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Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente et gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.
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Le bourreau avait finalement choisi la prochaine torture qu'il ferait subir au pauvre Thorkin. Il tenait dans ses grosses mains bouffies une minuscule pince plate. Il vint se placer face au supplicié et lui cracha au visage.
"- Alors, tête de pioche, je vais te poser encore une fois la question. L'autre morceau du parchemin, il est où ?"Devant le mutisme du nain, il disposa les mors de son instrument au bout du pouce droit du guerrier pour attraper son ongle et commença à tirer. Il exerçait une traction lente, mais constante qui donnait tout le temps à la douleur de s'insinuer.
Chopin, durant cet atroce moment, gardait les dents serrées et seul un léger râle s'évader de sa gorge. Soudain, il ouvrit grand ses paupières. L'humain sadique allait tourner machinalement la tête lorsque le barbu lâcha un cri effroyable en roulant des yeux. Surpris, la face de porc en relâcha même sa poigne sur la pince. Le Thorkin reprit son souffle et laissa à nouveau s'échapper un interminable gémissement libérant toute la souffrance accumulé jusqu'à lors. Voyant cela l'homme porcin se fendit d'un long rire rauque et guttural.
"- Hahaha ! Je n'y croyais plus ! Je pensais vraiment que tu n’allais jamais crier ! Ah, enfin ! Vas-y, continue ! J'adore cette douce musique à mes oreilles !"Le pauvre Thorkin poussa un troisième cri encore plus fort que les deux précédents.
"- Oui ! Oui ! Ah quel pied !"
Le pourceau se rapprocha avec son instrument.
"- Tu vois, là tu me fais plaisir ! Pour fêter ça je t'arrache un ongle !- Non, attend !- Aaaah... On devient coopératif ?- Oui, oui, je vais parler.- Bieeen ! Alors, où est le parchemin ?- Près, tout près.- Où ça ?- Dans ton cul !"Un masque de pure haine saisit alors le hideux visage du bourreau, mais cela ne dura qu'un instant. La seconde suivante, c'était la surprise puis l’expression d'une indicible douleur que le nain ravi admirait sur la face déformée de cet être infâme...
* * *
Quelques minutes auparavant, tandis que l'homme se plaçait face au Thorkin, Étincelle était venue se mettre dans l'encadrure du petit bout de couloir qui débouchait sur la salle de torture.
L'humain porcin tournait ainsi le dos à l'Aldryde. Cette dernière, que la rage consumait, fit quelques pas puis se planta à quelques mètres de l'objet de son aversion, jambes écartées et bras au ciel. La colère sourde de la jeune femme était le catalyseur de son pouvoir. Elle avait déjà ressenti cela. Le sentiment que la volonté de destruction surcharge les environs et enfin se matérialise en un éclair purificateur.
La mage sentait sa haine à son paroxysme. Sa sentence allait tomber !
Et soudain... Rien ! Rien du tout !
L'incompréhension de notre petite amie était telle que sa bouche s'était ouverte sans qu'elle la commande. Elle abaissa ses bras, observa ses mains puis lança un regard désespéré à Chopin.
Celui-ci qui avait suivi toute la scène du coin de l'œil sans rien en révéler à son bourreau ne put se retenir d'écarquiller les yeux en comprenant que l'Aldryde n'avait plus de pouvoir. Il eut heureusement le réflexe, et le soulagement, de crier pour garder l'attention du pourceau. Dans le même temps, il fit un signe discret à son amie grâce à la main dont il pouvait se servir. Il indiquait la table à la droite d'Étincelle.
Celle-ci, ses battements d'ailes couverts par les cris, s’envola et atterrit sur ces planches clouées qu'elle venait tout juste de remarquer tant elle était précédemment absorbée par sa colère. Il était disposé ici des pinces, des couteaux de toutes tailles et de toutes formes, et d'autres instruments tous plus affreux les uns que les autres. Au milieu de ces horreurs, notre héroïne découvrit trois fioles et une petite bouteille. Un liquide bleu phosphorescent remplissait deux des fioles alors que la troisième contenait un fluide rougeâtre. La bouteille quant à elle renfermait une solution d'un vert vif.
Le nain semblait désigner l'une d'elles, mais laquelle ? L'Aldryde s'approcha. Alors qu'elle allait prendre un flacon couleur de ciel, le guerrier cria encore. Tournant la tête, Étincelle regarda à nouveau le Thorkin. Tandis que ce sale humain se tordait de rire, le Thorkin tentait une fois de plus de se faire comprendre. Étincelle lui montra le récipient au teint de jade. Le barbu leva le pouce.
La jeune femme ne connaissait pas ce signe, mais supposa que ce fut une approbation. Elle se déplaça promptement près du contenant au reflet d'émeraude. Elle se rendit compte que celui-ci était muni d'une étiquette. Bien qu'elle ne sache pas lire, la bonne fortune voulut que la petite mage y découvrît un dessin : une tête de mort. Ce glyphe macabre permit à notre amie de présumer de l'utilisation de la substance contenue à l’intérieur de la bouteille.
Celle-ci mesurait la moitié de sa taille et était assez fine. Malgré cela, elle eut toute les peines du monde à s'en saisir et à s'envoler avec. Son vol était lent et laborieux. Chopin utilisant ses dernières forces poussa un cri aussi long et fort qu'il put pour couvrir les bruits de la mage. Celle-ci maudit sa faiblesse, mais parvint tout de même à se poser sur une poutre, à la verticale du bourreau.
Chopin cherchant à gagner encore un peu de temps engagea sa courte conversation. Pendant ce temps, Étincelle réussit à ôter le bouchon et à incliner le récipient pour en déverser son contenu visqueux et corrosif sur le crâne du pourceau.
En entrant au contact de la peau, de petites bulles de gaz nauséabond se formèrent dans l'acide. La réaction s'intensifiait pour donner un semblant de vie à une effervescence immonde. L'humain hurlait de douleur. La substance caustique loin d'avoir terminé sa course continuait à couler le long de sa nuque puis sur ses épaules, creusant un peu plus ses chairs. Une grosse goutte rongeait également son arcade droite.
Ivre de souffrance, il n'avait pu résister à l'envie d'ôter l'affreux fluide de ses mains nues. Un bref instant avant que ses paumes ne subissent l'innommable, il sentit sous ses doigts le lisse de sa boîte crânienne. Tombé à genoux, ses membres supérieurs s'agitaient pour retirer la matière corrosive ainsi que le produit de la réaction chimique, cette ignoble gélatine à moitié constituée d'acide, à moitié de ses tissus dissous.
Mais cela ne suffisait pas. La substance alchimique continuait de s'infiltrer en lui le faisant toujours souffrir davantage. Au paroxysme du supplice, de ses doigts, dont on voyait les os polis, sortirent des flammes venant se placer dans ce qui subsistait de ses paumes. Le feu s'intensifia jusqu'à former des boules ardentes.
Le pourceau passa ces globes de flamboyants partout où l'acide s'affairait sans relâche à ravager son corps terminant de dévaster son être. Dans un ultime cri d'agonie, il s'affala face contre terre.
Étincelle qui n'avait rien raté de cette scène insoutenable n'avait pu retenir le contenu de son estomac. L'odeur de chair fondue et d'os brûlés lui avait ainsi fait rendre le peu de bile qui lui restait.
Chopin, le corps inerte à ses pieds, appelait son amie victorieuse.
"- Eh moucheronne, bien joué ! Viens me délivrer maintenant !"Par bonheur aucune éclaboussure verte n'était venue ronger le Thorkin. Et même s'il continuait de souffrir atrocement sa libération prochaine lui mettait du baume au cœur et lui permettait de mieux supporter la douleur.
L'Aldryde elle, n'éprouvait que dégoût et aversion. Du dégoût envers ce spectacle monstrueux et de l'aversion envers elle même pour en avoir été l'auteur et pour avoir ressenti de la joie lors des premières secondes de souffrance du bourreau. Comment avait-elle pu avoir pareil sentiment devant pareille sordidité ?
Elle était violentée de l’intérieur par sa conscience, ses questionnements et de l'extérieur par les infâmes effluves aux relents d'abjection.
"- Étincelle, viens j'en peux plus... viens me libérer..."La pauvrette perdue dans son esprit entendait les suppliques du nain comme dans un rêve. Un regard vers le bas, vers la carcasse fumante, mais surtout vers son ami la fit revenir à la réalité. Pec ! Pec allait arriver d'un instant à l'autre ! Il fallait délivrer Chopin !
Prenant son courage à deux mains, la jeune femme quitta la poutre pour se rendre vers le guerrier. Elle se plaça devant sa figure en vol stationnaire.
"- Chopin, ça va ?- J'ai connu mieux tu sais...- Comment je fais pour te libérer ?- Il doit y avoir des petits couteaux de chirurgie qui doivent traîner sur une des deux tables. Ils coupent bien, j'en sais quelque chose. Et ils doivent être assez petits pour que tu puisses les mani... Attention derrière toi !"Par un réflexe salvateur, la mage s'envola par-dessus le nain tout en se retournant. Elle découvrit alors la face porcine mâtinée d'horreur, car ravagée par les flammes et le caustique. Le bourreau n'était pas mort ! Et il avait bien failli attraper l'aldryde par les pieds ! Il s'en était fallu de peu. L'homme était dans un sale état, mais le feu avait consumé l'acide qui avait arrêté de le ronger. Il était maintenant animé par une rage qui confinait à la folie.
"- C'est toi qui m'as fait ça salope ! Tu vas voir, je vais te faire brûler moi aussi !"À peine deux mètres séparaient les deux utilisateurs de fluide quand le pourceau décharné lança son premier orbe incendiaire juste au-dessus de la tête du barbu. L'aldryde courba son dos effectuant ainsi un looping pour éviter l'attaque puis passa sous les jambes du Thorkin et de l'humain. Celui-ci se retourna voyant filer l'aldryde sur la gauche. Le fou furieux jeta une autre boule sans même viser. Elle échoua à nouveau à atteindre son but grâce à la célérité de la jeune femme.
Étincelle se sauva à l'abri sur l'une des poutres. L'homme fou écumait de haine. Il envoya successivement quatre sphères ardentes contre le plafond pour faire sortir cette sale petite fée !
"- Viens ici salope ! VIENS !"Il tendit la main vers sa cible couarde encore une fois, mais rien ne se produisit. La mage avait aperçu sa tentative ratée.
(Il n'a plus d'énergie, comme moi, c'est le moment !)Alors que l'aldryde volait chercher le fond de substance corrosive que contenait encore la bouteille et qu'elle considérait comme sa seule arme viable, elle remarqua que l'humain s'était saisi de deux fioles sur la table, une rouge et une bleue. Il les avait ouvertes d'un geste et engloutit leur contenu. La bouteille d'acide presque vide s'écrasa à ses pieds sans lui causer de dommage. Notre chère amie avait manqué sa cible.
"- Viens... Viens voir par là..."La jeune femme se cachait. Alors qu'il regardait dans une autre direction elle descendit de son perchoir vers un râtelier pour prendre un petit instrument de torture pointu qu'elle prévoyait de laisser tomber sur la tête du décharné. Tandis qu'elle s'emparait de l'objet, elle sentit une douleur cuisante lui griller le bas du dos.
"Alors tu pensais pouvoir m'échapper ?"(Non ! Comment cela est-il possible ? Il n'avait plus de magie... À moins que... Les fioles, ça ne peut être que ça!)L'aldryde se réfugia à nouveau prestement dans les ténèbres protectrices du plafond avant qu'une seconde boule ne l’atteigne. La potion commençait à se diffuser dans le corps du monstre et ses sphères meurtrières à récupérer leur taille.
Chopin pendant ce temps vociférait :
"- Laisse-la tranquille ou je te...- Ou quoi avorton ? Ferme ta gueule, ton tour viendra bien assez tôt."Alors que le nain l'insultait de tous les noms, la jeune femme ailée sortit de sa cachette pour repartir par le couloir à tir d'aile.
Le pourceau la poursuivit en narguant le Thorkin :
"- Ah ! Elle t'a laissé tomber !"Lorsqu'il eut franchi le coin, l'humain se retrouva face à l'obscurité. Il créa un globe de feu qu'il maintenait dans sa main et qui éclairait telle une torche.
"- Tu ne peux pas t'enfuir, c'est fermé et tu es trop petite pour actionner le mécanisme d'ouverture. Par Thimoros je jure que je vais te trouver et te cramer !"Alors qu'il finissait sa phrase, un bruit retentit au fond du corridor. Le bourreau lança sa boule tout en se dirigeant du plus rapidement qu'il put vers la source du son. Il passa juste devant les escaliers où Étincelle était dissimulée et d'où elle avait jeté un morceau de pierre qui s'était détaché du plafond et qu'elle avait ramassé sur une poutre.
Alors que l'homme partait au fond du couloir, l'Aldryde rebroussa chemin pour retourner dans la salle de torture. Elle avait besoin de cette fiole. Il ne restait plus que la bleue. Elle ne savait pas si c'était celle-ci qui lui rendrait ses pouvoirs, mais elle devait essayer. C'était sa seule option valable et c'est pour ça qu'elle avait créé cette diversion.
Avant d'arriver vers l'objet de sa convoitise, elle remarqua que Chopin avait sombré dans l'inconscience. La croyance en la lâcheté de la jeune femme avait dû être pire qu'un coup sur la tête.
La mage déboucha la fiole, y plongea les mains, mais avant qu'elle ne pût recueillir le précieux liquide entre celle-ci un battoir calleux aux dernières phalanges visibles la saisit avec force. L'homme porcin l'avait approchée en silence et l'avait attrapée.
"- Ah tu croyais que ton ridicule caillou m'avait trompé ? Ah ah ah !- Non, non, lâche-moi, criait-elle en se débattant vainement.- Ah ah ah !"À ce moment, le bruit d'un mécanisme se fit entendre. Une ombre d'incertitude passa sur le visage déformé du bourreau. Il lança :
"- Pec c'est toi ?- Ouais Piry, c'est moi ! lui répondit une voix dans les escaliers.- Ah viens ! Tu vas assister à un joli spectacle !- J'arrive ! faisait la voix qui se rapprochait."( Oh non ! pensa la mage.)"- Alors ma mignonne, tu vas voir ce que ça fait de se faire cramer la gueule. Tiens, on va aussi en faire profiter ton pote !"Étincelle était paniquée. Elle se débattait, mais rien n'y faisait. De plus, elle sentait de drôle de chose se passer dans les doigts qui la maintenait comme si la chair s'enroulait à nouveau au tour des os. Le pourceau la plaqua contre le torse sanguinolent de son ami. Sa grosse main la retenait au niveau du ventre. En baissant la tête, elle vit effectivement les veines et les muscles du bourreau en train de repousser lentement. Cette vision la dégoûta presque autant que celle de l'effet de l'acide.
Dans le corridor, le bruit sourd, quasi imperceptible d'un corps qui chute mollement n’inquiéta personne. Certainement pas Piry qui venait de faire apparaître dans sa paume libre une boule de feu de deux fois la taille de celles qu'il avait déjà lancées. Il arborait un sourire mauvais, très mauvais. Un sourire qui annonçait sa délectation sadique.
"- Dis adieu à ta gueule d'amour ma jolie, fit-il en approchant sa main enflammée."Soudain, sortant du couloir, une ombre furtive et rapide comme le vent sauta sur le coin de la table la plus proche ; prenant appui sur celle-ci, elle rebondit et s'envola au-dessus de la tête du pourceau en dévoilant une dague effilée tenue à deux mains. Le petit être leste abattit son arme en visant un interstice apparent au sommet du crâne de Piry. La lame entra profondément dans son cerveau. Nulle potion ne le sauverait à présent. La silhouette agile quitta alors le dos de l'homme dans un joli saut périlleux arrière pour se réceptionner sur le sol de pierre.
Le bourreau n'eut pas le temps de comprendre ce qui venait de se passer. Sa boule de feu disparut de sa main et il tomba à la renverse, mort avant même de toucher terre.
La jeune femme était abasourdie. Tout était arrivé si vite. L'affreuse créature porcine l'avait relâchée en mourant, mais pour autant l'Aldryde n'avait pas chu. Elle était maintenue au torse du Thorkin inconscient par son sang poisseux.
Une fois le cadavre au sol, en un bond, le petit être atterrit sur la bedaine proéminente du pourceau en adoptant une pose triomphale tout en lâchant un :
"- Alors, c'est qui le meilleur ?"Étincelle n'en croyait pas ses yeux.
"- Fripin !- Bonne réponse ! rétorqua le lutin avec un sourire."