L'Univers de Yuimen déménage !

Elylia · Dernière édition par Elylia le Ven 30 Nov 2012 10:24, édité 1 fois.

Il répond à mon baiser passionné avec autant d’ardeur. C’est si bon ! De même il répond à mon étreinte et nous restons ainsi un instant. J’en profite pour respirer son odeur et savourer la chaleur de son corps, car je sens que nous n’aurons plus de moments aussi intime avant longtemps. Nous nous séparons et commence alors la remise de mon équipement.

Il s’empare de la pile la plus importante en me disant que c’est la partie de mes effets qui n’a pas changée. Comment ça ? Une partie est différente d’avant ? Qu’est-ce que cela signifie ? Je m’empare de ce qu’il me tend et commence à me ré-équiper. Par Sithi qu’il est bon d’avoir de nouveau une protection entre mon corps et le monde extérieur ! Même si cela m’éloigne d’une étreinte complice avec Èroma.

Il me remet enfin ma cuirasse et mes cuissardes en me disant qu’un ami à lui, qui lui devait un service, les a améliorées. Je les saisis et peux en effet sentir qu’elles sont moins fragiles qu’avant. Mon elfe est génial ! Il pense à tout comme toujours, il est vraiment un amour ! J’enfile la fin de mon équipement avant de le remercier avec un baiser beaucoup plus chaste, puisque je le dépose sur sa joue. Un sourire illumine mon visage.

"Tu es vraiment le meilleur ! Merci mon coeur !"

J’admire quelque seconde mon équipement renforcé puis j’entends un tiroir s’ouvrir. Mon elfe de glace en sort une bourse, bien remplie ! Au moins un an de salaire au service de la milice. Cet argent provient de James, que mon protecteur à menacer de transformer en iceberg, selon ses propres termes, pour dédommagement des dégats qu’il a fait subir à Hyros et à moi. Il parle d’Hyros comme d’un ami et cela me rassure, au moins il ne doute plus de l’amour que je lui porte. Il sait qu’il n’y a que lui dans mon cœur.

Il finit par plonger son regard verdoyant et intense dans le mien. Ce n’est pas un regard tendre et plein d’amour, il n’est pas agressif, loin de là, mais il est profondément sérieux. J’ai l’impression qu’il essaie de deviner ce qu’il se passe dans un coin de mon esprit. Une furieuse envie de boire me prend. Je ne comprends pas pourquoi il me regarde ainsi et ma bouche s’assèche de plus en plus lorsque qu’il me demande quel est mon point de vue sur la magie. Il se rappelle que je n’aimais pas ça, sauf quand c’était lui qui en faisait usage. Il me dit aussi que quelque chose à changer en moi.

Je porte ma main à ma gorge. J’ai vraiment de plus en plus soif et je ne comprends pas ce qui se passe en moi, mais une chose est sûre, il a raison, quelque chose change en ce moment-même dans mon corps. Je le regarde interloquée, complètement prise par surprise face à cette soudaine sècheresse dans ma bouche. Je retourne calmement m’asseoir sur ma couche et tends une main vers lui.

"Excuse-moi, je ne comprends pas, j’ai… Je meurs de soif subitement…"

Il me faut quelques minutes pour me ressaisir et répondre à la question d’Èroma.

"Je t’avoue avoir changé d’avis, complètement !, lui dis-je en faisant une pause pour humidifier ma bouche. Mon combat avec James m’a montré à quel point la magie peut être une arme puissante surtout si elle est couplée avec une épée. Lorsque j’ai appris que l’épée que je cherche possède des vertues magiques, je me suis rendue compte que je la veux à tout prix et que je veux apprendre à lier la magie et les armes pour être forte et pour pouvoir mieux protéger ceux que j’aime, le tout premier étant toi, lui fis-je en souriant. Même si tu n’as pas vraiment besoin de moi pour t’en sortir."

Mon petit laïus m’a complètement déshydraté, c’est affolant et je commence même à paniquer.

"Dis-moi, aurais-tu un verre d’eau ? Je suis vraiment assoiffée là, c’est étrange…"

Je garde la main sur ma gorge. Par Sithi, que se passe-t-il en moi ?

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Dirigé d'Elylia

Eroma comprenait parfaitement ce qu'il se passait en toi, voilà pourquoi il n'avait pas bougé d'un pouce lorsque tu avais senti le besoin irrépressible de boire de l'eau. Il t'avait écouté attentivement exposant ton nouveau point de vue sur la magie. Il se rendit compte que tu n'étais plus bornée et que tu avais appris à mettre de l'eau dans ton vin, tu avais changé et dans le bon sens du terme.

Un sourire s'affiche sur son visage.

- "Je pense savoir pourquoi tu as soif Elylia."

Il prit un objet dans la bourse et s'avança vers toi pour attraper ta main, te rassurant ainsi par ce simple geste.

- "Ton corps a besoin de ceci."

Il te présenta alors une fiole contenant un liquide bleu qui faisait des vagues. Non tu ne rêvais pas, c'était la réalité.

- "Je pense que tu es prête maintenant. Ton corps appelle la magie contenu dans ce flacon Elylia, ce sont des fluides d'eau. J'en ai à ma possession depuis longtemps, j'attendais le jour où tu serais capable de maîtriser un tel pouvoir. Je pense que ce jour est enfin arrivé mais la suite du voyage t'appartient."

Il déposa la bourse rempli de yus sur le lit et la fiole dans ta main. Il se leva et prit la direction de la sortie de ta chambre.

- "Je te laisse un moment réfléchir à ce que tu veux vraiment faire de ta vie et de tes aptitudes extraordinaires. Je t'aime Elylia et quoi qu'il se passe par la suite, tu garderas mon amour indéfectible."

Il défit le verrou de la porte et sortit de laissant ainsi avec cette fiole dans la main.

(((HRP : Tu gagnes ta dernière récompense de correction.)))

Elylia · Dernière édition par Elylia le Ven 30 Nov 2012 10:29, édité 2 fois.

Un sourire vient magnifier le visage de mon elfe lorsque je lui expose mon changement de point de vue par rapport à la magie. Il me dit alors qu’il sait pourquoi mon corps réclame à boire avec autant d’intensité. Ma gorge devient de plus en plus sèche et ma salive ne suffit plus à humidifier l’intérieur de ma bouche. Je suis incapable de parler, je panique et mon elfe de glace le sent. S’approchant de moi, il sort de la bourse un petit flacon remplit d’un liquide bleu. J’ai l’impression de voir la mer dans cette petite fiole, une vision apaisante face à l’horreur de ma situation.

Il s’empare de ma main et y place le dit flacon et c’est là qu’il me fait une révélation des plus troublante. Il me dit que j’ai besoin de ce liquide et il m’apprend qu’il s’agit d’une fiole de fluide d’eau. Mon corps s’éveille à la magie et en demande. Comment cela est-il possible ? Est-ce seulement mon changement de position qui a provoqué ceci ? Èroma savait qu’un jour je serais prête à accepter ce fait, il fallait juste qu’il patiente. Je veux lui répondre, mais je ne peux rien dire. Par Sithi, qu’attend-il pour me donner à boire !

Il me sait prête, mais ne veut pas prendre la décision pour moi. C’est tout à son honneur, mais je préfèrerais qu’il reste avec moi au lieu de s’en aller. D’accord il me rassure en me disant que quoi qu’il arrive je garde son amour pour toujours, mais me laisser seule dans une telle situation, franchement ! J’ai envie de le retenir, mais ma voix refuse de sortir. Après tout, peut-être a-t-il raison… Peut-être vaut-il mieux que je sois seule.

Mon regard descend sur la petite fiole que je fais jouer entre mes doigts. Malgré ma soif intarissable, mon besoin de boire de toute urgence, je prends une minute. Le temps pour moi de prendre conscience de tout ce qui va changer pour moi une fois que j’aurais bu le contenu du flacon. Je serai plus forte, je serai encore plus proche de l’amour de ma vie, mais je serai aussi dépendante de cette drogue, non ? Mon corps ne m’en réclamera-t-il pas de plus en plus ?

*quoi que tu décides… tu garderas mon amour indéfectible...*

Les dernières paroles de mon elfe résonnent dans mon esprit. Je ne réfléchis pas plus ! J’ouvre avec empressement la fiole et bois son contenu avec avidité. Je sens l’eau couler dans ma gorge, mais pas seulement. Elle envahit tout mon corps, je peux la sentir au bout de mes doigts, parcourir toute la longueur de mes cheveux, qui ne tardent pas à goûter, descendre le long de mes jambes. Mes yeux se remplissent d’eau, comme si j’allais pleurer et soudain ma vision redevient nette. Je prends un bouffé d’air énorme, comme si je venais de rester sous l’eau pendant plusieurs secondes.

Je suis essoufflée, épuisée, vidée et surtout… trempée ! Génial ! Je n’ai pas l’air d’une idiote avec les cheveux qui se retrouvent à goûter comme si je sortais d’une rivière ou d’un lac. Pourtant, ce détail gênant est très vite éclipsé par ce que je ressens en moi. La magie de l’eau fait à présent partie de mes veines. Je lève la main devant mes yeux. C’est comme si je la voyais pour la première fois, elle semble briller d’un nouveau pouvoir et c’est le cas ! Je ne peux plus revenir et arrière et un sourire s’étire sur mon visage. Maintenant, à moi l’épée de Sigur en compagnie de l’elfe de ma vie !

Je me lève et je l’appelle :

"Èroma ?!"

Je me trouve au milieu d'une flaque d'eau en espérant qu'il revienne vite avec une serviette.

(((Absorption d'1/2 fluide d'eau)))

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Dirigé d'Elylia

Eroma avait été prudent et était resté derrière la porte, attendant le moindre petit signe de ta part. En ouvrant la porte, il découvre un spectacle très comique, d'ailleurs un léger sourire fit son apparition sur son visage. En voyant ta tête, en voyant ton corps trempé, il comprit aussitôt ce que l'absorption de tes fluides avaient eu comme effet. Il se mordilla la lèvre inférieur pour retenir un éclat de rire. Il respira un bon coup et se calma, se rappelant alors ce que l'absorption de ces premiers fluides de glace avaient eu comme effet chez lui.

Il se dirigea alors vers la commode et du second tiroir sortir une grande serviette de laquelle il t'entoura. Puis il te frotta énergiquement afin de te sécher.

- "Pas facile d'absorber des fluides magiques, je suis passé par là avant toi."

Il te laissa ensuite te débrouiller afin de te sécher et regarda comment tu allais plus en détail.

- "Tu sembles ne pas rejeter tes fluides, ce qui est un bonne chose. Mais maintenant, je vais devenir ton maître de magie ma chère Elylia. Avoir des fluides en sa possession c'est bien mais savoir s'en servir c'est mieux. Suis-moi, on a besoin de t'entraîner un peu avant de partir à l'aventure."

Il rejoignit alors la porte et d'un signe de tête te demanda de le suivre. Tu te retrouvas alors dans le couloir que tu avais déjà parcouru en allant voir Hyros. Cette fois-ci au lieu d'aller sur la gauche, Eroma se dirigea vers la droite. En passant, tu pourras voir la salle ou tu avais été enfermé avec James dans une cage. D'ailleurs ce dernier se trouvait dans cette cage en bien piteux état, avec des plaques de gel autour de lui. Certainement l'action d'Eroma. Il continua d'avancer et arriva sur une volée de marches qui semblaient monter.

Ton amour s'enfila les marches rapidement et tomba sur une pièce exiguë sur laquelle donnait deux portes, une sur la droite et l'autre sur la gauche. Il prit aussitôt celle de gauche et un grand rayon de soleil passa à travers la dite porte. En avançant, tu pourras voir une magnifique cour intérieur munie d'un jardin et d'un fontaine en son centre. Eroma se dirigea vers cette fontaine et s'y assit, t'attendant.

- "Prête pour ta première leçon ?"

Elylia · Dernière édition par Elylia le Ven 30 Nov 2012 10:34, édité 1 fois.

Quand mon amour franchit la porte, je peux clairement voir qu’il se fou de ma gueule. Je me doute que le spectacle doit être comique, mais il y a des limites à tout ! Cependant, je ne tarde à sourire moi aussi avant de partir dans un léger fou rire face au ridicule de la situation. Je me demande également si son sourire ne cache pas autre chose. Est-il soulagé que j’ai choisi la voie de la magie ? En tout cas moi oui, je le suis et je ne regrette pas mon choix.

Comme je l’espère il se dirige vers la commode et revient m’envellopper d’une serviette pour me sécher. Il me confirme ce que je sais déjà, maintenant, que l’absorption de fluides magiques est une chose qui est loin d’être anodine. Au vu des effets que les fluides d’eau ont eu sur moi, je me demande ce qui lui est arrivé lorsqu’il a absorbé ses fluides de glace ? Cela a dû être une épreuve terriblement douloureuse. Il faudrait que je pense à lui demander.

Il me laisse le soin d’éponger seule mes cheveux pendant qu’il regarde mon état de santé général qui visiblement n’a pas été affecté par l’arrivée de la magie dans mon corps. Et c’est là qu’il me dit ce que je voulais entendre : il va devenir mon maître de magie et m’apprendre quelque sort qu’il connaît. Mon cœur s’emballe à cette idée. Tout me sourit pour le moment et il ne perd pas de temps pour me donner un leçon d’entraînement avant que l’on de parte à l’aventure.

Je lui saisis la main et le suis dans le couloir. Cette fois-ci nous partons vers la droite, laissant derrière nous Hyros et Matthew. Soudain une porte ouverte attire mon attention. Je peux voir mon bourreau enfermé dans la cage qui fut le lieu de mon supplice. Il est salement amoché, comme si une tempête de glace s’était abatue sur lui. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu’Èromà est derrière tout ça. Je souris en voyant ce spectacle. Non pas par provocation, mais par bonheur. Celui de savoir que le sindel qui marche devant moi, tient suffisamment à l’elfe que je suis pour mettre une raclée à celui qui m'a fait du mal.

Nous montons rapidement un escalier avant de nous retrouver dans une pièce, pas très grande, où se trouvent deux portes. Sans hésiter, il ouvre la porte de gauche qui doit servir de salle d’entraînement. Une fontaine orne cette pièce et je souris en la voyant. Il va bien falloir t’y faire ma petite. Avec les doux rayons du soleil qui vienne caresser ma peau, je comprends vite qu’il ne s’agit pas d’une salle, mais d’une cour intérieure. Mon amour se détache de moi et va s’asseoir sur le bord de la dite fontaine et me demande si je suis prête.

"Dis-moi, comment tout cela s’est passé pour toi ? As-tu eu mal lors de ta première absorption ?"

Cette question me brûle les lèvres depuis tout à l’heure. Je le regarde en souriant et m’empare de mon épée. Puis, après un court instant de réflexion.

"Je suis plus que prête ! Par contre, ai-je besoin de ceci ?", lui dis-je en désignant mon arme.

Et maintenant, que le massacre de ma personne commence.

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Dirigé d'Elylia

Ta question prit légèrement au dépourvu Eroma, même si il s'y attendait en parti.

- "Lorsque j'ai absorbé mes premiers fluides de glace, j'ai fait un malaise et je me suis évanoui l'espace de quelques minutes. Cela arrive chez certaines personnes, sinon on trouve le genre de manifestation que tu as connu. J'ai ressenti une douleur si forte que mon corps s'est protégé en me faisant sombrer dans l'inconscience. Je te vois venir, je vais bien. Lorsque j'absorbe des fluides maintenant c'est comme si je nourrissais mon corps, cette sensation est délicieuse et rafraîchissante."

Il fit un léger sourire pour accompagner ses propos, il faisait bien évidemment référence à ses fluides de glace.

- "Si tu es prête nous allons donc pouvoir commencer. Tu peux laisser ton épée dans son fourreau, ici nul besoin d'elle, ta seule arme sera ta magie naissante."

Eroma s'assit alors en tailleur sur le rebord de pierre de la fontaine et d'un signe de la main, te demanda de faire de même et de t'installer dans la même position. Une fois en place, il tourna la tête vers toi.

- "Première leçon, la plus importante : apprendre à mobiliser tes fluides d'eau. Pour cela, je vais te demander de calmer les battements de ton coeur pour avoir un rythme régulier, tout comme ta respiration. Ensuite, tu fermes les yeux et tu fais le vide dans ton esprit, tu fais abstraction de tout ce qui tourne dans ta tête, ton père ici n'existe plus, ta mère va bien, Hyros va bien, pense à la quiétude des lieux. Ensuite, une fois que tu as passé cette étape, tu vas visualiser l'eau qui est derrière toi, pas seulement la voir, je veux que tu concentres tes oreilles sur le magnifique clapotis de l'eau et que tu ressentes chaque mouvement de chaque goutte d'eau. A partir de ce moment-là, tu auras réussi à mobiliser tes fluides magiques. Une fois à ce stade, nous pourrons passer à l'étape supérieure. Prête ?"

Tout en posant sa question, il posa ses mains sur ses genoux en position du lotus, prêt pour réaliser l'exercice en même temps que toi.

- "Lorsque tu sentiras que tes fluides d'eau ont fait surface en toi et qu'ils sont au bout de tes mains, tu me le feras savoir."

Xël

Depuis La Grand-Rue

La porte s'ouvre, révélant un homme d'une cinquantaine d'année. Habillé de vêtements raffinés, il me jauge avec dédain. Des cheveux gris, rasé de près, un visage fin et ridés, un air méprisant. Il fait partie de ces personnes qui pensent être bien au-dessus des autres. Je lui souris de toutes mes dents, ne faisant qu'accentuer son froncement de sourcils.

"J'viens livrer la viande."

Je lui désigne d'un regard le sac soutenu par mes épaules. Il marmonne un mot avant de rentrer dans sa demeure, m'invitant à le suivre. Je pénètre donc dans sa demeure, admirant les murs blancs décorés de tableaux représentant divers paysages où des portraits de personnes qui ont l'air visiblement très riches. L'entrée donne dans un petit couloir, donnant lui-même dans une grande pièce qui doit faire office de salle à manger. Une cheminée trône au fond de la salle, une grande table rectangulaire siège au centre, il m'ordonne de poser le sac dessus et d'attendre un instant. La pièce est lumineuse, éclairée par la lumière du soleil qui entre dans la maison par une rangée de fenêtre qui donnent vue sur l'hippodrome. Le vieux reste dans la pièce, gardant un oeil sur moi pendant qu'il remplit une bourse de Yus. A côté de la cheminée, sur une petite table sont entassées divers légumes ; carottes, pommes de terre, haricots et également des épices qui embaument l'air.

"Vous préparez un grand dîner ?"

Le propriétaire me jette un regard courroucé avant d'ouvrir la bouche.

"Mêlez vous de vos affaires ! Voilà pour vous."

Il s'approche de moi rapidement pour me tendre la bourse. Je lui souris et incline la tête.

"Merci bien !"
"Maintenant dehors !"
"Ca roule !"

Il m'accompagne jusqu'à la sortie avant de claquer la porte derrière moi. J'ouvre ma bourse pour compter ma récompenses. Compter aussi, c'est Méli qui me l'a appris. 50 Yus, de quoi acheter du pain pour moi et Méli. Je reprends ma marche joyeuse à travers la ville pour atteindre le marché.

Vers les rues.

Xël

Depuis les rues.

Méli est attablée, éclairée par la flamme vacillante d'une bougie, regardant tendrement les enfants qui s'étaient endormis. Elle m'indique de ne pas faire de bruit en portant un index fin devant ses lèvres avant de m'inviter à la rejoindre à table. Je ferme doucement la porte et m'approche d'elle en brandissant les deux miches de pains. Elle me gratifie d'un magnifique sourire avant de se lever pour ramener deux bols de soupe. Nous dînons ensemble sans un bruit, bercés par les douces respirations des jeunes dormeurs. Une fois nos bols finit, elle met les restes de pains de côté et s'installe face à moi pour enfin discuter.

"Tout s'est bien passé ?"

J'hausse brièvement les épaules avant de sourire.

"Il a eu sa viande."

Elle sourit à son tour avant de chuchoter à nouveau.

"J'ai autre chose pour toi. Je suis certaine que ça va te plaire !"

Je me penche en avant pour ne pas perdre une miette de son annonce.

"J'ai parlé de toi à un vieux mage en ville à qui je faisais la cuisine quand j'étais plus jeune. Il accepte de t'apprendre quelques tours si tu lui rends un service."

Je regarde Méli avec un sourire béat. J'étais venu au monde avec la possibilité de faire de la magie, je l'avais découvert par accident dans l'auberge des personnes qui m'avaient recueilli à ma naissance. Mais pour eux ça n'avait aucune importance. Je devais seulement rester en cuisine, laver la vaisselle et ranger quand tout était terminé. Mon rêve à l'époque était pourtant d'apprendre la magie et d'en devenir un grand utilisateur pour parcourir le monde. Mais ils n'en avaient rien à faire. Je m'étais donc mis en tête d'apprendre tout seul. Je tentais de déplacer des objets, d'allumer la cheminée d'un claquement de doigt ou encore de nettoyer la vaisselle sans la toucher. Toutes mes tentatives furent des échecs jusqu'au jour où d'une pensée, je fis décoller la perruque d'un client, montrant son crâne imberbe, devenu rouge de honte. J'avais manqué de mourir de rire ce jour-là. Avant que mon tuteur, défiguré par la colère me corrige et me mette à la porte. On me mit à la rue, faisant une croix sur toutes mes perspectives d'avenir magique. Bien sûr j'avais raconté mon rêve à Méli quand j'étais plus jeune et voilà qu'elle me donnait peut-être une occasion de le réaliser. Je me lève et fait le tour de la table pour la serrer dans mes bras. Elle fait de même et me frictionne le dos en riant.

"Ne t'emportes pas. Rien ne dit que ce sera un service facile."

Je ne veux pas encore la lâcher. Je me sens bien dans ses bras, sa chaleur me rassure, sa voix me calme, son rire me comble de bonheur. Je l'aime, comme un fils aime sa mère. Nous restons ainsi encore quelques secondes avant de nous séparer l'un de l'autre.

"Il habite juste à côté de la tour de Thématruc. Tu sais où c'est, pas vrai ?"
"Bien sûr que je sais."

J'avais plusieurs fois rêvé d'y entrer.

"Il m'a dit que tu devrais quitter la ville si tu acceptais."

J'hausse un sourcil. M'éloigner de Méli me met un poids sur le coeur. Je pense qu'elle le sent, car elle cherche tout de suite à me rassurer.

"Pas très longtemps ne t'inquiètes pas."

J'hoche la tête.

"Va te reposer maintenant, tu dois être chez lui demain matin. Sinon il cherchera quelqu'un d'autre !"

A nouveau j'incline docilement la tête et me couche sur une paillasse. Elle s'installe de nouveau à table d'où elle veille sur tous ses enfants.

Xël

Le jour se lève à peine que déjà je me réveille. En réalité je n'ai pas beaucoup dormi, beaucoup trop excité pour avoir sommeil. Je ne prends qu'un petit morceau de pain que j'avale rapidement avant de sortir. Dehors il pleut, je recueille de l'eau dans mes mains en bol pour me l'appliquer sur le visage. Je traverse les rues à grandes enjambées pour ne pas être trop mouillé jusqu'à arriver devant la maison du mage qui pouvait m'aider. Une maison blanche à l'air banal au milieu d'un petit jardin dans lequel poussait un arbre. Je m'engage sur l'allée pavée qui relie la rue à sa porte et j'annonce ma venue de quelques coups discrets sur la planche de bois.

C'est une vieil homme en robe blanche qui m'ouvre, un visage ridé encadré par de longs cheveux blancs et dont la moitié est camouflée par une barbe lui descend jusqu'à la taille. Il la lisse d'une main tandis que l'autre se cache dans son dos. Ses yeux émeraudes et son regard plissé semblent me lire comme un livre ouvert. Il émet un marmonnement incompréhensible avant de s'exprimer dans un ton plus clair, d'une voix très agréable et chantante.

"Tu dois être le jeune Xël. Viens ! Entre ! Je t'en prie !"

Je hoche simplement la tête avant de le suivre. Nous rentrons dans un long couloir où des portraits recouvrent les murs et le plafond. Je me sens assez mal à l'aise cartous semblent me suivre du regard.

"Fais attention où tu mets les pieds. Les casseroles n'apprécient pas qu'on leur marche dessus. Et ne fais pas attention à mes ancêtres, ils n'aiment pas les visiteurs."

Nous quittons le couloir et j'entends derrière moi un brouhaha de voix mécontente. Nous débouchons dans une pièce où règne le désordre. Une cheminée occupe le centre où chauffe une marmite qui est sur le point de déborder. Un peu partout sont entassés des livres, des parchemins, des fioles vides ou pleines et des objets bizarres, j'attrape d'ailleurs une figurine de bois représentant un homme qui m'agresse immédiatement.

"Et bah ! Faut pas t'gêner !"

Je la repose immédiatement en m'excusant platement auprès de la figurine.

"Non mais !"

Sur la plus haute pile de livre trône un perroquet d'un bleu intense qui lui aussi me fixe bizarrement. Non loin de là, une table où y sont déposées deux assiettes, des couverts, du pain, des fruits et du miel. Je lève les yeux et hausse un sourcil en apercevant une porte au plafond.

"Qu'est-ce que ..."

Le perroquet me coupe la parole.

"Une pooooorte ! Andouiiiille ! Croa !"

Rires venant du couloir. Le vieillard se tourne vers le perroquet puis vers moi.

"Très juste ! Léonard à raison. C'est une porte. Installe toi je t'en prie."

Je lâche un léger rire avant de slalomer entre les montagnes de livre pour rejoindre la table rapidement rejoins par le vieux qui prend soin de ne pas laisser sa barbe traîner sur la table.

"Du thé ? Du café ? Sers-toi."
" Du thé je veux bien. " Dis-je en souriant.
"Prooofiteur !" réplique le perroquet.

A nouveau, le couloir semble mécontent. Le vieux mage fait un vague signe de la main, deux bols décollent d'une étagère un peu plus loin pour atterrir devant nous, l'instant d'après, une cruche va se servir d'eau chaude dans la marmite pour venir nous servir. Je regarde ce spectacle comme un enfant devant un spectacle de marionnette. Il me tend ensuite une feuille d'arbre et m'invite à la tremper dans mon bol.

"Alors, comme ça tu es un mage ?"
"Maaaage ! Maaage ! Mes fesses ! Croa !"

Le perroquet bat des ailes et s'envole pour se poser sur une autre pile de livre à côté de la table.

"Sois poli Léonard."
"Il a raison. Je ne pratique pas vraiment la magie comme un mage. Je n'ai pas pu apprendre."
"Clooodo ! Croa !"

Je hausse les épaules en souriant. Le vieillard se lisse la barbe en hochant la tête avant de s'exprimer.

"M'oui. M'oui. C'est ce que cette chère Méli m'avait dit."
"Méliii ! Sacré paiiire de..."
"Léonard !"
"Croa ?"

Le vieux lui fait signe de se taire avant de se découper une tranche de pain qu'il tartine de miel, il retire ensuite la feuille de l'eau chaude pour en prendre une gorgée. Je l'imite, je commence à avoir faim et le miel est un mets rare.

"Elle m'a dit que vous pourriez m'apprendre la magie en échange d'une course."
"Oui ! Exact ! La course !"

Il se lève en vitesse pour fouiller parmi les piles de livre.

"Où ai-je mis ce vieux grimoire ?"
"Croa ! Dans ton ..."
"Léonard !"
"Croa ?"

Je me retiens de rire, ce couple humain perroquet avait de quoi ensoleillé une journée. Il émet un cri de joie en brandissant à deux mains un énorme livre à la couverture de cuir.

"Cet ouvrage sont des notes que j'ai pris lors de mes nombreux voyages dans ma jeunesse."
"Il y a une étérnitéééé ! Croa !"

Le mage ignora la réplique de Léonard.

"Et parmi mes notes se trouvent le nom d'une relique que hélas je n'ai jamais réussi à trouver."
"Trrrop stupide ! Croa !"

Le vieux hausse les épaules avant de se mettre une tape sur le front.

"Oh ! Mais quel impoli je fais ! Je ne me suis pas présenté !"
"Impoooli !"
"Je suis Aenthus Kalibrana. Mage Kendran."
"Xël Almaran."
"Et bien jeune Xël ! Voilà la course que je te propose. Si tu m'aides à mettre la main sur cette relique, je t'apprendrais ce que je sais sur la magie !"
"Mais je ne sais rien sur cette relique."
"C'est un éventail pouvant soit disant déclencher des tornades. Les vieux livres d'Ynorie en parle comme d'un objet perdu, mais je suis certain qu'il doit être quelque part ! Je n'ai plus la force de parcourir le monde. C'est pour ça que j'ai besoin d'un jeune homme en pleine forme ! "

Je cligne des yeux. Ne sachant pas vraiment ce que je devais réellement faire. Le vieillard poursuit.

"Dans un premier temps j'aimerais que tu te rendes à Oranan. Les Ynoriens vénèrent Rana, la déesse du vent. S'il y a des informations ou même des rumeurs à apprendre sur cet éventail, elles seront là-bas. "
"Poil aux doigts !"

Je reprends une gorgée de thé. Ca ne ressemblait en aucun cas à un service que j'avais déjà pu rendre. Ce serait probablement amusant, sûrement dangereux. Capouvait valoir le coup pour en apprendre plus sur la magie. Je fixe Aenthus dans ses yeux émeraudes tentant d'y déceler n'importe quel mauvaise pensée. Mais je ne vis qu'un regard chaleureux et enfantin. Un enfant qui peut être grâce à moi pourrait mettre la main sur un jouet qu'il désire depuis de nombreuses années. Je serai loin de Kendra Kar et de Méli pour un moment, mais en revenant je pourrais devenir un mage, un vrai. Je souris à cette idée.

"Vous me promettez de m'apprendre la magie quand on retrouvera la relique. "
"Bien avant ! Dès ton retour d'Oranan je t'apprendrais les bases. Ensuite nous verrons."
"Alors... J'accepte !"
"Formidable !"

Il se lève et s'élance vers une armoire pour en sortir une sacoche et une bourse.

"Voilà pour toi ! 50 Yus pour t'acheter quelques trucs utiles pour le voyage et de quoi manger et boire pendant le trajet."

Je prends le sac que j'accroche à mon épaule grâce à la lanière de cuir et met la bourse dans une de mes poches.

"Ne te presses pas, prend ton temps pour découvrir des informations sur cet éventail. Renseigne toi à la bibliothèque ou dans les temples. Fais attention à toi ! Le voyage pourrait être dangereux !"
"A plus ! A plus ! Croaa !"

Le vieux m'accompagne jusqu'à la sortie où les portraits ricane sur mon passage. J'ouvre la porte et sors dans la rue trempée. Je salue une dernière fois Aenthus avant de déambuler sous la pluie vers l'auberge de la Tortue Guerrière.

Vers l'auberge.

Azra · Dernière édition par Azra le Mar 4 Sep 2012 16:14, édité 1 fois.

Le parcours des rues avait été sans histoire et Azra frappa bientôt à la porte de la maison, ou faudrait-il dire de la 'planque miteuse' de Tirassin. Comme il n'y avait pas de réponse, il poussa la porte.
À l'intérieur, il n'y aurait eu qu'obscurité si les volets n'avaient pas été aussi délabrés. Le garçon s'engagea dedans, peu rassuré. La pièce dans laquelle il était entré était sale et occupée par une petite table entourée de deux chaises. Plus loin, il y avait une porte qui donnait sur ce qui devait être la cuisine, et un escalier qui menait sans doute aux chambres. Il n'y avait personne.

(On parie combien que ça tourne à la catastrophe ?)

Chandakar ne répondit pas. Il ne s'était pas fait entendre depuis le matin. Rien d'étonnant, il pouvait passer une journée entière en bavardages incessants ou se taire pendant une semaine, mais là, Azra soupçonnait que le rêve de la nuit, et la transmission de la connaissance d'un sortilège, ne soit source d'une certaine fatigue pour lui.

(Bon débarra...)

Aucune réponse. Oui, il était vraiment hors-jeu, du moins pour le moment.
Soudain, il y eut un mouvement et Azra leva la main, prêt à lancer un sortilège. C'était Tirassin, qui descendait de l'escalier et se tenait dans la même position que lui. Ils se détendirent et baissèrent tout deux la main, avec une pointe de méfiance tout de même. La mage passa les doigts dans ses cheveux blonds, l'air fatigué.

« Eh bien, te voilà... Je vais enfin savoir ce que tu attends de moi... »

« Ce que je vous ai dit : je souhaite apprendre ce que vous savez de la magie. »

Le mage hocha la tête en souriant :

« Sacré programme en perspective... Mais je peux t'enseigner les bases. Tu n'utilises la magie que par réflexe pour l'instant ? »

« Oui » répondit Azra qui ne voulait pas trop s'étendre au sujet de son hôte indésirable.

Le mage s'assit sur la table d'un air songeur, cherchant visiblement par où commencer. Finalement, il déclara :

« Je veux bien t'enseigner ce que je sais, car j'ai de bonnes connaissances de la dynamique des flux et autre théories magiques. Mais en échange, je souhaite que tu m'aides à élucider le mystère de cette malédiction qui s'est abattue sur Kendra Kâr. Tu m'as dit que tu t'intéressais à des problèmes dans les égouts de la ville, et j'ai vu qu'il se passait en effet des choses étranges... Je veux savoir si tout cela est lié ! Mais, je ne tiens pas à me faire trop remarquer, si je tombe sur un serviteur du temple de Phaïtos, je suis mort ! Je voudrais donc savoir si je peux compter sur toi pour m'aider... »

« Non. »

« Tu avais dit... »

« J'ai dit n'importe quoi ! Je me fiche de ce qu'il se passe là dessous ! C'est plein de rats et de saletés de mort-vivants cinglés ! Je ne veux pas savoir qui m'a attaqué à travers ce rat maudit et le brigand d'hier ! »

Tirassin se crispa :

« Tu n'as donc pas envie de te venger ? »

« De me venger, oui. Pas de mourir bêtement pour le plus grand plaisir de cette... chose. Quelle qu'elle soit ! »

« Va au moins poser des questions aux gens que je t'indiquerais. Je veux juste que tu mènes l'enquête en extérieur... Je ne t'aiderais en rien si tu ne m'accordes pas au moins ça ! »

Azra secoua la tête, fataliste.

« Oui, juste en extérieur... et puis, par quelque concours de circonstance mystérieux je me trouverais subitement là dessous, avec vous, et on se fera tous tuer ! »

« Ne sois donc pas si pessimiste ! » s'agaça le mage.

« Je ne suis pas pessimiste. J'anticipe, c'est tout. »

Il prit une profonde inspiration.

« Voilà, je suis prêt à la catastrophe. Demandez-moi ce que vous voulez. »

Tirassin le regarda avec l'air de demander s'il avait fini de se plaindre, puis, déclara :

« D'abord, je veux que tu ailles acheter une potion de fluides de l'ombre. Par habitude, je demande toujours à mes élèves d'absorber des fluides avant l'apprentissage, pour être sûr que ça ne sera pas l'élément qui fera défaut. »

Azra secoua la tête. Plus facile à dire qu'à faire !

« Et vous croyez que je n'ai pas déjà essayé de trouver ces fluides ? Il n'y a pas moyen de mettre la main dessus dans cette fichue ville ! »

« Parce que tu ne cherchais pas au bon endroit. Il faut que tu ailles trouver une de mes connaissances... En bas de ma rue, tu verras sur ta gauche une toute petite ruelle qui te mènera à une petite rue parallèle. Juste à l'angle, il y a la maison d'un homme costaud et chauve. Normalement, il sera devant sa porte, en train de tresser des cordages de navire. Tu lui diras que tu cherches 'la meilleurs camelote qu'on trouve par ici'. Il saura que tu es quelqu'un envoyé par un contacte fiable. Il t'indiquera comment rencontrer le... marchand... qui te vendra ce qu'il faut. »

Cette fois-ci, le jeune homme ne put s'empêcher de sourire. Il avait enfin trouvé les contrebandiers de l'ombre de Kendra Kâr ! Évidement, avec un contact, c'était plus facile. Ça donnerait presque envie de se faire plus d'amis...

« Très bien, et ensuite ? »

« Tu iras à la haute tour de thaumaturgie. J'ai beaucoup appris auprès de maître Kieran Kloryn. Même si cela remonte à des années, je vais parfois encore le voir. Dis-lui que tu viens de ma part et explique-lui que nous enquêtons sur la malédiction de Kendra Kâr. Dit-lui tout ce que tu sais déjà, peut être pourra-t-il nous aider. Ensuite, reviens ici. Je t'apprendrais ce que je peux et nous réfléchirons à cette affaire de malédiction. »

Azra hocha la tête. Tout cela semblait honnête, néanmoins, une question persistait :

« Je voudrais savoir : Pourquoi vous souciez-vous tellement de cette malédiction ? »

« C'est évident, non ? Elle cause bien des soucis dans Kendra Kâr et je veux aider ma ville natale... d'autant plus qu'il y aura sûrement une récompense substantielle ! Que nous partagerons, bien sûr... »

Le jeune homme sourit, une récompense ! Voilà qui était plus motivant. Bon sang, une journée bien rempli en perspective ! Cela faisait longtemps qu'il rêvait de passer une journée occupée à des choses plus agréables que de manquer de se faire tuer, il se permit donc un peu d'optimisme. Les choses vireraient bientôt au cauchemar, mais pour l'instant tout allait bien !
Il annonça donc qu'il allait sur le champs rendre visite aux contrebandiers des docks et promis de rentrer d'ici quelques heures.

À la recherche des contrebandiers

Azra · Dernière édition par Azra le Mar 4 Sep 2012 16:12, édité 1 fois.

Tremblant de peur autant que de froid, totalement impuissant, Azra attendit que le colosse décide de son sort.

« Alors, qui t'a envoyé ? »

« Je... personne. Je ne comprends pas. »

L'homme sourit.

« Excuse-moi mais on a renforcé la sécurité, ces dernières semaines. Visiblement, ton contact ne doit pas être venu depuis un certain temps s'il n'est pas au courant... Qu'importe, tu viens pour des marchandises... prohibées ? »

Azra, qui ne savait plus quoi penser, garda le silence. L'homme lui donna une tape sur la joue que le garçon trouva particulièrement humiliante.

« T'en fait pas, je suis bien celui que tu cherches, et je vais t'indiquer où tu dois te rendre. Mais il faut d'abord que je sache ce que tu veux. »

Il n'avait de toute façon pas d'autre choix que de lui faire confiance. Azra murmura donc :

« Je cherche des articles de magie noire. »

Le colosse hocha la tête avec une grimace :

« Qui peut bien t'envoyer faire ce genre de courses ? Enfin bon, tu vas voir, c'est simple. »

Il lui indiqua une succession de rue à prendre qui convainquit bientôt Azra qu'il serait miraculeux s'il ne se perdait pas en route. Normalement, cela devait le conduire à une place au plus profond des docks où l'attendrait le contrebandier qui pourrait lui vendre les articles nécessaires. Il lui demanda ensuite de partir bien vite et de laisser croire qu'il avait reçu une correction comme le laissait entendre son entrée.
Rouge de honte sous l'humiliation, Azra n'eut d'autre choix que d'obéir, si bien qu'il avait en effet l'air mortifié en sortant. Il disparut furtivement dans une ruelle tandis que des passants murmuraient sur ce 'mendiant qui avait eu ce qu'il méritait'.

Et pour une bouteille de fluides...

Azra

Lorsqu'il entra, Azra trouva le mage en train de méditer. Il cria donc bien fort :

« J'ai fini ce que j'avais à faire ! »

Tirassin sursauta, se releva et se retourna vers lui avec une expression maussade.

« Alors ? Qu'as-tu découvert ? »

Il raconta sa conversation avec Kieran et le fait que la malédiction avait commencé prêt du temple de Thimoros, qui était, semblait-il, l'épicentre des problèmes. Il parla aussi de la possibilité que le sortilège soit envoyé par les bouches d'égouts avant de devenir une épidémie qui se transmette de personne à personne.
Il discutèrent un peu de tout ce que cela pouvait signifier mais n'avancèrent pas plus loin. Tirassin finit par décréter qu'il irait voir dans les catacombes du temple de Thimoros. Il fut assez surpris d'apprendre que le jeune homme l'accompagnerait.

« Après tout le cirque que tu m'as fait pour dire que tu ne viendrais pas, tu m'annonces tranquillement que tu seras de la partie ? »

« Il n'y a que les imbéciles, qui ne changent pas d'avis. » répondit sobrement Azra.

« Oui mais chez toi, apparemment, c'est une seconde nature ! Est-ce que tu ne vas pas me faire faux-bond dès que je serais là-dessous ? »

« Ben, si ça tourne mal, je ne resterais pas à me faire massacrer avec toi... »

Le mage émit un gros soupire. Travailler avec des gens peu fréquentables, ça pouvait rapporter gros, mais c'était aussi s'exposer à ce genre de problèmes. Il décida de passer maintenant à la leçon de magie, avant de s'énerver.
Cela commença par de simples questions sur les capacités du jeune homme. Celui-ci fit de son mieux pour éviter de dévoiler qu'il avait déjà un 'professeur', même si celui-ci manquait d'efficacité. Puis, vint une discussion plus théorique. Ils s'assirent autour de la table branlante et le mage prit la parole :

« La magie est basée sur l'utilisation de fluides liés aux divers éléments. Dans ton cas, il s'agit de la substance qui habite l'obscurité. Toute parcelle d'obscurité, aussi petite soit-elle recèle une petite quantité de fluides de l'ombres... »

Azra tira la bouteille qu'il avait acheté chez le marchand :

« Alors ceci contient juste... de l'obscurité ? »

« Non, il s'agit de l'essence de l'obscurité, pourrait-on dire. Certains alchimistes peuvent, par des procédés complexes, l'extraire et la concentrer. Dès lors que tu auras bu cette potion, tu augmenteras la proportion de fluides de l'ombre qui se trouve dans ton corps. »

« Je pourrais lancer un sortilège de plus, quoi... »

« Plus que ça... Vois-tu, ton corps est constitué, dans une certaine mesure, de tous les fluides. Mais en créant un déséquilibre en faveur de l'un d'eux, tu créés définitivement un surplus. Ainsi, même si tu as lancé un sort, et donc consommé cette essence de ténèbres, ta perte de fluide n'est que temporaire, car le déséquilibre persiste et les fluides ténébreux de l'environnement viendront le combler. »

« Ainsi, on peut dire que, lorsque j'aurais bu cette potion, mes pouvoirs magiques seront définitivement améliorés ? »

« En effet. »

« Cela n'entrainera pas de complications avec les autres fluides de mon corps ? »

« Ils sont indépendant. Ceux qui constituent ton corps ne forment pas un surplus utile à la magie, ils font parti de la matière qui te constitue, c'est tout. Ces fluides de l'ombre que tu possèdes ne sont pas vraiment intégrés à ton corps, il circulent dedans, prêt à répondre à l'appel de ton esprit car, étant en surplus, ils n'ont pas pu se fixer dans ton corps. En revanche, si tu tentais d'absorber des fluides de lumière pour obtenir des pouvoirs en lien avec eux, là, les fluides opposés de l'ombre et de la lumière entreraient en compétition. »

« Et le résultat serait ?... »

« … Très douloureux. Dans la majorité des cas, la mort. Les fluides sont des substances puissantes, déjà, en absorber ainsi n'est pas un processus anodin. Si tu tentes en plus de mélanger deux fluides opposés, la réaction peut-être très violente. »

C'était dommage, Azra aurait bien appris toutes les formes de magie pour mettre toutes les chances de son côté dans l'exorcisme de Chandakar.

« Bien, dit-il finalement, alors je bois cette potion, maintenant ? »

« Vas-y, mais attention, les fluides, et surtout ceux de l'ombre, ne sont pas très agréables... »

Le jeune homme prit d'un geste hésitant la petite bouteille. D'étranges volutes noirs tourbillonnaient paresseusement à l'intérieur. Il la déboucha la porta à ses lèvres, hésita, puis la bût d'un coup.
Il eut le sentiment d'un engourdissement, pire que s'il avait avalé de l'eau glacée. Toutes les sensations disparaissaient, comme englouties sous une chape froide et nauséabonde. Azra suffoqua un instant avec l'impression qu'il se faisait enterrer vivant. Puis la sensation disparu. Il s'aperçut qu'il avait momentanément perdu toute perception du monde extérieur et que, maintenant que ses sens revenaient, il voyait la face amusée de Tirassin devant son expression dégouté.

« Bien, déclara le mage, nous allons maintenant passer à l'apprentissage de ton premier sortilège... Voyons voir, que pourrait-on essayer ? »

Le jeune homme ne se sentait pas très en confiance, d'autant plus qu'il avait l'impression que ses pensées étaient soudain encore plus sombres que d'habitude. Il marmonna tout de même :

« Ce que vous voulez... »

« J'ai entendu dire qu'il était parfois plus facile d'apprendre un sort qui reflète bien notre personnalité... Et j'ai cru remarquer que tu étais... disons un peu fataliste. »

« Non, j'anticipe, c'est tout... »

« Bien, alors je pense que je vais tenter de t'apprendre... la vague de désespoir ! »

Azra retint un commentaire comme quoi c'était un nom vraiment encourageant mais il se retint. Tirassin commença à lui expliquer comment s'y prendre : il lui expliqua comment 'appeler' ses fluides. Azra se garda bien de préciser qu'il savait déjà plus ou moins le faire. Grand bien lui prit car, avec les conseils de Tirassin, cela devint beaucoup plus facile.
Ainsi, le jeune fanatique ferma les yeux et puisa au fond de lui, à la recherche des fluides qui erraient dans son corps. Puis, il les 'appela', les tirant comme avec un muscle de l'esprit pour qu'ils affleurent à la surface de son corps, prêt à jaillir pour frapper.

Tirassin lui-même fut impressionné de voir le novice s'auréoler de noir, ses yeux bleus se remplissant de ténèbres, des ombres sinistres soulignant ses traits.

« C'est très bien, s'étonna le mage. On jurerait que tu es né pour faire de la magie ! Bien, maintenant concentre toi sur la suite... »

Le garçon s'arracha à l'étrange sensation, sinistre et glacée mais pourtant curieusement grisante, que laissaient les fluides de l'ombre. En les appelant, il avait la même impression qu'il y a longtemps, quand il disait de gros mensonges à sa mère : de la honte mais aussi une forme d'exaltation à l'idée de faire quelque chose d'interdit. Ce qui était étrange c'est que jamais cette sensation n'avait été aussi forte. Sans doute à cause des fluides récemment consommés. Il fit un effort pour revenir à sa leçon.

« En soit, expliquait le mage, un sortilège revient toujours à projeter tes fluides sur ton adversaire, mais, par ton esprit, tu peux les modeler pour qu'ils aient un effet particulier. »

Azra avait partiellement compris cela. La façon de lancer les fluides était purement instinctive, elle ne s'expliquait pas : il y avait ceux qui savaient le faire et ceux qui ne savaient pas. En revanche, il fallait savoir comment les modeler avec son 'muscle de l'esprit'. Il savait comment en faire une ombre malfaisante, cet 'inverse d'un sort de soin', qui sapait la vitalité de l'adversaire et que d'aucun appelait 'le souffle de Thimoros'. Comment, maintenant, réaliser cette 'vague de désespoir' ?

Tirassin commença à lui expliquer. Il fallait modeler les fluides de l'ombre en leur donnant la forme de pensées négatives. Trouver une pensée négative n'était pas dur : Azra pensa à sa mort imminente. Bon, il ne savait pas encore pourquoi il mourrait mais il avait de toute façon l'habitude de considérer qu'il lui arrivait perpétuellement des choses innommables et que l'avenir proche allait être encore pire. Hors rien ne pouvait lui arriver de pire que la mort. Donc, par un raisonnement logique, il en déduisait qu'il allait bientôt mourir. Jusque là, ça ne s'était jamais confirmé, mais il ne désespérait pas : un jour, il aurait raison.

Les explications techniques se suivaient et le jeune homme se sentait un peu perdu et surtout sous pression. Il n'était pas bon à grand chose, serait-il doué pour la magie ? Serait-il capable de lancer même un sort aussi élémentaire ? Chandakar lui assurait qu'il lui avait conféré des dons en magie, mais même ses pouvoirs pouvaient être dépassés par la nullité de son hôte.

Tant pis, il fallait essayer. Azra se laissa emporter par le tourbillon de ses pensées morbides, si habituelles, maintenant, qu'elles ne le perturbaient même plus. Puis il appela ses fluides qui se mirent à bouillonner. Il ouvrit ses yeux qui avaient virés au noir et se concentra de plus en plus intensément sur les pouvoirs des ténèbres.

(Seigneurs Phaïtos, donnez-moi la force...)

Mais les pouvoirs s'éteignirent bientôt. Azra baissa la tête avec désespoir. Il avait tenté de refaire la même chose qu'avec le souffle de Thimoros, pourquoi est-ce que rien n'était parti ? Pourquoi le sortilège n'avait-il pas fonctionné ?

« Bon, pour un premier essai, c'était pas mal ! » s'exclama Tirassin.

« Pas mal ? J'ai rien fait ! Rien ! Et vous appelez ça 'pas mal' ? »

« Ça ne peut pas marcher du premier coup. Aller, retente. Ça va venir. »

Azra résista à l'envi de lui dire qu'il n'était pas son père et qu'il n'avait pas à lui parler sur ce ton. Cet apprentissage commençait déjà à l'énerver, mais bon... il fallait savoir prendre son mal en patience pour devenir magicien.
Il recommença donc depuis le début. Il se concentra, se focalisa sur ses pouvoirs et sur ses pensées négatives. Il plongea jusqu'au fond de son esprit pour...

… pour arriver dans un lieu crépusculaire. Un monde étrange où la moindre pensée balayait les ténèbres pour y faire naître des formes fantasmagoriques.

Au milieu de ce monde de chaos, une lueur.

Azra avait l'impression d'avoir les pensées embrouillées. Que faisait-il ici ? Et d'abord où était-il ? À peine posées, ces questions s'estompaient dans le néant. Au prix d'un effort de concentration immense, il parvint à se focaliser sur la lueur et à se diriger vers elle.
Oui, c'était ce qu'il avait à faire. Il devait se concentrer sur ses pensées les plus négatives pour lancer son sort et cette lueur en faisait partie.
Il y parvint. Un homme était assis sur une pierre. Il avait des cheveux noirs en bataille et un air morose. Il regardait un crâne d'un air pensif.

(Qui êtes vous ?) demanda Azra.

Il lui fallut toute sa volonté pour ne pas oublier la question instantanément. L'homme se tourna vers lui. Il lui ressemblait, mais en plus vieux. Il poussa un hurlement sépulcrale et Azra sentit toute son âme fléchir. L'homme disparut dans ce qui semblait des rides d'eaux. Mais Azra ne tarda pas à réaliser qu'il s'agissait de flammes vertes qu'il y avait derrière lui. Un bouillonnement de flammes vertes surnaturelles qui étaient la source de la lueur.

L'homme n'était plus là, mais à la place, les flammes prirent la forme d'un Crâne embrasé à l'air furieux.

(Que fais-tu ici ?) tonna la voix de Chandakar.

L'esprit du garçon s'éclaircit. Le monde s'ordonna autour de lui et, au milieu du chaos, se dessina une plateforme de terre avec un arbre rachitique. Azra s'assit. Une pierre apparue juste derrière lui pour lui donner support. Le crâne, qui avait semblé immense, s'approcha et il avait maintenant la taille d'un crâne humain normal.

(Je suis dans mon esprit ? Comme dans le rêve que j'ai fait il y a quelques jours ?)

(Oui, et tu me déranges...)

(Je ne sais pas ce que je fais là. Je cherchais juste à apprendre un sortilège...)

(Je sais, j'ai écouté... Ce misérable mortel a une compréhension si limité de la magie... Mais tu ne peux assimiler la vérité pour l'instant. Il faut bien commencer par des bases simples... De petits mensonges qui te permettront de comprendre la suite.)

Azra secoua la tête.

(Je ne sais plus quoi faire... Je n'arrive même pas à lancer un sortilège de base...)

Le crâne émit un rire qui résonna comme dans un temple.

(Tu me rappels l'humain que j'étais... Moi aussi, je voulais tout apprendre tout de suite. Avec le temps, j'ai acquis la sagesse infinie que j'ai aujourd'hui...)

Remettant de l'ordre dans ses pensées, Azra réalisa soudain quelque chose :

(L'homme que j'ai vu, tout à l'heure, c'était vous ? À l'époque où vous étiez humain ?)

Chandakar lança une bouffée de flammes vertes furieuses mais ne répondit pas. Le garçon décida donc de poser une autre question :

(Que s'est-il passé, dans la rue, toute à l'heure ?)

(Ce qu'il s'est passé ? C'est ce que j'essaie de comprendre en me retranchant ici. Et ce que j'ai découvert pour l'instant donne froid dans le dos. Non, ne prend pas cet air réjouit ! Toi aussi, tu y perdras, au moins autant que moi !)

(Mais expliquez vous !)

(Je n'ai pas encore tout compris... Mais en refusant de m'abandonner ton corps, il semble que tu compliques le processus de fusion... Un seul corps pour deux esprits... tu comprends ? Ton cerveau ne supportera pas ça éternellement. Cela provoque, des dysfonctionnements, mais comme ils affectent nos esprits, nous avons du mal à les remarquer. Cela fait sans doutes plusieurs fois qu'il y a des problèmes comme ça, mais on ne l'avait jamais vu... Il faut que j'étudie tes souvenirs, et que j'essaie de comprendre ce qu'il se passe exactement.)

Le jeune homme soupira :

(Super. Et bien amusez-vous bien, moi je retourne à mon apprentissage...)

(La 'vague de désespoir', hein ? ricana le mort-vivant. Bah ! C'est un début... L'important, tu vois, c'est d'être bien à ce qu'on fait. Il ne faut pas essayer pour essayer. Il faut le faire parce que tu dois le faire. Les fluides répondent à ton esprit, si tu n'est pas totalement convaincu par ce que tu fais, ça ne fonctionnera jamais ! Bon, maintenant laisse moi...)

En fait, Azra n'eut guère le choix. Il se retrouva bien vite expulsé par l'esprit du revenant et refit surface sous le regard ennuyé de Tirassin avant même d'avoir pu dire ouf !

« Alors, cette deuxième tentative, c'est pour aujourd'hui ou c'est pour demain ? se plaignait le mage qui, visiblement, commençait à en avoir marre de cette leçon. De toute façon ne te fais pas d'illusions : Tu n'y arriveras pas aujourd'hui ! »

Azra eut subitement la conviction qu'il avait en effet à lancer son sortilège... sur le mage ! Bon sang, ce n'était pas pour le plaisir qu'il voulait apprendre la magie ! Voilà que non seulement la présence de Chandakar le condamnait à la damnation, mais en plus, il était peut-être en train de perde l'esprit ? Voilà de quoi le convaincre de l'importance de lancer son sort !

Il se sentit littéralement submergé par une vague de pensées noires et il lui sembla qu'un feu mortel consumait son être. Azra leva la tête, un sourire sauvage éclairant son visage pâle comme la mort. Les ténèbres envahissait son être et jamais il ne s'était sentit autant dans son élément. La vie et la mort... tout cela n'était rien pour qui maîtrisait ces pouvoirs, il le comprenait pleinement ! Il n'y avait que le pouvoir ! Voilà donc pourquoi Chandakar était à ce point mégalomane ! L'ivresse des ténèbres ! Mais Azra, lui, ne perdrait pas l'esprit aussi facilement ! Car il avait le pouvoir !

Du moins il l'eut, jusqu'à ce que la sinistre réalité des choses le rattrapa : il avait perdu sa concentration et il lui sembla que sa vision s'obscurcissait. Un désespoir sourd l'envahi et engloutit ses sens. Il se sentit chuter, sombrer dans les affres de la souffrance et de l'ennui.

Il tombait. Il tombait dans une spirale sans fond. Il était mauvais. Il avait encore échoué et il échouerait toujours. Mieux valait en finir maintenant, mourir sur le champs et...

L'étau qui lui enserrait l'esprit disparut. Tirassin se tenait devant lui, le soutenant.

« Hé bien ! dit-il. Félicitation ! Tu as presque réussi ! Bon, en fait, tu as perdu le contrôle du sortilège au dernier moment et il s'est retourné contre toi, mais c'est déjà pas mal ! »

Il l'emmena un peut plus loin et lui donna quelques biscuits que le garçon, en état de choc, grignota sans y penser. Il se sentait émerger peu à peu et les paroles du mages firent leur chemin dans son esprit. Il avait presque réussit ! Bientôt, il serait un vrai jeteur de sort !

Et puis, cette ivresse de la magie noire... Il ne l'avait jamais ressentit jusque là. C'était terrifiant, mais aussi exaltant.

« Je vais recommencer. » dit-il simplement.

« Tu devrais faire une pause, conseilla Tirassin. Il faut mieux progresser par étape. Ce que tu as fais était déjà incroyable ! »

« Il faut que je le fasse maintenant ! Pendant que je suis dans le coup ! Sinon, je vais me perdre ! Je ne retrouverais plus comment faire ! Je sens que je peux y arriver... »

Le mage soupira avec découragement.

« Tu n'es pas un fanatique pour rien, hein ? Bon d'accord, termine ton gâteau et on réessaye... »

Azra ferma à nouveau les yeux. Il commençait à en avoir vraiment marre de se concentrer sur des pensées négatives ! Si ça continuait il allait se mettre à chialer comme un gamin ! Il changea et décida de penser à la présence de Chandakar dans son esprit, au fond, c'était peut-être ce qui lui arrivait de pire !
Submergé d'une vague de haine envers le monde et son injustice, le garçon se leva d'un bond, tout environné d'une aura noire. Cette fois-ci, faisant appel à toute sa volonté, il contint le pouvoir grisant des ténèbres et tendit une main vers le mage. Cette fois-ci il se sentait prêt. Tirassin prit une teinte cendreuse et Azra savoura cet instant de domination.

Puis, au dernier moment, il changea de cible et avisa un groupe de cafards dans le coin de la pièce. Une vague de ténèbres, un peu désordonnée, il fallait le reconnaître, jaillit de sa main et se répandit parmi les insectes qui se figèrent instantanément. Puis après quelques secondes, il reprirent leur grouillement.

Tirassin hocha la tête en tentant d'afficher bonne figure :

« Voilà des blattes qui y réfléchiront à deux fois avant de s'en prendre à toi ! Bon sang, pendant un instant j'ai vraiment cru que c'était moi que tu... »

Il se tût sous le regard lourd de sens du fanatique.

« L'humour, ce n'est pas ton fort, hein ? Bon, de toute façon, nous allons arrêter là. Tient, boit cette potion, c'est une variante plus diluée des potions de fluides, elle ne te donnera pas de magie supplémentaire mais te fera récupérer ce que tu as dépensé aujourd'hui. Ça s'appelle une potion de mana, souvient t'en, les mages en ont souvent besoin ! »

Azra hocha la tête et prit la potion. Avant de la boire il demanda :

« Alors j'ai vraiment réussit ? J'ai lancé une vague du désespoir ? »

« Oui. Elle était trop faible pour avoir un quelconque effet dans un combat mais, avec la pratique, ça viendra. Cela dit, je dois t'avertir. Rien ne dit que la magie va réellement fonctionner. Peut-être que tu n'arriveras pas à refaire ce que tu as fais aujourd'hui. Hélas, avec la magie, on ne sait jamais trop. »

Cela doucha le peu d'enthousiasme qui naissait dans le cœur du garçon. Il but néanmoins la potion et sentit aussitôt un vide auquel il n'avait pas fait attention jusque là qui se comblait.

« Et maintenant ? » demanda-t-il.

« Maintenant, je vais aux catacombes du temple de Thimoros. Si tu m'accompagnait au moins dans le temple, ça m'aiderait beaucoup... »

Azra accepta, même s'il avait un mauvais pressentiment. Mais en même temps, il voulait se venger de celui qui se cachait dans les égouts, et aussi satisfaire sa curiosité sur l'origine de la malédiction. Il suivit donc le mage vers le temple de Thimoros.

Vers le temple...

Elylia · **Posté:** Ven 21 Sep 2012 22:16

Lorsque mon elfe répond à ma question, l’angoisse s’empare de moi. Sa première absorption fut beaucoup plus douloureuse que la mienne. Pour ma part cela avait été plus ridicule qu’autre chose ! Mais pour lui… Sombrer carrément dans l’inconscience, était absolument délirant. La magie peut véritablement être dangeureuse et pas seulement que pour nos ennemis… Cela a un côté déplaisant me dis-je. Cependant, il me réconforte en me disant qu’il va bien et je suppose donc qu’il n’a gardé aucunes séquelles. Tant mieux ! De plus il me rassure en m'avouant qu’à présent tout se passe bien et que les sensations sont plus agréables. Ouf, je ne vais pas me prendre une douche à chaque fois que je vais absorber des fluides !

La première leçon commence. Premier élément : je n’ai pas besoin de mon arme. Une idée dérangeante, mais étant seule avec l’amour de ma vie, je n’ai rien à craindre. Si quelqu’un ose nous attaquer, il me défendra. Il part s’assoire sur le bord de la fontaine et m’invite à en faire de même. Second élément, plus délicat à mon sens, il faut que je me calme. Facile à dire ! Comment puis-je me calmer alors qu’il se trouve à quelques centimètres de moi et que ma seule envie est de le renversser dans la fontaine pour pouvoir chahuter ? Puis, il me revient à l’esprit que je le dois, car il faut que je retrouve cette épée.

Je tente de faire ce qu’il me conseille. De me calmer, d’oublier tout ce qu’il y a autour de moi afin de mobiliser mes fluides d’eau. Mais l’odeur de son parfum, de sa peau douce et envoûtante viennent perturber l'exercice, déjà compliqué. Je ne parvient pas à gagner cet état de calme que je tente de trouver par tous les moyens. Sa présence est perturbante. Je pousse un soupir d’agacement avant de rouvrir les yeux.

"Je vais te faire rire, mais ta présence est plus troublante qu’autre chose, lui dis-je en éclatant de rire et en l’embrassant. Allez, c’est repartit ! Je ne vais pas abandonner si facilement, mais promets-moi de rester là ! Si je veux combattre à tes côtés, je dois apprendre à me concentrer même en ta présence."

Je reprends ma place et recommence le travail. Je ne sais pas combien de temps il me faut pour arriver à me concentrer uniquement sur l’eau qui coule derrière moi et pour faire abstraction de tout et n’entendre que le son de cette dernière. Quand le moment arrive, je sens l’eau affluer dans mes veines et ce jusqu' au bout de mes doigts uniquement et bientôt, je sens l’eau présente à l’intérieur de mon corps envahir mes mains, mais seulement à cet endroit.

"Ça y est je la sens,, lui dis-je dans un murmurre pour ne pas perdre ma concentration et sans ouvrir les yeux. Alors, la prochaine étape ?"

Après avoir posé ma question, je retombe dans le silence pour ne pas perdre le mince lien que j’ai réussi à trouver avec ma magie aquatique.

Gamemaster18 · **Posté:** Sam 22 Sep 2012 12:30

Dirigé d'Elylia

Eroma plongé dans sa propre concentration ne réagit pas lorsque tu l'embrassas. Il était ton professeur et se devait de se montrer de marbre devant tes marques d'affection. Il attendit patiemment que tu reprennes l'exercice comme il te l'avait expliqué et lorsque tu lui donnas ton assentiment, il ouvrit les yeux et se leva pour se poster devant toi.

- "Bien maintenant, garde ta concentration et continue d'oublier ma présence. Je ne suis plus à côté de toi mais en face de toi maintenant pour la seconde partie de cet apprentissage. Je vais te demander d'utiliser soit les fluides d'eau de ton corps, soit l'eau présente derrière toi pour projeter de l'eau sur moi à grande vitesse. Ne t'inquiète pas pour moi, je saurais me défendre."

Elylia · **Posté:** Dim 7 Oct 2012 20:53

Je suis quelque peu déçue lorsqu’il ne réagit pas à mon baiser, mais en y repensant, nous sommes là pour travailler et non pour batifoler. Lorsque j’aurais cette épée et que nous serons ensemble pour toujours, nous aurons tout le temps pour ce genre de chose et je dois avouer que je m’en réjouis d’avance.

J’ai toujours les yeux fermés, mais je peux sentir que la présence à mes côtés s’efface. Il s’est levé ou alors il est parti. Quoi qu’il arrive je dois rester concentrée. Le lien entre mes fluides d’eau et moi est trop mince pour que je me permette une quelconque distraction. Et soudain sa voix résonne. J’ai beau savoir qu’il ne serait pas parti, le doute était possible.

Sa douce voix me commande de rester concentrée et de ne pas faire attention à lui. Il me confirme ce que je pressens, le fait qu’il se trouve face à moi, mais la suite me terrorise. Il me demande de l’attaquer à l’aide de ma magie. Comment vais-je parvenir à réussir cette partie de l’exercice ? M’en prendre à l’amour de ma vie est une idée qui m’est tout simplement insupportable ! Je ne peux pas et pourtant je le dois. Quel déchirement intérieur cet entraînement est en train de provoquer en moi.

Je me concentre de plus belle, ne voulant pas décevoir mon maître de magie, elfe de ma vie ou pas. Même s’il me demande de ne pas m’inquiéter pour lui, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable d’avance. Je sens les fluides se retirer peu à peu. Non !!! Il faut que je réussisse l’exercice ! Ma volonté est telle que je sens l’eau m’entourer et mes fluides revenir encore plus fort que précédemment.

Soudain j’ai l’impression que l’eau derrière moi se met à frémir. Doucement d’abord puis de plus en plus fort. Surgit alors dans mon esprit la dernière fois que j’ai vu mon paternel. Je le visualise dans mon esprit et la colère monte en moi telle une déferlante d’eau que je parviens à projeter au-dessus de moi et qui s'en va frapper de plein fouet celui qui vient de passer plus d’une heure à m’aider à maîtriser un peu ma magie.

Je n’ose pas ouvrir les yeux, mais il le faut. Petit à petit je les laisse s’épanouir tout en continuant à sentir l'eau se déverser depuis la fontaine située derrière moi, pour voir à quel point je maîtrise ma magie d'eau.

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