L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mar 11 Sep 2012 21:06 
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[:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture. [:attention:]


Des portes avec des gardes, on aura tout vu… Les gens se massent devant ce point de contrôle obligatoire, certains se font arrêter tandis que d’autres passent sans encombre. Malgré les gardes postés de part et d’autre, ce rassemblement de badauds, collés les uns aux autres, me semble être un terrain idéal pour voler une bourse ou deux. J’hésite, après tout qui soupçonnerait une belle femme si richement vêtue ?
Je rejoins ces candidats à l’entrée en ville et les regarde avec un air dédaigneux, comme si me mélanger à eux était la pire des infamies. Ils ne m’arrivent pas à la cheville, ils ne sont que des bouseux crasseux et vulgaires. Tandis que moi, je suis… Tiens, que pourrais-je être ? Une noble, ça se promène pas à pieds sans larbins… Une marchande sans marchandises, j’ai pas l’air crédible… Une apprentie en couture ? Pas assez classe. Et si… Je sais !

D’abord, trouver la victime. Une personne avec plein de sacs qui ne semble pas y faire plus attention que ça, ça serait parfait.
Justement, la femme, là-bas, a l’étiquette « pigeon » collée sur le front. Elle galère à porter ses sacs mais prend quand même le temps, en bonne visiteuse, de rester bouche bée devant les portes immenses, ouvertes sur cette ville tout aussi immense. Je me faufile entre les charrettes et les passants et me place derrière elle. Je simule la pression de la foule et la bouscule légèrement, sans essayer de fouiller dans ses poches. Je m’excuse, avec un sourire courtois et donne l’impression d’être agacée par cette foule puante et envahissante. Elle me sourit et ne semble pas s’inquiéter de ma présence. Elle a l’air si naïve, pauvre fille.
J’attends un peu et la bouscule à nouveau en palpant sa bourse puis me retourne brusquement pour pester contre les prétendus fauteurs de troubles. Elle ne réagit même plus, captivée par ce qui se passe devant elle. C’est le moment ou jamais. Je la bouscule une dernière fois, simule une perte d’équilibre pour me rattraper à ses fringues et tente de lui délier la bourse. Je peux le faire ! Je peux…

« Hey ! Mais vous faites quoi là ?! »

Ah bah non, je ne peux pas le faire. Fait chier ! Il me faut une excuse, et vite ! Cette conne se met à hurler, les gens autour se retournent et, comme par miracle, la place se fait autour de moi. Me voilà telle une pestiférée… quand on pense qu’il y a deux minutes, on galérait à avancer d’un pas…
Un des gardes, alerté par le raffut et par la trouée dans la foule nous rejoint rapidement. Bordel, la milice d’ici n’a rien à voir avec celle d’Exech, ses membres semblent efficaces. Vu ma situation dans la foule, il n’a aucun mal à savoir de qui se plaint l’autre mégère.
Je lève les mains, l’air innocente, voire même offusquée ou paniquée. Je ne sais pas bien la tête que j’offre à voir mais, sans hésiter plus, je me place devant le garde et lui demande, d’un demi-ton, si nous pouvons parler de ce malheureux malentendu un peu plus à l’écart.

« Évitons d’affoler la foule, ne pensez-vous pas ? » Et, "hop", arme fatale : Un sourire charmeur et suppliant.
Il se tourne vers la prétendue victime et nous demande de le suivre. Parfait ! On va même griller tout le monde ! Je le suis et, rapidement, en profite pour m’excuser auprès de la morue. Je force les larmes à me monter aux yeux, le tout est d’attirer la pitié, et me pince les lèvres en signe de remords.

Nous sommes devant le poste de garde, la femme s’est un peu calmée mais elle ne cesse de vérifier dans toutes ses poches et tous ses sacs. Le garde me fixe avec dureté et me demande des explications.

« Je suis désolée… je… je n’aurais pas dû. Vous savez… enfin, non, vous ne savez pas… Je viens d’être embauchée pour le Temple des Plaisirs, par le Capitaine. Et… et ils ont l’air si riches ! Et moi, je suis si pauvre. Même cette robe ne m’appartient pas, c’est le Capitaine qui l’a donnée. Je… je ne voulais pas qu’ils me jugent mal. »
Je soupire, forçant le trait du regret et de la gêne et me retourne vers la femme.
« Laissez-moi me faire pardonner. Je porterai vos sacs, je vous servirai de mule. Je ne demande rien en retour, sauf votre indulgence. Ce travail… j’en rêve vraiment ! C’est la chance, pour moi, de mener une vie meilleure ! »
Un nouveau soupir et quelques larmes avant d’ajouter avec la voix chevrotante : « S’il vous plaît. »

« Elle a essayé de me voler ! »
« A-t-elle réussi ? »
« Pardon ? »
« Je vous demande si elle vous a volé quoique ce soit. »
« Je ne lui ai rien pris ! Je suis prête à me soumettre à une fouille, au corps, s’il te faut. »

Il rougit, c’est bon signe. Et l’autre me regarde avec dégoût et colère. Je l’emmerde totalement, si elle n’est pas contente, elle n’a qu’à savoir se servir de ses yeux, même s’ils sont laids. Le garde finit par calmer la bonne femme, lui indiquant qu’il ne peut m’arrêter pour un crime que je n’ai pas commis, même si j’en avais l’attention. Il me souhaite une bonne entrée au Temple des Plaisirs et ajoute même qu’il espère m’y revoir.

Le cœur léger et la satisfaction d’avoir, encore une fois, trompé mon monde, je rentre enfin dans cette fameuse ville.

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Jeu 20 Déc 2012 15:59 
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Un nouveau voyage, septième jour : une prière à Rana

« Arrête de t’en prendre à ce gamin ! C’est pas parce que sa peau n’a pas la même couleur que la tienne que c’est forcément un espion de nos ennemis. Et toi crois vraiment que, discret comme il est, il ferait un bon espion ? Si même toi tu le trouves louche, tu penses bien qu’on va pas le laisser écouter aux portes dans toute la ville. »

« Oui… mais ! »

« Y’a pas de mais ! Il a pas choisi de naître comme ça, et si t’avais la même tare, t’aimerais peut-être pas qu’on vienne t’enfoncer un peu plus la tête dans le fumier. Tu vois, ça sur mon plastron ? Tu vois bien, hein ? CA, ça veut dire que je suis plus gradé que toi, ce qui me permet de t’ordonner de laisser ce type tranquille ! Tu m’obliges encore une fois à hausser la voix et je m’arrange pour que tu occupes un poste un peu moins tranquille que celui-ci. C’est clair ? »

« Oui, oui, c’est pas la peine de le prendre comme ça… »

Le garde en charge du poste pour la surveillance des portes se tourne vers Caabon, qui, encadré par deux gardes, n’a pas bougé depuis le début de la discussion ; derrière lui commence à se former une file de personnes attendant de rentrer dans Kendra Kâr.

« Tu peux partir, mais fais attention. Mon subordonné n’a pas totalement tort, t’es peut-être pas net. En attendant, marche droit, baisse la tête, cherche pas les ennuis et tout ira bien pour toi. »

« Merci. »

Sans demander son reste, le wotongoh pénètre dans la ville.

Le parcours de la plage où il avait adressé une prière à Rana jusqu’aux portes de la ville s’était effectué sans encombre. Au carrefour où convergent les routes vers Kendra Kâr, le passage a augmenté, et c’est bien plus entouré qu’il ne l’avait jamais été au cours du voyage qu’il s’est approché de la ville. Non sans appréhension : son masque brisé était relégué dans son sac, et nul ne pouvait lui apporter de soutien. Sa capuche rabattue sur son front, le visage tourné vers le sol : un morceau de tissu et une attitude seuls pouvaient encore lui assurer une certaine tranquillité. A sa connaissance, seuls les shaakts affichaient un teint sombre, et il ne peut affirmer qu’ils aient bonne presse par les temps qui courent ; il avait bien eut vent de rumeurs, de notes dans des textes, concernant la garde du roi de Yuimen, mais sans plus ; et quand bien même les gardes de Kendra Kâr auraient-ils rencontré de tels être, les descriptions succinctes de sa connaissance les présentaient comme de haute taille, d’une grande noblesse et d’une grande beauté : comment un être comme Caabon pouvait seulement espérer passer pour un représentant de ce peuple mystérieux ? Mieux valait s’en tenir à l’image de shaakts à laquelle risqueraient de se référer les soldats, même si cela n’apporterait rien de bon : au moins le wotongoh pouvait-il anticiper une réaction.

Un instant il eut l’impression qu’il allait pouvoir passer sans encombre, sans être soumis à un interrogatoire, sans essuyer des remarques désagréables du même acabit que celles que lui avait servi le bandit sur la route. Si tous les gardes ne brillent pas par leur esprit, comme le wotongoh ne manquera pas de le constater, il faut leur reconnaître une certaine compétence, et ceux affectés à la garde de la porte ont au moins le coup d’œil. C’est un de ceux-là qui repéra Caabon, et le fit encadrer par deux de ses collègues. Et les choses auraient pu, sinon mal tourner, du moins être peu à l’avantage du jeune homme, si le supérieur n’était pas intervenu pour calmer le jeu. Certes, il a pris la défense du wotongoh, sans pour autant lui accorder sa confiance, et ses dernières paroles sonnent comme un avertissement, auquel il ne manque que l’hostilité du ton pour se muer en menace. Les temps de guerre ne sont guère propices à la tolérance et à l’ouverture à autrui.

(Je ne peux pas lui en vouloir ? … Ma réaction aurait probablement été la même à sa place… C’est un garde, et il veille à ce qu’aucun ennemi ne puisse pénétrer dans sa ville… Son supérieur à raison, je ferais un piètre espion… On me verrait arriver de loin, on me soupçonnerait, je serais même bien en peine de saouler un homme pour en faire un informateur : on refuserait probablement de boire avec moi… Et si je cherchais à acheter la confiance de mes interlocuteurs, ils prendraient l’argent et ne concevraient qu’une défiance plus vive à mon égard, la confiance achetée étant souvent l’apanage de la mauvaise conscience… Ah ! Heureux celui dont le visage peut dissimuler les pires méfaits et tromper son monde ! … Peut-être devrais-je devenir malhonnête après tout, et me couler ainsi dans le moule que le regard des autres forme… Avoir l’âme aussi sombre que ma peau…)

Instinctivement, il fait jouer ses doigts pour les dégourdir dans leur gaine. Le gant masque l’aspect des mains de Caabon, mais la résistance qu’il perçoit contre le cuir lui rappelle que ses ongles, dont il prenait grand soin à Oranan, afin de leur donner un aspect présentable, reprennent leur forme initiale, qui se rapproche plus de griffes pointues que des délicats ovales dont sont dotés bien des humains. Une fois installé dans cette ville, il prendra le temps de les tailler, pour qu’ils ne creusent pas à l’usure à travers la peau un chemin vers le jour. Mais ce sera uniquement lorsqu’il aura trouvé un lieu où s’arrêter et organiser sa découverte de la cité.

Kendra Kâr, premières impressions

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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Dim 14 Avr 2013 20:55 
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Le salut est dans la fuite

La nuit tombe tôt avec l’approche de l’hiver, mais dans une cité comme Kendra Kâr, l’agitation du jour ne s’est pas encore épuisée. Sans cela, l’Hiniön n’aurait sans doute pas pu acheter sur la place du marché d’épaisses couvertures et des peaux à même de protéger les voyageurs des rigueurs du froid et de l’humidité. La discussion a été brève ; de l’avis de Caabon, l’elfe blanc aurait pu négocier un meilleur prix, mais en s’attardant, et cela ne semblait pas être une option envisagée par son nouveau guide. Sitôt le nouveau fardeau réparti, il s’est remis en marche d’un pas alerte qui laissa présager au Wotongoh une marche épuisante et douloureuse pour ses membres encore trop faibles jusqu’à leur septentrionale destination, dont il n’avait qu’une vague idée. Il ne connaissait même pas le nom de celui qui s’était proposé de le conduire, ni même sa qualité ; ce dernier ne semblait pas pressé de combler ce vide de courtoisie, et marchait d’un pas égal, sans jeter un œil derrière lui, vers les portes de la cité. A mi chemin, Caabon comprit alors qu’il fallait franchir les lourds battants qui défendaient l’entrée de la ville avant qu’ils ne soient fermés jusqu’au matin, les piégeant une nuit de plus dans l’enceinte de la cité, avec les tracas que cela pouvait induire.

Caabon a, sur les conseils de Théoperce, négligé les bandages qui ont jusque là dissimulés son visage lors de ses sorties dans la ville lors de cette dernière excursion qui par sa hâte prend des allures de fuite ; l’argumentaire du vieil homme pour courir ce risque s’appuyait sur la suspicion dont les gardes des portes faisaient parfois preuve : si l’un d’eux décide de voir ce qui se cache sous les lanières de lin, et y découvre un visage parfaitement sain, des questions ne manqueront pas de se poser. Pour passer les portes, mieux vaut ne pas jouer au plus matin avec les hommes de la milice, qui après une longue journée, suivant les incidents qui se sont présentés, n’a pas son humeur au mieux de sa forme, et une patience déjà bien émoussée à opposer aux voyageurs douteux. Des soupçons et des questions, ainsi que des ralentissements de toutes sortes, ni le Wotongoh ni l’Hiniön n’en ont besoin, le premier encore moins que le second, car la pensée lui est venue qu’il se trouve peut-être parmi les hommes d’armes des individus aux oreilles assez largement ouvertes pour avoir eu vent d’une prime le concernant.

Ces pensées cheminaient lentement sous le crâne de Caabon, au gré des sinuosités que faisaient naître ses inquiétudes, du moins jusqu’à ce que l’elfe blanc sorte de son mutisme. Si marcher d’un pas aussi alerte lui demande un effort physique plus important qu’une simple promenade le long de la grand’ rue, cela ne transparaît pas dans sa voix. Aussi grave et posée que lorsqu’il se tenait dans la demeure de Théoperce, elle parvient aux oreilles de Caabon sans qu’il y décèle le moindre signe d’une respiration plus rapide que de coutume.

« Une fois à la porte, vous ne direz rien, pas un mot, pas un geste suspect, je me charge de tout arranger avec les gardes. Nous ne devons pas exclure qu’il y ait un guetter non loin des portes, parmi tous les mendiants, estropiés plus ou moins sincères, tous ceux qui ont pour professions de tendre la main ou les moignons pour voir remplir leur sébile. Ou tout simplement un oisif à l’air tout ce qu’il y a de plus honnête. Taisez-vous et gardez les yeux ouverts, si quelqu’un s’esquive avec un air empressé à notre arrivée, signalez-le moi en toussant trois fois. Pas plus, pas moins. Je m’efforcerai de faire accélérer les choses si d’aventure elles trainent en longueur. Est-ce bien clair. »

« Oui, très clair. »


L’elfe blanc a tourné la tête dans l’attente d’une réponse, chose qui lui a permis d’entendre la réponse de Caabon, plus expirée que véritablement articulée : sans cela, elle se serait perdue dans le brouhaha de la grand’ rue, la rumeur des conversations, les cris des camelots, le grincement des essieux et le crissement des roues sur les dalles. C’est dans cet atmosphère où tout bouge, change, s’organise pour la période nocturne – car jamais l’activité ne cesse, elle est autre, ailleurs – que les deux individus parviennent aux portes.

Tant le chargement nécessaire au voyage que le rythme imposé par l’Hiniön ont mis le Wotongoh dans un état dont il ne tire aucune fierté : haletant, les jambes en feu, suant à en mouiller sa chemise malgré le froid. Appuyé à son bâton de marche, il s’efforce de se tenir droit, malgré l’envie qui le prend de se laisser aller vers le sol, courbé par son barda. Son regard se porte, comme il lui été intimé de le faire, sur les gens qui se pressent autour de la porte. Il y a là les derniers ruraux de passage souhaitant quitter la ville avant la fermeture des portes, de rares voyageurs souhaitant malgré les recommandations de la garde se mettre en route à la tombée du jour, des étals offrant bien et services à ceux qui entrent et sortes, pour la plupart en passe d’être démonté du fait de la cessation de l’activité. Et bien entendu des oisifs venus passer le temps en regardant les allées et venues, bavarder avec les uns et les autres, des mendiants et assimilés, apportent leur touche à ce tableau urbain : ces derniers sont ceux dont Caabon doit se méfier le plus.

(Mais comment veut-il que je surveille tout le monde ? … Ils auraient tous une raison ou une autre de se déplacer, ou de faire un signal, ou quelque chose… Celui là qui se gratte la bosse ?... Non, il se la remet en place… Une vessie de porc gonflée probablement, sujette au roulis… Mais cela peut-il être un signal… Et celui-ci qui se lève… Il part vers une ruelle !... Ah, non… Il est simplement allé se soulager à l’abri des regards… Enfin pas du mien…)

Une tape sur son épaule le fait sursauter, ce qui manque de le déséquilibrer ; il se rétablit à l’aide de son bâton, ravissant aux badauds un spectacle qui n’aurait pas manqué de les faire s’esclaffer. La main qui a troublé son attention est celle de l’Hiniön.

« Nous y allons, et nous devons nous dépêcher. Les portes ne vont pas tarder à être fermées. J’ai trop attendu avant de passer vous prendre chez Théoperce. Nous allons devoir marcher un petit moment avant de trouver un abri où passer la nuit. Je connais une petite auberge sur le chemin où nous trouverons des lits, au moins de la paille auprès des animaux. Nous y serons tranquilles. Mais hâtons nous. Je suis bien content que vous ayez eu le temps de reprendre votre souffle, vous allez en avoir besoin. »

Marche d'une nuit d'hiver

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Ven 26 Avr 2013 02:06 
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Localisation: Kendra Kâr
Le jour de mon arrivée à Kendra Kâr est le jour où tout a commencé à bouger pour moi, non pas que je m’en plaigne loin de là, mais cela aurait aussi pu mieux se passer. Je pensai rejoindre la milice et faire quelques missions de pécores pour commencer, mais, en fait cela a été plus rapide que ça, du moins pour ce qui est de mon arrivé dans la milice.

Tout commença avant même de rentrer en ville. Arriver aux grandes portes, je joue un peu des coudes, manière de forcer le passage dans la foule. Tous ces gens désireux de rentrer dans la ville pour faire du commerce où pour simplement voyager, je supporte mal la présence des gens donc imaginé moi entouré par tous ses paysans et quelques riche. Il y a tant de monde sur le pont qui mène à la porte que je ne remarque pas les deux gardes qui essayent de vérifier les passants pour éviter de laisser quiconque avec de mauvaises intentions pénétrer au sein de leur cité. Une fois arrivé aux grandes portes, sans la moindre hésitation ou le moindre doute j'avance afin et je rentre d’un pas sur et rapide dans la cité. C’est là qu’un des gardes me remarque en train de vouloir rentrer rapidement, en évitant le contrôle et par-dessus tout je n'ai pas vraiment une tête très amicale au premier abord.

« Halte là Woran, qui es-tu et que viens-tu faire dans notre belle cité ? "

Quand je me tourne vers le garde, celui-ci met immédiatement la main à la garde de son arme pour se tenir prêt au moindre signe suspect.

(Les embrouilles commencent)

« Je m’appelle Bahet, pourquoi ? »

À la vue de la posture qu’as prise le garde, par sécurité je mets aussi la main à mon arme, qui même si elle est de mauvaise facture reste impressionnante de par sa taille. Il n’y a pas à dire, presque deux mètres de fer ça en jette! Ce geste ne passe pas inaperçu pour le représentant de la cité qui en quelques secondes appelle immédiatement des renforts auprès des vigies qui se trouvent sur la porte et bloque l’accès à la cité le temps de sécuriser l’entrée. Personne n'a sorti son arme mais, la tension commence quelque peu à monter. Les passants qui assistent à la scène on l’air soulagé d’être séparés de moi et reculent de plusieurs pas devant le risque d'une bagarre imminente. Sans me souciait le moins du monde des autres j' examine plus attentivement le garde, il est humain, de taille et de musculature classique et son uniforme semble user par les années de service. Je me rapproche assez près du garde pour pouvoir le regarder de haut, d’un air menaçant et je lâche un petit grognement bien à moi. Je remarque alors, avec un mélange de respect et de frustration que ma tentative d’intimidation est un échec total, mon opposant doit avoir l’habitude des menaces et de toute évidences ce n’est pas sa première journée de garde à la grande porte.

« Ici c’est moi qui pose les questions. Tu dis t’appeler Bahet, c’est bien ça ? Et que viens- tu faire ici ? »

« Je viens rejoindre la milice. »

"Tu commences mal, si crois que faire du grabuge à la porte peut aider tu te trompes, on ne recrute pas de tètes brûlé ici."

« Ce n’est pas à toi de décider. »

Déconcerté par mes réponses et mon ton à la limite de la provocation, le garde tente alors de rétablir la situation pour éviter une dispute inutile.

« Bien, bien et dans ton baluchon, que trimballes-tu ? »

« Rien qui ne te concerne, humain. »

Je prononce le dernier mot avec assez de mépris, pour faire sortir de ses gonds le second garde qui assiste à la scène depuis le début, mais n'interviens pas.

« Garde fouillait le ! »

« Le premier qui me touche sans raison je l’éclate ok ? »

Je hurle de manière a arrêté l'élan général, je remarque la foule qui retient son souffle, et je suis plutôt satisfait de la réaction des gardes. Mon petit crie a suffi à les arrêter. Le premier garde qui est de toute évidence le plus expérimenté garde malgré tout son calme.

« Bon, tout le monde se calme, on va essayer d’éviter un affrontement inutile et par la même occasion on va éviter de gâcher toutes tes chances de rentrer dans la milice même si elles se réduisent de minute en minute. Tu vas me passer ton baluchon, je vais regarder ce qu’il y a dedans et après je te le rends ok ? »

« Ok »

J' enlève et donne mon baluchon au garde qui, il faut bien l'avouer est soulagé de voir la situation se calmer. Après une rapide vérification, il me rend mon sac et m’autorise l’accès à la ville avec un avertissement.

« Bon ok passe, mais sache que je ferais un rapport sur toi à la caserne et au moindre souci que tu causes on te mettra aux fers. »

J'en profite pour rentrer dans la ville sans rien dire, sous l’œil attentif des gardes qui attendent quelques instants avant de ré ouvrir l’entrée de la cité.

(Cette ville me soule déjà)

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Sam 4 Mai 2013 19:47 
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Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
C'est dans une démarche lente, mesurée, qu'Aztai atteignit les portes de la Grande Kendra Kâr. Revoir de ses yeux cette cité libérée du Monarque emplissait le woran neige de courage, il n'avait plus à se cacher dorénavant.
Son esprit était sans cesse en ébullition, il devait atteindre Ambervalle en moins de trois jours de marche. Cependant, il priait Meno de le préserver, de lui permettre d'atteindre sa maison sans encombres, comme celles qu'il avait tant connues jusque là...

Zénith, lui était plus présent que jamais. Depuis qu'ils avaient quitté le temple, la présence de la faera était plus imposante, plus rassurante encore. A travers le lien qui les unissaient, Aztai sentait l'encouragement spirituel de son allié et ami: il voulait déjà redoubler d'effort avant même d'avoir engagé le combat.

S'approchant des hauts battants des portes principales, le fauve releva son menton velu et avança, déterminé. Alors qu'un des gardes le saluait d'un geste de la tête, Aztai s'exclama:

-Les troupes ennemies courent-elles souvent sur les terres de la ville, les voyez-vous régulièrement?

Surpris, le soldat ne savait visiblement quoi répondre. La question était simple, mais il semblait hésiter sur l'identité de son interlocuteur:

-Je... je ne peux que vous conseiller d'être prudent, le mal est présent en tout cas.

Le félin eut un petit rire:

-Je connais... marmonna-t-il avant de reprendre sa route vers le Nord.

(Ainsi nous voilà partis!)

(Oui, j'en tremble d'impatience, ma soif de tuer va très vite reprendre le dessus)
(Tu parles comme un tueur, un éradicateur... alors que tu n'en es pas un)
(Pas encore mais lorsque je me serai lancé dans la bataille, il n'y aura plus que Phaitos pour emmener mon âme et arrêter le déluge de colère que j'infligerai à mes ennemis)
(Hum... on ne sait même pas si le Monarque sera réellement présent, on ne sait vraiment pas ce qui nous attend là-bas...)
(Qu'il s'agisse du Monarque ou de mes proches, sois certain que quelqu'un m'attend dans cette clairière...)

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mar 4 Juin 2013 17:24 
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Localisation: en voyage pour Caix Imoros
Un retour tant attendu

Elenwë remarqua aisément que James se retenait fortement de rire au sujet de sa coiffure. Vu qu'ils devaient aller à la faculté et peut-être aller voir Farah, elle en profiterait donc pour se refaire une beauté digne de ce nom. La jeune rouquine détestait l'idée d'avoir une apparence négligée, surtout devant son professeur James. Pour Nathanael, c'était ennuyeux mais pas aussi gravissime qu'actuellement.
La jeune fille elfe se laverait bien, en plus de se coiffer soigneusement avec quelques produits de beauté. Elle avait déjà oublié que la directrice les lui avait volé d'une manière perverse. Elle soupira légèrement en se touchant les cheveux, les passants en arrière derrière les oreilles.

Elenwë marchait tranquillement comme elle pouvait, en suivant James qui la soutenait. Il n'avait pas hésité une seule seconde à l'aider malgré son état assez spongieux. La jeune adolescente ne savait pas trop comment elle aurait réagi. Imaginons qu'il ressort d'une fosse à purin, jamais elle ne le tiendrait dans ses bras !
La jeune rouquine essayait de garder un rythme acceptable, en sachant qu'il faudrait plusieurs heures pour rejoindre l'académie en ville. Elle soupira une nouvelle fois, mon royaume pour un cheval pensa-t-elle.

Elenwë leva les yeux au ciel lorsque James lui annonça, que certainement son diplôme ne serait obtenu qu'après avoir tout appris ce qu'ils pouvaient enseigner. Elle ressortirait de cette école avec des cheveux blancs si cela continuait ainsi ! La jeune rouquine se sentit tout d'un coup fébrile. Elle s'imagina rester pendant des siècles et des siècles, à jamais élève dans ces murs. Elle connaîtrait donc plusieurs directrices plus perverses les unes que les autres, toutes incorruptibles. Telle une forçat, la jeune fille travaillerait comme une acharné à ranger une immense bibliothèque, dont elle ne verrait jamais le bout. Elle s'occuperait alors à des chariots entiers d'élèves dans les ateliers de magie. Les professeurs qui les féliciteraient pour avoir allumé une bougie. La tête lui tourna alors légèrement à cette idée.

Elenwë sourit bien heureuse du compliment de James, au sujet de ses rapides progrès. Elle en était excessivement fière également, la jeune femme avait compris le principe pour apprendre un sort d'elle-même. Certainement que les prochains, elle n'aurait pas réellement besoin de quelqu'un pour maîtriser un nouveau sortilège.

"Bon et bien si TU insistes, je vais te tutoyer alors. Si tu préfères ainsi que l'on soit proche, cela ne me pose pas de problème particulier. "

Elenwë ne laissait que peu d'ambiguïté dans ses paroles. Elle avait toujours été habituée au vous avec ses autres professeurs privés à Cuilnen. Elle avait appliqué la même chose avec celui-là, mais il se trouva qu'il était bien particulier.
La jeune rouquine aurait préféré garder de la distance, c'était plus sécurisant pour que son rêve ne devienne pas réalité. Elle n'en saurait pas plus que dans son rêve, expliquer à son père la situation. Être avec un shaakt, que James devint la personne la plus importante. C'était toujours impossible, elle restait dans une forme d'utopie inaccessible. Elle ne pensait pas du tout à du potable, cela restait du domaine du fantasme. Elle avait déjà imaginé son mariage à de multiples reprises, toujours grandiose et colossal bien entendu.
Tout d'abord, cela se passerait dans sa cité natale, il n'y avait pas de doute là-dessus. Il y aurait presque la moitié de la ville invitée afin de célébrer leur union. Tous serait habillé avec leurs meilleurs atours, des couronnes de fleurs trôneraient un peu partout. Des lâchers de colombes à son passeage des marches du temple de Yuimen, elle prenait tout son temps afin de profiter du moment. Tout serait réglé comme du papier à musique, goupillé aux petits oignons comme une pièce de théâtre. On y mangerait uniquement les mets les plus rares, chers et dégustatifs. Les plus grands chefs de la planète seraient aux fourneaux afin de contenter cette horde de prétendant.
Et puis enfin son mari, un elfe blanc, beau, grand, légèrement musclé, un regard ténébreux qui la ferait chavirer. Elle ne saurait jamais comment réagir avec ce bel étalon, elle en perdrait le goût pour la magie, la violence et les sauts d'humeur. Elle deviendrait une parfaite épouse et une merveilleuse mère, qui aurait des problèmes comme par hasard avec la petite dernière.

Cela faisait un moment que le petit couple marchait le long de la route. Elenwë avait repris un peu de poile de la bête, il n'était pas question qu'elle paraisse faible devant la directrice. Elle devait se montrer forte, puissante et indomptable. La jeune rouquine s'imaginait alors comme Farah pourrait jubiler de la voir ainsi exténuée de tous ses efforts par sa faute.

"Voilà qui est fort dommageable mon cher, en tout cas j'apprécie grandement votre façon de vous exprimer ainsi professeur James. Cela me rappelle énormément comment mes autres professeurs me traitaient. Vous savez que notre peuple aime enseigner de multiples domaines à ses ouailles dès le plus jeune âge. Moi-même par exemple, j'ai appris la diplomatie, l'héraldique, écrire et lire bien évidemment, l'histoire, et pas mal d'autres choses. Je ne sais pas comment cela se passe parmi les tiens, mais je doute que cela m'intéresse en fin de compte. Je ne dis pas cela pour toi, mais il est de notoriété publique que les shaakts étant destructeurs ... Vous devez apprendre comment haïr et détruire vos adversaires.

C'est un petit peu ce que l'on fait ici, enfin pour les manières de tuer. Quand on y pense, apprendre à une jeune fille comme moi, comment exterminer un petit groupe d’individus, c'est assez original.
Avoir des dons magiques doit certainement amener à un destin plus complexe et grand que le commun des mortels."


Répondit alors la jeune noble elfe à James au sujet de ne pas avoir de monture pour le voyage. Elle s'était amusée à répondre sur le même ton que lui, qui se trouvait être assez cavalier en fin de compte. La jeune rouquine secoua la tête légèrement, comment marcher pendant des heures permettrait de se reposer. Elle allait surtout se fatiguer, avoir des ampoules aux pieds, et devoir mettre ses pieds dans un bain d'eau salé afin d'apaiser tout cela.

"Je ne vois pas en quoi une jolie balade à cheval, nous deux sur le même bien entendu, gênerait quoi que ce soit à discuter. Rassure-moi, tu sais bien monter à cheval ? De toutes les façons, l'idée même de monter des chevaux ventripotents et invariablement humains est détestable. Quand je retournerai chez moi, je m'achèterais un autre magnifique destrier blanc !
À la maison, j'en aie déjà quatre. Je n'en monte véritablement qu'un seul d'ailleurs, mais les autres étaient si jolies, je n'ai pas su résister.

Et tu penses que cela peut-être quoi ? Je veux dire par là, qu'est-ce qu'une guilde prônant l'équilibre peut demander à une géniale et belle demoiselle comme moi ?
En même temps, je vous avais dit que j'étais la meilleure, tu sembles presque surpris la façon dont j'ai vite progressé. C'est seulement le temps que je comprenne ce que vous attendiez de moi voilà tout ! "


C'était comme si elle voulait faire croire qu'elle savait déjà tout ce qu'on lui avait appris, oubliant rapidement tous les efforts prodigués. Elle haussa les yeux comme si c'était la pire des choses qui soit, la jeune rouquine reprit alors la parole.

"Oui si tu veux, on peut passer à la faculté. Mais ne me dit pas que tu as pensé inviter Farah à notre petit dîner !? Je ne suis pas certaine qu'elle soit d'aussi bonne compagnie que toi. "

Elenwë fut quelque peu déstabilisée par la réponse de James au sujet de ses sentiments. Il n'avait donc rien compris du tout ! Ce que les hommes pouvaient être bêtes, peu importaient d'ailleurs la race à ce sujet. Elle voulait surtout savoir ce que pensait vraiment James à propos d'elle, pas comme élève ou personne, mais davantage comme une femme. Elle oubliait totalement son âge plutôt jeune pour ce genre de choses.
La jeune femme leva alors un sourcil lorsque James lui dit qu'ils se ressemblaient beaucoup. Il se revoyait en elle, comme il était à son âge. Pour une fois, La jeune femme entendit parfaitement les bons comme les mauvais points que James expliquait avec un tact certain.
Il expliquait, comment il pensait qu'Elenwë avait la haine contre tout le monde. Elle ne se voyait pas du tout comme cela. Avec elle, tout était blanc ou noir, cela était juste. Mais de là à maudire la terre entière, il y avait un gouffre. Elle avait des avis arrêtés sur beaucoup de sujets, c'était seulement parce qu'elle avait une vision plus grande et développée que les autres.
Il expliqua ensuite comment Elenwë était si imbu d'elle-même. Elle ne voyait absolument pas de problème dans ce cas-là, vu que c'était parfaitement la vérité et mérité.
Le cœur d'Elenwë palpita rapidement lorsque James lui dit qu'elle avait un bon fond. Ce n'était pas nécessairement grand-chose, mais de sa part, c'était quelque chose d'important. Légèrement exaspérer d'entendre les craintes de son professeur, Elenwë reprit la parole sur un ton légèrement acide.

"Je ne veux pas du mal au monde entier. Je suis meilleure que la plupart des personnes, c'est un fait, je dois par conséquent les aider de mon mieux c'est normal. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire que tu t'inquiètes à ce point-là. Et puis si tu as tellement peur, ne me quittes jamais et tout se passera bien !

Je ne m'attaque jamais à un innocent, c'est dans mes règles de vie. Et puis je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps à tuer un paysan, comment je mangerais alors vos fameux fruits que j'ai failli brûler ?

Il me faudrait davantage de puissance, je ne sais pas par quel moyen d'ailleurs. Je ne peux pas végéter à ce point-là. Je suis prête à aller assez loin, tu le sais ! Tu n'as pas une idée ?
D'ailleurs, il me faudra également revoir les coutures de mes gants, je veux acheter de nouvelles jambières. Je dois améliorer ma cape, elle est bien mais trop simple. Oh et puis je veux acheter à nouveau des fluides de feu au marché.

Oh, mais je n'ai besoin de personne pour me protégeeeeeeer ! "


Interrompit alors la jeune et belle rouquine sa phrase, alors qu'elle trébucha à cause de la fatigue. Son pied s'était pris dans un pavé certainement, elle n'avait pas pu lever assez haut le peton. Elle s'agrippa fortement à James de ses deux mains pour ne pas tomber, finissant tout contre lui. James s'était baissé pour la rattraper, leurs visages se retrouvèrent alors face à face à quelques centimètres. La jeune femme pouvait sentir son souffle contre ses lèvres, mais elle restait incapable de bouger. Ses yeux tremblaient légèrement, son cœur battait la chamade, elle n'osait alors rien dire du tout.

De jolis cailloux.

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Dernière édition par Elenwë le Mar 18 Juin 2013 14:26, édité 5 fois.

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mer 5 Juin 2013 12:39 
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Une foule était massée devant les portes et l’attente fut longue, particulièrement pour le jeune varrockien.

« L’avantage de fouiller ces convois réside principalement dans le possible accroissement des échanges économiques. Voyez-vous, Gabriel, afin de prospérer, surtout au point de Kendra Kâr, une ville ne peut rester en totale autarcie... »

« Arrête, sérieux, tu me casses les oreilles. On vient faire quoi, ici, en plus ? »

« … les taxes viennent alors compléter les apports… »

« Tu m’écoutes ?! J’te parle la vieille ! »

« générant ainsi des … pardon ? »

« J’en rien à faire de tes histoires. J’comprends même pas la moitié de ce que tu me dis. Pourquoi tu veux aller ici ? »

« Oh, à l’origine, je n’en savais rien. J’ai appris déjà beaucoup de Tulorim et mon intérêt décroissait. Par contre, une fois ma destination connue, j’ai rapidement envisagé de découvrir le temple de Gaïa. Il paraît, et je…. »

« Bah ça sera sans moi, j’fous pas les pieds là-dedans ! »

« … un des plus grands, sinon le plus grand, temple consacré à Gaïa. Saviez-vous que la déesse est apparue ici-même ? Cette ville est bénie des… »

« Elle me gave. »

« grande desti… pardon ? »

« Je te dis que tu me casses les oreilles ! Arrête avec ton baratin. »

« Vous n’allez pas m’accompagner ?! Mais pourquoi donc ? »

« J’ai rien à faire là-dedans. Bon, on va enfin passer les portes. Tais-toi, tu fais peur aux gens. »

« Une Sindel et … un Varrockien. »

« Une Cyniraine, pour être exacte. »

Le garde ne lui prêta que peu d’attention, préférant se concentrer sur Gabriel.

« Vous ne notez pas ? »

« Que venez-vous faire à Kendra Kâr ? »

« Demandez-lui… C’est elle qui a eu envie de venir. Moi, j’la suis, j’sais pas bien pourquoi d’ailleurs. »

« Pourquoi ne notez-vous pas que je viens de Cyniar ? »

« Parce que ça ne change rien. »

« Mais vous n’avez pas dit Humain, pour mon compagnon… mais Varrockien. C’est bien que cela a de l’importance ! »

Le garde fixait Itsvara avec suspicion, se demandant si elle se moquait de lui ou si elle était profondément stupide. Il n’en était rien. Itsvara connaissait parfaitement la rancœur persistante entre les deux peuples. Cependant, il lui semblait étonnant que le garde accorde si peu d’importance à sa race, pourtant bien plus rare que celle des Humains.
Devant l’air éberlué du garde, Itsvara comprit bien vite qu’il était inutile de s’acharner, bien que ce ne fut-ce pas l’envie qui lui manquait.

« Peu importe. Ce jeune homme m’accompagne. Il est mon compagnon. »

Elle semblait si fière en l’annonçant tandis que Gabriel s’en cachait.

« Je me porte responsable de ce jeune être. Maintenant, laissez-nous donc rentrer dans votre magnifique ville, j’ai beaucoup à voir. »

Une dernière fois le garde fixa Gabriel, cherchant à démasquer un potentiel fauteur de troubles. L’insistance d’Itsvara eut raison de sa détermination et il les laissa simplement entrer.

« Prenez garde… et profitez de notre belle cité. »

Les portes furent franchies de quelques pas à peine que l’elfe s’extasia.

« Je dois l’admettre, au premier abord cette ville me ravie plus que Tulorim. Et cette pierre blanche donne un aspect bien plus salubre que celui de votre ville. »

« Ouais, j’suis d’accord, ça fait sale. »

« Non, salubre… comme sain. »

« J’comprends rien quand tu m’parles… »

« J’avais cru comprendre. Mais ce n’est rien, vous apprendrez à mon contact. »

(Non, il n’apprendra rien. Tu perds ton temps.)

Gabriel soupira. Suivre l’elfe lui paraissait de plus en plus comme une mauvaise idée. Certes il avait pu échapper à Tulorim et ses affaires criminelles, mais il se trouvait désormais coincé avec une elfe grise un tantinet agaçante et moralisatrice.

« Je compte me rendre à la bibliothèque en premier lieu… On peut juger d’une race et de ses villes en fonction de son rapport à la connaissance. Mais, avant cela, il nous faut une carte et une auberge. Vous avez l’habitude de ces milieux… Trouvez donc un établissement convenable. Prenez garde à la clientèle, je ne supporte pas les ivrognes. Ruiner ainsi ses compétences intellectuelles… tellement affligeant.
Rejoignez-moi au plus vite sur la place qui semble se dessiner au bout de cette grande rue. »

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mar 11 Juin 2013 20:34 
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James fut surpris de constater à quelle vitesse tu avais récupéré du jus, tu marchais plus vite, tu posais de plus en plus de questions, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il te laissa parler comme à son habitude, nota dans un coin de sa tête de te donner une petite leçon sur les shaakts et leur société, sur la manière de monter à cheval, sur les horreurs qu'il avait vu au cours de sa vie. Il passa directement à ce qui comptait le plus pour le moment.

- "Bien je vais aller voir Farah pour connaître la suite et surtout si je dois continuer de te suivre comme ton ombre. Pour le reste, voilà ce que je peux t'apprendre. Si tu veux augmenter ta réserve magique, tu peux aller chez Moboutou pour acheter des fluides de feu mais également améliorer ta cape et ton gant. Si tu veux obtenir des jambières, le mieux serait la forge de Gonk. Après si tu veux vraiment gagner en puissance, tu peux toujours faire un tour à la tatoueuse magique. Les encres qu'elle utilise ont des propriétés très intéressantes."

Il allait partir en direction des rues lorsqu'il se souvint de quelque chose et se mit à chercher quelque chose dans les sacoches de sa ceinture.

- "D'ailleurs ça me fait penser que j'ai quelque chose pour toi."

Il farfouilla encore quelques secondes avent de trouver deux petites pierres qu'il déposa dans ta main droite.

- "Ce sont des runes, fais-les identifier et fais-en bon usage."

Il tourna alors son visage vers toi et déposa un baiser sur ton front avant de plonger son regard dans le tien.

- "Ne fais rien que je ne ferais pas."

Il partit alors à grandes enjambées dans les rues de la ville disparaissant rapidement de ta vue.

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mar 11 Juin 2013 22:39 
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Elenwë prit assez mal l'évocation de la part de James de la possibilité de la quitter, elle imaginait déjà ne plus jamais le revoir. La jeune demoiselle fulminait déjà à l'idée de devoir nuire à une nouvelle élève. Il était impossible de le laisser ainsi s'occuper de quelqu'un d'autre. Elle ne pouvait pas en vouloir à James, il n'avait guère le choix de ce genre de choses avec Farah. Elle plissa alors les yeux légèrement méchants, mais il ne dit rien du tout gardant les lèvres closes.
La demoiselle elfique hocha la tête lentement aux conseils afin d'acheter ou améliorer son matériel, rien qui ne la surprit de prime abord. Elle tilta cependant lorsque James lui parla de tatouage magique, elle se caressa une joue un peu perdue. Comment un tatouage, qui était quelque chose de vulgaire selon elle, pouvait la renforcer ? Elle devait absolument en savoir plus, elle devait aller voir ce tatoueur. La jeune rouquine avait toujours trouvé les tatouages vulgaires, peut-être que quelque chose de petit et discret suffirait ? Si cela pouvait amener plus de puissance, alors c'était nécessaire !

À l'annonce de James qu'il avait quelque chose pour elle, Elenwë sentit son cœur s'emballer à toute vitesse. Elle commença rapidement à imaginer des choses, serait-ce un bijou ? Une bague ? un collier ? Sans doute des perles ! Il était si gêné, que James jouait les indifférents. Puis le cadeau tant désiré fit son apparition. À la grande déception de la jeune elfe, son professeur lui confia deux cailloux avec des signes étranges dessus. Elle fut totalement déçue, ce n'était pas du tout ce qu'elle attendait. Qu'est-ce qui lui prenait de lui donner des cailloux ? Elle n'était pas une enfant des rues ... Des runes ?
Elenwë se souvint alors rapidement de ses cours de magie, les runes se trouvaient être des pierres magiques qui pouvaient abriter de grands pouvoirs. Elle n'en avait jamais vu, le seul symbole qu'elle avait essayé de se souvenir c'était le feu. Elle sourit largement en découvrant qu'elle en avait une, mais qu'elle était l'autre ? Aucune idée, ce genre de considérations ne lui importaient pas du tout. La jeune rouquine devrait aller la faire identifier rapidement histoire de connaître ses nouveaux pouvoirs à disposition. Tout ce qu'elle désirait c'était la puissance à l'état brut.

Elenwë voulait dire quelque chose pour le remercier de ce cadeau, c'était la moindre des choses et son éducation la forçait également. Lorsqu'elle releva son visage vers celui de James, il lui baisa le front. Complètement surprise, la jeune demoiselle elfe devint toute rouge en quelques secondes. Elle papillonna des yeux, toute gênée, elle ne savait pas trop quoi dire maintenant après cela. Ses yeux tremblaient, brillaient, elle avait le souffle coupé, impossible de quoi que ce soit.
James lui dit de ne pas faire ce qu'il ne ferait pas, que pouvait-elle répondre après cela ? Elle hocha la tête lentement sans rien dire. La jeune rouquine resta sur place sans bouger d'un iota, elle regarda partir son professeur. Ils allaient être séparés pendant un moment à nouveau.

Ce ne fut qu'après de longues minutes que la jeune elfe se décida à bouger. Elle se dirigea en ville vers le temple de Zewen afin d'identifier la rune.

Le temple de Zewen

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Lun 16 Sep 2013 16:01 
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Chapitre 1 : L'aube d'une nouvelle vie.

Le soleil était encore bas dans le ciel, levé depuis peu. Il était très tôt encore et l'air était frais, il transportait des nuages qui obscurcissaient l'éclat lumineux de temps à autres...Pourtant, ce temps que l'on pourrait qualifier de médiocre ne suffit pas à atténuer cette sensation de découverte qui me bousculait le cœur. Je faisais face à Kendra Kâr, j'étais aux pieds même de ses murs, devant les grandes portes. Je n'avais alors jamais connu que les blanches constructions de Cuilnen et la forêt qui l'entoure. Aujourd'hui, je me retrouvais face à d'immenses constructions de pierre, qui m'obligeaient à lever la tête pour en voir le sommet. Faits de mains d'hommes.

(C'est tellement...Impressionnant...)

Cela faisait un bon moment que j'étais fixe, au même endroit, à contempler bouche bée, du moins intérieurement, l'entrée de la ville. A quelques pas de moi, sur la route, d'autres voyageurs avançaient pour passer les portes. Certains sur des montures, des chevaux. D'autres, comme moi, allaient à pied. Et tout ce beau monde chahutait à n'en plus finir.
Me secouant un peu, je rejoignit les nombreuses autres personnes qui souhaitaient entrer. Et là, j'eût l'impression que le temps sembla ralentir, que ça n'avançait pas. Et l'ambiance n'arrangeait rien, prompte à l'énervement. Et bien des voyageurs y succombaient justement...

"Bon ça avance oui !"

"Maman...Quand est-ce qu'on rentre ? J'ai froid..."

"On va se prendre une averse dehors...Mais aller avancez !"

Quelques exclamations filtraient ici et là, parvenant à surmonter le bourdonnement permanent de conversations. Moi qui n'avais jamais connu que la sérénité de Cuilnen...J'en étais tout chamboulé. Intérieurement du moins. De façade, je m'efforçais d'afficher un air tranquille, en dehors de tout ça. Je levai une main pour me lisser les cheveux et replacer des mèches derrière mes oreilles, comme j'avais l'habitude de le faire souvent, et je me pris une décharge électrique. Je sursautai comme à chaque fois. Heureusement, mes cheveux allaient bien.

Le temps passait, le soleil continuait sa course dans le ciel sans que rien de spécial n'arrive. Il faut dire, avec la milice aussi proche, il fallait être doué pour échapper à leur surveillance. Ou ne rien tenter, aussi. En tout cas, mon tour de passer et de me faire questionner. Le garde commença par me détailler du regard, m'examinant sous toutes les coutures. J'étais gêné d'être l'objet d'un regard aussi attentif, peu habitué sans doute. Mais il ne parut pas s'apercevoir de mon état perturbé et en vint aux questions.

"Nom ? Raison de la venu ? Age ?"

Je répondis d'une voix que je m'efforçait de rendre plate.

"Széhyr, pour étudier la magie, quatre vingt dix ans."

Il releva les yeux sur cette dernière réponse et soupira.

"Ah ces elfes...Très bien, vous pouvez passer. Vous trouverez au centre de la ville le château avec un plan si vous désirez vous repérer. Bonne journée."

Je souris timidement et hochai la tête, mais il ne faisait déjà plus attention à moi. Ils étaient encore nombreux derrière moi il faut dire...
Je franchis les portes.

La Grande Rue

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Sam 21 Sep 2013 23:37 
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précédemment

Samuel franchit les portes sans trop de problèmes, sa famille étant bien connue en ville. Dans un premier temps, il pensa mettre un maximum de distance entre lui et Kendra Kâr et ce, le plus rapidement possible car il avait hâte de revoir son oncle Bogart et de se promener dans les forêts du nord. Toutefois, à cet instant précis, le soleil perça les nuages, réchauffant agréablement son visage. Il changea donc de plan, trouva un endroit un peu plus calme au pied des murailles et s’installa pour inspecter de plus prêt le contenu de son balluchon.

-Tout compte fait, je casserais bien une petite graine avant de me mettre en route. Et puis, comme dirait oncle Bogart, mange et dors dès que tu le peux…

Un vieux dicton de soldat. En y songeant bien, le vieux garde forestier avait sûrement fait partie d’une armée quelconque pendant ses années d’errance - bien qu’il n’en ait jamais parlé. Samuel se promit de lui demander plus d’informations une fois arrivé.
Il ouvrit le balluchon préparé par Peter, mit les 50 Yus dans sa bourse et commença à fouiller. Le tavernier avait été généreux : du pain, du fromage, des fruits…de quoi tenir plusieurs jours. Samuel prit la miche de pain, en arracha un morceau et allait le porter à sa bouche quand il se rendit compte qu’il était observé. Il leva la tête et vit deux enfants : un jeune garçon maigrichon qui tenait par la main une fille encore plus petite et plus maigre.

-Bonjour, leur dit-il en souriant. Vous avez faim ?

Les enfants ne répondirent pas, se contentant d’observer la miche de pain. Samuel prit le fromage, prépara deux tartines et les tendit aux enfants. Le plus grand, méfiant, s’approcha doucement, saisit les tartines, repartit en courant vers la petite fille qui devait être sa sœur, lui donna la plus grosse part et tous deux se mirent à manger en surveillant Samuel du coin de l’œil.

-Je m’appelle Samuel.

Les enfants s’arrêtèrent de mâcher une seconde ne sachant que penser de cet homme ; il avait l’air gentil et son sourire paraissait sincère. Mais bien qu’ils soient très jeunes, la vie n’avait manifestement pas été tendre avec eux et ils avaient déjà appris à se méfier. Le jeune archer décida donc de les aider.

-Vous savez quoi ? Je n’ai pas très faim et j’ai là de quoi nourrir un régiment. (il se saisit d’une pomme et la montrant aux enfants, il poursuivit) Cela me suffira amplement. Vous pouvez prendre le reste.

Les enfants hésitèrent.

-Je vois…Je vais donc laisser tout cela ici…si quelqu’un a faim, il n’aura qu’à se servir.

Samuel se remit en marche en croquant dans sa pomme. Il n’avait fait que quelques pas quand il entendit les enfants se saisir du balluchon. Puis il sentit qu’on tirait sur sa chemise. Il se retourna et vit la petite fille qui lui dit en penchant légèrement la tête sur le côté :

-Merci m'sieur.

Puis elle rejoignit son frère en courant et les deux enfants disparurent dans la foule qui s’amassait déjà aux grandes portes de la ville. Samuel songea à quel point la décision de donner ses provisions aurait parut stupide à son père qui n’aurait pas manqué de lui reprocher son manque de prévoyance et son inconscience.

-J’ai donc pris la bonne décision…

Il se mit donc en route vers la campagne environnante…



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Personnage : Samuel
Dernières tribulations connues : Des adieux provisoires?
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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Jeu 31 Oct 2013 17:07 
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<précédemment>

Le beau temps persistait à régner dans la région de Kandra Kâr : le soleil était à son zénith, prodiguant une vague de chaleur agréable mais inhabituelle en cette saison de l’année. Cela n’en restait pas moins appréciable après ces interminables journées diluviennes qui ont précédé.

(Par la barbe du grand Nain, me revoilà revenu plus vite que prévu)

Les deux compagnons s’étaient arrêtés au pied de l’entrée Nord de la cité et contemplaient la foule qui déambulait à ses portes. L’activité battait son plein et les humanoïdes de petite taille devraient jouer des coudes pour y pénétrer.
Des gardes en armure rutilante étaient positionnés au centre du porche et arrêtaient chaque voyageur, les questionnant sur leur provenance et leur intention en ville. Ils étaient lourdement armés, bouclier et hallebarde au poing, et ne semblaient pas plaisanter avec l’autorité : il fallait s’attendre à ce que le passage se passe sous tension.

« Halte vous 2. Déclinez votre identité et provenance »

Décidément, le nain ne supportait pas ce ton dédaigneux. Il laissa la parole à son récent acolyte qui avait la verve plus facile.

« Bonjour Messire, je suis Hobdegar, fils de Fastolph Sous Colline. Je viens rejoindre mon oncle Déagold qui tient un commerce dans la cité. A mes côtés, je vous présente mon compagnon Brokkr, maître nain de la ville de Shory. Il a le noble dessein de rejoindre les siens dans les montagnes au Nord. Malheureusement, son équipage a été attaqué par une troupe d’orcs en cours de route et il ne reste que le seul survivant de cette fière entreprise. Nous vous serions gréés.. »

Le garde sourcilla et le stoppa net

« Toi le hobbit, tu peux passer. Toi le Nain, tu viens avec moi. »

Il héla un de ses confrères pour prendre sa place et invita le Thorkin à le suivre. Les deux compères partagèrentt leur étonnement puis Brokkr prit la parole

« Par Meno, que me veux-tu humain ? Ai-je commis un quelconque crime à tes yeux ? »

« Pas besoin de t’énerver troglodyte. Je t’amène auprès de mon supérieur pour que tu lui raconte toute l’histoire. Et toi le petit-homme tu circules ! »

Celui-ci salua de la main le forgeron et l’invita à le rejoindre dans la boutique de son oncle quand le moment sera plus propice à la détente.

Les deux guerriers se dirigèrent vers l’une des tours de la grande porte dans laquelle un poste de garnison avait été aménagé, un homme y était assis occupé à prendre son repas sur une large table en chêne. Son dos leur faisait face :

« Y a-t-il une urgence qui mérite d’interrompre mon repas ? »

Le garde se posta au seuil de la pièce circulaire

« Capitaine, j’ai là un nain qui prétend avoir essuyé une attaque sur la route de Mertar … une troupe de Garzhocks semble-t-il. Il m’a donc semblé judicieux de vous l’amener pour que vous entendiez de vive voix sa version »

Le capitaine du guet était un homme à la longue chevelure blonde et à la silhouette élancée (le genre de mec beaucoup plus balèze qu’il ne parait). Il était tout de cuir vêtu et portait à son flanc gauche une longue rapière à la garde finement ciselée. Il ne se retourna pas et s’enfourna une tranche de pain.

« Permet moi de t’inviter à ma table pour que tu puisse me conter cela. Sergent, Tu peux retourner à tes fonctions. »

Une fois ses affaires et armes posées à proximité, Brokkr s’assit en face de l’humain, les mains posées à plat sur la table et le fixa posément. L’homme était beau et son assurance naturelle devait garantir son succès auprès des femmes. Il semblait moins hautain que ses semblables.

Tout en peignant sa longue barbe, le maître forgeron entama sa narration.

« Je me nomme Brokkr, de la contrée de Shory. Je souhaitais rejoindre les grands sommets du Nord jusqu’à la cité naine afin de rencontrer mes frères et apprendre leurs us et coutumes. J’ai donc pris le peu de bagage dont je disposais et rejoignis Kandra Kâr par la grande route. En ville, j’ai pu m’enrôler … enfin de manière inopinée ….dans une compagnie de mes semblables qui devait repartir dans leur montagne une fois leur commerce achevé. C’était il y cela 2 semaines environ »

Il fit une pause s’assurant que son interlocuteur s’intéressait à son récit. C’était le cas. Le capitaine poursuivait son casse-croûte tout en tendant une oreille attentive.
Le naturel revenant au galop, une soif intense se fit ressentir chez le Thorkin. Il attrapa son sac, en sortit son outre et transvasa le reste de la veille dans une chope qui se trouvait à proximité.

Le militaire souriait

« Chose est sûre, la réputation des nains n’est pas usurpée ! Continu, je te prie. »

Le bock fut vidé d’un trait. D’un geste du bras, le guerrier effaça les vestiges de mousse présentes sur sa belle barbe brune. Un rot sonore ponctua l’action.

« Le voyage dura 4 jours, en toute quiétude : Mes frères m’enseignèrent leur culture tournée autour de la pierre, des gemmes et du combat. L’attaque des faces de groin est survenue la nuit pendant que la majorité d’entre nous dormions. La puanteur qu’ils dégageaient nous a alerté mais pas suffisamment tôt pour que l’on puisse s’organiser.
Il en venait de toute part du campement et leur charge fut féroce. Ils étaient nombreux, déterminés et bien équipés. Heureusement, j’avais pu récupérer mon marteau avant d’être pris à parti par ces barbares. Le premier Garzhock qui m’affronta lança sauvagement son attaque au niveau de mon visage ; je pus éviter de justesse le tranchant de sa hache. Je parais la seconde attaque avant de balancer mon arme sur sa jambe : le coup atteignit sa cible et un craquement sec se fit entendre. La jambe vola en éclat, talonnée par une gerbe sanglante verdâtre. Lésé de ses appuis, l’agresseur s’effondra à mes pieds, me laissant le loisir de lui écraser la tête par un coup violent ... ce que je m’empressais de faire … Un orc mort est un bon orc !
Malheureusement le second assaut me pris de court. Il arriva de derrière par une peau verte de haute stature. Une différence de taille non négligeable qui, je pense, me permis, au travers d’un « tour de passe-passe », d’atténuer la violence de l’attaque. Son couperet percuta la partie supérieure de mon heaume : celui-ci se brisa mais me protégea d’un coup mortel. La force du choc m’envoya dans les méandres de l’inconscience … Après le noir absolu ... jusqu’au lendemain où mon réveil se fit en compagnie de cadavres et de charognards.
Je suis le seul survivant de ce massacre. J’ai dû quitter rapidement les lieux en raison d’une troupe de Setkegs qui se rapprochait de ce charnier et décida de revenir en ville.
Me voilà donc devant vous aujourd’hui, messire capitaine. Que comptez-vous entreprendre ? Mobiliser une troupe pour poursuivre les assassins de mes frères ou laisser couler car vous ne vous souciez guère de la vie de quelques nains ? »


La question de l’enfant de Valyus ne surprit en aucune façon le soldat. La variété des ethnies qui coexistaient au sein de Kandra Kâr lui permettait de mieux appréhender les différences de culture et de caractère de chacun de ces peuples. L’homme se contenta de finir son verre de vin.

« Il m’est effectivement parvenu certains échos relatant l’existence d’une telle troupe d’Orcs dans la région. Par contre, je ne m’attendais pas à qu’elles soient aussi proche de notre territoire. Sache que tout crime ne reste pas impuni, et ce quelle que soit la victime…. Et ceci est valable aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’enceinte de cette glorieuse cité ».

Il se leva de son banc, pour signaler que la conversation était close, et invita son interlocuteur à prendre le chemin de la sortie.



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"Place ta confiance dans le fer et la pierre car ils ont toujours été les meilleurs amis des nains"
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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mer 6 Nov 2013 14:43 
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A proximité de la grande porte, au milieu des gens entrant et sortant de la ville, les gardes questionnent, inspectent et éventuellement fouillent les personnes qui semblent suspectes, inconnues ou piochées au hasard.

Valkazaar avance en direction de la grand rue lorsqu'un garde l'interpelle.

"Vous là-bas, avec la cape bleue, venez par ici s'il vous plait."

Valkazaar se retourne pour vérifier si quelqu'un d'autre correspond à la description, mais personne n'a de cape de cette couleur autour. Il se pointe du doigt avec un regard interrogateur.

"Oui oui, vous ! Venez par ici, en dehors du flot."

Valkazaar s'approche du garde, calmement et sans inquiétude, il n'a rien à se reprocher...

"Me voici, je vous écoute monsieur"

"Pouvez-vous me dire d'où vous venez, quel est le motif de votre entrée dans la ville et si vous avez quelque chose à déclarer ?"

"Je viens du village d'Akinos, je suis descendu avec les gens du village par la rivière, je viens pour visiter la ville. Et n'ayant pas grand chose à moi, je n'ai rien à déclarer"

"Avec une cape tissée et brodée de la sorte, vous ne me ferez pas croire que vous n'avez que peu de choses à vous, je ne suis ni tisserand ni tailleur, mais cette étoffe n'est pas de piètre qualité, cela se voit au premier coup d'oeil..."

En un quart de seconde, Valkazaar sait qu'il doit trouver une explication plausible pour ne pas se faire emmener par le garde pour questionnement.
"C'est exact, il s'agit d'un habit offert à notre famille pour service rendu à la nation, maigre consolation pour le vide créé et mes interrogations n'ont apporté que gêne et tristesse à la place de réponses. Il m'a ensuite été transmis, je ne peux vous dire d'où il vient et qui l'a fabriqué, cela faisait partie du 'mystère' que je ne suis pas parvenu à éclairer. C'est également pour cette raison que je suis de passage ici, peut-être y trouverais-je une personne qui sera à même de déterminer sa provenance"

En quelque sorte cette explication n'est pas tout à fait un mensonge, ce qui permet à Valkazaar de paraître sincère et le thème abordé en premier lieu permettant de justifier une légère anxiété durant son élocution.
( Je pense que ça devrait le calmer... j'ai pas été trop mauvais... pourvu qu'il ne se braque pas ! )

"Bien, bon... Vous ne semblez pas être un danger pour nos citoyens, toutefois si vous provoquez des querelles, je vous trouverai et vous botterai les fesses. Circulez maintenant !"

"Bonne fin de journée à vous également"
Valkazaar esquisse un sourire et s'avance vers la grand rue.

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Pour moi, un RP inclue l'intéraction avec d'autres PJ, si vous me croisez quelque part de près ou de loin, n'hésitez pas à mettre votre grain de sel dans l'histoire, c'est plus sympa de trouver des éléments nous obligeant à s'adapter ! Merci d'avance


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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Lun 18 Nov 2013 22:13 
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En ce matin, la route menant vers les portes est quasiment vide, tant mieux, plus vite dedans, plus vite dehors. Je galope, mes couleurs volant au vent, un garde va pour m'arrêter, mais son sergent me fait signe de passer. Je l'entends dire à son subordonnée :

"C'est Lothindil. Pas la peine de la contrôler, elle agit au nom du temple de Yuimen."

Je le salue de la main en passant, souriant en réalisant la notoriété que j'ai pris dans la ville ces dernières années. Nous remontons la grande-rue, tournons au marché, puis deuxième à droite. Plus besoin d'Anouar pour me rendre chez Argaïe, je connais le chemin par coeur. J'arrête mon cheval devant la porte et l'attache avant d'ouvrir la porte.

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 Sujet du message: Re: Les grandes portes de la ville
MessagePosté: Mer 20 Nov 2013 23:27 
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Localisation: Quête 30 : Fan-Ming
Quand j'arrive à la grand porte, les gardes ont changé. Je suis arrêtée par un petit jeune aux yeux admiratifs. C'est vrai que les chevaux avec caparaçon et sans escorte sont plutôt rares sur Kendra Kâr.

"C'est le blason de quel seigneur sur votre cheval ? Mon père m'a appris à reconnaître tout ceux du royaume kendran et de l'Anorfain, et je ne connais pas celui-là. Il ressemble à celui de la famille des Rithlindil de Cuilnen, mais le leur est d'azur au bâton enchassé de gueules. Vous êtes un cousin ?"
"C'est le mien. Celui de la famille de Lothindil 'tir Lisha."
"'tir Lisha ? Vous êtes une chevalière Sindel ?"
"C'est le cas !"
"Vous faites quoi ici ? A part Lilo et ceux des aynores, nous en croisons rarement."
"Je suis venue voir Argaïe, le forgeron et demander conseil à Moboutou, le vieux sage. Et maintenant, il me faut partir pour Oranan."
"Faites juste attention, des attaques de Sektegs ont été signalé sur les pentes du duchés de Gramerian, donc ne vous écartez pas de la route."
"Les Sektegs ont plus à craindre de moi que l'inverse."

Nous passons les portes et entamons notre chevauchée vers l'Ermitage.

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