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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 2 Jan 2012 13:20 
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Juchée, pour ne pas dire perchée, sur le dos de Légion, Calimène longeait la bordure extérieure des jardins d’Ynorie en conduisant sa monture d’une main un peu raide. Le Hongre, haut et stable, rassurait sa cavalière. Le pas régulier et lourd, rien ne semblait pouvoir le faire dévier de sa trajectoire. Malgré la haute herse cerclant le parc, Calimène se délectait des mille-et-un arbustes qui composaient ce que certains nommaient « la perle d’Ynorie ». Créé par le Comte Adrian, le jardin était ouvert au public bien qu’à la tombée de la nuit les portes soient fermées pour éviter les vols de plantes rares et autres dégradations en tout genre.

De l’avis commun, le lieu était devenu plus qu’un simple jardin. La découverte par les habitants de Kendra-Kâr des délices offerts par la République d’Ynorie avaient positivement influencés les locaux. « A entretenir tant de merveilles, l’on ne pouvait pas être totalement mauvais » se disait-on souvent en sortant des jardins et à propos des habitants du royaume voisin. De fait, l’existence même de ce lieu avait plus fait pour entretenir les relations entre les deux peuples que la plupart des diplomates et représentants des deux nations.

Guidant sa monture au pas, Calimène s’orienta vers l’une des sorties de la Bise d’Ynorie. En avance sur l’horaire convenu pour son rendez-vous, elle s’accorda le loisir d’observer les allées et venues, composées d’amoureux sortant du jardin, de vendeurs ambulants et de mères de famille tirant leurs marmots à leur traine. La nuit approchant les allumeurs, caste de fonctionnaires embrasant les lanternes publiques, embrasèrent les lampes du secteur, certaines ayant comme de coutume en Ynorie, la forme de lampions exagérément décorés. L’heure avançant, les passages se firent de plus en plus rares et presque réduit à néant lorsque les gardiens du jardin en fermèrent définitivement les portes.

Pour l’occasion, Calimène n’avait pas fait dans la demi-mesure. Porteuse de l’armure du Chevalier Sirène, à l’exception de l’écu et du casque, elle se tenait raide sur sa monture. Le plastron, délicatement ciselé, couvait les formes féminines de ses propriétaires. Calimène, Myrne et d’autres encore avant elles s’étaient ceintes de cette protection aux teintes de nacre et d’argent. Légère et fine, la cuirasse bardait efficacement les organes, la nuque et les épaules, sans gêner les mouvements du chevalier. Des protections complémentaires aux bras et aux jambes complétaient le dispositif. Fixée à sa hanche pendait le fourreau d’or et d’argent qui contenait sa lame. Epée longue marquée d’une sirène d’argent, l’arme avait déjà mordu à plusieurs reprises les chairs ennemies et avait, en de multiples occasions, démontré son efficacité.

La jeune femme nota un soudain changement dans l’ambiance du quartier : l’air se fit plus frais et la nuit plus sombre ; quelques flammes vacillèrent sur leurs portants et les sons de la ville se firent étrangement plus lointains. Le raisonnement étouffé de sabots sur les pavés parvint aux oreilles de Calimène et en conséquence elle orienta sa propre monture vers le nouvel arrivant. La main négligemment abandonnée sur la garde de son arme. Le visiteur émergea d’une rue de traverse à dos de cheval. La monture paraissait exténuée. Ses flancs maigrelets laissaient ses os presque à nus et ses poumons se haussaient et s’affaissaient à l’image de deux soufflets percés. Ses poils étaient ternes et courts, signes apparents du grand âge de la bête et Calimène, sur la défensive, n’aurait pas été le moins du monde surprise de voir la langue de la créature pendre de côté, hors de sa bouche. Enfin, détail accessoire qui pourrait avoir son importance en d’autres circonstances, la patte arrière-gauche de l’équidé se distinguait par son absence de fer, occasionnant un léger boitement, une irrégularité dans la démarche et un mouvement désordonné qui se transmettait par voie de conséquence au cavalier. Ce dernier tranchait singulièrement d’avec sa monture. Élégant sans trop en faire, sa chevelure d’un blond prononcé paraissait singulière face à l’allure décrépite de son cheval. Fringuant, il portait un veston aux teintes mordorées, un pantalon à la coupe droite et une paire de bottes à la surface immaculée. Les épaules ceintes d’une cape courte, il paraissait prêt à en ceindre la capuche au moindre signe de pluie.

« C’est elle » susurra une voix dont la provenance resterait pour l’instant interdite.

Plissant les yeux, Calimène aurait juré avoir vu l’animal entrouvrir la mâchoire alors que les lèvres de son propriétaire étaient restées immobiles.

« Dame Ligure ? » s’enquit le visiteur nocturne d’une voix affable.

« Elle-même » répondit-elle sur la défensive en faisant pivoter son cheval pour conserver son interlocuteur du côté de son bras porteur.

« Votre prudence, ou devrai-je dire votre méfiance, vous honore, Calimène » poursuivit-il sur un ton amusé.

« Il en est ainsi des rendez-vous anonymes avec des inconnus et j’ai passé l’âge où les jeunes filles en fleur sont prêtes à toutes les inepties pour un potentiel soupirant, vous m’en voyez désolée » lui retourna-t-elle d’une voix froide en restant attentive au moindre bruit pouvant survenir de l’une des rues attenantes à leur position. Initialement, elle avait cru à une tentative de rétorsion de la part des empoisonneurs mais l’arrivée de son interlocuteur rendait cette hypothèse moins crédible.

« C’est que j’ai tant à vous dire, Calimène que … » tenta-t-il de placer.

« Annoncez votre nom et vos intentions, le reste m’est pour l’heure accessoire » coupa Calimène.

Durant de longues secondes son interlocuteur n’afficha aucun mouvement et se contenta de l’observer gravement.

« Mon nom n’a nulle réelle importance Calimène mais s’il vous est agréable d’en entendre un, considérez-moi sous le vocable de l’Emissaire » dit-il avant de marquer une pause. « Sachez que nous vous savons responsables du démantèlement de l’activité des empoisonneurs, sans toutefois avoir subi un quelconque préjudice dans la résolution de cette affaire… » Expliqua-t-il sans précipitation aucune.

« Tant mieux pour vous ; de qui êtes-vous l’Emissaire ? » le questionna-t-elle sans détours, inquisitrice.

« D’un groupuscule de sorciers, adorateurs et sectateurs, que d’aucun décrivent sous le vocable de « Main Noire de Kendra » très chère » révéla-t-il en adoptant tout à fait anodin, sans commune mesure avec la gravité de ses propos.

En réponse, Calimène empoigna instantanément la garde de son arme et la tira de quelques centimètres hors de son fourreau, laissant le métal apparaitre à la vue de son interlocuteur. Ce dernier leva les mains vers elle, signifiant l’apaisement de la situation.

« Du calme du calme, je ne suis pour ma part que l’Emissaire et personne d’autres. Nulle intention de vous nuire ne m’a été confiée, bien au contraire. Laissez-moi vous préciser les intentions de mes mandateurs… » Clama-t-il rapidement.

Les yeux de Calimène papillonnèrent. Sur ses gardes elle tenta de localiser si une ou plusieurs présences masquées approchaient, sans succès.

« Nos intérêts concordent, Calimène. » tonna-t-il d’une voix grave. « Certes, la Main Noire souffre d’une odieuse réputation qui sous certains aspects, est toute à fait avérée. Toutefois, le monde occulte ne se compose pas que d’une seule obédience. Ordonnances secrètes et sorciers œuvrant en secrets pullulent… même au sein des murs de Kendra-Kâr » expliqua-t-il à mots déliés.

« Poursuivez » le tança Calimène, la main toujours postée sur la garde de son épée.

« Vous avez acquis une belle mais éphémère réputation, Calimène. Et nous pourrions vous aider à l’entretenir … » dit-il en levant la main pour empêcher toute objection. « La Main Noire connait de nombreux rivaux. Ensemble, nous pourrions les débusquer et par votre main, les mettre hors d’état de nuire…. » Laissa-t-il en suspens.

« Devenir un de vos séides ? Jamais. » Ferma immédiatement Calimène.

« Nous ne vous demandons pas d’embrasser nos valeurs et de servir nos projets, Calimène, mais d’acquérir à moindre coût les informations qui vous font défaut pour localiser quelques infernaux serviteurs du démon, n’est ce pas là ce que font usuellement les chevaliers ? » poursuivit-il, ironique. « Par ailleurs vous n’aurez de comptes à rendre qu’à vous-même et personne ne vous obligera en quoi que ce soit. Enfin, comptez sur nous pour faire connaitre et reconnaitre vos mérites, ma Dame » précisa-t-il.

Calimène le toisa un long moment.

« Dites m’en plus » concéda-t-elle.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Sam 4 Fév 2012 20:09 
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J’entraîne Hyros jusqu’au parc de la ville, poétiquement nommé, « La Brise d’Ynorie ». Je vais m’installer contre le tronc d’un arbre, à l’ombre du soleil brûlant. Il ne nous reste plus qu’à attendre le soir, mais je compte bien tirer pleinement de ce temps qui nous est laissé pour discuter avec mon compagnon et savoir ce qu’il sait vraiment de ces combats.

"Maintenant que l’on est là, dis-moi tout ce que tu sais sur cette affaire.

C’est simple, tu t’inscris et tu tentes d’aller le plus loin possible pour affronter le champion qui n’est autre que l’organisateur."

Il se tait et me regarde tout en triturant l’herbe. Je sens qu’il ne me dit pas tout, mais qu’importe, j’en sais suffisamment assez. Cependant, je ne suis pas complètement satisfaite qu’il me cache des choses. Après tout c’est lui qui m’a proposé son aide et maintenant, il me laisse tomber !

"Pourquoi tu ne me dis pas tout ?

Que veux-tu dire ?

Écoutes-moi bien, lui dis-je en me penchant vers lui. Je sais lorsque l’on me cache quelque chose et tu me caches un élément. Si tu veux m’accompagner, il faut tout me dire.

Eh bien, me dit-il d’un ton hésitant. Je… Je suis déjà allé aux inscriptions, mais je me suis dégonflé."

Il avait honte. Une fois de plus, l’homme sans force mentale qu’il était, avait pris le dessus et je sens que ça lui coûte de m’avouer quelque chose comme ça. Pour je ne sais quelles raisons, depuis que je l’ai aidé, il me voue une admiration sans limite. Je me demande bien ce qu’il a dans la tête pour être ainsi fasciné par la personne que je suis, il faut bien le dire, je suis loin d’être un exemple.

"D’accord, lui dis-je simplement. N’en ai pas honte, comme je te l’ai dit, on fait tous des erreurs."

En l’occurrence, ce n’en était pas une, il s’était seulement dégonflé. Aujourd’hui est son jour de chance, il va avoir l’occasion de faire ses preuves et de me dire ce qu’il prévoit pour que l’on remplisse cette mission avec succès. Le simple fait de penser « on » ma fait tout drôle. La dernière fois que j’ai pensé comme cela, je me suis laissée aller à quelque chose que je regrette, car je n’en ai retiré que de la souffrance. C’est pourquoi j’évite la compagnie des autres, mais curieusement, celle d’Hyros ne me gène pas tant que ça, je dirais même que je commence à l’apprécier.

"As-tu une idée de plan ?

Tu… ?

Je te donne l’occasion de faire tes preuves, alors saisis cette chance !

Et bien pour moi le choix est très limité, je dirais même que l’on ne l’a pas. Il faut s’inscrire et participé. Seul problème, il arrivera forcément un moment où l’on se retrouvera face à face.

En quoi est-ce un problème ?, dis-je fière de son analyse claire des choses.

Je ne veux pas me battre contre toi."

Il se tait et recommence à arracher des brins d’herbes. Je soupire avant de lui dire.

"Pourtant, il le faudra ! Il nous faut être crédible. Cependant, je dois gagner, car c’est à moi que l’on a confié la mission. Ne t’en fais pas, je ne t’amocherais pas trop, c’est promis."

Je lui souris, pour la première fois depuis des mois, un sourire s’épanouit sur mon visage. Le temps défile sans que l’on ne prononce une parole et lorsque j’aperçois le soleil qui décline, on se lève et l’on part pour l’un des endroits les plus dangereux qui soient : les catacombes du temple de Thimoros.

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Un grand merci à Dame Itsvara pour la signature




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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Sam 11 Fév 2012 16:27 
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la bise d'ynorie...comme j'aime cet endroit ou il fait bon vivre et respirer, sentir la vie a plein poumons...aujourd'hui, allongé dans l'herbe, je me questionne sur ma toute nouvelle vie d'aventure. je me demande ce que je dois faire. partir a la recherche de quelqu'un ayant besoin de mes services? aller chercher par monts et par vaux, conduit par le hasard?
(((on vera tout ca demain, pour l'heure, je vais aller a la taverne)))
car il était vrai que l'heure se faisait tardive, et le ciel était deja piqueté d'étoiles.
c'est alors que je l'aperçoit: un homme, recroquevillé sur lui même, l'air malheureux.je m'approche de lui et il lève les yeux vers moi: des yeux marrons et embués. mais ce qui me frappe, dans ces yeux, c'est leur vide. cet homme est aveugle.
"puis-je savoir ce qui vous rend si malheureux?"
"ce sont des brigands, ces hommes vils et cruels, qui m'ont rendu si triste. ils ont fait prisonnière ma femme, Nora, et si je ne leur verse pas demain une somme exorbitante, ils la tueront!oh s'il vous plaît, ramenez la moi!!!"
après lui avoir promis de faire tout mon possible, je lui demande des précisions.
" ce sont trois brigands, vivant dans une petite caverne, près du lac de Hynim. je n'en sait pas plus."
je remercie le malheureux et part du parc, en direction de la taverne des sept sabres.

_________________
La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n'a su le lui ravir.
George SAND




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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 2 Avr 2012 16:29 
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Chapitre 1 : Liberté n'est pas Insouciance
-1-


[Précédemment]


Mes ailes fouettent l'air comme s'il s'était agi d'un ennemi trop lent pour riposter. Je le frappe, encore et encore, usant mon énergie pour pousser mon être le plus loin possible. Après un moment intense passé à me propulser en avant, je lève le nez vers la voûte céleste. Ce bleuté noirâtre, illuminé par un astre nocturne, m'attire irrémédiablement. Je ressens comme un appel venant à la fois de cette immensité et des tréfonds de mon être. Ma soif de liberté prend le pas sur la moindre hésitation qu'il peut me rester. Prenant appui sur l'air, je me lance à la verticale en tournoyant, bloquant mon souffle comme le ferait un bipède faisant une pointe de vitesse.
Aidé par des courants ascendants, je monte droit dans l'air frais de la nuit tombée, encore et encore, avide de cette sensation grisante. Rien pour m'arrêter, personne pour perturber mes mouvements. J'ai la sensation que si je continue, je vais parvenir à toucher les étoiles. Je ne regarde qu'au-dessus de moi et mes pensées se détachent un instant de mon enveloppe de chair. J'ai du mal à réaliser ce qu'il m'arrive. Les bras en croix, je traverse un léger nuage puis j'étends mes avant-bras derrière moi. Chaque parcelle de peau se couvre d'une humidité agréable alors que je continue encore un peu.

Au bout d'un moment, je cesse de m'élever, alternant entre battement d'ailes et repos planant. Je tourne mon visage vers la vaste étendue d'eau bordant le tombeau pour vivants que ces maudits humains osent appeler une ville. A cette altitude, le vent se fait assez fort et vif, m'amenant des bourrasques vivifiantes en plein visage. D'une main, je retiens quelques mèches blondes. Je sens ma peau se hérisser mais je m'en moque. Mes sens m'apportent tant de nouveautés que je me sens presque submergé. Mes yeux se perdent dans la nuit. Mes oreilles m'offrent l'écho du souffle du vent. Les embruns parviennent à mes narines, m'enivrant presque. De fines gouttelettes d'eau claire glissent sur les zones de peau bleutées et je perçois entre mes lèvres le sel de cette vaste zone aqueuse. J'inspire à pleins poumons, si fort que la tête m'en tourne presque. Treize longues années passées entre quatre murs m'ont fait oublier cette sensation. Pendant tout ce temps, je n'ai pu que rêver de ce jour.

Mes bras se tendent devant moi, palpant l'air invisible, les manches soulevées par le vent marin. Je tourne doucement sur moi-même en lançant mon coude droit vers l'arrière. Nul barreau contre lequel cogner mon aile. Pas de tissu au coloris imbuvable censé me servir de laisse. Je suis libre. Enfin libre. Libre et brûlant de cette vie longuement réprimée. Mon coeur cogne intensément, au point que je n'entends presque plus le sifflement aérien. Ma poitrine se serre douloureusement. Si je n'avais pas épuisé l'ensemble de mes réserves il y a plus d'une décennie, je suis certain que le coin de mes yeux se serait humidifié.

D'un coup, une envie irrépressible me submerge et je m'y plie. Je tourne sur moi-même encore et encore, levant les bras au-dessus de moi, agitant les jambes en un mouvement opposé. Je danse sous cette voûte céleste longuement interdite. Pendant quelques instants, ma voix m'échappe et quelques paroles d'un chant aldryde se forment dans l'air. Je ne sais pas pourquoi je fais cela mais je sais que j'en ai envie. Je peux le faire alors je ne me préoccupe pas du reste. La liberté. Etre hors d'une cage, capable de faire ce que je souhaite quand je le décide. J'inspire et, ma rage aidant, je pousse un hurlement sans forme, presque animal, en direction de l'océan. Le souffle court, je me mets à inspirer par à-coups, fatigué mais ravi.

Une rafale de vent rabat soudain ma tignasse blonde contre mon visage. Je m'en défends, jetant du même coup un regard vers le sol. Dans la pénombre, j'y distingue quelques points lumineux, sans doute torches de miliciens en patrouille. La nuit s'avance et je sens mes ailes commencer à fatiguer. Je parcours des yeux la pierre et finis par apercevoir une zone de verdure de belle taille, malheureusement prisonnière de l'endroit humain. Malgré tout, cela reste des arbres, des plantes, des êtres vivants desquels j'ai été coupé si longtemps. Je sens mon visage se peindre d'une expression calme et soulagée. La proximité de cette nature m'interpelle et ravive en moi ce lien tut avec la nature. Sans un bruit, basculant sur le dos et, partant la tête la première, je replie mes ailes.

Je tombe vers ce sol grisé. Aucune crainte ne m'étreint alors que je contemple l'astre lunaire qui perd un peu de sa taille. L'air siffle à mes oreilles et les nuages que je traverse me laissent un échantillon d'eau au passage. Aucune restriction. Aucune voix particulière. En cet instant, il n'y a que moi et cette nature interdite. Je me laisse tomber une seconde puis deux et trois. A la quatrième, je lance mon coude gauche derrière moi et me retourne. Mes ailes s'étendent, ralentissant ma chute. Encore à bonne hauteur, je me mets à planer jusqu'à un arbre. Je m'y cache un instant, tâtant l'écorce et tentant de comprendre où je suis. Toucher cette écorce fait bondir mon coeur, mais je ne parviens pas à calmer une gêne croissante.

(Ce bois... Il est différent de celui de la forêt kendrane. Et il a aussi une étrange odeur...)

Du bout des doigts, j'attrape ce qui me semble être une feuille. En la froissant avec lenteur, je ressens une certaine curiosité. Je me suis trompé. Ce n'est pas une feuille mais un pétale de fleur d'une teinte très claire. Je lève le nez, prenant un autre échantillon sur la figure que je brosse distraitement. L'arbre entier en est couvert et, à chaque nouveau souffle de vent, il s'en détache quelques-uns. Je n'en ai jamais vu de tel et pendant un moment, je suis subjugué par ce végétal. Il semble observateur des environs, sans faire un bruit, sans prononcer une parole, comme si rien ne l'affectait. Après avoir été un instant charmé par cette beauté occulté lors de mon emprisonnement, mes pensées se font plus fortes et avec elles un retour amer à la réalité.

(Il ne fait pas partie de la flore de ce territoire. Malgré le temps passé, je l'aurais reconnu. Cela signifie qu'il a été rapporté d'ailleurs et que ce sont sans doute ces humains qui l'ont fait pousser... Bien joué, j'ai réussi à me faire duper par une création humaine...)

Je pousse un souffle agacé et bientôt je sens une certaine amertume revenir. Que je le veuille ou pas, je suis encore bloqué dans une cité majoritairement humaine. Il me faut en partir mais pour aller où ? Retourner chez les aldrydes ? Ha ! Comme si j'allais laisser à ces folles l'occasion de me remettre leurs sales pattes pleines de miel dessus. Elles ont eu plus de dix ans pour me retrouver et n'ont pas daigné lever la plus petite plume pour moi. Je sais désormais que je ne peux pas me fier à elles. Si j'en avais eu une un jour, autant dire qu'à présent je n'ai plus de famille.
Rejoindre une autre ville ? Peut-être. Le seul problème réside dans le fait que, partout où que je me rende sur ces terres, je vais être confronté à des êtres de plus grande taille que moi. Cette idée m'agace encore et un coup d'oeil sur cet arbre traître me pousse à reprendre mon envol.

Mes membres de plumes fatiguent et je me sais moi-même éreinté par les événements de la soirée. Scrutant les environs, je repère une architecture de bois d'une forme hexagonale, doté de sièges de taille humanoïde. Pas un de ces bipèdes puant ne semble rôder dans les environs. Plongeant vers la structure, je remonte sous le toit pentu. Plusieurs poutres en biais le soutiennent mais en laissant un espace suffisant pour que je puisse m'y glisser sans trop de difficultés. Un rebord masque même le départ du soutien de bois. L'endroit me semble adéquat pour m'y cacher pour la nuit. Prudent, je regarde tout de même un peu autour de moi.

Bientôt, une petite tâche à l'opposé de ma position m'interpelle. Ailes repliées, je décide de marcher le long du chemin de bois. A mesure que je m'en rapproche, je suis certain qu'il s'agit d'un sac. Enfin, à mon échelle c'est un sac mais pour un humanoïde type kendran, il aurait plutôt la taille d'un beau sachet. En tissu lisse, il est fermé par un cordon de cuir et est parsemé de sciure sans doute issue du plafond. Je tends l'oreille et jette un coup d'oeil au bas du kiosque. Pas un bruit ne m'indique de présence inopportune. D'un geste, j'ouvre le sac. A l'intérieur, j'y trouve une étrange pierre circulaire et presque plate. D'une couleur crème, sa surface est marquée de traits taillés et sombres ressemblant presque à une porte stylisée. Ce caractère, si c'en est bien un, ne me dit absolument rien. Pourtant, j'ai la sensation que j'ai trouvé un objet intéressant. En l'effleurant, j'ai même l'impression de le sentir pulser. Je reste un instant dubitatif.

(Si c'est un bibelot décoratif, on ne l'aurait pas dissimulé avec autant de soin. Il pourrait être dangereux s'il est magique, surtout si rien n'indique ce que c'est... Mais s'il est là, c'est qu'une personne l'y a caché. Il y a de fortes chances qu'il soit propriété d'un humain donc...)

Un mince sourire en coin pince mes lèvres. Avec précaution, je sors de ma cachette. L'endroit n'est vraiment pas fréquenté à cette heure, ce qui me permet d'aller tranquillement au sol retirer un banal caillou de belle taille du chemin. Retournant au sac, je procède à l'échange des pierres. Si ma découverte permet de causer du tort à l'un de ces stupides géants, tant mieux, mais le plus tard la découverte, le mieux je me porterai. Le souci est que s'il est magique, je devrais sans doute le faire analyser. Cette étape doit cependant attendre. Il ne manquerait plus que, par malchance, le vrai propriétaire me voit faire. Une telle chose est tout de même peu probable vu leurs tares héréditaires, mais je n'ai pas spécialement envie qu'un autre humain me court après.

Une fois ma besogne accomplie, je décide de changer de lieu de repos. Mes ailes se déploient encore une fois et me maintiennent en l'air le temps que je repère un autre kiosque.

(Mieux vaut que je ne sois pas dans les parages si quelqu'un vient prendre ce sac.)

A une trentaine de mètres, un bâtiment de bois identique se dresse. Après inspection, je ne vois contre ce toit de bois que d'anciennes toiles d'araignées et des fils de poussière. Du plat du pied, je fais un bref moment de ménage puis m'adosse contre la paroi. Un genou relevé, l'avant-bras dessus, j'appose l'arrière de mon crâne contre la surface et ferme un instant les yeux. Le vent souffle, chante même, en se faufilant entre les piliers de bois soutenant la structure. Au loin, je perçois comme de légers tintements de métal doux. Toute l'atmosphère du lieu est calme et reposante, comme si quelque chose m'indiquait que l'endroit est sans danger.

Mon esprit commence à s'engourdir alors que je tente de planifier ce que je dois faire à mon réveil.

(Pour voyager... Je vais devoir me préparer. Soins en cas de problème... Eclairage ? C'est le meilleur moyen de se faire repérer... Un couchage au moins... Là... Je sens que le réveil va être difficile...)

Un bâillement m'échappe. Mes yeux sombres balaient la surface de bois sur laquelle je m'allonge sur le flanc gauche, le visage tourné vers l'intérieur du kiosque. J'improvise un appui de tête en posant ma tempe sur mon avant-bras et je replie mes ailes. L'endroit est abrité du vent et de la pluie, je suis camouflé et hors de portée. Quand bien même me reposer ici n'est pas très confortable, je me dis que ce n'est pas cher payé pour pouvoir dormir enfin libre. Les yeux clos, la lassitude prenant le dessus, je me sens sombrer dans le sommeil.


[Acquisition RP de la rune supérieure Ni]



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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Jeu 12 Avr 2012 00:17, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mer 4 Avr 2012 21:12 
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Je rentre dans le parc, et remarque tout de suite, parmi le peu de monde présent, les individus que je cherche. Ce sont des petits êtres répugnants, verdâtres, avec de petits yeux fourbes tout rouges. Leurs oreilles pointues sont déchiquetées, et leur peau plissée, abominable. Même pour des gobelins, ils ne sont pas très beaux. Ils sont aussi très fourbes. Ils attendent la nuit pour arracher doucement la magnificence et la sérénité de ce parc merveilleux. Sans aucun remords. Ils ont même un air innocent malgré leur messes basses. Je sent la colère bouillir en moi, mais essaie de me contrôler. Je m'apaise doucement, tout en m'approchant le plus silencieusement possible. J'écoute, accroupi derrière un bosquet, leur conversation.

"allez.....courage.........dans3jours...fini.........sauver...."
"non...trop dangereux... fuir dans la forêt... embuscade.....druide"
"d'accord...tuer druide, puis revenir...................................."


L'homme qui enquête est donc un druide. Pas étonnant, vu comme ces hommes sont proches de la nature, qu'il cherche à empêcher la "destruction" de ce parc...
Je repense alors à l'homme.
"Il porte une tunique de druide, j’aurais pu le croire de cette profession si..." Soudain, je l'aperçoit. Sa vision est fugitive, mais j'ai le temps de reconnaître ses yeux de la couleur du ciel et de la mer fusionnées, ses cheveux aussi blonds que l'or et que le blé, qui sort de terre. Il porte la même tunique, et à sa main, un bâton fait de feuilles et de branches. Je laisse échapper un son minuscule, mû par la surprise, et malheureusement, mes bandits s'en rendent compte. Ils se dirigent vers le buisson où j'ai trouvé refuge, et je me met à courir, courir comme jamais pour échapper à ces brigands armés de haches et d'épées, arborant une expression de rire, de sadisme. Ils veulent ma peau. Alors je cours, je cours, foulant l'herbe de mes pieds, slalomant entre les arbres verts, illuminés par la splendeur crépusculaire de cette heure de la soirée. Quand tout à coups, je trébuche. Une racine fourbe, sortant de terre à décidé de mon sort. Ils arrivent. Je sors mon épée, dans un réflexe de survie, et tente de me relever, mais il est trop tard. je ressens une douleur cuisante dans le dos, un choc à la tête, et sombre dans le néant. J'entends des coups étouffés, lointains échos de ce que subit mon corps. Loin. Très loin...

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La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n'a su le lui ravir.
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Dernière édition par elarcil le Ven 27 Avr 2012 12:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Ven 6 Avr 2012 21:59 
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Je me sens lourd et étrangement engourdi. Mon esprit a du mal à se focaliser sur un élément du décor. Réflexion faite, normal. Il n'y en a pas. L'endroit n'a pas de murs, pas de fond et pas de toit non plus. Tout est flou autour de moi. Peu à peu, j'aperçois se dessiner mon reflet devant moi, sur ma gauche et ma droite également. Je tends la main droite et sens mes phalanges heurter une paroi invisible. L'impact, pourtant faible, fait naître une étrange toile contre la surface. Je me rends finalement compte que je suis pris dans une bulle de verre et que le léger toucher vient de fissurer la paroi. Je remarque quelque chose. J'en suis même persuadé. Peu à peu, la surface où je me tiens se rétrécit. Me voilà pris au piège et ma survie menacée.

Un sentiment de profond déséquilibre me submerge. J'ai la sensation d'étouffer. Je sais que si je reste ici, je vais suffoquer. Le problème est que si je sors de là, je vais être confronté à quelque chose d'intense et d'irrévocable. La peur croissante et contenue liée à ma situation actuelle laisse place à un début de panique. Je déploie d'un coup mes ailes, cognant comme un forcené contre ma prison de verre. La bulle se déforme à chaque assaut. Elle s'étire puis explose en un nombre incalculables d'éclats qui s'éparpillent et s'éloignent dans les airs. Soudainement, ils s'arrêtent, m'entourent et reprennent un aspect sphérique. Je reste immobile, le souffle coupé, tétanisé et totalement vulnérable. Après un bref moment de flottement, les éclats se jettent vers moi, comme mus par une volonté invisible. Leur pointe acérée brille. Leur éclat m'aveugle. Elles s'abattent, encore et encore, droit sur chaque parcelle de peau à découvert. C'est seulement à cet instant que je me rends compte que je ne porte pas la plus petite protection. Le verre tombe, griffe, charcute et m'arrache des plaintes muettes, comme si ma voix n'existait pas dans cet endroit.

Je vois mon sang, en gouttes rondes, flotter dans toutes les directions à chaque attaque. La teinte sanguine m'aveugle et la peine est intense, grandissante, devenant la seule chose perceptible. Je me recroqueville pour tenter de me protéger de la douleur. Mes dents se serrent ou plutôt claquent avec tant de force que je ne parviens plus à respirer. Je suis incapable d'échapper à mon sort. Mon bras tente de chasser les éclats mais se fait transpercer par de longues tiges transparentes.
Entre deux vagues de pointes, je parviens à apercevoir les alentours. Ce monde s'est soudainement divisé en trois parties. La zone bulle qui m'assaille se trouve entre une zone de profondes ténèbres d'un côté et d'intense lumière de l'autre. En mon for intérieur, je n'ignore pas que pour m'en sortir, il me faut choisir un endroit où aller.

Les petits éclats de verre se rassemblent en plusieurs énormes stalactites luisantes. Soudainement, leur présence menaçante barre le chemin vers les deux zones. L'une des lances cristalline se fiche dans ma main gauche, la clouant dans l'air. Je suis bloqué, trop faible pour forcer le passage ou arracher ce qui me retient. Une deuxième pointe s'élance vers moi, vers ma poitrine, visant mon coeur dont chaque battement strie mon regard d'éclairs rouges.


*Bam*

Mes yeux sombres s'ouvrent d'un coup, plongeant dans les ténèbres à peine percées par la lueur du jour. Immédiatement, je me redresse et porte la main droite à mon torse, la gauche à ma gorge. Mon muscle cardiaque bat la chamade à un point tel que j'ai la vision obscurcie. Ah. Non. Ce sont juste mes mèches blondes qui masquent mon regard. Il n'empêche que mon sang circule avec tant de force que mes tympans se bouchent et mes tempes pulsent. Je tremble des pieds à la tête et une impression de solitude et de froid mordant m'enveloppe. Je prends le temps de m'asseoir contre la paroi de bois, inspirant longuement par le nez. Le contact avec la surface rigide m'offre un appui dans ce monde inhospitalier et pourtant plus rassurant que cet espace onirique effrayant.

Mes ailes sont engourdies et je mets bien quelques minutes à émerger. Ce cauchemar étrange est encore si présent dans mon regard que j'ai l'impression de voir distinctement les deux rives d'un fleuve duquel je suis prisonnier. Une expression amère déforme un instant mes traits. Je ne comprends pas ce que j'ai vu mais ce que je sais, c'est que, pris au piège, je n'ai pas la force d'aller d'un côté ou de l'autre pour m'abriter. Mais m'abriter de quoi ? J'essaie de revoir mentalement ces côtés. L'un, sombre, me fait ressentir une sorte de tristesse tout en me donnant la sensation que ces ombres peuvent me sauver, m'offrir un lieu où me tapir. Face à cet endroit, une lueur chaude, vivifiante et rassurante se profile, comme si elle pouvait me donner de l'aplomb et de la force.

Me retrouver entre les deux sans pouvoir choisir m'agace. Heureusement, ce n'est qu'un rêve ou plutôt un cauchemar. J'en suis sorti et le calme m'enveloppe bientôt.

Ou pas.

En bas du kiosque, j'entends soudain un être jurer et proférer des propos incohérents. Avec prudence, je jette un regard en bas. L'un de ces bipèdes poilu, puant et bruyant vient de royalement se vautrer de tout son long contre le sol en bois du bâtiment. Il rampe même dessus, hoquetant par moments. Malgré la distance, je peux sentir les effluves écoeurantes de boissons alcoolisées mélangées, émanant d'une créature à moitié chauve, en tenue de chanvre mal taillée. Un seul mot me vient à l'esprit en comprenant qu'il s'agit d'un humain tentant sans doute de rejoindre un foyer sale, où attend évidemment une femelle attardée, dans les jupes de laquelle se cache mal un horrible bout de chair bipède issu de leur accouplement.

(Pathétique... )

Je doute que la matinée puisse commencer plus mal quand l'humain affalé réussit l'exploit de lourdement me contredire. Il se met, dans un gargouillis infâme, à rendre ce que son estomac ne peut plus retenir. Le sol du kiosque se couvre d'une substance immonde dans laquelle l'être vivant s'étale lamentablement comme un pourceau bienheureux dans du purin. Je porte un poing clos à mon visage, sentant une moue de dégoût peindre mes traits. J'en détourne les yeux, m'épargnant de justesse ce spectacle. Malgré l'endroit peu confortable, j'ai tout de même réussi à passer une nuit assez calme. Sauf qu'avec cette présence honnie, impossible de rester plus longuement. Un nouveau bruit liquide me pousse d'ailleurs à quitter ma retraite et à chercher refuge sur le toit du bâtiment. J'étends mes ailes et émerge de ma cachette, vérifiant au dernier moment qu'aucun bipède ne se trouve aux alentours.

Attentif, je me pose sur le toit de bois et scrute le parc. Le soleil se lève juste mais je le devine plus que je ne le vois. Le ciel est nuageux et surtout balayé par un vent frais qui me fait frissonner. Je masse mon poignet engourdi tout en essayant de planifier ce que je vais faire. Après cette nuit quelque peu reposante, enfin, plus que toutes celles que j'ai passé en cage, mon esprit est un peu plus clair. Je pose un genou à terre, regardant l'un des arbres fleuri proche. Un souffle d'air balaie ma chevelure que je ne retiens que par réflexe.

( Premier jour où je me réveille libre... Etrange. Je ne me sens pas spécialement euphorique. Mettons cela sur les conditions de repos. )

Un léger bâillement ponctue ma pensée, précédant un étirement nécessaire de mon dos et mes ailes. Je sens chaque fibre étirée se recharger en énergie et me signifier que tout va bien, sauf peut-être au niveau de la hanche droite, là où j'ai heurté le mur hier. Délassé par ce geste, mes pensées retournent vers le sérieux de ma situation. Je sens mon expression se refermer sans y prêter réellement attention.

( Je me donne cette journée de relative tranquillité. Demain, cette pimbêche va sans doute réussir à mobiliser ses ressources pour partir à ma recherche. Elle va faire ratisser jusqu'à la dernière gouttière pour me remettre la main dessus, si ce n'est engager le premier venu pour sa sale besogne... )

Apercevant vaguement son profil déformé, étonnamment plus supportable que le vrai, dans un nuage, je tends un poing grossier dans sa direction.

( Si tu crois que je vais te faire ce plaisir, mocheté, tu te fourvoies totalement... Je ne peux pas rester ici. Il me faut du matériel de voyage. )

Je me redresse et me frictionne les épaules, vérifiant que ma sarbacane est toujours à sa place. J'ouvre rapidement ma sacoche et en estime le contenu monétaire. Le petit larcin régulier d'un yû par-ci par-là m'aura bien aidé. Je n'ai toutefois pas les moyens de faire des folies. Ce qui me préoccupe le plus reste de savoir où je vais pouvoir m'approvisionner. Il est hors de question que l'un de ces pathétiques, puants, affreux au regard d'humanoïde écervelé reçoive ne serait-ce qu'une seule piécette de ma sacoche. Je bats un instant des ailes, ravivant le sang qui y circule et chassant l'engourdissement restant.

Accolant index et majeur contre ma tempe, je rassemble mes pensées. Assister aux cours de la bourgeoise m'a au moins appris certaines choses sur les réseaux marchands. L'un des derniers sujet de discussion était cet établissement de commerce tenu par un elfe, le seul en ville. Voilà un moyen supplémentaire d'exprimer mon mépris des humains. Certes, un elfe était encore un imbuvable bipède de grande taille, mais au moins il n'était pas comme ces êtres à épiderme rosé et poudré. Ma décision prise, je replie mes bras couverts contre mon torse et, luttant contre une bourrasque froide, je m'élève.

Je sais où je dois aller, du moins je le pense. Reste à repérer ce bâtiment et m'y rendre avant que le gros du bétail humain ne se décide à y faire ses emplettes.


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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Dim 24 Mar 2013 22:55 
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Message PNJ pour Elenwë


James continua sa route tranquillement, s'éloignant un peu plus du marché, puis il passa non loin du château avant de tourner et de se rendre dans ce magnifique parc. Il était comme un vestige de l'ancienne union entre les Ynoriens et les Kendrans. Cet immense jardin était un petit coin de paix et de quiétude dans une ville bruyante.

Une fois sur place, James se trouva un coin d'ombre sous un saule et s'assit en tailleur t'attendant. Une fois à sa hauteur, il te proposa de t'asseoir histoire de terminer votre discussion.

- "Ainsi donc tu es la petite dernière de la famille. Un frère et plusieurs soeurs. Tu ne devrais pas mépriser ainsi tes parents. Ils t'ont permis d'avoir une vie décente, je dirais même d'avoir la belle vie. Ne souhaite jamais que tes parents rejoignent le royaume de Thimoros, c'est absolument affreux. Tu n'as pas vécu la moitié des choses que j'ai vécu près de mes parents. Tu ne peux tenir de pareils propos dans une si jeune bouche.

Il sortit finalement la tunique qu'il avait acheté au marché et te la présenta.

- "Considère ceci comme un cadeau d'un instructeur à son élève pour avoir réussi à passer son premier test. Et pour te répondre, c'est la première fois que je suis instructeur, je vais m'efforcer de suivre dignement les pas de Farah."

Il s'allongea ensuite sur l'herbe, plaçant ses mains derrière sa tête, s'en servant comme d'un oreiller. Il inspira profondément avant de reprendre.

- "Oui je crois au destin, je pense qu'il y a une force supérieur au-dessus de nous qui guide nos gestes à chaque instant. On appelle aussi cela l'instinct, généralement, il est sage et bon de le suivre. Pendant des années, je suis allé à l'encontre de ce qu'il me dictait. A partir du moment où Farah m'a trouvé j'ai commencé à l'écouter tout comme mon coeur et depuis tout va mieux pour moi. Même si j'ai encore une part très mauvaise en moi qui peut resurgir à n'importe quel moment si l'on me cherche des crasses."

Il reprit son souffle tout en contemplant le vent dans les feuilles au-dessus de lui.

- "Alors, comment trouves-tu le parc de la Bise d'Ynorie ?"

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 25 Mar 2013 16:20 
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Le professeur et son élève s’éloignaient lentement du marché, c’était tant mieux. Elenwë n’allait pas pleurer de quitter cet endroit, tout ce monde, c’était juste impossible. Elle souriait légèrement, elle se sentait bien plus détendue. Elle commençait à allonger ses foulées, comme si les marchands étaient prêts à lui courir après afin de lui vendre quelque chose. Par la suite, ils longèrent un colossal château fait pour résister en cas de guerre. Les couleurs du roi rouge et bleu enserré d’un soleil flottaient le long des murailles imposantes. Les humains avaient bien leurs propres façons de construire les bâtiments, leurs édifices semblaient plus gros, plus gras, plus abrupts. Peut-Être avait-il des besoins de prouver leur valeur ou c'était pour impressionner les incrédules, après tout gagner une bataille ou une guerre était une question de psychologie. La jeune fille s’arrêta quelques instants afin de bien regarder le château, où il était disposé afin de le retrouver plus tard. Elle essayait de faire son plan dans sa tête de la ville entière. Le château était lourdement armé, des gardes patrouillaient sur le chemin de ronde. La petite rouquine imaginait facilement, qu’il devait avoir des armes de siège en cas d’attaque. Ses leçons d'histoire lui avaient appris la façon de combattre de chaque race, les grandes batailles, les grands évènements.



"J’apprécierais grandement de visiter le château du roi. Je gage qu’il doit faire régulièrement des réceptions pour les nobles et autres invités de la région. Sûrement que votre école doit avoir des relations avec la royauté. Vous êtes après tout une pierre angulaire de la magie maintenant, il faut bien en avoir quelques avantages.



En tant qu’elfe blanche, de la famille Filaïraëne, nouvelle élève brillante de l'école équilibrium, je pense que cela sera suffisant pour m'y être présenté non. Par politesse j’enverrais une missive au roi, pour lui signifier que je suis arrivée dans sa ville. Sans doute que je devrais en parler à la directrice, vous ne pensez pas James ? Vous pourriez être mon cavalier au bal du roi ? Quel beau pied-de-nez pour un shaakt, sans vouloir vous vexer bien entendu."


Elenwë attendit la réponse de l’elfe noir avant de poursuivre le chemin. James était bien silencieux, on se croirait dans une bibliothèque. Ils finirent par arriver dans cet endroit si merveilleux, dont son instructeur avait fait tant d’éloge. C’était un magnifique parc composé avec soin, on aurait dit un splendide tableau de la dernière ère. Les arbres, les fleurs, les cours d'eau, tout était harmonieux, délicieux. Cela changeait grandement de tout ce qu’elle avait pu voir dans la capitale de la lumière, ici au moins c’était lumineux. Cela semblait être fortement travaillé, réfléchit, elle se demanda qui avait bien pu composer ce parc avec tant de goût. Elle voulut poser une question, mais James semblait tellement dans une sorte de respect de ce lieu qu’elle n’en fit rien. Elle prenait son temps pour découvrir ce magnifique jardin s'épanouir devant elle. La petite rouquine observa les pétales de roses flotter le long du corps d’eau. Cet endroit était presque aussi beau que ce l’on pouvait trouver chez elle, peut-être qu’il y avait trop de chauvinisme dans cette réflexion, elle était après tout très fière de ce qu’elle était.

Après l’invitation de James à s’installer en dessous d’un arbre, la jeune elfe blanche d’une manière plutôt précieuse, s’assit dans l’herbe verte et grasse en plissant sa petite jupe bien à plat. Elle fit très attention à sa pose et comment ses vêtements étaient disposés.

"Cet endroit est très joli, on se demande presque ce que les humains ont bien pu faire pour mériter un lieu pareil. Est-ce vraiment des humains qui ont créé une merveille pareil ? Vous avez dit que l'on s'entraînerait peut-être ici, mais je ne voudrais pas être responsable d'un nouvel incendie. J'ai été presque bannie d'une capitale, je ne vais pas toute les faire."

Elenwë sourit légèrement amusée à sa boutade humoristique. Elle écouta avec soin ce que James avait à dire avant de lui répondre, elle n’avait pas été aussi longtemps calme depuis des lustres. La petite rouquine n'avait aucune envie de s'énerver avec lui, quelque chose l'en empêchait. Lui demander d’où elle venait était quelque chose de normal. Elle hocha la tête lentement avant de lui répondre d’un air posé.



"Effectivement je suis bien la dernière de ma famille, j’ai un grand frère et deux grandes sœurs. La plus grande se destine à être prêtresse comme mère, je dois avouer que tout ce qui est divinité est loin de moi. Je ne me suis jamais vraiment intéressée à tout ceci, par principe et par obligation, je fais comme les autres. Les nobles comme le peuple ne comprendraient pas pourquoi je ne le fais pas, il en va de l’honneur de ma famille. Peut-être que plus tard, quelque chose va me pousser vers la religion, quel qu'elle soit.



Je suis plus proche de ma grande sœur, la plus proche de moi, elle me comprend plus que les autres. Je méprise mes parents pour la simple et bonne raison qu’ils m’ignorent ! Ils s'en fichent totalement de moi, et ne me dites pas qu'ils sont trop occupés par leur vie. Depuis toujours, j'ai senti une distance entre moi, père et mère, j'ai même surpris des regards étranges. Alors qu'avec mon frère et sœurs cela ne se passent pas ainsi. Ils ne m'aiment pas tout simplement, peut-être que je n'étais pas attendu, peut-être même que je ne suis pas leur fille, cela expliquerait tout. Je suis la seule de ma famille à être rousse aux yeux verts, même dans mon peuple c’est une chose plutôt rare. Peut-être que je suis une bâtarde recueillit à cause d'une dette ou un évènement dont l'on n'a pas jugé opportun de m'en informer. "


Elenwë finit plus sèche sa démonstration à l’elfe noir, qui ne la connaissait pas. Personne n’avait vraiment cherché à la comprendre, ou même à l’écouter. C’était la première fois qu’elle le faisait devant quelqu’un. Elle reprit ensuite la parole d’un ton plus calme, ce n’était guère la faute de James après tout.

"La belle vie, oui c'est sûr. Je n'ai jamais craint de manquer de nourriture, de quoi me loger ou me chauffer. Mes seules craintes sont de savoir comment je vais devoir m'habiller pour le l'en demain. D'un autre côté, mes parents ne peuvent plus m'abandonner, notre famille serait la risée de toute la cité. Que dirait-on, si la noblesse savait que chez les Filaïraëne, on abandonnait ses enfants ? Vous vous rendez compte ? Ce serait un véritable scandale … même si, suite à ma condamnation, ils pourraient donc finauder quelque chose pour se débarrasser de moi, je ne pourrais d’ailleurs rien faire contre cela. Mais cela est peu probable, père a demandé la clémence de la reine à mon sujet. "



Elenwë se mordit la lèvre afin de se retenir de répondre, si elle souhaitait la mort de ses parents. Elle n'en était pas encore là, elle les aimait. Jamais la jeune elfe blanche le reconnaîtrait franchement d'ailleurs, elle aurait trop honte de le dire. Tout ce qu'elle voulait, c'était la reconnaissance de ses parents, un regard fier et appréciateur sur ce qu'elle avait fait. La petite rouquine voulait sentir leurs regards bienveillants sur elle, Elenwë voulait un pareil traitement que son frère et ses sœurs. Elle répondit un peu durement, voire théâtralement. Elle mentait assurément, elle voulut dissimuler derrière de la colère ses sentiments.

"Evidement, je suis plus jeune que vous, alors c'est normal si je n'ai pas vécu autant de chose que vous. Vous êtes un shaakt, votre société est décadente pour moi, elle pousse à la destruction. Ceux qui pensent différemment que la « bonne » solution sont éliminés. Il est certainement impossible alors de s’exprimer comme on l’entend, la seule solution est donc la fuite.

Quoi qu'il en soit, je pense tout ce que j'ai dit !!!

Et puis selon vous, qu'est-ce que je devrais dire ? Des choses innocentes et tendres tout ça par ce que j'ai seulement trente-neuf ans. Comme une gentille petite fille que je suis ? Je n'ai certainement rien à voir avec la plupart que vous pouvez croiser, c'est sûr. Je sais que je suis différente, je sais que je suis plus intelligente, que l'on attendra de moi plus de choses qu'à la gentille petite princesse qui ne sait que sourire quand elle ne comprend pas une phrase. "


Elenwë regarda alors James lui offrir la tunique, qu’il venait d’acheter au marché. Elle fut totalement surprise, elle ne s’attendait pas du tout à ce geste. Ils ne se connaissaient que depuis très peu de temps, pourquoi véritablement lui faire un tel cadeau ? Pas que ce soit une question de prix, mais de geste.

"Je … Je vous remercie bien James, mais je ne peux pas accepter un tel cadeau. Vous êtes certain que vous voulez m’offrir ce vêtement ? Il est très beau en tout cas. Vous m'excuserez si je ne le porte pas immédiatement, il ne va pas du tout avec ma jupe actuelle et mes chaussures. Je vous remercie James "

Comme on lui avait appris, Elenwë refusa par principe le cadeau une première fois avant d’accepter officiellement. Elle n'aurait jamais refusé catégoriquement un cadeau de son professeur préféré, mais elle n'allait pas non plus sauter de joie comme une furie non plus. Avec une grande habilitée, la petite rouquine plia le vêtement avec soin sur l’herbe en faisant attention de ne pas le salir. Elle se leva afin de se rapprocher davantage de James. Elle rougit légèrement, se pencha et déposa un léger baiser sur sa joue. Très gênée, elle s’écarta bien rapidement et serra fortement la tunique contre elle. La jeune elfe blanche ne savait pas trop pourquoi elle venait de faire cela, c'était parti tout seul. Comme si elle avait perdu pendant un bref instant le contrôle de son propre corps. Elle était un peu perdue dans ses pensées, cherchant à comprendre ses propres agissements. James quelque part représentait la meilleure image masculine qu’elle avait pu rencontrer depuis lors.

Son instructeur lui dit qu'elle avait réussi sa première épreuve, la petite fille ne voyait pas bien de quoi il pouvait parler. Elle s’était trouvée plutôt moyenne voir nulle. James avait peut-être eu ce quoi il attendait d'elle. Que cela pouvait-il bien être ? La jeune fille se posait bien des questions, qui seraient pour le moment sans réponse. C’était la première fois qu’il était professeur, elle lissait sa jupe par principe encore et encore avant de prendre la parole.



"Vous voudriez peut-être ouvrir votre propre école non ? À suivre tant la voie de la directrice Fara … sans doute pas avec les mêmes valeurs."



Elenwë sourit un bref instant. Elle disait cela, mais au fond d'elle, elle savait que James était autant attaché que la directrice aux valeurs d'équilibre, qu'elle trouvait bien précaire. James s’allongea dans l’herbe tranquillement. C'était peu conventionnel pour elle, jamais la jeune noble ne pourrait faire de même. Cela ne se faisait tout simplement pas, c'était contre toutes les bonnes manières que l'on lui avait rabâchées depuis lors. Quelque part, Elenwë était jalouse de cette liberté dont disposait James.



"Selon vous, je devrais suivre mon destin et mon cœur alors ? Peut-être qu’il me pousserait à faire des choses horribles ? Parfois, j’ai bien envie d’utiliser mes pouvoirs pour faire taire quelqu’un que je n’aime pas en face de moi. Mais je ne le fais pas, car je suis la justice des justes. Je pense que si je devais suivre le destin que l’on a tracé pour moi, je devrais dans la logique me contrôler. Connaître parfaitement la magie, même pouvoir devenir professeur à mon tour qui sait. Démontrer ma force et ma maîtrise du feu, faire oublier mes erreurs de jeunesse en faisant des choses merveilleuses pour mon peuple ? Peut-être même sauver le monde ou simplement repousser une puissante armée de peaux vertes. Découvrir une nouvelle méthode plus propre de faire la magie. On me ferait alors rencontrer mon mari dans une des soirées que la noblesse se targe de créer. Je ferais un beau mariage avec un noble puissant et riche, cela sublimerait alors ma famille et mon nom. J'aurais trois enfants merveilleux que j'aimerais, je tacherais de bien les éduqués et je mourrais à l'âge de deux milles ans en ne regrettant rien?



Je ne sais pas ce que je ferais dans les années à venir, mais cela n’aura certainement aucun rapport avec ce que mon peuple attend de moi.



Je ne sais pas ce que me dit cette force supérieur, dieux ou pas d’ailleurs. Je ne l’entends pas, ou peut-être est ce moi qui n’écoute pas ?"




Puis la petite elfe regarda alors autour d’elle le parc, elle hocha la tête lentement. Elle prit son sac, le mit devant elle et l’ouvrit. Elenwë disposa alors lentement les cinq petites fioles luminescentes dans les tons rouges.



"Il est magnifique en effet, on se croirait presque chez moi. C'est à se demander si vraiment ce sont des humains qui ont créé cela ? C’est si raffiné, plus fin, quelque chose de délicat. Vous avez déjà vu la forêt de mon peuple ? C'est certes, plus sauvage d'un côté, mais plus vivant. "



Elenwë voulait devenir puissante rapidement, elle n’avait pas de temps à perdre à végéter au bas de l’échelle. Après le premier teste dans la salle d'entraînement de l'école de magie, elle avait appris une chose. Elle n’avait pas assez de force pour fournir un combat long, s’en était presque ridicule. Elle prit la première fiole en main, la jeune elfe blanche ouvrit alors la fiole. Rien que l’odeur qui s’en dégageait lui faisait tourner la tête. Elle tortilla son nez doucement bloquant sa respiration. Elle savait fort bien que c’était dangereux, elle aurait peut-être un contrecoup. C’était le prix à payer pour la puissance, elle but une potion, puis une autre, et encore une autre. Les cinq avaient été bus à la suite, elle n'avait rien écouté du tout des recommandations.

Première vision

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Dernière édition par Elenwë le Mar 26 Mar 2013 19:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mar 26 Mar 2013 18:27 
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Le parc ynorien

Elenwë ne se sentait pas bien du tout, quelque chose n’allait pas en elle. La petite fille avait consommé bien trop de fluide d’un seul coup. Elle prit son ventre avec ses deux mains se tordant de malaise. Elle serrait ses lèvres fortement, elle avait comme une envie de vomir, mais rien ne remontait. Elle se toucha le front, elle avait de la fièvre qui commençait à monter rapidement. Sa main la brûlait presque. La petite rouquine sentait qu'elle commençait à trembler de toutes parts. Elle savait qu'elle avait de la fièvre, mais maintenant elle avait terriblement froid jusqu'à en avoir la chair de poule. Elle était prise de vertige, elle remit sa main sur sa tête. La jeune elfe blanche n’arrivait pas à se contrôler, son corps commençait à ne plus lui obéir. Elle venait de s'apercevoir que sa vision se troublait, elle ne voyait plus clair au bout d'un court instant. Elle commençait à vaciller, de plus en plus de mal à rester debout. Elenwë se prit fortement la tête à deux mains, elle la pressait comme si elle pouvait en faire ressortir le mal qui y était entré. Elle n’en pouvait plus, il fallait que tout s’arrête immédiatement.

"Je … qu'est-ce que … qu'est-ce qui m'arrive ? Je … je … …"

Elenwë ne pouvait pas tenir debout, c’était impossible. Elle se laissa tomber lourdement en arrière sans faire attention si elle allait se faire plus mal encore. La petite rouquine était prise de spasmes incontrôlés agrippant fortement des mottes de terre. La pierre sur son gantelet luisait fortement, elle irradiait littéralement d’une lumière rouge. La vision de la petite fille devenait presque entièrement noire, elle discernait à peine les formes. Le son de sa propre voix devenait inaudible, un bourdonnement recouvrait l’ensemble. Tout son corps était faible, l’idée même de lever son bras était une épreuve insurmontable. Des lumières irréelles dansaient devant ses yeux, elle était en plein délire dû à la fièvre. La jeune fille avait des hallucinations et disait d’une voix perdue des mots ou des sons sans aucune logique. Puis au bord de la mort, ses dernières protections de son esprit allaient céder, alors qu’elle s’écroula en s’évanouissant dans ce magnifique parc ynorien. Tout s’arrêta enfin, elle avait la paix, elle ne savait plus ce qu’il pouvait lui arriver.

Je rouvris les yeux lentement avec du mal, ma vision était légèrement troublée. J’avais du mal à discerner tout ce qui m’entourait. Je me trouvais dans un lit avec des montants en bois, il y avait des barreaux qui montaient bien haut. Certainement pour que je ne puisse pas tomber de mon lit, j'avais dû avoir une ou plusieurs nuits difficiles, mais j'étais vivante. Depuis combien de temps j’étais dans ce lit ? Il était impossible pour moi de le savoir. J’étais recouvert de draps roses plutôt chauds avec une couverture en laine elfique. Quel manque de goût total, j’étais une fille alors me voila en rose. Je poursuivis mon regard plus loin dans la pièce. Après un moment, je réussis à mieux distinguer ce qui m'entourait. Ma vision était toujours aussi floue et imparfaite, mais je m’habituais à ce floue artistique. Les murs étaient recouverts de draperies en tissue de couleur claire, avec des dessins d'animaux vulgarisés pour les enfants. Mais dans quelle pièce j’étais ? Il n’y avait vraiment rien d’autre comme place ? Il y avait la possibilité d'allumer la pièce avec des chandeliers ornés de bougies éteintes pour le moment. J’avais comme l’impression que cette pièce me rappelait quelque chose, je l’avais déjà vu quelque part, impossible de se rappeler.

Malgré que je sois totalement réveillé, je n'avais pas la force de bouger. J’étais comme paralysée, mon corps était incapable de bouger ou à peine. Je n’en avais pas la force, peut-être que cela faisait tellement de temps que j’étais dans cet état, que j’avais perdu toute force dans mon corps. Au prix d'un léger effort, j'avais réussi à lever mes bras au-dessus de moi. J'avais l'impression que mes bras étaient petits, boudinés et légèrement roses. Je devais avoir eu une réaction allergique, quelque chose de très grave. Jamais je ne devrais reprendre autant de fluide d’un coup, c’était bien trop violent. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait, je n'étais pas soigneur, mais dans un tel état végétatif…

Il faisait totalement nuit par la fenêtre, de fins rideaux voletaient au gré du vent. C'était bien agréable, et tout était si calme, on n'entendait absolument rien. J'aimais bien cette situation, je ne sais pas trop pourquoi, mais se calme m'apaisais. Je me sentais bien, j'avais dû dormir pendant une éternité, et pourtant, cet état de grâce entre le sommeil et l'éveil était juste divin. Dans mon lit, comme dans la pièce d’ailleurs, il y avait des jouets partout. Des peluches cousues main, des jouets en bois aux formes amusantes, la pièce en était remplie. J’avais du mal à tourner ma tête à droite et à gauche afin de mieux voir, elle pesait des tonnes.

Soudain un bruit de volet se fit entendre, il me paraissait presque violent au vu du calmes précédents. Quelqu’un devait venir de l’extérieur de la pièce par la fenêtre. Étonnamment cela ne me faisait pas du tout peur, au contraire, j'étais plutôt curieuse de qui ça pouvait être. Il m’était impossible de faire le moindre mouvement, mais je devais absolument savoir. Un homme habillé tout en noir fit alors son entrée dans la pièce. Je ne pouvais alors distinguer son visage, il était recouvert d’une large capuche noire, elle aussi. Il avait un grand et long parka qui recouvrait presque jusqu'à ses fines bottes elfiques. Il était facile de reconnaître au style de décorations gravées dessus. Il avait le corps plutôt fin, certainement un elfe sans se tromper, de petites bosses pointaient sous son capuchon. Il était blond, quelques mèches de cheveux dépassaient de la capuche sombre. Il avait la peau très pâle, quel dommage, j'aurais tant aimé que ce soit James qui venait me voir en premier. Il me semblait immense cet homme, tellement grand, mais j’étais allongée dans mon lit sans pouvoir bouger. Il avait une grosse sacoche sur le côté, avec certainement pas mal de barda divers à l'intérieure. Il ne ressemblait pas du tout à un voleur, loin de là. Au contraire, il me semblait très précautionneux dans ses gestes et agissements. Il se rapprocha de moi très lentement, il faisait très attention de ne pas me faire peur. Il sourillait simplement en me faisant des gestes gentils, et j'aimais cela. Il me parle gentiment avec une grande douceur, je devais être alors vraiment malade pour que l’on agisse comme cela avec moi. Mais pourquoi était-il venu en catimini dans ma chambre en pleine nuit, et pas par la porte ? Le temps des visites était peut-être fini ? Je devais être dans une sorte d'hôpital pour enfants, ses humains quel mauvais goût. Il se pencha au-dessus de mon lit, il me semblait immense, presque un géant. À cause de ma vision troublée, il m'était impossible de voir distinctement son visage. Il devait avoir dans les trente ans, il avait seulement les premières rides aux coins des yeux.



Il commença à me parler en elfique blanc, je connaissais parfaitement la langue. Il me dit alors que j’étais adorable, que j’étais belle, que je ferais une future magnifique femme. Pas que ces compliments m'ennuyaient loin de là, mais je me demandais pourquoi il me disait tout cela. J’avais alors envie de lui répondre, de lui faire sentir qu’il était certainement dans la bonne voie, mais je ne pus que prononcer de petits bruits informes ne voulant rien dire. Peut-être étais-je trop blessé pour parler correctement, les fluides étaient vraiment dangereux. Il m’était familier, je l’avais déjà vu quelque part, mais où ? Il pouvait sortir de n’importe où, j’avais rencontré tellement de gens, il était impossible de se rappeler de tous. Il ne me faisait pas peur, je ne savais pas pourquoi. Il sentait même la violette de façon subtile, ni trop ni pas assez, il avait assez de goût. C’était un parfin assez commun et habituel dans la noblesse.



Il sortit de sa sacoche une sorte de jouet, j'étais jeune, mais tout de même, il ne fallait pas exagérer. C'était une sorte de mini-bâton fait d'un joli bois précieux, cela semblait fragile et très précieux vu l'attention de cet homme pour. Tout le long petit bâton, il y avait des sortes d’écritures cabalistiques incompréhensibles en ligne. Il l’agita devant mon visage de droite à gauche avec un grand sourire. Comme si c'était naturel pour moi, je tendais mes bras au maximum pour l'attraper, sans aucun succès d'ailleurs. Ce jouet était beaucoup trop loin, ou mes bras étaient bien trop courts. Je poussai un rire incontrôlé, je ne comprenais guère pourquoi moi-même mais je trouvais cela drôle. Qu'est-ce qui me prenait tout d'un coup ? C’était comme si j’étais enfermée dans mon propre corps, je ne pouvais plus intervenir sur mes gestes. Il sourit alors à ma réaction, il devait trouver cela tendre. Il prononça des paroles très rapidement en me fixant du regard. Je ne compris guère ce qu'il pouvait faire actuellement, cela n'avait aucun sens. Même ses paroles n'en avaient pas, je ne compris pas du tout le sens. Le mini-bâton en face de mon visage luisit un bref instant. Au début, je pris ce que je vis pour de nouvelles hallucinations. Petit à petit se formaient dans des formes improbables, des sortes de vents de couleur que je pouvais voir parfaitement. Ils souffraient tous dans la même direction de façon immuable. Je ne savais pas si cet homme les voyait aussi, mais je trouvais tout cela très joli. Ces courants colorés traversaient les objets, que ce soit une chaise, une commode ou même un mur pourtant solide. Certains tournaient autour de lui et un autre différent de moi-même. Il y en avait de toutes les couleurs, des rouges qui semblaient furieux et dévastateurs, des bleus clairs qui au contraire allaient lentement, mais que rien n'arrêtaient, certains, étaient dorés, ils étaient chauds et rassurants.

Cet homme était entouré de deux vents bien distincts. Le premier était d'un noir de jais profond, il me faisait très peur. Il y avait comme des milliers de visages difformes d'horreur, qui hurlaient de désespoir leur haine contre tout. L'autre quant à lui, il était plus fin et discret, il était rouge et semblait éviter le principal courant. Quant à votre servante, j'étais entourée d'un vent d'une couleur dorée. Il me rassurait, il était apaisant. J'étais comme connecté à lui au niveau du haut du ventre, j'essayais de me pencher désespérément afin de mieux voir, rien n'y faisait. Il sourit amusé, il devait voir la même chose que moi. Il n'était apparemment pas surpris de l'événement extraordinaire qui s'animait devant moi. J'étais un peu perdue devant ce spectacle, je ne savais pas trop qu'en penser. Cet homme était toujours doux avec moi, il tentait de me rassurer, je devais faire une tête éberluer. Il me disait que tout allait bien se passer. Il me caressait la joue tendrement de deux doigts, que je sentis parfaitement. On pouvait alors se demander s'il essayait de se rassurer lui-même ou moi vu sa tête.

Il sortit à nouveau de sa grande sacoche un petit sachet en cuir naturel fermé à l'aide d'une cordelette noire. Il l'ouvrit alors avec soin et semblait chercher quelque chose à l'intérieur. Il semblait se référencer avec un parchemin roulé, avant de sortir quatre petits cailloux pyramidaux noirs et volcaniques, avec au centre de chaque face une rune blanchâtre gravée dessus. Les runes de chaque pierre étaient différentes, et semblaient faire appel à un ordre précis. Régulièrement, il regardait son parchemin histoire de ne faire aucune erreur. Il semblait même avoir un ordre précis pour poser les pierres. Il les disposait ainsi à chaque pied de lit au niveau des barrières qui m'enfermaient avec le plus grand soin. Il semblait relire plusieurs fois le même passage, puis soupira longuement. Il avait l'air de se chercher un quelconque courage pour sa prochaine manœuvre. Il ferma les yeux afin de se concentrer. Petit à petit, il commençait à faire abstraction de moi. Il était tellement à sa tâche, qu'il était imperturbable debout devant moi. Il commença à psalmodier rapidement, en tendant ses mains au-dessus de moi. Il tremblait légèrement, cela semblait lui demander beaucoup d'efforts. Il parlait tellement vite que la plupart des mots étaient incompréhensibles. Ce n'était pas du tout la même langue, que la précédente. Celle-ci était beaucoup plus agressive, l'être devant moi devenait comme fou et diabolique. Une lumière noir et violet semblait naître entre ses mains, et devenait de plus en plus grosse. Au fur et à mesure, cette lumière semblait me recouvrir totalement, je n'étais pas du tout rassurer. Les petits cailloux noirs disposés autour de moi brillaient fortement, un léger tremblement naquit tout autour. Les runes irradiaient de lumière comme sublimée par la puissance qui se dégageait dans ce rituel. C'était tout bonnement impressionnant, si seulement je n'avais pas été la cible principale, et dans l'impossibilité de se défendre. Étonnamment, je trouvais ces lumières blanches des runes comme de petites étoiles, c'était si joli. J'étais comme hypnotisé devant ce spectacle. Je gazouillais simplement en tendant les bras vers le caillou qui me semblait le plus proche de moi. Encore une fois c'était impossible de l'atteindre, mon corps refusait de bouger davantage que de quelques centimètres. L'homme était tellement concentré, qui ne se rendait compte de rien de mes petits mouvements ridicules.

Le rituel prit un moment infini pour s'accomplir, s'en était presque soporifique de l'entendre parler à toute vitesse. C'était très frustrant également de ne pas pouvoir en placer une pour une femme, alors que quelqu'un n'arrêtait pas de parler. Je me demandai un bref instant, si ce n'était pas une nouvelle forme de torture pour le sexe féminin. À part cela, la pièce était très calme comme tout le reste. Personne n'était venu déranger cet inconnu faire cet étrange rituel.

Puis soudain ce que faisait cet homme au-dessus de moi se rappela à mon bon souvenir. Une douleur commençait à naître en moi, au début faible et indescriptible. Je sentais tout mon corps me brûler de plus en plus, comme si j'étais une simple feuille de papier. ma peau devait se craqueler avec une telle chaleur intense, qui grimpait en flèche. Je me sentis oppresser de toutes parts, je regardai alors autour de moi sans rien voir de notoires. Mon cœur palpitait rapidement dans la panique, je ne comprenais pas d'où cela pouvait provenir à par la présence de cette lumière mauve. La douleur augmentait rapidement partout dans mon corps, elle devenait insurmontable. Elle me dévastait complètement, elle était même prête à me balayer de toute sa puissance de maux. Je sentis mes os comme à la limite de se rompre en deux. Mes chairs bouillonnaient et semblaient comme prises de spasmes incontrôlés. Je voyais de moins en moins bien au fur et à mesure que ma douleur devenait insupportable, c'était encore pire qu'avant. Je n'arrivai alors plus à me contrôler davantage, je commençai à renifler annonçant prochainement un déluge de larmes sonores. Il m'était impossible de parler, alors il ne me restait plus que cela pour m'exprimer, quelle déchéance. Le courant doré disparut alors totalement de moi, je n'étais plus relié à rien du tout. J'avais l'impression que quelque chose manquait en moi, quelque chose que j'avais toujours connu.

L'homme fut surpris alors de mes larmes, puis rapidement paniqué. Il essayait alors de me calmer, il ne voulait sûrement pas que je pleure à ameuter toute le bâtiment. Il fut perturbé à la fin du rituel, un nouveau vent était venu se poser tout autour de moi, j'en étais empli littéralement. Il était de couleur rouge, il semblait furieux comme toujours en colère, puissant, en demandant toujours plus. L'homme en face de moi en était le premier surpris, il semblait troublé et très contrarié. Ce n'était certainement pas le résultat escompté. Rien ne pouvait maintenant me calmer, je pleurais de plus en plus fortement. Il paniquait en se retournant vers la porte à plusieurs reprises. Il se pencha vers moi et déposa dans ma main un tout petit objet indiscernable. Après un court instant, ce petit objet commençait à briller du même rouge que le source qui s'écoulait en moi. J'eus alors comme le goût du soufre dans ma bouche, un goût désagréable qui finit de faire exploser mon chagrin noyé dans ma première rage violente.

Je hurlais alors maintenant à pleins poumons les yeux exorbités. Une nouvelle force brûlait au plus profond de mon ventre, comme un point fixe qui ne voulait plus disparaître. L'homme se rendit compte qu'il en avait peut-être fait trop pour ce petit bout de femme. Il savait maintenant que je ne me calmerais plus. Il paniqua complètement de la possibilité de voir venir quelqu'un. Il reprit sa baguette, les pierres noires afin de les ranger dans sa sacoche. Une lui échappa des mains, il n'avait plus le temps de la récupérer. Il pouvait entendre les pas lents de quelqu'un venir vers la chambre, s'enquérir enfin de ses pleurs. Ce fut alors à toute enjambée, que l'homme quitta la pièce comme il était venu, par la fenêtre.



Réveil

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mer 27 Mar 2013 16:10 
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Première vision

je hurlai d'une façon presque surnaturelle avec toutes les forces dont je pouvais disposer. J'avais beaucoup de choses à exprimer, et la seule façon était d'exprimer tous mes ressentiments. Ma douleur de ce rituel que je sentais jusqu’au plus profond de moi, une sensation terrible. Je commençais à peine à m'habituer à cette nouvelle impression en moi, ce n'était plus une douce chaleur agréable et apaisante, mais plutôt une chaleur brûlante, destructrice et affamée. Ma peur de ce feu qui se propageait partout, je sentais que ma courte vie pouvait déjà s’arrêter, j’avais énormément de chose à vivre. Ma colère, qui était nourrie par mes autres sentiments dans un cercle vicieux sans fin. J’étais perdue dans ce nouveau sentiment, la colère, c’était quelque chose de nouveau pour moi. Elle me dépassait totalement, c’était elle qui me contrôlait. Cette nouvelle force rouge carmin au fond de moi s'était comme logée au fond de ventre. Elle semblait palpiter comme un second cœur, signe qu'elle n'était pas près de partir. Elle faisait partie de moi, elle m’était nécessaire pour survivre dans ce monde difficile.

Mes yeux semblaient se recouvrir d’une sorte de pellicule rougeoyante, au fur et à mesure que se manifestait cette nouvelle force. Une aura magique virevoltait autour de mon corps comme l’onde sur une surface d’eau, il y en avait de plus en plus et de plus en plus rapproché. Cela avait pour effet d’électriser mes vêtements qui s’étoilaient à moitié. Tout d'un coup sans crier gare, mon lit s'enflamme comme un rien rapidement. Le garde fou en bois précieux prit à toute vitesse, gagnant rapidement en force, le feu n'était pas près de s'éteindre. L’incendie naissant attaquait déjà les draps qui me recouvraient. Je tentai de bouger, il fallait que je fuiai cet endroit, mais j'étais encore paralysée, mon corps n'obéissait pas. Dans tous ce chambardement de sentiments, je ne sentais même pas le feu me brûler le bras droit, provoquant de graves blessures. Le feu s’étendait encore et encore plus loin dans la pièce, le point de départ était sans conteste votre servante. Je ne me rendais compte de rien, j’étais tellement mal, de plus en plus mal, qu’il me fallait le dire encore davantage. Mes jouets en bois, mes peluches et autres poupées étaient rapidement réduits en cendres dans des nappes de fumées âpres. Le parquet ne résista pas longtemps dans la propagation des flammes, qui attaquaient déjà les murs grâce aux draperies précieuses. Rapidement le brasier était partout dans la pièce, pour le moment encore confiné ici, mais pour combien de temps ? Une fumée sombre s’échappait par la fenêtre ouverte dans la nuit profonde. Le feu était insatiable, il en voulait toujours plus et rien ne l’arrêterait, il s’attaqua alors à la porte de la chambre. L’appel d’air nourricier y était puissant et le guidait.

Plus tout fut en train de brûler, plus ma peur et ma colère se montaient entre elles. Mes sentiments faisaient gagner en puissance les flammes. Je ne me rendis alors pas du tout compte, que mon propre feu avait maintenant marqué mon bras droit de sa main rougeoyante à vie. Mon jeune bras était complètement calciné, il faudra les dons d’un médecin émérite pour effacer partiellement les traces. Dans ma position précaire, par miracle, le reste de mon corps resta à l'abri des flammes meurtrières, m'empêchant de mourir dans d'atroces souffrances comme une sorcière sur son bûcher. La pierre noire du rituel avait fini de briller depuis longtemps maintenant, elle commençait elle aussi à brûler et se fendre.

Soudain, un cri masculin se fit entendre. Enfin quelqu’un venait dans ma directrice pour me sauver. Il était juste derrière la porte, plus que quelques mètres restaient pour empêcher une jeune vie s'éteindre. Le terrible feu avait maintenant envahi toute la pièce, la chaleur en devenait étouffante. Je me sentais si mal, j’avais du mal à respirer. Cela provoquait encore plus de douleur, plus de peur et de colère, plus de puissance. La personne derrière la porte tentait de la forcer, avec les flammes les gonds avaient partiellement fondu. Après quelques coups d'épaule violents, la porte céda enfin. Heureusement que le feu avait fragilisé la porte de l’autre côté. Immédiatement après l’ouverture, le feu s’engouffra dans le couloir recommençant son règne de carnage. L’air commençait à se raréfier, le feu s’en nourrissait pour vivre. Il ne pouvait avoir qu’un vainqueur dans cette pièce. Malgré les événements destructeurs qui s'exprimaient dans cette pièce, les décharges d'adrénaline, je n'arrivais toujours pas à bouger la moindre partie de mon corps. J’étais comme clouée dans mon lit, comme si des attaches invisibles m’en empêchaient.

Enfin après de longues secondes, mon sauveur traversa les flammes de la pièce. Il bravait sa propre mort pour venir sauver une fille comme moi. Un tel héros mériterait les plus grandes éloges sans aucun conteste. Il fut paniqué de ce qu’il découvrit, un terrible incendie faisait rage en face de lui. Je n'arrêtais pas de hurler afin de signifier que j'étais toujours en vie, il n'était pas question que l'on me croit morte. Cet homme finit alors de gagner ces médailles en traversant les flammes jusqu’à mon lit. Il voulait absolument me sauver quel qu’en soit le prix. Il avait une vitesse hallucinante, galvaudé par la situation extrême. Il m'arracha de mon lit avec une force démentielle, certes, c'était un adulte, mais tout de même. Il me serra de toutes ses forces contre lui, je me sentais enfin en sécurité. Je m’arrêtai alors de crier coupant net la source du feu. Mais c’était déjà trop tard, il était devenu autonome, on ne l’arrêterait pas aussi facilement. Je me contentais de pleurnicher doucement, alors que je m’accrochais fortement à ses vêtements qui sentaient déjà le bruler.

"Au feu ! Au feu ! À moi ! "

Maintenant que j’étais toute contre lui, j’étais à même de le voir parfaitement. Je connaissais cet homme, ce n’était pas du tout un étranger. Je fus surprise de découvrir que c'était mon propre père, il risquait sa vie pour moi sans même avoir réfléchi une seule seconde. Lui qui d’habitude prenait un temps infini pour prendre une décision, lui qui était si distant. Étrangement, il me semblait légèrement plus jeune qu'à l'accoutumée. Il me tenait dans mes bras, cela le rassurait, j'étais en vie. Je me souvenais maintenant dans ce moment passé, j'avais deux mois seulement, je n'étais qu'un tout petit bébé innocent. Comment avais-je pu oublier un tel événement dans ma courte vie ? Je n’étais pas du tout dans un hôpital, mais j’étais chez moi. C'était ma chambre, mes jouets, mes peluches, mes draperies, mon berceau qui partaient en flammes. Mon père devait sortir rapidement sinon lui aussi allait à la mort. Il allait alors, malgré son courage, perdre sa toute jeune et nouvelle fille. Avant de quitter la pièce, il aperçut la pierre noire volcanique finir de bruler. Il reconnut cette rune, ce type de pierre, il en eut des vertiges pendant un court instant. À jamais cela marqua son esprit.

"De la magie noire …"

Nous sortîmes alors après quelques sauts de cette pièce, qui aurait pu être notre tombeau à tous les deux. La porte défoncée était en flammes, le couloir attaqué également. Il fallait très vite réagir sinon ma maison à Cuilmen allait partir en cendres. Mon paternel courait dans les couloirs en criant au feu comme un beau diable. Rapidement il allait s’assurer que personne n’était oublié, de notre famille comme le personnel de maison. Tous les gens de la maison se dépêchèrent d’amener de l’eau afin de circonscrire l’incendie. Ils firent une chaîne depuis le puits le plus proche. Cela allait durer une bonne partie de la nuit à lutter contre les flammes. L’aile ouest du manoir allait en partie devenir inaccessible pour un long moment. Père ordonna que tout soit reconstruit à l’identique, il voulait montrer à ce magicien noir qu’il ne gagnerait pas face à notre famille. Les Filaïraëne furent rapidement rassemblés dans la halle principale de la maison.

Une fois un peu calmer, de retrouver toute la famille essayait de se retrouver, de s'assurer que tout allait bien. Ma mère s’inquiétait pour tout et de rien à propos de ses enfants. La maison, les objets, tout ceci pouvait être remplacé, c’était sans importance. Elle se rapprocha alors de mon père afin de s’assurer de ma bonne santé. Mère ne voulait pas inquiéter les autres, au cas où un malheur se serait déroulé. Elle se demanda ce qui avait bien pu se passer, comment un incendie pareil avait pu se déclarer. Père n'était pas très enclin à répondre à ces questions, il savait très bien qui en était responsable, la magie noire ! Votre servante quant à elle gazouillait comme si rien ne c'était passé. Tout allait bien maintenant, je n'avais presque plus mal, j'étais en sécurité. En plus avec mes parents et toute ma famille rien que pour moi en pleine nuit, quelle merveille. Tous mes malheurs étaient déjà loin derrière moi.

"Je n'aurais de repos avant d'avoir retrouvé ceux qui ont fait cela à ma fille !"

Déclara alors à mon père avec une haute et intelligible voix pour toute réponse. Ma mère comprit alors que c’était plus grave qu’il n’y paraissait. C’était également une promesse à lui-même, qu’il venait de faire. Cela expliquait de nombreuses choses, que j’avais pu remarquer par le passé. Père allait mettre tout en œuvre afin de retrouver ces mécréants. Il savait déjà quoi chercher de toute façon, c’était un mage pratiquant les arts occultes. C’était une chose très rare dans la cité blanche, il serait sans doute facile de le débusquer au vu des possibilités de mon père. Il avait le bras long, il était influent, connaissait beaucoup de monde. À chaque mondanité, c'était l'occasion de peut-être rencontrer la ou les bonnes personnes à contacter. Ma famille était également très riche, père payerait alors des gens pour faire des recherches. Il n'y aurait aucune limite aux ressources employées. Moi-même aujourd’hui je ne connaissais pas les résultats de ses recherches. Celui qui avait fait cela, venait de devenir l'ennemi numéro un de la famille Filaïraëne.

Puis mère venait de remarquer quelque chose d'étrange avec moi, dans la panique et la situation s'était passée inaperçu. Elle me caressa mes cheveux avec délicatesse en regardant fixement mon père. Mes cheveux étaient devenus roux de la couleur du feu, la même couleur que les flammes forgées précédemment. J’avais apparemment perdu le blond naturel, que presque toute ma famille disposait. Innocemment, ma mère espérait encore que ce soit une saleté, mais rien n’y faisait. Il fallait se rendre à l’évidence, j’étais maintenant rousse. Mère s’empressa alors de vérifier si rien d’autre n’avait changé. Telle une pierre précieuse, mes yeux étaient devenus émeraude au lieu de bleu. Cela venait certainement d'un contrecoup du rituel, plus ou moins raté de ce mage noir. Mes parents échangèrent alors des regards lourds de conséquences. Mon frère et mes sœurs ne firent jamais attention à cela, après tout cela pouvait changer vu mon âge, je ne m’en porterais pas plus mal de toute façon.


Elenwë se réveilla enfin de cette longue léthargie. Combien de temps avait bien pu passer réellement, depuis son évanouissement ? Elle se releva alors en sursaut, essoufflée comme si elle avait vécu à nouveau ce traumatisme. Dans les mouvements secs qu’elle avait pu faire, son gant qui recouvrait toujours son bras droit était partiellement tombé. Elle ne s’en rendit pas compte encore embrumé par ce qu’elle venait de subir. Son ancienne blessure du à une profonde brûlure était largement visible par tout le monde. Elle datait, mais malgré les plus brillants médecins de cuilmen, elle ne put totalement disparaître. Sa vision s'était déroulée comme un rêve, mais elle s'en souvenait maintenant très bien. Encore toute tremblante, la main crispée sur son bras droit meurtri. Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, lâchant un simple mot.

"Papa …"


Explications

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Dernière édition par Elenwë le Mer 3 Avr 2013 23:10, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mer 3 Avr 2013 12:22 
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Message PNJ pour Elenwë


James t’écouta sans vraiment prendre la peine de répondre à chacune de tes interventions. Rencontrer le roi, il ne manquait plus que ça ! Equilibrium avait des relations mais James douta qu’elles soient aussi ramifiées ou tout du moins aussi hautes mais bon, il n’était pas au fait de tout ce qui se passait au sein du conseil des Sages.

Puis James comprit que tu étais loin de porter ta famille dans ton cœur, tu rejetais même une partie d’entre elle car tu te sentais comme une étrangère à ton propre sang de part tes différences physiques. Tu étais néanmoins porteuse d’un véritable attachement malgré le dédain apparent de tes parents pour ta situation. Ce qui expliquait pourquoi tu ne souhaitais aucunement de les voir mourir, probablement parce que tu étais attachée à ton mode de vie très riche.

Par la suite, tu exprimas une certaine brutalité dans tes propos tout en faisant preuve d’une certaine morale. James nota dan un coin de sa tête que tu étais franche, c’était une véritable qualité mais également un défaut. Il devrait t’apprendre à pondérer tes propos car cela te jouera des tours un jour ou l’autre.

De nouveau, tu fis montre de la fougue de la jeunesse en clamant haut et fort que tu n’étais pas du genre à rester dans le moule. Sauf qu’à un moment, tu seras bien obligée de t’y fondre pour respecter la tradition car tout le monde aspire à une vie tranquille avec une famille et un travail stable. Avoir ses propres opinions étaient une bonne chose mais tout comme pour ta franchise, tu devras un jour tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler, James en était persuadé. Il fallait réfléchir avant d’agir mais également avant de parler, sinon bonjour l’incident diplomatique.

Tu montras ensuite un comportement qui surprit complètement James en déposant un baiser sur joue. Tu venais de le prendre complètement au dépourvu mais il se cacha bien de montrer son désarroi et son trouble intérieur face à cette innocente marque de remerciement de ta part. Un tel comportement montrait à quel point tu étais reconnaissante envers ton instructeur mais également ton attachement envers sa personne. James le comprit rapidement, il se demanda même si tu ne voyais pas une certaine véritable figure paternelle en lui sachant que ton père n’avait pas forcément joué ce rôle durant tes premières années sauf lors de l’incendie avec l’arbre.

Elenwë se reprit elle aussi rapidement car elle posa une question qui laissa pantois le shaakt. Posséder sa propre école, voilà une chose à laquelle il n’avait jamais pensé mais il avait bien trop de respect pour ce que faisait la guilde et ce que Farah avait fait pour lui pour un jour lui faire concurrence. Si une telle opportunité se présentait un jour, ce serait au service d’Equilibrium et pas autrement mais pour cela, il devait encore gravir les échelons.

L’elfe blanche finit par parler de ce qu’elle envisageait pour l’avenir entre choisir sa tête ou choisir son cœur. Si elle s’écoutait elle commettrait de nombreux impairs, sa tête la calmait. James trouva encore un point sur lequel travailler dans les jours à venir. Trouver l’équilibre entre le cœur et la raison était également chose à enseigner à la jeunesse pour éviter de commettre d’impardonnables erreurs.

Etant allongé, James ne pouvait pas trop voir ce que tu faisais de tes dix doigts, il espérait simplement que tu ne faisais pas de bêtises comme brûler le parc. Il entendit alors le bruit significatif de fioles que l’on déplace, il pensa que tu admirais celles dont tu venais tout juste de faire l’acquisition au marché. Il allait pouvoir continuer son enseignement en t’expliquant qu’il ne fallait pas absorber trop de fluides à la fois sinon les conséquences pouvaient être désastreuses.

Il n’en eut malheureusement pas l’occasion car tu avalas les 5 fioles d’un seul coup. Il te vit te lever alors que tu étais prise de spasmes violents. Lui-même releva son torse pour te regarde te tordre de douleur mais il ne pouvait absolument rien faire, totalement impuissant face à ce que tu vivais au plus profond de toi. Lorsque tu perdis le contrôle de ton corps et que tu vacillas vers le sol, il allongea ses bras afin de réceptionner ton être, ta tête heurtant néanmoins la terre.

Comme une enfant qu’on essaye désespérément de consoler, il te garda contre son cœur en attendant que la crise magique ne passe. Elle était plus ou moins longue en fonction de l’individu et surtout plus ou moins douloureuse. Tout cela venait de ce par quoi l’individu passait.

Des larmes coulèrent le long de tes joues plus ou moins abondamment, des larmes que James essuya doucement de ses doigts. Ta crise devint alors de plus en plus violente, James souffrait d’énormes difficultés à te retenir dans ses bras malgré la puissance que ses muscles pouvaient développer. Le gant de ta main droite se défit et James vit alors quelque chose qui lui fit mal au cœur, une profonde cicatrice due sans nulle doute à une brûlure magique.

Quand, comment, pourquoi et surtout qui, voilà les questions qui fusèrent dans l’esprit de James dont l’inquiétude à ton sujet était grandissante devant la violence de tes larmes. Il ne savait pas quoi faire pour te calmer à part te serrer fort contre lui en espérant que la chaleur de son corps te rassure.

Peu à peu, il constata que tes soubresauts se calmaient comme si ton délire arrivait à son terme. Il desserra légèrement son étreinte, te caressant doucement les cheveux, attendant que tu reviennes à toi. Et ce qui devait arriver arriva, tu finis par sortir de ta léthargie, quittant d’un bond l’étreinte de James. Il te vit te tenir le bras droit comme pour cacher cette vilaine cicatrice, il t’entendit pleurer puis prononcer un mot.

Il se releva alors et te retourna afin de regarder ton visage barré par les nouvelles larmes qui venaient de couler. Ses yeux lancèrent des éclairs à ton intention avant de se calmer devant la détresse qu’il put lire dans les tiens. Posant ses mains sur tes frêles épaules, il s’adressa à toi en ces termes.

- « Petite sotte ! Tu es intelligente mais tu es bien loin d’avoir la science infuse Elenwë. Mais quand apprendras-tu enfin à obéir ! J’ai cru ne jamais revoir l’émeraude de tes yeux. »

Ces mots ainsi que la fébrilité de la voix de ton instructeur trahirent l’inquiétude qu’il avait pu ressentir en te voyant te débattre avec esprit. Il te prit ensuite dans ces bras pour bien montrer à quel point il était heureux de te revoir et aussi pour te réconforter après ta nouvelle crise de larmes. A regret, il mit fin à cette étreinte et te regarda de nouveau droit dans les yeux, cherchant une réponse.

- « Est-ce que tout va bien ? Tu as parlé de ton père à l’instant, est-ce qu’il va bien ? »

Il caressa ton visage de ses mans afin de chasser les restes de ces gouttes salées qui avaient coulé le long de tes joues.

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MessagePosté: Mer 3 Avr 2013 23:06 
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Réveil


Pendant sa crise puissante, Elenwë agrippa fortement le haut de veston de James. Son corps tordu de douleur et totalement incontrôlable. Ses muscles étaient tendus au maximum, les yeux plissés. La petite rouquine était rassurée quelque part de la présence de l'elfe noire à ses côtés. bien entendu, elle n'était pas consciente de cela, mais quelque part son odeur, son aura, peut-être même ses fluides magiques la rassuraient. Elle avait le souffle court et rapide, elle essayait de se remettre, de reprendre le contrôle. Qu'allaient être les conséquences de cette dangereuse expérience, où elle avait mis en jeu sa vie sur l'autel de la réussite ? L'elfe blanche se retrouvait comme une petite fille sans défense contre James. Cela lui ressemblait davantage qu'une verve acide, qu'elle déversait sans aucune limite. Son visage était brouillé, tordu de douleur, elle était comme malade.

Elle se réveilla en sursaut une fois tous les effets de son erreur calmée. Le haut de son corps se releva rapidement, quittant les bras chaleureux de son instructeur. Elle ne savait pas trop où elle était. La jeune fille regarda autour d'elle avec soin, elle était toujours dans le parc. Elle n'avait pas trop bougé depuis qu'elle avait bu les fioles. Quelque part, elle était rassurée de cette situation. La noble petite fille se doutait que James avait été tout ce temps à ses côtés. Elle était contente quelque part, même si jamais elle n'avait imaginé James l'abandonné à son sort. Elle sourit légèrement avant de se prendre la tête et de grimacer. Elle avait eu bien mal au crâne suite à sa chute. Maintenant qu'elle était réveillée, ses nerfs venaient à se rappeler à son bon souvenir. Elle se rendit compte alors rapidement, que son gant droit était tombé dans ses mouvements. Son bras était juste au niveau de ses yeux, par conséquent impossible de le manquer. Elenwë épia alors James pour voir sa réaction, avait-il remarqué quelque chose ? Elle remonta alors très rapidement son gant droit le long de son bras afin de cacher cette vilaine blessure. Il était bien trop tard, cela faisait peut-être de longues minutes qu'elle était déjà à nu. La petite rouquine put alors facilement s'en rendre compte aux yeux entre l'inquiétude et totalement miné de James. Elle regarda sur le côté, elle était gênée, troublée. Elle ne savait pas trop comment réagir, après tout elle ne lui avait rien dit du tout. La petite rouquine avait surtout honte de cette blessure. Elle serra fortement son bras droit à l'aide de sa main droite. Elle soupira légèrement, elle ferma les yeux un bref instant.

Immédiatement après, elle commença à revivre sa vision. Cet être étrange, inconnu, impossible de voir son visage, elle n'avait pas tout vu quand elle était bébé. Ce rituel douloureux, pourquoi avoir revu cette scène ? Elle devait en avoir vécu de nombreux autres intéressants. Puis ce feu naissant de ses sentiments, tout finissant dans de curieuses révélations. Elle se couvre les yeux, la petite elfette se demandait si elle devait croire à tout cela. C'était très confus dans sa tête, elle tremblait légèrement se mordant une lèvre. Son cœur battait la chamade, elle craignait bien évidemment la réaction de son professeur. Comment allait-il prendre tout ceci ? Elle qui voulait être parfaite, elle s'était bien trompée pour cette fois-ci.

Quand James lui tapa sur les doigts pour sa bêtise à la manière soit d'un père soit d'un ami, elle en fut troublée. Elle ne pouvait pas s'indigner cette fois-ci, elle ne chercha en aucune mesure à cacher son erreur. La petite rouquine se fit toute penaude comme une petite fille que l'on enguirlande. Elle fit la tête en regardant de trois quarts. Elle savait très bien que c'était dangereux, la jeune elfe savait qu'elle ne pouvait pas boire autant de fluide d'un seul coup. Elle ne réfuta aucunement les accusations qui étaient plutôt blessantes pour la petite fille. Son image de demoiselle de la noblesse parfaite en prenait un coup. Elle aurait pu prendre en grippe le ton de James qui était agressif, mais non rien du tout, elle l'accepta également. Elle prit alors un ton de voix comme si elle devait s'expliquer de son acte, comme si quelque part cela allait tout réparer.

"Je voulais simplement devenir plus forte ! Je ne peux qu'être brillante, je ne peux être comme n'importe quel mage elfe blanche. Vous ne semblez pas comprendre la pression que c'est d'être la petite dernière de la famille Filaïraëne. Chaque membre de ma famille ont des postes importants ou vont le devenir.

Ma mère se trouve être une grande prêtresse du temple de la forêt, c'est excessivement important dans notre cité. Elle est respectée pour cela, on l'écoute. Elle dispense son savoir et ses conseils.

Mon père, grâce à notre ancienne et puissante famille, dirige les intérêts de notre famille. Nous avons plusieurs affaires, biens à gérer. Il doit faire face aux pressions politiques, de la noblesse, des réceptions, gérer les connaissances et autres troubles faites.

Même mon frère et mes deux sœurs montrent déjà, dans leurs domaines respectifs, une certaine importance. Il est certain d'ailleurs que, lorsque père mourra, mon frère reprendra la suite, ce ne sera certainement pas moi. Ma famille préféra me faire mariage à une autre famille importante, afin d'asseoir encore davantage notre influence.

Dans notre manoir, il y a les portraits en tableau de nombreux de mes ancêtres, ils ont tous participé à de grandes choses. Notre famille n'a pas une place près de la reine pour rien.

Je ... je suis désolée si je vous ai inquiété. Je ne voulais pas vous faire si peur, si à l'avenir il devait m'arriver quelque chose, vous pourriez dire à la directrice que vous n'y êtes pour rien. Je vous ferais un papier même si vous voulez, vous ne serez pas inquiété. "


Elenwë était à cent lieues de pouvoir comprendre l'elfe noir. Il n'était absolument pas inquiet pour sa carrière ou ce que l'on pouvait dire de lui. Il avait été objectivement inquiet à propos d'elle. James la serra contre lui, elle n'en résista pas un seul instant. La jeune elfe se blottit contre lui de toutes ses forces. Elle se sentait bien ainsi, rien ne pouvait plus compter maintenant. Elle aurait voulu que ce moment dure pour toujours. La petite rouquine ferma les yeux avec un sourire, son cœur palpitait à tout rompre. Puis ce fut à nouveau une cruelle séparation entre les deux, mais elle n'en dit rien, il n'était pas question d'en rajouter sur le sujet.

Elenwë hocha la tête simplement à la dernière question de son instructeur. Comment devait-elle en parler ? Elle ne savait pas trop par quel bout commencé. La jeune elfe savait que James voulait bien entendre avoir des détails, elle se sentait obligée de lui en donner.

" J'aurais dû les avoir bleus, vous savez ... je parle de mes yeux bien entendu. Dans ce rêve éveillé, j'y aie vu des choses étranges. Je ne sais pas si cela est vrai, j'ai eu l'impression que c'était comme un souvenir nappé d'un brouillard constant.

Apparemment, cela c'est passé quand j'étais un tout petit bébé. On m'a fait quelque chose comme un rituel magique, quelque chose comme cela. Je n'ai rien compris à ce qu'il se passait être cette langue dure et gutturale, tout ce qui s'est passé. On dirait que cela m'a fait changer, je veux dire moi-même. Mes cheveux, mes yeux, mes sentiments, même ma magie semblent avoir changé. Je ne sais pas à quel point ce rituel à façonner ma vie telle qu'elle est aujourd'hui. Ma t'on modifié ainsi pour une quelconque raison ?

J'ai failli mourir dans ma chambre et ... c'est père qui m'a sauvé. "


Jamais Elenwë n'allait parler de son paternel comme son papa, c'était un terme si familier, elle voulait garder une certaine distance avec lui. Elle ne savait plus trop quoi penser. Toute sa vie, son premier antagoniste avait été son père. D'une certaine façon, elle sentait qu'elle devait lui prouver quelque chose. Elle avait eu toujours l'impression qu'il attendait quelque chose d'elle.

"J'ai le sentiment que l'on me cache encore quelque chose, je ne saurais dire quoi. J'ai eu ce sentiment toute ma vie ... "

Elenwë se prit fortement le bras droit dans sa main, comme si cette vision avait comme réveillé une douleur depuis longtemps oubliée. Elle n'avait pas tout dit encore. Elle tourna sa tête vers James, son instructeur, il devait en savoir davantage.

" Je ne me suis pas faite cela seule, vous savez ? Ce n'était pas du tout le but, je n'étais qu'un bébé, je ne pouvais pas comprendre, j'ai été submergée par ces nouvelles émotions. C'est la faute de ce rituel, de cet homme ...

Et si ce rituel me faisait devenir méchant comme le monsieur qui me la fait ? J'aime le feu de tout mon cœur, mais est-ce que ce sentiment vient véritablement de moi ou de ce qu'il m'a fait ? Comment puis-je me comprendre alors que je ne pige rien ! "


Et si tout cela l'avait véritablement changé ? Quel avait été l'impact de ce moment dans sa vie passée et forcement futur ? Elle regarda sa propre main droite avec soin, puis la pierre qui avait grandi avec elle au centre de son gantelet. Pourquoi avoir toujours gardé cette pierre avec elle ? Pourquoi grandit-elle avec elle ? Était-elle magique ? Et jusqu'à quel point ? Et si ce rubis était la source de tous ses maux ?

Elle prit son temps avant de se redresser, laissant répondre James s'il voulait. Elenwë se donna quelques douces claques à l'aide de ses deux mains comme pour se donner de l'énergie. Elle devait se reprendre, elle n'était pas comme cela.

Père

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Dernière édition par Elenwë le Sam 27 Avr 2013 10:44, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Sam 6 Avr 2013 11:38 
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James te laissa agir à ta guise, préférant que tu reprennes doucement pied sur terre à ton rythme. Il ne bougea pas d'un centimètre le temps que tu expliques tout ce qui s'était passé durant ton hallucination. Tu avais agi impulsivement juste parce que tu ne voulais pas paraître faible par rapport au reste de ta famille. Elle était désolée que James se soit inquiété pour lui, elle était même prête à écrire un mot à la directrice pour dire que tout était de sa faute.

James comprit alors quelque chose, Elenwë tenait à lui. Personne n'avait tenu à lui de cette manière auparavant, pas même sa famille. Sa relation avec Farah était bien différente car c'était plutôt de maître à élève. Ici la configuration devait pourtant être la même et cependant il ressentait quelque chose de différent. Il avait été choisi pour prendre Elenwë sous son aile et voilà qu'il commençait à vraiment s'attaquer à cette petite.

Il chassa rapidement cette idée de sa tête et continua de t'écouter alors que tu parlais de la couleur de tes yeux qui avait changé ! Impossible, seule une puissante magie obscure pouvait changer l'apparence d'une personne. Il se mit à t'imaginer avec les yeux bleus et conclut que le vert t'allait bien mieux.

James avait vu juste car tu avais été la malheureuse victime d'un rituel magique qui avait changé ton être profond, insinuant probablement des fluides de feu dans ton corps. Quelqu'un avait fait cela pour une bonne raison, maintenant que cette partie de ta mémoire était revenue dans ta tête, James se fit la promesse de chercher la personne responsable de ce crime.

Il comprit ensuite la référence à ton père lorsque tu lui expliquas qu'il était la personne qui t'avait sauvé d'une mort certaine alors que tes fluides de feu s'étaient manifestés pour la première fois alors que tu n'étais qu'un tout petit bébé innocent. Cette cicatrice magique sur ton bras était donc une cicatrice de ce tragique évènement.

Cette réminiscence de ton passé ramena au jour l'idée que ta famille te cachait quelque chose. Si ta famille était si puissante, elle avait du mettre tout en oeuvre afin de trouver le responsable de ce terrible forfait. Mais selon toute vraisemblance, le fautif était toujours dans la nature. James réfléchit et se dit qu'il faudrait débusquer cette personne car d'après lui, elle était toujours en vie. Les mages puissants sont souvent des elfes, attaquer quelqu'un à Cuilnen et pénétrer dans sa maison voulait dire qu'il était un hinïon tout comme Elenwë. James en avait la certitude mais il se garda bien d'en parler pour le moment.

Le ton de voix de sa petite protégée changea alors pour une profonde inquiétude qui trahissait également un certain sentiment de peur. Tu avais peur de devenir le mal incarné comme la personne responsable de ce rituel et plus important tu avais peur que ton amour pour le feu ne vienne d'un sentiment qui aurait été insufflé par ce rituel magique.

Une fois ton explication terminée, James se sentit mal pour toi sachant que tu te posais tant de questions sur ton identité profonde, sur l'origine de tes pouvoirs. En tant qu'instructeur et en tant qu'ami il se devait de te rassurer sur ton état. Il te regarda te donner des claques, ce qu'il trouvait relativement drôle mais ne le montra absolument pas. Une fois sur tes pieds, il te prit doucement les deux mains dans les siennes et regarda dans les yeux.

- "Peu importe la couleur de tes yeux ou de tes cheveux ou ce que cette personne a pu te faire lorsque tu étais un bébé. Jusqu'à aujourd'hui, tu as mené ta vie comme tu l'entendais en faisant tes propres choix. Ce sont eux qui façonnent la personne que tu es. Une personne gentille, douce quand elle le veut, spontanée, qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui n'écoute pas lorsqu'on lui donne un conseil, curieuse et un petit orgueilleuse sur les bords. On a parfois l'impression que tu portes le poids du monde sur tes épaules juste parce que tous les membres de ta famille ont fait des choses exceptionnels dans leur vie. Arrête de te prendre la tête avec ça, tout vient à point qui c'est attendre Elie."

Sans s'en rendre compte James venait de donner un surnom à son élève. Il trouvait que cela lui allait bien mais il avait peur que la demoiselle n'apprécie pas vraiment ce geste. Tant pis, il était capable de la maîtriser sans problème.

- "En ce qui concerne ce qui t'est arrivé lorsque tu étais petite, si ta famille n'a pas trouvé le coupable, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour débusquer cette personne et lui faire payer ce qu'elle t'a fait subir. Arrête de te poser trop de questions, tu te tortures l'esprit, les réponses viendront en temps voulu, rassures-toi. Je t'y aiderais si tu veux bien de moi et de mon aide."

James pouvait presque sentir que tu étais encore tremblante, le contre-coup des absorptions et de la vision. Il fallait maintenant contrôler tout cela et apprendre de nouveaux sorts semblaient être un bon commencement.

- "Suite à tes absorptions un peu trop rapide, il va falloir contrôler tes nouveaux fluides et une des choses que l'on peut faire ce sont des apprentissages de sorts. Je voulais t'enseigner la technique de base pour ton élément avec le boule de feu. Cependant, vu l'endroit où l'on se trouve et les récents évènements, j'ai peur que tu n'es pas un contrôle absolument sur tes fluides. Donc puis-je te demander de me suivre, nous allons changer de lieux pour continuer ton enseignement en toute sécurité."

Il lâcha tes mains et prit la direction de la sortie de ce petit havre de paix.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 8 Avr 2013 14:34 
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Explications

Elenwë fut totalement surprise de la réaction de James lorsqu’il lui prit les mains dans les siennes. Elle se laissa faire avec une grande joie, elle appréciait cela avec une grande joie dans leurs relations ambiguës. Elle rougit légèrement, son cœur battant la chamade. Elle tremblait légèrement, et ce n'était pas totalement à cause du contrecoup de sa mauvaise expérience. Elle papillonna des yeux un moment afin de se reprendre, elle ne voulait pas avoir le mauvais ton de voix. Elle n’osa pas bouger du tout, de peur qu'il n'enlevât ses mains des siennes.



"Bien entendu oui ce sont mes choix, c'est moi qui ai choisi tout ce que j'ai faits. Même si on peut aussi parler des règles de conduite du fait de ma position, de ce que l’on attend de moi, ou tous ce genre de chose. Tout ce que j’espère c’est ce qu’il fait que je suis moi, n’ai pas été modifié par ce rituel. Peut-être que ce rituel n'a pas été si mal que cela, si on omet ma blessure à mon bras bien entendu. On va croire que je me suis brûlée moi-même … Ce serait inconvenant pour une mage du feu.



Dans ma vision, c'est étrange, je n'ai jamais pu bien voir le visage de celui qui me l'a fait. Il était pourtant juste au-dessus de moi … "




Elle soupira un instant de cette faiblesse. La jeune rouquine détestait cela de toute façon, la moindre forme de manque de force était comme une tare grave à corriger. Puis James lui fit des compliments et quelques menus reproches. Il expliquait comment il la voyait, et selon la jeune fille, c’était des plus élogieux. Elle rougit plus fortement cette fois-ci aux doux mots. Dans sa ville natale, on lui faisait souvent des compliments comme quoi elle était en avance pour son âge, que c’était une génie, qu’elle était merveilleuse. Mais c'était vide de sens, c'était guidé par son nom de famille, par son père dans le cas où cette personne irait dire du mal de sa petite fille chérie. James semblait être au-dessus de tout ceci, il la traitait comme n’importe qui avec un minimum d’égard tout de même.
Elenwë trouvait que leur relation allait en se bonifiant avec le temps. Elle adorait ces temps passés avec son instructeur. Cependant, elle savait bien que c'était temporaire. Un jour, ils allaient se séparer, James irait former une autre élève à problème. Aurait-il la même relation qu’avec la petite rouquine de l’école ? Quelque part, la pyromancienne était déjà jalouse de cette futur élève qui la remplacerait aux côtés de James. Elle se jura à elle-même que la prochaine qui allait la remplacer, elle lui expliquerait à qui James appartenait ! Dans l’idéal, ce serait que le prochain élève soit masculin, cela réglerait tous les problèmes. Son instructeur lui avait fait quelques reproches discrets entre tous les beaux compliments. Cependant, la jeune fille ne les avait pas dus tout entendus comme s'ils n'avaient jamais existé. Elle ne voulait pas gâcher un si beau moment.



Elenwë fut étonnée du surnom, mais encore elle n’en dit rien du tout, pas un seul mot. Elle sourit légèrement signe qu’elle appréciait cette note d’affection. Quelque part, on donnait des surnoms qu’aux personnes que l’on appréciait plus particulièrement. Elle lui tapota la main gentiment, ne disant toujours rien. La petite rouquine se mit en tête de lui répondre petit à petit à ce qu’il avait dit ou pas dit. Elle commença à lui parler de sa vision dans les détails.



"Je pense que père m’aurait tout dit s’il avait trouvé le coupable. S’il avait réglé tous les problèmes, il aurait trainé devant tout le monde cet odieux personnage, afin de montrer que l’on ne s’attaque pas à nous. Il doit avoir honte de son impuissance, je ne peux que le comprendre de ce coté la. Cette personne a dû mener d'une main de maître sa barque, voire avoir de l'aide extérieure pour échapper à notre famille.



Pourquoi veux-tu m’aider à ce point ? Pas que je ne refuse ton aide bien entendu, mais je m’en étonne. Je ne suis que ta première élève non ? Tu en auras certainement d'autres, qui seront de plus si cela se trouve encore plus doué que moi. Quoiqu'il va falloir se lever tôt pour cela. "


Elenwë feignait l’ignorance totale afin d’avoir les réponses qu’elle voulait. La petite rouquine voulait entendre de la bouche de James tout ce qu’il avait au fond du cœur. C'était quelque chose d'important voir de vital pour la jeune fille. Elle ne savait pas vraiment quelle réponse, elle voulait entendre.



"Quoi qu’il en soit, le début de cette enquête ne pourra se faire uniquement à Cuilmen. On ne peut rien faire à partir d’ici.



Pour rentrer chez moi, il faudra que l’école soit une histoire du passée. Il me faudra ce fameux diplôme. Sans cela, je suis coincée dans cette charmante ville humaine."
A son arrivé à l’école il y a peu, Elenwë avait une véritable haine contre cette prison d’un nouveau genre. Selon elle, la jeune femme n’avait rien à voir avec un criminel. Un assassin, un voleur, un brigand de grand chemin, cela d'accord pour les envoyer dans une prison, mais certainement pas elle ! Elle n'avait une certitude à l'époque, une fois son diplôme en poche, elle aurait balayé tout cela de sa vie. Elle aurait voulu ne plus du tout entendre parler de ce court passage de sa vie. Mais maintenant qu’est ce qu’elle voulait exactement ? En peu de temps, beaucoup de choses avaient changé. L’Equilibrium était un choix à long terme, cela allait changer sa vie pour un long moment. À cet instant, Elenwë regarda la bague au doigt de James, un brin pensive jouant avec son doigt vide. Elle savait qu’elle ne voulait pas perdre James si elle quittait l’école. C'était quelques choses de certains dans sa tête.



Puis elle répondit sur le prochain programme des festivités. Elle hocha la tête plutôt d’accord et ravis de la programmation.



"C’est une très bonne idée, cela sera une arme utile entre mes mains. Reste à savoir si je n’en deviens pas simplement une … Un jouet entre des mains expertes. Mais je pense tout de même, que je suis plus douée pour commander que recevoir des ordres. Quand je serai plus grande bien entendu, j'ai tout mon temps pour cela.



Oui, il serait dommage que le seul endroit un tant soit peu délicat chez ses barbares humains ne soit détruit par mes sorts. On pourrait croire que je ne contrôle pas parfaitement ma magie. Vous vous rendez bien compte de la méprise ? Ils seraient capables de m’en accuser par la suite !!! "




Le naturel revenait très rapidement au galop. Elle croisa ses mains dans son dos afin de se donner un air plus sérieux. Les apparences étaient toujours le plus important. On ne lui avait pas donné des cours de maintien pour rien. Des heures durant à savoir marcher avec un livre sur la tête, avec un visage agréable mais ferme. Savoir comment se tenir, s'habiller, comment à répondre à tel genre de personnage plutôt qu'à un autre. Cela allait de pair avec la diplomatie, à savoir, l'art de sourire de la manière la plus agréable qui soit à son pire ennemi.



"Où allons-nous alors ? S’enfermer dans un moulin en pierre pour changer ?"

arrivé au Nobélium

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Dim 14 Juin 2015 22:01 
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L'endroit était tout bonnement parfait pour abriter ces petits êtres sans défense. Il y avait de la place pour tous les membres de la communauté des lutins et même bien plus ! Les troncs d'arbres serviraient sans doute dortoir, les rivières de lieux d'aventures pour les jeunes lutins les plus fougueux, les nombreux passants ferraient l'animation chaque jour, les doux mélanges d'odeurs fruitées seraient un régale pour leurs minuscules narines. Le lieu était définitivement bien trouvé. Il ne restait maintenant plus qu'aux lutins à s'approprier les lieux, ce qui ne risquerai pas d'être compliqué étant donné leur formidable faculté d'adaptation. Le responsable de ce petit groupe resta bouche-bée. Il expliqua d'abord à son équipe que cet espace serait désormais leur unique logement et qu'il fallait oublier le clocher. Puis, il parvint en direction de Faith.

" - Merci pour ce que vous avez fait pour nous, je ne sais pas comment vous remercier...

- Je n'ai pas fait cela pour vous, mais parce qu'on me l'a demandé.

- Je pensais que malgré cet ordre de mission, vous aviez un coeur et qu'accomplir ce que vous avez accompli vis-à-vis de nous vous toucherai, s'indigna le lutin.

- Plus rien ne peux plus me toucher maintenant, je fais parti de la Milice Kendrâne et les ordres sont les ordres, même si le milicien que j'ai rencontré est un sale con...

- Bien, je vous avoue que je suis quelque peu déçu de votre réaction, mais les miliciens ne doivent effectivement pas développer de sentiments ou montrer quelconque réaction face aux personnes impliquées dans une mission de milice. Mais, je vous répète et vous remercie de nous avoir trouvé ce lieu. Vous auriez très bien pu utiliser la violence.

- Si je ne l'ai pas fait, c'est que je n'en ressentais pas le besoin, elle esquissa un léger sourire.

- Bon courage pour la suite de votre carrière dans ce cas. Mademoiselle ?

- Faith ! Bonne chance à vous, au plaisir de ne pas vous recroiser. "

Et sur ces derniers mots, elle décida de partir sans demander son reste afin de rejoindre la milice et d'effectuer un rapport au capitaine.

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