L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 11 Déc 2012 12:01 
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"Me voilà donc dans la fameuse auberge de la Tortue Guerrière ...", murmurai-je en passant le seuil de la porte.

A peine ai-je passé ce seuil que des odeurs d'alcool, de sueur mélangés aux cris d'hommes ivres demandant qu'on les resservent, le semblant de musique joué par le petit orchestre placé dans un coin de la pièce montèrent jusqu'à moi. Je vis quelques personnes se retournaient en me voyant entrer, comme si j'avais fait quelque chose d'étrange en entrant, mais je me contenta de les défier du regard quelques instants avant de partir à la recherche d'un coin calme où je pourrais m'asseoir et être seul.

(Je le sens mal cette auberge ...)

J'essayai de trouver une table à laquelle m'asseoir sans être déranger par quiconque. Après quelques minutes de recherches visuelles, je vis encore quelques uns me dévisager, mais je trouvai enfin une table un peu à l'écart de toute cette cacophonie.

"Ah, me voilà enfin seul, j'ai cru que je n'y arriverais jamais ...", me dis-je en m'assoyant sur une chaise.

Peu après que je me sois assis, je vis arrivé une demoiselle vêtue d'une simple robe avec un tablier assez usé par-dessus. Malgré l'ambiance plus qu'ennuyante, elle affichait tout de même un large sourire sur son visage frais et plein de jeunesse. Arrivé à ma table, elle me demanda :

"Que puis-je vous servir, monsieur ?"

"Un verre d'hydromel s'il vous plait demoiselle."

"Bien, tout de suite monsieur."

Et elle repartit, zigue-zagant entre les tables et les hommes ivres qu'elle prenait soin d'éviter du mieux qu'elle pouvait, et arriva finalement au comptoir. Je vis l'aubergiste lui tendre un verre rempli au trois-quart. Et elle revint, se faufilant toujours entre les tables, et les hommes essayant en vain de la courtiser, et elle arriva finalement à mon niveau. En tendant mon verre, elle me dit :

"Tenez monsieur, votre verre d'hydromel. Cela fera 4 yus."

Je sortis donc ma bourse et j'y pris la somme correspondante. En lui tendant, je lui dis :

"Cela ne vous énerve pas d'être toujours courtiser pour tous ces hommes à moitié ivres mort ?"

Et elle me répondit d'un ton presque moqueur :

"Mais vous savez, à force on n'y prête même plus attention. Et quand l'un d'eux vient à me retenir, une bonne baffe et il me laisse tranquille."

"Et puis-je me permettre une autre question ? Qu'elle est donc votre prénom ?"

"Bien sûr, je m'appelle Abaylith.", me répondit-elle avec un petit sourire.

Et c'est sur ces mots qu'elle repartit délivré la somme acquise à l'aubergiste. Après quelques minutes d'observation et quelques gorgées d'hydromel, je remarquai l'entrée d'un homme qui attirai mon attention. En effet, il est rentré en titubant même si il n'avait pas l'air d'avoir bu avant d'entrer. Cette homme était plus grand que la moyenne mais il semblait quelque peu ailleurs, ou perdu dans ses pensées. Un homme totalement ivre lui fit une remarque, puis quelques instants après, lui en fit une autre :

"Qu'est ce que tu as bu avant de venir ? Hein ? Regarde moi quand je te parle. Et enlève ton masque, que je vois ta tête. Qu'est ce que tu as à cacher ?"

A peine eu-t-il fini de parler qu'il tira sur le fameux masque et abaissa avec violence sa capuche, et l'on découvrit le visage de l'individu. Je vis tout de suite qu'il était un semi-elfe à ses oreilles en pointe, caractéristique typique des elfes, ainsi qu'un menton carré, signe quant à lui typique des hommes. L'ivrogne s'écria :

"Eh, regardez-tous, c'est un semi-elfe !"

(Bien vu l'aveugle, je suis sûr que même un paysan l'aurait su ...)

"Taisez-vous ! Tout les deux !", fit le semi-elfe.

Et il lui envoya directement son poing en plein visage, ce qui fit vacillait son interlocuteur. Il vient l'attraper par son col et lui présenta sa dague juste sous son cou et lui adressa ses quelques mots :

"Un mot de plus, répugnante vermine, et je repeins les murs avec ton sang."

L'homme blanchit à l'écoute de ses mots et le semi-elfe le repoussa avec violence et l'homme s’effondra contre une table dans un vacarme incommensurable. Il laissa tomber son intérêt pour l'homme et se dirigea vers le comptoir. Il demanda alors une chambre, l'aubergiste lui donna donc une clé et il monta à l'étage s'enfermait dans sa chambre.

"Et bien, quelque drôle de semi-elfe, même si cela n'est pas si bizarre de voir un semi-elfe dans cet état, vu qu'ils sont perpétuellement critiquer, chose normal pour quelqu'un ayant du sang humain dans ses veines ..."

Après cette réflexion, je finis mon verre d'hydromel avant de me diriger à mon tour vers le comptoir. Je passai à travers cette peuplade qui s'agitait autour de l'homme à terre. Je ne pris même pas la peine de retrouver la scène, et je continuai mon chemin vers le comptoir. Arrivé au bord de ce dernier, j'appelai l'aubergiste :

"Aubergiste, une chambre pour la nuit !"

"Bien, je vous apporte la clé monsieur."

Il me donna la clé après quelques instants, je lui tendis alors la somme qu'il me demanda en me tentant la clé, puis je me dirigeai vers l'escalier menant à l'étage afin d'aller me reposer dans un lit.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Jeu 13 Déc 2012 12:35 
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Localisation: Kendra Kâr, auberge de la Tortue Guerrière
La lumière du soleil achève de dissiper les chimères de la nuit. J'ouvre les yeux, puis me glisse hors du lit miteux. Je m'habille rapidement et vérifie que mes dagues sont à leur place, prêtes à servir. Je déverrouille ensuite la porte et descend l'escalier. La salle de l'auberge est vide, à l'exception de l'aubergiste qui me regarde avec insistance. Je l'ignore, et vais m'asseoir dans le coin le plus éloigné du comptoir, dos au mur.

(Bien ! Enfin tu te comporte intelligemment ! Je dois dire qu'après ce qui s'est passé hier soir, je commençai à douter de tes capacités intellectuelles, voir même de l'existence du plus élémentaire instinct de survie chez toi...)

(...)

Je soupire et hèle le tenancier.

"Qu'est-ce que vous voulez ?"

"Apportez moi de quoi manger et boire. N'importe quoi tant que c'est mangeable."

Il acquiesce sèchement, puis repart en grommelant.

Un peu plus tard, mon repas terminé et lassé des regards appuyés de l'aubergiste, je quitte enfin l'établissement.

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Dernière édition par Daeron Aegnor le Mar 8 Mar 2016 16:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 16 Déc 2012 16:55 
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Après avoir passé une nuit somme toute courte car je fus une fois de plus hanter par le visage de l'assassin de mes parents. Je me décidai enfin à sortir de mon lit au lieu de ressasser ce qui s'est passer cette nuit-là. Je me rhabillai rapidement, récupèrai ma dague que j'avais posé sur la petite table à côté du lit, qui servait de table de chevet. Avant de sortir de la chambre, je rabaissai mon capuchon pour cacher mon visage et cette horrible balafre.

(Je le haïs, je le haïs ... Si je viens à le retrouver un jour, je l'étriperai ! Je le jure !)

Et je sortis de la chambre avec cette pensée en tête, et je la ruminai jusqu'à ce que je sois arrivé au rez-de-chaussée. Arrivé en bas de l'escalier, je contestai qu'il n'y avait personne au rez-de-chaussée hormis le semi-elfe qui était adossé à un mur seul dans un coin de la pièce, et l'aubergiste qui était en train de préparer ce qui était vraisemblablement le déjeuner du semi-elfe. Je me dirigeai vers le comptoir, et dit à l'aubergiste :

"Tenez, la clef de la chambre que je vous ai loué ...", dis-je d'un ton nonchalant.

L'homme n'avait pas l'air de m'avoir entendu, et il continua à préparer le déjeuner du semi-elfe. Et après quelques instants et maintes allers-retours de ce dernier pour finir ce qu'il préparait, je m'écriai :

"Bon, vous comptez m'ignorer encore longtemps, espèce d'imbécile ? J'ai pas toute la journée devant moi contrairement à vous !"

"Oh ! Excusez-moi, je ne vous avais pas remarqué. Et s'il-vous plaît, veuillez vous calmer, et parler sur un ton moins agressif."

"Comme si j'allais me calmer ! Ça fait dix minutes que j'attends pour pouvoir vous rendre votre maudite clef, et de pouvoir commander quelque chose à manger. Mais je vois que vous préférez vous occuper du semi-elfe ... Donc maintenant, vous allez me servir de l'hydromel ainsi que quelque chose de comestible, et tout de suite !"

Je ne lui laissai même pas le temps de répondre que je partais m'asseoir à une table loin du comptoir, mais éloigné autant que possible du semi-elfe qui regardait la scène qui venait de se passer entre l'aubergiste et moi.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 3 Mar 2013 16:31 
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Trois mois s’étaient écoulés depuis ma sortie de la mine de Lebher. Trois longs mois pour une convalescence touchant à sa fin, mais qui s’était avérée nécessaire. Les souterrains et grottes sous Nosveris étaient peuplés d’êtres dangereux, brutaux. Plaies et contusions avaient marqué mon corps, mais n’étaient maintenant plus que d’éparses cicatrices sur ma peau d’albâtre. La seule qui persistait, et persisterait à jamais, était cette marque sombre dans le creux de la main. Cette tache noirâtre que je devais à cette divinité tentaculaire que nous avions vaincue, avatar d’un sombre dieu d’une population déchue et fanatisée. J’avais pris l’habitude d’enrouler ma paume dans une bande de lin noir, afin que nul ne sache… Que nul ne puisse trouver cette tache bien sombre pour un possesseur de lumière.

Et ça n’étaient là que les marques physiques. Les plus marquantes, celles qui me marqueraient encore longtemps, étaient psychiques. J’avais vu l’horreur, j’avais vécu un cauchemar sans nom, aux peurs fondées et aux risques réels. Rien ne pouvait être pire que ce que j’avais vu sous cette terre désolée. Tant l’être visqueux aux nombreuses tentacules que ses sbires de chitine sanguinolente. J’avais vu, durant cette épopée, bien des êtres, alliés ou ennemis, se faire découper, réduire en charpie par des monstres répugnants. Et seulement aujourd’hui je pouvais regarder ce passé avec sagesse, là où pendant de nombreuses nuits, tout ça n’avait été que peurs et mauvais rêves. Si j’avais appris une chose, c’était que l’horreur la plus pure existait bel et bien. Et qu’elle pouvait arriver à n’importe qui… s’il se montrait imprudent, trop fougueux ou… tout simplement pas assez puissant. Cela confirmait mon désir d’en apprendre toujours plus, d’accumuler la puissance en moi, quitte à devenir ce cauchemar de certains… Mais pas à tout prix. Car ce monstre, nous l’avions vaincu, si faibles que nous fussions face à lui. L’intellect ne doit pas se faire voiler par un pouvoir aveugle. Nous étions de chair, des êtres vivants, et aucun ne pouvait prétendre à l’immortalité suprême.

Cette nuit avait été bonne. Une des premières depuis bien longtemps. Après avoir rédigé quelques pensées sur mon journal, je m’étais couché, et j’avais dormi d’un sommeil sans rêve. Longtemps. Et le matin arrivé, je m’étais éveillé frais et enorgueilli de nouvelles envies d’aventures. Je pouvais enfin retourner sur la voie que j’avais choisie pour moi.

Et durant ce trimestre, j’avais pensé à cette voie, et l’avais insérée dans les évolutions de ce monde où je vivais. Pendant mon périple souterrain, une entité puissante avait fait son apparition sur Yuimen. Brytha. Une déesse d’un autre monde proclamant la loi de la neutralité, amenant des forces armées avec elle sans choisir de camp établi. Une entité chaotique, changeante, n’obéissant qu’à ses propres règles. Un modèle à suivre pour moi… Mais je n’en savais que trop peu sur elle. Et mon devoir était d’en apprendre davantage pour suivre ses traces. C’était mon but, aujourd’hui. J’avais, lors de mes quelques soirées dans la salle commune de l’auberge, entendu parlé d’un mouvement attaché, de près ou de loin, à cette instance nouvelle, ici dans la Cité Blanche. Et ce groupe de personnes occupait la faculté de magie.

Je quittai l’auberge avec la ferme intention de m’y rendre, aujourd’hui. Mais pas sans avoir fait quelques emplettes. A nouvelle vie, nouveaux équipements.

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- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 15 Juil 2013 21:57 
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Chapitre I

1. Bête Velue et Calvitie

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Un bruit sourd vint distraire le tumulte de l'auberge quand Eileen déposa sur la table la cage contenant la créature velue qui se débattait encore vainement en poussant des cris aigus.

« Voilà le fauteur de troubles. Il n’ira plus bouffer dans tes réserves. »

La semi-elfe enfourcha le tabouret en face de l’homme chauve qui regardait avec dégoût la créature.

« Tu fais moins le malin maintenant ! Ça t’apprendra à venir fouiner chez les gens, vermine ! »

L'homme était un marchand d’une cinquantaine d’années, petit, trapus et chauve. S’il ne lui manquait aucune dent visible, elles étaient pour la plupart rongées par la crasse. Sa bedaine était une sorte de reflet de son crâne nu à plus grande échelle, et son regard vide traduisait à merveille le néant de son intellect. Il vivait dans les docks et travaillait sur le marché de Kendra Kâr où il vendait des bricoles inutiles chinées çà et là, peut-être même volées parfois. Eileen éprouvait un profond dégoût à son égard, mais ne le montrait point. Tout ce qui importait à la jeune femme était la récompense, pour pouvoir se loger et se nourrir tant qu’elle était en ville.

C’est un chaud soir d'été, alors qu’Eileen dégustait dans sa solitude habituelle une chope de sa bière favorite, que l'homme était venu la trouver pour lui demander un service. En la voyant, il avait oublié l’espace d’un instant ses tracas pour laisser parler son instinct de … séducteur.

~•~


« Salut ma jolie ! »

Eileen ne répond pas. Elle ne prend même pas la peine de lever le nez. L'air est soudain empreint d'une odeur qui la rebute.

« Alors, on fait la timide ? »

Il entreprend de lui caresser les cheveux. Eileen s’empare fermement de son poignet jusqu’à ce qu’il la supplie d’arrêter sous la douleur.

« Aarg … Aïe ! Arrête ça ! Lâche-moi je te dis ! Aaarg ! … »

Eileen relâche légèrement son emprise, tout en prenant soin de contenir les mouvements de l’homme.

« C’est … Aaarg ... c’est toi Evelyn ? »

La jeune femme ne se retourne toujours pas, elle observe les clients autour du comptoir, elle écoute, en buvant une gorgée de temps en temps. Cependant, elle devine, à son odeur, la laideur de l’étranger.

« Qu’est-ce que tu me veux ? »
« Je … je euh … on m’a parlé de toi … un … un des gars m’a dit que … t'avais besoin d’argent. »

Elle lâche finalement son emprise. L'homme se masse le poignet en grimaçant. Une fois la circulation de son sang rétablie, il entreprend d’exposer son problème.

« J’ai … je vis près des docks, et voilà que ça va faire bien un mois qu’il y a cette bête qui traîne dans le secteur la nuit et qui dévore toutes les réserves de bouffe. Une grosse bête je crois bien, je l’entends parfois se promener dans les murs, un truc pas net et sûrement dangereux ! »

« Et tu ne peux pas t’en occuper toi-même ? »

Il rit nerveusement.

« Bien sûr que je pourrais ! Mais c’est qu’avec les affaires qui roulent, j’ai pas le temps pour ces trucs ! … »

(Lâche.)

« Combien ? »
« 50 yus. »
« 50 maintenant, et 50 une fois le travail fait. »

Eileen ne le regarde toujours pas et répond d’une voix ferme. L’homme hésiteu n instant en ravalant sa salive, puis accepte finalement. La jeune femme se tourne enfin vers lui avec un regard froid et sans esquisser le moindre sourire. Elle ne veut pas laisser transparaître combien elle a besoin de cet argent.


~•~


« On avait un marché. »

Eileen avait passé trois nuits à traquer la bête. Trois nuits où elle dut investir les lieux crasseux qui servaient d’habitat à l’homme chauve. Malgré les effluves nauséabondes des égouts proches et la vulgarité sans nom de son hôte, une des grandes qualités de la jeune femme était sa capacité à s’adapter à toute situation sans jamais être déstabilisée. Par ailleurs, l’habileté de la créature à échapper aux pièges qui lui avait été tendus titillait la fierté guerrière de la jeune femme. De plus, au-delà de la récompense, ces missions insolites étaient une délivrance en ce qu'elles l’aidaient à supporter les longues journées qu’elle passait seule, souvent attablée dans les tavernes en attendant qu’un téméraire ivrogne ignare de sa force faramineuse, vienne la tirer de son ennui.

Eileen tendit la main en fixant le marchand droit dans les yeux. Celui-ci soupira, leva les yeux au ciel, puis sortit 30 yus de sa poche en grognant.

« On avait dit 50. »
« Ecoute, j’ai que ça ! C'est que les affaires vont pas si bien et … »

Elle le fixait toujours. Il grommela.

« Roh, ça va ! »

Il lui tendit les 20 yus manquants, puis porta à nouveau le regard sur la créature qui s’agitait toujours dans la cage dans l’espoir de s’en échapper.

« Et qu’est-ce que j’en fais moi de ça maintenant ? »
« Ce que tu veux ! »

Eileen s’était déjà levée pour rejoindre la sortie.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 22 Juil 2013 13:05 
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Eileen ne prit pas la peine de retirer ses bottes, ni son bustier. Elle s’étala de tout son long sur sa couche et sombra rapidement dans un profond sommeil.

~•~


Le ciel de Kendra Kâr est tapissé de nuages et la chaleur est insupportable. Une brise brûlante annonce l’arrivée de l’orage. La ville est déserte. Elle n’est que le fantôme morbide de la ville qui ne dort jamais, un vague souvenir grisâtre de la réalité. Eileen marche seule dans les ruelles. Elle se sent oppressée, comme si quelque chose de grave était sur le point d’arriver. Elle crie. Personne ne répond. Sa voix se perd dans un écho lointain. Il fait de plus en plus sombre et il est difficile de distinguer les édifices. La jeune femme avance à tâtons, gagnée par l’angoisse.

Elle finit par atteindre les limites de la ville. Les grands remparts de pierre ont laissé place à une grille qui laisse entrevoir la forêt au loin. Eileen tente désespérément de trouver une issue pour sortir de cette prison fantasmagorique, mais il n’y en a aucune. Elle se sent faible. Ses bras sont comme du coton, mous, inefficaces. Plus elle fait d’efforts, plus sa force la quitte. Elle finit par se résigner. Agrippée à la grille, elle remarque des éclats d’argent provenant de la forêt.

« La forêt d’argent de Tahelta. »

« Eileen, tu n’as pas fini tes baies. »

Sam, tavernier à l’auberge de la Tortue Guerrière, se tient derrière Eileen, souriant. Elle le suit vers l’auberge qui, étonnamment, est bondée. Sam tend à la jeune femme un godet de vin de framboise, mais elle ne boit pas. Elle joue des coudes pour circuler entre les personnes présentes.

« Je dois retrouver le garçon qui a les yeux verts. Où est-il ? »

Personne ne semble entendre la jeune femme dans le vacarme ambiant. Personne, sauf une vieille dame.

« Tu ne l’as pas vu au port ? »

Eileen pousse la porte de l’auberge et parcourt quelques mètres. Elle arrive au port, où aucun bateau n’est amarré. Le garçon se tient sur le ponton et ses vêtements comme ses cheveux sont trempés. Il s’approche d’elle et lui tend la fibule argentée en forme de lune.

« Tiens, elle est pour toi. »

Eileen attrape la fibule et regarde le garçon droit dans les yeux. Ses mèches désordonnées tombent sous le poids de l’eau, et la jeune femme discerne des oreilles en pointes, semblable aux siennes.

« Tu es un semi-elfe. Comme moi. »

Le garçon part en courant et disparaît dans l’obscurité maintenant totale de la ville.


~•~


Eileen ouvrit doucement les yeux, réveillée par la lueur du matin qui perçait à travers les rideaux. Elle s’assit sur le bord du lit et se frotta le visage. Elle était encore perturbée par son rêve dont elle essayait ardemment de se remémorer les détails. Le garçon était revenu, et une fois de plus, son subconscient avait révélé de nouvelles informations.

(Etait-ce un fantasme ? Se pourrait-il que j’aie pu omettre une telle chose ? C’est vrai que ses yeux, sa peau, ses cheveux … je savais qu’il n’était pas tout à fait humain, mais … un semi-elfe gris ?)

Eileen rejoignit la salle principale un étage plus bas. Elle commanda de quoi manger et se désaltérer. Tout en avalant ses mets, elle repensa à son voyage onirique et se souvint de la forêt d’argent de Tahelta qu’elle avait aperçue. Il n’était pas rare qu’elle rêve des paysages de sa terre natale, aussi ne s’attarda-t-elle pas à chercher d’interprétation. Cependant, elle s’interrogea sur un éventuel lien entre la forêt et l’appartenance probable du garçon au peuple Sindel. Elle repensa au groupe d’enfants de la veille, qui l’amenaient à penser aux vagabonds de la ville qui volaient sur les marchés pour subsister.

(Personne n’aime les bâtards. Il aurait pu avoir été abandonné et largué au loin … ou peut-être qu’il a été kidnappé … je ne sais pas ! Peut-être que je perds la boule, que je me projette dans ce gamin.)

Elle ressassa toutes les informations dans sa tête en enchaînant les godets. Cela faisait maintenant dix ans qu’elle avait débarqué et vécu sur le continent de Nirtim. Les ivrognes qui ne quittaient jamais le comptoir, les marchands qui venaient se repaître, les voyageurs de passage, toutes ces personnes lui rappelaient ses années d’errance à effectuer çà et là des missions pour récolter quelques yus. Le visage de l’homme chauve lui revint à l’esprit ; elle se revit traquer la bête tout en se retenant de briser la nuque du rustre qui lui faisait sans cesse des avances déplacées.

Finalement, elle n’avait pas d’attache particulière ici, et c’était ainsi qu’elle aimait vivre. Rien ne la retenait nulle part, elle était libre comme le vent. Tous ces souvenirs et ces deux nuits hantées par le visage du garçon faisaient progressivement naître en elle le curieux désir de regagner Naora, le continent où elle était née et qu’elle avait quitté. Le temps avait passé et elle n’avait pas revu, ni eu de nouvelles de sa famille depuis son départ. Cela étant, elle n’en avait jamais eu l’envie. La seule chose qui lui manquait de Tahelta et ses environs, c’était la forêt d’argent, les bêtes qui y vivaient, la beauté architecturale de la capitale et toute la magie dont Naora était imprégné. En fait, tout lui manquait sauf les individus.

Eileen n’avait absolument jamais croisé d’elfe gris résidant à Kendra Kâr, et elle savait pertinemment qu’aucun humain n’accepterait d’élever un semi-elfe aux yeux de tous, dans une ville aussi fréquentée. Les haillons et la saleté qui recouvraient le corps du garçon, son incapacité à s’exprimer, et, plus surprenant, son aptitude à se déplacer furtivement et rapidement dans les bois la laissait penser qu’il avait grandi seul, qu’il était sauvage. Elle émit l’hypothèse que le garçon avait été abandonné par ses paires et exilé vers un autre continent. Bien qu’elle ne sût l’expliquer, il y avait, au-delà du raisonnement rationnel, une intuition en elle qui la poussait à vouloir explorer cette voie. Elle voulait comprendre d'où il venait, elle voulait comprendre son histoire, plus encore que le retrouver.

(La réponse est peut-être à Tahelta.)

Eileen prit soin de récupérer quelques vivres pour le voyage. Elle salua Sam qui dans sa générosité habituelle lui avait cédé un sac de toile rempli de nourriture et d'une gourde pour un prix raisonnable. Il lui apparaissait de plus en plus évident, bien qu'elle ait tenté de s'en dissuader, que ce voyage ne concernait pas uniquement l'enfant. Il était également motivé par une certaine nostalgie et la curiosité de retrouver sa terre natale après tant d'années.

Elle prit la route en direction de la zone d'embarcation.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Sam 10 Aoû 2013 16:12 
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En pénétrant dans l'auberge, je me confrontais à une ambiance chaleureuse que dégageait la pièce grâce à la musique d'un barde, l'odeur de plats chauds et la lumière que dégageaient les chandelles qu'une dame allumait l'une après l'autre pour repousser les ténèbres qui s'immisçaient au fur et à mesure que le soleil se couchait. Certaines personnes me lancèrent un regard noir, mais je ne m'en offusquais pas, voir un elfe noir par ici devait être rare et je n'avais pas une tête de Shaakt bien intentionné, je décidais de les ignorer et de me diriger vers le comptoir en prenant soin de ne pas trop me faire bousculer.

Derrière le comptoir, un humain aux cheveux blonds et au teint bronzé passait un coup de chiffon. Il releva les yeux et m'adressa un sourire commercial lorsqu'il remarqua ma présence.

"Bonsoir ! Bienvenue à l'Auberge de la Tortue Guerrière. Je suis Sam Timùn. Vous désirez une cham... "

Il s'interrompit et me dévisagea un instant avant de reprendre.

"Vos semblables sont déjà partis, je le crains."

"Mes quoi ?"

La voix tremblante, le regard paniqué, je sentais un frisson parcourir mon dos.

"Deux autres Shaakt, ils sont partis il y à quelques heures. Ce ne sont pas des amis à vous ? Ils semblaient attendre quelqu'un."

Longue respiration pour reprendre mon calme.

"Vous pensez qu'ils vont revenir ?"

"Navré j'en doute, ils m'ont rendu la clé de leur chambre."

"Ah..."

Pas vraiment rassuré, je gardais le silence pendant quelques secondes sous le regard désolé de l'aubergiste avant de lui adresser un sourire.

"J'imagine que ça fait une chambre de libre pour moi."

"Tout à fait !" Il ria de bon coeur avant de me tendre une clé "C'est une chambre avec deux lits mais c'est pour pousser la blague jusqu'au bout !"

" Exactement !"

Je lui rendis un sourire misérable pour camoufler ma panique en prenant la clé.

"Vous me règlerez demain en partant. La chambre est au troisième. Ca fait plaisir de voir un Shaakt souriant. Vos amis étaient plus ... comment dire..."

"Menaçants ?"

"Non ce n'est pas ça. Bah ! J'ai oublié le mot ! Ca me reviendra peut être demain ! Passez une bonne nuit ! Reposez-vous bien !"

J'inclinais la tête en guide de remerciements et pris la direction des escaliers.

La tête baissée, je gravis les marches deux par deux et bien que je sentais un léger poids sur ma ceinture, j'en oubliais presque la présence du blondinet. Une fois parvenue au dernier étage, je franchis la porte de la chambre 313, y pénétrais après avoir jeté un coup d'oeil inquiet derrière moi et refermais la porte.

La chambre, bien que sous les combes, était spacieuse, habillée de deux lits, deux chaises et deux tables de nuit où reposait sur chacune une bougie. Une lucarne donnait une vue sur les rues éclairées de la cité.

" Tu peux sortir."

Je posais la feuille prise à la personne devant l'auberge, retirais ma cape et m'installa sur un des lits pour prendre mon visage entre mes mains.



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Dernière édition par Arkalan le Jeu 26 Juin 2014 15:33, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Jeu 29 Aoû 2013 13:08 
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Immobile, je n'entends guère que des sons plus ou moins déformés. Malgré ma fatigue, je m'efforce de demeurer patient, même lorsque Hekell s'arrête un long moment. D'un coup, je le sens se raidir et me prépare instinctivement à prendre mon envol si jamais la cape bouge trop vite. De longs instants s'écoulent avant que l'elfe sombre ne se remette en route. À sa démarche, je le devine emprunter des escaliers, et à grandes enjambées en prime ! J'ignore à quoi il pense, mais il a apparemment oublié que je suis là ! Heureusement que j'ai l'estomac solide ! Je perçois vaguement le grincement du bois mais ne bouge pas d'une plume, attendant que le mouvement se stabilise.

Bientôt, la voix du colosse sombre se fait entendre, m'invitant à sortir. Je me surprends à hésiter une fraction de seconde au moment de rompre le contact. Pendant que le shaakt retire sa cape, je déploie mes ailes et m'élève un peu. La pièce se trouve sous les combles, avec une lucarne donnant sur la rue. Sans un mot, je m'en approche, vérifiant pouvoir l'actionner facilement. Cela me laisse une voie de sortie supplémentaire, ce qui me rassure un brin. Non pas que je doute des intentions de mon camarade, mais mieux vaut rester prudent. Sous mon casque, je lui jette un regard tandis qu'il s'installe. La chambre est double. Deux lits, deux tables de chevet, deux bougies et un meuble sur lequel repose une large vasque. Avant de m'en rendre compte, je me suis posé sur ledit meuble et ai ôté ma protection de tête.

Tout en la gardant sous le bras, j'avise le shaakt. Un brin moqueur, je décide de lui lancer une petite pique.

"Rappelle-moi d'amener un coussin ou une sangle la prochaine fois que j'emprunte le convoi Hekell. "

Levant un peu la main, je la plonge dans l'eau claire mise à disposition. La fraicheur m'appelle, et l'idée de me décrasser prend rapidement le dessus. Sans la moindre patience, je retire vivement mon plastron et ma tenue, me retrouvant bientôt sans la moindre once de tissu pour me couvrir. Baissant les yeux, j'examine la cicatrice que j'ai du bas des côtes jusqu'au milieu de l'abdomen, la lissant du pouce. Ramassant les pièces de cuir, je les tapote un peu pour en faire choir la poussière puis les repose. Donnant un coup d'aile, je recueille de l'eau dans mes mains et m'en asperge le visage sans ménagement. Recommençant mon geste, je tourne brièvement la tête vers le géant sombre.

J'aperçois un bout de papier et m'en désintéresse aussitôt, reprenant du précieux liquide clair pour m'en asperger le torse puis la tignasse. J'ai encore la sensation d'avoir des cendres collées à la peau.

"Pas fâché de retirer cette crasse."

Par moments, je jette un oeil au shaakt, juste pour m'assurer qu'il ne s'est pas simplement assoupi. Ce n'est pas qu'il serait vexant que je parle dans le vide, mais il me faudrait fermer moi-même la porte à clé. L'image du semi-elfe devant l'auberge me revient et me fait froncer les sourcils.

( Non, ce doit être une coïncidence... Mais mieux vaut ne pas trainer à Kendra Kâr plus que nécessaire. )

Sur ce, je m'asperge de nouveau d'eau, laissant échapper un souffle satisfait.



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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Dim 1 Sep 2013 23:51 
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Les yeux contre mes paumes, accoudés sur mes genoux tremblants, mon estomac se tordant dans tous les sens, l'esprit tourné vers une et une seule chose. Ma survie. Après un long silence je libérais enfin ma vision de l'emprise de mes mains et me levais brusquement pour me diriger vers la porte, poser mon oreille contre à l’affût du moindre mouvement et de fermer à clé. Je me mis dos à la porte, observant la pièce, c'est là que je remarquais Nessandro, à côté d'une vasque d'eau. J'avais pratiquement oublié sa présence. Me souvenant de lui, je me souvins également de sa soudaine discrétion devant l'auberge et du morceau de papier. Sans sourire et d'un pas rapide, je surveillai la rue par la lucarne, m'assurant discrètement que personne ne m'observait puis je repris la fameuse feuille, d'une main tremblante, que je mis à côté de Nessou en précisant à voix basse que ça l'intéressait peut être plus que moi.

Je pris ensuite une de mes dagues avant de retourner m'asseoir sur mon lit et d'attendre mon tour pour faire ma toilette.



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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 3 Sep 2013 12:25 
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Après une nouvelle gerbe d'eau, je suis du regard le shaakt. Contrairement à mon attitude détendue, lui affiche un air presque inquiet. Immobile, je l'observe tandis qu'il écoute à la porte puis viens m'apporter le bout de papier que j'ai remarqué plus tôt. Suite à cela, il s'arme et retourne s'asseoir. J'en plisse les yeux, instinctivement sur mes gardes. Passant le revers de mon bras contre mon visage humide, je repousse ma chevelure blonde en arrière et des deux mains, avant de m'intéresser à l'affiche. Ce que j'y lis chasse le bonheur récent de ma toilette.

Il s'agit d'un avis de recherche, et pas n'importe lequel. Cette maudite bourgeoise n'a apparemment pas lésiné sur les moyens et elle est prête à ruiner sa demeure pour me retrouver. J'ignorais qu'on pouvait mettre autant de chiffres dans une prime. Serrant les poings et les dents, je pose un pied encore humide sur son nom et sur celui qu'elle m'a collé durant toutes ces années.

D'un coup, je tourne mon visage vers le shaakt, suspicieux. Je me calme légèrement en le voyant presque aussi tendu que moi.

( S'il avait voulu tenter quelque chose, il l'aurait fait. )

Vivement, j'agrippe le papier, m'en servant pour tamponner l'eau dévalant ma peau bleutée. Un petit sourire me vient tandis que je repense que j'ai fait la même chose avec la manche de sa robe teinte jaune urine. Rien que d'y penser, cet horrible habit fait monter une pointe amère dans ma gorge. D'un geste de la main, je chasse cette dégoûtante pensée de ma cervelle. Une fois un peu sec, j'enfile cette horreur de duo bottes-pantalon court à pagne, laissant la partie des manches pendre de part et d'autre de mes hanches pour le moment. Agrippant le reste de mes affaires, je vole jusqu'à l'autre lit, m'y posant sans ménagement. L'attitude du colosse m'intrigue, et je n'hésite pas à lui faire remarquer.

"Tu as vu une araignée ou quoi ? Même contre ces saletés boisées tu paraissais plus calme."

Des doigts, je démêle ma tignasse blonde, scrutant le plafond. Si cet elfe est de mauvais poil, il me sera toujours possible de dormir sur une poutre. Les géants ont parfois de rapides changement d'obédience après tout, et s'en prendre à plus petit qu'eux ne les a jamais gêné.

Mon regard sombre reste rivé à la silhouette de mon interlocuteur, qui n'a d'ailleurs fait aucune remarque sur l'avis de recherche. Étrange.



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Dernière édition par Nessandro le Lun 16 Sep 2013 14:10, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mar 10 Sep 2013 00:44 
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"Je suis un Shaakt qui vient de Khonfas."

Je levais les yeux vers l'Aldryde, observant sa réaction. Connaissais-t-il au moins l'existence de cette maudite cité ou de la façon dont vivaient les elfes noires.

"Je suis plutôt un exilé, un fugitif."

Je pris une longue inspiration, est-ce que j'étais vraiment prêt à lui parler de moi, de ma véritable raison d'être inquiet. Je fixais mon acolyte comme si je pouvais de cette façon, percer à jour une ombre de malveillance. Mais je ne vis rien. Rien qui ne pouvait l'approcher de près ou de loin des prêtresses qui voulaient ma peau.

"La société de Khonfas est une société matriarcale, ce sont les femmes qui ont le pouvoir. A plus forte raison les Prêtresses de la maudite déesse araignée." Je crachais mes mots avec haine.

"Depuis que je me suis enfuis après avoir assassiné une prêtresse, je suis pourchassé sans arrêt. Ca fait des centaines d'années que je fuis pour ne pas qu'on me mette la main dessus et qu'on me livre à mon châtiment."

A nouveau je me lève pour observer discrètement les rues sombres de Kendra'kar.

"L'aubergiste m'a dit que d'autres Shaakt sont passés par ici hier. Voilà pourquoi je suis inquiet."

Je soufflais un coup. Il était trop tard maintenant pour revenir en arrière, j'avais fait confiance à quelqu'un, moi, Arkalan, le Shaakt paranoïaque. Si cela se retournait contre moi et que j'y survivais, alors je pouvais être certains que plus personne ne serait digne de confiance.

Je me tournais vers Nessandro à présent, j'avais remarqué qu'il était plus tendu que quand nous étions entrés dans la chambre.

"Et toi ? Qu'est ce qui te rend si nerveux ?"



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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 16 Sep 2013 14:09 
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Pendant que je le regarde, le géant sombre décide de briser le silence. Tout en frictionnant ma peau encore humide, je prends le temps de l'écouter. Il m'informe être originaire de la cité de Khonfas dont je me rappelle vaguement avoir lu le nom lors des leçons de cette horrible bourgeoise. Hekell me fait part de sa situation. Fugitif, meurtrier de femelle importante dans une société aussi écœurante que celle qui m'a vu naître. Prêtresse de déesse araignée ? Je comprends un peu mieux ses réactions devant une bestiole à huit pattes. Un bref sourire amer pare mes traits quand j'imagine brièvement les aldrydes sans ailes et à la peau noire. Décidément, cet elfe et moi avons bien des points communs. Sauf que je n'ai pas eu le plaisir d'abattre l'une de ces cervelles de mollusque moi-même.

Mon interlocuteur se lève, allant regarder par la fenêtre et m'expliquant que quelques-uns de ses congénères étaient présents récemment. En silence, je l'observe quelque peu. Je ne sais pas si je dois le prendre pour un imbécile à se livrer ainsi à moi, ou m'en sentir satisfait. C'est tout de même l'un des rares colosses qui s'adresse à moi presque comme un égal. La pensée qu'il faille nous séparer cause un inconfort certain dans mon torse. Aurais-je tissé un lien malgré moi ?

Pendant que je porte négligemment la main à mon sternum, le shaakt s'adresse à moi. Il semble vouloir connaitre ce qui me préoccupe. Levant les yeux dans sa direction, j'avise le bout d'affiche dépassant du meuble. Un bref instant, je cogite, pesant le pour et le contre comme il a du le faire. J'ai horreur de parler de moi, mais je peux bien échanger quelques confidences contre celles qu'il m'a offert.

"La captivité."

Je croise les bras, dépliant totalement mes ailes argentées. Je demeure un moment silencieux, tentant de contrôler la poussée d'amertume remontant dans ma gorge.

"Treize années passées comme animal de compagnie pour une bourgeoise. L'horizon ? Une cage puante. Des tenues ridicules. Celle que j'ai là est la plus décente. Des soirées remplies d'humains plus laids, stupides et malodorants les uns que les autres. Sans oublier les invités parfois d'autres races, aussi imbéciles que le reste... L'humiliation au quotidien."

À mesure que je parle, mes ongles s'enfoncent dans ma peau. Je finis par sourire victorieusement.

"Mais plus depuis quelques jours. J'ai réussi mon évasion en causant un remue-ménage certain au passage. Je crois même que cela a coûté quelques vies ou membres."

Mon sourire se perd et je sens mes traits se durcir.

"Et à cause de cette maudite corneille, me voilà de nouveau dans les murs de cette écœurante cité, où on distribue des avis de recherche. Je te laisse imaginer par qui et pourquoi."

Lentement, je replie mes ailes et lève la main gauche.

"Satisfait ?"

Aussi étrange que cela semble, j'ai l'impression d'être à la fois vulnérable et soulagé. Je dois vraiment être fatigué, sans quoi je serais un peu plus sur mes gardes. De toute façon, s'il tente de m'attraper par surprise, j'ai ma vitesse et ma petite taille pour moi.



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Dernière édition par Nessandro le Lun 3 Fév 2014 12:21, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Lun 16 Sep 2013 18:09 
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La place du château

Je poussai la porte et rentrais, la refermant derrière moi. Je m'étais hâté de traverser la Grande Rue pour venir et à part peut-être bousculer involontairement une ou deux personnes, je n'eût pas de problème notoire. Je m'avançai vers le comptoir, sous les regards de quelques clients et de celui de l'aubergiste. Devant lui, je ne savais où poser mon regard. Derrière les pans de ma cape, mes doigts étaient agités. Autant que je l'étais intérieurement. Mes premiers contacts avec le monde...Et dire qu'un jour je serais connu partout et de tous...

"Bonjour...Je voudrai un repas, des fruits si possible, et une chambre s'il vous plait..."

"Comme il vous plaira monsieur. Installez vous, on vous apportera votre...repas. Voici déjà votre clé."

"Merci..."

Je lui adressai un bref sourire avant de regarder d'un coté, puis de l'autre, pour finalement opter pour une table un peu à l'écart des autres clients. Je ne me senti pas encore assez courageux pour côtoyer de près les gens du coin.
Bien vite, une femme arriva avec un petit panier contenant des pommes, des poires, des fraises et des raisins.

"Voila monsieur, ce sera tout ?"

"Je...Oui, merci."

Elle repartit et je pus attaquer mon repas tranquillement. Je commençais par la douceur d'une poire avant de continuer sur une pomme acide. En m'emparant du fruit, je me pris une petite décharge et je sursautai. Puis je pris quelques fraises sucrées avant de terminer avec les grains de raisin, à la saveur si particulière. Je ne me dépêchai pas, j'étais bien comme ça, assis et reposant mes pieds, remplissant mon estomac. Mais toutes les bonnes choses ont une faim et je finis par me lever lorsqu'il n'y eût plus rien dans le panier. Avec la clé, je montai à l'étage, passant juste payer l'aubergiste pour le service.
Dans la chambre, je retirai ma cape dorée et la posai sur une petite table. Puis j'enlevai mes bottes, avec un grand plaisir. Alors seulement, je m'allongeai et expirai longuement. Les battements de mon cœur ralentirent et adoptèrent un rythme plus lent alors que je m'assoupis lentement, malgré l'heure peu avancée.
Je sortis de ma sieste quelques heures plus tard. L'après midi était bien entamé. Chaussé et ayant rabattu les pans de ma cape sur moi à nouveau, je redescendis et alla poser quelques questions à l'aubergiste.

"Rebonjour...Excusez moi je suis nouveau en ville et je souhaiterais savoir comment gagner un peu d'argent..."

"Oh, c'est fort simple. Ici, il y a toujours quelques choses à faire. Vous pourriez par exemple aller voir du coté des baraquements de la milice, ils ont souvent quelque chose à proposer. Sinon, demandez autour de vous, vous trouverez facilement."

"Merci...Hum...La milice...vous pouvez m'indiquer..."

"Oui oui, excusez moi. Alors, vous continuez de descendre la Grande Rue vers les portes. Vous verrez un bâtiment en plein milieu de la rue, qui la scinde en deux. Vous empruntez le passage de droite sur quelques mètres, ce sera le long bâtiment qui s'étendra sur votre gauche à ce moment."

"Je vois, merci beaucoup. Tenez, je vous rends la clé, avant d'oublier..."

Je le saluai et quittai l'auberge, retrouvant cette Grande Rue qui aura vu les premiers pas de ma nouvelle vie. En haut, le soleil redescendait lentement vers l'horizon, et la luminosité décroissait lentement dans la ville. Avec le temps gâté, il fera noir d'ici deux heures, grand maximum. Je n'avais pas franchement envie d'être dehors en pleine nuit, ce que j'avais vu sur le plan m'avait semblé être une grande ville dans laquelle il était aisée de se perdre si on ne connaissait aucun repère.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Ven 11 Oct 2013 11:41 
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Finalement nous en savons un peu plus l'un sur l'autre. Moi, fugitif d'une société qui veut ma perte. Lui, fugitif d'une société qui veut l'user comme un animal de compagnie. Je secouais doucement la tête, nous devons tous les deux faire profil bas. Je reprends la parole quand il me demande si je suis satisfait.

"Il est étonnant que nous ayons tant de point commun. Je venais d'échapper à deux sbires lorsque cette corneille m'a embarqué. Maintenant l'avance que j'avais pris a visiblement diminuée."


Je soupirais, réfléchissant aux options que j'avais. Sortir de la ville par les portes me semblait bien trop risqué, trop de contrôles, facile à surveiller. Quitter la ville par la mer me semblait tout autant dangereux. Mais il était plus facile d'y agir de nuit. Pour Nessandro c'était facile, il suffisait de voler au-dessus des remparts.

"Je compte quitter la ville demain soir, je paierais un capitaine pour m'emmener sur un autre continent et y disparaître."

Je me retournais vers lui avec un léger sourire.

"Tu es la seule personne depuis longtemps que j'ai été ravi de rencontrer Nessou."

Je me dirigeais ensuite vers la bassine d'eau et en prend dans mes mains en coupe pour me rafraîchir le visage et me décrasser un peu.



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Dernière édition par Arkalan le Jeu 26 Juin 2014 15:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge de la Tortue Guerrière
MessagePosté: Mer 20 Nov 2013 05:19 
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Et Avaleia fut trainée dans les rues de la cité blanche. Ces rues qu'elle avait si souvent parcourues, rêvant d'aventures, s'imaginant héroïne des nombreux récits fantastiques qu'elle avait dévoré. Ces rues où elle avait mainte fois déambulé seule, elle les connaissait presque par cœur, mais jamais, jamais elle n'avait imaginer s'y faire embarquer par quelqu'un d'autre. C'était pourtant bel et bien le cas et la jeune elfe ne pu s'empêcher de sourire, discrètement. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas fait ? Elle l'ignorait, mais une joie immense commençait à pointer le bout de son nez et Avaleia l'accueillit à bras ouverts. Elle l'avait fait! Elle avait enfin vécu sa première aventure. Enfin, s'il était bien sûr permis de qualifier d'aventure le fait de se faire enlever par des marchands d'esclave et de s'échapper.

Certes elle n'avait point combattu une armée de gobelins, mais un moustachu gringalet. Certes elle n'avait pas traversé le continent avec quelques valeureux compagnons d'arme, mais s'était faite enlever à quelques kilomètres à peine de la cité blanche. Certes elle était bien loin de ce qu'elle avait pu lire dans les livres, mais au final, elle était satisfaite. Elle avait côtoyé le danger, ressenti quelques montées d'adrénaline, mais surtout, surtout, elle avait croisé la route de Melorynh et de cette rencontre, Avaleia n'avait rien à redire. Elle ne savait pas de quoi allaient être faits les prochains jours, mais au plus profond de son âme, la jeune demoiselle savait. Elle savait pertinemment que tout ne faisait que commencer. Que les évènements de la journée et sa rencontre avec la jeune humaine n'étais que le premier pas sur un chemin pavé d'aventures. Des aventures dignes de figurer dans les meilleurs ouvrages.

Mais alors qu'Avaleia était plongée dans ses rêves épiques, Melorynh s'arrêta net et la jeune elfe percuta la femme. Un petit éclat de rire plus tard, l'humaine montra à l'elfe une enseigne qui se balançait au rythme de quelques rafales de vents. L'auberge de la Tortue Guerrière. Avaleia connaissait l'établissement, mais n'y avait jamais mis les pieds. L'elfe voulait profiter de cet instant, voulait en savoir plus sur le genre de personne qui pouvait fréquenter cette auberge. Mais comme souvent, Melorynh ne lui laissa le temps de se poser plus de question, de réfléchir plus longtemps et l'entraina à l'intérieur du bâtiment.

L'ambiance qui régnait en ces lieux était des plus calmes. Les rares clients encore éveillés discutaient tranquillement en sirotant quelques boissons, respectant le sommeil des autres. Melorynh indiqua une table à l'elfe avant de se diriger vers le comptoir. Avaleia ne se fit pas prier et alla s'asseoir, attendant patiemment le retour de sa camarade. Elle n'eut pas à attendre longtemps. La guerrière revint à peine quelques dizaines de secondes plus tard et s'empara d'une chaise avant de s'y asseoir et de s'étirer longuement. Les mains derrière la tête, elle fixait la jeune mage et se décida à entamer la conversation.

"Sacrée soirée hein!"


"Hmm."

"Hey! Tu vas arrêter avec tes Hmm!"

La réplique de la guerrière n'était emprunte d'aucune colère, mais plutôt d'un amusement prononcé. Avaleia était plutôt du genre introvertie, elle n'avait pas l'habitude de converser avec d'autres personnes. non pas qu'elle n'avait rien à dire dans l'immédiat, mais...elle ne trouvait tout simplement pas les mots. Pourtant, elle essaya.

"Désolé, je..."

"Bah t'en fais pas va! T'es pas une bavarde, c'est tout! Mais je finirai bien par réussir à te débrider."

"Hmm."

Et Avaleia fit un des ses plus beaux sourires à la guerrière, presque malgré elle. sourie qui fut même accompagné d'un léger, très léger éclat de rire. L'elfe s'en étonna elle même.

"Hahaha! C'est déjà ça! Au moins tu sais sourire et tu as le sens de l'humour."

Avaleia fixait la guerrière, le menton posé sur ses mains délicates. Elle était heureuse, vraiment heureuse. Elle changeait, se découvrait des traits de personnalité qu'elle ignorait et tout ça grâce à Melorynh. L'elfe fut ensuite interrompue dans sa "contemplation" par un jeune homme. Il s'était approché de la table des deux jeunes femmes, les bras chargés de nourritures. Il déposa tout sur la table et s'éclipsa quelques secondes pour revenir avec un pichet d'eau et deux verres. Avaleia le remercia et commença à grignoter quelques fruits. Affamée par les péripéties qu'elle venait de vivre, l'elfe mangea plus qu'à son habitude.

Le repas dura une bonne vingtaine de minutes, durant lesquelles Avaleia écouta Melorynh déblatérer sur les marchands d'esclaves et autre brigands du même acabit, jusqu'au moment où les deux amies ne purent réprimer un bâillement. Elles montèrent en silence dans une des chambres du premier étage. Melorynh s'effondra sur le lit et commença à ronfler presque instantanément. Avaleia la regarda dormir quelques minutes, toujours le sourire aux lèvres puis elle retira sa robe avant d'aller s'allonger délicatement à côté de la guerrière. Et elle aussi, se laissa rapidement tombé dans un sommeil profond et réparateur.

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