bâtard de fils » qu'il me dit et puis « Alors écoute bien. On a ta pute de sœur en otage. Si tu veux la revoir vivante, viens à Kendra-Kâr seul et avec l'autre moitié du titre avant un mois ou je te la renvoie en petits morceaux ! »

Et là, je sais pas si j'ai halluciné ou quoi, mais il a pris une grosse boule de verre dans sa main et il l'a écrasé contre lui. Et hop ! Il s'est volatilisé. L'instant d'après la milice entrait et moi je m’effondrais au sol en perdant connaissance.

Quand je me suis réveillé deux jours après j'étais sur un lit dans un dispensaire de la ville. Ma mère et mon père étaient autour de moi. Ils m'ont raconté ce qui s'était passé de leur côté et j'ai fait pareil du mien. Le bout de parchemin qu'ils avaient volé c'était le titre de propriété de la brasserie de ma famille. Mon père se fichait bien de savoir ce que deviendrait l'entreprise familiale si sa fille était en danger. Il m'a donc remis le morceau du titre que j'avais pu garder à Mertar et m'a promis de tout me pardonner si je pouvais ramener ma sœur saine et sauve. Il paya alors le meilleur guérisseur de Mertar pour me remettre sur pied le plus vite possible. Ça avait été efficace. Le lendemain je partais pour Kendra-Kâr sur mon poney en suivant une caravane de marchands. J'aurais bien voulu aller plus vite que ces lambins, mais eux seuls connaissaient les routes sûres. Au moins ça m'a permis de mémoriser le trajet.

Quelques jours plus tard, on arriva en vue de la ville, je leur ai alors faussé compagnie et j'ai tracé vers les portes. Je suis passé devant tous les panneaux d'affichage. Et à chaque fois je voyais des avis de recherche pour des truands de la bande à Carkin's et pour Carkin's lui-même. Mais sur son affiche, aucun portrait.

Je suis allé dans les bas quartiers de cette ville qui pue et je l'ai cherché plus de deux semaines. Ce type est une ombre ; tout le monde a entendu parler de lui, mais personne ne sait qui c'est ni où on peut le trouver. Et on dirait que ses acolytes sont de la même trempe. Ils apparaissent, font leurs sales coups puis disparaissent. En désespoir de cause, je suis allé dans le temple de Valyus et j'ai prié pour le salut de ma sœur et pour qu'il m'aide à la retrouver et à retrouver ses ravisseurs. Ceux-là d'ailleurs, vu que j'ai parlé à pas mal de monde ils devaient savoir que j'étais là à les chercher et ils ont fait exprès de me laisser mijoté... Jusqu'à hier soir.

Enfin en tout cas heureusement que Valyus m'a entendu et qu'il t'a mis sur mon chemin parce que les deux types qui nous ont attaqués c'était pas par hasard. Vu qu'ils n’ont pas eu le temps de dire ce qu'ils voulaient, je pensais qu'ils en voulaient à ma bourse, mais ils étaient là pour le titre.


- Mais c'est scandaleux ! S'indigna l'Aldryde.
- Je ne te le fais pas dire moucheronne.
- Je vais t'aider. On va leur faire payer tout ce qu'ils t'ont fait !
- Ah tien, tu n'as plus de remord d'avoir tué cet elfe ?
- De moins en moins !"

Au fond de son cœur ce n'était pas tout fait vrai, mais sur le coup c'est l'émotion qui l'emportait.

- Bien ! Ça fait plaisir à entendre. Bon, la première chose à faire c'est de prendre des forces. Après on ira chercher du côté de nos cadavres et de la milice pour en apprendre plus. Je sens que la chance nous sourit, c'est le moment de la saisir.
Tavernier !

- Oui messire thorkin ?
- Apporte-moi une pleine assiette de ton ragoût avec plein de patates. J'ai grand faim !
- Tout de suite messire !
- Et je suis sûr que tu dois avoir des gros cafards qui traînent dans tes placards. Amènes-en deux pour la demoiselle.
- C'est dégueu, mais pour deux yus de plus je veux bien !
- Vendu !
- Ça marche, je vous apporte ça !

Après quelques minutes le tavernier revint avec le ragoût et les cafards chacun planté d'une aiguille dans la tête et servit sur une planchette. Alors que Chopin allait payer, Étincelle s'écria :

- Oh non ! Ils sont morts ! Ils vont être moins bons maintenant.

Le nain et l'humain se regardèrent, une grimace de dégoût sur leurs visages.
Au même moment, un homme qui venait de pénétrer dans l’établissement héla le tenancier :

- Ola tavernier !

L'intéressé qui était penché sur la table se redressa et fit face au nouvel arrivant.

- Bonjour messire, que puis-je pour votre service ?
- J'enquête au nom du seigneur Narcisk. Il y a eu du grabuge par ici hier soir... Mon seigneur voudrait faire la lumière sur ce qui s'est passé.
- Oh vous savez avec cet orage, on pouvait pas entendre grand-chose.

L’enquêteur se tenait à environ un mètre du tavernier. Il aurait pu voir l'Aldryde s’il y avait porté attention, mais le guerrier restait caché dans le renfoncement du mur. Ce qui ne l’empêchait pas de comprendre parfaitement la conversation.
Notre jeune amie regardait avec curiosité ce grand humain en armure d'écaille complète. Il avait même gardé son casque alors que la chaleur dans la taverne était à la limite du supportable ; même pour Étincelle dans ses vêtements légers. Sur son plastron, un motif était gravé : trois roses qui s'entrelaçaient. De plus, une épée longue pendait à sa ceinture. Tandis qu'elle l'observait, l'homme continuait à interroger Peter.

- Ouais je me doute, mais est-ce que tard dans la nuit vous avez eu des nouveaux clients ?
- Heu... Eh bien...

À ce moment-là, une voix à l’extérieur interpella l'homme en armure :

- Alors ça vient ?
- Ouais une seconde ! répliqua l'intéressé en se retournant.

Le tavernier profita de ce court laps de temps pour jeter un regard interrogateur au nain. Celui-ci avait pris silencieusement sa hache dans sa main droite et gardait sa bourse bien en vue du tenancier dans la main gauche.
Le tavernier avisé avait bien saisi le message. Aussi, lorsque l'homme en arme se tourna à nouveau vers lui il répondit.

- Eh bien non, fit-il le plus hypocritement qu'il put, personne. Pensez donc. Avec ce temps, qui aurait voulu sortir dans les rues ?
- Vous êtes bien sûr ? Même pas un Thorkin, petit, avec une barbe rousse et une grande hache ?
- Sûr de sûr ! Même un lutin n’échapperait pas à ma surveillance.

L’enquêteur semblait peu satisfait.

- Bon d'accord... fit-il tout de même. Tiens au passage, il fait sacrément chaud dans ta taverne Peter. Tu serais un brave homme si tu m'offrais de quoi me mouiller le gosier.
- Oh bien sûr messire ! Un verre de vin vous fera du bien, lança-t-il en retournant à son comptoir.
- Ne sois pas égoïste, pense à mes collègues dehors, ils ont soif aussi, tu ne voudrais pas passer pour un pingre aux yeux de notre généreux seigneur Narcisk.
- Une bonne bouteille alors messire ! Pour boire à la santé de Narcisk, fit le tavernier à contrecœur.
- Voilà qu'on se comprend. Je n'en attendais pas moins de toi. À bientôt, lâcha-t-il en partant avec la bouteille.
- Au plaisir messire ! Et étouffe-toi avec ! ajouta-t-il mentalement.

Alors le tenancier revint auprès du nain. Celui-ci sortait quelques pièces de sa bourse, mais il l'arrêta.

- Garde tes yus mon ami. Dis-moi plutôt ce que te voulait ces vauriens.
- Je ne sais pas vraiment en fait. C'est la première fois que j'entends parler de ce Narcisk !
- Il a l'air de bien te connaître lui on dirait.
- Ouais justement, je ne trouve pas ça très équitable. Tu pourrais peut-être faire contrepoids dans la balance.
- Avec plaisir... Alors, par où commencer ? Si je me souviens bien, Narcisk serait un nobliau revenu d'un long voyage sur Imiftil ou quelque chose comme ça. Il est revenu il y a de cela deux ans. Mais avant, foi de tavernier, personne n'avait entendu parler de lui. Il est venu s'installer dans la grande villa derrière le temple de Phaitos là ou on a retrouvé les bandit morts.
- Comme par hasard, ironisa le barbu. Vas y continue.
- Avant elle était à l'abandon, car il paraît qu'elle avait été maudite par le dieu de la mort lui même. Toujours est-il qu'il l'a fait remettre en état à grands coups d’yus. Personne ne sait d'où il tire tout cet argent, mais l'argentier du roi l'a à la bonne alors il est plutôt tranquille. Enfin tant qu'il pourra payer moi je dis.
Sinon le bonhomme c'est un excentrique, il est toujours habillé de couleurs criardes et il a toujours des roses quelque part sur ses vêtements, pis des rubans, des froufrous. Et sa coiffure, j'en parle même pas ! Y a même un marquis qui était venu une fois se dévergonder dans mon établissement qui m'a dit qu'on l'appelait « la folle de la cour ». Pis il arrose un peu tout le monde dans le quartier. Enfin surtout ceux qui lui lèchent les bottes.

Moi par contre je ne l’aime pas, et laisse-moi te dire que si t'es pas dans ses petits papiers, folle ou pas, c'est pas un tendre. Y a ses lieutenants qui viennent me vider mes caves toutes les semaines sans débourser un yus. J'ai essayé de résister, la première fois qu'ils voulaient pas payer je les ai foutus dehors avec l'aide de Gégé, mais le jour d’après y a mon gamin qu'a disparu. Vous auriez vu l'état de ma femme. Deux jours plus tard le grand qu'était là tout à l'heure il me le ramenait en me disant que c'était une chance ; qu'il l'avait retrouvé « par hasard », mais que je devais faire plus attention « pour pas que ça se reproduise ». Le pauvre gosse ne se souvenait pas de ce qui lui était arrivé, mais moi j'avais bien saisi le message.
Je ne peux rien prouver évidemment, mais t'inquiètes que quand je pourrai trouver un truc sur eux ils vont regretter.


- C'est marrant, ça me rappelle les méthodes d'un gars que je connais... Et je lui veux pas que du bien. Elle est souvent dans sa baraque la tantouse ?
- Tu penses, non. Il aime trop se pavaner et se faire voir, il va souvent aux bains publics pour palabrer avec ses amis et sinon il est à la cour du roi pour se montrer avec les autres enrubannés. Mais ce soir, il serra au château de sûr. C'est la cérémonie de la vassalité. Y'a tous les nobles du royaume qui viennent refaire leur serment devant le roi, mais ça se passe tard dans la nuit. Faut bien que ces bonnes gens se gavent avec nos impôts avant, tu comprends.

- Merci mon ami, tu viens de m'enlever une grosse épine du pied. Tiens, prends ces quelques yus, déjà pour le repas, et aussi pour les renseignements. Et pas le droit de refuser, ça me fait plaisir.
- Merci ami thorkin. Et comment t'appelles-tu ? Que je sache qui je dois louer dans mes prières à Kubi.
- Tu le sauras bien assez tôt, tu entendras sûrement parler de moi et de la petite pas plus tard que ce soir.
- Prenez garde à vous alors, mes prières vous accompagnent.

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