L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 16 Mar 2011 16:16 
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[[[ Désolé du retard ]]]

Un malfrat, un scélérat, une graine de malfaiteur ? Ces trois mots-là ne dérangèrent pas Heartless mais il se demanda la raison de la fuite de son gorille. Pourquoi s'était-il mis à la poursuite d'un voleur de bas-étage ? La raison, elle lui échappait, la raison. Mais l'intervention de Nark eut au moins le mérite de lui permettre d'esquiver une quelconque confrontation avec l'orc à côté de lui. Il se leva et accourut vers Nark, ce qui déplut à Flynn qui le suivit en le traitant de lâche, de pleutre sans courage. Agacé, Sirius lui répondit sans se retourner :

- Arrête de gueuler, j'ai plus important à faire que tes conneries.

- T'es qu'un lâche ! Tu veux pas que je rentre dans ton équipage ? Alors prouve ta valeur bon sang !


L'échine du capitaine frémit un moment, un mécanisme s'enclencha dans sa tête, il réalisa sa naïveté et son pathétisme. Il n'avait pas à faire ses preuves, il relança la conversation sur un autre ton, celui, pour une fois, du dominant :

- Écoute tête de nœud, c'est pas à moi de faire mes preuves. Si tu veux rentrer dans mon équipage, remue-toi le fion et demande poliment, c'est mon rafiot, pas le tien !

Bouche cousue, la logique blessante de ces mots firent taire l'insolent. C'était peut-être bien la première fois qu'Heartless parlait avec cet air autoritaire, presque cruel. Il réalisa que le capitaine était celui qui parlait le plus fort. Il réalisa enfin qu'il ne s'était pas conduit en capitaine.

- Ce... ça change rien, t'es toujours qu'une couille mo-

Avant qu'il ne daigne finir son insulte, la lame rouillée de Heartless chatouilla sa gorge, il stoppa net son corps, enfreignant même ses gestes les plus instinctifs. L'œil du borgne croisa enfin son regard et une légère tension lui piqua le dos. L'expression de Sirius avait changé. Du marin d'eau douce tranquille et soumis il était passé à ça : un œil embrasé qui menaçait de lui faire ravaler la moindre parole déplacée. Pourquoi un homme qui avait versé du sang pour s'approprier un galion devait-il s'excuser auprès d'un jeunot insolent qui vidait les poches des vieux dans la rue ?
Calme, l'homme au manteau bleu fit reculer Flynn jusqu'à ce qu'il tombe fesses au séant, puis rengaina son épée. Il fit quelques pas en direction de Nark mais fut coupé par une autre pensée plus sournoise. Il retrouva son sourire en coin et appela l'orc.

- Hé, toi là-bas ! Tu vois ce gars ? Il a volé ta bourse !

Surpris, le gaillard se mit à tâtonner des mains sa ceinture et constata l'absence du moindre Yu, il n'avait guère de bourse. Ses yeux rouges se perdirent contre le regard affolé de Flynn qui clamait vainement son innocence. Alors que les deux réglaient leurs affaires entre hommes, Heartless tripotait tranquillement la bourse volée dans sa poche. Il sortit précipitamment de la taverne en emmenant Nark. Il voulait en savoir plus sur ce qui s'était passé et, descendant dans la rue qui faisait face au bâtiment dont émanait des bruits de bagarre, il demanda à son acolyte, prêt à le suivre :

- Alors, il s'est passé quoi avec Gorilla ?

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Dernière édition par Heartless le Mer 16 Mar 2011 22:41, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 16 Mar 2011 21:23 
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La journée avait été pour le moins éprouvante et le Varrockien, installé avec Oscurio dans la taverne , ressentait une certaine langueur. Le plan du demi-elfe semblait mûrement réfléchi et rôdé à la perfection, mais le profit retiré de toute cette aventure était dérisoire au vu des risques qu'il s'apprêtait à encourir. La probabilité était faible que le Rat tienne sa part du marché en le laissant quitter la ville dans l'anonymat alors qu'une généreuse récompense était offerte pour sa capture ; Sharis avait donc passé ces dernières heures à tourner et retourner la situation pour parvenir à une issue favorable, mais il n'avait pour ainsi dire aucun avantage concret ni aucun moyen de pression sur ses commanditaires...
Il dévisagea Oscurio avec un intérêt nouveau tandis qu'une idée lui traversait l'esprit. Il ne pouvait clairement pas s'en sortir sans aide extérieure et son seul contact un rien fiable dans cette cité se trouvait en face de lui. Les manières de l'elfe l'irritaient quelque peu, mais il pouvait bien être son dernier espoir.

" Si je mène cette mission à la réussite, peut-être aura-t-il assez de respect pour moi que pour m'aider à disparaître, ou du moins ne pas m'en empêcher. Maintenant que j'y pense, je ne pense pas qu'il ait déjà fait allusion à mon statut de fugitif... Il ne sait probablement rien de tout cela. "

Il fallait donc gagner la confiance et l'estime du semi-elfe. Proposer un plan d'attaque convenable semblait alors une opportunité à ne pas laisser passer.
Le sir de Syl attendait toujours sa réponse. Sharis prit le temps de réfléchir au problème actuel tandis que les autre clients, menés par le barde qui avait mimé de façon très crue les paroles de la chanson devant son assemblée hilare, reprenaient une dernière fois en choeur le refrain.

- Eh bien, dit-il en se penchant vers son interlocuteur, il est temps de mettre à profit le sauvetage de l'humorane. Elle nous a causé son pesant de problème : elle payera sa dette, volontairement ou non.

Voilà ce que je sais : Les receleurs de Kendra-kâr ne sont pas reconnus pour leur style de vie ascétique. Le passage de toutes ces marchandises de valeur a tendance à exacerber leur avarice. Crois-moi, j'en sais quelque chose...
Au vu du peu d'informations dont nous disposons, la préparation du coup se fera difficilement dans les détails, mais j'ai quelques idées sur la façon de procéder.
Tu pourrais prendre le rôle d'un riche marchand venu écouler quelques objets obtenus de façon illégale, dont l'humorane. Je serai ton servant, j'ai l'habitude de ce genre de position... Essaye de le persuader d'une façon ou d'une autre de te faire visiter sa "collection" afin de localiser le glaive.
Ensuite, la diversion. Je pense que le fait de voir sa toute nouvelle et exquise acquisition exotique se libérer et s’échapper sera une raison suffisante pour lancer toute sa clique à sa poursuite. N'kpa sera donc liée par de la corde lâche et devra faire son possible pour attirer un maximum de personnes à sa suite lors de son échappée.
Tu vois ou je veux en venir... Profiter de ce bref moment pour voler l'arme et disparaître avec panache,
dit-il avec un sourire narquois. Voilà bien le genre de facétie qui devrait plaire au semi-elfe.

Quand au sort de l'hybride... Elle sera probablement à même de se tirer de cette situation toute seule, elle nous a fait les preuves de ses talents.

L'effervescence s'était éteinte dans la taverne. Le barde faisait le tour des auditeurs en réclamant quelques pièces pour sa prestation et les clients se rasseyaient les uns après les autres. Leur conversation pouvait maintenant être entendue, ce qui fit revenir la méfiance habituelle du varrockien. Il termina son exposé à voix basse, le ton plus nerveux.

- C'est à toi de voir. Tu es et restes le maître de l'opération. Si tu ne juges pas le plan acceptable, je suis sûr que tu en imagineras un meilleur, termina-t-il, étouffant le ton éminemment ironique de la dernière phrase en se rappelant qu'il devait gagner la confiance du hautain semi-elfe.

Laissant Oscurio trancher, Sharis promena son regard sur la salle et remarqua quelques regards agressifs. Sa paranoïa faillit reprendre le dessus avant de comprendre aux mines dégoûtées de ceux-ci que son petit séjour dans les égouts lui avait laissé en souvenir une abominable odeur dont il s'était habitué.

" Je vendrai ma mère pour des vêtements propres... "

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 23 Mar 2011 20:06 
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<Réveil dans la rue>


En entrant dans la taverne les yeux d'Yldoïne s'illuminèrent en voyant les grandes chopes de bière posées sur les tables , les gens qui rigolaient , parlaient , … se disputaient , … se bagarraient … Le nain retrouvais cette ambiance qu'il aimait tant ! Il s'arrêta , senti l'air à nouveau puis regarda l'ensemble de la taverne. Il y avait beaucoup d'Hommes , mais le Nain n'avait jamais eu de problème avec les Hommes. Il y avait un homme assez enveloppé derrière le comptoir , il était joyeux. Dans le fond de la salle on pouvait apercevoir un groupe de musiciens qui jouaient avec leurs boissons à côté d'eux. Il y avait aussi des voyageurs. Yldoïne décida d'aller vers le comptoir pour prendre sa boisson favorite. En passant il entendit un groupe de quatre hobbits en cape de voyage parler d'un anneau , mais il n'y prêta pas attention , de toutes façons il étaient trop jeune pour accomplir une quête qui en vaille la peine …

Après avoir traversé la salle , Yldoïne s'assit sur une vielle chaise en bois devant le tavernier. Il posa ses mains sur le comptoir usé et humide et salua le tavernier.

« Salut ! Vous êtes un voyageur vous aussi ? » lui demanda l'homme.

« Non , enfin plus ou moins ! Je m'installe ici pour un temps interminable ! »

« Interminable ? Vous êtes un Nain éternel ? » Lui demanda le tavernier en rigolant.

« Ah , euh non , je voulais dire indéterminé … »

« Bon vous voulez quoi ? Vous êtes un Nain , j'imagine que vous voulez une bière ! »

« Exactement ! »


Le tavernier tendit une bière au Nain et pris l'argent que lui donnais le Nain.

« Et sinon vous êtes venus pour quoi ici , à Kendra Kâr  ? »

(C'est quoi ce gars … il va pas me lâcher un peu … arrête de parler!)

«  Et vous avez goûté votre bière ? Vous la trouvez comment ? »

(Tu vas voir quand tu vas goûter ma hache !)

« Elle est très bonne , je vais aller m'asseoir moi , j'ai un peu mal à la tête. »

Yldoïne se leva et alla s'asseoir à une table , seul. Cette table avait du survivre à quelques bagarres dans la taverne , il y avait quelques traces de sang dessus , elle était humide elle aussi. Le nain prit la chope dans sa main , il la porta à sa bouche cachée sous sa barbe tout en ressentant le métal froid de cette chope , avec à l'intérieur une bière tiède. Il bu une gorgée , il ne sentit que du bonheur. Après avoir bu sa bière en écoutant la musique et en ayant gardé les yeux fermés pour savourer , il porta son bras gauche à sa bouche et s'essuya. Il restait cependant un peu de mousse dans sa barbe.

(Je reprendrai bien une bière … mais faut que je parle à l'autre du coup …)

Malgré sa pensée sur le tavernier l'appel de la bière fut trop fort pour qu'Yldoïne reste assis , il se leva donc et partit vers le bar pour reprendre une bière. Rien n'avait changé dans la taverne , quelque personnes étaient arrivées depuis qu'il buvait sa bière et d'autres étaient parties. Il y avait même un mage habillé entièrement en blanc. En retournant vers la table à laquelle il était assis au début il vit qu'un homme s'y était assis , il décida d'y aller quand même. Il regardait l'homme de dos en allant vers la table. Cet homme portait lui aussi une cape de voyage avec une capuche. Sa cape était grise , il avait une bourse accrochée à sa ceinture qui dépassait sur le côté. Yldoïne le salua en s'asseyant en face de lui.

« Bonjour ! » lui répondit une voix féminine.

(ah , c'est donc une femme … j'ai pas l'habitude de leur parler moi , je fais comment ? Bon je verrais bien , au pire j'ai toujours ma bière !)

« Euh , vous voyagez ? » demanda Yldoïne.

« Non , je m'installe ici pour le moment , et vous ? »

« Pareil ! »

« Très bien , on se recroisera donc ! Moi je dois partir pour l'instant ! »


« D'accord ! J-Je suis ravi d'avoir fait votre connaissance » dit le Nain rougissant.

La femme partit et le Nain repris son activité en reprenant une gorgée de bière. C'était la dernière gorgée, le nain décida de quitter la taverne et de sortir trouver un endroit où dormir.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Jeu 24 Mar 2011 22:37 
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… L’eau salée ruisselait de ses nattes détrempées. N’Kpa crispée, tétanisée les griffes plantées dans les torons de la grosse corde de chanvre criait sa peur. La vague submergea le navire qui disparut comme englouti par un énorme géant marin.
Le navire bondit et creva comme un bouchon la surface de l’océan, déversant par ses sabords et dalots les paquets de mers embarqués. Une partie de sa superstructure avait disparu et de grosses poulies se balançaient dangereusement encore pendues aux restants des mâts. Des cris s’élevaient de plusieurs parties du navire en perdition. Combien d’hommes avaient été emportés par les déferlantes successives ? Nul ne le savait en cet instant. N’Kpa ficelée au pied du grand mât, recracha l’eau et inspira goulûment l’air… Elle toussa et dans un souffle exulta sa peur :


Moura, Ô grande déesse pourquoi tant de colère ? Avons-nous enfreint ton domaine, que tu nous punisses avec autant de force ?

Bien sûr, aucune réponse ne vint la rassurer… Un fracas retenti dans son dos, le bateau fit une embardée avant de craquer comme une vieille coque de noix. Les hommes furent balayés et chutèrent. Le galion venait de s’échouer sur des récifs. Alors que les marins remis sur pieds couraient tant bien que mal en tout sens la gîte augmenta... Le brouhaha augmenta et …

***


N’Kpa se réveilla en sursaut, mis plusieurs minutes à remettre ses idées en place et se rappeler où elle était. Le feu n’était plus que braise et ne répandait pas assez de luminosité pour un humain. Pour elle, sa simple lueur suffisait à lui fournir un brin de clarté pour y distinguer suffisamment les obstacles dans la pièce. Elle tendit l’oreille, écouta le ronron calme et régulier de la respiration de son amie Ilda dans le grand lit. Rassurée, elle commença à gamberger :

(Par Yuimen quel étrange rêve… Pourquoi avoir vécu ça alors que jamais je n’ai mis les pieds sur un « mashua » et m’être même approchée de la grande eau ? … Je ne comprends pas la signification de ce cauchemar.

D’en bas, la bonne ambiance avait fait place à un vilain vacarme qui montait jusqu’à leur chambre.
Les bruits de la grande salle et ses pensées l’empêchèrent de retrouver le sommeil. Le tapage en bas ne semblait pas se calmer. Excédée, la curiosité prit le dessus sur sa crainte, N’Kpa alluma une bougie et chercha en silence ses quelques vêtements. Elle jeta sur ses épaules une courte pelisse à capuchon afin de préserver un peu son anonymat. Un dernier regard vers Ilda et elle franchit la porte à pas feutrés, aussi silencieuse qu’un chat. Dans les escaliers, elle fut bousculée par des gens alarmés qui ne lui prêtèrent aucune attention.
À mesure qu’elle se rapprochait de la salle le bruit s’intensifiait. Il était rare qu’à la taverne du Paladin une bagarre soit déclanchée. Rien n’aurait laissé pensé quelques heures plus tôt que la jovialité de l’auberge serait rompue.


Par Zewen que…

La salle était sens dessus dessous et une bagarre générale occupait presque l’ensemble des personnes présentes. Un orque gigantesque distribuait des baffes à un grain galet et ne souffrit en rien de la bouteille qui vint se fracasser dans son dos.
Peter l’aubergiste se tenait la tête désespéré et les serveuses se planquaient derrière le comptoir ou dans des recoins. La scène était un véritable capharnaüm indescriptible et les bruits, les cris une torture pour ses oreilles.


(Oh… la garde de la ville va sûrement rappliquer et cela risque d’être dangereux, pour moi s’il fouille les étages…)

Elle allait remonter pour prévenir Ilda et s’esquiver toutes les deux, quand son regard se porta sur deux personnages qu’elle reconnut, Oscurio et Sharis, un peu à l’écart du pugilat.

(Que font-ils ici ces deux-là ?…)

La colère monta, sans vrais raison, plus par dépit. Sans réfléchir plus longtemps, elle rebroussa chemin et gravit les marches quatre à quatre.
La porte claqua, Ilda fit un bond dans son lit en criant. Dans l’entrebâillement ouvert, elle reconnut la silhouette de son amie. La porte se referma, plongeant la chambre dans un noir total.


N’Kpa qu’est ce qu’il se passe que tu rentres comme une tornade, me réveillant et me faisant mourir de frousse ?

***


… (J’étais essoufflée de ma course pour remonter le plus vite possible. Adossée à la porte je cherchais la solution la plus rapide et la plus sure pour me sauver d’ici. C’est à peine si j’entendis Ilda me questionner... Que faisaient ici les deux comparses ? Malgré la zizanie régnante, ils ne semblaient guère en faire grand cas et étaient en grande discussion.)

La pâle lueur d’une bougie éclaira soudain la chambre, Ilda apparut dans le halo luminescent tenant le bougeoir à bout de bras, l’air renfrognée. Comme si elle n’avait pas entendu la question de son amie, N’Kpa enchaîna :

Ilda, sais-tu que les deux hommes qui m’ont libéré sont en bas ? Il y a aussi une grosse bagarre animée par un énorme Garzock qui distribue des baffes autour de lui. Il y a de grandes chances pour que la milice arrive bientôt et si jamais ils fouillent l’établissement, je risque gros.
Alors j’ai décidé de partir maintenant…


Ilda tourna des yeux ronds de surprise. Elle ne pouvait pas imaginer que son amie puisse partir… Elle était devenue comme une grande sœur et plus.C’est avec les yeux larmoyant qu’elle prit la parole.

N’Kpa tu… tu ne peux pas me laisser là toute seule ? … Je.. je ne veux pas que tu partes, que tu me laisses… restes avec moi, mes parents t’accueilleront et tu pourras travailler avec nous. Ils t’aimeront comme leur propre fille… et… et …

N’Kpa s’était rapprochée du lit, s’assit à coté d’elle et la prit dans ses bras, le cœur serré.

Oui Ilda, je t’ai promis de te raccompagner chez toi et c’est ce que je vais faire… Pour le reste, nous verrons… Mais je ne peux pas te promettre de rester. Je ne suis pas tranquille ici. La grande ville me met mal à l’aise, j’étouffe. Je me sens oppressée, prisonnière par son gigantisme… trop de gens, trop d’odeurs, mauvaises pour la plus part, trop de misère et de gens étranges. Enfin, je ne comprends pas ta langue écrite et je me sens diminuée…
Alors, comme je te l’avais promis, je te ramène à tes parents… puis je reprends mon chemin.
Tu resteras ma meilleure amie et je te promets aussi que je reviendrai te voir.


Elle sourit à son amie et ses grands yeux couleur miel étincelèrent sous la lueur dansante de la bougie. D’un doigt, elle essuya une larme sur la joue d’Ilda et la serra contre elle. Son cœur battait la chamade.
Sans un mot, doucement elle se redressa et alla préparer son baluchon. Elle remit son attirail sur son dos. Ilda s’était préparée en silence, la tête basse.

Un dernier regard dans la chambre, elle jetèrent un manteau à capuche sur leur dos, Ilda souffla la bougie. Elles empruntèrent l’escalier de service tête basse sous les indications de la jeune Kendrane, esquivant les quelques personnes toutefois peux curieuses.
En quelques minutes, elles étaient dans l’arrière-cour de l’auberge et débouchaient dans une ruelle… Des bruits de pas lourds accompagnés de tintement de pièces d'armures et de ordres retentirent provenant de l'autre coté de l'auberge.
N’Kpa jeta un regard inquisiteur du coin de l'immeuble. La garde était arrivée et déjà un calme relatif commençait à s'installé.
La brume épaisse s’était un peu levée. Alors que deux gardes tenaient le perron de la taverne, l'Humoran aperçut deux formes un peu à l'écart qui discutaient, sans trop se soucier de ce qu'il y avait autour.
N’Kpa remit son capuchon qui avait glissé sur sa tète et fit signe à son amie. Ilda en fit autant fit un signe de tête à l'Humoran et prit les devants connaissant le chemin pour la maison de ses parents.
Elles glissèrent sur la place, en silence, évitant le halo lumineux des fenêtres de la taverne et les gardes postés, passant devant les deux hommes comme deux fantômes; le brouillard derrière elles s'agitait en volutes vaporeuses tourbillonnantes. Elles disparurent englouties par les méandres de la ville…




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Dernière édition par N'Kpa Ithilglî le Lun 20 Juin 2011 21:52, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Ven 6 Mai 2011 18:31 
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Comme à son habitude, la taverne était remplie d’une atmosphère joviale. Le tenancier lavait ses verres à l’aide d’un torchon, et parlait à l’un de ses clients. Peter était connu pour être très bavard. Une fois lancée, personne ne pouvait l’arrêter. Un sourire se dessina sur mes lèvres. J’avais déjà fais les frais d’une discussion avec le petit homme. Même lui, qui apeurait la plupart des gens par son apparence et par son regard, il n’avait pu l’arrêter. La plupart des tables étaient pleines. La plupart des clients étaient des paysans venus après une difficile journée de travail. Les autres étaient des ouvriers et des voyageurs qui passaient à Kendra Kâr.

J’allai s’asseoir à l’une des rares tables vides. Des éclats de voix retentirent alors. Trois hommes entouraient une jeune et frêle femme. Elle était d’une beauté stupéfiante, ses cheveux blonds retenus sous son chapeau. On pouvait tout de même voir quelques boucles folles sortir de celui-ci. Elle était vêtue de noir, ce qui la rendait très mince et fragile comme un brindille. Les trois individus qui l’entouraient, des paysans qui avait trop bu, semblaient lui faire des avances trop insistantes. Alors que la femme leur demandait de reculer, un des hommes lui attrapa le bras. Je ne pouvais supporter ces hommes qui ne tenaient pas l’alcool mais qui buvaient quand même. De plus, je ne voulais pas que cette femme ait des ennuis. Je me levai donc et m’approchai donc du petit groupe.

« S’il vous plaît Messieurs, laissez donc cette jeune femme tranquille. »

« Va-t-en. Cette affaire ne te concerne pas. », dit un homme, un colosse.

Il s’approcha de moi et me domina de toute sa taille. Il était bien plus grand que moi, e dominant d’une tête. Je n’avais pas envie de déclencher un massacre de taverne, je me contentais donc de sortir d’un demi-pouce la lame de mon long poignard.

« Allons Messieurs, calmons-nous. Vous allez laissez cette dame seule et tout se passera pour le mieux. »

Avec un grognement, le géant retourna s’asseoir, suivi par ses deux acolytes. Après quelques secondes, je revins à ma table et commanda une bière. Elle arriva rapidement, et je la bus à petite gorgée, petit à petit. Puis l’inconnue que j’avais secourue s’approcha de moi.

« Merci de m’avoir aidé. »

J’acquiesçai d’un signe de la tête, signifiant que je n’avais fait que mon devoir. Mais, au lieu de partir, elle continua :

« Je suis de passage à Kendra Kâr, et j’aurais besoin d’aide. Je me dirige actuellement vers les duchés des montagnes. Vous devez être un guerrier, et une escorte ne serait pas de refus. Je vous rémunèrerai. »

Je réfléchis quelques instants. Sa proposition semblait honnête et je sentais que cette femme me récompenserait grassement.

« Très bien »

« Partons dès ce soir. »

Elle se leva, posa quelques yus sur la table et partit vers la porte reliant la taverne à son écurie. Je lui suivis de près, mais la jeune femme marchait avec aisance entre les tables, et elle était visiblement pressée.

L’écurie, qui était plus une grange, se décomposait d’un bout de bois où étaient attachés deux chevaux, et de la paille au sol. Un des deux chevaux était vraisemblablement une jument. Elle avait une robe bai, légèrement plus petite que moi. L’autre, un grand étalon noir, le dépassait d’une tête. Je repérai mon employeur occupé à resserrer la sangle du cheval noir.

« Savez-vous monter à cheval ? »

« Oui. »

J’avais en effet appris à monter à plusieurs reprises, même si je n’étais pas un expert en la matière. Elle monta sur son cheval avec une vivacité et une grâce divine. Je fis de même, mais avec beaucoup moins de beauté. Nous quittâmes ensemble le taverne du Paladin.

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Isidor, assassin sans remords


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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Lun 16 Mai 2011 21:45 
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Comment la situation en était-elle arrivée là ? Sharis n'en savait rien. La moindre insulte mal placée pouvait enflammer une foule entière, pour la moitié complètement soûle qui plus est. Toujours est-il que l'ambiance dans la petite taverne avait viré au pugilat général, tandis que le voleur et son compagnon s'étaient prudemment reculés. Ils observaient maintenant un orque particulièrement pugnace qui semblait se faire une joie d’assommer tout ce qui était vivant aux alentours.
Le varrockien capta un regard plein de rancœur dans la mêlée générale. Lui et N'kpa se fixèrent un instant ; Il comprit très vite qu'elle allait les abandonner. Même si il l'avait voulu, traverser le champ de bataille pour la rejoindre était un suicide et il n'était pas dit qu'il arriverait à la maîtriser, encore moins à lui faire changer d'avis. C'était donc un de leur seuls atouts qui s'enfuyait sous son regard impuissant.
Sharis soupira et et se tourna vers Oscurio pour lui faire part de la défection de l'humorane, mais il s'en retint au dernier moment. Une idée venait de lui traverser l'esprit...
Et si lui aussi, il prenait la fuite ?
Il s'était abstenu de toute tentative depuis qu'il avait rencontré Oscurio car les chances qu'ils accomplissent la mission (et qu'il acquiert du même coup sa liberté) lui semblaient raisonnables. N'kpa partie, leurs possibilités d'approche s'étiolaient encore plus. Il était peut-être temps de tirer sa révérence. Quand à Oscurio... Bien que respectant ses capacités, Sharis n'éprouvait aucune sympathie pour lui. Son sort après l'échec de sa mission le préoccupait bien peu ; il ne doutait pas que le semi-elfe aurait réagi de la même façon et n'éprouvait aucun remord à ourdir ainsi sa future défection.
Restait la question de la destination, car il lui fallait une fois de plus trouver un refuge à la colère de Rowe, son ex-employeur qui le pourchassait toujours.

(Voyager ne semble pas m'avoir porté chance... Après tout, Kendra-kâr est la plus grande ville du continent. Echapper à la vigilance d'un seul homme, aussi renseigné soit-il, ne devrait pas poser tant de problèmes.)

Rester dans la ville blanche, alors que Rowe saurait probablement bientôt sa venue, était un plan osé, mais qui pourrait porter ses fruits si il savait se faire assez discret. L'immensité de la ville jouerait contre ses poursuivants, et le voleur, qui imaginait n'avoir aucune chance dans une confrontation directe avec n'importe lequel des mercenaires, savait détenir les ressources nécessaires à disparaître entièrement de la situation jusqu'à ce que les choses se tassent une fois de plus, comme lors de son séjour à Bouhen (avant qu'une malchance inouïe ne trahisse sa position).
Oscurio observait toujours la bagarre, un air mi-agacé mi-condescendant. Sharis imaginait très bien ce qu'il pensait en cet instant.

(Voilà une des raisons pour lesquelles le trahir m'en est presque agréable.)

Il était temps de suivre l'exemple de l'humorane, mais il fallait d'abord passer outre la vigilance du sir de Syl et de ses sens surhumains. Agrippant une flasque de vin sur une des tables laissées à l'abandon, le varrockien s'appliqua à la lancer sur la cible la plus évidente : L'immense orque qui, dominant l'affrontement du haut de ses deux mètres, semblait tomber à cours de pauvres hères à marteler de coup. La bouteille se fracassa contre le crâne du titan, le recouvrant du breuvage de mauvaise qualité. Le coup semblait avoir eu comme seule conséquence que d'exciter plus encore le monstre et de porter son attention vers Sharis, qui s'était prudemment reculé dans un coin ombragé de la taverne, laissant un seul coupable possible : Oscurio. Le semi-elfe mit un moment à se rendre compte de sa délicate situation, absorbé qu'il était dans ses pensées. Il n'eut même pas le temps de réagir au mauvais coup de son partenaire que l'orc le chargeait de tout son poids, envoyant valdinguer tout ce qui se trouvait entre lui et sa cible, tables et clients médusés compris.
Les autres pugilistes gisaient par terre pour la plupart, la voie était libre. Sans un regard en arrière, Sharis se rua vers la sortie, bousculant au passage les gardes qui avaient évidemment été ameutés par le vacarme.
L'air frais l'accueillit d'une violente morsure au visage. Rabattant sa cape, le voleur se fondit au flot des kendrans de la cité.
Une ombre parmi les autres.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Ven 15 Juil 2011 09:25 
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La réplique de l’archer n’avait pas attendu bien longtemps comme je l’avais espéré. Il ne lui fallut que quelques secondes pour me répliquer une phrase qui me cloua le bec. Il avait quand même comparé ma cervelle à celle d’un moineau. Je devais avouer que cette petite pique était à mon gout mais il allait surement avoir besoin d’un peu d’entrainement dans l’art de cracher son venin. Et oui, je restais intimement persuadé que j’étais le maitre en la matière. Mais la phrase de mon comparse me fit tout de même sourire et je dû avoué qu’il m’avait bien eu.
C'est donc dans le silence que je rentrais à sa suite.

Karz-Ezak : 1-0


Je n’avais jamais mis les pieds dans cette taverne. Bien que je connaisse son emplacement, je n’avais jamais été assez curieux pour y voir ce qui s’y passait. Je me rappelais entendre depuis la rue, de grands éclats de rires, des chants, et même parfois de la musique plutôt entrainante. Des trucs de soulards quoi ! Enfin, c’est ce que je m’étais dis à l’époque. Mais voyant devant mes yeux, ce qui se passait à l’intérieur de ces murs, je regrettai de ne pas y être pénétré avant ce jour.

La première chose qui me percuta, vu le nombre de personnes qui se trouvait ici alors que le soleil venait tout juste de disparaitre. Des nains, des hommes, des batards, des hobbits. Il y avait de tout ici. Ce lieu était une représentation du continent à lui tout seul. Ça empestait le tabac et l’alcool et de nombreuses femmes charmaient les hommes un peu enivrés. Surement des filles de joies ayant hâte de gonfler leurs salaires. Un orchestre était positionné en fond de scène et jouait une musique plutôt entrainante. En temps normal, je l’aurais trouvé forte disgracieuse mais j’étais tellement heureux aujourd’hui que rien n’aurait pu gâcher mon plaisir.

C’est donc dans ce repaire d’alcoolique que Karz et moi firent nôtre entrée. Déjà quelques regards, se tournèrent vers nous. Ils étaient amicaux et pleins de joies. Rien de bien étonnant en fin de compte. Avec l’alcool dans leurs sangs, toutes ces personnes devaient voir toute présence comme amicale. J’étais persuadé qu’ils feraient même des câlins à un orque à l’haleine fétide tant ils étaient saouls. Ici, deux grands gaillard armés à ne plus quoi savoir en faire, tâchés de sang et dans un état déplorable semblaient illuminer leurs vie. En y réfléchissant, nous devions franchement avoir l’air peu recommandable. Mon armure, mes cheveux et surtout mes lames étaient encore recouvertes du sang de Margh, Tihanna et des deux elfes dont j’avais pris froidement la vie. Et encore, je ne détaillais pas mes blessures, et cette crasse qui semblait recouvrir ma peau. Je n’osais pas observer Karz de plus près qui devait être sensiblement dans le même état que moi. Rien que d’y penser, cela me provoquait un frisson de dégout. Apparaitre publiquement de la sorte avait quelque chose de…dégradant ?

Quoi qu’il en soit, pour la énième fois, je me répétai de ne pas laisser de si petites choses gâcher ma soirée. De plus, nous n’avions pas l’air de choquer. Preuve que ce lieu était aussi le repaire de nombreux aventuriers de retour au pays. Cependant, il y avait une chose qui allait sûrement ne pas me plaire plus que tout autre chose. Un problème épineux, digne de grands héros de notre rang et auquel nous allions devoir faire face, envers et contre tout.

Oui ! Il n’y avait pas une seule table de libre. Même le comptoir était bondé. Et, sincèrement, après quatre jours à avoir traversé une île de part en part, grimpé une falaise et fuir un torrent de lave, je n’avais qu’une envie : m’assoir. Nous pouvions quand même bénéficier du repos du guerrier, non ? C’est donc en fronçant les sourcils que j’observais la salle ou je repérais bien vite le tavernier occupé à servir des clients attablés. Je venais d’avoir une excellente idée.

Avec un sourire malicieux je m’approchai de Karz avant de déclarer en chuchotant.

« Je vais faire en sorte qu’on nous traites comme des rois. »


Puis dans la même lancé : je criai haut et fort : « Préparez vos choppes! C'est ma tournée ! »

Cette simple phrase avait réussi à faire le bonheur de tout un lieu.
Les clients de l’endroit exultèrent, levant les verres à notre présence alors que l’orchestre sous cette impulsion entama une musique des plus entrainantes. C’était quelque chose d’encore plus disgracieux à mes oreilles sensibles, mais je me surpris à aimer ça. Les personnes présentes dansaient sur place alors qu’un groupe vint à nôtre rencontre nous tapant dans le dos et nous ébouriffant les cheveux. Si je voulais qu’on nous traite comme des rois, j’étais servi. Nous étions ballotés dans tous les sens. Félicités, questionnés, agrippés j’avais l’impression que nous venions de remporter une bataille à deux face aux horribles armés d’Oaxaca. Dans le tapage de cri, et de paroles qui nous entouraient, je commençais presque à perdre la tête. Je devrais mentir, si je disais que je ne trouvais pas ça plutôt agréable.

C’est le tavernier qui nous tira des griffes des hyènes en furies, envoyant valser les clients autour de nous, tel un bucheron abattant des arbres. C’est ainsi qu’il apparu dans cette forêt maintenant dégagé. Petit et potelé, une calvitie bien avancée et une imposante barbe brune. Vêtu de sa salopette à carreau, qui était très laide, c’était notre sauveur. Etrangement, les quelques saoulards malmenés ne s’en formalisèrent pas. Ce tavernier semblait être comme un dieu dans son domaine. Comme je l’avais attendu, il se glissa derrière Karz et moi nous poussant presque, grâce à sa force imposante, à une table ou il s’empressa de faire déguerpir les occupants. Ils tentèrent de protester mais une simple menace d’expulsion de l’établissement réussit à les faire fuir leurs chaises comme la peste.

(Alcooliques va !)

Le tenancier de l’endroit avait du flairer le gros poisson. Pensant, sans doute que nous étions pleins aux as et prêt à lui vider le bar. Ce qui n’était pas totalement faux. Se frottant les mains, il nous observa de son regard malicieux avant de nous poser la question fatidique :

« Que puis-je faire pour vous ? »

« De l’eau ! »

Le visage du l’homme sembla se décomposer sur place. En effet, des hommes consommant de l'eau de devait pas être de très gros consommateurs. Il en devint presque livide et je cru que son cœur allait s’arrêter de battre. A cette vue, je ne pus m’empêcher de partir dans un grand éclat de rire avant de revoir ma commande.

«Bien sur que non ! Trois choppe de bières...pour l’instant.»

Reprenant des couleurs, le sourire du tenancier s’élargit de nouveau.

« Vous êtes des p’tit rigolos hein ? Je vous amène ça ! »


Aussitôt dit aussitôt fait. Il avait déjà disparu derrière son bar ou il remplissait nos boissons.

Profitant de l’occasion, je tournai vers Karz, qui avait perdu sa queue de cheval dans la foule, un regard ennuyé.


« Tu disais ? Une cervelle de moineau ? »


Ezak-Karz : 1-1

Puis je partis dans un éclat de rire, prenant la choppe qui venait d’arriver devant moi avant de la lever vers l’archer.

« A la tienne ! »

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Ven 15 Juil 2011 21:37 
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Sirat posa sa main sur la porte de la taverne, derrière elle il pouvait percevoir les bruits de verre, les rires et la chaleur de l'endroit. La nuit avait repris le dessus sur le soleil et elle continuait à s'étendre sur la ville, l'enveloppant de sa fraicheur. L'humoran poussa la porte et entra, il ne passa pas inaperçu, sa charpente n'étant pas de celle qui facilite la dissimulation. Mais les regards étonnéslui importaient peu , cette nuit était celle de la libération. Il y eut une seconde de silence lors de son entrée, mais très vite les bavardages reprirent leur droit. Sirat esquissa un sourire, il était heureux de retrouver des repères, des codes qu'il connaissait, après cette aventure si étrange, un lieu connue le rassurait.

Il remarqua Ezak et l'archer, déjà attablé et festoyant joyeusement. L'allure des deux hommes étaient pour le moins aléatoires, leurs mines réjouies contrastaient avec leurs vêtements crasseux et abimés. Sirat jaugea les siens et il épousseta ses affaires, qui elles aussi avaient subi les affres du combat sur l'île.

Il se dirigea vers leur table, slalomant entre les habitués, chevaliers, aventuriers, simple soldat ou marchand, tous venaient chercher détente et bonne compagnie en ce lieu. L'ambiance était à la fête, Ezak avait déjà harangué la foule et levait son verre à qui acceptait d'entendre sa bonne parole. L'enchanteur s'attabla, lançant une tape dans le dos au jeune archer.

"J'espère n'avoir rien, loupé !!"

Il attrapa la pinte sur la table, qu'Ezak avait préalablement commandé. Il le remercia d'un hochement de tête tout en levant son verre et en descendant d'une traite le nectar. Il le reposa violemment sur la table, laissant s'échapper un râle de plaisir.

"Ah ! Par Zewen, j'en rêve depuis notre ascension de cette maudite tour !"

Il se balança légèrement sur sa chaise jaugeant la taverne, il retrouvait peu à peu ses habitudes et on pouvait facilement voir que l'humoran avait été il y a pas si longtemps de cela un arpenteur de tripots en tout genre.

Image


Il lorgna déjà sur une femme aux courbe généreuses, ses cheveux bruns ondulaient sur sa peau pale et tatoué. A peine vêtue, celle-ci se déhanchait entre les tables, quand elle remarqua le regard insistant de l'enchanteur. En professionnel avertie, elle attrapa une bouteille et se dirigea vers ce nouveau client. Sirat l'accueillit avec un sourire goguenard et l'attrapa par les hanches, l'assaillant sur ses genoux.

"Viens la ma belle, tu passes la soirée avec moi."

Il attrapa la bouteille et en descendit une bonne razzia au goulot laissant le liquide carmin dégouliné le long de sa bouche. Il la rendit à la belle qui s'empressa de faire de même tout en riant. Elle avait flairé un bon consommateur et à la vue du personnage elle se félicitait déjà de la réussite de sa journée de travail. Elle reposa la bouteille la laissant aux compagnons de l'humoran et l'embrassa fiévreusement, refermant ainsi sa proie dans ses griffes.

Il ne pensait plus à rien, l'alcool et cette femme le contentait pleinement, il avait rangé cette quête dans un petit tiroir, occultant ses soucis et profitant du moment présent. Quand il reconnue la voix qui l'interpella, il se rappella la phrase du magicien de l'île. Sa théorie sur la réalité qui vous rattrape toujours quoique vous fassiez pour l'éviter ou l'oublier.

Image


Il se retourna et fit face à un jeune homme, ses cheveux couleur ébène et ses yeux bleus opales trônaient sur une bonne stature de guerrier aguerrit, le tout finement enveloppé dans des vêtements militaires au blason de la ville.

"Sirat, mon ami"


(mon frère)

"Kedaw..."

Il resta un instant interloqué ne sachant pas quoi dire, mais le jeune homme ne tarda pas à lui serrer la main et à saluer ses deux amis. Il ignorait tout de leur lien de parenté et Sirat ne pouvait rien lui dire, encore une fois la situation ne s'y prêtait pas.

"Tu t'es encore musclé, je ne me souvenais pas de toi aussi fort."

"Tu n'es pas en reste."

Il inspecta rapidement les armoiries de Kedaw.

"Tu es monté en grade."

Le paladin esquissa un sourire à la remarque de l'humoran.

"Certes, nous revenons de campagnes moi et mes hommes."


Il désigna deux chevaliers derrière lui. L'air belliqueux, ils patientaient sagement. Apparemment ils ne partageaient pas le même entrain que leur chef pour les relations amicales avec des bâtards. Il connaissait bien ce regard, son père lui avait tenue le même quand il n'était encore qu'un enfant. Sirat les dévisagea, les gratifiant d'une moue antipathique et attrapa la bouteille pour en boire quelques gorgées.

"Nous ne restons pas, demain nous avons un rassemblement devant le roi, mais passe à la caserne à l'occasion je te présenterais mon père."

Sirat manqua d'avaler de travers, il toussa légèrement, mais ne tarda pas à se reprendre.

"Je ne sais pas si je vais rester, mais si j'ai l'occasion se sera avec plaisir."


Il avait dit cela plus par convenance, il ne se voyait réellement pas servir dans la même armée que son père.

Les deux hommes se gratifièrent d'une poignée de main et Kedaw s'en alla, lâchant avec un clin d'oeil taquin.

"Amuse-toi bien, tu me diras ce qu'il en retourne."

Sirat accompagna du regard son frère et ses deux soldats qui sortirent de la taverne puis il se retourna, devant les mines de ses amis et de la catin il frappa sur la table.

"Bon !! On cause ou on se saoul ?! Deux bouteilles pour notre table !"

Le patron s'empressa d'apporter la commande, alors que l'enchanteur rendait à sa compagne d'un soir le baiser qu'elle lui avait donné. Il n'avait pas envie de s'étendre sur cette rencontre, surtout avec des inconnues, bien qu'Ezak et Karz avaient combattu avec lui et frôlé la mort, l'envie de leur étaler son arbre généalogique et ses secrets ne semblaient pas être une priorité, ni une envie pressante.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Lun 18 Juil 2011 04:14 
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Ezak à ma suite, j'entre dans la taverne du Paladin et je suis tout de suite frappé par l'ambiance qui règne en ces lieux. Les clients discutent joyeusement, un verre à la main, d'autre dansent ou...titubent au rythme de la musique joyeuse jouée par l'orchestre dans le fond de la pièce. La salle est comble, et il n'y a, à mon grand désarroi, plus une table de libre. Je suis fourbu, les stigmates des précédents combats sont toujours présents. Ajoutés au manque de sommeil, mon état n'a rien de glorieux et je peine à rester debout et inactif.

Alors que je m'apprête à sortir de la taverne pour aller ailleurs, Ezak me chuchote quelque chose à l'oreille. Nous ? Traité comme des rois ? Je me demande comment il va faire. Vu notre aspect misérable, plein crasse et de sang, les vêtements déchirés et la mine sombre, je doute même que le tavernier daigne nous servir. Mon compagnon crie quelques mots et la réaction de l'assemblée ne se fait pas attendre. Ils lèvent tous leur verre et hurlent joyeusement, remerciant ce "bienfaiteur". Certes, nous avons les moyens maintenant, avec l'or que nous avons récupéré, mais je vois pas en quoi nous allons...Je n'ai même pas le temps de faire le moindre geste que nous sommes encerclés par les clients de la taverne pendant que l'orchestre joue une musique encore plus joyeuse que la précédente. Tapes amicales, étreintes fugaces, nous sommes maintenant "adulés", alors qu'Ezak n'a fait que prononcer une petite phrase. Je ne sais plus où donner de la tête, tout le monde parle en même temps. Je suis tiré dans un sens, puis dans un autre et je commence à avoir le tournis. Un bras passe autour de mon cou, agrippant au passage le ruban qui attachait mes cheveux et ma longue chevelure se libère, tombant jusqu'au milieu de mon dos. Il parait que c'est étrange pour un archer d'avoir les cheveux longs et pourtant, je n'ai jamais supporté de les avoir courts, bref...

Alors que je commence à m'énerver et je que serre mon poing pour l'envoyer dans le visage d'un de nos admirateurs, un petit homme trapu et à moitié chauve s'avance vers nous, bousculant tout le monde au passage. Il n'a certainement pas pour but d'arrêter les gens autour de nous, non, c'est nous qu'il veut. La proposition d'Ezak n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Le tavernier nous regarde, les yeux brillant d'une étrange manière puis il nous pousse jusqu'à une table. Il vire, à proprement parler les clients qui étaient assis là et ils nous prie de nous installer, avant de prendre notre commande en se frottant les mains.

Lorsque Ezak commande de l'eau, je ne peux m'empêcher d'esquisser un mince sourire, qui se transforme en grand sourire franc accompagné d'un léger éclat de rire quand je vois la tête du tavernier. Ezak quant à lui, est bien plus expressif. Il commande finalement trois bières avant de se tourner vers moi. Il continue le petit jeu qui a commencé tout à l'heure et je suis prêt à le recevoir.

"Tu sais, même les singes savent faire des farces."

Alors que je m'apprête à continuer, le tavernier arrive avec les trois chopes pleines d'un liquide brunâtre et pétillant. Je ne suis pas un habitué des boissons alcoolisées et j'ai rarement pris le temps de me reposer comme maintenant. Saisissant une chope, je la lève, à la suite d'Ezak et lui réponds.

"A la tienne aussi! Le repos du guerrier, on l'a bien mérité. Profitons-en!"

Vidant la moitié de mon verre, savourant ma boisson amère et profitant de la chaleur que le liquide m'apporte, je m'étire en regardant autour de moi. Nous en avons vécu des choses, ça oui. C'est alors que la porte s'ouvre, laissant apparaitre une immense silhouette : Sirat. Quand il arrive à notre table et nous parle, je le salue en levant légèrement ma chope. Il s’assoit et vide son verre d'une traite. Je le regarde tranquillement et le laisse vivre sa vie. N'ayant pas spécialement envie de parler, je reste en simple spectateur alors que l'humoran discute avec une prostitué avant de passer à l'étape suivante. Je n'ai que faire des habitudes de Sirat et je ne me formalise pas. A vrai dire, il peut bien faire ce qu'il veut, du moment que je ne suis pas impliqué, ca me va. Je ne fais plus attention à l'humoran, même quand un homme vient et discute avec lui.

Lentement, je pose mon regard sur ma choppe et sur celle d'Ezak...Elles sont vides. Je ne sais pas pourquoi, mais je lève ma chope et je regarde le tavernier en me penchant en arrière.

"Tavernier la même chose!"

Chacun profite de la soirée comme il l'a décidé et moi, je pense à ce que je vais faire ensuite. Retourner dans la région d'Eniod? Commencer une nouvelle vie dans la cité blanche? Je ne sais pas. Je suis certainement plus en sécurité ici, mais je n'ai toujours pas retrouvé ma sœur et mon intuition me dit qu'elle est toujours sur l'autre continent...Enfin, je verrai ça plus tard, ce soir, je profite! Je me tourne vers Ezak.

" Et toi Ezak, qu'est-ce que tu vas faire ensuite ? Je veux dire, tu faisais quoi avant de débarquer sur cette foutue île volante et tu comptes faire quoi maintenant qu'on est descendu ?"

Qui sait, peut-être qu'en écoutant Ezak, j'aurais une idée pour mon propre avenir proche.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


Dernière édition par Karz le Mar 9 Aoû 2011 02:23, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mar 19 Juil 2011 08:58 
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Karz ne tarda pas à trinquer avec moi. Sans oublier de m’envoyer une petite pique que j’accueillis avec un léger sourire. C’est à cet instant que Sirat décida de faire son entrée, détournant quelques regards sur son passage. Il fallait dire que l’humoran passait encore moins inaperçu que nous. Nous, nous avions la chance d’être humain. Dans une ville tel que Kendra-Kâr ce n’était pas un luxe. Les Kendrans semblaient avoir du mal avec ce qui s’éloignait un tant sois peu des hommes et des elfes. Cela pouvait être compréhensible. Je faisais moi-même partis de ce genre de personne et si je n’avais pas connu Sirat dans d’autres conditions j’aurais été plus que gêné de le voir s’approcher de nôtre table. Mais l’habit ne fait pas le moine et de nous trois, c’était peut être moi qui possédait l’âme qui avait le plus de choses à se reprocher.

Quand l’humoran nous demanda s’il n’avait rien manqué, je secouais la tête de gauche à droite observant son manège avec une fille de joie. Il semblait que monsieur ne voulais pas finir la soirée seul. C’est ainsi que nous nous retrouvions à quatre à notre table. Je ne pus m’empêcher de sourire à cette vue avant d’émettre un commentaire à voix haute.

« Il y en a un qui va passer une bonne soirée. »


C’est à cet instant, que choisirent trois miliciens pour faire leur entrée. A cette vue, certains se raidirent, et je fus bien évidemment partis de ceux la. M’efforçant de garder une attitude détendue. Pas que j’étais ce genre d’individus, parcourant les rues sombres en égorgeant des âmes sans défenses pour leurs bourses. Mais mes dernières prestations à Kendra-Kar n’étaient pas des plus glorieuses. Et pour ne rien arranger, j’avais officiellement déserté la milice. Mais cela n’avait été qu’une couverture pour faire échapper un évadé de prison. Mes brèves aventures avec Longinus il y avait quelques mois de cela, ne m’avaient pas apportées que du bon. C’est pourquoi j’enfonçai ma tête presque dans ma choppe quand je les vis se diriger vers nous. A cet instant, je me faisais déjà plusieurs scénarios dans la tête. Imaginant les trois hommes s’avancer vers moi et me saisir par les bras. Ou encore me passer à tabac devant toutes et tous. Bien que, ce n’était pas dans les habitudes de la milice Kendranne. Mais ces scenarios s’écroulèrent aussi vite qu’ils avaient vu le jour. C’était à Sirat qu’ils s’intéressaient, et leurs intentions étaient amicales. J’en fus très surpris. D’ailleurs, à entendre comment l’humoran et l’un des hommes s’adressaient la parole, ils se connaissaient plutôt bien.

Essayant de ne plus m’intéresser à ce qui se faisait à mes côtés, je me tournai vers Karz alors qu’il réclamait à l’aubergiste d’autres bières. Pour tout avouer, une seule avait déjà finit par me faire tourner légèrement la tête. La fatigue d’une si longue aventure, mon ventre vide et le fait que je ne sois habitué à ne boire que du vin, étaient des facteurs qui ne faisaient pas bon ménage. J’observais l’archer un instant. Il semblait perdu dans ses pensées. Quelque chose semblait lui occupé l’esprit, et je ne pus m’empêcher d’essayer de sonder son regard. Mais bien vite, ses yeux semblèrent revenir à la réalité avant qu’il daigne me poser une question qui m’obligea à réfléchir.

Passant une main dans mes cheveux qui étaient horriblement sales, je réfléchis un instant. En vérité, je ne m’étais pas vraiment posé la question. Cette fichue croisière avait complètement suspendu ma réalité. Tout ce que je faisais avant me semblaient tellement loin maintenant. Avant tout ça, je devais retrouver mon frère et j’avais oublié cette idée. J’avais une sorte d’affaire avec Puliin. Elle devait me ramener le luxe que j’avais perdu en quittant la demeure de mon père. Oui, c’étais quelque chose comme ça.

« Avant cette croisière, j’essayais de retrouver un frère pour retrouver mon statut. Un père à sur toi tellement d’influence… Ce n’est pas si facile que ça en a l’air d’avoir un nom à perpétuer. .. Et maintenant…»


Et maintenant quoi ? Cette question avait le don de me plonger dans des sentiments nouveau. Des désirs nés sur cette ile, entre la vie et la mort. Je m’enfermais dans mes propres pensés à l’instar de Karz. En posant le pied sur cette terre, il y avait quelque chose dont j’étais intimement persuadé. J’étais faits pour faire de grande chose. Si je désirais toujours autant mon rythme de vie superficiel, je désirais également de grandes responsabilités. Un rang digne de mon égocentrisme. Peut-être devrais-je retourné à Oranan, et prendre toutes ces devoirs que j’ai fuis. J’étais membre d’un grand clan et je devais m’en montrer digne. Ce monde était en péril à cause des forces d’Oaxaca et trop longtemps, j’avais vécu pour mon père et les ambitions qu’il avait pour ses fils. Il me fallait vivre pour une cause, pour un peuple. Le mien.

Les tréfonds de mes pensées régurgitèrent un flot de paroles, que je n’eus pas l’impression de contrôler. Peut-être étais-ce l’alcool ou la fatigue. Mais à cet instant, je me faisais vraiment franc, abandonnant la carapace que je m’étais soigneusement construite.

« Maintenant je vais prendre mon destin en main. Je vais devenir quelqu’un et plus une vulgaire ombre passant un temps sur les terres de notre bas-monde. Les dieux, mon père, des institutions ont choisis la voie qui m’était adressé. Je veux choisir pour moi. Ce monde va devoir supporter ma venu aux avant-postes, qu’il le veuille ou non. Il n’y a que d’en haut que l’on peut prendre de grandes décisions.»

Je me rendais compte à quel point mes paroles tranchaient avec l’ambiance de fête qui régnait aux alentours. Des mots lourds de sens qui avaient un court instant rendus mes pensées imperméables aux rires et à la musique qui continuait sans jamais s’arrêter. Ici, nous étions si loin de la réalité. Dehors, un monde impitoyable m’avait prouvé à maintes reprises que d’une seconde à l’autre, tout ça pouvait cesser. Un monde ou je voulais briller au moins une fois sous les yeux de mon père, contrairement à ce que j’avais annoncé. Mais ces pensées n’avaient pas leurs places ce soir. C’est donc pour me ressaisir que je descendis d’une traite ma choppe qui avait été remplie.
Le liquide eu du mal à passé, mais je m’efforçais de le faire entrer alors qu’il agressait chaque recoins de mon gosier par une chaleur étrange et pétillante. Puis, je déposais fortement la choppe sur la table faisant tremblés bouteilles et récipient dans un bruissement de verres. Je n’allais pas tarder à être complètement saoul à ce rythme.

« Et vous ? Qu’est ce que vous cachez sous cette apparence qui fait peine à voir. »

Je ponctuais ma phrase d’un sourire entendu. Chassez le naturel, il revient au galop.

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Dernière édition par Ezak le Dim 18 Sep 2011 07:25, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mer 20 Juil 2011 17:05 
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Les conversations reprenaient normalement, sur l'air des festivités, les boissons se déposaient sur la table et se vidaient par la même occasion. Les vapeurs d'alcool embrumaient peu à peu les trois compagnons qui profitaient pleinement de cet instant de répit dans leur vie d'aventurier.

Karz demanda à Ezak ce qu'il allait faire par la suite, le jeune maître d'arme partit alors dans un monologue, ses pensées troublés par les exhalaisons de gnôle. Ce que Sirat en comprit c'est qu'il n'était pas le seul à souffrir de problème familiaux. Lui aussi commençait à pâtir de la fatigue et de l'enchainement des boissons.

Il resta interloqué devant la question d'Ezak, qu'es qui ce cachait derrière son apparence brutale et sale? Sirat resta quelques secondes à réfléchir vainement à la demande. L'envie de parler de lui, ne le dévorai pas outre-mesure et les pintes l'empêchaient d'avoir les idées clairs.

"Un chose est sur l'ami, derrière cette apparence, il y a un ventre."


Il fit signe au gargotier de leur apporter de la viande. Une fois sur la table, Sirat décrivit chacune des courbes dorées des cuisses roussies et graisseuses, avec envie. La salive au bord des lèvres, il attrapa à pleine main l'une d'entre elle, et croqua vigoureusement dedans. Il ferma les yeux de contentement, la chair fondant dans sa bouche. L'enchanteur s'appuya sur sa chaise, laissant échapper un râle de plaisir.

"Voilà ce qu'il nous manquait. Je sens que je ne vais plus trop tarder."


Il joignit la parole au geste, palpant de sa main le derrière de la jeune femme qui gloussa bêtement.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Jeu 21 Juil 2011 04:05 
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J'écoute mon compagnon d'une oreille plus distraite que je ne l'aurais cru, les mots qu'il prononce viennent frapper mes tympans sans vraiment les faire vibrer, je suis perdu dans les méandres de ma propre pensée, je suis ailleurs. Je suis pourtant bel et bien assis sur une chaise, devant une table sur laquelle sont posées quelques chopes à moitié vides, au beau milieu d'une taverne bruyante où les poivrots dansent et chantent, mais mon esprit, lui, est ailleurs. Il vogue lentement sur le flot de mes souvenirs, se fraie un chemin dans la forêt de ma mémoire, il voyage. Est-ce les effets de l'alcool, de la fatigue, je ne sais pas.

Toujours est-il que des images s'imposent à moi. Un village en flamme, des hommes en noir, une jeune fille qui disparait dans la brumes, un homme qui court, car la mort est à ses trousses. Et c'est la voix d'Ezak, celle-là même qui ne parvenait pas à m’atteindre quelques secondes plus tôt, qui me tire de ma sombre rêverie. Prendre son destin en main, devenir quelqu'un, voilà les seuls mots qui me marquent sur le coup. Peut-être est-ce la solution ? Je dois arrêter de fuir, devenir plus fort et me battre pour survivre, ne plus fuir. Pourquoi ne pas demander de l'aide, après tout, j'en ai fait l'expérience sur cette île étrange, être entouré est toujours mieux dans ce genre de situation, mais pour le moment, je ne sais pas, je ne sais plus. Machinalement, je saisis ma chope de bière et vide ce qu'elle contient encore d'une traite. L'alcool commence à m'enivrer et l'inquiétude que je ressentais se dissipe peu à peu, je me sens bien. J'ai toujours les idées claires, je ne suis pas ivre, mais je me sens bien, pour la première fois depuis pas mal de temps. Et c'est alors que, sans même me tourner vers lui, je réponds à Ezak.

"Sous cette apparence, il y a un homme qui a passé plus de dix ans à fuir pour sa propre survie. Un homme qui a perdu de vue la seule personne qui comptait encore pour lui et qui ne sait pas si elle est encore en vie. Un homme qui a mainte fois songé à abandonner et à laisser ses poursuivants sans cœur le massacrer, mais qui, poussé par un incroyable instinct de survie n'a jamais pu s'y résigner. Onze ans maintenant que des hommes cherchent ma mort, des hommes dont je ne connais rien car j'étais trop jeune quand tout à commencé et six ans que j'ai perdu la trace de ma petite sœur. Mon apparence fait peine à voir, mais ce qu'il y a en dessous n'est pas plus joli. J'ai appris à vivre seul, sans faire confiance à personne et refusant de m'attacher à quiconque."

Je marque un temps d'arrêt, je n'arrive plus à trouver mes mots et j'ai même l'impression que j'en ai trop dit. Mais c'est trop tard maintenant, autant continuer et aller jusqu'au bout, de toute façon, je n'ai rien à perdre.

"Mais pourtant, sur l'île, je me suis rendu compte de l'importance des autres, de la force d'un groupe comparé à un imbécile esseulé. Je m'en suis rendu compte et pourtant, j'ai peur. Traitez-moi de lâche, de trouillard et vous aurez sans doute raison, mais les choses ne sont pas aussi simples quand on a vécu plus de dix ans dans la peur, n'allant dans les grandes villes que quand c'était nécessaire. Ici, sur ce continent, je serai sans doute en sécurité pendant quelques temps, je pourrais sans doute même me faire oublier ou me faire passer pour mort, mais ma sœur...Je ne peux me résoudre à l'abandonner, je dois la chercher. Ezak, tu viens de parler de prendre ton destin en main et ça m'a fait réagir. Je dois avancer et arrêter de fuir, mais une question s'impose à moi. Suis-je assez fort ? En tout cas, je pense que je vais faire mon possible. Ce n'est sans doute pas volontaire, mais tu m'as aidé Ezak, par tes mots. Merci."

Sitôt mon petit monologue terminé, je tombe dans un silence de mort, regardant le fond de ma chope que je fait tourner dans ma main. Je ne sais plus trop où j'en suis en ce moment, mais maintenant, je crois que je sais où je vais.

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


Dernière édition par Karz le Mar 9 Aoû 2011 02:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Ven 22 Juil 2011 19:48 
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Sirat éluda ma question de manière forte habile et commanda de la viande alors que Karz était retombé net dans ses pensées. Mes mots semblaient avoir déclenchés quelque chose chez lui. Je ne sus dire quoi. Mais une chose était sûr, je l’avais plongé dans un état lointain. A moins que l’alcool lui montait à la tête. En tous cas, pour moi, c’était le cas et loin de me donner envie de faire la fête, il m’assommait littéralement sur place. Je commençais sérieusement à fatigué et pourtant, je n’avais pas bu tant que ça. Après tout, j’étais humain. Pas comme ces automates que nous avions croisés sur l’ile. J’allais finir par tomber de fatigue à ce rythme la. Il me semblait qu’il me fallait un lit, ou de quoi me remonter. C’est surement pourquoi j’accueillis l’arrivée des deux gros gigots sur notre table avec un certain enthousiasme. Néanmoins, je gardai une certaine contenance et d’une droiture irréprochable j’avançai une main pour récupérer des couverts amenés avec la nourriture.

Mais voila, on ne peut pas tous faire état d’une noblesse apparente. Non vraiment pas ! Surtout quand on monopolise sciemment un des gigots et qu’on l’agrippe comme on devrait normalement manier un gourdin. Bien sûr, c’était Sirat qui était limite en train de m’offusquer à cet instant. Déjà presque deux mois que j’avais quitté la demeure familiale et je n’étais pas encore totalement habitué à ce genres d’attitudes… barbare ? Oui, c’était un mot qui collait parfaitement à la situation. Visiblement, il se cachait réellement un ventre sous cette parure. Devant l’attitude de l’humoran, je ne manquai pas de lui faire les gros yeux avant de me découper quelques lamelles que j’avalai après les avoir farouchement empalées de ma fourchette. C’est à cet instant ou les hommes laissaient places à leurs estomacs vide que Karz se décida enfin à parler, comme si il était revenu à la réalité.

Essayant de braver mon état de somnolence s’avançant à grand pas, je l’écoutai monologuer mâchant lentement chaque morceau de viandes venant se coller sur ma langue. Alors, j’en appris plus sur lui, sa vie de fugitif, sa peur, la perte de sa sœur et son désir ardent de la retrouvée. C’est surement ce dernier point qui alla m’embrocher le cœur et me le faire régurgiter dans une souffrance intérieure atroce. Je me rendais compte à quel point un monde immensément grand me séparait de l’archer. Lui, voulant retrouver son sang plus que tout autre chose et moi qui souhaitait que mon frère disparaisse une fois pour toute de ma vie, car même loin de moi, il arrivait encore à me causer du tord.

Quelque chose me tiraillait dans le ventre, me déchirait les entrailles jusqu'à m’en nouer la gorge. Je ne me sentais pas bien, j’étais bouleversé et voulais à tout prix fuir cet endroit. Je voulais m’éloigner de l’archer car en cet instant même, je voulais lui balancer ma choppe vide à la figure et le démembré. Mais cette haine féroce que je ressentais envers lui était différente de ce que j’avais éprouvé le jour même ou il avait menacé Eliss de son arme. Oui, cette fois c’était juste de la jalousie et au final une forme de respect. Il avait réussi là ou j’avais échoué. Il était encore capable de donner de l’amour à une sœur, la ou je ne pouvais délivrer que de la haine, victime de mes ambitions et de l’inattention de mon père. A cet instant, étrangement, je l’enviais comme jamais. Un sentiment qui ne manqua pas de faire ressortir mon côté fantasque. En un simple instant, comme à mon habitude, j’avais rapidement changé d’humeur. Les paroles de Karz étaient en train de malmener mon essence.

J’avais tenté de garder un regard neutre alors que cet empoté faisait son récit, mais cela c’était probablement solder par un échec. Et alors qu’il finit de monologuer, je me tus, me contentant de rester dans la même position, crispé, les mains serrant si fort mes couverts que mon sang avait du mal à circuler. Toute fatigue avait disparu sous l’effet de cette adrénaline nouvelle qui déferlait en moi. Je devais me contrôler, ne pas laisser mes émotions négatives prendre le dessus. Mais j’étais bien ce jeune homme au caractère spécial, changeant, et imprévisible. Je ne pouvais certainement pas faire de miracles et j’étais bien décidé à faire part à Karz de mes pensées les plus profondes. Non content de me bouleverser, cet homme était en train de se gâcher lui-même à cause de ses peurs. D’une certaine façon, je m’étais attaché à lui et même si j’avais envie de le briser en cet instant, il me fallait faire quelque chose en signe d’adieu.

« Regarde-moi dans les yeux quand je te parle cette fois, Karz ! »

Sifflante, ma voix était sortit empreint d’une colère que j’avais du mal à canaliser. Malmené dans mon ouragan intérieur, je ne savais pas quel message mon regard pouvait projeter, mais il fallait qu’il le voit.

« Je trouve que tu as le chic pour gâcher des moments qui devraient être agréables. Je sors d’une île de fous, en vie, et toi tout ce que tu trouves à faire c’est de te morfondre et gâcher ma soirée. La différence entre toi et moi c’est que de mon côté je cherche des solutions et toi tu ne vois que des problèmes. Ce n’est pas avec des peut-être par si, peut être par la que tu vas retrouver ta sœur crois moi. Non ! Tu n’es pas assez fort pour ça ! Oui ! Tu n’es qu’un pauvre lâche et mon coup ne t’as visiblement pas mis assez de plomb dans le crane. Bon sang, mais quand vas tu enfin agir comme un homme ? Je me demande pourquoi une organisation quelconque veut la mort d’un type comme toi… Moi aussi j’ai des peurs, on en a tous, mais t’es pas obligé de la montré. Sinon crois moi toute ta vie tu ne feras que jouer au chat et à la souris avec tes poursuivants.»

J’avais encore plein de choses à lui dire. Un flot de pensées incessant irriguait mon cerveau en image parfois contradictoires. Étais-ce l’alcool qui continuait à me monter à la tête ? Je ne me posais pas réellement la question car des choses plus grandes étaient en jeux. Sans le vouloir, Karz avait changé quelque chose en moi. Du moins, je crois qu’il n’avait fait que déterrer un désir puissant que j’avais enfoui depuis le jour où mon père m’avait chassé dans le but de réparer mes erreurs. L’effronterie et l’amour de Karz pour sa sœur n’avait fait que réveiller encore plus ma haine. Je ne pouvais accepter d’avoir tord dans ce combat. Je ne pouvais pas perdre pied. Il me fallait me débarrasser de mon frère, apprendre sa mort, et peut-être même le tué de mes propres mains. Il me mettait en péril par ces regrets incessant qui me martelaient le crane. Une fois mort, je ne pourrais plus regretter l’état de notre relation.

Soupirant un bon coup je me levai de ma chaise. Apaisé par les mots que j’avais pu délivrer à l’archer, mais tourmenté par mes nouvelles pensées. Pourquoi fallait-il que tout sois aussi compliqué pour moi ? Rien ni personne ne pouvait avoir autorité sur ma vie. Et voila que je me découvrais esclave de mes émotions. Plus le temps passait et plus je devenais mon plus grand ennemi. Et étrangement à l’instar de Karz, j’en avais peur.

Au contraire, autour de nous, l’ambiance de fête n’avait pas changée. C’était à peine si les personnes présentes avaient remarqués que j’avais " passé un savon" à l’archer. Il faisait toujours aussi chaud, les cris et les rires étaient toujours aussi joyeux, mais moi je ne fanfaronnais plus. Il était temps de faire mes adieux. Affichant ma carapace bien construite, je glissai un sourire à chacun de mes deux camarades avant de prendre à nouveau la parole. Je me tournai d’abord vers l’humoran.

« Sirat, content de t’avoir rencontré. Profites bien de ta soirée. »

Puis vint le tour de Karz.

« Quant à toi le dégonflé, fais moi plaisir et retrouves ta sœur. Adieu.»


Sans un mot de plus, je jetais quelques pièces sur la table avant de quitter la taverne d’une démarche noble. Mais alors que je franchissais la porte, je me laissai aller, abandonnant tout sourire et toute preuve de confiance. Le masque s'était brisé, rependant ses éclats dans mon cœur embrasé. Je venais de prendre une décision qui me faisait beaucoup plus mal que je ne voulais bien l’admettre.

Karz d’un côté, moi de l’autre. Une sœur à sauver, un frère à éliminé. Il serait surement intéressant de voir qui de l’amour ou de la haine allait l’emporter.

_________________

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Dim 18 Sep 2011 07:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Sam 23 Juil 2011 18:47 
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Ezak ne se fit pas prier, devant la viande il attrapa des couverts. Il dévisagea l'humoran qui se goinfrait et ripaillait sans se soucier de ses voisins. Le maître d'arme, devait faire partie d'une haute lignée, car il ne partageait pas la même désinvolture que Sirat. Tel un barbare, il tenait sa viande à la manière d'un gourdin et plongeait son visage dedans, déchiquetait les morceaux les mastiquant avec vigueur. Sirat remarqua le regard courroucé du jeune homme, mais il n'y prêta pas attention. Il se concentrait que sur son propre plaisir et à table il n'avait jamais reçu de réelle éducation lui permettant de prendre en considération les autres convives. C'est tout naturellement qu'il alla jusqu'à chercher un bout de viande coincé entre ses crocs et cracher le dit morceaux sur le sol de la taverne, avant de reprendre un verre.

C'est alors que Karz prit la parole, le jeune archer, les cheveux long et brun légèrement sur son visage, paraissait triste. La mine abattue celui-ci se mit à raconter son histoire et à se livrer aux deux guerriers. Il avait du fuir, traqué par une guilde étrange et avait perdu sa sœur, la seule personne qu'il devait protéger. Il semblait accablé par son destin, il souffrait de sa situation, se plaignant de son manque d'audace et de courage. Une telle attitude ne tarda pas à faire réagir Ezak, énervé par tant de lamentation. Il partit alors comme à son habitude dans une diatribe contre Karz, celle-ci cherchait surement à le faire réagir. Sirat quant à lui s'était accoudé au dossier de sa chaise. Il observait hébété les deux humains, suivant les répliques à la manière d'un spectateur qui suivait une passe d'arme.

L'ambiance alentour restait festive, les gens riaient, buvaient et dansaient sans faire attention aux doléances du petit groupe. Ezak se leva, il jeta quelques pièces sur la table et remercia Sirat puis Karz. Il s'en alla, l'allure pleine de noblesse, ne jetant pas un regard derrière lui et laissant seul Karz et Sirat.

Un léger silence s'installa, Sirat réfléchissait à ce qu'avait dit Karz.

"Quand j'étais petit, mon oncle m'entraînait du côté du duché des montagnes, il faisait froid et la nuit tombait rapidement. J'étais terrifié, la peur m'enveloppait et m'empêchait de me défendre contre les attaques de mon oncle. Il s'approcha alors de moi et me donna ceci."

Il sortit de sa poche une dent de tigre, attaché en pendentif.

"Il me dit que le jour où il avait affronté ce tigre il avait eu peur aussi, mais que s'il avait écouté sa peur il ne l'aurait jamais vaincu. Nous sommes tous les proies de l'angoisse, des doutes et de nos émotions. Sur cette île j'ai été effrayé et même notre ami Ezak sous sa parure de soldat infaillible, il avait les chocottes. Mon oncle m'avait dit que la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même. Aujourd'hui j'ai compris ce qu'il essayait de me dire. Ta sœur a de la chance d'avoir un frère comme toi, si tu veux la sauver n'écoute pas ta peur."

Il était étonné du discours qu'il tenait, il mit cela sous le compte de l'alcool et de la fatigue. L'enchanteur repensa lui aussi peu à peu à ce père qui ne le désirait pas et à ce frère qui ne le connaissait pas. Il termina son verre chassant d'une gorgée de bière ses idées noires et se leva. Il déposa le collier devant l'archer.

"Prend le j'en ai plus besoin. Bon courage et à bientôt je l'espère."

Il tira la jeune femme par le bras, qui ne se fit pas prier. Une fois dehors la fraicheur de la nuit s'empara de lui. Il trembla un instant avant d'agripper la catin par la hanche et de l'embrasser. Il se refusait à penser à ses soucis, ce soir était une soirée de détente, il s'accrocha à cette idée tout en prenant le chemin de l'auberge.

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 Sujet du message: Re: La Taverne du Paladin
MessagePosté: Mar 26 Juil 2011 04:06 
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Mes mots sont sortis sans que je puisse vraiment me contrôler et une chose est sûre, je ne pensais pas que la réaction d'Ezak serait aussi vive. Il m'ordonne de le regarder dans les yeux d'une voix malgré tout pleine d'une certaine colère et je m'exécute, lentement, sans me formaliser. Je sais par expérience que le guerrier en face de moi est impulsif et que ses propos peuvent être durs, mais la dernière fois, sa parole a été juste et m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses. En sera-t-il de même maintenant ? Sans doute. Plongeant mes yeux verts dans ceux d'Ezak, je l'écoute, sans ciller, sans bouger et sans rien dire. Je ne peux me permettre de l'interrompre. Tout ce qu'il dit est vrai et je ne peux qu'être d'accord avec lui. Oui j'ai un peu gâché cette soirée, oui je suis faible et lâche, pour le moment, oui je laisse trop souvent, pour ne pas dire constamment, mes peurs me dominer. Pourtant malgré tout, je sens qu'Ezak, derrière ces paroles violentes et quelque peu agressive, me soutient et m'invite à me surpasser et faire de mon mieux. Je ne saurai pas vous dire ce qui me fait penser ça, mais je le ressens au fond de moi, Ezak est un ami, je le sais maintenant.

Le jeune homme se lève et jette quelques pièces sur la table avant de sortir de la taverne sans se retourner. Et plus que tout, les derniers mots qu'il prononce vienne me frapper en plein cœur. "Retrouve ta sœur". Avec ces trois mots, j'ai l'impression qu'Ezak veut que j'y arrive et que si j'échoue, je le décevrai. Je ne peux pas permettre qu'une telle chose se produise, je vais tout faire pour y parvenir. Maintenant plus que jamais, j'ai l'impression que c'est possible. Je chercherai, je trouverai et personne ne se mettra en travers de ma route, personne.

Me retrouvant maintenant seul avec l'humoran et ayant épuisé mon quota de parole pour la soirée, je reste silencieux et c'est au tour de Sirat de réagir à l'histoire de ma vie pathétique. Il commence lui aussi, une histoire concernant son passé, celle d'une nuit dans les duchés aux côté de son oncle, dans le froid et la peur. Une nuit semblable à toutes celles que j'ai passé jusqu'à lors, mais ce n'est plus de moi qu'on parle. L'humoran sort alors une sorte de pendentif de sa poche, un pendentif qui n'est rien d'autre qu'une dent d'animal, d'un tigre ou d'autre chose. Cet objet doit avoir une forte valeur sentimentale pour lui. Il m'explique ensuite que cette dent est celle d'un tigre qui a trépassé sous les coups de son oncle. Un tigre qui n'aurait jamais pu être vaincu si l'oncle de Sirat n'avait surpassé ses peurs. Je commence à voir où l'humoran veut en venir et intérieurement, je l'en remercie.

C'est alors que Sirat dit quelque chose qui me touche: "Ta sœur à de la chance d'avoir un frère comme toi". Honnêtement je ne pense pas que ce soit le cas. C'est de ma faute si nous sommes séparés aujourd'hui. Je n'ai pas été assez prudent à l'époque et je ne sais même pas si elle est encore en vie maintenant. Deux hommes viennent de me livrer le même message de deux manières différentes. Je ne dois plus avoir peur, je dois même écraser mes doutes et mes craintes et tout faire pour aller de l'avant. Je le comprends maintenant. Si seulement je n'avais pas fui la compagnie pendant toutes ces années, si seulement...Non, je ne peux plus me permettre de tenir ce genre de propos, je dois changer, pour mon bien et surtout, pour celui de ma sœur.

Je regarde l'humoran se lever et poser le pendentif devant moi sur la table. Il me l'offre...Je suis profondément touché par ce geste et je pense même refuser, mais Sirat ne m'en laisse pas le temps. Il me fait ses adieux et sort de la taverne en charmante compagnie, me laissant seul au milieu des clients ivres et insouciants. Ces consommateurs qui dansent et chantent gaiement, sans se douter une seule seconde de ce qui vient de se dérouler ici, à cette table.

Je prends le pendentif et le regarde un instant, le fait tourner entre mes doigts avant de l'attacher autour de mon cou. Sans me soucier des regards, je pose mes pieds sur la table et mets mes mains derrière ma tête, me tenant en équilibre sur ma chaise et je reste là, un instant, à penser à tout ce qui vient d'être dit, à tout ce que j'ai fait et tout ce qu'il me reste à faire. Je vois mon avenir différemment.

Au bout de quelques minutes, je me relève et attache mes cheveux avant de m'étirer longuement. L'alcool et les évènements de la journée m'ont fait oublié une chose: Je suis épuisé. Maintenant que je suis de retour sur la terre ferme, la tension redescend, la fatigue et la douleur m'assaillent. Je lance finalement quelques pièces sur la table et je sors de l'auberge en bâillant, sans regarder personne.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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