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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mar 29 Juin 2010 18:56 
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La soirée qui suivit fut des plus merveilleuses. Eucalyptus avait eu l'honneur d'assister Fareloke à la caisse et était chargé d'accompagner les gens qui avaient payés des places privilégiées sous le chapiteau elfique du marché. Confortablement installé sur l'épaule de Fareloke, il avait ensuite suivi le spectacle et en avait été charmé, surtout lors de l'avant-dernier numéro qui, selon lui, valait tout ce qu'il avait vu de mieux dans sa longue vie.

"Ohlala ! Ta mère, c'est la meilleure ! Ce numéro avec la harpe ! Que du bonheur !"
"Ca fait sept fois que tu dis çà... Et encore je n'ai compté que pour ce matin..."
"Ce doigté si fin ! Cette mélodie ! Et ces..."
"Et ces serpents aquatiques qui dansaient autour d'elle, jouant malicieusement avec les lumières et la harpe !"
"Tu me piques mes meilleures répliques..."

Eucalyptus tapota la joue de Fareloke pour lui indiquer qu'ils étaient arrivés au bon endroit puis glissa le long de son corps pour atterrir sur l'herbe verdoyante de la Bise d'Ynorie. Ils s'étaient arrêtés exactement au même endroit qu'Eucalyptus avait occupé la veille avec la mère de Fareloke. Ce dernier se débarrassa de son lourd paquetage et jeta un coup d'oeil aux alentours pour s'assurer qu'ils ne gêneraient pas. Satisfait sur ce point, il sortit la cible en paille de son gros sac et la plaça contre un arbre alors qu'Eucalyptus s'asseyait sur le petit rocher qui l'avait accueilli la veille afin de consulter une dernière fois le parchemin de Fara, parchemin qu'il avait lu et relu une bonne partie de la fin de soirée.

"Tu aurais du demander à Papa, plutôt... Je ne suis pas très bon viseur et je suis sur qu'il aurait accepté avec joie..."
"Bah ! Tu sais bien qu'avec Falma, ce n'est pas le grand amour..."
"Justement ! Il aurait adoré te jeter des couteaux... D'ailleurs, il me l'a pratiquement suggéré ce matin..."
"Faropruneau, il ne faut jamais faire confiance à un elfe à qui on a subtilement enduit ses couteaux de colle extra-forte !"
"Surtout si une semaine avant, on a remplacé sa lotion pour cheveux par de la peinture rose..."
"Hey ! Il le méritait bien, il avait dit que Séléné était le loup le plus idiot qu'il avait vu dans sa vie..."
"Pour sa défense, Séléné avait pris ses chaussons pour des lapins..."
"Hihihihi... Ne le dis pas à ton père, mais en fait, j'avais frotté durement ses chaussons contre un lapin juste avant..."
"Vraiment ?"

Falma Desconti ( car dans les traditions antiques, c'était le nom de la femme que l'on portait quand on se mariait...) se tenait fièrement près de l'arbre, les bras en croix, un sourire en coin laissant présager quelque revanche bien sentie envers l'auteur des pitreries qu'il avait subi. Eucalyptus et lui s'entendaient bien, si bien que ni l'un ni l'autre ne pouvait s'empêcher de se faire des farces...

"Falma ! Ca fait longtemps que tu es arrivé ?"
"Suffisamment pour acquiescer les propos de mon fils... En plus, j'ai apporté des munitions !"
"Je ne manquerai çà pour rien au monde... Oh, ce sont des choux à la crème ?"
"Ca sent le coup monté à plein nez..."

L'air aussi rassuré qu'un condamné à mort devant un échafaud, Eucalyptus posa sa salamandre sur la petite pierre et lui conseilla fortement de rester là sagement. Puis il se mit devant la cible de paille et regarda Falma, en tremblant un peu. Il se rappelait de son sortilège pour éviter les projectiles autour de lui mais il se rappelait surtout de l'extrême précision de son assaillant du jour...

( Il arrive quand même à ne pas planter Fara, les yeux bandés et alors qu'elle tourne, attachée à une roue... )

"C'est bon je suis..."
*sprotch*

Falma venait de lancer un premier chou en pleine tête et riait comme un enfant, son deuxième chou en main. Alors qu'Eucalyptus enlevait la crème de sa figure et voulut préciser à Falma qu'il n'était pas si prêt que çà, il se prit un nouveau chou, encore un autre puis encore un autre. Apparemment, le but de Falma n'était pas de servir d'assistant d'apprentissage mais bel et bien de se venger pour toutes les facéties que le lutin lui avaient fait subir. Pourtant, dans ce déluge de dessert pâtissier qui sentait bon la vanille, Eucalyptus arriva à trouver la concentration nécessaire à son lancer de sort. Après trois bons échecs qui s'étaient soldés par des impacts de choux à la crème en pleine face, le lutin réussit à lancer son bouclier aérien et fut ainsi protégé de la salve suivante de Falma...

"Ahah ! Tu ne pourras plus me..."
*sprotch*

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Dernière édition par Eucalyptus le Sam 31 Juil 2010 03:39, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Jeu 8 Juil 2010 13:57 
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Le temps passe au fur et à mesure que les choux à la crème pleuvent sur ta petite tête. Tout est parfait et rien ne semble pouvoir déranger le calme ambiant. Mais soudain l'ambiance change du tout au tout, un courant d'air froid et néfaste viens frôler ton échine et celles des tes deux compagnons d'apprentissage. Quelque chose est en train de se passer....Mais quoi?! Dépêches-toi! Fara est peut-être en danger!

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 12 Juil 2010 14:09 
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"Bon, on a dit qu'on arrêtait, Falma !"
*sprotch*

Alors que Falma venait de lancer un chou, Fareloke en dévorer un et Eucalyptus en lécher sur son visage couvert de crème, un courant d'air froid vint les saisir étrangement. Les sourires et les rires faisaient place maintenant aux mines déconfites et aux regards inquiets. Pourquoi étaient-ils soudainement pris d'une peur panique ? Eucalyptus regarda à droite, à gauche, puis enfin derrière lui et constata que tout allait bien dans le meilleur des parcs kendrans. Enfin tout sauf cette impression désagréable. Alors que Falma et Fareloke partageaient leurs impressions et leurs doutes, Eucalyptus, lui, voyait en cet événement un message clair de Rana la grande déesse des vents et de la sagesse.

(Ô grande Rana ! Ton humble serviteur te remercie grandement de ton message éclairé ! Serait-il cependant possible de savoir quel est ce message, que moi, jeune mortel, suis incapable de déchiffrer ? ... Hinhin, faudra que je dise à Faropruneau que je ne sais pas parler le vent...)

La seule personne qui savait ce qu'il se passait s'appelait Bidouille et était une faera taquine qui se reposait sur un petit rocher, sous la forme d'une salamandre. Désireuse d'aider son maître mais peu encline à dévoiler ici sa véritable identité, elle usa d'un petit subterfuge qu'elle trouva absolument génial...

(Eucalyptus, humble lutin du village de Chou-Benne, je suis la grande Rana, déesse du vent, grande maîtresse de la sagesse, impératrice de...)
(Heu, c'est Bouh-Chêne, grande déesse... ??? Rana ???)
(Ton amie est en danger, tu dois la sauver...)
(Falleala ? Mais elle est dans les bois de Bouhen...)
(Hihihi, non il s'agit de sa mère, Fara...)
(Fara est en danger ?)


Eucalyptus acquiesça aux paroles de Falma bien qu'il ne les avait pas entendues et qu'il regardait le père et le fils se séparer en courant, en se demandant quel devait être leur plan. Certes, il ne savait pas ce que les deux elfes taurions tramaient mais il avait avec lui une déesse suprême. Bidouille, elle, se contenait pour ne pas rire aux éclats, d'une parce qu'elle ne voulait pas que son plan déraille et de deux, parce que la situation ne s'y prêtait pas vraiment. Pourtant, plus Eucalyptus posait des questions à celle qu'il pensait être Rana, plus elle avait envie de rire. Il lui demanda plein de choses, comme le secret des crêpes parfaites, le grand mystère du gâteau aux noisettes, le nom de l'infâme elfe qui osait compter fleurette à sa belle et douce Plume, le temps qu'il ferait demain et enfin, après qu'il s'eut rappelé ce qu'il se passait, il lui demanda où se trouvait Fara...

(Par ici !)

>> Les rues de Kendra Kâr

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Dernière édition par Eucalyptus le Jeu 22 Juil 2010 04:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mar 20 Juil 2010 23:57 
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Suivant les indications de Ra...enfin de Bidouille tu passes dans une rue puis dans une autre sans vraiment faire attention à ce qui t'entoure car plus tu te rapproches de ta destination plus ton inquiétude et la sensation de malaise grandissent. Au détour d'une dernière rue tu peux apercevoir deux hommes au visage masqué par une étrange cagoule bleue. L'un d'eux semble "faire le guet" tandis que l'autre s'affaire à installer une personne inconsciente sur son dos et à bien y regarder cette personne n'est autre que....Fara!

(((HRP: Tu posteras la suite dans le Topic des rues de Kendra Kar)))

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Jeu 29 Juil 2010 14:51 
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Cela faisait maintenant quatre jours que j’étais livrée à moi même dans la ville de Kendra Kâr. Mon apprentissage étant terminé, mon maître avait décidé de rendre visite à sa famille dont il lui restait très peu de membres. Sur ce que j’avais pu comprendre, il comptait se retirer afin de finir paisiblement sa vie auprès des gens qu’il aimait et dans un lieu qui lui était cher. Cependant avant de partir, il m’avait fait promettre de venir lui rendre visite avant que son heure ne soit venue. Seulement mon maître, d’une nature taquine, ne m’avait pas indiqué le nom de son village, il me lançait donc une sorte de défi : le retrouver. Bien sûr avant de me lancer dans cette aventure, je devais retourner à Lùinwë pour voir ma mère. Mon maître m’avait laissé un peu d’argent afin que je puisse payer mes nuits à l’Auberge de la Tortue Guerrière. Cette auberge se trouvait dans un quartier assez bruyant et il y régnait le soir une ambiance festive qui me dérangeait. Durant ces quatre jours, j’avais donc passé le plus clair de mon temps à la bibliothèque et au temple de Gaïa durant la journée et dans le jardin, la bise d’Ynorie, une fois la nuit tombée.

L’heure était venue pour moi de quitter Kendra Kâr et de me mettre en route. Au moment où je quittais l’auberge, un profond sentiment de nostalgie m’envahit d’un coup. J’avais parfaitement conscience que je ne pouvais pas rester une nuit de plus ici mais une voix intérieure me disait que cette ville allait me manquer. En sortant de l’auberge, je vis au loin un groupe de jeunes personnes qui semblait très excité. En les voyant je me souvins de mon premier jour d’apprentissage. Ce jour là j’avais ressenti un sentiment de peur, face à l’homme sage qui se tenait devant moi, et un sentiment d’excitation. Tout en continuant de fixer le groupe, une question traversa mon esprit. Ressentirai-je à nouveau ce sentiment ? Celui de l’excitation. Probablement, mais il fallait que je sois patiente et que j’attende qu’un événement se présente à moi.

Contre toute attente, et en observant plus attentivement ce groupe, je pus me rendre compte que c’était des jeunes gens qui s’amusaient à bousculer quelqu’un de plus faible qu’eux. Je réalisais que c’était une bande unie qui s’en prenait à un garçon visiblement plus jeune. Ils se trouvaient à l’angle de l’auberge. Je gardais mes distances et observais la scène. Décidemment je trouvais que les jeunes avaient bien changé par rapport à mon temps. Il n’y avait que l’amusement qui comptait pour eux. Une fois que la querelle terminée le groupe se dispersa, laissant sa victime au sol. Il se releva péniblement et partit aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Je le regardais s’éloigner avec une indifférence totale. Il était pourtant blessé et en tant que guérisseuse je me devais de lui porter secours, mais je ne voulais pas me mêler à des conflits juste avant de quitter la ville. Je voulais pouvoir garder un bon souvenir de mon séjour à Kendra Kâr.

Je m’avançais dans la rue et me dirigeais machinalement vers le jardin. Je voulais me ressourcer en me connectant avec la nature avant d’entreprendre mon voyage de retour. J’entrais donc dans le jardin et allait me poser tranquillement sur l’herbe. Par respect pour la nature qui m’était si chère, je ne portais pas de sandales. C’était mon maître qui m’avait donné cette habitude. Lui même n’en portait pas. Je décidais de m’étendre sur l’herbe fraîche afin de faire le point sur la dizaine d’année qui venait de s’écouler.

En regardant les nuages défiler et les feuilles virevolter au gré du vent, je me repassais mon apprentissage. Ces années de ma vie avaient été à la fois passionnantes et éprouvantes. Le luxe que m’avait offert mon maître de dormir dans une auberge était une première. Depuis le jour où j’avais quitté ma mère, nous n’avions fait que dormir en pleine nature. Les étés étaient agréables mais lors des hivers vigoureux, il m’était souvent arrivé de me demander ce qui m’avait prit de commencer cet apprentissage. Mais lors de ces nuits, enfouie dans mes couvertures, les yeux fermés, l’image de mon père m’apparaissait et me redonnait courage. Je me souvenais alors pourquoi j’avais choisi cette voie. Malgré les années passées loin de chez moi et donc de mes souvenirs d’enfance, la blessure liée à la mort de mon père était toujours aussi violente. Mon maître m’avait prodigué de sages conseils. Il m’avait dit que rien au monde, aucune force ne pouvait faire revenir mon père, mais que je pouvais et même devais me servir de ce traumatisme pour faire en sorte que la vie soit meilleure ou du moins plus paisible pour mon peuple. Que je devais me trouver une raison de continuer. Il était vrai que pendant mon apprentissage je n’avais pas fait de cadeaux à mon maître. Tous les ans et au même mois, j’étais prise de graves crises de dépressions et j’avais souvent eu l’envie d’en finir. À chaque instant mon maître avait été présent et ne m’avait pas lâché. La plus grande frayeur que je lui avais faite eu lieu lors de ma deuxième année d’apprentissage. Une nuit, je n’arrivais pas à dormir. Des cauchemars épouvantables envahissaient mes rêves. À cette époque nous nous trouvions dans une forêt qui se trouvait près d’une falaise. Discrètement je m’étais levée et je m’étais dirigée vers la falaise avec la ferme intention d’en finir. Mais mon maître s’était levé avant moi, sans que je m’en aperçoive et se trouvait là, à m’attendre, prêt à m’arrêter. Ce fut la seule fois où nous nous sommes disputés. Je ne voulais pas décolérer et lui ne voulait pas me laisser ruiner mon avenir et surtout laisser un potentiel tel que le mien se perdre. En y réfléchissant, je ne le remercierai jamais assez de m’avoir secouru à ce moment là.

Soudain une ombre apparut devant moi. Le garçon que j’avais aperçu auparavant se tenait devant moi tout tremblant.

« Excusez moi de vous déranger mais je ne me sens pas bien, j’ai peur, ils me cherchent… »

Je compris que ceux qui s’en étaient pris à lui, continuaient de lui malmener la vie. Je vis au fond de ces yeux qu’il voulait ma protection. Il attendait de moi que je le défende contre ces adversaires. Je ressentais de la peine pour ce garçon qui semblait sincèrement terrorisé par cette bande. Seulement je n’avais pas le pouvoir de lui donner le courage d’affronter ce problème. Lui offrir ma protection n’était pas la solution. Tout en gardant un visage impassible je lui répondis ceci :

« La fuite n’est pas la solution. Si tu veux être tranquille montre leur que tu n’as pas peur. Ta peur ne fait qu’accentuer leur sentiment de supériorité. Prends ton courage à deux mains, mais ne fuis pas. »

Je posais délicatement ma main sur son épaule comme dans un geste de guérison mais sans rien en faire cependant. Il me sourit, puis repartit. Je le regardais s’éloigner avant de quitter le jardin à mon tour pour me rendre au temple de Gaïa afin que la déesse bénisse et protège mon voyage de retour.


=> Le temple de Gaïa

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Ven 27 Aoû 2010 01:13 
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Comme le dit le dicton populaire, jamais deux sans trois et ce troisième jour de vie calme et citadine fut sous le signe de l’apprentissage ésotérique. Et pour cette longue journée à paresser dans le parc de la ville, j’avais une paire de sorts à étudier qui était liés l’un à l’autre.

*~¤~*



C’est dans le cadre aérien et naturel de la bise d’Ynorie que je me lançais dans l’apprentissage de mes prochains sorts. Faisant face à une mare, assis dans l’herbe tendre, Je sortais mon premier parchemin, « engourdissement », lisant d’un œil distrait la description. Un vent de déjà-vu souffla sur mon esprit tandis que la description me rappeler un autre sortilège que je maîtrisais et appris quelques jours plus tôt. La différence avec la « sensation de froid » résidait uniquement dans l’aspect offensif de celui-ci, car l’engourdissement se vouait uniquement à ralentir l’ennemi, sans le blesser.

L’avantage de cette spécificité, c’est que je pouvais m’entrainer sur des animaux en toute impunité, sans risquer de troubler ma conscience. Le parchemin conseillait de visualiser une neige épaisse, une poudreuse collant aux jambes, ralentissant les mouvements.

Je me perdais un moment dans mes réflexions avant de voir passer un hérisson explorant un buisson de joncs en quête de quelques insectes à dévorer. Une cible de choix. Mais mon premier essai était un peu trop littéral et la pauvre bête se retrouve à patauger dans une neige bien réelle, apparue subitement. D’un couinement rageur, il fit un rapide demi-tour pour s’éloigner des plantes inhospitalières.

Dans un éclat de rire, je le regardai s’éloigner et tentai une nouvelle fois le sort. Je tentais de faire un voile léger de doux, un givre délicat qui imprégnerait le corps du petit animal, comme pour l’empêtrer dans des draps. Mais la couche était si légère qu’elle ne le gênait aucunement. Au mieux, je pu le voir boiter légèrement d’une patte arrière une dizaine de secondes.

(Rien de très glorieux, mais je suis sur la bonne voie.)

Il ne me restait plus qu’à calibrer la puissance, pour réussir à rendre le voile assez puissant pour, comme le dit le sort, engourdir les muscles de la cible, le rendre plus faible et plus lent. Je passai donc le reste de la matinée à perfectionner mon sort, jusqu’à réussir à rendre la nage d’un canard aussi lente que la progression rampante d’un escargot.


*~¤~*



L’après-midi, après une nouvelle absorption revitalisante, je me lançai sur un autre sort, qui me semblait en rapport avec celui du matin. D’après la description d’introduction, le sort de « somnolence » est une version améliorée de « l’engourdissement », avec des effets plus puissants. C’était une étape pour moi, un grand changement. J’allais devoir passer au cran supérieur dans la maîtrise de la magie.

Au temple de Yuia, Sidfreid avait expliqué qu’il existait différents cercles de sortilèges. Le 4ème cercle comprenait la magie basique, celle que ceux dotés de fluides pouvaient maitriser sans trop de difficultés. S’en suivait le 3ème cercle, chargé de sorts plus complexes, qui demandaient l’expérience des sorciers assidus. Puis restait le second et le premier cercles, d’une incroyable puissance mais demandant une connaissance des arcanes bien plus aboutie. Il avait même parlé du centre, la magie ultime, dont les utilisateurs de part le monde se compte sur les doigts d’une main !

En tout cas, somnolence était du 3ème cercle, et cela allait être mon premier de ce niveau. Par chance, je maîtrisais des sorts suffisamment ressemblants pour réduire la difficulté. Une fois les glyphes évanescents du parchemin parcourus du regard, je me concentrai sur le sort pour affaiblir un pauvre héron paressant au bord de l’eau. Après un léger ralentissement, il tourna sa tête vers moi et prit son envol en me jetant un regard accusateur.

(Et voilà, tu fanfaronnes en pensant réussir ton sort du premier coup et tu finis par en reproduire un autre bien moins puissant ! C’est pas avec une telle présomption que tu peux réussir à avancer Lillith)

Après m’être sermonné mentalement, je repris ma lecture du parchemin pour trouver ce qui me faisait défaut, la nuance subtile qu’on trouve dans les cercles intérieurs. Après un long moment, je finis par comprendre le détail qui rendait le sort plus complexe. A l’instar du sort le plus simple, il cherchait à provoquer un engourdissement physique, mais aussi pas seulement : à celui-là se superposait un engourdissement mental ou, comme le dit le nom du sort, une somnolence chez la cible.

Je devais porter l’aura glaciale sur le corps de l’adversaire, mais aussi couvrir son esprit d’une couverture brumeuse mêlant ses pensées d’une neige cotonneuse. Dans les mots, rien de plus simple !

Prenant mon courage à deux mains, je me lançai à l’assaut du cerveau si alambiqué d’un lapin gris osant sortir le museau de son terrier. Pour lancer la somnolence, je tentais de visualiser l’esprit du connil comme une citadelle diaphane et j’essayai d’immiscer mes fluides jusque dans cette métaphore spirituelle pour y déchainer les éléments et couvrir les circonvolutions de sa cervelle d’une neige lui gelant la pensée. En parallèle, je gardai l’engourdissement physique à l’esprit et jouai sur les deux tableaux pour que le maléfice soit redoutable.

Les premiers essais furent peu concluants, le bastion mental du lapin étant difficile à atteindre sans expérience. Mais très rapidement, j’en vins à bout et le lapin était pétrifié dans une gangue de torpeur. Une fois le sort lancé, je m’approchai pour l’attraper et ses mouvements lents et imprécis étaient assez parlants.


*~¤~*



Pour conclure ma journée studieuse, je me pris à la folie d’essayer mon sort de somnolence sur moi-même pour vérifier l’impact ensommeillant de celui-ci. Après tout, je risquais au pire qu’une bonne sieste avec des muscles endoloris au réveil. Et je pu constater que c’est plutôt efficace.

> Suite

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Feu Ellana : morte dans les flammes du Purgatoir, hantant les lieux à jamais
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Dernière édition par Lillith le Mar 21 Sep 2010 21:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 02:34 
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>> Le Temple des Plaisirs

Le lendemain de son aventure dansée, Eucalyptus était au parc avec Fara Desconti, la douce et jolie elfe taurion, saltimbanque de métier. Fara voulait méditer et Eucalyptus devait avoir appris de nouveaux sorts s'il voulait partir avec Michel le ménestrel. Lumbo avait très bien accueilli la requête du lutin mais voulait d'abord qu'il maîtrise au mieux ses talents bien qu'elle le félicita pour avoir trouvé comment appeler une sylphe. Elle était très fière de son apprenti et cela se vit sur son visage. Mais ici, à la Bise d'Ynorie, Eucalyptus avait bien du mal à rester concentré car il repensait beaucoup aux événements de la veille et alors qu'il se levait de son petit rocher habituel pour tenter de maîtriser le bouclier aérien supérieur, il finit par répéter la chorégraphie de Michel.

"Eucalyptus... Que t'as dit Mère ?"
"Je sais, je sais... Je dois maîtriser au moins deux nouveaux sorts sinon je n'ai pas le droit de partir..."
"Alors remets toi au travail, je tiens vraiment à te voir à Oranan, moi ! J'ai déjà réservé nos billets de cynore et j'ai prévenu Plume de notre arrivée..."

Fara savait donner les mots justes et Eucalyptus arrêta illico presto de faire l'andouille sur son rocher. Il consulta à nouveau son parchemin et le trouvait encore plus énigmatique que son petit frère du bouclier aérien simple. Plus le sort était complexe, plus les écrits des parchemins devenaient vraiment mystérieux et moins ils étaient clairs et concis. Et puis sans avoir à faire tournoyer son fifre entre ses doigts, c'était beaucoup moins marrant pour le lutin. Eucalyptus avait pensé à apprendre quelques tours de passe-passe de magie neutre mais Lumbo était claire sur le sujet, elle voulait du sensationnel. Il lut donc encore une fois avec attention son parchemin et se trouva comme à chaque fois qu'il en lisait un, abasourdi par les commentaires du scribe.

( C'est un sadique... )
( Mais non... La magie est un art difficile, tu sais... )
( Non mais regarde moi un peu ces commentaires-là. Je comprends tous les mots mais avoue que mis dans une phrase, à la suite, ca ne veut rien dire... )
( Heu... Voyons voir... Mouais... Effectivement, ce type est un sadique... )


Eucalyptus boudait sur son rocher et avait clairement envie de faire autre chose de plus amusant que de percer les mystères d'écrits mystiques d'un scribe sadique...

( Et amoureux du goulot, aussi, non mais regarde, il écrit comme un cochon et là on dirait une tâche de vin ! )
( Heu... J'aurais plutôt dit du gras de saucisson... )


Eucalyptus explosa de rire et attira l'attention de Fara qui le jugea d'un oeil compatissant et encourageant. Il ne voulait pas décevoir sa "maman-elfe" alors il décida de passer à la pratique. Il lâcha son parchemin et se mit debout sur son rocher. Eucalyptus respira profondément, si bien que son petit ventre semblait être un ballon puis relâcha son inspiration avec grand bruit. Il déplaça ensuite ses mains autour de lui et commençait à sentir les fluides qu'il contenait dans son corps. Il n'y avait que ses Vents Infernaux qui avaient cet effet-là pour l'instant et Eucalyptus commença à se demander pourquoi ses autres sorts n'avaient pas le même effet sur lui. Il chassa ensuite vite cette nouvelle question puis continua son moulinet incessant, comme lorsqu'il était avec le maître taï-shi d'Oranan. Le but de ces mouvements était censé lui apporter concentration et sagesse et l'opération finit par trouver succès dans l'esprit du lutin. Les yeux fermés, il se sentait seul et apaisé. Il sentait tout son corps et tous ses fluides remuer en lui, comme si ces derniers faisaient la java. En fait, c'était sa première fois. Il se sentait puissant et fort et il constata que tous ses fluides ingurgités n'avaient pas été en vain. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il fixa une silhouette connue et prit un rictus machiavélique.

"Oh mais regardez qui voilà ! Monsieur Falma Desconti qui transporte dans sa main de jolis petits choux à la crème ! Héhé ! Tu croyais que tu pourrais réitérer tes exploits "d'encrêmage" de ma personne ?"
"Exact, vil petit esprit malin !"
"Vous êtes de vrais gamins tous les deux. Eucalyptus passe encore, mais toi, Falma..."
"Silence, sorcière ! C'est une joute entre le magicien et moi !"
"Ne vous inquiétez pas princesse, il va goûter à ma puissance !"

Les trois amis étaient entrés dans un jeu de scène des plus théâtraux et cela aida grandement le lutin. Il déplaça alors rapidement ses bras autour de lui, comme pour imiter une vague ou un linge qui jouait dans le vent et il esquiva le chou, non pas par sa magie, mais par son adresse. Falma émit un sourire de satisfaction, heureux de constater que son petit ami avait pris de l'assurance dans ses gestes. Non découragé, Eucalyptus retenta à nouveau mais son bouclier supérieur ne fit pas d'apparition. Fara, elle, qui était la nouvelle cible de son mari, renvoya le chou de son époux en fouettant ce dernier avec un petit filet d'eau. Falma goba le chou en vol et Eucalyptus était furieux de ne pas avoir encore réussi à maîtriser ce nouveau sortilège. Il se remémora rapidement les dernières instructions de Lumbo et se rappela de la facilité avec laquelle elle lui avait montré comment appeler l'armure alyzée à soi. Le lutin se mit à sourire encore plus et redéplaça encore une fois ses bras, sauf qu'il claqua des doigts à divers reprises. Un vent perceptible et coléreux jaillit alors du lutin et vint embrasser une belle région qui comprenait Fara.

"Youhouuu ! Regarde çà Fara ! Et je te défie, Falma, de me touch..."

*sprotch*

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Dernière édition par Eucalyptus le Lun 6 Sep 2010 08:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 08:14 
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"Mais comment il fait ton mari ? je sais qu'il ne râte jamais sa cible, mais franchement, je pensais que c'était de la frime, moi..."
"Oui, son mari ne râte jamais sa cible. Et je suis connu pour çà dans toute la région !"
"Mouais... Un coup de chance voilà tout..."

Falma et Fara se mirent à rire alors qu'Eucalyptus, encore plein de crème sur la figure, se remit à bouder sur son rocher. Les deux époux Desconti décidèrent d'aller se promener et Eucalyptus prétexta avoir à apprendre un nouveau sort avant de penser à quoi que ce soit d'autres. Enervé au plus haut point, il s'empara de son nouveau parchemin et le lut d'une traite avant de le ranger dans son fourreau. Il maugréa ensuite quelques jurons lutins envers Dame-La-Chance puis sauta de son rocher pour aller se débarbouiller non loin, près du petit ruisseau qui gazouillait et qui était un des points essentiels quant au choix du lutin sur son lieu préféré dans la Bise d'Ynorie. Sa toilette rapide faite, il décolla dans les airs et voleta assez haut pour être sur de ne blesser personne. Le sortilège de la rafale étant assez puissant, il ne voulait pas faire du mal à qui que ce soit, et en plus le parc était très fréquenté à cette heure de la journée. De nature habituelle joyeuse, le lutin était maintenant au contraire un peu furieux et blessé dans son estime car il n'avait pas vraiment aimé que Falma déjoue aussi facilement son sortilège de bouclier supérieur.

En vol stationnaire, tel un colibri adroit, le jeune lutin balança ses tranchants de main droit vers lui sans grand succès. Bidouille, sa faera, lui conseilla de relire son parchemin car il ne l'avait lu qu'une seule fois et très rapidement, qui plus était. Eucalyptus, encore énervé, lui répondit intérieurement qu'il avait bien compris le message du parchemin et qu'il n'était pas aussi bête qu'il pouvait le paraître. Il continua ainsi de balancer ses mains dans le vent, sans grand effet. Le lutin était encore un peu plus énervé. Le prochain essai eut pour effet de faire décoller légèrement l'air ambiant et Eucalyptus ragea de plus belle.

"Y aura-t-il un jour où j'apprendrai un sort de suite et sans effort de ma part ?"

Le visage rougi par un tel cri, il finit par rire de lui-même et hausser les yeux au ciel. Comment pouvait-il escompter une telle demande. La magie était un art très difficile et il ne le savait que trop. Doucement, il ferma à nouveau les yeux et se concentra. Sa nervosité était retombé et il sentait à nouveau ses petits fluides s'activer dans tout son corps. S'il devait y arriver, c'était ainsi et certainement pas en faisant n'importe quoi et sous le coup de la colère. Il inspira profondément et rouvrit les yeux en même temps qu'il abattit son tranchant de main dans les airs. Une vague venteuse et puissante jaillit alors et le lutin fut satisfait du résultat.

"Fiou... Ca fait du bien..."

Cependant, pour être sur qu'il avait bien maîtrisé ce sortilège, et une fois n'était pas coutume, il réitéra l'expérience requise jusqu'à ce qu'il n'eut plus assez de force pour ne serait-ce faire souffler une petite brise innocente. Exténué par tant d'efforts, il se reposa au sol doucement et finit son après-midi studieuse par une sieste grandement méritée...

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mar 26 Oct 2010 13:35 
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Méroel était enfin dans le parc auquel il pensait depuis plusieurs minutes, enfin un lieu où il allait pouvoir se reposer tranquillement et sans qu'on lui pose de question inutile. Des enfants jouaient, des adultes se baladaient et lui s'installa à terre, dans un coin tranquille. Après s'être assit, il s'allongea et ferma les yeux. Il pouvait entendre le vent qui soufflait, des rires, des bribes de conversations, mais il n'écoutait pas, il fermait juste les yeux pour se reposer.

-Tu devrais partir d'ici, il faut que t'ailles te protéger.

-Maman, laisse-moi dormir encore un peu!

-Je te dis de te lever!

Levant difficilement les yeux, le jeune elfe vit qu'il y avait quelque chose qui volait juste au-dessus de lui et ce n'était pas sa mère. Il ouvrit un peu plus les yeux alors que la créature s'enleva pour aller un peu plus loin. Méroel se redressant, il put remarquer qu'elle était toute petite, une dizaine de centimètres à peine et qu'elle semblait flotter dans les airs, ou bien elle battait très vite des ailes.

-T'es qui? Et pourquoi je devrai partir d'abord? J'étais bien là!

Il était bougon, il avait été dérangé en pleine sieste par un truc plus petit que lui et sans raison apparente. En plus, elle le fixait, comme s'il avait posé une question à laquelle il ne fallait pas répondre.

-Je suis une amie, tout simplement, maintenant bouge-toi.

-Je suis bien ici, j'ai pas envie de partir.

Il s'allongea à nouveau et tourna le dos à la créature. Ça n'allait pas être une petite bestiole qui allait foutre en l'air son après-midi. En plus, elle était toute bizarre cette créature, si c'était une fée, elle était vraiment étrange. Elle semblait ne pas avoir de main, tellement elle était petite et qu'on arrivait à peine à distinguer ses doigts. Elle portait une tenue étrange, toute en couleur changeante allant du violet au bleu, en passant par le blanc et le vert. Il remarqua aussi des oreilles pointues, qui était surtout un signe elfique, mais après tout, une fée était sûrement plus elfique qu'humaine.

-Lève-toi je te dis, il va y avoir une tempête.

Sentant qu'il s'était pris un coup, il se redressa, la petite fée lui avait sûrement mis un coup de pied. Il voulut lui donner une petite claque en échange, mais comme sa main faisait environ sa taille, il n'osa pas.

-Tu sens le vent qui se lève? Je te conseille de vite partir d'ici. La tempête va être très forte et il ne faut pas que tu sois blessé.

-Qu'est-ce que racontes? Il n'y a même pas de vent d'abord!

Il regarda tout autour de lui, les arbres bougeaient à peine, signe qu'il y avait effectivement un petit vent, mais rien annonçant une tempête. Les autres personnes qui vaquaient tranquillement à leurs occupations auparavant semblaient être toutes parties, c'était le seul qui était dérangé par une petite créature.

-Puisque je te dis qu'il va y avoir une tempête, il va y en avoir une. Ce que tu peux être têtu toi! T'es un mage non? Alors sers-toi de ce que tu connais pour ressentir les fluides autour de toi, tu verras que j'ai raison.

La fée commençait à monter le ton et Méroel doutait entre lui crier dessus ou baisser la tête pour s'excuser. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas fait engueuler, ça lui faisait bizarre. En même temps, la petite fée paraissait affolée à l'idée qu'il ne bouge pas, il se demandait ce que ça pouvait bien lui faire.

-Et puis ça change quoi que je reste là ou pas? Tu pourrais prévenir les autres, ils te croiront peut-être eux.

-Ce n'est que toi que je dois prévenir! Maintenant, fais ce que je te dis, tu te concentres et tu verras que j'ai raison.

Voulant la faire taire une bonne fois pour toute, il se concentra comme il pouvait sur les fluides d'air tout autour de lui. Elle avait raison, il y en avait beaucoup, mais il ne voulait pas partir perdant de cette espèce de lutte entre deux personnes têtu. Il se concentra du coup sur les fluides d'air qui étaient en lui, malgré son apprentissage, il avait encore de quoi faire de la magie. Pour le coup, il remercia Fudem et les fluides qu'il lui avait faits absorber. Il canalisa le fluide qu'il avait en lui pour former un souffle d'air, qu'il comptait expulser en expirant un grand coup afin de le propulser vers la fée. En canalisant cette énergie en lui, il put se rendre compte qu'il pouvait la manipuler un minimum, afin d'en modifier la chaleur, en soufflant doucement, il pouvait faire un souffle froid alors que s'il "excitait" les fluides en lui, cela donnerait un souffle chaud. C'était assez compliqué à faire ça, il ne l'avait encore jamais fait, expulser de l'air tout en se servant de la magie. C'était un vrai mélange d'acte anodin et magique, alors que pour le moment, il s'était toujours servi de la magie en tant que telle. En tout cas, il semblait qu'il avait réussi, même si le seul effet notoire fut de la voir reculer un peu puis de battre encore plus rapidement des ailes pour se rapprocher à nouveau, alors qu'il avait tout de même espéré pouvoir la déstabiliser un peu. Néanmoins, le point positif était qu'il pouvait faire souffler de l'air de manière magique, même s'il n'en voyait pas encore la vraie utilité.

-Tu as fini de t'amuser oui? Bon, tu as vu que j'ai raison, maintenant, files te planquer quelque part!

-Mais je...

-Il n'y a pas de mais qui tienne, tu as vu, tu sais que j'ai raison alors tu veux faire quoi? T'envoler?

Puis d'un coup, sans vraiment savoir comment, il comprit. Il était vrai que les fluides d'air étaient très présent dans l'air, plus que ce qu'il avait déjà pu ressentir, elle avait donc raison? Il ouvrit de grands yeux, paniqué, il allait y avoir une tempête. Il fallait qu'il se mette à l'abri.

-Viens avec moi, tu risques plus que moi, t'es toute petite.

-Ne t'inquiète pas pour moi, va.

-Merci, euh...

-Tu me donneras un nom plus tard. Va j'ai dit.

Méroel ne savait pas son nom, ce n'était pas la première fois qu'il parlait à quelqu'un sans connaître son nom, mais cette fois-ci il avait l'impression que c'était important, étrangement. La réponse de la fée était tout aussi obscure, pourquoi allait-il devoir lui donner un nom? Mais ce n'était pas le moment de réfléchir, il se releva rapidement et vit la fée lui faire un signe de main pour le saluer, avant de partir. Une fois qu'elle fut hors de sa vue, il se mit à courir vers les rues de la ville.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Sam 11 Juin 2011 22:06 
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La Sulfureuse entra dans le parc où de minuscules petits crétins d'enfants s'amusaient bêtement avec des insectes répugnants qu'Amarante aurait bien voulu écraser de son talon. Ces créatures étaient tout comme ces gamins : insignifiants. Que pouvaient-ils lui rapporter ? Rien à part lui faire perdre son temps déjà si cher à ses yeux. Non ! Il fallait absolument qu'elle trouve un endroit où se cacher pour pouvoir assouvir ses désirs de pouvoir. Elle se mit donc à chercher, pointant son regard transperçant dans toutes les directions afin de pouvoir masquer les méfaits qu'elle s'apprêtait à réaliser. À chaque fois que la Belle pensait enfin avoir trouvé ce lieu tant attendu, elle se rendait compte qu'on pouvait l'observer aisément ce qui la tracassait au plus haut point. Déjà elle commençait à s'énerver, avançant à pas rapide, soufflant et pestant contre ce satané sort qui s'acharnait sur elle. À ce moment précis, les gens auraient été avisés de la fuir comme la peste, Amarante n'aurait pu se contrôler si quelqu'un lui aurait adressé la parole. Même ce cher Assil aurait alors pu subir les foudres de la puissante jeune fille. Mais pour une fois, personne ne s'intéressa à cette délicieuse demoiselle qui passait même inaperçue aux yeux de tous ce qui fit accroître sa colère. Puis vint finalement le moment où elle trouva enfin une partie du parc dépeuplait, seule une vieille femme fripée était assise sur une pierre. Amarante ne s'en soucia nullement, réfléchissant simplement à ce qu'elle s'apprêtait à réaliser une nouvelle fois dans la journée.
«Cette fois-ci, plus personne ne pourra m'emprisonner ! Ils regretteront de m'avoir faite souffrir.» déclara-t-elle au vide qui l'entourait d'une manière théâtrale, le poing fermé, prête au combat.

La délicieuse Amarante sortit alors de son sac, précautionneusement, lentement, fébrilement la première fiole qui enfermait une partie de sa future puissance. Son visage brillait d'une lueur malsaine, sa folie était contenue dans une simple bouteille qui était sur le point de lui appartenir à jamais. La jeune fille n'en croyait pas ses yeux, une forme nébuleuse flottait à l'intérieur de la prison de verre, comment une telle substance pouvait contenir autant de magie et d'où provenait-elle ? Amarante s'en moquait au plus haut point, tout ce qui lui importait c'était que cette magie lui obéisse et devienne sa première esclave. Elle retira alors le bouchon qui maintenait la fiole close, libérant alors le minuscule torrent de magie prêt à se déverser dans le corps de la si cruelle Amarante. La Sulfureuse sentait son cœur frappait contre sa cage thoracique comme s'il désirait fuir l'emprise démoniaque de la demoiselle qui allait s'accroître incessamment au fil de ses absorptions de fluides, mais elle s'en moquait, lui aussi était à ses ordres et lui permettait de rester en vie. Oui cette vie qui allait changer la face de Yuimen, transformant ce monde de benêts en un véritable chaos. Et tout cela grâce à une infime partie de la faible Déesse des vents qui allait bientôt lui appartenir. La forme nébuleuse flotta dans les airs en direction de la puissance incarnée comme si elle avait reconnu sa maîtresse, celle qui déchaînerait des tempêtes sur l'ensemble du continent. Le fluide pénétra à travers les pores de la Sulfureuse qui sentit sur elle un souffle bienfaisant. Ce faible courant d'air lui donna des frissons, elle qui s'attendait à une force phénoménale, nouvelle, ne sentit en réalité qu'un souffle minuscule sur sa personne divine.
«Rana, tu es si faible ! Pourquoi m'as-tu choisi ? Moi qui suis tant forte ! Tu n'es qu'une garce !» s'entendit-elle proclamer dans le parc entretenu sans doute par une armée de jardiniers.

Néanmoins, au fond d'elle-même, la plantureuse demoiselle sentait un nouveau flux envoûtant. L'emprise des vents venait de s'accrocher à sa personne comme jamais auparavant. Oui, Amarante savait qu'à présent elle serait en mesure de lancer de nouveaux sorts tous plus puissants les uns que les autres. Un orage vint la frapper de plein fouet ! Comment pouvait-elle rester là sans rien faire alors qu'elle possédait encore plusieurs fluides à absorber avant de s'entraîner à combattre les idiots qui se trouvaient sur son chemin. La puissante jeune fille se pencha sur son sac, sachant qu'elle était prête à recevoir une nouvelle partie de la Déesse, l'affaiblissant ainsi une fois de plus pour alimenter son incroyable magie. Ses dons à l'égal de sa beauté étaient dévastateurs, aguicheurs et désagréables. Pourtant, le fluide qu'elle sortit ne semblait pas réagir comme le précédent, plus vaporeux, plus évanescent, il n'était pas du goût de la Belle croyant que Rana cherchait à se venger de sa disciple trop envahissante. C'était une raison de plus pour absorber ce fluide et dépasser cette épreuve que cette idiote de Déesse voulait lui imposer. N'avait-elle pas encore compris qu'Amarante était bien plus digne d'avoir sa place ? Alors pourquoi l'ennuyer avec des épreuves toujours plus stupides les unes que les autres.

La Belle récupéra la fiole fluidique et l'ouvrit d'un mouvement gracieux et d'une terrible délicatesse qui aurait pu en faire frémir la plus féline des femmes. Cette fois-ci, le fluide semblait plus timide à l'idée d'être dominé par la cruelle Amarante, il sortit cependant et se découpa en deux petites sphères flottantes devant le regard acéré de la Sulfureuse jeune femme. Dans sa tête embrumée par une folie déconcertante, elle se demandait ce qu'elle pourrait enfin réaliser avec autant d'énergie en elle. Peut-être pourrait-elle apprendre un nouveau sortilège ? Oui ! Elle le ferait dès qu'elle aurait absorbé toute cette puissante magie et qu'elle l'aurait soumise à sa volonté. Avec ses nouveaux dons, Amarante réaliserait de grandes choses ce qui lui permettrait sans doute d'apprendre un enchantement toute seule sans l'aide d'une quiconque personne médisante. Non, tout son empire Amarante le bâtirait seule et jamais aucun être ne pourrait alors lui contester sa grandeur.

Mais, la plantureuse demoiselle devait faire vite car le souffle de Rana poussait déjà les deux sphères vers d'autres horizons. Ils ne semblaient pas reconnaître Amarante comme leur nouvelle maîtresse et cela avait le don de la faire entrer dans une rage dévastatrice.
«Obéissez-moi, vous n'appartenez plus à Rana à présent.»

Son ton glacial aurait pu congeler de la lave en fusion si elle l'avait voulue. Pourtant, le fluide ne réagit pas à son ordre, ne comprenant sans doute pas le langage humain, ni la voix sensuelle de la terrifiante Amarante. D'un geste ample, elle enveloppa la première sphère de ses deux mains, suivie rapidement par la seconde qui semblait alors être liée à la première par un fil invisible. Rapidement, la dominatrice ressentit des modifications de la trame spatiale qui l'entourait comme si les courants d'air ambiant était en train de suivre un nouveau chemin, une voie dans laquelle Amarante serait leur maîtresse et eux ses esclaves. Mais son emprise était bien trop forte et de tout son esprit, elle leur envoya l'image d'une femme splendide : une peau pâle, des lèvres douces et écarlates, des yeux fascinants et une chevelure flamboyante. C'était elle, leur nouvelle souveraine, celle qui les utiliserait à des fins malhonnêtes sans aucun scrupule. Reconnaissant la Sulfureuse, il pénétrèrent en elle, par ses pores comme précédemment.

À présent, Amarante regorgeait d'une puissance nouvelle, d'un réservoir magique qui venait de se renforcer nettement. Mais, pour cela elle avait dû lutter, user de sa volonté pour contraindre les fluides volatiles à lui obéir. La Belle ressentit une violente lassitude l'abattre en un clin d'œil, la laissant choir sur le sol sans qu'elle ne puisse y faire quoique ce soit. Cependant, cela lui était égal, elle venait de faire un grand pas vers son rêve de domination et bientôt plus personne ne serait en mesure de l'arrêter.

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Dernière édition par Amarante le Dim 12 Juin 2011 19:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Dim 12 Juin 2011 18:47 
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Apprentissage du sortilège Armure d'Alyzé


Une fois que la belle et puissante Amarante ait repris ses esprits, jouissant de cette overdose de drogue fluidique qu'elle venait d'absorber, elle s'allongea dans l'herbe grasse, attendant que le temps passe. Dans son esprit, la Sulfureuse se demandait par où elle allait commencer pour mettre sa vengeance contre les dieux à exécution et de qui s'occuperait-elle en premier. Cette dernière interrogation lui retroussa la lèvre supérieure car elle connaissait pertinemment la réponse à cette question idiote. Oui, Amarante détruirait tout d'abord Rana, lui montrant qui était la plus puissante maîtresse des vents sur cette planète et alors plus personne ne réussirait à l'arrêter. Néanmoins, elle n'en était pas encore là et pour l'instant elle devait se concentrer sur l'apprentissage de nouveaux sortilèges. Évidemment, ses dons pouvaient déjà accomplir des prouesses exceptionnelles, cependant, son intense mégalomanie l'incitait à vouloir toujours plus, à posséder le monde dans le creux de sa main et pour cela, il lui fallait de nouvelles maîtrises.
«Oui, je dois apprendre à utiliser les vents pour me protéger, ces idiots me doivent bien ça !»

Amarante exigeait à l'air qui l'entourait de se soumettre à sa bonne volonté, après tout, n'avait-elle pas engrangé un réservoir fluidique suffisant pour contraindre les forces aériennes à lui obéir ? La Rousse ne craignait pas de déclencher un cataclysme, rien n'y personne ne pourrait l'arrêter une fois qu'elle saurait comment invoquer des vents protecteurs. La Sulfureuse jeune fille se mit alors à rechercher la trame des courants aériens, cherchant sans doute à trouver le petit accroc qui lui donnerait l'avantage sur la nature tranquille. Amarante jubilait à l'idée de contrôler cette nouvelle force, une fois qu'elle aurait cette protection de son côté, elle maîtriserait alors trois sortilèges, tous plus puissants les uns que les autres ! Jamais personne ne pourrait alors l'enchaîner et la bloquer dans une prison où ses geôliers accompliraient des saillis à chaque fois qu'ils en ressentaient le besoin. La Belle chassa cette pensée malsaine qui faisant pourtant bien partie de la réalité, de sa propre réalité et surtout de son passé. Ils n'avaient pas réussi à l'enfermer, ils allaient donc payer de leur sang, si chaud et visqueux.

Amarante tâtait de ses doigts pâles les courbes spatiales, cherchant à comprendre comment elle pourrait exiger des vents de la protéger. Il lui fallait changer les courants pour qu'ils l'entourent et repoussent des sortilèges néfastes qui voudraient atteindre sa fantastique personne. Rapidement, la Belle sentit des arabesques étranges qu'elle ne reconnut pas, pourtant elles étaient bien là et traversaient le parc d'une manière étonnante. Peut-être n'avait-elle pas choisi le bon lieu pour apprendre un nouveau sort ? Dans tous les cas, elle n'en avait cure et continuait son apprentissage, esseulée, abandonnée par la vieille décrépite qui s'en était allée promptement lorsqu'elle avait vu la Belle faire des choses plutôt bizarres avec des liquides volatiles.
«C'est donc ça. Je dois bien forcer les courants à changer leurs orientations.» avait-elle compris au bout de quelques minutes.

Amarante ferma les yeux et tendit ses doigts vers les courants qui l'entouraient mais elle ne parvint pas à les faire bouger d'un pouce. Outrée par un tel manquement de la part des vents, elle comprit alors sa négligence. La jeune fille avait oublié de puiser dans ses fluides pour leur intimer de lui obéir sans ambages. Alors, Amarante se concentra, recherchant en elle ses dons qui couraient dans ses veines et qui désiraient la fuir comme la peste. Pourtant, elle les possédait, les avait domptés et à présent ils ne pouvaient se refuser à sa toute puissance. La Rousse assura sa prise de toute sa volonté, chassant à l'intérieur d'elle-même ces fluides qui courraient inlassablement comme s'ils voulaient s'enfuir à la vue de l'esprit de la cruelle jeune femme. Rien ne pourrait l'arrêter ! Persévérant, faisant appel à l'énergie nouvelle qui était enfermée dans son corps, Amarante finit par toucher un premier fluide et l'emprisonna à l'aide de sa volonté si forte et si dure. Bientôt, les autres fluides vinrent à elle comme s'ils étaient attirés par le premier, à moins qu'ils désiraient le libérer des mains de la divinité ? Amarante s'en moquait maintenant, elle disposait d'un réservoir magique qui lui était nécessaire pour contrôler les courants aériens.

Si une personne s'était introduite en ce lieu, il aurait pu alors observer une Amarante entourée d'une aura blanchâtre qui illuminait sa chevelure cuivrée. Cette lumière mystique donnait à la Belle un visage si pâle que l'on aurait pu la croire morte. Mais, il n'en était rien, au fond d'elle la charmante Amarante était en train d'invoquer les fluides pour qu'ils modifient la trame aérienne et lui permettent d'être protégée par des forces venteuses. Au début, les fluides ne voulaient pas lui obéir et semblaient même éloigner les courants comme s'ils connaissaient par avance les méfaits que pourraient accomplir Amarante à l'aide de cette nouvelle force. Néanmoins, la colère de la jeune fille vint à son secours. D'une simple pensée d'une rare fureur, elle obligea les fluides à réaliser ce qu'elle désirait. Ne leur laissant pas le choix, Amarante ramena les courants à elle, comme un aimant les vents calmes s'approchèrent d'elle inexorablement malgré le refus de ses propres fluides à accomplir cette tache.

Amarante se mit alors à façonner la trame spatiale à son image : les courants se mirent à s'entrelacer et à entourer la Belle sans qu'ils ne puissent rien y faire. La volonté de la Rousse avait parlé et plus rien ne pourrait les obliger à reprendre leur place précédente. Néanmoins, la déception dut se lire sur le visage d'Amarante car même si elle avait placé les courants autour de son corps si aguichant, aucun souffle ne les traversait prêt à la protéger en cas d'attaque inattendue. La Belle réfléchit alors, sachant pertinemment qu'elle allait devoir utiliser ses fluides pour donner plus de consistance à ces faibles courants d'apprentis sorciers. Ses forces toujours soumises à sa volonté, Amarante appela les vents qui l'entouraient pour l'insuffler à travers les courants d'air bien présents. Cette partie là était simple car elle connaissait déjà le moyen pour mettre les particules en mouvement, cette technique était la base de son sortilège offensif des vents infernaux. La Sulfureuse déchaîna alors les fluides à l'intérieur des courants, entraînant des dépressions çà et là pour animer les airs.

Rapidement, les courants d'air s'échappèrent de l'emprise d'Amarante ce qui donna à la scène une image plutôt coquasse. En effet, des vents balayaient des feuilles mortes qui se trouvaient sur le sol sans pour autant servir de bouclier à la Belle. Toutefois, la jeune fille affermit sa volonté sur les fluides qui tenaient les courants autour d'elle et remit ainsi en place le bouclier qui perdit alors de son intensité. Amarante avait des difficultés à maintenir les courants autour d'elle et à insuffler suffisamment d'air pour que l'édifice lui soit utile. Mais, elle ne s'avoua pas vaincue, jamais elle ne le serait et ce n'était pas un sortilège qui viendrait la faire succomber. Amarante assura alors sa prise sur les fluides qui maintenaient les courants en place, gardant cet ordre dans une partie de son esprit. Puis, la Sulfureuse déchaîna une nouvelle fois les fluides à l'intérieur des courants, en appliquant toujours une puissante volonté à ses premiers fluides qui faisaient leur possible pour lui obéir en maintenant les courants d'air en place. La Belle devait faire preuve d'une concentration à toute épreuve pour maîtriser ce sortilège, mais elle savait qu'avec un peu d'entraînement, elle le contrôlerait comme si cela lui était inné. Durant quelques instants, elle maintint sa volonté, prouvant une nouvelle fois à ses fluides qu'elle les possédait et qu'ils n'étaient que de simples outils qui lui permettraient de construire son empire. Amarante était terriblement heureuse de maîtriser un nouveau pouvoir et ne se gênerait pas pour l'utiliser dès qu'elle en aurait l'occasion. La Belle sentait le souffle de la garce de Rana sur sa peau et pouvait voir le spectacle de cet enchantement. La poussière voletait autour d'elle, mais jamais à l'intérieur du bouclier car Amarante avait pris soin de diriger les courants vers l'extérieur pour ne pas être souillée par la saleté. Oui c'était bien cela, son intelligence n'avait d'égale que sa beauté ! Les vents l'enveloppaient, créaient une coquille qui lui permettrait de contrer n'importe quel autre magicien. Cette idée lui plut, Amarante considérait à présent qu'elle était sur la voie de la toute puissance et que bientôt elle deviendrait la reine attitrée non seulement de ce monde-ci, mais aussi de celui des pseudo-divinités.

Mais finalement, les courants s'éloignèrent d'elle, ses fluides n'exerçant plus une pression suffisante pour créer le bouclier aérien. Rapidement, l'intensité des vents diminua, perdant ainsi leur consistance qui avait permis à la Belle de créer une aura protectrice autour d'elle. Cette exercice l'avait épuisée autant que si elle avait passé une nuit d'amour avec le si excitant Assil. À cette idée, Amarante se mit à rêver de cette nuit tant attendue où elle pourrait enfin jouir du plaisir charnel en compagnie de cet étalon. Délaissant ses rêves de puissance et de domination, la Belle sentit ses tétons pointer sous ses atours. Oui, elle le savait, bientôt il serait à sa merci et ne pourrait lui refuser ce moment de plaisir qu'elle attendait dès l'instant où elle l'avait aperçu sans jamais se l'avouer. Cette envie sauvage ne devait pas l'obnubiler car Amarante ne pouvait se laisser distraire par des besoins si primaires. Pourtant, elle laissa vagabonder ses idées déplacées, dans une rêverie érotique où Assil en tenue d'Adam venait lui caresser sa gorge souple et douce, où ses baisers venaient la tirer de son sommeil et la faisaient trembler d'exaltation. La main d'Amarante passait sur ses seins gonflés de plaisir, puis tomba plus bas : entre ses deux cuisses où elle s'apprêtait à pénétrer sous ses dentelles lorsqu'un idiot d'enfant traversa le lieu où elle se trouva et la ramena à la réalité. Sans ce gamin écervelé, la Belle aurait pu passer un très bon moment, mais non il avait fallu qu'il passe et la tire de ses rêveries !
«Tu gesticuleras moins lorsque je t'aurais mis dans ta tombe raclure !»

Amarante se leva alors prête à courir après ce salaud, mais, il était déjà bien loin et la Belle n'avait pas envie de perdre son temps, il lui restait bien d'autres choses à faire.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Mar 14 Juin 2011 17:11 
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Durant quelques minutes, elle flâna dans ce petit coin de jardin, attendant que le temps passe, flétrissant comme une rose écarlate sous le soleil d'été, lorsqu'Amarante s'aperçut qu'elle était sans le sous. La Sulfureuse se demandait combien de temps elle pourrait survivre à ce monde sans acheter de nouvelles forces magiques alors que cela lui était indispensable pour faire croître sa terrifiante magie. En effet, elle avait dû dépenser son petit pécule pour acheter ses fluides et à présent la Belle possédait une bourse bien maigre. Non ! Elle ne pouvait pas rester assise dans l'herbe, souillant ses vêtements de haute qualité qui, après tout, étaient son fond de commerce. Au cas où sa situation deviendrait trop précaire, la Beauté devrait abuser de ses charmes pour faire tomber un riche héritier dans ses filets et ne pourrait jamais réussir cette entreprise extrême si ses dentelles étaient effilochées. D'un bon la cruelle jeune fille se leva et pointa son regard droit vers un vieil érable recouvert de feuilles dorées où se trouvait un enfant minuscule qui ne devait pas avoir plus de dix ans. Un sourire en coin apparut sur le visage démoniaque d'Amarante, une terrifiante pensée venait de lui traverser l'esprit. La Belle s'approcha à pas lents de sa proie, cherchant si cette créature impuissante possédait une mère un peu trop étouffante qui aurait pu surgir pour sauver sa création. Cependant, il n'y avait l'air d'y avoir personne d'autre que l'enfant vêtu de haillons, sans doute était-ce un petit mécréant de bas étage abandonné à sa naissance. Ses cheveux étaient d'un blond éclatant, une sorte de réincarnation de la purulente garce de Gaïa qui avait dû penser que prendre un gamin sous son aile lui donnerait plus d'assurance. Tout ceci commençait à plaire à la Démente, elle était seule en compagnie de ce petit idiot et elle comptait bien lui faire payer les cris de l'enfant qui l'avait dérangée précédemment alors qu'elle se reposait après son effroyable apprentissage.
«Lève-toi raclure et agenouille-toi devant ta future reine.» lança-t-elle au gamin qui ne prit même pas la peine de tourner le regard pour l'observer.

Cet affront entraîna la Belle dans une rage folle, faisant vibrer en elle ses fluides comme s'ils venaient de pressentir qu'ils allaient devenir le centre d'attention dans quelques instants. Dans un élan de colère, elle réitéra son ordre tout en contrôlant ses fluides pour donner un air encore plus théâtral à la scène. En effet, la Sulfureuse injecta quelques forces à l'intérieur des courants pour insuffler des vents plus violents et ainsi soulever la poussière autour d'elle. Cet acte n'avait rien de très intelligent, ce n'était qu'une manifestation primaire de ses dons qui n'avait aucun pouvoir à part peut-être celui d'effrayer ses adversaires. Le garçon se tourna alors, un visage candide fit face à la si délicieuse jeune femme aux courbes divines. Son regard terrifiant se posa sur l'enfant, prête à lui bondir dessus comme une louve toutes griffes dehors. Le pauvre gamin ne comprenait sans doute pas ce que lui voulait cette femme, mais Amarante commençait sa domination et pour cela elle devait exercer sa volonté sur des êtres sans défenses qui ne pouvaient l'atteindre. Le regard pétillant et un rictus démoniaque sur les lèvres, la Belle ordonna une dernière fois à l'enfant de s'agenouiller devant elle :
«Ne t'ai-je pas demandé quelque chose ? J'attends !
- T'es folle toi, dégage !»

Une insulte ? Amarante avait-t-elle bien entendu ou n'était-ce qu'une illusion due aux vents qu'elle contrôlait, faisant ainsi flotter sa longue chevelure cuivrée dans les airs si dévastateurs qu'elle commençait à peine à connaître. Une chose était certaine, la Belle ne tolèrerait en aucun cas un tel affront, cela lui était insupportable ! Dans un accès de rage, Amarante tâta les courants d'air pour les invoquer à son gré contre ce résidu de l'humanité. Comment pourrait-il se défendre contre les forces démoniaques que la jeune fille contrôlait ? Il n'avait rien ! Pas même un petit couteau pour la blesser, il ne possédait que sa langue qu'elle se ferait une joie de découper une fois qu'elle maîtriserait ce misérable. Il deviendrait muet et mourrait comme un pauvre petit mendiant, sans ce sens il ne serait rien d'autre qu'une créature inutile, sans aucun intérêt. Oui ! Amarante le ferait souffrir le renverrait dans un tourment implacable que nul ne pourrait stopper. Jamais plus cet enfant pourrait avoir une vie normale, il souffrira jusqu'à sa mort, à moins qu'il ne la rejoigne en l'implorant de lui laisser la vie sauve. Tout ce que voulait la Belle était de voir les larmes coulaient, suivre les courbes de son visage et venir arroser la terre sèche. La cruauté d'Amarante ne pourrait être parée par un visage angélique, il était à mettre dans le même sac que l'ensemble des personnes qui lui voulait du mal, qui aurait voulu l'enfermer pour brider sa terrible magie. Ce gosse regretterait son affront, il périrait sous les assauts de la divine jeune fille, elle en était persuadée !
«Je suis folle ? Tu vas connaître ce qu'est la folie !» dirigea-t-elle contre sa proie telle une lame aussi pointue qu'une aiguille.

La Belle se concentra alors, cherchant les courants d'air pour les rabattre autour de cet énergumène et lui faire goûter la magie de la future déesse. Au contraire de son sort précédent, Amarante ne désirait pas se protéger, mais préférait créer un puissant cyclone autour de l'enfant. Pour cela, elle devait alors imposer à ses fluides d'encercler sa cible et ensuite elle déchaînerait les vents dans ces courants pour faire souffrir autant que possible cette raclure des bas fonds. Instinctivement, Amarante découvrit les entrelacs de courants, flottant à ses côtés, l'escortant comme si elle avait toujours été la maîtresse de ces manifestations climatiques. La Sulfureuse savait à présent comment attraper ses propres fluides tout ce qu'il lui fallait c'était mettre la main dessus et pour cela elle exerça une volonté à toute épreuve renforcée par sa colère destructrice qui aurait pu anéantir des montagnes si la Belle avait pu la matérialiser.

Ses forces fluidiques en main, il ne lui restait plus qu'à leur ordonner de modifier la trame des courants pour qu'ils se mettent à son service durant quelques instants. Pour cela, Amarante se mit à contraindre sa magie pour qu'elle déplace les tuyaux autour de son petit adversaire, l'encerclant de toute sa volonté pour l'empêcher de s'échapper. Cela lui prit sans doute une demi-minute, mais elle était obligée de s'exercer pour devenir une championne dans le maniement de ses sortilèges dévastateurs ! Une fois que la trame des courants d'air était disposée tout autour du gamin, elle assura sa prise sur les fluides pour ne pas tout gâcher au dernier moment en les libérant et ainsi rater son acte dément. Cela ne lui prit guère que quelques secondes car il lui était aisé d'imprimer sa volonté à sa magie qui commençait à reconnaître sa méchanceté maladive. Il sentait qu'ils étaient obligés de faire ce qu'elle ordonnait et pourtant cherchaient à aller à l'encontre de sa puissance mentale comme s'ils savaient que son acte ne représentait pas les valeurs de la déesse de la sagesse. Pourtant la belle Amarante s'en moquait autant que de savoir qu'une pomme renfermait trois pépins. Tout ce qui lui importait était de savoir que ce garnement deviendrait son premier esclave et qu'il ne pourrait plus jamais rien lui refuser ! Cette idée la fit sourire et presque lâcher son emprise maléfique sur les courants d'air entachés de fluides. Il ne lui restait plus qu'à insuffler de l'air à l'intérieur de ces canaux pour montrer à cet infâme rejeton de Gaïa qu'elle représentait la mort à elle toute seule. N'oubliant pas de contrôler les fluides qui contenaient les courants en place, elle en déchaîna d'autres dans les canaux, créant des dépressions un peu partout pour mettre en mouvement les particules. En un instant, le blondinet ne comprit pas ce qui était en train de se produire, mais un maigre cyclone l'entourait à présent, le piégeant dans une prison venteuse infranchissable.

Le gamin ne pouvait rien faire à part contempler la cruauté de la si délicate Amarante qui se lisait sur son visage étincelant d'une lueur malsaine. La Folle souriait et s'apprêtait même à rire aux éclats lorsqu'elle sentit qu'elle devait rester concentrée sur ses fluides qui pouvaient lui échapper à tout moment. Paniquée, sa proie luttait contre les vents, mais inexorablement ils la ballotaient dans tous les sens, l'obligeant à subir cette attaque virulente tel un virus mortel qui s'immisçait dans la vie de cet enfant. Il avait l'air d'un petit chat pris au piège dans un tourbillon aquatique, cherchant à se sortir de cette situation en contorsionnant son corps dans toutes les positions possibles et inimaginables. La peste sanguine n'était rien par rapport à la détermination de la cruelle Amarante, elle était en train de faire souffrir cet innocent qui ne lui avait rien demandé, mais qui tout de même avait osé la défier, elle qui représentait la puissance incarnée. Jamais elle ne laisserait quelqu'un l'insultait, elle qui était si belle et si horrible à la fois. Oui, elle était en train de devenir la déesse qu'elle avait toujours eu envie de devenir, plus personne ne l'arrêterait, ni même la totalité des divinités réunies ! Mais ses pensées lui firent perdre le contrôle de son sortilège qui permit à l'enfant de se libérer de ses entraves enchantées.
«Sorcière ! Sorcière ! Sorcière !» se mit-il à proclamer en espérant que quelqu'un l'entende et vienne le sauver.

Néanmoins, il était tout seul en compagnie de la plantureuse jeune fille. Mais lorsqu'elle entendit ces mots, ses traits se durcirent. Amarante n'était en aucun cas une sorcière, elle ne concoctait pas des filtres d'amour inutiles pour petites vierges effarouchées. Non ! Elle représentait la violence, la destruction, le chaos. La Belle était une déesse, non une pauvre fille en recherche de formules abracadabrantes ! Quel idiot ! Pourquoi tenait-il tant à signer son arrêt de mort ? Était-il pressé d'aller inquiéter le prince des enfers qu'une femme d'envergure était prête à le détrôner ? Si ça pouvait lui faire plaisir, autant lui accorder cette faveur, après tout, Phaïtos saurait tôt ou tard qu'une jeune femme invincible viendrait récupérer sa place et ordonnerait aux âmes en peine de renforcer son armée démoniaque. Mais, à présent, elle devait faire regretter à sa proie ses critiques incessantes qui continuaient de résonner dans les délicates oreilles de la si délicieuse jeune fille. Ce n'était pas ce venin de vipère qui pourrait l'atteindre, d'ailleurs, Amarante était déjà parcourue par un poison qui la grignotait de l'intérieur et la poussait dans les bras de la mort à chaque instant. Ce mal incurable n'était autre que sa folie meurtrière qui prenait le pas sur sa volonté, la laissant face à la destruction dont elle était la maîtresse incontestée.
«Tais-toi !» lui hurla-t-elle.

Amarante puisa dans ses ressources et déchaîna des vents infernaux autour de son adversaire qui prit une poignée de graviers et qu'il envoya directement sur la beauté incarnée. La Sulfureuse se sentit démunie, perdant des forces élémentaires pour vaincre cette créature stupide qui se trouvait en face d'elle. Mais, elle n'en avait rien à faire, continuant de déchaîner ses forces contre cet être sans défenses qui ne pouvait rien contre les dons mystiques de la jeune fille. De quel droit la lapidait-il ? Osait-il se défendre ? Voulait-il la défier dans un combat singulier ? Quelle ironie du sort ! Elle qui pensait être la seule combattante, elle venait de se voir défier par un petit idiot qui pensait pouvoir rivaliser avec sa grandeur. Amarante ne put s'empêcher de rire lorsque les pierres vinrent la toucher et rebondir sur ses seins recouverts d'une sueur visqueuse. La Sulfureuse n'attendit pas pour déchaîner la magie contre cet imbécile. Elle insuffla alors de l'air à l'intérieur des courants d'air se trouvant à proximité et lança alors les vents violents contre cet abruti. Une fois encore, le pauvre enfant ne comprit pas d'où provenait cette tempête qui venait l'agresser sans vergogne. La Belle se délectait de ce spectacle si doux, elle le tenait entre ses mains et pouvaient lui faire n'importe quoi. Tout ceci était grisant, la transportait dans un monde de rêves où elle s'imposait comme la seule Déesse. Oui Amarante riait aux éclats, regardant avec envie ce supplice qui commençait à l'exciter comme l'aurait fait le bel Assil avec ses lèvres pulpeuses parcourant son corps si sensuel. Oh oui ! Cette scène frôlait l'érotisme aux yeux de la Divine qui ne pouvait cacher son plaisir à l'idée de voir ce gamin succombait sous ses assauts incessants.
«Je t'avais dit que tu aurais dû t'agenouiller, tu serais devenu mon esclave. Au lieu de ça tu vas MOURIR !» dit-elle au beau milieu de son rire cristallin et enchanteur.

Mais rapidement, tout devint sombre, l'image se brouilla comme si un nuage venait de traverser le jardin et amener la belle et plantureuse Amarante dans un nouveau monde. L'enfant commençait à disparaître et ses cris s'estompèrent étrangement, disparaissant petit à petit des oreilles de la Démente. Puis, Amarante commença à perdre l'équilibre, ses jambes ne réussissaient plus à la maintenir droite. La lassitude la gagnait, rongeait peu à peu sa vie pour la plonger dans un sommeil profond d'où elle ne reviendrait probablement jamais. Une douleur terrifiante lui retira un gémissement de panique, quelqu'un venait de la frapper par derrière laissant ainsi le temps à sa proie de s'enfuir. Qui avait osé la faire souffrir à ce point ? Dans tous les cas, Amarante le rechercherait et le tuerait ! Mais pour l'instant sa vie l'échappait et elle ne pouvait lutter contre la violence de cet acte. L'inconnu la laissa gésir sur le sol, étalée de tout son long, elle ne pouvait rien faire pour se relever et se venger. Sa main se referma sur une touffe d'herbe avant qu'elle ne puisse résister à la tentation de sombrer dans des rêves démoniaques où elle serait la seule dominatrice. La force obscure qui la tractait inlassablement vers les tréfonds sinueux de son âme était en train de brider sa magie, lui retirant toute force fluidique qui coulait dans ses veines. La Belle était si épuisée qu'elle ne pouvait plus rien faire contre la force physique de l'inconnu qui l'avait réduite à néant en une fraction de seconde.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 14:41 
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Le réveil fut difficile à n'en pas douter. La Folle avait été attaquée par derrière, sans doute par un disciple des bienfaiteurs de la lumière, voulant sauver le pauvre enfant des mains de la la cruelle jeune fille. Dans ses veines coulaient non seulement les fluides des forces venteuses, mais aussi des ténèbres profondes qui n'étaient que le reflet de l'âme obscure de la Belle. Ses serres s'étaient rabattues sur cet enfant en pleine journée, désireuse d'en faire un esclave, mais il l'avait défiée et sa rage s'était transformée en une véritable envie de meurtre lancinante. Cette colère l'avait plongée dans un océan de violence où seule la haine régnait en maîtresse. Oui, Amarante n'était pas une tendre et elle ne se l'était jamais cachée, elle s'en délectait comme si elle était en train de manger une pâtisserie succulente. Néanmoins, la Sulfureuse dut sortir de sa rêverie, puisant dans ses forces pour se relever, laissant derrière elle ce mauvais moment. Son visage était occulté par ses cheveux qui lui retombaient devant les yeux en cascade désordonnée. Amarante passa sa main terreuse sur son front pour remettre sa chevelure en place.
«Je n'en reviens pas. On a osé me frapper ! Ils le regretteront tous, une fois ma domination exercée, ils me le paieront !» défia-t-elle le jardin vide qui l'entourait.

S'asseyant sur le sol, la Sulfureuse reprit ses esprits et se rendit compte que le matin allait se lever dans quelques heures. Elle ne pouvait pas rester assise ici, les miliciens pourraient la retrouver aisément et l'idée de retourner dans une geôle comme un vulgaire animal de cirque ne l'enchantait guère. La Démente se leva alors et s'en alla chercher un autre coin tranquille dans ce jardin aux fragrances suaves et subtiles qui prenaient toute leur ampleur sous cette lune d'été. Il était évident que son assaillant ne l'avait pas ratée, la rendant impuissante durant plusieurs heures. Amarante n'en revenait pas, ses vêtements étaient tout tâchés par de la terre et de la poussière. Rapidement, elle s'épousseta pour remettre de l'ordre dans ses atours si sensuels qui la rendaient si aguicheuse aux yeux de la communauté masculine. D'ailleurs, la Plantureuse se demandait comment on pouvait adorer le laideron de Yuia, elle qui se faisait passer pour la soi-disant déesse de la beauté. Il était évident que la Belle ne comprenait pas pourquoi ce n'était pas elle qui avait cette place qui lui était pourtant réservée depuis sa naissance au regard de son corps d'exception.

Amarante se demandait bien ce qu'elle pouvait faire alors que cette journée n'avait pas encore commencé. Essayer de dominer de nouveaux esclaves ? Non, sa dernière tentative fut un échec cuisant, il lui fallait acquérir de nouvelles puissances pour ne pas devoir faire face à un nouveau revers. Mais cette idée la troublait : pour l'instant ses dons n'étaient pas encore suffisamment développés pour faire face aux plus faibles imbéciles. Cette révélation la fit sombrer dans une léthargie que nul n'aurait pu briser tant elle était profonde. Amarante ne comprenait pas, n'était-elle pas la future reine de ce monde ? Alors pourquoi lui était-il si compliqué de réaliser ses rêves de domination ? Il lui fallait encore plus de force, connaître de nouveaux sortilèges toujours plus puissants les uns que les autres. Oui ! La révélation s'imposa à la Belle qui ne put résister à l'envie d'apprendre à contrôler un nouveau charme. Rapidement, elle chercha ce qu'elle pouvait faire pour l'instant avec ses fluides. Amarante était capable de créer des cyclones autour de ses adversaires, déchaîner des vents d'une violence redoutables et créer un bouclier venteux autour d'elle. La Sulfureuse avait appris à maîtriser les courants d'air et à insuffler des vents dans ces canaux. Cependant, Amarante ne contrôlait pas encore les vibrations sonores qui pouvaient être causées par les forces de l'air. Une idée lui vint : si elle n'avait pas été aussi bruyante pour cette entrevue avec ce gamin, alors la Belle n'aurait pas attiré autant d'oreilles infortunes comme celles de son assaillant.

Amarante réfléchit alors un long moment à la meilleure manière pour appréhender un tel sortilège. En effet, elle allait devoir chasser d'une certaine zone l'ensemble des particules qui permettaient aux sonorités de se propager. Par conséquent, grâce à ses fluides, elle devrait vider d'une sorte de sphère l'entourant toute la matière afin d'enfermer le silence. Tout ceci lui semblait d'une simplicité enfantine, après tout ne savait-elle pas déchaîner les vents ? Il lui faudrait donc insuffler de l'air dans une zone prédéfinie pour se retrouvait dans un vide complet. Cette idée lui plaisait intimement, cela lui permettrait alors d'approcher en catimini derrière ses adversaires et de les tuer comme bon lui semblait. Associer à son sort d'armure d'Alyzé, Amarante allait devenir invincible, plus rien ne lui échappera mais ses ennemis ne pourront en aucun cas l'attraper. Sa rage jaillissait en elle comme un geyser d'eau brûlante à l'idée que l'on avait pu la frapper violemment durant sa soumission, cela la dégoûtait au point d'exacerber sa violence innée. Le mal coulait dans ses veines abjectes, la folie l'animait comme une marionnette aux mains d'un démon, mais pourtant Amarante était bien la seule à contrôler son sombre destin.

Après ses réflexions maladives, la Sulfureuse dut improviser pour apprendre le sortilège qui lui faisait tant envie. Dans un éclair de lucidité, elle voulut appliquer la technique la plus bourrine qu'il soit : déchaîner ses fluides pour chasser l'air accompagné de ses particules d'une sphère qui se trouvait à ses côtés. La Belle se concentra comme à son habitude, détendue tout en ressentant encore une douleur abominable au niveau de sa délicate nuque. La jeune fille espérait que cette blessure néfaste ne l'empêcherait pas d'acquérir de nouveaux pouvoirs car aujourd'hui, elle comptait bien absorber, en plus de son apprentissage, les deux fluides venteux qu'elle possédait encore dans ses affaires. Mais, l'heure n'était pas à un accroissement de son réservoir magique qui était amplement suffisant pour maîtriser un nouvel enchantement.

Apprentissage du sortilège Bulle de silence


La difficulté de ce sort résidait dans le fait que la Belle devait exercer un flux constant émanant de son corps et allant à l'encontre de la pression extérieure pour empêcher les particules de pénétrer à l'intérieur de sa sphère enchantée. Pour cela, Amarante fit appel à ses fluides toujours aussi évanescents et fuyant qui se situaient elle ne savait où à l'intérieur de son sublime corps de déesse. Ces recherches infructueuses à chaque fois qu'elle devait lancer un sort commençait à la molester à un point que l'on n'aurait pu traduire à l'aide du langage courant. Pourtant, elle n'avait pas le choix, la délicieuse jeune fille n'avait jamais vraiment choisi la vie qu'elle possédait aujourd'hui et cette idée la traumatisait autant que de se voir vieillir et s'enlaidir. Pourquoi sa destiné avait été toute tracée ? Pourquoi une telle souffrance l'avait-elle gagnée depuis sa toute jeunesse ? Amarante n'en avait cure, maintenant qu'elle détenait un pouvoir légendaire que plus personne ne pourrait parer, la Belle deviendrait la déesse du destin, détrônant cet impur de Zewen qui se cachait depuis des siècles. Amarante lui déroberait sa place, le tuant de sa magie et anéantirait les futurs des jeunes gens pour se venger de son propre destin ! La Belle les torturerait toute leur vie, jusqu'à ce qu'ils meurent tous dans d'affreuses souffrances où elle pourrait récupérer leur jeunesse et leur vitalité afin de ne pas vieillir et vivre éternellement. Sa peau délicate resterait tendre à jamais, pâle reflétant ainsi sa haute lignée, et ses prunelles brûlerait jusqu'à la fin des temps d'un feu ardent, réduisant en cendres ses adversaires d'un seul regard.

Rapidement, Amarante mit la main sur un fluide, puis bientôt sur un deuxième et encore sur un autre jusqu'à ce qu'elle les soumette tous, l'un après l'autre à sa volonté. La Beauté était prête à déchaîner sa magie pour enfin apprendre à rester silencieuse. Distillant ses forces fluidiques dans sa main, Amarante se mit à tisser une toile de courant d'air tout autour d'elle. Il lui fallait créer non pas de gros canaux qui aurait permis de lancer une armure d'Alyzé, mais des tuyaux très fins, pouvant propulser des vents de manière diffuse. Ceci ne fut pas une mince affaire, mais la Plantureuse ne s'avoua pas vaincu, elle persistait sous l'aube naissante à vaincre les difficultés auxquelles elle était confrontée. Son œuvre terminée ne la satisfaisait en rien, la trame était trop espacée selon elle, mais Amarante n'avait pas envie de tout recommencer, la Belle pensait que ce travail de tisserand s'améliorerait avec le temps, une fois qu'elle aurait acquis une plus grande connaissance de son étendue magique.

Une fois le tissu de courants d'air tissé autour d'elle, la Beauté incarnée mit en mouvement les vents, usant de ses fluides pour chasser l'ensemble des particules de sa sphère. Amarante avait appris récemment à contrôler ce genre de magie et fut satisfaite de son acte jusqu'à ce que sa respiration devint de plus en plus difficile, s'asphyxiant elle-même en chassant l'oxygène vital. La Sulfureuse était en train de se suicider par son incapacité à maîtriser parfaitement les vents, elle qui était pourtant une future déesse. Effrayée par cet acte odieux dont elle était la source, Amarante voyait sa vie défilée devant ses prunelles terrorisées sans pouvoir intervenir. Sa beauté ne pourrait la sortir de ce mauvais pas, ses charmes n'étaient pas une arme satisfaisante contre sa propre magie, ses seins aguicheurs ne pourraient vaincre son propre sortilège. Elle qui avait toujours compté sur son physique de déesse ne pourrait se sortir de cette situation obscure, elle allait mourir bêtement, par incompétence. Ah ! Ses fluides devaient bien rire au fond de son âme, eux qui avaient toujours été réticents pour accomplir les actes abjects qui excitaient tant la Rousse. Pour une fois, ils n'arrêtaient pas leur flux incessant, laissant Amarante sombrer toujours plus profondément dans les ténèbres éblouissantes. Sa force n'était plus qu'un résidu simpliste qui la transportait dans le royaume de Phaïtos, le royaume des défunts et des âmes...

Non ! La jeune fille ne pouvait succomber à ses propres pouvoirs, il lui restait tant de choses à accomplir ! Dans un dernier élan, elle imposa une volonté farouche à ses fluides, exigeant qu'ils se retirent pour lui laisser reprendre son souffle. D'un geste de la main, la belle Amarante inversa les flux venteux pour respirer de nouveau, attirer à elle la vie qui était en train de lui échapper.
«Que idiote !» lança-t-elle.

Essoufflée, pestant contre sa bêtise qui aurait pu lui coûter très cher, Amarante restait agenouillée sur le sol incapable de briser l'enchantement qui était encore à l'œuvre. Pour une fois, on pouvait dire que la jeune fille avait cru qu'elle succomberait, peut-être que sa faiblesse était ses propres pouvoirs qu'elle ne contrôlait pas encore définitivement ? Une chose était certaine, Amarante ne referait pas la même erreur deux fois, elle n'ignorait pas que ses forces étaient terribles, alors autant ne pas les utiliser malencontreusement sur sa propre personne. La Belle était toujours vivante, un peu moins vive, mais son âme avait repris sa place initiale, elle devait poursuivre sa quête ultime de puissance et de vengeance contre ce monde niais qui l'avait mise au monde. Son ascension vers les hauteurs divines laisserait une trace dans l'histoire de Yuimen, un sombre trait qu'elle tirerait sur le passé de cette planète en le conquérant à l'aide de ses forces démoniaques.

Se relevant, Amarante se passa une main dans les cheveux et déglutit ostensiblement afin de reprendre confiance en sa puissante magie qui venait de la trahir pour la première fois depuis longtemps. Néanmoins, la sulfureuse jeune fille se rendit bien compte qu'elle s'était retrouvée dans une telle situation d'impuissance à cause de son impulsion maladive qui l'avait poussée à employer sa magie sans réfléchir vraiment aux précautions qu'elle devait prendre. La trame des courants encore présente, il lui fallait réitérer son apprentissage, sans oublier cette fois-ci de créer un canal venteux pour sa propre respiration. La belle Amarante exigea de ses fluides de réaliser un tuyau qui proviendrait de l'extérieur vers ses narines pour qu'elle puisse survivre à son propre sort et deux autres courants d'air arrivant à ses oreilles, enveloppant ses pavillons pour entendre les bruits extérieurs. Non, la Sulfureuse ne se laisserait pas avoir deux fois par son manque de pratique de la magie, elle avait touché ses propres limites et à présent elle y réfléchirait à deux fois avant de jeter des sortilèges à tort et à travers.

La Belle ressentait les trois nouveaux courants d'air qui venaient caresser ses organes. Amarante déchaîna alors ses fluides pour mettre en mouvement les particules à l'intérieur de ses nouveaux canaux. Puis, d'une volonté spectaculaire, elle ancra la magie de ses fluides pour ne pas perdre l'enchantement qui lui permettrait de survivre. Enfin, la jeune fille insuffla de l'air à la trame qu'elle avait tissé autour d'elle, mais cette fois-ci de l'intérieur vers l'extérieur afin de chasser l'ensemble des particules qui pourraient trahir sa présence. Tout d'abord, Amarante eut quelques difficultés à trouver la vitesse suffisante des vents pour ne pas qu'ils soient bruyants, mais qu'ils permettent tout de même de créer une sphère insonorisée autour d'elle. Puis, la Sulfureuse fut déconcertée par voir que son tissu magique était imparfait et qu'il ne permettait en aucun cas de réaliser le sortilège comme elle l'espérait. Une fois qu'Amarante se rendit compte de ce petit soucis, elle se mit à réparer la trame de courants d'air, créant avec ses fluides de nouvelles mailles sans pour autant relâcher sa prise sur ses autres forces qui lui permettaient de maintenir en place les canaux qui arrivaient à ses organes ce qui auraient pu la tuer en un rien de temps. Pourtant, la Belle avait chassé sa crainte, oubliant qu'elle put ressentir un tel effroi. À présent, la jeune fille était sûre d'elle, persuadée de réussir à maîtriser une telle puissance qui sera un avantage au cours de sa vie, qui lui permettra d'agir encore plus sournoisement qu'aujourd'hui.

Concentrée jusqu'au bout de ses ongles tranchants, Amarante agissait comme une des plus fines couturières que ce monde n'ait jamais connu. Au fur et à mesure, la trame qu'elle construisait devint un véritable maillage duquel un faible vent propulsait les particules néfastes hors de sa sphère enchantée. La Belle était illuminée par une fierté tenace qui était sur le point de l'élevait au rang de maîtresse des vents. Sa nuque la faisait bien entendu toujours souffrir, mais cela ne lui importait guère étant donné qu'elle avait atteint le but qu'elle s'était fixée. Évidemment, le sortilège n'était pas encore parfait, cela viendrait avec le temps, mais elle survivait dans une bulle insonorisée qui était sa propre création, une création aussi divine que ses courbes ondulées. La Rousse fut prise d'un de ses rires cristallins qui sonnait le glas dans son petit monde qu'elle s'était créée. Pourtant, aucun son ne pouvait franchir les murs qu'elle avait construit autour d'elle ce qui la rendait toujours plus joyeuse, l'entraînant dans un tourbillon de bonheur et d'exaltation. Tout ceci la faisait trembler tant le plaisir d'un tel acte était si suave et subtil. Amarante était effrayante, ses pouvoirs croissaient à vu d'œil, mais serait-elle en mesure de réitérer un tel exploit ? Avait-elle compris tous les mécanismes de ce sortilège ou n'était-ce que pure illusion ?

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Dernière édition par Amarante le Dim 19 Juin 2011 11:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Sam 18 Juin 2011 17:58 
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Le charme se rompit assez rapidement, Amarante souffrait toujours de sa blessure causée par cet assaillant fantasque. Elle aurait bien tenté d'apprendre un sortilège de soin, mais son esprit ne réussit pas à cerner comment les vents pouvaient avoir une capacité curative. Mais, cela lui importait peu, tout ce qu'elle cherchait était causer le mal alors pourquoi perdre son temps à vouloir soigner des êtres qu'elle abhorrait profondément. Non, elle allait prendre son temps aujourd'hui, le matin venait à peine de la saluer de couleurs somptueuses, la Belle s'extasia devant un tel spectacle. Les pastels devaient sans nul doute être une représentation de la déesse des vents en hommage à ce que sa disciple venait de réaliser de son propre chef. Mais, Amarante chassait rapidement cela de son esprit, l'impure Rana devait pertinemment connaître les plans que la jeune fille fomentait dans son cœur.
«Bientôt, ton royaume m'appartiendra Rana, je te chasserai pour te punir de l'infection que tu as fait naître dans mes veines.» dit-elle d'une voix douloureuse qui avait accumulé toute sa colère durant deux décennies.

En attendant, l'heure était à l'augmentation de ses forces terrifiantes. Son but n'était pour le moment pas d'apprendre de nouveaux sorts, mais d'en finir avec les fluides qu'elle avait acheté au vieux crouton de Moboutou. Ce salaud avait osé marchander avec la jeune fille, néanmoins, il ne se doutait pas que sa vente allait permettre à cette démente de devenir une divinité. Elle reviendrait le voir une fois que tout le monde connaîtrait sa grandeur et le balaierait d'une puissante tempête. Oui, Amarante l'arracherait à son royaume imprégné de magie et le détruirait en l'asphyxiant comme elle l'apprendrait tôt ou tard à le faire. Tout n'était qu'une question de temps, ils avaient osé la défier, la faire souffrir en l'enfermant dans un cachot, mais bientôt ils regretteraient leurs actes et supplieraient la Beauté de les épargner. Au fond d'elle, Amarante avait conscience du fait que même s'ils l'imploraient à genoux, elle n'aurait aucun remord à les tuer froidement.

La cruelle Amarante sortit de son sac son avant-dernier fluide, sentant déjà sa force rayonner dans son propre corps. Ses précédentes absorptions avaient accru sa magie d'une manière plutôt incongrue et cela lui plaisait abominablement. Cette jouissance était différente du plaisir charnel qu'elle ne connaissait que trop bien, mais elle était encore plus intense. Ses lèvres s'ouvrirent laissant transparaître sa dentition parfaite lorsque cette pensée excitante vint naître dans son esprit ravagé par la folie. Son regard parcourut les alentours, sachant que bientôt des badauds viendraient la déranger dans son apprentissage des forces aériennes. Les feuilles mortes avaient été littéralement balayées par les forces venteuses, laissant l'herbe grasse à nue sous les pieds de la jeune fille. Amarante était exaltée par le fait que des insectes devaient périr sous le poids de son corps, sa soif de vaincre inétanchable apparaissait à tous les niveaux. Tout ce qu'il l'intéressait était égoïstement son propre plaisir et ne se souciait guère de la destruction des pauvres bestioles qui se trouvaient sur son chemin.

D'un geste, Amarante jeta la fiole contenant le fluide sur un caillou, brisant ainsi la prison de verre en mille morceaux. La Belle n'avait même pas pris la peine de retirer le bouchon pour récupérer le breuvage élémentaire qui coulerait bientôt dans ses veines tel un poison subtil et mortel. La substance vaporeuse s'éleva vers la jeune fille qui le toisa de ses prunelles sombres et enchantées. Oui, la Sulfureuse défiait la magie concentrée devant ses yeux, elle ne la craignait plus, mais l'adorait comme une gamine aurait choyé une poupée de tissu. Ce fluide lui permettrait de réaliser de nouveaux actes terribles et cette idée la transportait dans un doux rêve machiavélique. Bâtissant de nouveaux projets de destruction, Amarante sentait renaître sa fougue blessée de ses cendres tel que l'aurait fait un phénix. Ainsi, la charmante demoiselle approcha sa main rosée du fluide volatile pour l'intimer de rejoindre sa terrible entreprise. Comment aurait-il pu résister à cette volonté, à cet esprit démoniaque et calculateur qui l'avait libéré de sa prison ? Oui, Amarante était son sauveur, mais en contrepartie, il devrait lui obéir jusqu'à sa mort, éternellement. Il était évident que la Démente ne mourrait jamais, elle trouverait bien un moyen pour devenir immortelle, pour que sa vie se prolonge jusqu'à ce que ce monde soit entièrement dépeuplé.
«Tu m'appartiens à présent, cesse de lutter et soumets-toi à ma volonté.» déclara-t-elle à sa nouvelle réserve de magie.

Son doigt vint toucher la substance qui pénétra en quelques instants à travers les pores de la Belle, rejoignant ainsi les autres fluides. Amarante était prête au combat, prête à en découdre avec ce monde qui avait tenté de la changer en une vulgaire loque de bas étage. Toutes les personnes qui la toisaient lorsqu'elle marchait calmement dans les rues de cette ville ne seraient que cadavres putrides dès qu'elle aurait acquis les moyens de se venger. Son regard pétillait d'une lueur malsaine, la Plantureuse avait besoin de plus de fluides, il ne lui en restait plus qu'un et elle savait que ce n'était pas assez pour détruire ses adversaires, qu'elle ne pourrait s'élever au rang de déesse sans cette puissante énergie élémentaire.
«Il m'en faut de nouveaux !»

Amarante ramassa ses quelques affaires et sortit rapidement de ce jardin qui l'avait observé durant la totalité de son apprentissage malsain. Les lieux devaient être imprégnés de sa magie, mais cela ne l'inquiétait nullement, elle serait bientôt en mesure de combattre n'importe quel idiot d'assaillant qui chercherait à s'en prendre à elle.

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 Sujet du message: Re: Parc "La bise d'Ynorie"
MessagePosté: Lun 26 Déc 2011 20:44 
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Alex et moi étions arrivés dans le parc de la bise d'Ynorie, cet écrin de paradis aux tons chauds émeraudes, a la verdure sauvage et ordonnée. De ma petite main, je tenais celle dont la bras était enroulé autour de mes épaules. Alex n'était pas des plus grand Kendran, et le sommet de ma tête arrivait presque à hauteur de son épaule, si bien que j'étais en sécurité dans ces bras musclés.

Nous traversâmes un petit pont en bois clair au galbe esthétique, qui enjambait un cours d'eau sur lequel nageaient feuilles et pétales de fleur. Ce parc était véritablement d'une beauté elfique, une bouffée d'air frais qui m'aidait à porter l'appréhension qui habitait mon cœur. Aujourd'hui serait-il le dernier jour où je pourrais profiter de ces bras chauds et rassurants ? Suivre ses rêves étaient le destin de chaque homme, mais à quel prix?

Nous nous assîmes à même le sol, au pied d'un arbre centenaire à l'écorce sinueuse, un peu à l'écart de tout passage. Je m'installais au creux de ses bras, et posais ma tête sur son torse.

De quoi voulais-tu me parler?

Je sentis le doux ronronnement de ses cordes vocales vibrer sur ma joue. Comment devais-je lui annoncer cela? Nos retrouvailles étaient encore si fraîches. Comment allait-il le prendre? Allait-il se sentir abandonné? Trahi? Peut-être cela lui serait-il égal? Et s'il acceptait de venir malgré sa quête nouvelle à la cité blanche? Tout comme je suivais mon cœur pour décider de partir, je le laissais décider de mes mots.

Je pars demain, à l'aube, en Imiftil.

Je me retournai alors et ,plongeant mes yeux dans ses pupilles vertes, j'ajoutai, presque suppliante :

Viens avec moi!

Il marqua un moment de recul et dans ses yeux naquit de l'incompréhension.

Tu sais bien que je dois rester à Kendra-Kâr... répondit-il en bafouillant.

Et cela m'avait suffit pour comprendre. Nous étions voués à être séparés, chacun trop attachés à nos désirs, moi de voyager et lui de réussir à tuer le système illégal de son père à Kendra-Kâr.

Je reviendrai... Je te le jure...
Je sais... murmurât-il en embrassant mon front.
Tu sais, c'est plus fort que moi, c'est... enfin...

De grosses gouttes perlèrent au coin de mes yeux, avant de rouler le long de mes joues, puis j'éclatai en sanglots. Il me serra contre lui.

Es-tu sûre de vouloir partir?

Je levai alors la tête, le visage rougi et bouffi par les larmes, mais dans mes yeux brillaient surement cette habituelle lueur qui les habitait lorsque je pensais à des terres inconnues et à des aventures.

Oui. Répondis-je alors, sûre de moi.
Dans ce cas, vas-y, je sais que tu ne peux être heureuse qu'en étant libre, sans quoi tu le regretta toute ta vie...

Il avait tellement raison. Je ne pouvais lutter contre mes aspirations. Je me blottis plus fort encore dans ses bras, désireuse de profiter de chaque seconde en sa compagnie avant le départ. Je levais mon petit menton et plongeais mes grands yeux verts dans les siens.

Tu va me manquer.
Toi aussi. A chaque seconde. Mais tu sera toujours là.

Il posa sa paume sur sa poitrine.

Tu as tellement changé. Mais j'aime ça...



...


Je t'aime Alex.


Lentement, je dirigeais mes lèvres vers les siennes, et l'embrassais avec tendresse. Mon cœur s'était envolé à des lieues d'ici. Lorsque je reculais doucement mon visage du sien, il resserra son étreinte, et m'embrassa encore plus fort, plus avidement cette fois.

Nous étions là, tous les deux, dans une bulle, dans ce parc magique de la cité blanche. Cette acte nous provoquait un bonheur intense, mais ne faisait que retarder l'échéance, qu'aggraver la situation, tandis que l'heure de mon départ approchait inexorablement.

Nous restâmes longtemps chacun l'un dans les bras de l'autre, en silence. Et lorsque le soir tomba, il nous fallut nous rendre à l'évidence, il fallait rentrer, aussi sublime ce parc pouvait-il être, aussi parfait l'était ce moment.


<Les habitations>

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