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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 20:34 
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Alors que le quidam à la besace partait au nord-ouest en direction de l'auberge, l'ancien gandin se dirigeait plein est ; vers le temple de la déesse guérisseuse.
Notre jeune amie qui ne manquait pas de ressources avait observé le déplacement du déguisé en profitant d'un trou dans la sacoche où elle se trouvait transportée. Elle s'en était ensuite extraite d'un bond à la grande surprise de son possesseur puis s'était à nouveau envolée sans tarder au-dessus des toits en ne lâchant jamais Narcisk du regard.

Celui-ci marchait d'un pas décidé en jetant de temps à autre quelques coups d'œil en arrière. Rien de comparable avec la lenteur exécrable dont il avait fait preuve une demie-heure plus tôt. La rectitude de sa destination n'avait elle, pas changé. Il passa devant le temple de Rana puis la Forge de Gonk.
À mesure que l'Aldryde le suivait, elle remarquait que les venelles dégageaient une odeur de plus en plus nauséabonde à alors qu'ils évoluaient vers l'est. Chopin ne semblait pas avoir exagéré. Même la populace qui émergeait des ruelles avait l'air plus sale et plus misérable. À l’exception cependant de certains hommes et femmes qui arboraient des toges et tuniques d'un blanc éclatant.

Étincelle observait le nouvel immaculé continuer dans semblable direction et approcher une foule nombreuse rassemblée un peu plus loin devant un immense édifice. Elle s'en désolait, car elle y voyait de plus en plus de personnes en habit laiteux et savait qu'il allait être difficile de filer le dandy déguisé qui, de plus, accélérait.
À sa grande surprise et son grand soulagement il tourna à droite dans la large rue qui longeait le temple de Gaïa et se dirigeait vers le nord. Étonnamment, celle-ci était presque déserte, mais elle n'en demeurait pas moins crasseuse, bien au contraire. Les effluves nauséabonds émanant des monceaux d'immondices regroupés au centre du passage en une travée de bourbe et de fange empestaient l'air d'une odeur viciée. La désertion du lieu ne devait pas y être étrangère.

La jeune femme avait pris de la hauteur pour s'éloigner de la puanteur. Elle était toujours sur les talons de l'homme lorsqu'il se retourna pour vérifier que personne ne le suivait. Il s’engouffra alors dans une étroite masure. Bien que d'une largeur réduite, celle-ci jouissait de la particularité d'être plus élevée que les autres. En effet, c'était l'une des rares habitations à disposer d'un troisième étage. De fait, elle ressemblait plus à une petite tour qu'a une réelle maison. Elle avait l'air solide et bien bâtie. Néanmoins, les colombages d'un marron sombre ne paraissaient même plus contraster avec des murs qui jadis étaient blancs. Les niveaux supérieurs étaient munis de fenêtres dont les volets étaient tous bien clos.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 20:42 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. [:attention:] )))


(Une porte dérobée !)

Donnant deux coups d'ailes rapides elle se plaça à l'arrière de l'édifice et entrevu une ombre filer à travers la ruelle. Elle la suivit. Carkin's avançait à présent avec la vélocité d'un fauve pourchassant sa proie. Il galopait dans ce dédale qu'il connaissait comme le nourrisson connaît le sein de sa mère. Tantôt bifurquant à droite, tantôt à gauche, sautant par-dessus un caniveau central pour rebondir contre une façade et repartir de l'autre côté, s’accrochant à des coins de mur pour tourner encore plus vite aux intersections ; le malandrin savait y faire pour perdre ses traqueurs. Même s'il ne se croyait pas poursuivable, c'est toutes ces précautions, pensait-il, qui l'avaient toujours éloigné des cachots de la milice ou des lames de ses concurrents. Il courait si promptement qu'il ne pouvait pas prendre le temps de jeter un regard en arrière, mais de toute façon personne n'avait jamais pu le filer jusqu'au bout, ni au début d'ailleurs. Ainsi, il virevoltait confiant à travers les passages et venelles sans se douter qu'un oisillon le surveillait de là-haut.


L'Aldryde le talonnait tant bien que mal. Elle accomplissait des manœuvres aériennes de plus en plus délicates et dangereuses. Car si à terre les ruelles étaient, certes encombrées, mais bien droites, à quelques mètres du sol il en allait tout autrement. Les encorbellements empiétaient sur la voie de manière chaotique obligeant la jeune femme à effectuer, slaloms, vrilles et piqués. Elle aurait largement préféré garder l’œil sur ce félin bondissant depuis le ciel, mais la luminosité déclinant rapidement depuis que le soleil s'était couché au dos des fortifications le lui interdisait. Elle devait le suivre à la trace ou le perdre. Elle manqua ainsi par trois fois de s’aplatir contre un mur au détour d'un bâtiment. Finalement, après avoir longé la haute tour de thaumaturgie ; après avoir contourné trois échoppes, une écurie et une maison close ; après avoir traversé une large rue et avoir failli s’écraser sur cette affreuse bâtisse aussi noire qu'un puits sans fond qu'était le temple de Thimoros ; la jeune femme arrivée au pied des remparts vit l'homme entrer par une petite ouverture qui se referma derrière lui, dans une imposante masure où il semblait régner une certaine agitation.

Étincelle était parvenue jusqu'à l'entrée. C’était un huis de métal muni d'une grille et d'une trappe derrière celle-ci. À sa vue, les souvenirs des longs mois passés dans sa geôle de l’Arbre-Maison lui revinrent. Instinctivement, elle recula de quelques battements d'ailes. La vision de cette porte la répugnait. Elle retrouva néanmoins assez de courage pour se dire qu'il lui fallait pénétrer dans de cette demeure, quoi qu'il puisse y avoir de terrible à l’intérieur. C'était Chopin qui lui avait confié cette tâche. Il comptait sur elle et elle ne voulait pas le décevoir.

Elle se rapprocha donc de la masure et s'efforça d'en faire le tour pour y chercher un accès dérobé. Malheureusement, toutes les fenêtres qu'elle découvrit étaient solidement fermées par de lourds panneaux de bois renforcés d'épaisses plaques d'acier. C'est à peine s'ils autorisaient à filtrer la lumière que prodiguaient les nombreuses lampes et candélabres disposés à l’intérieur du lieu. L'Aldryde choisit de prendre de la hauteur. Cela lui avait plutôt bien réussi jusqu'ici. Hélas, elle ne remarqua aucune brèche ou elle aurait pu s'infiltrer. Elle ne savait pas qui avait construit ce qui lui paraissait être un simili de forteresse, mais la personne n'avait rien laissé au hasard. Même les quelques ouvertures prévues pour l'aération étaient pourvues d'une grille. Notre ingénieuse amie avait tenté en désespoir de cause de soulever une des ardoises qui couvrait la charpente de la construction, mais sans succès.

Alors que, posée sur les pondéreuses tuiles de la toiture, elle s'évertuait à réfléchir à une solution alternative, elle entendit des clameurs et une certaine effervescence venant de l'étage. Soudain, un panneau de bois et de métal vola au bas de l'édifice. L'accompagnant, l'homme qui l'avait percuté et dont la tête s'écrasa contre le sol dans un effroyable craquement.

La jeune femme quitta son perchoir pour profiter d'une meilleure vue de la scène. Elle assista, par l’ouverture à présent béante dans le mur, à la rixe de deux tristes sires. L'un était un freluquet un brin plus haut que Chopin. Il se déplaçait lestement et donnait de nombreuses, mais légères estafilades à son adversaire. L'autre était une montagne de muscles qui mesurait au bas mot le double de son opposant. Ses gestes lents étaient compensés par une force herculéenne.

Notre amie put apercevoir que le colosse torse nu possédait des gantelets barbelés avec lesquels il battait l'air ne pouvant attraper cette anguille sautillante qui le harcelait de sa lame fine. À l’intérieur, la salle scandait :

"- Girtus ! Girtus !"

Étincelle ne savait pas de quel combattant il s'agissait, mais en son for intérieur elle avait pris immédiatement parti pour le petit spadassin et l'encourageait mentalement sans même s'inquiéter du fait qu'il était à l'origine de cette lutte.

Tout à coup, ses espoirs s'éteignirent quand elle vit que son favori avait été saisi à la gorge par le goliath. Celui-ci arborait un sourire carnassier. La meute d'ivrognes s'était tue, la tension était à son comble. Il approcha son captif terrifié de son visage et lui susurra quelque chose que lui seul entendit. Puis sans une once de pitié, il serra son poing tel un étau. Le frêle humain était agité de spasmes, sa langue sortait de sa bouche en se tortillant, ses yeux se désorbitaient, son teint virait au violacé. Son agonie prit fin lorsque le géant augmenta encore la pression de sa main et finit par lui briser la nuque dans un bruit épouvantable d'os broyé.

Il se tourna alors vers la foule en contrebas et souleva le corps inerte. Une grande acclamation parcourut l’ensemble de l'assemblée. Le colosse victorieux se débarrassa du cadavre en le jetant dehors comme un vulgaire déchet sous le regard horrifié de notre petite amie.
Il fit face à nouveau à la meute friande de massacre en levant ses bras titanesques au ciel. Son public de circonstance se remit à scander son nom avec force et hourras.

"- Girtus ! Girtus ! GIRTUS !"

Le géant qui se tenait dos à la fenêtre et la masquait par son imposante stature s'avançait lentement vers la balustrade pour mieux se faire voir de ses admirateurs. Bien que la mage fut choquée par ce spectacle immonde, il lui restait assez de discernement pour comprendre que c’était là sa chance d'entrer. Elle se précipita alors à travers la l'ouverture. Elle n'eut pas immédiatement la liberté de détailler la grande pièce où elle avait pénétré. Elle se posa discrètement, cachée par le macabre vainqueur qui ne remarqua rien tant il était absorbé par son triomphe. Par bonheur, il était seul sur ce balcon qui courait sur trois des quatre murs de cet endroit damné et crasseux connu sous le nom de « Taverne des sept sabres ».

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 18 Juil 2013 11:58 
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Méfiant, je m'efforce de noter chaque détail potentiellement dangereux des environs. Le plus difficile reste cependant de ne pas céder à la tentation de planter une fléchette dans le globe oculaire du premier humain croisé. Dans mon dos, j'entends le shaakt demander que je le guide jusqu'à ladite auberge. J'ai presque envie de lui faire une remarque sur l'évidence de ce que je suis en train de faire, mais je m'en abstiens. Ma réaction se manifeste seulement par un signe de main qui l'invite à me suivre. Je n'arrive pas à déterminer pourquoi je fais cela. Pour quelle raison suis-je en train d'aider un colosse ?

Je jette un bref regard par-dessus mon épaule, cherchant un moyen de me servir du shaakt à mon tour. Rien ne me vient sur le moment tandis que je longe un autre mur, bifurquant sur ma droite, et patientant pour ne pas perdre Hekell. Ce doit être la fatigue qui me rend tolérant, sans quoi je serais déjà parti et l'aurais planté là. D'un autre côté, il m'apparait évident maintenant que l'existence de ce géant sombre me dérange un peu. Hormis l'aldron Hyjuud et ma monture Lyïl, il est le premier être auquel j'accorde autant d'attention.

J'appose légèrement la main sur mon plastron éraflé quand une petite pointe désagréable se loge dans mon torse. Une légère sensation d'inconfort m'envahit à l'idée que je le perde de vue, chassée rapidement par mon esprit terre à terre.

( Eh, ne te mets pas dans le crâne qu'il a de la considération pour toi, Nessandro. Tu sais pertinemment que placer ses espoirs en quelqu'un finit toujours mal. )

Alors que le soir arrive, je guide le shaakt jusqu'à la devanture de l'auberge. Une silhouette familière me fait me figer un instant, et me coller à un tas de tonneaux proche de la porte. Tournant le dos à l'entrée, et apparemment en grande discussion, je reconnais le semi-elfe qui a, sans doute avec une idée derrière la tête, aidé à mon évasion. La même chevelure brune et longue, cette tunique sobre que les humains trouvent élégante, et cette taille gigantesque, même pour une moitié d'elfe m'ôtent tout doute. Je fronce les sourcils. Qu'est-ce que la propriété de l'un de ces maudits bourgeois fait dans les environs ? Est-ce que cette cruche d'humaine a déjà fait placarder des avis de recherche pour moi ? L'être hybride tient d'ailleurs un bout de papier suspect.

Rajustant mon casque, je reste au plus près des tonneaux, puis oriente mon visage vers le shaakt. Je lui indique la porte ouverte de l'établissement, d'où sortent des voix assez nombreuses. Je me sens las après cette histoire, mais j'hésite à prendre le risque de me montrer. S'il s'agit d'une récompense pour animal perdu, n'importe quel imbécile au courant pourrait me faire la chasse. Rien que cette idée m'énerve.

J'observe Hekell, réfléchissant. Je l'ai guidé jusque-là et je pourrais parfaitement me servir de lui, mais devoir quelque chose à un colosse ne me plait guère. Pourtant, rester avec lui quelques temps signifie bénéficier d'une pièce où aucun possible chasseur de prime ne vienne s'aventurer. Il me serait possible de profiter d'un peu d'eau, et je n'aurais qu'à partir par une fenêtre si j'en ai assez.

Tout en restant plaqué contre les surfaces de bois, je scrute le shaakt sans un mot. Après tout, rien ne me prouve que maintenant qu'il est hors de cette sale aventure, il tolère quelqu'un de ma trempe. N'importe quel colosse aurait du mal à se faire à ma présence, et cette simple idée me fait esquisser un sourire. J'épie donc les réactions de l'elfe sombre, patient mais tendu.


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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Mer 24 Juil 2013 01:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 19 Juil 2013 17:11 
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Il me sert bien la main et refuse de me lâcher. Je fais tout de même un pas de côté pour garder mes distances. Il me regarde, à la fois surpris et songeur.

« Toi, tu as vu ma grand-mère, c'est presqu'impossible, puisqu'elle habite à deux pas de chez moi et donc loin d'ici », finit-il par lâcher.

Je le regarde en levant un sourcil, il n'a pas l'air gêné que je le traite comme un pestiféré.

« Ma maman dit qu'elle est excentrique à cause de la couleur de ses cheveux. Moi, je les trouve jolis, ils sont d'un beau bleu ! Et puis elle est comique, avec son petit chapeau à fleur. », continue-t-il.

( Des cheveux bleus ? Une fleur ? Mais qu'est-ce qu'il me raconte ? La vieille ne ressemblait pas à ça. )

J'ai l'impression qu'il se fout de moi, mais, très vite, je me dis que j'ai en fait été pris pour une courge par tout le monde. On me balade et j'aime pas bien ça. En plus, j'en ai perdu mes sacoches et mes remèdes. Du coup, je reste sans bouger, le regard vide en me demandant ce que je fait ici et ce que je vais faire maintenant. Je soupire, désabusée.
Soudain, deux petits rats apparaissent depuis la tunique du gamin. Je les regarde, à peine étonnée, lassée, puis, je finit par soupirer une nouvelle fois.

« Allons bon c'est quoi encore ça ? »

« Ce sont eux nos guides, il faut les suivre ! », me répond-il tout joyeux tandis que les deux petites bêtes atteignent le sol.

L'enfant me tire alors la main pour m'inviter à les suivre, j'accepte mollement, de toute façon j'ai rien d'autre à faire. Blasée, je marche vite sans courir, au pire, s'il m’emmène chez lui, j'aurais un endroit ou dormir et manger.

« Pas si vite ! », dit-je tout de même pour qu'il ralentisse.

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Azra a écrit:
Kementari a écrit:
Enfant


Bah quoi, c'est bon.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 19 Juil 2013 20:45 
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Et le petit garçon tout joyeux ne fit pas attention à ta remarque, et t'entraina malgré toi à la course poursuivant sans relâche les petits rats jusqu'au bout de la rue où là ils tournèrent à droite, puis encore à droite, puis à gauche et de nouveau à droite. Puis enfin chose étrange, ils se séparèrent et allèrent chacun de leur côté.

Le garçon s'arrêta alors et te questionna.

"Mais on suit lequel à présent ? C'est la première fois, qu'ils se séparent comme ça ! "

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 21 Juil 2013 14:23 
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Étincelle était parvenue à se poser au bord d'un merlon qu'éclairait la lumière d'une torche. Un garde qui effectuait sa ronde semblait venir dans la direction de la pauvrette.

La fumée et la suie avaient teinté la jeune femme d'une couleur grise et sale. De plus, ses fins vêtements avaient souffert autant que sa peau des brandons incandescents. Alors que quelques minutes plus tôt elle disposait de l'allure distinguée et la grâce naturelle de sa race, elle ressemblait à présent à une mendiante tout juste sortie de sa fange et qui empestait le brûlé. Pour parachever son aspect misérable, elle se maintenait difficilement à quatre pattes toussant et crachant. Toute l'énergie dont elle avait fait preuve en s'échappant de cette satanée cheminée s'était évanouie. Elle était maintenant en train de reprendre son souffle tant bien que mal dans de grandes inspirations douloureuses et rauques.

L'homme en armure s'approchait prudemment et sans assurance. Il avait bandé son arc et tenait cet être étrange en joug.

"- Qui va là ? lança-t-il."

L'aldryde ne répondit pas, mais leva ses yeux rougis et bouffis vers l'humain. Elle tendit même sa senestre dans sa direction tout en remuant ses lèvres, mais rien d'intelligible ne put s'extraire de sa bouche. Ce geste eut en outre pour fâcheuse conséquence de lui faire perdre l'équilibre lorsqu'elle reposa sa main non pas sur la dalle surplombant le merlon, mais dans le vide du créneau au creux duquel elle s'écrasa. Elle poussa un petit gémissement de douleur. Elle s'était de cette façon retrouvée la face contre cette pierre blanche trop rigide à son goût.

Lorsque le garde craintif avait croisé son regard avait failli décocher sa flèche tant la rougeur des sclères de la pauvre enfumée l'avait surpris. Il déploya néanmoins assez de sans-froid pour retenir son trait.

"- Qui va là ? répéta-t-il."

Pas de réponse hormis les toussotements qui avaient recommencé. Ainsi, il n'eut d'autre choix que de se rapprocher encore puisque l'objet de sa frayeur avait chu entre les pierres. Il se trouva face à cette femme ailée miniature qui s'était à nouveau appuyée sur ses mains et ses genoux.

Notre petite amie s'avançait lentement vers le bord du créneau. Bientôt sa tête dépassa de celui-ci pour se retrouver à la verticale du chemin de ronde. Soudain elle eut la sensation que des picotements intenses lui déchiraient l’intérieur de sa poitrine. Cette douleur, aussi aiguë fût-elle, disparut en quelques secondes.

Réaction métabolique ? Intervention divine ? Nulle ne le sut jamais, mais pour la jeune miraculée, ça ne faisait aucun doute.

Elle ressentit ensuite une grosse boule se former dans ses bronches. Si grosse qu'elle en obstruait presque sa trachée l’empêchant de respirer. On aurait dit une asthmatique en crise. Elle fut également secouée de quelques spasmes. L'archer quant à lui observait ce spectacle écœurant sans trop savoir comment réagir.

Finalement, la jeune femme expectora une épaisse glaire noire qui vint s’écraser en un bruit flasque aux pieds de l'homme qui affichait une grimace de dégoût.

Prenant une grande inspiration, l'Aldryde pivota sur elle même et se laissa choir sur le dos, les yeux clos. Après que sa petite cage thoracique se soit soulevée encore quelques fois afin de réoxygéner son corps elle lança un reconnaissant :

"- Valyus soit loué !"

Elle était tellement soulagée de pouvoir à nouveau respirer librement que plus rien ne compta pendant ces quelques secondes. Mais le garde n'était pas d'humeur à faire traîner les choses.

"- Vous parlez donc, enchaîna-t-il.
- Oui, par la grâce de Valyus qui m'a vidé les poumons de cette fumée horrible.
- Alors, répondez ! Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? dit-il, derechef menaçant. Et d'ailleurs, qu'êtes-vous ?"

Notre amie étonnée se retourna et se posa sur son séant. Elle découvrit à la faveur des flammes le visage juvénile de celui qui la pressait de ses questions. Le jeune homme avait la figure gracieuse, mais celle-ci était barrée d'une expression peu amicale qui la déformait peu agréablement. Néanmoins, elle fut subjuguée par son regard d’émeraude qui semblait percer la nuit. Elle fut d'ailleurs surprise d'y déceler un fond de peur. Ne s'attardant pas plus sur ce faciès avantageux elle détailla l'armure sous laquelle elle devinait une morphologie robuste, mais qui toutefois ne pourrait pas soutenir la comparaison avec celle de Chopin ou de Kipion, pensa-t-elle. Le souvenir du corps glabre et musclé de son bien-aimé lui fit baisser les yeux sur son amulette. Mais avant de parvenir à celle-ci, son regard s'immobilisa sur la pointe d'acier qui était prête à lui transpercer la tête.
Prenant enfin conscience qu'elle était menacée elle fronça les sourcils. Elle parla d'une voix froide et déterminée :

"- Je m'appelle Étincelle. Je suis une Aldryde. J'étais enfermée dans une cheminée et je suffoquais, mais mon dieu a entendu mes prières et m'a permis de me libérer. Je me suis posé ici, car c'était en hauteur et je pensais être en sécurité pour me reposer un instant après avoir frôlé la mort. Maintenant si mes réponses vous conviennent, merci de me laisser partir, je dois me dépêcher, mes amis sont en danger. Je n'ai rien contre vous et je vois bien que vous êtes juste effrayé. Vous m'avez peut-être pris pour une elyde ou une horreur semblable, mais ce n'est pas le cas. Alors, s'il vous plaît baissez cet arc."

La jeune femme fut elle-même surprise de cette soudaine autorité, mais ne laissa rien transparaître de sa stupéfaction. L'archer au contraire paraissait décontenancé. Il abaissa son arme. La petite mage le remercia. Elle se préparait à prendre son envol quand il l'arrêta :

"- Attendez !
- Qu'y a-t-il ?
- Tenez, buvez un peu et rincez-vous les yeux, lui dit-il aimablement en lui tendant sa gourde débouchée.
- Je..."

Notre amie contrainte à la hâte hésita à perdre encore du temps, mais songea qu'elle avait grand besoin de se désaltérer après l'épreuve qu'elle venait de subir et que les picotements sous ses paupières devenaient de plus en plus insupportables. Elle accepta donc avec joie l'eau qui lui était offerte. Elle éprouva quelques difficultés à manipuler le récipient, mais fut aidée par ce garde bien serviable après qu'il eût été à deux doigts de l'embrocher.
Tandis qu'elle baignait ses yeux dans le liquide tiède qu'elle avait recueilli au creux de ses mains, le généreux humain tentait de s'excuser :

"- Veuillez me pardonner de vous avoir menacé. Je pensais effectivement que vous étiez une elyde, même si par ici, à vrai dire, on n’en voit jamais.
- Ne vous en faites pas, j'accepte vos excuses. Maintenant, je dois filer.
- Bonne chance, on se recroisera peut-être.
- Qui sait... Adieu, dit-elle en s'envolant.
- Adieu, fit-il avant de reprendre sa ronde solitaire."

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Dernière édition par Hilimiel le Sam 10 Aoû 2013 15:35, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 23 Juil 2013 15:29 
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Eileen avait cherché des reliques, capturé des créatures, veillé sur des campements, transporté des marchandises, et bien plus encore. C’est de ces petits services plus ou moins longs, plus ou moins difficiles qu’elle vivait. Sa première mission quand elle avait débarqué à Nirtim était le joyeux résultat d’un hasard opportun. Elle avait croisé la route d’un marchand dans les rues d’Oran à l’époque. Il croulait sous les caisses de fruits et légumes, son camarade qui avait bu comme un trou toute la nuit passée ne s’étant pas levé pour l’aider comme convenu. Il peinait à transporter ses marchandises jusqu’à l’autre bout de la ville où se tenait le marché.

~•~


« Bon sang de diable ! Truandaille, se mettre à saoul la veille du marché ! Je me casse le dos, comme d’habitude, à faire tout tout seul pendant que l’aut’ coquebert pionce ! »
« Tu as besoin d’aide, marchand ? »
« Hein ? Que ? »

Le marchand se redresse péniblement pour faire face à son interlocutrice. Qu’elle soit une femme lui importe peu, son dos le fait souffrir et il se sent soulagé à l’instant où il comprend que quelqu’un lui propose son aide.

« Tu m’aiderais à porter toutes ces caissettes jusqu’au marché, jeunette ? »
« Eh bien … ça dépend. Je viens d’arriver en ville et mes économies sont maigres … »
« Je t’en donnerai 15 yus ! »

Eileen se penche et attrape une première caisse. Ce n’est pas beaucoup d’argent mais c’est un bon début. Cela lui permettra de manger et dormir dans une auberge ce soir, ainsi elle se familiarisera avec la vie en ville.


~•~


Au fil de petits travaux, Eileen avait su montrer sa force physique et mentale. Elle avait fini par se créer une réputation, et lorsqu’on arrivait à la trouver, on la sollicitait pour diverses tâches. Seulement, le problème était là : on venait la chercher. La demande était variable et imprévisible, mais la jeune femme avait rarement eu besoin de chercher elle-même des missions. A présent il fallait qu’elle réunisse 135 yus sous peu si elle voulait entreprendre son voyage vers Tahelta rapidement.

La semi-elfe traversa les rues kendranes en long et en large, guettant une âme en détresse susceptible de la rémunérer. La chaleur de l’été avait dégagé les rues ; la plupart des habitants étaient prostrés dans leurs appartements, volets fermés, et les quelques riverains présents semblaient se porter au mieux. Alors elle réfléchit.

(Qu’est-ce que je sais faire ? J’ai de la force physique… je sais traquer furtivement … je suis à l’aise avec les animaux, la nature …)

Il fallait un emploi ponctuel, sans engagement. Elle ne cherchait pas une situation stable, bien au contraire. Elle devait identifier un besoin épisodique, quelque chose qui serait facile pour elle, mais moins évident pour une personne lambda. Autrement dit, elle avait besoin d’un signe du destin. Malheureusement, elle n’avait aucune emprise sur le hasard.

(Le ravitaillement du marché ne se fera que dans deux jours. Ils n’ont pas besoin de moi.)

Aux détours d’une large rue parallèle à la Grand-Rue, Eileen s’arrêta devant un panneau sur lequel étaient cloués divers parchemins. Il s’agissait d’annonces en tous genres, ventes, échanges, avis de recherche. Ces panneaux que l’on pouvait trouver dans différents coins de la ville était une piste que la semi-elfe avait omis d’envisager. Tandis qu’elle lisait les papiers, une affichette retint son attention.



CIRQUE DE KENDRA KAR

Comme tous les ans, les arènes de Kendra Kâr vous offrent un spectacle à ne pas manquer.
Acrobates, troubadours, animaux et créatures que vous n’avez jamais vus !
Ils sont là pour vous offrir une représentation que le monde entier nous envie !
Et s'il y a des courageux parmi vous, venez prouver votre bravoure en vous inscrivant au grand combat des gladiateurs.
Le vainqueur remportera la somme de 1000 yus !



Eileen soupira. Il n’était pas dans ses habitudes de se donner en spectacle, mais elle maniait les armes à jet avec une dextérité surprenante et ne craignait pas le combat. 1000 yus était une somme pharaonique, non négligeable. Elle aurait largement de quoi payer le voyage en aynore, et subsister pendant un bon moment à Tahelta. Elle lut l’affiche jusqu’au bout. Le spectacle avait lieu dans une semaine, ce qui lui laissait du temps pour s’entraîner et se préparer. Cependant, il fallait déjà qu’elle s’assure que les inscriptions étaient toujours ouvertes. Elle se dirigea vers les arènes.


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 23 Juil 2013 21:06 
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Zigzaguant dans les ruelles blanches derrière mon acolyte volant, j'entendais au fil des virages un brouhaha grandissant d'animaux et d'humains, criant ou jurant.

J'étais parfois forcé d'accélérer le pas pour ne pas perdre Nessandro de vue, mais il patientait à chaque fois pour ne pas me semer. Enfin, nous arrivons dans la grande rue de la ville, la traversant en esquivant les derniers chariots chargés de marchandises nous parvenons devant la devanture d'un bâtiment immense dont l'entrée était occupée.

Nessandro se plaqua à un tonneau, réaction étrange de sa part qui m'arracha d'abord un sourire avant de comprendre qu'il voulait vraiment se cacher de quelque chose ou plutôt de quelqu'un. Sous ses indications j'observais la porte de l'auberge et les personnes qui étaient en pleine discussions devant qu'un demi-elfe aux cheveux bruns semblait alimenter.

Je fronçais un sourcil, se cacher ainsi ne correspondait pas au Nessandro qui m'avait accompagné jusqu'ici. Je m'approchais des tonneaux pour m'y asseoir, feintant la fatigue et laissant la cape recouvrir le tonneau. J'ignorais si Nessou voulait me suivre, mais en tout cas il n'était pas à l'aise avec quelque chose de proche. Vu sa taille il pouvait facilement se glisser sous ma cape, je pourrais alors rentrer dans l'auberge en le camouflant.

Mais cette soudaine crainte gagnait ma curiosité, après un instant je me relevais sans vérifier que Nessandro ait saisit la perche que je lui tendais, ne connaissant pas vraiment ses intentions. Puis je me dirigeais vers l'entrée de l'auberge, passant à côté du demi elfe et de son interlocuteur. L'hybride me tendit un papier que je pris en passant sans un mot et sans m'arrêter avant de pénétrer dans l'auberge.



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Dernière édition par Arkalan le Jeu 26 Juin 2014 15:28, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 24 Juil 2013 01:00 
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Pour toute réponse, Hekell vient prendre place sur le tonneau auprès duquel je me cache. Est-ce que ce colosse sombre aurait lu dans mes pensées ? En tous cas, il m'offre la protection de sa cape, comme s'il savait que je n'avais pas envie de me faire remarquer. Dans d'autres circonstances, j'en aurais fait fi, mais pas cette fois. Je me sens trop vidé pour simplement voler dans la nuit approchante, et trop sale à mes propres yeux pour écarter la possibilité de purifier mon corps fatigué. Mettant de côté mon ressenti, je volette à l'abri de la cape. Lorsqu'il se relève, je me plaque de toutes mes forces contre son flanc, les bottes en appui sur ce que je crois être le rebord de son ceinturon.

Je m'agrippe au tissu que j'ai sous les mains, cherchant à garder mon équilibre quand le shaakt se meut. Je suis à la fois contrarié et fasciné par le cumul de ressenti qui émane de ce contact. Les habits de cet elfe ne puent pas la poudre de maquillage ou les parfums hors de prix de cette maudite bourgeoise. Ils sont d'ailleurs rugueux sous mes mains, bien loin de la qualité non méritée par ces imbéciles d'humains, mais dont ils se parent avec un ridicule certain.

Un soubresaut, sans doute lié à la démarche du shaakt, manque de peu me faire lâcher prise. Je déploie alors mes ailes, les plaquant à leur tour au plus près de mon transport improvisé. Un bref sourire forcé se dessine sur mon visage.

( Eh bien... Mouvementée cette liberté nouvelle. )

Plissant les yeux, j'accole mon profil casqué contre le tissu que j'agrippe fermement. Je dois être plus fatigué que je ne l'avais cru. Je sens mon coeur battre à un rythme inhabituel tandis que je respire l'odeur particulière qui émane de l'habit. C'est soit cela, soit Hekell a quelque chose dans une poche qui influe sur mon état.

Je demeure immobile et silencieux, aux aguets. J'ai beau être à l'abri sous ce bout de tissu, il n'en demeure pas moins que je n'ai aucune idée de ce qui m'entoure après cette fine protection. Qui sait où mon perchoir se dirige vraiment ? Enfin, tant qu'il fait attention à l'endroit où il place ses coudes, je peux me montrer tolérant malgré cette situation plus qu'inconfortable. Il a quand même intérêt à faire vite, et sans trop attirer l'attention non plus.



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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Jeu 29 Aoû 2013 13:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 27 Juil 2013 10:35 
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Étincelle s'était envolée dans cette nuit que la lune éclairait de sa pâle lumière.
Où était-elle ? Elle ne le savait plus. Bien qu'elle ait un bon sens de l'orientation, elle n'avait pas eu l'opportunité d'en faire usage lors de sa poursuite de Carkin's. Les obstacles à éviter et la filature de sa "proie" avaient accaparé toute son attention.
Elle parla pour elle même :

"- C'est terrible, je ne reconnais rien du tout !"

Après un instant de réflexion, elle ajouta :

"- Bon, comme dit le proverbe : si t'es perdu, vole au-dessus de la forêt. Si ça ne suffit pas, vole plus haut."

La jeune femme prit donc de l’altitude pour jouir une vue d'ensemble de la ville. Elle observait la cité blanche qui lui apparaissait comme une fourmilière géométrique et quadrillée, animée de-ci de-là par les lumières des lampes et des torches. Ces milliers de lueurs dansantes et vacillantes ressemblaient aux ballets des lucioles que notre petite amie aimait tant admirer les soirs d'été en la compagnie de Kipion.
Un trait de mélancolie passa sur le visage de l'Aldryde, invisible, solitaire, douloureux. Sous cette lune argentée, une larme coula sur sa joue, reflétant la tristesse blême de l'astre de la nuit.

"- Allez ma vielle, c'est pas le moment, hein, se dit-elle pour se donner du courage. T'as passé un pacte avec Valyus, il t'aidera en temps voulu. Là, faut aller sauver Chopin."

Elle se concentra et scruta attentivement les formes qui se détachaient de la masse de cheminées et de toitures en dessous d'elle. Elle distingua un immense bâtiment allongé à l'ouest de la ville.

"- Le château ! fit-elle en pointant du doigt l'hippodrome. Je suis passé devant tout à l'heure. Je vais pouvoir retrouver mon chemin ! Tien bon Chopin, j’arrive."

Étincelle s'élança donc à tire-d'aile vers le stade hippique. Il ne lui fallut que quelques minutes pour le rejoindre. Arrivée proche de celui-ci, elle s'engouffra sans ralentir dans la rue encore assez fréquentée à cette heure tardive où elle avait épié Narcisk et ses gardes un peu plus tôt. Cette fois, malgré la nuit, elle reconnaissait le lieu. Elle aperçut même du coin de l'œil le toit où le félin vorace l'avait attaqué, mais ne se laissa pas distraire par ces récents souvenirs. Au croisement qu'elle recherchait, elle opérera un virage ample afin de maintenir sa vitesse de vol. Elle avait choisi de rester entre les maisons sans s'envoler trop haut pour repérer plus facilement les endroits qu'elle avait empruntés en compagnie du nain.

L'aldryde passa en trombe devant la taverne du paladin sans même y jeter ne serait-ce qu'un regard. Pas plus qu'elle ne regarda de l'autre côté de la rue d'ailleurs.
Pourtant, c'est là qu'était revenu le possesseur des petits yeux sombres qui l'avaient espionnée une partie de la journée. Alors qu'elle s'éloignait, la silhouette svelte et alerte de leur propriétaire se lança à sa poursuite.

Notre jeune amie qui n'avait rien remarqué se concentrait sur le grand édifice de ténèbres qu'était le temple de Phaïtos. Elle savait la demeure de Narcisk juste derrière. Elle contourna le lieu de prière du dieu de la mort pour se retrouver dans la ruelle ou elle et le Thorkin avaient été agressés la veille. Elle vola par dessus le mur blanc qui faisait face aux grilles de l'endroit maudit pour atterrir dans un immense jardin.

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Dernière édition par Hilimiel le Ven 9 Aoû 2013 07:30, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 30 Juil 2013 06:18 
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Le départ


C'est une maison avantageusement située entre la forge d'Argaie et le quartier commerçant de Kendra Kâr. A l'avant, elle donne sur une des artères principales de la ville et de nombreux badauds s'y promènent. La cheminée de la forge est encore visible mais n'est plus utilisée depuis bien longtemps, en effet, il y a des années que le propriétaire des lieux n'officie plus comme mestre-fêvre et le bâtiment a été reconvertie en comptoir de commerce afin que Onerd Daller puisse y recevoir ses partenaires et gérer son consortium d'armurerie. L'arrière de la battisse est plus commun et ne se distingue pas vraiment des habitations avoisinantes, Onerd y habite avec sa femme et son fils unique. Une lourde porte de chêne offre un accès dans la petite rue résidentielle.
C'est par cette porte que sort Liam, fils unique de la famille. Il portait ce jour là une chemise légère et colorée en lin ainsi qu'un simple pantalon de chanvre. Sa lourde épée attachée dans son dos ainsi que son baluchon par dessus l'épaule indiquent qu'il est sur le point de partir. Cela ne fait pourtant à peine une semaine qu'il est revenu, c'est court mais une semaine à rêver de voyage, c'est déjà beaucoup trop long. Après avoir fait ses au revoir à ses parents, promis à sa mère d'être prudent, à son père d'être brave et à nouveau à sa mère d'être prudent, il était temps de refermer la porte en chêne et de s'éloigner de ce quartier familier pour aller découvrir le monde. Liam la poussa sans hésitation.

Il aurait voulu partir aussi vite que possible, sans savoir vraiment ou à vrai dire. A l'est le comté de Shory lui semblait trop calme même si le privilège seul de découvrir une ville hobbit devait surement valoir le voyage. Les autres options étant le comté de Bouhen ou le Duché des Montagnes, Liam avait conclu qu'il laisserait le premier travail qu'il pourrait trouver lui dicter le chemin. Et s'il ne trouvait pas de travail immédiatement alors il embarquerait sur un chariot afin de s'épargner un voyage à pied trop fatiguant à son gout.
Il s'éloigna de son quartier pour tenter sa chance sur une première piste. Parmi ses vieux amis, la plupart faisait du commerce ; rien d'étonnant à cela, si Kendra Kâr est aussi puissante c'est parce qu'elle est une puissance commerciale avant d'être une puissance militaire. Avec un peu de chance, l'un d'eux pourrait lui indiquer une cargaison à escorter ou un riche marchand à accompagner en voyage. Il se dirigea donc vers le quartier marchand avec bon espoir d'y dégoter quelque travail rémunéré.
Sur le chemin il rencontra une tête connue, Tormi, fils d'Argaïe qui tient la plus grosse forge du quartier. Nos pères faisant affaire ensemble très souvent, c'est un ami de longue date. A son habitude, il a sa mandoline à la main et, dans les nuages, fredonne un air sans prêter attention à sa compagne qui s'adresse à lui sur un ton de reproche. Liam reconnu tout de suite les cheveux légèrement bouclés de Violaine, assistante à la forge et devina que plus que des reproches, Tormi devait subir un véritable sermon. Car la damoiselle a toujours été un modèle d'efficacité à la forge ce qui l'oppose totalement à Tormi et sa nonchalance. Comme elle est son ainée de quelques années, elle ne s'est jamais faite prier pour le rappeler à l'ordre.

*Celui là ne changera jamais, je pourrais partir 10 ans qu'il ne serait toujours pas forgeron au grand malheur de son père et qu'il trainerait toujours la même mandoline. Enfin, je suppose qu'il faut que j'aille à son secours*

- Tormi!

L'autre se tira de sa rêverie pour se tourner vers le jeune homme, curieux d'avoir entendu son nom. En le reconnaissant, il sourit amicalement.

- Liam!

- Amène donc ton violon par ici! Cela fait longtemps que tu ne m'as pas cassé les oreilles avec. Bonjour Violaine, ajouta-t-il lorsque le couple se rapprocha

- Bonjour Liam, je vois que tu as pris ton arme au cas ou les armées d'Oaxaca jaillissent des égouts de la ville. C'est prudent! répondit-elle d'un ton ironique. D'ailleurs tu devrais changer ce coupe-choux émoussé, passe à la forge si tu veux une arme digne de ce nom. Je suis désolé mais le jeune maître et moi-même sommes attendus par maître Argaïe.

Énervée aujourd’hui... Liam s'entendait plutôt bien avec Violaine pendant un moment mais lorsqu'il avait refusé de reprendre le commerce familiale ou d'apprendre le métier de forgeron, l'assistante d'Argaïe l'avait rangé dans le même sac que Tormi, celui des enfants ingrats qui dédaignent les opportunités offertes par leurs parents.
Liam lança un regard interrogateur à son ami qui se contenta de lever les yeux aux ciel en soupirant. De sa jolie voix douce, il ajouta

- Malheureusement oui, il semblerait que mon cher père soit devenu sénile et ne puisse même plus aiguiser une bêche de paysan sans mon aide. A moins qu'il n'ait toujours pas renoncé à me faire reprendre la forge un jour ou l'autre.

- Ne parlez pas comme ça de votre père, il se donne du mal pour vous transmettre le métier, si seulement vous vouliez bien vous investir un peu.

- Tu peux garder tes sarcasmes Violaine, si je me promène armé c'est que je pars aujourd'hui. Et qui sait si je croiserais les armées d'Oaxaca quand je serais dans le Duché des Montagnes

- Comment? Déjà?! s'exclama Tormi, mais tu es revenue de Tulorim depuis à peine une semaine, ne me dis pas que tu repars à la guerre aussi vite?

- Non bien sur, j'ai quitté l'armée, la hiérarchie ne me plaisait pas vraiment. Vous n'avez vraiment pas le temps de manger un morceau?

- Et bien... commença Violaine

- Bien sur que si! la coupa Tormi. On ne sait même pas quand on te reverra, mon père se débrouillera seul avec son bout de métal. Viens donc rue de Nosveris, il y a une nouvelle auberge très sympa tenu par une Pohélissoise, je vous invite.

Ainsi ce fut décidé malgré les grommellements désapprobateurs de Violaine. Liam était content qu'elle ne conteste pas plus que ça, car il l'aimait bien dans le fond et leur retard allait surement leur attirer les foudres d'Argaïe, chose qu'elle n'aurait pas risqué pour n'importe qui. Sur le chemin il leur raconta ou il comptait aller, il leur dit qu'il pensait aller voir Vodil qui avait travaillé quelques mois pour son père avant de juger le secteur des armes trop bouché, il s'était depuis lancé dans les transports de caravanes. Violaine l'interrompit aussitôt

- Je le connais, il est parti sur Imiftil dans la ville de Yarthiss pour ouvrir un comptoir.

Liam et Tormi acquiescèrent, un comptoir à Yarthiss n'était pas une mauvaise idée, les Kendrans évitaient de commercer avec les Whiels s'ils avaient le choix, installer un compatriote dans le port concurrent avait toutes les chances de s'avérer lucratif. Liam enregistra l'information, il ne doutait pas d'un jour voyager vers Imiftil et cela pourrait toujours s’avérer utile à l'avenir. Évidemment pour le moment c'était embêtant. Il lui restait évidemment la milice qui aurait surement un travail quelconque mais pour une mission à l’extérieur de la ville, ils allaient surement préférer quelqu'un qui avait déjà travaillé avec eux. Pendant que Liam réfléchissait à ces options, Tormi poussa la porte de l'auberge.
L’intérieur n'était pas très grand et on Liam soupçonna que les éloges de Tormi visait la serveuse plutôt que la nourriture car il la reluquait d'un air rêveur.
Violaine l'air irrité par le joli-cœur continua de converser avec Liam à propos de l'actualité à Kendra Kar, une cargaison de bois blanc qui serait arrivé par bateau la veille était censé être envoyé par chariots à Bouhen. sans quitter des yeux sa belle Pohélissoise, Tormi la taquina arguant que son expertise toute nouvelle à propos du commerce du bois avait surement à voir avec un certain marin aux cheveux bruns bouclés avec lequel il l'avait surpris. Violaine rougit pour confirmer. Liam quant à lui se contenta d'enregistrer l'information et se promit de se renseigner.

Après un repas rapidement avalé, ses deux amis furent obligé de s'éclipser rapidement, ils étaient toujours attendus à la forge. Ils se quittèrent sur une poignée de main et se promettant de se revoir aussi tôt que possible. Ces politesses sonnaient un peu creuses pour Liam qui ambitionnait justement de partir le plus longtemps possible mais il s'y prêta tout de même avec un sourire, il est surement agréable de se savoir attendu chez soi pendant qu'on vadrouille à travers le monde.

En les quittant, Liam se dirigea donc directement vers le marché pour se renseigner sur cette cargaison de bois ou sur tout autre emploi susceptible de l'éloigner de la capitale.

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Liam Daller, Humain, Guerrier


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 1 Aoû 2013 21:07 
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Semi-dirigé Liam


C'est en prenant une rue assez étroite que Liam fut suivi par quelqu'un:

-Une épée? Lança une voix. Vous sauriez vous en servir, plutôt que de parader avec?

En se retournant, Liam pu découvrir un homme à la silhouette élancée, un homme au regard fin.
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Affichant un air excusé, il rattrapa le jeune kendran et posa une main sur son épaule. Déblatérant avec rapidité, il gardait un air calme et intéressé:

-Je ne faisais qu'attirer votre attention, l'ami. Hum, je vous prend peut-être au dépourvu? Oh bref, peu importe je me faisais une remarque en voyant le fourreau de votre lame, une épée qui a éveillé mes charmes! Hélas, cet art vaut bien peu entre mes mains maladroites et la volonté seule ne suffit pas. En revanche j'ai là
(il pointa le vide à mi hauteur) un petit problème. Et votre épée (il pointa le fourreau de Liam) peut résoudre ce petit problème.

Il lança un clin d'oeil au jeune kendran avant de reprendre, une main dans la poche:

-Que recherche un homme se pavanant avec une telle arme, je me le demande, mais j'ai là (il secoua sa poche qui tinta de yus) de quoi faire un heureux ce soir.

S'approchant de l'oreille de Liam, il chuchota avec brièveté:

-Un simple compte à régler, un cadavre tout au plus, deux si tu ne sais pas t'en servir...

Il se retira et fit d'un air enjoué en secouant sa poche pleine de yus:

-Et une belle récompense j'en suis sûr!

_________________
-Les gens ont tendance à tenir pour vrai ce qu'ils
souhaitent être la vérité ou ce qu'ils redoutent être la vérité.


SOS GM? C'est là
Une question? C'est ici
Une intervention? Par là


Gm nocturne


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 7 Aoû 2013 09:51 
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La première sortie dans les rues de la ville blanche fut comme une délivrance pour le jeune homme. Il avait souvent entendu parler de Kendra Kâr la belle, mais cela dépassait l'imagination.
Il était resté au lit une semaine au total, plus en comptant le temps du voyage depuis Cuilnen, il lui avait donc fallut un certain temps avant de pouvoir à nouveau marcher correctement. Heureusement, là encore, sa jeunesse et sa vigueur l'avaient bien aidé. Ses gestes étaient encore hésitants, mais il ne pouvait se permettre d'attendre. Célimène était pourchassée et il devait la retrouver. Pour cela, il devait se renforcer, se préparer... et espérer que sa mère réussisse.

Marcher dans les rues étaient bien beau, mais à partir de maintenant, il allait falloir s'entraîner ! Il avait toujours son équipement, y compris le sabre elfique qu'il avait récupéré sur un bandit. Il acheta un fourreau pour y glisser la lame mince et tranchante. Il s'entraîna au tire à l'arc, constatant avec plaisir que ses capacités revenaient progressivement.

Dans le même temps, il avait beaucoup parlé au vieux guérisseur. L'homme, éminemment sage pour un humain, pratiquait la magie blanche de Gaïa, et Faëlis ne put s'empêcher de penser à ce qu'avait dit sa mère, qu'il était sous la protection de Gaïa et de Yuia. Qu'est-ce qu'une déesse de glace pouvait avoir à faire avec lui, il l'ignorait. En fait, il ne la connaissait que vaguement. En revanche, il avait souvent été au temple de la lumineuse. Qu'avait bien pu vouloir dire dame Faëlina ? Avait-il des pouvoirs de lumière ? Si c'était le cas, il pourrait peut-être développer lui aussi des pouvoirs de guérison, ce qui lui aurait bien servit le jour de sa rencontre avec Célimène.
C'est au gré de ces pensées qu'il arriva devant la boutique du vieux Moboutou. Le guérisseur était un de ses assistants, et il lui avait beaucoup parlé de ce vieux sage qui vendait des articles de magie. Faëlis sourit. Peut-être y trouverait-il de quoi aider à savoir s'il avait des pouvoirs...

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 12 Aoû 2013 06:37 
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L'auberge ou avait déjeuné Liam l'avait emmené non loin de l'hippodrome. Il repris donc son chemin vers le marché en marchant de façon décontracté. Tout en voulant partir, il aimait cette ville, ses rues pavées qu'il pouvait sentir sous ses pieds.
Plutôt que suivre les grosses artères de la ville, Liam bifurqua sur sa gauche pour s'enfoncer dans les ruelles et gagner un peu de temps. A peine eut il fait trois pas qu'un homme le héla de façon fort discourtoise.

-Une épée? Vous sauriez vous en servir, plutôt que de parader avec?

Liam se retourna, un air de défi sur le visage. Il fut surpris de trouver un homme bâti comme une crevette et surtout, désarmé. Il faut de l'assurance ou de la folie pour se montrer impertinent avec un homme armé dans une petite venelle sans passants. Avant que Liam ait pu lui répliquer quoi que ce soit, il enchaina en lui proposant un emploi

-Un simple compte à régler, un cadavre tout au plus, deux si tu ne sais pas t'en servir...

Voilà qui était plus intéressant. Mais quel genre d'emploi pouvait bien cacher cette proposition? A moins d'être désespéré ce dont l'insolent brun n'avait pas l'air, Liam n'aurait pas engagé le premier venu pour une tache vraiment importante, pour quelque chose qui lui tiendrait à coeur. Aussi, il écarta les hypothèses d'assassinats ou encore de règlement de compte à la loyale. Restait les règlement de compte déloyaux bien sur, l'homme voulait-il l'embarquer dans une sorte de vendetta? Ou alors... Oui bien sur. L'apprenti voyageur réalisa qu'il se trouvait près de la Cour des Duels. Drôle de coïncidence si ce n'était pas lié à cet emploi inopiné. Jugeant que les duellistes qui y combattaient d'ordinaire, des jeunes de la ville voulant faire leurs preuves devant leurs amis, n'était pas des adversaires si dangereux, Liam décida d'accepter l'offre.

- Nous pourrions bien nous entendre, répondit-t-il, Si le jeu en vaut la chandelle. A combien jugez vous la vie d'un homme?

- Une belle récompense j'en suis sûr!

Le regard de Liam descendit sur la bourse rebondi que l'homme faisait tinter à son coté. Il y avait bien plus la dedans que le malheureux reste de solde avec lequel il était parti.
*Il y a là moyen d'augmenter significativement mon pécule. La proposition n'est pas mauvaise vu la taille de cette bourse.*
Il hocha la tête puis dit à l'homme d'un air presque grave.

- D'accord pour un cadavre, deux si vous continuez à faire le malin. Mais nous n'aurons pas à en arriver là, j'en suis sur. Si vous m'expliquiez de quoi il s'agit?

L'homme jeta un regard par dessus son épaule. Il n'y avait personne mais il n'étais pas rassuré pour autant.

- Parlons en dans un endroit plus privé si vous le voulez bien, ma boutique fait l'angle, nous y serons tranquille.

*Un commerçant donc, se mit à réfléchir Liam, et qu'est ce qui pousserait cet honnête commerçant Kendran à vouloir attenter à la vie d'autrui? Cette histoire commence à attiser ma curiosité.*
Il le suivit dans une masure qui n'avait de magasin que le nom, Liam aurait bien eut du mal à savoir qu'il s'agissait d'un magasin si ce n'était pour l'écriteau au dessus de la porte qui indiquait qu'un tisserand se trouvait ici. Etant passé dans l'arrière boutique, il adressa à l'homme un regard interrogateur, sans ajouter un mot.

- Bon, comme je vous ait dit il faudrait que vous éliminiez quelqu'un. La boutique marche assez mal et je me suis résolu à miser mes économies dans les combats de gladiateurs. Je ne suis pas mauvais juge vous savez. S'empressa-t-il d'ajouter comme Liam lui jetait un regard désapprobateur

- Donc voilà le deal, moi je vous trouve un combat avec un bon enjeu et nous partageons les gains, disons que je vous laisse 40% des gains sinon les risques sont trop grands pour moi.

Qu'il propose un tel partage était à la limite de l'insulte, Liam s'énerva. Le détail de la négociation étant fort long et sans grand intérêt, l'histoire retiendra juste qu'après avoir fait valoir son expérience dans l'armée et qu'il prenait tout de même les risques les plus importants, ils tombèrent d'accord sur une part de 60% des gains pour le combattant. Comme à la fin de chaque négociation, chacun ayant eu l'impression de s'être fait roulé, cela n'améliora pas l'atmosphère entre les deux hommes. Ils se serrèrent tout de même la main pour sceller leur accord.

- Bien maintenant que vous m'avez mis sur la paille, il est temps de se rendre à l'Arène. Les duels sont d'ordinaire jusqu'au premier sang. Evidemment dans le cas présent nous n'arrêterons pas le combat tant que l'un de vous deux n'aura pas vaincu. Et je ne te conseille pas d'abandonner au milieu du combat!

Liam opina et sortit de la maison le premier, il sentait déjà l'adrénaline monter à mesure qu'il s'approchait de l'Arène des Duels. Il comptait corriger un des duellistes habituels mais pour un combat à mort, l'adversaire serait surement plus chevronné. Malgré la confiance qu'il avait affiché pendant la négociation, il n'était sur de rien. Pourtant il avançait d'un pas sur vers cette arène ou il allait risquer sa vie avant même le début de son voyage.

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Liam Daller, Humain, Guerrier


Dernière édition par Liam Daller le Lun 2 Sep 2013 17:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les rues de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 16 Aoû 2013 12:24 
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Je ne me suis pas attardée sur l’aire d’embarcation. Je me suis directement mise en route pour le Temple. Un trop plein de questions sans réponses grouillent dans ma tête et je ne veux qu’une seule chose, voir Pulinn ! Elle seule est en mesure de m’apporter des réponses. Je ne sais pas ce que cela va me réserver mais je ne supporte plus d’être dans l’ignorance. Quoi qu’elle me dise, il me faut le savoir !

(Et Amhalak ?)
(Pour le moment je ne sais pas…)

Je coupe court à la conversation mentale avec ma faera. La seule personne qui m’obsède c’est la Dame Blanche du Temple. À l’approche de la bâtisse que je n’ai pas vue depuis des lustres, je sens l’angoisse monter en moi. Et si les réponses qu’elle va m’apporter me plonge un peu plus dans le trouble ? Supporterai-je vraiment ? Finalement toute vérité est-elle vraiment bonne à dire et à entendre ? Trop tard… Alors que mes mains deviennent moites, je me rends compte que sans réfléchir je pousse les larges portes du Temple.

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