Tout étonné, notre lutin collectionneur de couvre-pieds, trouve bien étrange que son interlocutrice ne connaisse pas les nain, mais il se dit aussi qu'elle a bien de la chance. Luenoh ne supporte pas les nains et ce pour une raison que tout le monde ignore, même Grand-père Trifouille. Tout ce que l'on sait c'est qu'il les trouve moches, bêtes et mal odorant et puis....les nains ne porte pas de chaussettes! Bon, assez parler de la deuxième chose la plus détesté de notre petit bonhomme et intéressons nous plutôt à la suite.

"Tu ne sais pas ce qu'est un nain? Tu as bien de la chance les nain sont laids et puent atrocement."

Il faut bien sur prendre en compte, que pour lui l'odeur dégagée par la chaussette autour de son petit corps, n'est en rien dérangeante. Comme on dit l'amour rend aveugle, mais apparemment il rend aussi anosmique. Mais pour le moment ce qui intrigue le plus Luneoh, ce sont les oreilles étranges de la créature qui gigotent bizarrement. Comme beaucoup de lutin l'aurait fait, Luneoh en viens a des conclusions hâtive et farfelues en prenant une position de combat des plus ridicules (point en avant bien haut et tête en arrière bien basse)

"Tu es un chat alors? Ah je n'aime pas les chats! Ils sont méchants et mange les gentils lutins comme moi!"

A bien y penser, la personne se tenant devant Luneoh ne ressemble pas vraiment à un chat (malgré quelques petits point de ressemblance), mais l'esprit de notre malandrin est déjà ailleurs.

Enfin me voilà dans la taverne et mon ventre accueillit cette arrivée d'un bruit peu élégant que j'ignorai parfaitement, préférant regarder la salle commune. Celle-ci était d'une bonne taille et la journée serait surement très profitable pour le tavernier car il y avait affluence. Les clients se retournèrent vers moi un moment comme toute personne un tant soit peu curieuse faisait par habitude mais ils s'occupèrent majoritairement assez vite de leur boisson ou de leur repas. Des musiciens jouaient une musique agréable à écouter et que je n'avais encore jamais entendue mais elle me mettait déjà dans une meilleur prédisposition aux relations sociales que je ne l'étais. Je dégageai l'entrée rapidement et tout en cherchant une table vide, mes yeux tentèrent de retrouver l'humoran étrange de la rue que je remarquai à une table non loin.

(La voilà donc, observons-là pendant que l'on mange tranquillement).

Je finis par m'installer à une table presque pleine avec une vue réduite sur ma cible que je tentais d'observer avec le plus de discrétion possible. Le tavernier finit par s'enquérir de ce que je désirais et je lui répondis donc vite mais poliment tout en observant l'objet de ma curiosité avec attention. L'homme suivit mon regard puis le reporta sur moi et mon arc mais sembla en avoir cure.

Qu'est ce que ce sera pour vous mademoiselle? Étrange cette petite poupée hein?

Mon regard se détourna de la petite créature à l'air félin pour finalement participer à l'air étonné et interrogateur de mon visage.

Heuu... De la viande, des légumes et du pain. Et pourquoi parlez-vous de poupée?

Pour toute réponse il haussa les épaules et s'éloigna en me lançant ce qui ressembla à une confirmation qu'il m'avait bien entendue ou tout du moins c'était ce que je croyais. Mes yeux se posèrent à nouveau sur l'humoran et je me demandai soudainement si c'est à elle que le tavernier faisait allusion en parlant de poupée. Ma curiosité était poussée à son paroxysme et l'excitation d'une découverte semblait proche de faire voler en éclat la barrière qu'imposait ma timidité. Aller voir directement la créature afin d'en apprendre plus était tentant mais je n'osais pas vraiment encore et avais toujours faim. Je réfléchissais mieux une fois le ventre plein et il me paraitrait impoli de discuter en mangeant.

Voilà votre repas, bon appétit.

Je remerciais l'homme d'un signe de tête et entamai mon repas aussi proprement que mon estomac criant famine me le permettait. Je m'en sortais pas si mal et arrivais donc à ne pas passer pour une fille de mendiant ce que mon père aurait surement apprécié.

(Elle semble attendre quelque chose, rien d'intéressant donc si ce n'est son physique assez agréable ma fois).

Son pelage semblait être agréable à toucher et je me mis à rougir soudainement à cette idée complétement saugrenue. Cependant le rouge finit par viré au blanc quand je remarquai qu'une bouteille lévitait comme la pierre dans la rue et que la même musique retentissait dans mes oreilles. Ce coup-ci l'explication se fit plus évidente car la fille féline, car elle semblait plus féminine que masculine, jouait d'une flûte. Son manège dura un certain temps et j'étais maintenant sûre qu'elle devait être une quelconque magicienne au même titre des deux ou trois pyromanciens qui venaient parfois à la caserne. Je remis en question la possibilité d'aller la voir de plus près après avoir fini mon repas mais à ce moment là on lui amena le sien.

(Décidément ma patience est mise à l'épreuve).

Je souriais en me demandant si c'était mon impatience, ma curiosité ou ma timidité qui était prioritaire chez moi. Toute à mes questions existentielles en attendant que la cible de ma soif de connaissance finisse son repas, je ne remarquai pas aussitôt le petit personnage que j'entr'aperçus à peine tellement il semblait minuscule. C'en était trop pour ma curiosité qui pris le dessus sur tout le reste répondant ainsi à ma réflexion. Je me levai donc et me dirigeai vers la table tout en me disant que ma tenue verte, mon plastron de cuir et mon arc me feraient peut être passée pour une mercenaire. Peu m'importait vraiment et lorsque j'arrivai enfin près deux deux étranges personnes dont l'une semblait fortement être un lutin, je ne trouvai rien de mieux à faire que bafouiller en rougissant.

Ex... Excusez moi. Vous semblez étrangers à cette cité, puis je vous être d'une quelconque utilité?

Le petit monsieur ressemblait vraiment à une créature sortie d'une histoire, les elfes c'était courant, les nains aussi mais les lutins non. J'attendis donc dans l'angoisse de la réaction de mes interlocuteurs, le visage rouge et les yeux vers le sol.

Voilà que la créature qui pue devant moi me prend maintenant pour un chat. Je dois être une créature aussi étrange pour lui que lui pour moi. J'incline ma tête et continue à bouger les oreilles en signe d'incompréhension... Etrange, vraiment étrange comme bestiole. Puis si lui il trouve que les nains puent, j'ose même pas imaginer à quel point leur odeur est insupportable vu la sienne à laquelle il doit être habitué.

"Je ne suis pas un chat non plus. Je suis une aniathy, et vous vous êtes ... "

J'hésite à prononcer le mot "quoi" à défaut de pouvoir dire qui. Car son nom m'importe peu pour l'instant, même s'il m'est sympathique. Je n'aimerais pas qu'il soit un des orques dont l'humain m'a parlé dans la calèche. Même si je doute qu'un humain puisse craindre une créature de cette taille-là. Une nouvelle créature apparu, je l'assimile à une humaine directement à cause de la taille courte pour une elfe, des traits aux burins, mais moins que ceux du voyageur, et des oreilles courtes, comme celle de la mégère. C'est à ce moment-là que j'assimile une chose singulière, seuls les hommes ont du poil au menton, les femmes pas.

"Vous êtes une humaine, vous ? Si vous n'avez pas suivi la première partie de la conversation, je suis une aniathy et lui s'apprêtait à me dire ce qu'il était."

Entrée en matière plus curieuse encore que celle de la femme. Je n'ai pas habitude de rencontrer tant de personnes inconnues sans avoir mon maître à coté de moi pour me les présenter.

Et bien non ce n'est pas un chat non plus, remarque Luneoh n'a jamais vu de chat aussi grand, mais si ce n'est ni un chat ni un nain, qu'elle est cette chose poilue de la taille d'un nain qui bouge et qui parle? Notre lutin semble déçu, il aurait bien aimé faire des misère à un petit barbu, mais au lieu de ça, il se redresse croise les bras et tapote du pied, l'air sceptique après la réponse de l'aniathy, car oui la chose dit être une Aniathy.

"Une Aniathy? C'est quoi? Moi je suis un lutin, je m'appelle Luneoh et je collectionne des chaussettes!"

Quand Luneoh se présente, il se fait un devoir de se parler de son hobby allez savoir pourquoi. Toujours est-il que notre collectionneur insolite ne remarque pas tout de suite l'humaine qui approche. En la voyant il tombe sursaute et tombe sur ses petite fesses lutines.

"Ah une humaine! Tu m'as fait peur! Ca va pas la tête! Que nous veux-tu ?!"

La demoiselle avait déja annoncé la raison de sa venue, mais comme bien souvent, Luneoh n'écoutait pas!

Passé le moment d'adresser la parole aux deux personnes, le rouge et la gêne que j'éprouvais s'atténuèrent comme le vent après une tempête. Soudainement je me mis à froncer les sourcils et à renifler dans la plus grande discrétion possible car je sentais comme une mauvaise odeur, celle des pieds en l'occurrence. Cela me gênait un peu mais je fis tout mon possible pour ne pas le montrer même si cela devait tout de même se voir un tant soit peu. Pendant que j'essayais, toujours de façon à ce que cela ne se remarquait pas, de trouver d'où cela venait la petite créature féline m'adressa la parole. Elle se déclara être une aniathy tandis qu'elle attendait apparemment de savoir ce qu'était le petit bonhomme.

(Aniathy, le nom me dit quelque chose mais je ne sais pas quoi quand au petit, il ressemble à un lutin mais je n'en ai encore jamais vu en vrai).

La phrase de l'aniathy, puisque c'en était une, n'était pas vraiment emprunte de politesse mais n'était pas agressive non plus si bien que je ne me sentis pas chassée et décida de rester à leurs côtés au moins un moment. Je ne pus m'empêcher cependant d'être un peu déçue du manque d'enthousiasme de la petite créature féline mais alors que je posais mes yeux sur ce qui semblait être un lutin, ceux-ci s'écarquillèrent d'un coup. Je me mis à sourire en voyant la chaussette portée en bandoulière et fut soulagée de connaitre la cause de l'odeur.

(Quel étrange bonhomme que voilà!)

Peu après que la fille, faute de meilleur terme, se soit présentée le lutin sembla enfin me remarquer ce qui lui fit apparemment peur car il tomba à la renverse. Son expression et sa chute provoquèrent en moi une envie irrésistible de fou rire que je contenus comme je pus mais c'était comme essayer de retenir une crue avec des morceaux de parchemins. Je laissais donc échapper un peu de ma joie mais eus en même temps honte de l'impolitesse que je commettais si bien que je me calmai relativement rapidement et rougis de nouveau avant de m'excuser.

Je suis b...bien désolée messire de ce qui vient d'arriver. Je suis juste venue éventuellement porter assistance à vos personnes.

Je me demandais bien ce que me dirais mon père si il m'avait vu, il aurait été content de voir que je proposais mon aide très certainement mais sa désapprobation était tout aussi assurée sur mon rire. Le commandant Amerra était un homme qui savait se comporter en public contrairement à moi malgré tout mes efforts. Le rouge s'accentua en même temps que ma honte de ne pas être encore à la hauteur de mon père qui avait fait beaucoup pour moi.

La créature me répond, m'expliquant qu'il est un lutin et que son nom est Luneoh, un nom qui en vaut un autre je suppose. Quand il m'explique son métier, car je suppose que c'en est un dans son peuple, je réalise que la bandoulière qu'il porte n'est rien d'autre qu'une chaussette, humaine. J'en viens à douter de la raison de l'odeur qui assaille mon nez délicat depuis quelques temps, est-ce donc lui ou le tissu qui sent aussi mauvais ? Puis soudain, comme s'il n'aperçoit que maintenant l'humaine, il est pris d'un sursaut de peur qui le fait tomber sur les fesses. L'humaine rit de la cascade de Luneoh, mais se calme bien vite. Pour ma part, je ne peux pas m'empêcher de l'accompagner, bien que ne comprenant pas ce qu'il y avait de tellement drôle. Une fois le rire contenu tant bien que mal, je propose au lutin mon doigt pour se redresser, non sans un sourire qui laisse apparaître une petite canine.

"Et si avant de nous aider, vous nous disiez quel est votre nom ? Moi c'est Hailindra."

Luneoh ne sait plus où donner de la tête entre une Aniathy poilue comme un chat et petite comme un nain et une humaine incapable d'aligner deux mots sans bégayer. Il pris le doigt de la prénommée Hailindra pour se relever et prenant un ton exagérément outré, il s'adresse a l'humaine.

"Je suis Luneoh et je viens de Bouh-Chêne, je connais bien Kendra-Kâr j'y ai déja volé plein de chaussette merci!"

Et voila comme d'habitude le malandrin tout de vert vêtu ne sais pas tenir sa langue, mais bon peu lui importe, essayez donc de capturer un lutin parce qu'il vole des chaussette, on se moquera probablement de vous. Enfin là n'est pas la question, Luneoh se dit qu'une humaine sa peut servir et il décide de profiter de la situation.

"Enfin, si tu acceptes de me donner tes chaussettes et de me prendre sur ton épaule, je veux bien être gentil avec toi, devenir ton ami, te faire des tartes aux pommes, te jouer de la musique et ne pas te lancer de malédiction lutine! Ça te conviens euh....T'es qui déja ?!"

Et voila la mémoire sélective de notre lutin fait encore des siennes, quoiqu'à bien y réfléchir l'humaine n'a pas encore eu le temps de se présenter. Sacré Luneoh!

J'aide le lutin à se relever. Une fois remis sur pied, il se lance dans une présentation fort complète, incluant tout normalement le vol de chaussettes qui semblent être une priorité dans son esprit. A tel point, qu'il propose même un marché louche à l'humaine qui accepte malgré tout de lui céder ses chaussettes. Quand il parle de musique, je dresse les oreilles, nettement plus attentive, mais il s'interrompt aussi vite pour parler de tout autre chose, dommage.

Je laisse le temps à l'humaine d'ôter ses couvre-pieds pour les donner à la petite bestiole, en espérant que la compagne ne pue pas autant des pieds que le propriétaire des chaussettes précédentes. Pour ma part, j'attends, finissant -enfin- mon repas.

"Bon, on peut faire quoi dans cette ville ? Y a des théâtres, des bibliothèques, des endroits où écouter ménestrels et troubadours ?"

J'ignore tout des coutumes des humains, qui semblent peupler la ville dans sa majorité. Et il y a trop de bruits dans la salle pour que je puisse réellement écouter l'orchestre qui joue.

Incroyable, notre petit Luneoh est en veine en ce moment. L'humaine a accepté de lui donner ses chaussettes, de vrai chaussettes humaines! A le voir sautiller partout on se doute bien que le lutin est aux anges. Enroulé de manière assez ridicule dans trois couvre pieds humain (dont l'un qui est fortement odorant rappelons le), le malandrin saute habilement sur l'épaule d'Hylena et lui fait un gros bisous comme les lutins savent si bien le faire. C'est alors que l'aniathy poilue demande s'il est possible de voir des troubadours ou tout autre choses dans cette ville. Le cerveau de Luneoh part au quart de tour, il aime la musique, il aime danser.....mais il est fatigué, pauvre Luneoh.

"Moi je joue très bien de la flute lutine, mais j'ai sommeil et ta tête me semble confortable avec tous ces poils. Alors si tu me laisse dormir sur ta tête, je te jouerai moi même de la musique à mon réveil."

Ah ça oui, c'est vrai que Grand père Trifouille est un très bon joueur de flute lutine et ce dernier a tout appris à Luneoh....Mais que fait-il! Décidément se Luneoh est un goujat; il monte sur la tête de l'aniathy sans même attendre son approbation et il s'endort paisiblement...Dors bien Luneoh!

J'étais contente de voir que j'avais rendu quelqu'un de heureux car une fois les chaussettes ôtée et à peine tendues au lutin, celles-ci rejoignirent la malodorante solitaire et je ne pus m'empêcher de les plaindre. Tandis qu'il sautait de tous les côtés sous les regards étonnés de nos plus proches voisins je riais de bon cœur et aucune honte ne vint m'interrompre ce coup-ci. Ce petit bonhomme était très attachant et un vrai remède contre la mauvaise humeur et c'est avec joie que je l'accueillis sur mes épaules, près à partir et acceptai son bisous qui me fit rougir une nouvelle fois.

Vous voilà bien installé messire lutin.

M'étant proposée pour les guider dans la ville bien que le minuscule homme n'en avait aucunement besoin, Hailindra demanda à raison un endroit à visiter. La fille féline aurait pu quasiment me demander de lui faire visiter les égouts que j'aurais accepté tellement j'étais de bonne humeur. Mais comme l'indiquaient plus ses riches vêtements et son habileté à la flûte, c'est plutôt vers une bibliothèque ou un lieu d'art qu'elle se tourna. Mon sourire s'en alla donc pour être remplacé par une expression d'intense concentration: j'étais une fille de combat et moins d'art bien que je savais lire et j'avais plusieurs fois mis les pieds dans la bibliothèque de la ville blanche bien que cela faisait longtemps.

Je peux vous mener à la bibliothèque.

A peine la phrase finie que j'entends une petite voix au dessus de moi déclarer qu'elle sait très bien faire de la flûte mais qu'elle est trop fatiguée. Je manque de sursauter suite à ceci: je n'ai pas l'habitude d'entendre parler quelqu'un si près de mes oreilles. La demande du lutin de dormir sur la tête de l'aniathy est assez osée et je ne puis m'empêcher de sourire devant tant d'audace. Mes yeux s'écarquillèrent soudainement quand un poids, léger il faut l'admettre, s'en alla de mes épaules pour rejoindre la tête d'Hailindra. Je restai sans bouger à regarder le lutin en train de dormir tandis que je laissai échapper un bâillement silencieux.

Je crois que je vais le rejoindre, ma marche m'a légèrement épuisée. La visite et l'épée de mon père attendront mais vous voulez peut-être que j'ôte votre couvre-chef vivant en premier lieu?

Si l'aniathy voulait se reposer il fallait bien enlever délicatement le petit bonhomme de sa tête à moins qu'elle souhaitait dormir debout.

A peine Hylenä lui tend-elle ses chaussettes que le lutin saute dessus et s'en drape comme on le ferait d'un tissu riche tout en sautillant de partout. Manifestement le cadeau, tout modeste est-il, semble lui faire plaisir et nous met tous les trois en joie vu les rires et les sourires.

Elle me propose alors de m'emmener à la bibliothèque, mais le lutin nous rappelle à toutes deux qu'il est déjà tard et qu'il est temps de dormir. Ce n'est pas bien grave, la visite n'est reportée que de deux heures. Mais avant que j'ai eu réellement le temps de réaliser la demande du lutin, il vient se percher, avec ses trois chaussettes, dont une toujours puante, sur ma tête, s'enroulant dans mes longs cheveux de soie.

"Evitez de le rejoindre, ma tête serait trop petite pour vous deux."

Je laisse échapper alors un petit rire cristallin avant de continuer

"Et ne vous inquiétez pas pour le lutin, je dors à moitié couchée, voire debout... En fait, je ne sais pas réellement si je dors, j'imitais mon maître quand il méditait. Je m'asseyais en tailleurs et fermais les yeux comme lui. Au fait, y a-t-il un couvre-feu ici ? Pour savoir si je peux me promener en vous attendant..."

Tranquillement installé sur la tête de l'aniathy, Luneoh dort, paisiblement et quand il est ainsi, rien ne le perturbe. Aucun bruit ne peut le réveiller, a fortiori s'il est en train de rêver et aux vu des expressions de son visage, c'est sûr, il rêve.


Où suis-je ? Quel jolie forêt! les oiseaux chantent, les insectes nous jouent une merveilleuse symphonie, tous de concert. Je suis heureux et ce magnifique ciel bleu, il ravi mes yeux. Tous mes sens sont en émoi. C'est une bien belle journée et rien ne saurait gâcher mon plaisir. Oh une tempête arrive, le tonnerre gronde, le ciel s'obscurcit tout d'un coup comme si les dieux avait renversé de l'encre, il fit sombre et il pleut, mais qu'est ce qui tombe ? Au secours, il pleut des bout de bois pointus! Vite je dois fuir! Je monte sur ma chaussette magique et je m'envole en direction d'un gros arbre pour m'abriter, mais à peine suis-je arrivé que les branches droites et piquantes ne tombent plus, le calme revient, les insectes et les oiseaux chantent de nouveau et le ciel retrouve sa jolie couleur.
Je peux de nouveau partir à la chasse aux chaussette avec mon filet à papillon! Venez petites chaussettes, Luneoh ne vous veut pas de mal. Je vais vous câliner, vous bisouter, je vous aime mes jolies amies. Je suis tellement sur mon petit nuage que j'ai même l'impression d'entendre quelqu'un me jouer de la musique....AH bah non il y a bien quelqu'un qui joue de la musique. Peut-être acceptera-t-elle que je joue avec elle. Sortant ma flute lutine (faite par le super constructeur d'appeau de Bouh-Chêne) je m'approche d'elle et lui joue une mélodie de mon cru. Il n'y a pas à dire cette forêt d'Ynorie est géniale, des musiciens, pleins de chaussette à attraper, je ne veux plus jamais partir!

Le rire cristallin d'Hailindra est tout simplement magique et enchanteur tout comme l'eau pure rebondissant sur du verre. Sa recommandation n'était pas vraiment nécessaire mais me fait sourire autant que le lutin en train de dormir sur la tête de l'aniathy que je ne pourrais malheureusement pas rejoindre. Je savais que cela était absurde mais j'enviais le petit bonhomme pouvant se reposer sur le pelage assurément confortable de la fille féline.

Malheureusement je crois que je suis un peu trop grande et lourde pour cela. Dommage!

Mon ton était mi-sérieux mi-amusé et retranscrivait bien mon intention si j'avais eu quelques dizaines de kilos en moins et une taille moindre. La deuxième prise de parole était tout à fait sérieuse et me surprenait dans sa première partie. Apparemment ma compagne à poils ne dormait pas, du moins elle le croyait, chose très étrange pour moi qui devait avoir une marmotte comme ancêtre. La suite était plus courante et je réfléchissais un instant avant de répondre.

Et bien non il n'y en a pas à vrai dire si tu ne veux pas quitter la ville. Il faut juste faire attention aux voleurs et autres malandrins et une partie du quartier Est est la demeure de worans et autres lykiors qui ne sont pas forcément dangereux mais assez méfiants. Je vais prendre une chambre et aller me coucher promptement. Demande à l'aubergiste ma chambre si je ne suis pas réveillée quand tu voudras partir. En tout cas fais tout de même attention à toi et au lutin.

Le tutoiement était venu assez spontanément et ce n'est qu'après coup que je conçus la possibilité que mon interlocutrice pouvait être plus âgée que moi-même. Je rougis légèrement après cette réflexion mais je me repris bien vite, m'habituant à mes compagnons. Avant de prendre une chambre je saluai de la main l'aniathy et me dirigeai vers l'homme tenant le lieu. Je ne m'attardais guère sur lui et la transaction fut vite conclue malgré ma fatigue surement dû au repas et à ma course faite le ventre quasiment vide. Je montai donc très vite l'escalier tout en étouffant un bâillement, sans les mains vu qu'elles étaient prises, et me réfugiai dans ma chambre.

Elle n'était pas très grande, seulement deux lits propres mais assez âgés, une petite fenêtre et une table basse où reposait une bougie. Je souris en repensant au lutin, posai mes armes sur l'un des lits et enlevai mes bottes avant de m'écrouler comme une masse sur l'autre couchage, déjà endormie avant de toucher les draps.

Hylenä va se coucher et prendre une chambre, nous donnant rendez-vous après un bon sommeil. Le tenancier de la taverne me demande si j’en veux une aussi.

"Non, par contre, j'aimerais savoir si quelqu'un dans cette ville pourrait m'aider à comprendre un phénomène étrange."
"Quel genre de phénomènes étranges ? Il y a plein de personnes qui sauraient vous aider à résoudre des problèmes étranges dans cette ville, la question est donc de savoir quel problème... Ca me rappelle le vieux Jack qui..."
"Arrête, le tavernier. Je cherche quelqu'un que pourrait m'expliquer des trucs de magiciens."
"Ahhh, si c'est un truc de magicien, l'idéal serait d'aller voir le vieux Moboutou. Il y avait bien le vieux"
"Et on y va comment chez lui ?"
"Je vais vous faire un plan, attendez !"

Le "attendez" ne concerne manifestement pas le dessin de mon plan, mais le cri de deux gaillards entrain de s'engueuler. Je me dresse tant bien que mal pour tenter de voir ce qui se passe et comment il agit, mais ma petite taille me dessert. Soudain, le tavernier, trainant deux mâles, chacun ayant deux ayant une magnifique cocarde en guise d'oeil. Je m'inquiète pour le locataire de mes cheveux car il bouge à ce moment-là en marmonnant, mais finalement, il semble dormir assez profondément pour ne se rendre compte de rien. Le propriétaire des lieux finit par revenir chez moi, avec le plan indiquant ou me rendre.

Sans attendre, je me dresse, tant bien que mal pour ne pas faire tomber mon petit compagnon et sors de la taverne bien trop bruyante à mon goût.

(((>>> vers les rues et ruelles)))