L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 11 Avr 2013 15:30 
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L'ombre du proche passé

« J’étais chez des amis… disons bien informés. Et on a entendu une rumeur intéressante… très intéressante… Depuis hier, des hommes influents cherchent un homme à la peau noire, qui n’est pas un shaakt. Il paraîtrait que cet individu à tué deux hommes de leur gang, quelque part sur la route entre Bouhen et Kendra-Kâr, et les a enterré, ni vu ni connu. Enfin pas tant que ça, puisque maintenant il est recherché. Il y a de l’argent à la clef pour qui offrira une information. »

Caabon essaie de conserver sa contenance, mais voit dans les yeux de Théoperce, maintenant assis à table en face de lui qu’il n’y est pas parvenu.

« Alors ? »

« Je suppose qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes répondant à la description dans Kendra-Kâr… »

« J’en suis arrivé à une conclusion similaire. Mais j’aimerais être certain de mes hypothèses. »

« J’ai croisé deux hommes en venant en ville. Bandits de grand-chemin, ils m’ont dévalisé. Je les ai suivis, j’ai fait en sorte qu’ils ne s’en prennent plus à personne et je les ai enterrés. La conscience tranquille. Mais il n’y avait personne ! Personne n’a pu être au courant. »

« Les morts parlent pour qui sait les interroger… »

« Je vous demande pardon ? »

« Un peu de magie n’est pas sans secours pour les truands. Et il existe des moyens pour obtenir des informations des cadavres. Les morts ne sont pas si silencieux qu’on le pense… Le gros problème a dû être de les localiser, mais ça… Ca des gens peuvent y arriver. »

« Kendra Kâr est peut-être une grande ville, mais y trouver quelqu’un n’est difficile que pour la Milice et les individus à cheval sur la loi et les pratiques respectueuses d’autrui. Tu pourrais te cacher en permanence, mais cette affaire ne restera pas impunie. Je connais les oiseaux dont il s’agit, ceux là ne laisseront jamais une tache sur leur réputation. »

« Et alors ? Que dois-je faire ? Me livrer ? »

« Ce serait le plus rapide, mais sûrement le moins agréable. Le plus sûr pour votre vie serait de fuir la ville, de vous en aller loin, là où vous pourrez vous fondre dans la masse, là où les ramifications du réseau d’hommes influents ne vous atteindront pas. »


« Fuir la ville ? … Théoperce ? »

« Je lui fais confiance, c’est un ami sûr. Pour moi, ton ardoise est effacée. Tu peux t’en aller en laissant le vieillard que je suis derrière toi sans crainte. Suis son conseil, quitte Kendra-Kâr et va quelque part où on ne te trouvera pas. Et puis fais attention à toi. L’idéal serait de changer de continent, ou de gagner une ville plus tranquille. »


« J’ai combien de temps à votre avis ? »

« J’ignore si quelqu’un t’a reconnu, si quelqu’un se souvient de toi. Et ceux qui t’ont battu et laissé pour mort ? Pour peu que la rumeur leur parvienne aux oreilles, feront-ils le lien ? Pars dès que faire ce pourra, c’est le plus sûr. »

« Mais pour aller où ? Je n’ai plus de foyer, je ne connais rien de ce qu’est vraiment le continent, alors un autre ? Vous avez vu la réaction des gens qui m’ont accueilli lorsque je suis arrivé en ville ? Je pensais pouvoir me poser un peu… Le temps de réfléchir… Je tiens sur mes jambes pour vadrouiller à travers la ville, mais voyager ? »

« J’ai peut-être une solution… »

La surprise de Caabon l’empêche de demander quel serait cette solution. L’individu a retiré sa capuche, révélant une chevelure très sombre, coupée courte sur la nuque, des cheveux corbeau aux reflets métalliques courant sur les boucles au gré des vacillements des chandelles ; yeux et sourcils sont de la même teinte, lui donnant un regard d’une fermeté rare. Mais ces nuances qui chez d’autre ne donneraient pas une physionomie si sévère, ici contrastent sur une peau alabastrine, ne laissant aucun doute sur l’ethnie d’appartenance de la créature. Et si un doute devait subsister dans l’esprit de l’observateur, les traits le dissiperaient aussitôt : un front noble, un nez un peu long mais fin et acéré comme le bec d’un aigle, un menton accusant une mâchoire forte et volontaire, le tout formant un faisceau de traits d’une finesse rare. Le Wotongoh reconnaît aussitôt un de ces Hiniöns qu’il a parfois aperçu à Oranan dans sa jeunesse. Assis, la taille de l’elfe blanc est plus difficile à estimer par Caabon, qui n’a guère prêté attention à la carrure de l’inconnu lorsqu’il est entré, mais il le soupçonne de correspondre aux éléments les plus grands de sa race, notamment du fait de la largeur d’épaule et de la longueur des bras qui émergent de la cape. Face au mutisme du jeune homme, l’Hiniön énonce sa proposition d’une voix grave et aussi chaleureuse qu’une lame d’acier.

« Je ne suis que de passage à Kendra-Kâr, pour revoir de vieux amis comme Théoperce, et diverses autres raisons que vous n’avez pas à connaître. Je comptais prolonger un peu mon séjour, plus par agrément que par intérêt : tout ce que je suis venu chercher, je l’ai obtenu. La suite de mon voyage me fera emprunter les routes du Nord, puis l’océan pour gagner Nosvéris. Je n’aurais rien contre un compagnon. Voilà ma proposition : en Nosvéris personne ne vous cherchera, vous aurez probablement la paix, vous pourriez même trouver refuge parmi ceux de votre race. Faites le chemin avec moi, portons nous mutuellement assistance. »


« Je… je ne sais pas vraiment si… »

« Je dois récupérer quelques affaires, faire quelques adieux. Je reviendrai à la tombée du jour. D’ici là, j’espère que vous aurez pris votre décision. Si vous souhaitez partir avec moi, nous partirons. Si vous souhaitez rester, avec tous les risques que cela comporte, je partirai plus tard comme je l’avais prévu, mais ne m’encombrerai pas de vous lorsque je reprendrai mon chemin. »

« Bien. Je vous remercie pour ce délai. Je vous donnerai ma réponse ce soir. »

« Qu’il en soit ainsi. Que Rana vous guide dans votre choix. »

Avant qu’un mot de plus soit prononcé, l’Hiniön se lève tapote amicalement l’épaule de Théoperce en guise de salut et quitte la demeure, laissant le wotongoh interdit et le vieil homme songeur.

Pour Caabon, la perspective de partir n’est pas le choc le plus violent : certes, Théoperce est un hôte agréable, et la ville recèle encore tant de secrets qu’il pourrait découvrir, mais après avoir quitté Oranan, ce qu’il voyait comme sa maison et l’homme qui a été pour lui comme un père, se mettre en chemin n’est plus qu’une formalité. Les causes de vagabondage contraint sont en revanche pour lui bien plus préoccupantes. Ces deux cadavres ne l’ont pas hanté, il n’éprouve aucun remord à avoir fait ce qu’il a fait : menacé, il a réagi à la menace. Cependant, il croyait que jamais cette histoire ne rejaillirait de l’humus sous laquelle il pensait l’avoir ensevelie : les deux corps n’auraient pu être trouvés que par un renard attiré par l’odeur de la chair morte, ou quelque autre charognard. Et quand bien même aurait-on retrouvé les corps, comment aurait-on pu faire le lien entre lui et les deux macchabés ?

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Je ne sais pas. J’ai un peu de mal à réaliser je crois… Ceux qui me recherchent sont vraiment si dangereux ? »

« On les appelle les Trois. Ils ne dominent pas la ville, mais ont sous leurs ordres des scélérats de la pire espèce. Ils ont leurs territoires, leurs activités, et personne ne vient empiéter sur leurs plates-bandes sans trépasser après une longue séance de torture. Tu as simplement joué de malchance. Aurais-tu occis des séides d’une autre autorité criminelle que tu n’aurais eu aucun soucis à te faire : retrouver des hommes qui ont disparu demande du temps, de l’énergie, de l’argent, si bien que beaucoup laissent parfois courir certaines affaires. Pas les Trois. Leur réputation est construire là-dessus : un affront, une trahison, et ils ne regardent pas à la dépense pour faire payer celui qui en est la cause. Ils auraient pu faire comme si rien ne s’était passé, car révéler que deux des leurs se sont fait tuer, c’est admettre une faiblesse, et ils ne sont pas idiots ; pourtant ils ont communiqué l’information, et ayant procédé ainsi, ils ne s’arrêteront pas avant d’avoir jeté ton cadavre sur une place où chacun pourra le contempler à loisir pour méditer la leçon. »

« Je ne serai donc pas en sécurité entre les murailles de Kendra-Kâr. »

« Si ils ont usé de magie pour connaître le meurtrier de leurs hommes, ils en useront probablement pour te localiser. Mets de la distance entre eux et toi, une très grande distance, et tu seras plus en sécurité. Ils n’auront peut-être même pas besoin de magie : la ville est pleine d’yeux et d’oreilles rattachés à des corps qui ne cracheront pas sur une récompense substantielle. En d’autres circonstances je pense qu’on aurait pu trouver une solution, mais là… le salut et la sagesse sont dans la fuite. Le plus tôt sera le mieux. »

« Et cet Hiniön ? Puis-je lui faire confiance ? »

« Je le connais depuis… oh, cela remonte à ma jeunesse ! Le temps épargne certains êtres plus que d’autres... Déjà à l’époque il était plus vieux que moi et rien ne le trahissait ! Mais pour répondre à ta question, oui, tu peux lui faire confiance. S’il affirme qu’il t’emmènera en Nosvéris, il le fera. Mais comment, ça je l’ignore. Je ne pense pas qu’il te mettra en danger, ou qu’il te nuira d’une quelconque manière, mais je reste perplexe. Je ne lui connais pas de sentiments altruistes envers les inconnus… il faut déjà beaucoup de temps pour comprendre la complexité de ce qu’il appelle l’amitié, et en connaître l’étendue et la richesse. Pour toi… je ne sais pas. Il ne fait rien sans rien, et je l’ai rapidement compris à l’époque où nous nous sommes rencontrés : il avait un intérêt à m’entraîner à sa suite, alors il l’a fait. Les chemins de sa pensée sont retors, je peinerais à les suivre… Quoi qu’il en soit, il a un projet dans lequel tu pourrais t’intégrer, sans quoi il ne se serait même pas intéressé à toi. Il ne te forcera pas, mais conserve à l’esprit qu’il te fera peut-être une proposition. »

« Que devrai-je répondre alors ? »

« Je ne sais pas. C’est à toi de voir. Ne tergiverse pas trop : s’il accorde des délais, il entend avoir une réponse quand à l’heure qu’il a fixé. Assure-toi de ta survie et de ta santé : il ne ment pas à ceux qu’il entraîne à sa suite. Plusieurs fois j’aurais pu le quitter, mais je ne l’ai jamais fait. Et à ma connaissance, ceux qui se sont engagés à sa suite n’ont jamais perdu à le faire. Il y avait chaque fois du danger, mais tous en sont sortis grandis, lorsqu’ils s’en sont sortis. Si tu veux la richesse, il pourra te l’apporter ; si tu veux la gloire, il pourra t’aider à y accéder. Ne lui ment jamais, ne le trahit pas, car il est peut-être plus impitoyable que les Trois, et plus obstiné. »

« Partir avec lui jusqu’à Nosvéris ne m’engage donc à rien. »

« Non. »

« Alors je partirai. »

A l’heure où le disque solaire disparaît derrière les remparts de Kendra-Kâr, l’Hiniön franchit la porte de la maison-boutique de Théoperce. L’après-midi pour le vieil homme et le Wotongoh a été consacré à discuter des nécessités du départ et à préparer le voyage. Tous les effets de Caabon ont été emballés soigneusement dans son sac de voyage, l’espace libre complété par des vivres non périssables ou aisées à conserver du fait de la température ambiante en baisse. Le kimono soigneusement plié, la capuche et la toile cirée ont trouvé leur place, ainsi que les deux parties du masque brisé et la toile imperméable, plus quelques rechanges acquis au cours des dernières semaines. Théoperce a sorti de sa garde robe une cape de cuir à capuche datant de ses jeunes jours, lorsqu’il courait le monde avec l’Hiniön : lourde, peu pratique en cas d’action, elle présente l’avantage d’être à même de protéger son porteur des éléments, et son épaisse doublure en laine en fait un vêtement chaud non négligeable pour l’hiver qui s’annonce. Ainsi équipé, vêtu de ses vêtements de marin obtenus à Bouhen, sa brigandine passée sur sa chemise, un caleçon long et des chaussettes épaisses pour faire face aux rigueurs de l’hiver.
Le présent le plus précieux de Théoperce, outre la cape, a été un rouleau de peau de mouton dont la toison assure la protection de quelques fioles de terre cuite, chacune peintes d’une couleur différente : poison et potion de soin, il y a de quoi faire face à des situations variées. Ce secours inespéré a rejoint les effets dans le sac à dos. Caabon est prêt à partir, bâton de marche à la main, assis sur le banc de la table lorsque l’elfe blanc se présente.

« Pouvons-nous y aller ? »

« Je suis prêt. »

« Alors allons-y. Au revoir Théoperce, mon ami. Ne te hâte pas de mourir surtout, j’aimerais à nouveau converser avec toi lorsque je reviendrai. »

« Je ferai de mon mieux. Au revoir à vous deux, et que les Dieux vous soient favorables dans vos entreprises. »

Voilà ce que fut la séparation. Sobre.

Repasser les portes

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* * *



C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 17 Juil 2013 20:37 
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Dès qu'elle fut fermée, la jeune femme se fondit rapidement de la porte où cet humain au comportement décidément de plus en plus suspect s'était précipité. Elle faillit s'évanouir à cause de l’odeur insoutenable qui attaquait ses sens, mais se concentra sur la tâche qu'elle devait accomplir. Elle colla donc son oreille spiraloïde contre le bois. L'Aldryde eut du mal à le discerner, mais il lui semblait qu'un bruit de pas s'éloignait vers le haut. Sans doute l'homme montait-il des escaliers.

L’espionne prit donc de l'altitude pour atteindre le premier étage où elle tentait de distinguer l’intérieur de la bâtisse à travers les fentes apparaissait entre les lourds contrevents. Alors qu'elle s'était élancée vers le côté droit de l'édifice pour commencer à en faire le tour, elle ouït le choc du chêne contre la pierre. Revenant sur ses quelques coups d'ailes, elle passa la tête au coin de la maison. Levant les yeux, elle remarqua l'humain qui venait d'ouvrir les volets du troisième et rentrait précipitamment dans la masure. Elle ne vit rien d'autre, mais entendit un claquement plus cristallin.

La petite épieuse monta prudemment le long des poutres extérieures. Arrivée au dernier niveau, elle se rendit compte que les murs et les colombages paraissaient plus neufs et plus propres. Se décalant légèrement au-dessus de la rue, elle aperçut les carreaux de bonne facture qui fermaient la fenêtre. Pendant qu'elle volait doucement en direction de celle-ci pour y jeter un œil, elle prit conscience que le soleil couchant, qui dispensait sa lumière exactement face à la paroi laquelle elle se trouvait, faisait danser son ombre sur la chaux blanche comme un signal d’alarme à qui la verrait. Elle comprit que le moindre petit bout de tête d'Aldryde qui couperait les rayons de l'astre du jour devant les vitres la ferait immédiatement repérer. Elle recula donc et entreprit de tourner autour de cette pièce exiguë pour chercher un point de vue différent . Hélas, nul autre pertuis ne perçait les côtés de l'endroit. Tandis qu'elle s'en attristait, une intuition opportune la fit se diriger vers le toit où elle découvrit une lucarne « à jouées galbées » entrebâillée qui ferait un splendide poste d'observation. Elle se posa alors sur le chaume. Une légère brise arrivée de l'ouest eut même la galante idée de chasser pour un temps les relents fétides venus d'en bas.
L'indiscrète s'approcha doucement de la menue ouverture pleinement concentrée sur son espionnage.

À l’intérieur, l'homme torse nu était assis face à une coiffeuse pourvue d'un grand miroir. Il s’affairait à plaquer sur son visage un long morceau de peau fine, mais quelque peu boursouflée. Il avait disposé devant lui de nombreux pots de différentes tailles dans lesquels trempaient des pinceaux. Il étalait à l'aide de l'un d'eux une sorte de colle sur la lanière dermique qu'il avait partiellement fixée sur sa joue droite. Lorsque la tenue de cette prothèse lui convint, il s'appliqua à cacher les bords celle-ci grâce à un maquillage élaboré. Il termina la transformation de sa figure en ouvrant un petit tiroir et pour y prendre un bandeau qu'il plaça sur son œil gauche. Enfin, il paracheva sa nouvelle identité en déliant ses cheveux, en s'habillant d'une chemise foncée et d'une cape puis finalement en se coiffant d'un chapeau noir.

Il avait été tellement concentré à la confection de son subterfuge qu'il n'avait pas remarqué la petite touffe rouquine qui s'était reflétée dans un coin de son miroir, mais qui avait maintenant disparu.

La jeune espionne qui s'était retirée sur le chaume juste sous la fenêtre était stupéfiée.

(Balafre, bandeau... Narcisk et Carkin's sont la même personne ! Je n'aurais jamais pensé cela possible !)

Tout à sa consternation, elle entendit que le mystificateur se remettait en mouvement. D'un coup d'œil rapide, elle l'aperçut quitter la pièce et s'engouffrer dans les escaliers. Elle reprit son vol stationnaire juste à la bordure ouest du toit, au-dessus de la rue-dépotoir. Soudain, elle identifia le bruit d'une porte qui s'ouvrit puis claqua, mais personne n'était sorti de la maison.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 7 Aoû 2013 09:47 
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Faëlis nageait dans les draps blancs de son grand lit à baldaquin. Les voiles blancs dansaient dans le vent qui soufflait. La fenêtre était-elle ouverte ? Peut-être, mais il y avait plus important. Émergeant des voiles, Célimène était plus belle que jamais. Vêtue de blanc elle aussi, ses voiles diaphanes dansaient autour d'elle tandis qu'elle montait sur le grand lit à quatre pattes jusqu'à surplomber le jeune elfe, un doux sourire au visage.

« Tu es mon héros... Tu m'as sauvé... »

Elle se pencha sur lui et l'embrassa, ouvrant délicatement sa tunique pour caresser son torse...

Et c'est naturellement à ce moment là que le jeune homme se réveilla.
Un gémissement échappa de ses lèvres.

« Ah ! La marmotte se réveille enfin ! »

Faëlis cligna des yeux. Il était tout engourdi et sentait une pression... un bandage. S'il en croyait les derniers souvenir qui lui revenaient, c'était sans doute une bonne chose. Mais...

« Célimène ?... »


« Du calme, mon garçon, ne t'agite pas. Je t'ai gardé un certain temps sous l'effet d'une potion de somnifère. Le temps de te soigner. »

Les yeux de Faëlis n'arrivaient pas encore à bien se fixer. Il ne savait encore distinguer les cauchemars de la réalité. Il revoyait des hommes qui le tabassaient... il s'était sacrifié pour permettre à la belle Célimène d'échapper aux bandits qui voulaient l'enlever. Il s'était évanoui... puis réveillé. Il avait repris des coups.

« Où est-elle parti ? » demandait un homme... Maeglor, c'était ainsi qu'il s'appelait.

Il l'avait menacé avec son couteau, avait dit qu'il fallait l'emmener avec eux. Mais pas le temps. Ils s'étaient enfuis, et l'un d'eux l'avait frappé durement à la tête.

« On a essayé de te fendre le crâne, mon gars, mais faut croire que tu as la tête dur ! » s'exclama la voix comme si elle lisait ses pensées.

« Où... où suis-je ? »

« Chez moi. »

La voix était âgée, mais encore vive. Faëlis parvint enfin à fixer ses yeux sur l'instant présent. Il était dans un lit tout simple et un vieil homme était assis à côté de lui. La pièce était orné de quelques tableaux et autres ornements, signes d'une certaine richesse, mais qui paraissaient bien pauvre pour l'elfe qui avait toujours vécu dans le luxe.

« Qui êtes-vous ? Où est Célimène ? Où est ma mère ? »

Dame Faëlina avait affronté les bandits. En fait, c'était elle qui les avait mis en déroute. Sa mère... l'être le plus sublime qu'il ai jamais connue jusqu'à ce qu'il rencontre Célimène. Mais elle avait montré un jour plus sombre à cette occasion.

« Je m'appelle Mordast. Je suis un ami de la famille. C'est ta mère qui t'a amené ici en disant qu'il ne fallait pas que je parle trop de ta présence. Elle est ensuite parti chercher quelqu'un, en disant que tu saurais de qui il s'agissait et que tu n'avais pas à t'inquiéter... Je suppose qu'il s'agit de cette... Célimène. »

C'était bien un vieil homme, aux longs cheveux et à la barbe blanche.

« M... Merci de ces informations... et de vos soins ? »

« En effet. Il a fallut que j'use de tous mes pouvoirs pour te remettre en état. Au début, j'ai eu des craintes, mais tu m'as l'air d'un dur à cuire ! »

Un dur à cuire... certainement pas. Il s'en voulait d'avoir failli mourir... d'avoir mentit à Célimène en prétendant qu'il tenterait de la retrouver alors qu'il s'était jeté dans la mort tête baissé. Que faire maintenant ?
Il essaya de se relever, mais un vertige le saisit et il sombra à nouveau dans l'inconscience.

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 9 Aoû 2013 07:27 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente et gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. [:attention:] )))


L'Aldryde se trouvait à présent au milieu de plantes étranges et exotiques qui avaient été plantées là pour le plaisir des yeux, mais pas seulement. Certaines fleurs de cette plantation de végétaux insolites produisaient en effet quelques rares poisons. Par bonheur, notre petite amie n'entra pas en contact avec ceux-ci.

Dans la faible clarté lunaire, l'endroit paraissait vraiment effrayant pour la jeune femme. La flore incongrue et quelquefois acérée avait bel et bien de quoi rebuter la mage tant elle semblait hostile dans cette lumière blafarde.

Étincelle ne s'attarda pas dans ce lieu intimidant et se dirigea vers la villa au-delà de cette verdure inhospitalière.

La vaste maison était impressionnante tant par sa taille et son architecture que par sa décoration soignée et luxueuse. Des colonnes ornées de chapiteaux sculptés entouraient la large terrasse attenante. Une double porte imposante et massive agrémentée de bas-reliefs fermait l'arrière de ce riche logis.

(Qu'est-ce que ça doit être devant ?)

La jeune femme n'avait pas le temps d'aller admirer la façade, il lui fallait entrer. Elle se rapprocha des grandes fenêtres de la bâtisse. Celles-ci étaient fermées par de petits, mais épais carreaux de verre enchâssés dans une essence de bois aussi blanc que les murs de marbre. Derrière les vitres, nulle lumière ni activité ne semblait agiter les immenses pièces munies d'un fastueux ameublement.

Une fois encore, l'aldryde se dirigea vers le toit afin de trouver une entrée.

Elle remarqua avec déplaisir que plusieurs cheminées perçaient la toiture, mais malgré sa cuisante expérience elle s'avança vers la plus proche, vérifia à deux reprises qu'aucune fumée ne s'en échappait et y pénétra. Le boyau de pierre était totalement plongé dans l'obscurité.

Étincelle sentait la crainte l'envahir à mesure qu'elle descendait et se rapprochait d'un potentiel brasier qu'elle imaginait sournoisement surgir sous ses pieds. Cela ne semblait en rien de rationnel bien sûr, mais après ses péripéties fumantes, la peur du feu commençait à s'installer en elle.

Sans autres conséquences que de s'être salie un peu plus, notre petite aventurière atterrit dans l'âtre chargé de cendres froides. Elle se trouvait dans une pièce de taille moyenne munie d'un lit à baldaquin couvert de draps de soie et d'une couverture de cachemire, d'une magnifique armoire en bois sculpté et d'un grand miroir disposé au-dessus d'une coiffeuse généreusement pourvue en ustensiles. Un secrétaire jonché de parchemins vierges complétait ce tableau d'opulence. Et comme les salles précédentes, celle-ci paraissait vide de toute vie.

Les rayons laiteux de l'astre au front d'argent qui perçaient par la fenêtre donnaient à la scène un aspect fantomatique. Si bien que lorsque notre jeune amie se dirigea vers la porte en passant devant la glace elle s'imagina voir en son reflet grisâtre le spectre d'une Aldryde. Elle poussa un petit cri de surprise et se précipita sous le lit pour se cacher.

Après une minute qui lui parut interminable, elle sortit de son refuge. Rien n'avait bougé. Aucun bruit ne venait dans sa direction. Elle revint timidement face au miroir et s’aperçut que cette Aldryde en haillons et maculée de suie et de cendres n'était autre qu'elle-même. Pestant mentalement contre sa couardise, elle entreprit d'ouvrir la porte de bois qui fermait cette chambre.

Le lourd panneau n'était pas doté de serrure. Il possédait néanmoins un loquet qui s'actionnait depuis l’intérieur du lieu. Celui-ci étant désert, il n'était pas verrouillé. La jeune femme tira sur celle-ci de toute ses forces et parvint à l'entrebâiller. Elle passa la tête par l'ouverture et découvrit une vaste pièce munie de nombreux canapés et de turquoises. Une sorte de salle de réception très confortable s'étendait sous ses yeux. Comme la chambre où elle se trouvait ce salon paraissait vide de tout être vivant. L'Aldryde se posa au sol et se faufila loin de l'huisserie en douceur et en silence. Elle avança au centre de l'endroit en faisant attention de rester silencieuse puis se retourna. Elle se rendit compte que le mur qu'elle observait comportait une dizaine de portes.

(Si le reste de la villa ressemble à ça, ça va me prendre des heures avant de retrouver Chopin !)

Poussant une porte, puis une autre elle découvrit des chambres semblables à celle par où elle était entrée. À la quatrième ouverture, elle était éreintée. Elle alla se poser sur un de ces divans si moelleux et confortables pour se reposer un peu. Elle n'était vraiment pas habituée à des efforts si soutenus et la fatigue la rattrapait.

(Je ne peux pas continuer à ouvrir toutes les portes comme cela, ça ne mène à rien. Si seulement je pouvais...)

À ce moment, une porte s'ouvrit et un humain à la panse proéminente, au crâne rasé et au pas lourd apparut dans l'embrasure. Il portait un tablier de cuir sombre taché de sang et tenait en main un candélabre illuminant sa silhouette disgracieuse. Étincelle se fit toute petite en se plaquant le plus possible contre le dossier du sofa sur lequel elle était assise. Fort heureusement, l'arrière de celui-ci se trouvait dos au passage emprunté par l'homme.

Celui-ci passa derrière elle sans la remarqué tout en maugréant des insultes à l'encontre de sa victime.

"- Alors comme ça le sel dans tes blessures ne te fait pas assez mal ? Saloperie de Thorkin ! Pas de problème ! Dès que j'aurai mangé un bout, je retourne te voir et tu vas comprendre ce qu'est la souffrance et tu vas cracher le morceau."

Il traversa la pièce et se dirigea vers une entrée qui desservait vraisemblablement les cuisines. Lorsqu'il fut parti, notre jeune amie s’aperçut que dans sa colère le lourdaud n'avait pas refermé les portes qu'il avait utilisées. Ce qui apparaissait comme une véritable aubaine pour l'Aldryde qui se précipita là d'où le grossier personnage était arrivé.

Elle parcourut quelques couloirs et antichambres allant de passages béants en portes ouvertes. Elle termina son vol dans une immense bibliothèque pourvue de fauteuils presque aussi poussiéreux que les ouvrages qui garnissaient les étagères. Une petite chandelle posée sur une massive table basse illuminait la salle de sa faible clarté.

Étincelle qui n'avait jamais vu un livre de sa vie resta perplexe devant ces rayonnages encombrés de millier d'objets rectangulaires bien disposés les uns à côté des autres.

(Ces humains sont vraiment des créatures étranges)

Elle ne prit pas la peine de détailler plus avant ces choses saugrenues sur lesquelles son ombre dansait. Elle cherchait un autre passage pour continuer son chemin et trouver les Thorkins. Malheureusement, ayant fait le tour de la salle plusieurs fois elle dut se rendre à l'évidence que celle-ci ne disposait que d'une seule sortie, là par où elle était arrivée.

(Mais enfin c'est ridicule ! C'est la dernière pièce qui était ouverte... À moins qu'il ne soit venu d'ailleurs et qu'il ait refermé derrière lui... Non, pourquoi cette bougie serait allumée sinon ? Ça n'a pas de sens...)

La petite investigatrice était quelque peu décontenancée. Le temps pressait et elle ne savait pas quoi faire. Faute de mieux elle inspecta les lieux avec plus de minutie. Du moins autant qu'elle le put à l'aide de la faible lumière. Tandis qu'elle observait la couverture d'un livre rangé dans un rayonnage porche du sol, elle s'aperçut que le parterre de tapis portait quelques traces de pas. La poussière qui couvrait tout avait été foulée récemment.
Alors qu'elle se réjouissait et s'apprêtait à suivre ces empreintes, elle entendit un bruit de marche venant dans sa direction.

(Ça doit être l'autre qui revient !)

L'Aldryde se précipita sous un siège dont le piétement assez bas la dissimulerait convenablement. L'homme entra. Il avait ajouté aux traces de sang qui le maculaient des taches de gras et de divers aliments. Il avait d'ailleurs rapporté un volumineux saucisson qu'il mâchouillait tout en continuant à maugréer.

La jeune femme l'observait depuis sa cachette. Elle découvrit que son visage était au diapason de son allure général, repoussant. Il était affublé d'un nez porcin que surmontaient deux petits yeux chafouins enfoncés dans sa grosse face que la graisse avait rendue flasque. Le pire devait être ses dents jaunies qui avaient poussé dans des positions improbables. Dire qu'il détonnait au milieu de cette luxueuse bâtisse était un doux euphémisme. Il semblait autant à sa place qu'un mendiant dans les appartements d'un roi.

Le pourceau se dirigeait vers elle.

(Il m'a vu ! Mince ! Il arrive)

L'Aldryde semblait indécise. Le balourd ne semblait pas être intrigué par le dessous du fauteuil.

(Mais s’il faisait semblant...)

Alors qu'elle se préparait à s'enfuir, le butor laissa choir sa charcuterie à même l'assise se trouvant au-dessus de notre jeune amie et se dirigea vers la table basse ; se saisit du martinet portant la chandelle solitaire et posa à sa place l'imposant candélabre. Il souffla ensuite les lumignons de ce dernier puis reposa le petit chandelier à un coin de la table. N’attendant pas que la cire des bougies éteintes durcisse il appliqua chacune de ses grasses mains sur une branche de la girandole et appuya fortement sur celle-ci. Dans un bruit sourd, le candélabre s'enfonça dans le plateau du meuble.

L'humain crasseux finit par faire tourner l'objet d'un quart de tour puis le lâcha. Il remonta seul comme par enchantement. On entendit alors un déclic. Notre jeune amie écarquilla les yeux quand elle se rendit compte qu'un pan de bibliothèque pivotait pour laisser entrevoir un escalier qui descendait dans les profondeurs obscures de cet énigmatique édifice.

(Un passage secret !)

Le pouacre reprit sans cérémonie le martinet puis son saucisson duquel il arracha une bonne bouchée et enfin descendit les étroits degrés de pierre en lançant une promesse à l’abysse dans laquelle il s'enfonçait :

"- Me revoilà mon mignon. Et crois-moi, cette fois-ci tu vas cracher le morceau et après tu supplieras que je t'achève !"

(Il doit parler de Chopin ! Vite !)

Étincelle se dirigea rapidement vers les escaliers et vit la faible flamme s'éloigner. Prudemment, marche par marche, l'Aldryde descendait silencieusement en restant à bonne distance de l'immonde personnage.

Soudain, un nouveau cliquetis se fit entendre. La mage tourna la tête. La porte secrète se refermait d'elle-même. Elle ne pouvait plus reculer... ni fuir !

L'homme à la chandelle disparut au tournant en bas de l'escalier. Notre petite amie continua de l'arpenter, toujours avec le moins de bruit possible. Elle se retrouva dans un couloir. Le pourceau s'était dirigé à droite ; plus loin au fond, la jeune femme distinguait quelques éclats de voix et une lueur. À gauche le corridor s'enfonçait dans l'obscurité.

Elle suivit donc l'affreux humain. Le bout de la galerie partait à gauche en angle droit. Elle s'approcha et fit quelque peu dépasser sa tête. Elle découvrit alors une vaste salle circulaire, sans portes ni fenêtres, mais éclairée par des torches. Elle disposait d'un haut plafond d'où pendaient une multitude de chaînes et de crochets fixés dans de larges poutres. Les murs noirs étaient garnis de râteliers où étaient soigneusement entreposés différents objets de torture plus monstrueux les uns que les autres.

Au centre, sur une croix de Saint-André (((désolé pour la référence à notre monde, mais c'est le nom de cette croix))), Chopin était attaché par des cordes aux poignets et aux chevilles. Le pauvre nain était couvert de longues et profondes entailles que son bourreau avait bourrées de gros sel. Bien qu'il semblât souffrir le martyre, il ne disait rien, pas un mot ni même un râle ne s’échappaient de sa bouche.

Le pourceau, lui, s’affairait à choisir l'instrument avec lequel il continuerait sa sinistre besogne en précisant à voix haute la manière de se servir de chacun et ponctuant chaque explication d'un rire sardonique.

L'Aldryde que le spectacle révoltait se remit dos à la paroi du couloir ; baissa la tête ; serra ses petits poings en les ramenant contre la poitrine et murmura :

"- Tu vas payer sale porc ! Je vais te faire griller !"

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Dernière édition par Hilimiel le Jeu 15 Aoû 2013 19:33, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 15 Aoû 2013 19:28 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente et gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. [:attention:] )))


Le bourreau avait finalement choisi la prochaine torture qu'il ferait subir au pauvre Thorkin. Il tenait dans ses grosses mains bouffies une minuscule pince plate. Il vint se placer face au supplicié et lui cracha au visage.

"- Alors, tête de pioche, je vais te poser encore une fois la question. L'autre morceau du parchemin, il est où ?"

Devant le mutisme du nain, il disposa les mors de son instrument au bout du pouce droit du guerrier pour attraper son ongle et commença à tirer. Il exerçait une traction lente, mais constante qui donnait tout le temps à la douleur de s'insinuer.

Chopin, durant cet atroce moment, gardait les dents serrées et seul un léger râle s'évader de sa gorge. Soudain, il ouvrit grand ses paupières. L'humain sadique allait tourner machinalement la tête lorsque le barbu lâcha un cri effroyable en roulant des yeux. Surpris, la face de porc en relâcha même sa poigne sur la pince. Le Thorkin reprit son souffle et laissa à nouveau s'échapper un interminable gémissement libérant toute la souffrance accumulé jusqu'à lors. Voyant cela l'homme porcin se fendit d'un long rire rauque et guttural.

"- Hahaha ! Je n'y croyais plus ! Je pensais vraiment que tu n’allais jamais crier ! Ah, enfin ! Vas-y, continue ! J'adore cette douce musique à mes oreilles !"

Le pauvre Thorkin poussa un troisième cri encore plus fort que les deux précédents.

"- Oui ! Oui ! Ah quel pied !"

Le pourceau se rapprocha avec son instrument.

"- Tu vois, là tu me fais plaisir ! Pour fêter ça je t'arrache un ongle !
- Non, attend !
- Aaaah... On devient coopératif ?
- Oui, oui, je vais parler.
- Bieeen ! Alors, où est le parchemin ?
- Près, tout près.
- Où ça ?
- Dans ton cul !"

Un masque de pure haine saisit alors le hideux visage du bourreau, mais cela ne dura qu'un instant. La seconde suivante, c'était la surprise puis l’expression d'une indicible douleur que le nain ravi admirait sur la face déformée de cet être infâme...

* * *


Quelques minutes auparavant, tandis que l'homme se plaçait face au Thorkin, Étincelle était venue se mettre dans l'encadrure du petit bout de couloir qui débouchait sur la salle de torture.

L'humain porcin tournait ainsi le dos à l'Aldryde. Cette dernière, que la rage consumait, fit quelques pas puis se planta à quelques mètres de l'objet de son aversion, jambes écartées et bras au ciel. La colère sourde de la jeune femme était le catalyseur de son pouvoir. Elle avait déjà ressenti cela. Le sentiment que la volonté de destruction surcharge les environs et enfin se matérialise en un éclair purificateur.

La mage sentait sa haine à son paroxysme. Sa sentence allait tomber !
Et soudain... Rien ! Rien du tout !
L'incompréhension de notre petite amie était telle que sa bouche s'était ouverte sans qu'elle la commande. Elle abaissa ses bras, observa ses mains puis lança un regard désespéré à Chopin.
Celui-ci qui avait suivi toute la scène du coin de l'œil sans rien en révéler à son bourreau ne put se retenir d'écarquiller les yeux en comprenant que l'Aldryde n'avait plus de pouvoir. Il eut heureusement le réflexe, et le soulagement, de crier pour garder l'attention du pourceau. Dans le même temps, il fit un signe discret à son amie grâce à la main dont il pouvait se servir. Il indiquait la table à la droite d'Étincelle.

Celle-ci, ses battements d'ailes couverts par les cris, s’envola et atterrit sur ces planches clouées qu'elle venait tout juste de remarquer tant elle était précédemment absorbée par sa colère. Il était disposé ici des pinces, des couteaux de toutes tailles et de toutes formes, et d'autres instruments tous plus affreux les uns que les autres. Au milieu de ces horreurs, notre héroïne découvrit trois fioles et une petite bouteille. Un liquide bleu phosphorescent remplissait deux des fioles alors que la troisième contenait un fluide rougeâtre. La bouteille quant à elle renfermait une solution d'un vert vif.

Le nain semblait désigner l'une d'elles, mais laquelle ? L'Aldryde s'approcha. Alors qu'elle allait prendre un flacon couleur de ciel, le guerrier cria encore. Tournant la tête, Étincelle regarda à nouveau le Thorkin. Tandis que ce sale humain se tordait de rire, le Thorkin tentait une fois de plus de se faire comprendre. Étincelle lui montra le récipient au teint de jade. Le barbu leva le pouce.

La jeune femme ne connaissait pas ce signe, mais supposa que ce fut une approbation. Elle se déplaça promptement près du contenant au reflet d'émeraude. Elle se rendit compte que celui-ci était muni d'une étiquette. Bien qu'elle ne sache pas lire, la bonne fortune voulut que la petite mage y découvrît un dessin : une tête de mort. Ce glyphe macabre permit à notre amie de présumer de l'utilisation de la substance contenue à l’intérieur de la bouteille.

Celle-ci mesurait la moitié de sa taille et était assez fine. Malgré cela, elle eut toute les peines du monde à s'en saisir et à s'envoler avec. Son vol était lent et laborieux. Chopin utilisant ses dernières forces poussa un cri aussi long et fort qu'il put pour couvrir les bruits de la mage. Celle-ci maudit sa faiblesse, mais parvint tout de même à se poser sur une poutre, à la verticale du bourreau.

Chopin cherchant à gagner encore un peu de temps engagea sa courte conversation. Pendant ce temps, Étincelle réussit à ôter le bouchon et à incliner le récipient pour en déverser son contenu visqueux et corrosif sur le crâne du pourceau.

En entrant au contact de la peau, de petites bulles de gaz nauséabond se formèrent dans l'acide. La réaction s'intensifiait pour donner un semblant de vie à une effervescence immonde. L'humain hurlait de douleur. La substance caustique loin d'avoir terminé sa course continuait à couler le long de sa nuque puis sur ses épaules, creusant un peu plus ses chairs. Une grosse goutte rongeait également son arcade droite.

Ivre de souffrance, il n'avait pu résister à l'envie d'ôter l'affreux fluide de ses mains nues. Un bref instant avant que ses paumes ne subissent l'innommable, il sentit sous ses doigts le lisse de sa boîte crânienne. Tombé à genoux, ses membres supérieurs s'agitaient pour retirer la matière corrosive ainsi que le produit de la réaction chimique, cette ignoble gélatine à moitié constituée d'acide, à moitié de ses tissus dissous.

Mais cela ne suffisait pas. La substance alchimique continuait de s'infiltrer en lui le faisant toujours souffrir davantage. Au paroxysme du supplice, de ses doigts, dont on voyait les os polis, sortirent des flammes venant se placer dans ce qui subsistait de ses paumes. Le feu s'intensifia jusqu'à former des boules ardentes.

Le pourceau passa ces globes de flamboyants partout où l'acide s'affairait sans relâche à ravager son corps terminant de dévaster son être. Dans un ultime cri d'agonie, il s'affala face contre terre.

Étincelle qui n'avait rien raté de cette scène insoutenable n'avait pu retenir le contenu de son estomac. L'odeur de chair fondue et d'os brûlés lui avait ainsi fait rendre le peu de bile qui lui restait.

Chopin, le corps inerte à ses pieds, appelait son amie victorieuse.

"- Eh moucheronne, bien joué ! Viens me délivrer maintenant !"

Par bonheur aucune éclaboussure verte n'était venue ronger le Thorkin. Et même s'il continuait de souffrir atrocement sa libération prochaine lui mettait du baume au cœur et lui permettait de mieux supporter la douleur.

L'Aldryde elle, n'éprouvait que dégoût et aversion. Du dégoût envers ce spectacle monstrueux et de l'aversion envers elle même pour en avoir été l'auteur et pour avoir ressenti de la joie lors des premières secondes de souffrance du bourreau. Comment avait-elle pu avoir pareil sentiment devant pareille sordidité ?

Elle était violentée de l’intérieur par sa conscience, ses questionnements et de l'extérieur par les infâmes effluves aux relents d'abjection.

"- Étincelle, viens j'en peux plus... viens me libérer..."

La pauvrette perdue dans son esprit entendait les suppliques du nain comme dans un rêve. Un regard vers le bas, vers la carcasse fumante, mais surtout vers son ami la fit revenir à la réalité. Pec ! Pec allait arriver d'un instant à l'autre ! Il fallait délivrer Chopin !

Prenant son courage à deux mains, la jeune femme quitta la poutre pour se rendre vers le guerrier. Elle se plaça devant sa figure en vol stationnaire.

"- Chopin, ça va ?
- J'ai connu mieux tu sais...
- Comment je fais pour te libérer ?
- Il doit y avoir des petits couteaux de chirurgie qui doivent traîner sur une des deux tables. Ils coupent bien, j'en sais quelque chose. Et ils doivent être assez petits pour que tu puisses les mani... Attention derrière toi !"

Par un réflexe salvateur, la mage s'envola par-dessus le nain tout en se retournant. Elle découvrit alors la face porcine mâtinée d'horreur, car ravagée par les flammes et le caustique. Le bourreau n'était pas mort ! Et il avait bien failli attraper l'aldryde par les pieds ! Il s'en était fallu de peu. L'homme était dans un sale état, mais le feu avait consumé l'acide qui avait arrêté de le ronger. Il était maintenant animé par une rage qui confinait à la folie.

"- C'est toi qui m'as fait ça salope ! Tu vas voir, je vais te faire brûler moi aussi !"

À peine deux mètres séparaient les deux utilisateurs de fluide quand le pourceau décharné lança son premier orbe incendiaire juste au-dessus de la tête du barbu. L'aldryde courba son dos effectuant ainsi un looping pour éviter l'attaque puis passa sous les jambes du Thorkin et de l'humain. Celui-ci se retourna voyant filer l'aldryde sur la gauche. Le fou furieux jeta une autre boule sans même viser. Elle échoua à nouveau à atteindre son but grâce à la célérité de la jeune femme.

Étincelle se sauva à l'abri sur l'une des poutres. L'homme fou écumait de haine. Il envoya successivement quatre sphères ardentes contre le plafond pour faire sortir cette sale petite fée !

"- Viens ici salope ! VIENS !"

Il tendit la main vers sa cible couarde encore une fois, mais rien ne se produisit. La mage avait aperçu sa tentative ratée.

(Il n'a plus d'énergie, comme moi, c'est le moment !)

Alors que l'aldryde volait chercher le fond de substance corrosive que contenait encore la bouteille et qu'elle considérait comme sa seule arme viable, elle remarqua que l'humain s'était saisi de deux fioles sur la table, une rouge et une bleue. Il les avait ouvertes d'un geste et engloutit leur contenu. La bouteille d'acide presque vide s'écrasa à ses pieds sans lui causer de dommage. Notre chère amie avait manqué sa cible.

"- Viens... Viens voir par là..."

La jeune femme se cachait. Alors qu'il regardait dans une autre direction elle descendit de son perchoir vers un râtelier pour prendre un petit instrument de torture pointu qu'elle prévoyait de laisser tomber sur la tête du décharné. Tandis qu'elle s'emparait de l'objet, elle sentit une douleur cuisante lui griller le bas du dos.

"Alors tu pensais pouvoir m'échapper ?"

(Non ! Comment cela est-il possible ? Il n'avait plus de magie... À moins que... Les fioles, ça ne peut être que ça!)

L'aldryde se réfugia à nouveau prestement dans les ténèbres protectrices du plafond avant qu'une seconde boule ne l’atteigne. La potion commençait à se diffuser dans le corps du monstre et ses sphères meurtrières à récupérer leur taille.

Chopin pendant ce temps vociférait :

"- Laisse-la tranquille ou je te...
- Ou quoi avorton ? Ferme ta gueule, ton tour viendra bien assez tôt."

Alors que le nain l'insultait de tous les noms, la jeune femme ailée sortit de sa cachette pour repartir par le couloir à tir d'aile.

Le pourceau la poursuivit en narguant le Thorkin :

"- Ah ! Elle t'a laissé tomber !"

Lorsqu'il eut franchi le coin, l'humain se retrouva face à l'obscurité. Il créa un globe de feu qu'il maintenait dans sa main et qui éclairait telle une torche.

"- Tu ne peux pas t'enfuir, c'est fermé et tu es trop petite pour actionner le mécanisme d'ouverture. Par Thimoros je jure que je vais te trouver et te cramer !"

Alors qu'il finissait sa phrase, un bruit retentit au fond du corridor. Le bourreau lança sa boule tout en se dirigeant du plus rapidement qu'il put vers la source du son. Il passa juste devant les escaliers où Étincelle était dissimulée et d'où elle avait jeté un morceau de pierre qui s'était détaché du plafond et qu'elle avait ramassé sur une poutre.

Alors que l'homme partait au fond du couloir, l'Aldryde rebroussa chemin pour retourner dans la salle de torture. Elle avait besoin de cette fiole. Il ne restait plus que la bleue. Elle ne savait pas si c'était celle-ci qui lui rendrait ses pouvoirs, mais elle devait essayer. C'était sa seule option valable et c'est pour ça qu'elle avait créé cette diversion.

Avant d'arriver vers l'objet de sa convoitise, elle remarqua que Chopin avait sombré dans l'inconscience. La croyance en la lâcheté de la jeune femme avait dû être pire qu'un coup sur la tête.

La mage déboucha la fiole, y plongea les mains, mais avant qu'elle ne pût recueillir le précieux liquide entre celle-ci un battoir calleux aux dernières phalanges visibles la saisit avec force. L'homme porcin l'avait approchée en silence et l'avait attrapée.

"- Ah tu croyais que ton ridicule caillou m'avait trompé ? Ah ah ah !
- Non, non, lâche-moi, criait-elle en se débattant vainement.
- Ah ah ah !"

À ce moment, le bruit d'un mécanisme se fit entendre. Une ombre d'incertitude passa sur le visage déformé du bourreau. Il lança :

"- Pec c'est toi ?
- Ouais Piry, c'est moi ! lui répondit une voix dans les escaliers.
- Ah viens ! Tu vas assister à un joli spectacle !
- J'arrive ! faisait la voix qui se rapprochait."

( Oh non ! pensa la mage.)

"- Alors ma mignonne, tu vas voir ce que ça fait de se faire cramer la gueule. Tiens, on va aussi en faire profiter ton pote !"

Étincelle était paniquée. Elle se débattait, mais rien n'y faisait. De plus, elle sentait de drôle de chose se passer dans les doigts qui la maintenait comme si la chair s'enroulait à nouveau au tour des os. Le pourceau la plaqua contre le torse sanguinolent de son ami. Sa grosse main la retenait au niveau du ventre. En baissant la tête, elle vit effectivement les veines et les muscles du bourreau en train de repousser lentement. Cette vision la dégoûta presque autant que celle de l'effet de l'acide.

Dans le corridor, le bruit sourd, quasi imperceptible d'un corps qui chute mollement n’inquiéta personne. Certainement pas Piry qui venait de faire apparaître dans sa paume libre une boule de feu de deux fois la taille de celles qu'il avait déjà lancées. Il arborait un sourire mauvais, très mauvais. Un sourire qui annonçait sa délectation sadique.

"- Dis adieu à ta gueule d'amour ma jolie, fit-il en approchant sa main enflammée."

Soudain, sortant du couloir, une ombre furtive et rapide comme le vent sauta sur le coin de la table la plus proche ; prenant appui sur celle-ci, elle rebondit et s'envola au-dessus de la tête du pourceau en dévoilant une dague effilée tenue à deux mains. Le petit être leste abattit son arme en visant un interstice apparent au sommet du crâne de Piry. La lame entra profondément dans son cerveau. Nulle potion ne le sauverait à présent. La silhouette agile quitta alors le dos de l'homme dans un joli saut périlleux arrière pour se réceptionner sur le sol de pierre.

Le bourreau n'eut pas le temps de comprendre ce qui venait de se passer. Sa boule de feu disparut de sa main et il tomba à la renverse, mort avant même de toucher terre.

La jeune femme était abasourdie. Tout était arrivé si vite. L'affreuse créature porcine l'avait relâchée en mourant, mais pour autant l'Aldryde n'avait pas chu. Elle était maintenue au torse du Thorkin inconscient par son sang poisseux.

Une fois le cadavre au sol, en un bond, le petit être atterrit sur la bedaine proéminente du pourceau en adoptant une pose triomphale tout en lâchant un :

"- Alors, c'est qui le meilleur ?"

Étincelle n'en croyait pas ses yeux.

"- Fripin !
- Bonne réponse ! rétorqua le lutin avec un sourire."

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 6 Sep 2013 09:50 
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Je frappe à la porte de l’habitation que l’on m’a indiqué peu de temps avant. Personne ne semble vouloir répondre à ma requête, je réitère mon action dans le simple cas où les résidents ne m’aient pas entendu. Il n’y a toujours rien, pas une voix et même pas un simple bruit qui pourrait me laisser penser qu’il y a quelqu’un à l’intérieur.

(Laisse mon amour, il n’y a personne. Profitons de la journée et trouvons-nous un endroit douillet pour profiter un peu.)

Je ne suis pas d’accord avec Anyndra, elle ne pense qu’à s’amuser et à assouvir sa soif des plaisirs de la chair. On m’a signalé qu’il y avait quelqu’un de malade ici et je ne partirais pas tant que je n’aurais pas pu aider cette personne. Je frappe à nouveau sur le bois de la porte, mais cette fois je colle mon oreille contre afin de pouvoir détecter le moindre bruit qui pourrait me signaler la présence de quelqu’un.

(Tu es de genre obstiné toi, j’aime ça chez toi ma boule de poils. Tu vois bien qu’il n’y a per….)

Soudain, j’entends une voix très faible, à peine audible à vrai dire. Je tente de clancher la cliche dans l’espoir que celle-ci soit ouverte, sinon il va me falloir trouver une autre solution. Par chance, personne n’a verrouillé la serrure.

Je m’appelle Hawk, je suis venu pour aider. Je suis un guérisseur itinérant et on m’a dit que l’on avait besoin de moi ici.

J’entends une respiration saccadée et dure, je demande où je dois me rendre. Une parole ou plutôt une sorte de soupir me dit la chambre.

(Chouette, chouette, une chambre, un lit et mon namour

Je pense qu’il n’est peut-être pas le moment de penser à ce genre de chose.)

Anyndra est véritablement déchaîné, il faudra trouver une solution pour calmer ses ardeurs. Sous sa forme de furet, elle tournoie autour de mon coup et au moment où elle entend mes pensées vis-à-vis de ses ardeurs, elle me mord un grand coup l’oreille. Je retiens un cri, mais je l’attrape par la peau du cou et la regarde droit dans les yeux. Elle me tire la langue puis disparaît.

(C’est pour t’apprendre pour des pensées aussi odieuses.)

Je me frotte l’oreille, puis me dirige vers la chambre. Elle fut relativement facile à trouver, la maison n’est pas excessivement grande. Ce qui commence à m’inquiéter, c’est l’odeur qui décide de me parvenir aux narines. La mort flotte en ce lieu, elle est pestilence et décomposition.

(Je ne connais trop bien cette effluve. Dans mon ancienne vie, quand j’étais mercenaire sur les différents champs de bataille, j’ai pu sentir ce que l’on appelle la gangrène plus d’une fois. Bon nombre de compagnons d’arme en sont morts ou encore furent mutilés.)

Les souvenirs du passé resurgissent comme les ténèbres sur le monde, sans prévenir. Le passé forge l’être que je suis à présent, il ne faut pas que je regarde en arrière, mais que j’apprenne de lui pour devenir fort.

L’odeur est de plus en plus forte au fur à mesure que je m’approche de la porte de la chambre. Je pose ma patte sur le bois de la porte. Je suis envahi par le doute et la crainte de découvrir ce que je vais trouver derrière. Je reste quelques secondes sans rien faire comme si j’avais été paralysé, mais c’est tout simplement la peur qui est là. Je ne sais même pas si le pouvoir qui m’a été confié par Gaïa sera assez grand pour pouvoir soigner des blessures qui pourraient être aussi avancé. Je dois garder confiance en moi, je n’ai pas le choix, je dois parcourir les chemins et aider les gens afin d’accéder à la rédemption. Je me décide enfin à pousser cette porte.

La scène qui se déroule devant mes yeux peut paraître complètement dingue et surréaliste. Une femme d’un âge plutôt avancé est allongé sur le lit, l’odeur est tellement insoutenable que je suis obligé de me couvrir le nez avec le revers de ma manche. Son corps est nécrosé de la base des pieds jusqu’au niveau du ventre, je n’ai jamais rien vu de pareil comme peut-on arriver à un stade pareil et être encore en vie. J’ai des doutes sur les capacités de soin que je peux avoir, mais je me dois d’essayer d’y arriver.

Je prends mon courage en main et appose les mains sur dessus du torse de la vieille femme. Elle me regarde avec ses yeux blancs laiteux, elle est proche de la mort. Je la regarde dans les yeux avec la tristesse la plus grande, je sais qu’elle va s’éteindre, mais je me dois de tenter quelque chose. Je canalise toute l’énergie qui est en moi dans mes mains. Le corps s’entoure d’un halo de lumière, j’y mets tout mon cœur afin de pouvoir la sauver.

Gaïa je t’en prie, toi qui a bien voulue me donner ton pouvoir, aide moi à sauver cette âme perdue. Je t’en supplie, prends s’il le faut une partie de la vie qu’il y a en moi pour sauver cette vieille femme.

Les poils sur mes avants bras commencent à blanchir, je sens une partie de ma vitalité disparaître. Malheureusement je ne vois pas d’évolution sur le corps. J’arrête ce que je faisais vu l’utilité que cela a eu. La dame me regarde et affiche un sourire sur ses lèvres pour finir en un dernier souffle qui dit merci.

Je ne sais pas quoi faire ou dire. Elle vient de rendre l’âme en me disant merci alors que j’ai été incapable de la sauver de sa maladie. Je ramasse un drap et le dépose sur le corps. Je demande à Gaïa d’accepter cette pauvre âme. Je me dirige vers la sortie quand je vois une jeune fille entrer dans la maison de la vieille femme. Nous nous immobilisons tous les deux, je prends aussitôt la parole :

Je me nomme Hawk. Je suis un guérisseur itinérant.

Les yeux de l’enfant commencent à se remplir de larmes, elle a compris ce qui vient de ce passé. Je la prends dans mes bras pour essayer de la consoler du mieux que je peux. Il est difficile pour moi de faire quoi que ce soit, perdre un parent est une expérience difficile, trop difficile pour une enfant de cet âge.

Je suis désolé, je n’ai pas pu faire plus que de la laisser partir sans douleur.

J’accompagne l’enfant jusque l’extérieur et propose de la raccompagné jusque chez elle.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 17 Oct 2013 16:58 
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La bicoque où le borgne entra sans répondre davantage aux questions de la Phalange était un véritable taudis. L’architecture branlante n’était pas entretenue, et la façade était noire de crasse. Toutes les fenêtres étaient occultées de volets fermés, aux jointures rouillées et aux lattes brisées.

L’intérieur ne payait pas de mine : toiles d’araignée, poussière, meubles défigurés et aucun sens de la décoration. Il y faisait sombre. Le chef des bandits s’approcha d’une chandelle, au milieu d’une pièce garnie d’une table et de quelques chaises, et l’alluma avec un briquet d’amadou. La flamme illumina faiblement la pièce, délogeant quelques rats qui avaient élu domicile dans un ancien canapé de velours.

Alors, et seulement alors, il s’adressa à Oryash. Il s’assit sur une chaise, et de sa voix rauque, lança :

« Déshabille-toi, beauté. Tu seras plus confortablement mise pour causer. »

Son œil vicelard, déjà, se posait sur les courbes de la demoiselle, aisément devinables à travers ses habits féminins.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 10 Nov 2013 12:09 
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Précédemment: Un tête à tête envisageable


Dès taudis Oryash en avait vu bon nombre, mais celui là était à la démesure de l'individu qui l'avait mené jusque là. C'était un chef de bande et il était fort curieux qu'il vive ici. D'ailleurs la peau blanche n'y croyait pas un seul instant. Sans doute est-ce un repaire quelconque de cette bande de malfrats. Aussi lorsqu'il lui demanda de se déshabiller, elle arbora un sourire carnassier et un regard flamboyant...

-Me déshabiller, là tout de suite. Allons, allons, chaque chose en son temps. Parlons d'abord et prenons du plaisir par la suite, nous avons toute la nuit devant nous.

Elle vint à déambuler dans la pièce minable, observant ci et là, avant de passer derrière l'homme et de glisser ses bras de part et d'autre de son cou, les laissant glisser jusqu'à son torse avant de lui murmurer à l'oreille d'une voix suave .

-Et puis il ne serait pas juste que je sois la seule à me dévêtir tout de suite. Enlever donc votre cape.

Et d'une main langoureuse, Oryash remonta doucement jusqu'au lien du vêtement, sentant monter en elle la folle envie de lui ôter son essence vitale. L'expérience dans la ruelle l'avait grisé et un manque se faisait sentir.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 6 Déc 2013 16:22 
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Le chef des bandits grogna de plaisir aux murmures de la belle Oryash, et se laissa ôter sa cape sans ronchonner. Il répliqua même, l’enserrant par la taille d’une main puissante, alors que l’autre montait sur la poitrine de la demoiselle pour décrocher à son tour sa cape.

« À toi de l’ôter. Et ton corset, avec, histoire de causer plus librement. T’inquiète, t’auras pas froid, poupée. »

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 8 Déc 2013 19:59 
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L'homme s'était laissé enlever sa cape, mais alors que la peau blanche s'apprêtait à s'attaquer à la chemise de ce dernier, l'homme l'attrappa par la taille et la belle se retrouva en moins de temps qu'il ne faut pour le dire sur ses genoux. Très vite la main du brigand, restée libre remonta sur le corps d'Oryash jusqu'à attteindre le lien qui retenait sa cape. Elle fit un léger mouvement d'épaule et le tissu glissa au sol en une flaque légère. Et comme si cela ne suffisait pas, il lui demanda d'ôter son corset, précisant qu'elle n'aurait pas froid.

-Froid.... moi.

Un léger rire tandis que ses mains s'attardait sur le torse de l'homme balafré, caressant ses épaules, les muscles saillants au travers de la chemise.

-Je suis une fille du froid très cher, aussi ce n'est pas un peu de fraicheur qui me fera frémir. Il me faudrait autre chose....

Elle n'acheva pas sa phrase, passant ses mains sous la chemise de Gribald afin de caresser son torse, un demi sourire aux lèvres.

-Qui plus est, je vous laisse le soin de délier vous même mon corset. Il suffit juste de tirer le lacet, situer juste là, entre mes deux seins.

Une fois que l'homme aurait les mains occupées, la belle agirait.

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Dernière édition par Oryash le Dim 23 Mar 2014 18:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 19 Déc 2013 19:16 
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L’homme visa de son regard lubrique le décolleté de la sauvage, et plongea ses mains dedans pour en défaire le lien qui serrait son corset, dénouant avec frénésie le laçage afin de dévoiler la nudité de la belle. Sa respiration s’était accélérée, sous le coup de l’excitation. Il semblait se prendre au jeu d’Oryash, sans peine.

[HJ : je rappelle que c’est normalement un semi-dirigé, et non un dirigé. Tu as le droit d’agir librement. Je ne dois intervenir que pour t’apprendre des données spéciales concernant ta mission. Genre si tu poses des questions ou quoi. Le reste, tu es libre de le faire comme bon te semble. ^^]

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 26 Jan 2014 19:59 
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Certaines personnes furent réveillées de bons matins par le bruit de pas au dessus de leur tête. Tel un chat de sauvage, sautant de toit en toit, un jouvenceau se meut. Ses cheveux voletant à cause de la vitesse de sa course, son regard d'un bleu acier sur l'horizon et le sourire aux lèvres. Sa mâchoire un peu carrée contrastant avec les traits un peu plus fins de son nez faisait de cet homme un beau garçon dans la fleur de l'âge.

Arrivant au bord du toit, il s'arrêta regardant ce qu'il se trouvait en contrebas. Personne, même pas un chat, quelques tonneaux et caisses trainaient dans cette allée. Il se retourna et sauta vers l'arrière se rattrapant au toit de la maison. Il expulsa l'air contenu dans ses poumons tout en s'agrippant. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela, maintenant habitué à utiliser la ville comme un terrain de jeux. Une fenêtre se trouvait en dessous de lui, il se laissa choir une seconde fois, ses mains accrochant le rebord, mais un petit cri attira son attention, il se hissa à la fenêtre grâce à ses avant-bras et jeta un œil à l'intérieur.

Une femme nue s'empressa de cacher ses atours à la vue du jeune homme, qui, accompagné d'un grand sourire fit un petit geste de la main, saluant la belle. Celle-ci lui tourna le dos s'empressant d'aller enfiler un vêtement. Il était temps de descendre, le minet s'aperçut qu'il n'avait plus aucune prise disponible en dessous de lui à part les conteneurs sur le sol. Il pesta à voix haute, cherchant une solution, sauter de cette hauteur occasionnerai surement une lente agonie ou la perte d'un de ses membres. Il ne pouvait pas non plus remonter, le toit était beaucoup trop haut et la maison en face beaucoup trop loin.

Sa seule échappatoire serait de pénétrer dans la maison, mais la femme habitant celle-ci s'amenait un balai à la main, a priori, elle ne voulait pas le laisser rentrer. Il regarda de part et d'autre de lui et vit à un mètre à peu près un autre rebord en bois, sans doute une autre fenêtre. N'attendant pas plus longtemps, l'homme se mit à basculer de gauche à droite, comme un balancier. Cet effet avait pour but de propulser son corps le plus loin possible pour être sur d'arriver à l'autre fenêtre.

La fenêtre s'ouvrit et à ce moment-là, l'acrobate s'élança en direction de l'autre point d'appui quand le balai passa dans l'ouverture. C'est en attrapant le rebord de la fenêtre voisine qu'un cri de surprise et des insultes lancées par la femme heurtèrent les oreilles du jouvenceau. Il avait réussi à saisir le rebord d'une main et avait ajusté sa prise immédiatement. Il chercha une nouvelle solution à ce problème tandis que la mégère penchée par-dessus sa fenêtre tentait de le faire tomber avec son balai...Heureusement celle-ci n'était pas à portée. Il remarqua, chose qu'il ne pouvait voir avant, que l'autre face de la maison avant un balcon, il suffisait de faire un autre bond et il aurait un autre point de vue sur une nouvelle façade.

Le garçon en question se remit à se balancer et sauta une nouvelle fois, seulement, il rata sa prise et mourut dans la ruelle, parmi les débris des caisses et autres tonneaux causée par sa chute.

Il se mit à rire doucement, porta le verre de vin à ses lèvres et répondit à son frère:

Seulement, c'est mon histoire Eric, et elle ne s'est pas passée comme cela, la femme m'a laissé entrer et...arrive ce qui arrive quand une femme est nue...Non en faite, je suis parti immédiatement après.

Il planta son regard dans celui de d'Eric, un sourire en coin. Son frère, ou plutôt demi-frère, avait un regard plus sombre, voir gris, des cheveux noirs et un teint blafard. Il restait souvent enfermé dans la maison, tandis que lui s'occupait à éviter ses obligations en temps qu'ainé de la famille.

Un jour, tu te tueras Alexander, soit en sur, ces sorties nocturnes vont te couter cher. Si père l'apprend et surtout ou tu te rends, tu peux être sur que plus jamais tu ne sortiras d'ici.

D'ailleurs merci de te lever aussi tôt pour venir m'ouvrir. Et puis cela te fait de l'animation comme tu ne veux pas voir de jolies damoiselles!

Une simple boutade qui piqua le plus jeune au vif, jetant un regard noir à son ainé. Alexander soupira.

Voyons ne le prend pas comme cela, il faut que tu sortes plus souvent, rester enfermé ne te mènera à rien ! Bon sur ce je vais rejoindre ma chambre, fais en de même mon frère, je gage que père va encore vouloir nous enseigner les ficelles de son métier et cela risque de me fatiguer rapidement.

Alexander se leva, termina le restant de son verre d'une seule traite, le posa sur la table, ébouriffa son frère et sortit de la cuisine pour rejoindre ses quartiers. Il s'avança à pas de loup pour ne pas réveiller plus de monde. Les planches gémissaient lentement sous ses pas, l'escalier quant à lui craquait presque à chaque marche. Arrivant enfin à l'étage, Alexander entra dans sa chambre, celle-ci était plongée dans la pénombre et il distingua sans peine que quelqu'un se trouvait déjà dans sa chambre.

Où étais-tu cette nuit?

Soupirant, le jeune homme répondit:

Bonjour père...

As-tu la moindre petite idée dans quelle situation tu te trouves fils? Et si tu ne rentrais pas? Et si j'apprends le lendemain que tu es mort égorgé dans une ruelle? Qui héritera de mon entreprise?

Vous avez toujours Eric, je sais qu'il aimerait vous succéder père!

Allumant les bougies une à une, son père Arthorius Baltar, soupira à la remarque d'Alexander.

Ce n'est pas si simple et tu le sais...

Parce que c'est un bâtard? Je ne vois pas le mal, il veut s'investir auprès de vous et que vous le reconnaissez comme un membre de la famille à part entière père. Moi, je ne veux pas de ces responsabilités.

C'est alors que son père s'empourpra, c'est à ce moment-là qu'Alexander comprit qu'il était allé trop loin.

J'ai accepté la tâche qui m'incombait, j'ai tout sacrifié pour vous, j'aimerais maintenant que vous accepter le destin qui vous est dû à toi, ton frère et tes sœurs. Maintenant tu ne sortiras de cette maison que lorsque je t'en donnerai la possibilité!

Et sur ces paroles, il ferma la porte sans qu'Alexander ait pu répondre quelque chose. Se jetant en travers de son lit, il se mit à méditer comme il en avait l'habitude. Seulement, il ne resta pas bien seul longtemps, la plus vieille de ses sœurs entra dans la pièce en robe de chambre.

Tu aurais pu t'empêcher de la rejoindre quand même Alexander.

Le jeune homme se leva et alla dans sa penderie sortir un manteau de fourrure chaude pour elle.

Mets ceci, tu vas attraper la mort. Comme tu le sais, il fallait que je la voie. Même si nos familles sont concurrentes...Pour ne pas dire ennemies. Il fallait que je la voie Lénore, tu peux comprendre cela?

Lénore s'avança et étreignit son grand frère, celui-ci lui rendit son étreinte en caressant ses longs cheveux couleur de blé.

Tu sais que si jamais son père l'apprend ou t'attrape, il fera tout pour te faire exécuter.

Cela n'arrivera pas et tu le sais bien, je suis plus malin que cela, tu le sais quand même.


Il s'écarta lui adressant un sourire bienveillant, lui baisa le front et s'écarta d'elle, s'allongeant dans son lit.

Allez retourne te coucher, il n'est pas encore l'heure de se lever Lénore.


Lui adressant un regard triste, sa sœur sortit de la chambre, fermant la porte derrière elle, laissant Alexander seul avec ses pensées.

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Alexander Baltar, Kendran


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 25 Fév 2014 23:12 
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Les yeux de la jeune femme s’ouvrent soudainement sur le plafond initialement blanc de son habitation. Ses activités d’alchimiste l’ont rendu noir au bout de quelques semaines à peine, tant les fumées et émanations sont intenses et souvent présentes. Chaque jour, elle se réveille de la même façon, à la même heure. Son ordre, sa minutie et sa méticulosité sont tellement imprégnés en elle que même son organisme est réglé comme une horloge. Pourtant, Thaïs ne fait pas partie de ces personnes visant l’efficacité avant tout. Non, elle est comme ça de nature… Du moins, son passé l’a-t-il forgée ainsi.
Comme tous les matins, elle visionne dans sa tête le plan précis de sa journée. Laissant peu de place à l’improviste, cela lui permet de réaliser une quantité assez incroyable de choses tout au long du jour et de la nuit.
La veille, Thaïs avait remarqué que l’or lui manquait, lorsqu’elle était partie acheter de quoi se sustenter. Si elle pratique le vol, ce n’est jamais pour voler directement de la marchandise. Elle préfère voler de l’or aux particuliers puis faire fructifier les commerces environnants, que ce soit en achetant de la nourriture ou les ingrédients nécessaires à la réalisation de ses potions… qui elles-mêmes, lui servent en général à voler de l’or. Thaïs sait pertinemment qu’elle vit dans ce cercle infini, et que pour le couper, elle pourrait simplement vendre ses potions. Elle est même persuadée qu’elle deviendrait rapidement la marchande la plus riche de la région, tant elle connait ses produits. En plus, sa rigueur lui serait très bénéfique dans ce genre de travail. Mais vendre, veut dire clients. Et les clients sont des gens. Or, Thaïs déteste les gens. Les seules personnes qu’elle côtoie sont les marchands chez lesquels elle se rend, et encore. Le mieux pour elle, est de subvenir seule à ses besoins, par de longues balades en nature qui lui procurent ingrédients et alimentation. Et puis, si elle devenait marchande, elle perdrait ce plaisir ressenti pour l’alchimie. Et puisque c’est le seul domaine dans lequel elle se sente réellement bien…
En faisant sa toilette, la jeune femme bute contre la malle posée au pied de sa couche. Mécaniquement, elle la remet en place, au millimètre près. Chaque chose doit constamment être à sa place, même la plus infime. L’eau fraiche sur sa peau tatouée lui procure un bien fou. C’est le genre de gestes dont elle ne peut se passer le matin, afin de se donner vigueur et énergie.
Se passant de petit déjeuner, Thaïs quitte son entre, munie d’un tas de choses fixées à sa ceinture : ses dagues, des fioles vides, une torche et une outre remplie d’eau. Elle sait exactement ce qu’elle doit faire, comme toujours. Nul besoin de vérifier ses réserves d’ingrédients, elle connait parfaitement ce qui est en sa possession. D’ailleurs, si par malheur pour lui, quelqu’un venait à tenter de lui dérober quelque chose durant son absence, cela ne passera pas inaperçu aux yeux de Thaïs. L’inventaire de ses avoirs est très clair dans son esprit, et elle constaterait immédiatement un élément manquant.

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Thaïs - Humaine - Voleuse


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 9 Mar 2014 16:44 
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À mesure que les heures s'écoulaient, dans un sommeil à demi-conscient, Alexander s'amusait à reconnaitre les bruits au dehors, l'installation des étales, le bruit des chaussures des gardes de la ville sur les pavés, les cris des premiers enfants courant dans les rues. C'est à ce moment-là qu'il se leva, il savait que le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Il ouvrit la porte de sa chambre et avec surprise, reçut un coup-de-poing en pleine poitrine. Le souffle coupé penché en avant, s'appuyant sur la porte, le jeune homme reconnut sans peine son agresseur.

Il s'agissait de son autre sœur, Ilyana, elle tenait plus de la sauvageonne que de la petite fille, vive et brutale, elle était le contraire de Lénore. Père s'amusait autrefois à dire qu'elles étaient le jour et la nuit! Les deux faces d'une même pièce. Ses cheveux noirs étaient en bataille comme à son habitude et renforçaient son coté sauvage.


Idiot! Qu'est-ce que tu es encore parti faire cette nuit! Maintenant je ne peux plus sortir à cause de toi! Père est en colère!


Bonjour Ilyana..., répondit-il en se massant le plexus, tu as fait des progrès...

Celle-ci le frappa une nouvelle fois sur l'épaule cette fois-ci.

D'accord! D'accord! J'essayerai de ne plus me faire attraper!

Elle leva une nouvelle fois la main, mais Alexander fut le plus rapide et esquiva en faisant un pas en arrière.

Très bien je trouverai un autre moyen pour contenter tout le monde!

Elle fronça les sourcils dans un air strict, ne croyant que très peu son grand frère, puis elle ajouta.

Dépêche-toi, maitre Lirio t'attend! Et la prochaine fois que tu es en retard, je prends ta place Alexander!

Sur ces mots, elle s'en alla dans le couloir alors qu'un déclic s'opérait en Alexander, il avait complètement oublié son entrainement avec maitre Lirio, un vieil ami de son père. D'un bond, il sauta sur son coffre devant son lit pour le dépouiller de ses biens. Son épée à la ceinture et son bouclier en main, il sortit de sa chambre comme une flèche et descendit les escaliers quatre à quatre pénétrant dans l'atrium.

Maitre Lirio, désolé du retard, j'étais en pleine discussion avec Ilyana et je n'ai pas vu l'heure!

Maitre Lirio était un fameux mélange de culture entre Kendra-Kar et Oranan, il faisait tourner la tête des femmes, et mêmes la gente masculine le trouvait bel homme. Quant à son caractère, il savait fort bien ou était sa place dans les discussions, mais échangeait parfois trop de familiarités avec les personnes qu'il connaissait fort bien.


Il était assis sur le banc de l'atrium, son arme en travers de ses jambes, le dos droit, attendant patiemment qu'Alexander se manifeste. À ses côtés se trouvait Lénore, entrain de broder. Le maitre d'armes se leva, sorti son arme de son fourreau


Je sais que tu mens, c'est moi qui ai envoyé ta sœur! Maintenant fini de dormir princesse, fais-moi voir ce que je t'ai appris.

A peine descendu des escaliers, la lame du maitre d'armes s'abattit sur le bouclier d'Alexander, faisant vibrer son bras. Il n'avait pas encore eu le temps de dégainer son arme et les assauts rapides de son adversaire l'obligeaient à parer continuellement sans pouvoir dégainer. Il était en mauvaise posture et le maitre d'armes en profitait pour lui donner une leçon. Seulement Alexander ne s'avouait pas vaincu pour autant. Il vit le prochain coup arriver et s'apprêta à le bloquer, mais esquiva sur le côté au dernier moment. Maitre Lirio imperturbable, entreprit un mouvement de taille, Alexander plongea sous celui-ci, se retrouvant aux pieds de l'Orano-Kendran et d'un geste rapide et précis, envoya le bouclier dans la figure de son maitre d'armes.

Celui-ci avait prévu le coup et avait mit sa main entre son visage et le métal, atténuant que légèrement l'impact, mais se retrouva quand même quelques pas en arrière. Ces quelques pas étaient bien assez pour permettre au jeune homme de dégainer son arme. Maitre Lirio se remit en garde jaugeant le jeune homme.

Finalement oui, tu as fait quelques progrès, mais ne prend pas confiance pour autant, tu es encore trop jeune pour prétendre me vaincre.

Pour donner preuve de ses mots, le maitre d'armes rengaina son arme, mis une main derrière le dos et fit signe à son adversaire de l'attaquer.

Alexander ne se fit pas prier et se mit à attaquer, il savait que Lirio était un grand bretteur et qu'il pouvait attaquer sans problème. Seulement, il n'avait pas encore réalisé la différence de niveau entre eux. Tentant un coup d'estoc à l'encontre de son adversaire, Alexander ne vit pas le coup suivant venir. Seule la pointe d'une dague sur sa gorge et le murmure de l'homme au creux de son oreille lui parvint.

Essaye encore...

Il fut repoussé reculant de quelques pas dans l'atrium, il n'osait plus attaquer! Lirio avait repris sa posture, attendant que l'ainée attaque. Il commença à tourner atour de son adversaire qui fit de même pour rester face à lui. Il attaqua verticalement, les yeux grands ouverts pour tenter de comprendre la technique de Lirio. Seulement, le maitre d'armes n'était pas disposé à lui montrer et arrêta la lame avec sa paume grande ouverte. Alexander fit la grimace tandis que la douleur s'élevait dans son poignet. Il avait de plus en plus de mal à tenir sa lame. Il plongea son regard dans celui du bretteur. Il était concentré, une pleine sérénité, cependant un sourire en coin trahissait un certain amusement aux dépens du jeune homme.

Comment?

Le bretteur allait lui répondre quand une fois plus forte se fit entendre.

Lirio, il faut que nous parlions.

Levant la tête vers la voix de son père, le bretteur s'enthousiasma. Le Jouvenceau rengaina son arme difficilement, puis massa son poignet endolori par une obscure raison.

Arthorius mon vieil ami! Je ne croyais pas te voir aujourd'hui! Que me vaut le plaisir?

Dans mon bureau...


Lirio s'écarta du jeune homme pour rejoindre Arthorius, s'arrêta et lança dans sa direction un petit objet marron.

Tiens, applique cela sur ton poignet!

Alexander attrapa l'objet au vol tandis que le duelliste reprenait son chemin. Il examina l'objet et compris qu'il s'agissait d'une petite boite, il l'ouvrit et une forte odeur d'herbe s'empara de son odorat. Seulement dans la boite, il n'y avait qu'une pâte de couleur bleu clair. Alexander s'en alla s'asseoir aux côtés de Lénor. Elle déposa sa broderie sur le banc, prit la petite boite des mains de son frère et attrapa son poignet tremblotant dans le but de lui appliquer le baume.

Comment a-t-il fait? Je n'ai rien vu... Comment peut-on battre maitre Lirio? Il est trop fort! Si seulement père laissait Eric prendre la succession...Je pourrais partir sur les routes avec lui et apprendre tout ce qu'il sait.

Tu rêves un peu trop Alexander, jamais père laissera Eric le succéder et tu le sais. Par ailleurs sache qu'Ilyana nourrit les mêmes espérances que toi. C'est un vrai garçon manqué...


Le contact apaisant de sa sœur, ainsi que celui du baume, rendait son poignet un peu moins douloureux. Celui-ci avait cessé de trembler au fur et à mesure. Il voulait tellement ressembler à Lirio, apprendre ses secrets. Sa sœur lui tendit la petite boite et se remit à broder calmement.

Je vais en cuisine, tu veux que je te rapporte quelque chose?

Lénor lui adressa un sourire et fit non de la tête, Alexander se leva et la laissa à sa broderie pour rejoindre les cuisines.

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Alexander Baltar, Kendran


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 14 Mar 2014 14:20 
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Avant même d'atteindre la cuisine, l'odorat d'Alexander était mis à contribution à cause du parfum alléchant qui s'en dégageait. Le bruit régulier du couteau découpant en morceaux des légumes, le son de sa voix et son accent très particulier, ainsi que la voix de son frère lui répondant. Le bruit régulier du couteau découpant en morceaux des légumes, le son de sa voix et son accent très particulier, ainsi que la voix de son frère lui répondant. En pénétrant dans la pièce, la cuisinière lui adressa la parole.

Min ptio, j'crois bin qu'un joli cœur a un message eud'sa belle!

Eric attablé, une assiette à moitié vide, un livre dans une main et la mine sombre leva son bras. Dans sa main se trouvait une lettre cachetée. Le sang d'Alexander ne fit qu'un tour, il savait déjà qui avait écrit cette lettre et pourquoi, mais il se devait de la lire.

Tu es bien curieuse Nanie!

En réalité, la cuisinière fut aussi celle qui éleva les enfants quand leur mère tomba malade, encore jeune à cette sombre époque, Alexander n'avait jamais réussit à prononcer Annie, le véritable nom de la cuisinière. Le jeune homme s'empressa de s'emparer de cette lettre qui arracha un soupir à son demi-frère.

Mais faut pas qu'eu soit eun raison pour sortir eu'soir! Même si j'sais qu'tira, promeus-mi, qu't'f'ra pas d'bétises!

Habitué depuis longtemps au franc-parler et au patois de la vieille femme, Alexander lui répondit du tac au tac en décachetant la missive.

Je ne fais jamais de bêtises, elles viennent à moi généralement...

Allons-bon!


Elle lui servit un verre de vin qu'elle dépose sur la table devant lui avant de se remettre aux fourneaux tout en narrant une certaine anecdote.

Et eul fois ou t'failli mettre eul feu al'baraque?

Comme agacé par la rengaine de cette histoire, Alexander soupira, tout en lisant le contenu de la lettre, il se justifia une fois de plus.

Je te l'ai déjà dit, c'est un rat qui a fait tomber la bougie près des réserves d'huiles...ce n'était pas moi...

S'approchant du foyer de la cheminée ou cuisait un ragout dans une marmite, Alexander jeta dans le feu la missive pour effacer des documents que d'autres pourraient lire ou trouver... Notamment son père. Il s'installa en face de son frère et porta la coupe de vin à la bouche.

Alors petit frère, qu'est-ce que tu lis? Des contes?

Eric soupira une nouvelle fois comme dérangé avant de lui répondre.

Rien d'aussi terre-à-terre, ceci est un recueil de magie.

Nanie...Maintenant je dirai que c'est Eric qui a failli bruler la maison avec une boule de feu

Celle-ci se mit à rire tandis que son frère lui lança un regard noir.

Combien de fois je te l'ai dit, déride-toi un peu! D'ailleurs, j'ai encore besoin de toi ce soir, tu pourrais...

Tin frère a raison et toi m'in gamin, t'ma donné ta promesse!


Agitant son couteau sous le nez d'Alexander faisant semblant de le menacer, puis elle reprit son travail en entendant une personne arriver. Le bruit des bottes sur le plancher précédant la venue d'une personne. Lirio pénétra dans la pièce, un grand sourire aux lèvres.

Et moi, je n'ai rien entendu...D'ailleurs ton père veut te voir Alexander, il est toujours dans son bureau.

Lirio se tourna vers Annie, bras écarté comme attendant un câlin de la part de la vieille femme.

Alors ma colombe? On ne dit plus bonjour aux vieux amis?

Elle répliqua aussi sec le couteau en avant, avec un soupçon de malice dans la voix.

T'vas garder t'mains baladeuses loin d'moi gamin, eul'vin est sur l'table...et pas plus d'un verre! j'te conno!


Alexander se leva pour laisser sa place à maitre Lirio, pour rejoindre le bureau de son père. Il croisa le regard du maitre d'armes et celui-ci lui fit un clin d'œil, dut au contexte entre lui et Nanie. Ce n'était pas la première fois qu'il les entendait se chamailler dans une ambiance bonne enfant. Alexander ne put s'empêcher de sourire et sortit de la cuisine tandis que les voix devenaient de plus en plus indistinctes à mesure qu'il joignait le bureau de son père.

Arrivé devant celui-ci, porte grande ouverte, Alexander pénétra dans la pièce, son père, accoudé à son bureau, l'attendait. Le bureau de son père était rempli de reliques, son ancienne armure, ainsi que sa claymore étaient exposées. Il y avait également des trophées ramassés sur diverses créatures, et même une plume d'Azurion, gloire et vestige de son ancienne vie. Il y avait de l'autre côté de la pièce une grande bibliothèque dont certains recueils étaient dans une langue perdue.

Je vais avoir besoin de toi fils, la cargaison de vin en provenance des sinaris n'est pas arrivé, à vrai dire le p'tit gars à qui j'achète ce produit, me dit que l'argent n'est jamais arrivé... J'aimerais que tu ailles sur place et que tu mènes l'enquête.

Père, envoyez Eric, je sais qu'il veut faire ses preuves!

Il suffit! Toi qui voulais de l'aventure je t'en offre!

Aller à Shory pour récupérer de l'alcool...vous appelez cela une aventure?

Lirio t'accompagnera, il veillera à ce qu'il ne t'arrive rien.

De mieux en mieux! Je pars à l'aventure, mais avec Lirio à mes côtés, je n'ai pas à sortir mon arme puisqu'il doit s'occuper de ma sécurité!


Son père se leva, tapant des deux points sur la table.

TU IRAS! OU SINON JE T'ENVOIE DANS UN PAYS SI LOINTAIN QUE TU NE REVIENDRAS PAS AVANT TROIS ANS!

Peut-être que vous devriez père! Vous n'avez surement pas pensé que j'en ai assez de vous voir diriger ma vie! Que j'en ai assez de votre idée ridicule de me voir prendre votre place! Je n'ai pas envie de devenir un vieillard derrière son bureau!


Il sut qu'il était allé trop loin dans ces paroles, mais aveuglé par la colère et par la rancune accumulée, il n'avait su retenir les mots qui se bousculaient dans sa tête. Il sortit de son bureau les poings serrés par la rage.

_________________
Alexander Baltar, Kendran


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