L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 23 Mar 2014 15:46 
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Précédemment:Un mort en sursis et une sauvage envoutante


Voilà le moment était venu, c'était maintenant ou jamais. L'homme s'empressa de la déshabiller afin de pouvoir s'emparer de sa poitrine. Ni une ni deux, elle vint à poser ses mains de part et d'autre du visage de Gribald, le fixa droit dans les yeux avant de lui murmurer doucement ....

-Viens donc les gouter puisqu'ils semblent à ton goût.

Oryash l'attira doucement de telle sorte que la tête Gribald vienne se nicher entre ses seins afin qu'il puisse en profiter à sa guise. Lorsque la bouche du manant entra en contact avec sa peau froide, la belle laissa échapper un grognement qui pu s'apparenter à du plaisir, mais il était tout autre. Oryash sentait monter en elle toute la puissance de la magie sombre et sembla entendre les paroles de Thimoros qui raisonnaient dans sa tête.

Dans son était de transe semblable à un rêve, elle sentait sa présence, son aura tout autour d'elle. Comme s'il voulait la voir lui même à l' oeuvre. Comme si l'accompagner était devenu une drogue pour lui. Comme s'il ne pouvait plus se passer d'elle. Mais peut-être que cela n'était pas réel et simplement le fruit de son imagination, submergée par la magie sombre.
Quoi qu'il en soit ses pensées divaguaient de la sorte....

-Oryash, ma belle démoniaque! Emploie cette magie dont je t'ai fais don et savoure. Savoure sa douleur, sa lente agonie et sa fin. Il est à toi...TUE-LE!

Oryash déploya alors toute sa magie, une aura violette venant à s' échapper de ses mains et à envelopper Gribald peu à peu, tandis qu'elle le tenait serrer contre elle, comme si elle voulait l'étouffer. Elle l'avait à sa merci et il ne devait sans doute pas savoir ce qui allait lui arriver.
Un sourire sournois et sadique s'afficha sur le joli minois de la belle avant que son pouvoir de main sombre ne se referme sur Gribald. Elle laissa sa magie se rependre, si bien que la volute mauve vint à envelopper l'ennemi du temple entièrement, le privant d'air peu à peu, tandis qu'elle sentait la langue et la bouche de ce dernier s'activer sur sa poitrine. Pourtant bien vite, un peu trop vite, elle sentit l'homme cherchant à se redresser. Elle le plaqua plus fermement contre elle, poussant sa magie à son maximum.

-Non, pas encore,continue, c'est si bon...hmmm.

Elle laissa alors glisser ses mains autour du voleur, sans le lâcher. Le ceinturant avec force. Lorsqu'il compris ce qui se passait, il était trop tard. Immobilisé, il ne pouvait se dégager de l'emprise de la sauvage. Elle le sentit se débattre, se tortiller, gaspiller l'air qui lui restait. Plus il tentait de s'échapper et plus l'air se raréfiait ce qui ne faisait que le rapprocher d'une mort imminente.

-Le temple des plaisirs, t'envoie son bon souvenir, Gribald . Crève!

Oryash jubilait et savourait le plaisir de le tuer ainsi, sans qu'il ne puisse rien faire, pour se défaire de son emprise. Il était si doux et si bon de donner la mort. Sans compter que Thimoros était là, elle en était convaincue, pour sa part. Appréciait-il le spectacles?
Les yeux de la Phalange de Fenris vinrent alors à passer au noir, signe évidant de son appartenance au côté obscure. Elle ressentait comme jamais sa puissance et sa sombre magie et cette dernière s' amplifia encore, si bien que la baraque se mit à vibrer. Chaque planches se mirent à craquer et alors que son aura mauve se teintait de noir, peu à peu, elle ajouta d'une voix d'outre-tombe...

-La mort entre mes bras est ta condamnation! Savoure mon étreinte car c'est la dernière que tu connaitras!

L'intensité magique grandit encore et encore, si forte, si puissante qu'il ne fallut que quelques secondes à Gribald pour rendre son dernier souffle. Quand tout fut terminé, la tension retomba aussitôt, laissant Oryash quelque peu éreintée. Le souffle court, elle repoussa sans ménagement, le corps inerte de Gribald sur le sol. Sa tache était accomplie. Le temple ne craindrait plus rien de la part de ce vaurien. Quant à ses hommes, il y avait peu de chance qu'ils viennent à vouloir des représailles.
Elle se rhabilla, s'accroupit près de Gribald et fouilla la dépouille afin de dénicher quelques objets ou tout autres trophées. Une fois que cela fut fait, elle quitta les lieux, aussi furtivement qu'un voleur.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 24 Mar 2014 16:38 
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Précédemment: Rencontre inattendue


Après bon nombre de détours et de bifurcations, les deux Phalanges de Fenris vinrent à arriver devant la demeure de Melron. Et une fois encore Oryash s'étonna de le savoir vivre ici, cela ne lui correspondait pas. Pourtant il vivait bien là. Il se détacha de la belle et ouvrit la porte qui donnait sur le patio, où tous deux entrèrent.Elle le conduisit au salon et l'aida à s'installer sur le sofa.

-Fait moi voir ça!

Sans ambages, elle déchira le pantalon de Melron de ses griffes à hauteur de sa blessure. Elle grimaça en découvrant la plaie. Elle n'était pas belle du tout. Outre le sang séché tout autour, elle était rouge et boursoufflée comme si une lame rouillée s'était plantée là.

-Tu as de l'alcool dans le coin?

Melron désigna un meuble derrière lui ,contre le mur.

-La première porte, tu trouveras ce que tu veux. Mais tu veux vraiment prendre un verre maintenant?

-Idiot,lâcha-t-elle sans vraiment le penser, avant d'aller quérir une bouteille.

Elle revint avec, ôta le bouchon et en versa une bonne rasade sur la blessure de Melron qui serra les dents sous l'effet piquant de l'alcool. Oryash n'avait jamais fait dans la dentelle, et là, elle ne prenait pas de gants. De toute façon Melron n'aurait pas aimer ça.

-Eh! Vas-y doucement, c'est du bon! Au prix qu'il m'a couté autant que j'en profite aussi.

Melron lui prit alors la bouteille des mains et but une longue gorgée d'alcool avant de la tendre à Oryash.

--On dirait que tu en as plus besoin que moi! Dans quel guêpier t'es-tu fourré?

La peau blanche haussa un sourcil tout en affichant un petit sourire en coin. Elle mit quelques minutes avant de lui répondre.

-Disons que le guêpier en question n'est plus en mesure de causer du tord à quiconque.

Une lueur sombre passa dans ses prunelles rouges. Une lueur que Melron reconnu aisément, vu qu'il pratiquait aussi cette magie. Cependant, il notait une nette différence dans le comportement de la belle, comme si la magie prenait le dessus sur elle, ne lui laissant plus le choix de ses actes. La magie sombre la contrôlait à présent et elle se laissait emporter par ses flux au delà de toutes limites.
Oryash avait franchi le point de non retour, il le sentait. Tout en elle le caractérisait. Sa façon d'être, de se mouvoir, le mal oeuvrait en elle et de toute évidence, elle aimait ça. Au certes, il savait bien que les gens de son peuple étaient loinsd'être des saints mais là, c'était autre chose. Bien plus inquiétant.
Il connaissait les conséquences d'un tel abandon à l'obscurité envoutante de cette magie et les ravages qu'elle pouvait provoquer à son porteur. Oryash en avait-elle seulement conscience ou bien s'y abandonnait-elle en toute connaissance de cause?
Un instant ils restèrent à s'observer mutuellement avant qu'un malaise ne s'installe entre eux. Quoi qu'il en soit, la belle se dirigea vers la sortie et lança...

-Je repasserai plus tard, pour voir comment tu vas. Mais je serais toi, je ferais venir un herboriste.

Oryash quitta la maison avant même que Melron ne lui réponde.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 13 Juin 2014 20:29 
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Je n’y arrive pas. Mais alors pas du tout. Tout ce que j’écris depuis mon réveil est bancal. La fin de ma ballade est indigeste, lourde et le reste est simplement fade. Ca en devient sale mais pas dans le sens que je souhaite. J’essaye de retranscrire la soirée d’hier, toute cette ambiance des bas-fonds, leurs mots et leurs codes, leurs braillements et leurs silences. Ça ne ressemble à rien. C’est plat, terriblement plat. Bon, avec mon affreux mal de crâne due au mauvais vin, je ne suis pas aidé. Mais quand même ! C’est bien la première fois que je me trouve aussi nul et en décalage par rapport à ma volonté de départ. Et de base, on ne peut pas dire que je suis souvent satisfait de moi-même. Je me faisais une joie de pouvoir mettre tout cela en musique, travailler la mélodie… Cela aurait pu devenir une belle chanson qui aurait montré une partie du peuple jamais mis à l’honneur. Mais là… je vois tous mes espoirs s’envoler.

Je me sens triste et sacrément déprimé. Je crois que j’ai surestimé mes capacités. Je pensais connaitre suffisamment ce milieu pour en extraire l’essence ultime à travers ma prose, et en relisant mes écrits, on a l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui en est l’auteur. Quelqu’un qui ne les aurait observés qu’à travers sa fenêtre, bien confortablement installé dans son fauteuil. Est-ce que je ressemble vraiment à ça ? A une petite merde consanguine aristocratique et condescendante ? Mes mots sont violents mais ils n’expriment même pas la moitié du dégoût que je ressens vis-à-vis de ce que je lis sur mes feuilles. Je ne pensais pas que cela pouvait me rendre aussi fou de rage.
J’ai bien conscience d’être un peu sarcastique avec eux, d’être avec eux sans « en faire partie ». Au début il y avait surtout un besoin de s’encanailler et la bande à Gris-Nez, enfin les Asticots, me semblait parfaitement pouvoir remplir ce rôle. La première fois que je les ai rencontrés, je ne savais pas que c’était eux. J’en avais déjà entendu parler furtivement, mais ce n’était que des colportages d’ivrognes sur les agissements de délinquants classiques : vols et violences divers. Ce qui fait que le premier soir où nous nous sommes parlé aurait pu être mon dernier. J’étais dans une taverne quelconque, en compagnie de Lucius pour changer, quand, pour je ne sais plus quelle raison, le ton est monté entre nos deux tables. Mon ignorance, ainsi que mon inconscience due à la boisson m’ont fait sur-réagir de manière violente, chose que peu de gens osaient faire avec eux. Au lieu de me rentrer dedans ils se sont mis à éclater de rire et nous ont invités à leur table. Mon physique de gringalet à du bien y jouer. Plus tard j’ai compris qu’ils commençaient à marcher sur les plates bandes des divers clans de voleurs déjà bien établis dans le milieu. C’est à ce moment là que je me suis rendu compte qu’ils étaient bien plus dangereux que ce que je pouvais imaginer. Bien plus sans limite que tout ce que j’avais pu connaitre auparavant, quand je restais dans mon p’tit fauteuil confortable…
Depuis, bien qu’il y ait eu de nombreux moments où l’inquiétude été supérieur au plaisir de les côtoyer, j’ai commencé à ressentir de plus en plus de fascination pour eux. Ils n’ont peur de rien et ne perçoivent pas la vie de la même manière. J’ai souvent l’impression de faire face à une autre civilisation que celle dans laquelle j’ai grandi.
Je déchire mes papiers et les balance dans la cheminé qui se trouve juste à côté de mon bureau. La matinée est déjà bien avancée. Il ne faut pas que je traîne plus longtemps et que je m’habille avant de me faire houspiller.
Pendant que je mets une chemise quelconque, on gratte à ma porte. Je reconnais immédiatement la furtivité d’Edgar, un de nos domestiques.

Entre Edgar. Tu peux frapper si tu veux, tu ne dois pas avoir peur de me réveiller, lui dis-je avec un sourire aux lèvres.

Bonjour Monsieur. Votre Père, Daeron De Kastelin, souhaite que vous descendiez immédiatement dans son bureau.

J’imagine que vu ton air sérieux, ce n’est pas juste pour me dire bonjour.

En effet Monsieur. Je vous conseil de mettre une autre chemise.

Juste avant qu’il ne referme la porte je l’interpelle :

Edgar ! Appel moi Emile. Je suis loin d’être un Monsieur.

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Dernière édition par Emile De Kstln le Dim 22 Juin 2014 16:19, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 22 Juin 2014 16:11 
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J’aurai préféré que la porte du bureau de Père soit fermée afin que je puisse me concentrer et contenir mon stresse avant d’entrer. Malheureusement pour moi, elle est grande ouverte et Daeron de Kastelin me fixe droit dans les yeux. Il est assis derrière son large bureau en bois massif, qui bien que recouvert de divers papiers est impeccablement rangé. Ses yeux verts émeraudes, caractéristique de notre lignée, relance la boule froide et douloureuse dans mon ventre. Je n’ai aucune idée de pourquoi je suis ici, de la raison de ma présence. Est-ce une réprimande que je vais recevoir ? Suis-je là juste à titre informatif ? Qu’importe, je dois mettre mes mains derrière le dos afin qu’on ne se rende pas compte qu’elles tremblent. Père porte comme à son habitude un surcot vert avec l’emblème de notre maison brodé sur le cœur : un K surplombant deux mains qui se serrent. Une façon de rappeler l’importance des relations commerciales que nous avons toujours entretenues. Bien que notre exclusion de la noblesse Kendrane devrait normalement nous interdire de porter ce genre de vêtement.

A sa droite se trouve Louis-Aedin De Kastelin, son propre père, qui s’est rangé des affaires depuis la naissance de mon frère Léonard. Il a toujours un rôle de conseiller et s’est beaucoup investi dans notre éducation. Mais son vieil âge commence doucement à le rattraper, que ce soit physiquement et mentalement. Malheureusement sa présence ici ne m’enchante guère. Grand-père est toujours le premier quand il faut me critiquer et me sermonner. Je crois d’ailleurs que Père est très content de ne pas avoir à jouer ce rôle. Il est très au dessus de ça. Je suis sur qu’au fond de lui, il sait qu’il m’effraie suffisamment pour qu’il n’ait pas à lever la voix.

Il n’est jamais trop tard pour se lever à ce que je vois. Assis toi Emile.

Premiers mots et déjà un reproche, ça commence bien.

Oui Père. Bonjour Grand-père.

Bonjour petit Emile. De mon temps on n’attendait pas d’être appelé par un serviteur pour venir saluer sa famille.

Bon… Je pense que pour l’instant c’est un sans faute.

Je m’excuse sincèrement pour l’heure tardive de mon réveil. J’ai de régulier problèmes d’insomnie en ce moment et…

Il suffit Fils ! Ne nous prends pas pour des imbéciles ! Nous savons pertinemment ce que tu fais de tes nuits. Penses-tu pouvoir nous berner ainsi que tous nos serviteurs ? Je te pensais plus subtil et attentif. Que tu t’amuses c’est une chose, malgré ce que tu sembles penser j’ai aussi été jeune. Mais que tu nous mentes aussi ouvertement ce n’est pas digne d’un Kastelin. Tu as vu ta tête ces derniers temps ? Ce n’est pas du à l’insomnie ça !

Tout explose à l’intérieur de moi. J’ai l’impression que mes organes fondent tous en même temps. Je sens mon visage devenir rouge écarlate. Je me rendais bien compte qu’il m’était trop facile d’échapper à leur vigilance le soir mais je ne me doutais pas une seconde que l’autorité ultime était au courant. Bordel de merde… Mais que savent-ils exactement ? M’ont-ils suivi ? Je n’ose pas poser la question.

Relève la tête Emile. Même si tu es coupable tu ne dois jamais montrer de faiblesse. De toute façon ce n’est pas pour ça que tu es là.

Un léger apaisement apparait au fond de mon tourbillon intérieur. Mon stresse ajouté à la découverte que mon secret n’en était en fait pas du tout un, m’ont empêché de me rendre compte que Daeron tout comme Louis-Aedin avaient de légers sourires sur leurs visages.

Tous nos efforts ces dernières années sont en train de porter leurs fruits. Même si nous avons du donner des cadeaux assez importants à droite et à gauche, chose qui m’irrite assez vivement, cela n’a pour une fois pas été inutile. Emile, regarde-moi dans les yeux. Nous avons un entretien avec le Roi. Solennel VI en personne ! Enfin… On est pas à l’abri de ne voir finalement qu’un de ses conseillers. Nous avons l’habitude de ce genre de déconvenue, mais c’est quand même une évolution énorme.

Mais… Je… Comment dire… C’est un rendez vous officiel ? Vous reçoit-il de manière purement informative ?

Ce que nous savons c’est que Solennel VI est parfaitement au courant de notre situation. Et nous n’allons pas bouder notre plaisir : pour la première fois depuis près d’un siècle un Roi accepte de nous recevoir. Je me doute bien que notre problème ne sera pas solutionné après cet entretien mais c’est un pas de géant que nous avons franchi. J’ai un grand besoin de toi maintenant Emile. Tous nos efforts doivent payer, tous nos sacrifices. Tu viendras avec moi à cet entretien. Tu es l’avenir Kastelin.

Je me sens complètement vide. Fini l’orage et le tourbillon. Maintenant il n’y a plus rien, un vide immense. J’ai été élevé toute ma vie dans l’attente de ce genre de moment et je ne me suis jamais senti aussi inexistant que maintenant. Un léger vertige commence lentement à me lacérer le bas-ventre.

Alors Emile, maintenant c’est fini ton comportement immature. Tu t’es bien amusé ces derniers temps mais il va falloir redoubler d’effort. Ton mode de vie, notamment nocturne, doit changer irrémédiablement.

Ou…Oui Père. Bien sur. Je ferai le nécessaire, comptez sur moi. C’est un moment historique pour notre Maison. Je serai vous rendre fier.

Je me lève de ma chaise en me concentrant fortement pour ne pas avoir les jambes qui tremblent de manière excessive.

Nous nous voyons au déjeuner je pense ?

Tout à fait Fils. Ferme la porte derrière toi.

Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer, mais quoi qu’il arrive, ma vie est sur le point de changer radicalement.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 5 Sep 2014 13:57 
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Le chemin du retour s’étant passé sans encombre, Thaïs est rapidement de retour dans son domaine sombre et étroit. Elle ferme la porte derrière elle, détachant machinalement sa ceinture qui pèse sur ses hanches osseuses. Mais elle n’a pas terminé son rituel qu’elle s’arrête, nette. Il y a quelque chose d’étrange. Quelque chose de… différent. Posant sans bruit la ceinture qu’elle a finalement continué à défaire, elle en décroche une dague et avance prudemment sans son petit domaine, inspectant les moindres recoins. Aucun doute, il s’est passé quelque chose ici. Là, sur l’étagère, une fiole a bougé de quelques centimètres… Sur la table, un morceau de viande séchée manque.

(Le bougre ! J’vais manger quoi moi maintenant ? Si je t’attrape mon gars…)

Thaïs est partagée par plusieurs émotions. D’une part, sa névrose la pousse à vouloir remettre de l’ordre dans ses affaires dérangées. D’autre part, elle s’attend à tomber sur un individu contre lequel elle devra se battre. Enfin, elle lui en veut, de lui avoir piqué son dîner. Comme si lui voler le reste n’était pas suffisant…

En arrivant dans sa chambre, sa petite penderie sans porte est sans dessus dessous. Le peu de vêtements qu’elle possède est éventré sur le sol. Son cœur s’accélère. C’est là qu’elle cache un vieux carnet qu’elle possède depuis l’enfance, dans lequel elle note toutes ses observations, toutes ses expériences concernant ses concoctions. Si la valeur sentimentale qu’elle lui porte est grande, la jeune femme sait aussi qu’il représente une grande valeur monétaire, tant elle a poussé certaines expériences, aux conclusions méconnues des gens du dehors…

D’un pas de loup, elle se dirige vers le meuble.

(Comment ont-ils pu savoir ? Personne n’est au courant de l’existence de ce carnet !)

Il ne faut pas plus de deux secondes à Thaïs pour atteindre la penderie, mais ce temps est suffisant pour qu’elle constate que si, des gens sont au courant. Les enfants de l’internat où elle vivait jadis. Ils l’avaient tous vue noter, calculer, griffonner dans ce carnet. Justement, elle avait croisé ce blondinet, dont elle a oublié le prénom, il y a quelques jours au marché… Peut-être l’avait-il suivie et…

Soulagement. Sous une pile de vêtements, ses doigts effleurent le cuir rugueux du précieux objet. La sombre le sort de sa cachette, passe machinalement sa main sur la couverture usée. Mais son regard est rapidement attiré vers le fond de son armoire. Deux petits yeux aux pupilles longues et étroites l’observent. Un étrange roucoulement, suivi d’un bâillement, laisse place à une petite tête poilue et grisonnante. Très vite, un ronronnement sourd s’élève. La jeune femme soupire, son angoisse s’envole. Un chaton. Ce n’est qu’un chaton !

- « Hey ! Mais qu’est-ce que tu fiches là toi ? »

Avec la plus grande précaution, plus pour ne pas chopper une puce ou une gale éventuelle que pour le bienêtre de l’animal, la jeune femme s’empare du petit être et va le déposer en dehors de son habitation, avant de refermer la porte. Elle a perdu suffisamment de temps comme ça, la préparation d’un fluide l’attend.

Ses gestes sont précis. Telle une leçon méticuleusement apprise, Thaïs prépare ses ingrédients et son matériel. Elle n’a pas besoin de lire les étiquettes sur ses multiples fioles et flacons : elle sait précisément où tout se situe.

Alors qu’elle met de l’eau à bouillir, un grattement à la porte vient perturber sa concentration. Thaïs fait abstraction de ce dérangement, essayant d’occulter son esprit comme elle fait toujours avec les bruits de la ville qui l’entourent. Dans une boîte métallique, elle attrape une grosse poignée d’un mélange de plantes séchées. Du houblon, de la passiflore et de la valériane. Le mélange parfait pour plonger ses proies dans un état léthargique. Les feuilles doivent y rester quelques minutes seulement, jusqu’au moment où elles prennent une teinte jaunâtre.

Thaïs surveille avec vigilance son mélange, mais le grattement devient intempestif. Violemment, elle ouvre la porte, et tombe nez à nez avec le petit chat qui la regarde d’un air suppliant. D’un ton sec, elle le réprimande.

- « T’as pas envie d’arrêter nan ? J’suis occupée là ! J’ai rien pour toi ! Ni bouffe ni temps à te consacrer ! »

Et elle lui referme la porte au nez, retournant au plus vite auprès de sa marmite bouillonnante, laissant derrière elle un petit miaulement plaintif qui ferait fondre n’importe qui. Mais elle n’est pas, n’importe qui. Délicatement, elle poursuit sa préparation, avec grand soin. Mais dans un petit coin de sa tête, l’image du mignon petit chat revient inlassablement. Alors, elle se met à faire sa potion mécaniquement, faisait plus appel à ses habitudes qu’à sa lucidité. Son esprit lui, est ailleurs, vers les grandes moustaches et les yeux ronds.

(C’est hors de question qu’il reste ici. Les chats, c’est dégueulasse. Ça pisse partout, ça porte la rage ou la gale et des puces, puis ça laisse trainer des poils. En plus, il abimerait tout ici ! Il cassera mes fioles, fera ses griffes sur mes meubles qui ont déjà du mal à tenir debout… )

Et alors qu’elle tente de se convaincre que l’animal est nuisible, il se remet à miauler, tout en grattant la porte de sa petite patte.

La jeune femme se redirige vers lui, prête à lui hurler dessus pour qu’il fiche le camp. Mais lorsqu’elle se retrouve face à lui, son petit regard suppliant, ses beaux yeux vert émeraude et sa petite frimousse lui font oublier tout ce qu’elle a pu penser de lui.

À peine pose-t-elle un genou à terre pour se rapproche de lui, que la boule de poils se met à ronronner bruyamment, venant frotter sa tête sur ses jambes. Alors, dans un élan d’affection, l’alchimiste pose ses mains sous le ventre de la bestiole, et la porte à elle tout en se relevant. Elle lui gratouille le ventre, tandis que le chaton roucoule de plaisir.

- « Toi, t’as de la chance d’être mignon… Mais t’as intérêt à être sage ! J’ai du boulot ! Puis si tu pouvais chasser les rats de ma bicoque, ça m’aiderait bien tiens… »

Alors, elle le pose quelques instants, et lui un vieux morceau de tissu qu’elle pose dans un coin de la maison. Il ne faut pas longtemps avant que le moustachu vienne s’y rouler en boule pour y dormir tout le reste de l’après-midi. Thaïs quant à elle, prend soin de terminer la réalisation de son poison. Il lui reste quelques heures de travail devant elle…

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 5 Sep 2014 14:17 
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De retour chez elle, dans son univers, Thaïs se sent éreintée. La journée a été longue. Alors, elle se laisse directement tomber sur son lit qui occupe la plus petite pièce de sa maison, qui n’est déjà pourtant pas bien grande.
Des pas feutrés s’approchent d’elle, et le chaton recueilli quelques heures plus tôt vient se blottir sur son ventre musclé, berçant la demoiselle de ses ronronnements sourds.

- « Va falloir que je te trouve un nom… J’sais même pas si t’es un mec ou une nana… Toute façon j’m’en fous, j’vais t’appeler… »

Elle réfléchit un instant, cherchant un nom qui puisse tant convenir à un mâle qu’une femelle. Puis, dans un dernier élan d’énergie, elle s’exclame :

- « Cendre ! Parce que t’en as la couleur. Facile… »

Et toute habillée, elle s’endort, sa respiration calée sur le rythme des ronrons de l’animal qui était désormais à elle. Au fond, son arrivée n’est certainement pas une mauvaise chose. Car même si ses journées sont bien remplies par la pression qu’elle s’impose, un peu de compagnie et de chaleur vivante lui fera le plus bien. Une présence dans la maison, un accueil lorsqu’elle rendre, quelqu’un avec qui discuter qui ne portera pas de jugement sur son passé, sur son look, sur ce qu’elle est, tout simplement. Avec Cendre, son quotidien ne serait plus le même.

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Thaïs - Humaine - Voleuse


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 15 Sep 2014 19:48 
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Une modeste maison, semblable aux autres habitations de Kendra-Kar en réalité. De pierre blanche, dans le quartier centre de la ville où il fait bon vivre. Pourtant, je ne me sens pas plus à l'aise ici. Aucun lieu ne pourrait me soulager de ce tiraillement. Ce dont j'ai besoin c'est de satisfaire Phaïtos. Toujours vêtu de mon masque de gentil homme. J'entre chez moi, embrasse ma femme sur le front en la gratifiant d'un bonjour enjoué et file dans mon bureau en prétextant avoir des comptes à étudier et de ne surtout pas me déranger. Mon bureau, pièce soigneusement fermée à clef. Mais même si quelqu'un y rentrait, il ne saurait rien de l'homme que je suis réellement. Doté d'une grande fenêtre, la pièce est lumineuse, habillé d'un bureau en chêne où y sont éparpillées lettres, livres de comptes et autres paperasses, de sa plume et de son encre et d'une petite bougie que je m'empresse d'allumer avant de fermer les rideaux pour plonger la pièce dans la pénombre. L'atmosphère s'en transforme immédiatement, rougie et virevoltante par la danse de la flamme qui se produit au sommet du tube de cire. Je me galvanise de ce spectacle, contemplant quelques secondes mon ombre vacillante et agrandit, projetée sur une imposante armoire qui trône dans un coin. Elle aussi, fermée à clef, je me dirige derrière mon bureau pour en ouvrir un tiroir, tiroir duquel je soulève le faux fond pour y récupérer une clé de fer, la clé qui va ouvrir un précieux secret de cette demeure. J'ouvre l'armoire sans que je puisse m'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Construit de mes mains, l'autel de pierre noire est sur mesure pour tenir dans ce bloc de bois massif, dessus trône une statuette représentant un humain à tête de corbeau, semblable, bien que de modèle réduit, à celui qui siège dans le temple de Phaïtos à Kendra-Kar auquel il est trop risqué pour moi de m'y rendre. J'ai donc fait venir le temple à moi. Même la fresque est là, rappelant que Phaïtos est le Dieu de la mort mais aussi celui qui empêche les âmes défuntes de hanter les vivants et celui qui délivre de toute souffrance.

Je me mets à genoux et incline la tête, offrant ma nuque au ciel. Soumis, je chuchote pour adresser mes prières.

" Ô Phaïtos. Dieu de la Mort. Gardien des Enfers. Guide-moi. Dis-moi comment te servir. Ce n'est pas quelques âmes que je veux envoyer vers toi. Je veux t'aider à remplir ton royaume de citoyens qui s'entre tuent, d'armées qui se déchirent, de continents qui se détruisent. Ainsi, je trouverai moi aussi le repos et serai soulagé des pulsions qui me dévorent.

Ô Phaïtos. Montre-moi un signe et je serai aussi fidèle à toi et à ton frère Thimoros que les grands prêtres de vos temples. "


Je m'incline, m'abaisse, jusqu'à ce que mon front touche le sol, répétant ainsi la même prière encore et encore jusqu'à ce que le soleil se couche enfin et que l'heure arrive de soulager mon envie de faire couler le sang.

Je me lève, referme l'armoire, range la clé, éteint la bougie, ouvre le rideau, sors de la pièce, ferme la porte à clé et après avoir fait croire que je devais vérifier une chose importante au stand et que je serai rentré pour dîner, je quitte la maison à la recherche d'une âme à apaiser.


>>>

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Dernière édition par Eldros Rougine le Mar 5 Jan 2016 15:54, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 20 Sep 2014 19:12 
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Débarrassé de mes vêtements et de mon odeur des docks, je rejoins ma femme à table. Mon masque de gentil mari au visage, je la remercie quand elle me sert, la félicite de son travail et l'écoute me raconter ce qu'elle a fait de sa journée. Je réponds quand il faut, sourit quand il faut, tout est parfaitement orchestré du moment où je rentre jusqu'au moment où l'on s'endort. Et quand vient mon tour de raconter ma journée je lui fais part de mes nouvelles ambitions. En parti.

" Tu sais, j'y ai beaucoup réfléchi et j'aimerais avoir plus qu'un simple stand au marché. "

" Tu veux deux stands au marché ? "

Amusante. Tant qu'à épouser une fille pour paraître normal, autant qu'elle le soit. Mais ce n'était pas la seule raison. Parmi tous les abrutis qui peuplaient cette ville, elle fait partie des rares que je supporte et même que j'apprécie. Belle, aussi. Une peau pâle que je me plais à contempler de même que ses yeux émeraudes. Des formes agréables qu'elle sait mettre en valeur dans sa robe foncée.

" Je parle plutôt d'une boutique " Dis-je après avoir feint un rire de circonstance.

Une boutique c'est ce qu'il faudrait pour commencer mais, les livres de comptes sont formels, je n'ai pas les moyens.

" Combien ça te coûterait de louer une boutique ? "

Louer ? Hors de question d'enrichir un imbécile, ou de risquer de tout perdre du jour au lendemain.

" Je préférerais être propriétaire. "

Oui, propriétaire, pour pouvoir, comme ici, chez moi, avoir ma pièce disposée à recevoir les prières qui sont adressées à Phaïtos. D'un regard, ma compagne m'indique que la question vaut toujours. Je devrais gagner le double pour pouvoir me permettre un tel achat. Maudit soit les prix de l'immobilier. J'enrage, je reçois un signe de mon bienfaiteur et voilà que je bloque au premier obstacle. Je découpe et mâche ma viande délicatement pour ne pas laisser paraître ma colère après avoir répondu d'un air contrarié.

" Trop pour me le permettre. "

Elle fait une moue déçue et passe une mèche de ses cheveux blonds derrière une oreille avant de se servir un verre de vin.

" Et ton père ? "

Mon masque se fissure, laissant apparaitre un sourire victorieux.

" Tu pourrais lui demander de te prêter un peu d'argent. "

Bien sûr, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt. Mon père ne fais pas partie des hommes les plus fortuné de Kendra-Kar mais il a assez de Yu pour avoir son domicile dans les plus beaux quartiers quelques serviteurs et sans aucun doute l'argent pour commencer ma mission.

" Bonne idée ! Je lui en parlerai demain. "

Mais bien mieux que d'acheter une boutique miteuse pour perdre encore des années à faire grossir ma fortune. Autant lui prendre ce qu'il possède à travers l'héritage qu'il me céderait s'il perdait malencontreusement la vie.

Satisfaite de m'avoir rendue service, mon épouse débarrasse la table et me dépose un baiser sur la joue. Elle ne saura jamais qu'elle vient de tuer mon père.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 12 Oct 2014 13:32 
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Les alentours du palais royal. Le quartier chic. La maison de mes parents ne se démarque pas des autres. Une imposante villa, faite principalement de marbre avec un jardin entre deux autres imposantes villas, principalement faites de marbre avec un jardin. Ils ont sans doute le même jardinier. Je pousse la porte de la clôture et m'engage sur le chemin pavé jusqu'à l'entrée de la villa et toque poliment. Le majordome m'ouvre, me salue. Je lui souris et lui indique que je trouverai mon chemin tout seul. Direction la cuisine, pièce occupée une grande partie du temps par ma mère que j'y retrouve sans surprise. Je l'embrasse sur la joue. Agréablement surprise de me voir, elle me pose les ennuyantes questions habituelles au quels je réponds d'un air faussement intéressé.

" Il est dans son bureau ? "

Demandais-je d'un air innocent après qu'elle ai finie de me raconter les rumeurs du voisinage. Par pure courtoisie, en réalité. Evidemment qu'il était dans son bureau. Il ne le quitte que rarement, comme ma mère quitte rarement la cuisine ce qui au fil des années donnent un homme expert en paperasse et une femme experte en cuisine.

" Oui. Toujours le nez dans ses livres de comptes. " Me répond-elle en riant.

(Ne t'en fais pas mère. Bientôt, il ne les regardera plus.)

Je feins un rire et sors de la pièce pour entrer dans le couloir. Décoration banale, quelques peintures aux murs, un tapis au sol, quelques plantes. Dans un coin, une jeune femme de ménage est tellement concentré à déloger une toile d'araignée qu'elle ne m'aperçoit même pas. Je prends les escaliers, tapotant sur la rambarde en montant les marches, attirant l'attention de la domestique qui me salue poliment un peu gênée. J'incline la tête tout en continuant mon ascension. Prends à droite et passe devant la bibliothèque. J'ai lu quantité de livres quand j'habitais encore ici mais il me faudrait encore plusieurs années pour lire tout ce que contiennent ces étagères. Juste à côté, le bureau. Je frappe poliment et patiente que mon père m'indique d'entrer de sa voix forte et de son ton certain.

J'entre et me tient droit face à mon géniteur. Une copie physique de moi-même mais en plus âgé. Plus fier aussi, il se tient comme celui qui a tout réussi et qui réussira encore beaucoup de choses, assis à son bureau d'acajou, un livre de compte faisant trois fois la taille du mien devant lui. Une plume dans sa main droite et un boulier à proximité de sa main gauche. Pas d'autres meubles dans la pièce. Pourquoi s'embêter quand une deuxième porte donne directement dans la bibliothèque et une troisième dans un débarras où il entasse ses grimoires pleins de chiffres des années précédentes. Une pièce qui serait parfaite pour mon autel.

" Ah. C'est toi. "

" Oui père. Je venais prendre de vos nouvelles. "

" Tout va bien comme tu vois. "

Il étend ses bras, englobant physiquement tout ce qui démontre sa richesse dans cette pièce mais, mentalement c'est sa maison, sa santé, sa famille et son commerce qu'il s'apprête à serrer dans ses bras en riant.

" Et toi ton petit stand ? "

Je sais qu'il ne cherche pas à m'humilier ou me rabaisser. Pourtant mon masque amusé cache un regard noir et une grimace d'irritation.

" J'envisage de m'agrandir. "

" Ah, c'est intéressant. "

Nous y voilà, passant du père au commerçant. Il pose sa plume, joint ses mains et les poses devant lui sur son bureau. Ce serait presque s'il m'invitait à m'asseoir pour le convaincre de participer pour qu'il se fasse un peu de monnaie.

(Tu vas être une pièce maîtresse de mon agrandissement, ne t'en fais pas...)

Je m'installe, jouant le jeu. Posant mes bras sur les accoudoirs rembourrés, une posture ouverte aux négociations. Nous le savons tous les deux.

" Tu veux peut-être que je t'aide financièrement ? Mais tu connais mon crédo. "

" Les affaires sont les affaires. La famille c'est la famille. "

Il hoche la tête, satisfait. Pas de cadeau à un potentiel concurrent. Je prends un air désintéressé, tapotant du bout du doigt sur l'accoudoir.

" Ce serait plus facile mais je devrais pouvoir m'en sortir avec mon propre budget. "

" Oh vraiment ? "

Ce chacal sait visiblement que je suis loin d'avoir les moyens. Sans doute l'oeuvre de maudites fouine qui fouillent dans les comptes du marché. Ne pas perdre contenance. Je garde un air assuré.

" J'ai dû me séparer de certains objets de valeur mais c'est pour la bonne cause. "

Je conclue avec un rire. Mon père grimace un instant et plisse un œil. Il n'a pas l'air convaincu. Je tourne la tête vers la fenêtre, observant dehors et tente de dévier le sujet de conversation.

" Vous ne sortez plus de votre bureau ? "

Surpris, il suit mon regard, pointant le nez vers l'extérieur.

" Peu ces temps-ci. Je suis sur un gros dossier. "

Je hausse les sourcils, ce à quoi il rétorque par un ricanement.

" Mais c'est confidentiel pour l'instant. "

Je n'insiste pas, je le montre en montrant mes paumes, un sourire aux lèvres. Il reprend.

" Mais tu devrais revenir demain pour dîner avec ta charmante femme. "

" Elle s'occupera du dessert. "

" Formidable. "

" On devrait aussi se refaire une partie de chasse à l'occasion.

Il sourit. Sans doute le souvenir des moments que nous avions passés ensemble quand il m'emmenait à la chasse enfant. Il se contente d'incliner la tête en guise de réponse. Je l'incline à mon tour et me lève avant de sortir du bureau.

J'avoue être un peu déçu. Je n'ai rien appris d'intéressant mais j'ai créé deux occasions. Une, proche. Trop proche sûrement et extrêmement risquée. Le dîner. Je pourrais revoir la théorie de l'empoisonnement mais ça m'oblige à m'y pencher toute la nuit. Je ne pense pas avoir de livre chez moi sur les poisons ni même sur les plantes qui pourraient me servir. Je m'arrête devant la porte de la bibliothèque et décide d'y entrer. Peut-être qu'ici je peux trouver des solutions.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 2 Nov 2014 06:08 
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Enfant, je n'imaginais même pas pouvoir atteindre les plus hauts livres qui semblaient culminer à plus de quinze mètres. Maintenant que je suis plus grand, je me rends compte que je n'étais pas si loin de la vérité. Bien sûr la pièce n'est pas aussi haute, mais même sur la pointe des pieds et le bras tendu je peine à atteindre le sommet de la bibliothèque. Des livres, des livres et encore des livres. Les murs en sont remplis, du sol au plafond. Les seules espaces libres sur les murs sont occupées par de larges fenêtres qui, la journée, doivent suffire amplement à éclairer les coins les plus sombres. Et quand le soleil décline, ce sont les lampes à huile, déposées sur les tables à proximité des fauteuils qui permettent d'y voir clair. Je longe les étagères, effleurant des doigts certains ouvrages ; les étagères plus basses contiennent des livres que j'ai déjà lu durant ma jeunesse. Des comptes, des mythes et légendes de Yuimen, des livres d'histoires. Un peu plus haut des livres de cuisine, de couture. Plutôt destinée à ma mère donc. Tout au-dessus, ceux que je n'avais jamais pris la peine de remarquer. De la cartographie, de la politique, de la géopolitique. Je remarque aussi des livres sur la magie ; élémentaires, lumineuse et plus étonnant, un sur la magie noire. Des bouquins sur les croyances et religion également, la faune et la flore et un tas d'autre encore...

Une véritable mine de savoir que j'ai eue au-dessus du nez pendant des années sans même le savoir. Quel imbécile je suis ! Une raison de plus d'obtenir cet héritage. Il y a sûrement ici bien plus de réponses que je n'ai de questions.

Je me mets à chercher frénétiquement, cherchant une logique de rangement pour trouver un ouvrage qui m'intéresse. Je redescends vers les livres de cuisine et trouve plus loin un livre d'herboristerie. Je le prends. Je remonte ensuite et trouve un recueil sur les poisons. Je m'empresse de le décrocher, lui aussi, de son mur. Je quitte enfin la bibliothèque, calmement, les livres sous le bras. Descend les escaliers en évitant d'attirer l'attention de la domestique qui avait fini de se débattre avec la toile mais qui maintenant menait la guerre contre la poussière. Je prends le couloir, ralentit en passant devant la cuisine pour prendre le temps de dire au revoir à ma mère et la prévenir qu'on se reverrait le lendemain. Je reprends une cadence normale en me dirigeant vers la porte. Je laisse le majordome m'aider à remettre mon manteau et m'ouvrir la porte. Je le salue, sors, parcourt l'allée qui mène à la clôture et enfin quitte le jardin pour retourner dans la rue en direction de chez moi.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 12 Nov 2014 18:23 
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Bonjour, je suis la conteuse. Je m'en vais vous conter l'histoire d'Annette Chausse-trappe, une kender espiègle et malicieuse, un brin caractérielle.

Le début de mon histoire commence dans la grande cité de Kendra Kâr. Annette y habitait depuis plusieurs années maintenant. Elle demeurait dans les bas quartiers de la ville. Un endroit malfamé ou courent rumeurs, faits divers et brigands. Notre amie, n'était pas quelqu'un de méchant, oh non, mais on lui connaissait une personnalité lunatique et explosive.
En effet, la petite personne ne se laissait pas faire et avait rapidement pris ses aises même si elle était peu appréciée de par ses origines et ses farces.
Nous la retrouvons dans sa maison.

« Aaaaaaahhhh », gémit la kender en s'étirant.

Ce matin offrait un beau soleil et cela présageait une excellente journée. Elle prit le temps de faire un brin de toilette dans l'évier raccommodé qui offrait l'eau de la taverne voisine. Un grand miroir récupéré permettait à Annette de coiffer, ou de décoiffer selon les gens, sa chevelure bicolore blanche et rose. Elle s'habilla ensuite, prête à sortir pour aller chercher à manger.

https://www.youtube.com/watch?v=kesfyzSl7ZU

Les rayons matinales caressèrent son visage quand elle franchit le seuil de la porte. Elle lâcha un long « Aaaaaaaaahhh » agréable puis se mit en marche vers la place du marché, un bon endroit pour trouver facilement de quoi se nourrir.
Elle souriait, ne pensant à rien, profitant juste du bonheur. Elle croisa quelques personnes qu'elle ne connaissait pas ou peu mais elle les salua.

« Bonjour Henri »

« Hein ? Mais je ne m'appelle pas … », tenta de s'expliquer le jeune homme déconcerté. De toute façon, Annette était déjà loin.

« Salut Cunégonde »

« On se connaît ? Par contre je ne... », là encore, la kender continua son chemin n'ayant aucun intérêt pour les réponses à ses salutations.

Au moins une dizaine de personnes étaient maintenant retournées dans la ruelle, en direction d'Annette. Ils se regardaient, un peu hébétés, bien que la plupart avait l'habitude des rodomontades du petit être.
Cette dernière, toute guillerette continua son chemin en sautillant comme une enfant, caressant un chien ici, tapotant la main du maître là.

Elle s’arrêta un instant et bifurqua dans une autre ruelle. C'était une ruelle crasseuse enveloppée de chaque côté par plusieurs habitations. Des maisons qui frôlaient avec l'insalubrité mais qui étaient néanmoins un peu plus imposantes que celles qui se trouvaient dans le quartier de la demeure d'Annette. Elle avait une envie pressante et quoi de mieux qu'un petit lopin de terre discret. Elle baissa son pantalon, s'accroupit, quant un grand homme en chemise et pantalon sales débarqua.

« Bordel ! Mes fleurs ! T'en as pas assez de venir pisser tous les jours dans un endroit autour de ma maison ? Je dois à chaque fois me lever pour faire le tour de chez moi en trouvant le nouvel endroit pour tes dégueulasseries. »

« Mais ! C'est le pipi du matin. »

« Le p... ? Mais j'en ai rien à fout', va t'en ! En plus, c'est ridicule de pisser dans cette position ingrate. »

Annette fit la moue et se redressa en mettant sa main au niveau de son bas-ventre. Seulement, elle continuait d'uriner, sauf qu'à la place des fleurs, c'est les souliers du bonhomme qui reçurent le liquide.

« Non, je peux faire debout aussi, regarde. », répondit-elle, amusée.

« Rah ! Mais t'es immonde, maudite kender, si je t’attrape ! », s'égosilla l'arrosé.

Annette ouvrit grand les yeux, offrit un large sourire facétieux, s'essuya rapidement avec sa main et s'enfuit sans demander son reste en remettant son pantalon. La ruelle était petite, son rire résonnait et couvrait les jurons de l'homme qui ne prit pas la peine de lui courir après. La kender slaloma quelques temps entre les maisons plus ou moins délabrées des bas-quartiers puis elle reprit sa route normalement en sautillant, plus légère.
Bientôt, les cris typiques de la place du marché se rapprochaient.

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Dernière édition par Annette Chausse-trappe le Dim 16 Nov 2014 15:12, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 13 Nov 2014 12:11 
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J'avais beau avoir passé la nuit à éplucher les bouquins. Je n'avais rien trouvé de concluant. Bien qu'il existe des poisons qui auraient fait l'affaire. Impossible de mettre discrètement la main sur les ingrédients dans un délai aussi cours. C'est donc fatigué et avec une humeur massacrante que je frappe à la porte de la villa de mes parents, accompagné de ma si charmante femme et de son dessert que j'avais annoncé. Je ne dis pas un mot du repas à moins qu'on m'y invite. Mon humeur est tellement mauvaise que j'ai du mal à garder en place mon masque de fils et mari épanoui.

Ma nourriture a un goût amer. Le goût de l'échec.

Regardez-le, si riche. Avec une grande maison, les affaires qui marchent, une belle femme qui le regarde avec des yeux pétillants. C'est la première fois que je m'en rends compte, la façon dont elle le regarde. Elle est folle amoureuse, elle boit ses paroles et le dévore des yeux.

Je m'imagine la douleur que ce serait pour elle de le perdre. Je ne pensais pas atteindre ma mère autant en touchant mon père, mais en fait, ce serait dévastateur pour elle. En le tuant, je la tuerais certainement aussi.

Je ressens une forte émotion au niveau de mon estomac. Rien à voir avec le repas. Une sensation de bien-être qui remonte jusqu'à mon crâne.

C'est à ce moment que, rapportant le dessert, entre dans la salle à manger la femme de ménage que j'ai aperçu hier dans le couloir. Mon humeur qui s'améliore me fait remarquer à quel point elle est attirante physiquement. Elle n'a pas l'air d'une Kendrane. Un teint bronzé, des cheveux noirs, des yeux émeraude, un nez fin. J'ignore d'où elle peut venir mais il m'étonne de voir une femme aussi belle à ce poste.

Elle découpe le clafoutis aux pommes de ma femme et nous sert une part à chacun. Mon père en hume le parfum et en prend un petit morceau pour commencer.

" Pas d’inquiétude père. Il n’est pas empoisonné. " Dis-je en souriant déclenchant l’hilarité autour de la table.

Oh non, tu peux oublier le poison, ce n’est pas comme ça que j’aurais ce que je désire.

(Pardon Ô Phaïtos. Mais la tâche que tu m’as confiée va prendre un peu plus de temps. Mais je t’assure que j’arriverai à la satisfaire.)


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 16 Jan 2015 17:11 
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Mon amour, te voir tous les jours sans pouvoir te toucher est un véritable fléau.
Bientôt, je te le promets, je quitterai cette femme que je ne supporte plus et je te prendrai comme épouse.
Ainsi nous n'aurons plus à nous cacher.
Je t'aime


Imiter l'écriture de mon père n'est pas une tâche difficile, c'est lui qui m'a appris à écrire et il n'a pas vraiment de subtilité dans sa calligraphie.

En revanche, je doute que ce petit mot suffise pour ébranler la confiance de ma mère. Je garde ça pour le coup de grâce, ce qui brisera définitivement son mental.

Assis à mon bureau, je brûle l'un après l'autre mes brouillons et cache la lettre dans le faux fond de mon tiroir. Je sors de mon bureau et le referme à clé. J'ai beaucoup de choses à faire pour mener mon plan à bien. Il faut d'abord ronger la confiance que ma mère accorde à son mari. Peu à peu, couche par couche. Cela de façon subtile.

J'ai prétexté me sentir mal et c'est donc ma femme qui me remplace au travail aujourd'hui ce qui me laisse une journée pour trouver ce dont j'ai besoin. Sans plus attendre, je sors de chez moi.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 31 Jan 2015 23:00 
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L'entrée dans la ville ne posa que peu de soucis, Itsvara avait le bas de la robe élimée, mais elle n'en offrait pas moins l'apparence d'une Sindel à l'éducation raffinée. Quant à Gabriel, être en compagnie de la jeune femme se révéla être un passe-droit ; seul, il aurait sans aucun doute été fouillé et questionné par les gardes, comme bon nombre de voyageurs aux allures débraillées et peu avenantes.
Le jeune homme avait perdu son rôle de guide et la Sindel menait la marche à travers les rues relativement larges et propres de la capitale humaine. La population hétéroclite, tant racialement que socialement, n'avait pas étonné Itsvara, ni même le fait que les passants semblaient presque tous affairés, allant jusqu'à bousculer de temps à autres son petit compagnon qui pestait à chaque fois.

"Mais calmez-vous donc et profitez de cette ville saine ! Cela doit être une telle découverte pour vous. Vous me raconterez tout ça en détails sitôt nous trouverons une petite auberge."

Gabriel pestait à mi-voix, se demandant pourquoi il restait avec cette insupportable elfe mis à part parce qu'il se retrouvait dans un autre ville, sur un autre continent et qu'il ne connaissait rien ni personne ici. Et puis, la bourse d'Itsvara restait une première nécessité. Il aurait pu la voler… Mais, après tout, elle l'avait aidé plus d'une fois et, même si elle lui cassait les pieds, elle n'était pas méchante.
Le couple mis près d'une heure à passer d'auberge en auberge, se renseignant auprès des voyageurs et habitants rencontrés çà et là, afin d'en trouver une au goût d'Itsvara. Il la fallait assez proche de la bibliothèque, pas mal famée, avec des prix abordables pour deux chambres et avec des lits assez grands pour qu'elle ne soit pas obligée d'être repliée pour s'y installer.
Gabriel soupirait à chaque nouveau refus de l'elfe, il la railla :

"La rue, ça semble être le meilleur endroit, vu tout c'que tu d'mandes. J'connais des trucs et astuces, s'tu veux."
"Ne dites pas de sottises, je sais bien que nous sommes dans une ville humaine, mais, tout de même, les commerçants savent s'adapter à la demande. Dans une capitale comme celle-ci, je ne doute pas de trouver ce qu'il me convient."

Une nouvelle fois, Itsvara ne relevait pas les piques de son humain de compagnie et, toujours aussi enjouée par la découverte d'une nouvelle cité, elle continuait ses recherches jusqu'au détour d'une ruelle, sise derrière la haute tour de Thaumaturgie, où elle trouva finalement une auberge à sa convenance.
Une bâtisse ancienne, bien entretenue, s'élevant sur deux étages. Des murs en pierre et à colombages, un intérieur majoritairement en bois, avec des poutres fortes de presque un millénaire. Seulement quatre chambres étaient à disposition des clients, deux par étage, tout le rez-de-chaussée et la cave étaient réservés à la famille qui gérait le commerce. Un couple d'une quarantaine d'années et leurs trois enfants. Aucun service de taverne ou de restauration, juste des chambres aux lits grands et confortables. Toutes les chambres étaient identiques, équipées d'un bureau large et d'un recoin avec bassines et brocs nécessaires aux commodités. Les fenêtres offraient peu d'éclairage, les rues bordant la demeure étaient bien trop étroites pour que le soleil puisse s'y engouffrer pleinement.


Après avoir jeté un coup d'œil à sa bourse, Itsvara paya quatre nuits d'avance pour deux chambres et invita son compagnon à découvrir la ville par lui-même. Elle se doutait bien qu'un passage à la bibliothèque l'enchanterait peu et elle avait beaucoup à y faire.

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Dernière édition par Itsvara le Ven 27 Fév 2015 15:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 27 Fév 2015 15:35 
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Arrivée à la taverne, Itsvara s'enquit de Gabriel auprès de la maîtresse de maison qui ne l'avait vu revenir depuis son départ. La sindel offrait un visage soucieux et, sans faire de commentaire, rejoignit sa chambre. Là, elle déposa délicatement sa robe sur le lit et s'installa à la grande table qui lui servait de bureau.
Comme par habitude, elle installa son nécessaire d'écriture et son carnet puis prit place. Précautionneusement, elle retira le parchemin tout juste acquis, le déroula et l'observa.
Le papier était épais, de qualité, à peine usé ou souillé par l'injure du temps. L'encre et la calligraphie dénotaient une maîtrise certaine de l'auteur. Un œil inséré au centre d'un soleil rayonnant surmontait un texte dense où se mêlaient les volutes de chaque ligne d'écriture.

Comme une mère peut corriger son enfant pour l'éduquer…
Comme un Maître peut sanctionner pour enseigner…
Comme la Justice peut sévir pour servir…

Il en est de même pour la Lumière.

Sa bienveillance peut se montrer virulente dans sa toute puissance.
Sa protection peut meurtrir pour guider.
Seule la sagesse d'un cœur pur peut trancher.


Itsvara parcourut une première fois le texte, sans s'attarder ou en analyser la signification et la portée. Mais, arrivée au point final, elle sentit une chaleur monter en elle, comme une bouffée la prenant depuis le cœur jusqu'aux tripes. Un mélange de bien-être et d'angoisse la prit.

(Laisse monter en toi cette sensation.)
(Que m'avez-vous fait ?!)
(Rien. Laisse toi faire, je te dis. Lis et relis ce parchemin. Imprègne toi de chaque mot. Perçois le sens profond. Apprécies-en la portée.)

Elle soupira d'angoisse et de résignation, reprit une profonde inspiration pour se calmer, s'aidant de ce qu'Acknarav lui avait inculqué pour atteindre la quiétude. Elle sentait ses fluides la parcourir, comme au temple de Gaïa. Ses pensées dérivèrent vers sa déesse, si forte, si juste, si bienveillante. Elle relut le texte, à la lumière de ses nouvelles pensées.
La puissance émanait de ces mots, elle s'insinuait en elle. Ses fluides se faisaient plus acérés, comme poussés par l'inébranlable nécessité de trancher la médiocrité du monde. De faire triompher la gloire de Gaïa pour le Bien de tous.

(Voilà, tu commences à ressentir la valeur de ces mots. L'étendue de la bienveillance, sous ses multiples facettes.)

Itsvara frissonna, sa respiration s'accélérait, ses mains devinrent moites, son cœur s'emballait. Elle ne parvenait pas à garder son calme, tant physique que mental. Elle préféra relâcher le parchemin qui s'enroula naturellement, comme pour protéger son secret.

(Que tu le veuilles ou non, tu commences à comprendre la responsabilité qui t'incombe, avec un tel pouvoir.)
(Je ne suis pas apte à juger. Je ne suis pas omnisciente telle Gaïa. Mes connaissances sont limitées. Comment juger sans connaître les faits dans leur entière complexité ?)
(Tu réfléchis trop. Laisse faire les choses.)
(Vous me demandez de devenir irréfléchie. C'est plus que ce que je ne peux accepter de votre part. Je commence à vous accorder un peu de confiance, n'allez pas me demander l'impossible, tout de même !)
(L'expérience te fera agir, tu verras.)
(Pourquoi voulez-vous donc que j'agisse ?!)

Le silence fut sa seule réponse. Elle eût beau insister, rien de plus ne lui vint de la part de sa faera.

Le soleil commençait sa course descendante et Itsvara, lessivée par sa journée, se prépara pour le coucher. D'abord par la rédaction de sa journée puis avec ses ablutions.
Elle n'avait pas revu Gabriel mais ne s'en souciait que peu ; Le jeune homme était débrouillard.


Le lendemain, elle se renseigna immédiatement auprès de la gérante quant à un message éventuel de la part du bibliothécaire. Mais rien ne lui était parvenu. Aussi, elle se prépara et, avant de partir, jeta un coup d'œil au parchemin acheté la veille. L'encre s'était volatilisée. Perplexe, elle le déposa sur un coin du bureau puis partit, soucieuse, vers la bibliothèque.

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