Une nouvelle fois cette femme étrange copia la voix de son interlocuteur, mais cette fois-ci ce fut au tour de la douce sonorité d'Amarante, une mélodie inégalable qu'elle s'entendit répéter à ses oreilles. Comment osait-elle se moquer de la Belle sans aucune vergogne ? Croyait-elle que son crime resterait impuni ? Amarante la toisait sur sa chaise, plantant son regard dans le sien sans jamais ciller. La Sulfureuse continuait d'écouter les autres poser des questions à cette femme complètement déglinguée et à chaque fois elle répondait des phrases incompréhensibles qui commençaient à irriter Amarante. Cette attitude devant une reine n'était pas la mieux appropriée et ne faisait qu'accroître la terrible violence qui semait le chaos dans le cœur de la Rousse. Bien entendu, la femme aux yeux rouges continuait de poser d'innombrables questions comme handicapée par une diarrhée verbale qui ne cessait de lui faire déféquer des inepties. Sauf qu'à un moment, elle eut enfin une attitude intelligente qui attira l'attention d'Amarante.

La jeune fille s'approcha de l'amie des araignées et une des bestioles la toucha alors, redonnant un peu de lucidité à la personne assise. Était-ce donc ces créatures qui ensorcelées la diablesse ? Possédait-elle une magie puissante qui annihilait toute volonté de cette femme ? Oui ! Ce devait sans doute être cela et Amarante comptait bien les écraser une par une pour éviter qu'elles ne s'en prennent à son esprit ! Adweinna prit alors un air hébété comme si un vent d'absence venait traverser ses pensées, la laissant dans un vide intersidéral.
«Tuons les toutes !»

Pour couronner le tout, lorsque la jeune fille sortit de sa transe, elle avoua qu'elle venait d'avoir une absence. Ainsi donc, ces créatures s'en prenaient à l'esprit de leurs hôtes et vivaient en symbiose avec eux pour leur pomper toute lucidité ! Quel charme odieux ! Amarante était terrifiée d'être la suivante sur la liste. Comment pourrait-elle atteindre ses objectifs si elle n'était pas en mesure de réfléchir avec tous ses neurones ? Non ! Cela ne pouvait être possible, ils devaient toutes les vaincre le plus vite possible avant qu'elles ne s'en prennent à sa magnifique personne.

Le garçon à la coiffure grotesque s'en était déjà prit à l'une d'entre elles, l'écrasant comme un insecte sur le sol. Sans doute cette chose immonde n'avait pas vu venir le coup et était morte en un rien de temps. Amarante regardait la tache sur le sol, un vulgaire jus d'araignée était maintenant répandu. Cette scène fit rire la Belle qui se demandait quel idiot avait eu l'idée d'envoyer une armée de bestioles pour la détrôner. Une chose était certaine, son intelligence n'était pas très élevée ! Mais, pour en rajouter une couche, l'elfe noir utilisa sa poupée parlante pour chanter une litanie macabre sur les araignées comme si l'ambiance n'était pas déjà suffisamment pesante ! Déjà les autres bêtes étaient suspendues à des fils, prêtes à leur tomber dessus pour les menacer de leur absorption spirituelle malsaine. Non ! Ce ne pouvait se passer de cette manière ! Amarante prit alors la parole, excédée et paniquée par cette situation à la fois grotesque et menaçante.
«Je crois qu'il serait bienvenu que je lance un courant d'air pour les déloger de leurs fils ! On ne va pas passer la nuit à attendre qu'elles nous tombent dessus et nous sucent la moelle !»

Amarante attendait sur sa chaise la réponse de ses «coéquipiers», mais elle fut devancée par l'elfe noir qui les brûla. Néanmoins, elle comptait s'en prendre à cette femme pour la tuer une bonne fois pour toute ! Après tout, ils n'avaient pas besoin de cette amie des bestioles pour continuer de visiter la splendide demeure qui revenait de droit à la Belle !

03h20

Les araignées de la dame ne résistèrent point au grimoire de Warren et toutes écrasées rendirent l’âme.

Amarante venait à peine de suggérer d’utiliser le vent pour déloger les araignées, que Daio avait déjà passé à l’action. Les flammes calcinèrent les minuscules, mais nombreuses araignées du plafond, avant de s’éteindre.

La jeune femme changea tout à fait d’attitude lorsque la deuxième araignée la quitta , elle sembla réintégrer son corps.

Perplexe, elle observa Warren écraser la deuxième araignée puis Daio brûler les araignées du plafond, avant de s’exclamer d’une voix agréable quoique très légèrement enrouée :

« Qui êtes-vous ? Et comment êtes-vous arrivés ici ?... Et pourquoi massacrez-vous ces petites bestioles ? »

Puis la jeune femme se tourna vers Adweinna :

«Non, non, pas du tout. Je suis Agnès. Je suis arrivée en soirée avec des amis et j’ai relevé le défi des gargouilles, mais je ne me souviens pas de vous avoir vu dans le groupe. La dernière chose que je me souviens en fait, c’est d’avoir tendue la main, vers ses magnifiques petites araignées dorées. »

Intriguée, elle questionna Amarante :

« Et pourquoi ces inoffensives petites choses nous suceraient la moelle ? »

Elle s’arrêta sur ses paroles, puis se tourna vers Daio et Warren, elle attendait vraisemblablement réponse à ses précédentes questions.

03h40

Agnès écoutait attentivement Adweinna et semblait déconcerté par ce qu’elle apprenait. Après que la dame aux yeux rouges lui expliqua que les araignées n’étaient pas d’inoffensives petites bêtes comme elle l’avait cru au début, elle s’adressa à Daio et Warren :

« Je vous demande de m’excuser de ma méprise messieurs, alors que je vous croyais impitoyable en tuant ces araignées, vous m’avez apparemment sauvez la vie, je vous en suis reconnaissante je vous assure. »

Puis elle dit à Amarante :

« C’est ce que vous entendiez par sucer la moelle, belle dame ? »

Elle répondit enfin à Adweinna :

« Je suis également enchanté ! »

Elle réfléchit un petit moment puis déclara :

« En fait, je suis venu ici avec deux amis, un beau, jeune vaillant guerrier et son affreuse petite amie, trop immature pour lui, c'est une gamine d’un égoïsme pas possible » dit-elle avec dédain.

« Nous avions visité la bibliothèque, j’avais feuilleté quelques bouquins qui m’intéressaient, ensuite j’ai voulu visiter d’autres endroits, mais Michaela, elle, ne voulait pas, elle voulait que je la laisse seule avec mon frère, le jeune et vaillant guerrier. Je quittai donc Aram et sa jeune fiancée et partit à la conquête d’une nouvelle pièce, j’arrivai donc ici et je vis ces araignées, j’ai toujours aimé les petites bêtes différentes, elles m’intriguaient et je voulus les toucher, voilà tout ce que je sais….. Ah oui, j’oubliais pour Maxime, d’après ce qu’un bouquin de la bibliothèque disait, il serait le propriétaire de la maison, mais décédé depuis un petit bout de temps. »

Elle frissonna en regardant le plafond où les araignées étaient toutes calcinées.

« Vous n’êtes sûrement pas arrivés en même temps que moi. Seul Yuimen sait depuis combien de jours je suis coincée ici. »

03h40

Un peu contrariée par ta question Agnès répondit :

« Je ne connais pas ces dénommés Flore et Brak. »

Elle hésita un moment semblant chercher ses mots. Gaubert en profita alors pour répondre à Adweinna :

« Parle moins et écoute plus. »

Agnès fusilla Gaubert du regard désapprouvant son manque de délicatesse, puis doucement expliqua à Adweinna :

« Bah, ça doit être de ma faute, je n’ai pas été claire. Donc comme je vous le disais, j’étais dans la bibliothèque avec le jeune et vaillant guerrier nommé Aram (c'est mon frère) et sa fiancée Michaela, à peine une adulte. »

Gaubert s’esclaffa alors :

« Ce ne sont pas des jours, mais des années que vous avez passés ici, Aram n’est plus qu’un vieux crouton ».

A ces mots, Agnès, qui de son côté n'avait pas plus de vingt ans se leva droit comme un i :

« Quoi, que dites-vous ? »

Apparemment, si les araignées lui avaient volé son esprit, ils lui avaient laissée sa jeunesse.

Maintenant que ces horribles bestioles sont mis à l'écart, la jeune dame n'a plus rien à craindre je pense. C'est dingue de voir que de simple araignées sont capables de faire tout cela, c'est incroyable. Que cela me fais du bien de pouvoir écraser et montrer ma supériorité à ces minables araignées, même si ce ne sont que des bestioles sans cervelles. Il est très dur pour moi d'arriver à ça, moi qui ai la phobie de ces êtres. Celles-là en plus sont d'une laideur encore jamais atteinte par leur congénères classique, ceux qu'on retrouve dans la plupart des maisons de bas-quartier. Pour dire, à mes yeux à moi en tout cas je trouve que j'ai fais un bon pas en avant pour m'améliorer. Moi qui me lamentais sur ce que je suis …

La dame reprends conscience alors, elle nous regarde tous. Perplexe, elle nous pose une question à moi et Daio, qui sommes-nous et pourquoi on écrase les araignées. Je ne préfère pas répondre tout de suite, elle n'a pas encore tout ses esprits à mon avis … Elle comprendra vite pourquoi nous avons tuer ces bestioles. En voulant répondre à Adweinna, elle se présente sous le nom de Agnès, nous racontant la raison de sa présence ici. Alors elle aussi a relevé le défi des gargouilles, sauf qu'elle s'est fait piégé, c'est pas de chance pour elle. Heureusement pour moi que je suis bien accompagné sinon j'aurai certainement fini comme elle …

Je ne sais pas pourquoi mais je crois que cette personne veut en savoir plus sur ce qui vient de se produire, des explications, des réponses. J'espère qu'on pourra lui donner, mais qu'elle ne compte pas sur moi, moi-même je ne comprends même pas ce qui se passe. Adweinna explique alors à Agnès ce que sont réellement ces foutus araignées et leur perfidie. La dame alors me paraît choqué, assez troublé par ce que vient de dire Adweinna. En même temps, apprendre qu'on est devenu un véritable mort-vivant juste pas la faute de quelques araignées, c'est vrai que ça peut surprendre, voir déconcerter. Mais tout ceci est finie, elle n'est plus sous leur emprise c'est ça l'important. Personnellement, je ne fais pas très bien attention à ce que dis Amarante et Adweinna, non pas que je m'en fous, mais plus parce que mon attention est attirée par Agnès, en gros on vient de lui sauver sa vie. Je décide enfin à lui répondre à ce moment là, quand elle "s'excuse" de sa méprise, je ne vois pas laquelle d'ailleurs.

-"Il n'y a pas de problème mademoiselle. Il est bien normal qu'on vous sauve, on n'allait pas rester là sans rien faire … De toutes façons c'était sois ça, sois on y passe aussi alors bon … Sinon pour votre question de tout à l'heure, je me nomme Warren, enchanté de vous connaître enfin."-

Agnès continue en nous racontant son histoire, comment est-elle arrivée ici. Tout se précipite, Aram est donc le frère de Agnès. Ma camarade pose alors des questions à cette dame et à Gaubert bizarrement. Mais je pense alors que si Aram est son frère et qu'il est aussi vieux que mon grand-père, comment Agnès elle peut encore avoir vingt ans ? Ce sont certainement les araignées qui ont du créer une sorte de 'stase'. C'est un vieux chnoque à présent, elle va le prendre comment, je me le demande bien. Ça me dépasse un peu, mais la chose qui me décide à agir c'est Gaubert qui lui balance cru que Aram est désormais une antiquité. A cette phrase, je vois Agnès se lever d'un seul coup, encore une fois choqué par ce propos là. Je comprends sa réaction, mais bon je dois bien faire quelque chose donc bon, je lui parle une nouvelle fois.

-"Calmez-vous ma jolie, c'est vrai c'est un choc pour nous tous d'apprendre ça, d'ailleurs je me demande bien où est le canular. Mais oui, Gaubert dit vrai. Aram est très vieux, nous l'avons vu il y a pas si longtemps. Je vais essayer de vous expliquer."-

-"Nous sommes rentrer dans cette maison il y a quelques heures. Nous étions plus nombreux, mais nous nous sommes séparés en trois groupes de quatre personnes. Ensuite, nous avons voulu progresser dans cette maison en voulant relevé le défi, sauf que nous sommes tombés sur deux personnes, comme vous pouvez le penser, Aram et Michaela. Votre frère ne semblait pas vraiment enthousiaste de notre arrivé ni de notre rencontre, il était désagréable. Quand à son épouse, elle semblait avenante mais on se rends compte maintenant que c'est faux, elle se joue de nous."-

Je reprends alors mon souffle.

-"Bref, ils nous on fait combattre des monstres, Aram semblait être remonté contre son épouse mais bizarrement il était soumis. Michaela elle voulait apparemment qu'on meurt dans le combat qu'elle a provoquée, mais on s'est débrouillé pour survivre, ce qui confirme qu'elle est tout sauf notre allié. Elle nous a invités à nous rendre dans une autre pièce, puis je ne sais même plus comment, nous nous sommes retrouvés là, devant vous avec toute ces araignées. Je pense que vous devinez la suite."-

J'ai très mal résumé, mais au moins j'ai fais court, ça ne sert à rien les longs discours, je n'aime pas ça de toutes façons.

Agnès que la nouvelle donna un choc, se senti un peu faible et appuya sa main sur le bras de Warren afin d’éviter de vaciller. Elle écoutait les propos du jeune homme avec attention, hochant la tête de temps en temps.

Lorsqu’il eut terminé son discours. Elle poussa un long soupir avant de prendre la parole :

« D’après ce que vous venez de me raconter, Michaela n’a pas changé avec les années, quant à mon frère, il est trop amoureux. L’adage qui dit que l’amour rend aveugle est bien vraie dans son cas. »

Se sentant plus forte, elle regarda tout autour d’elle puis affirma :

« Il faut à présent sortir d’ici….mais cette tapisserie n’était pas là avant »

En s’approchant des murs vous pourrez remarquer que la tapisserie n’en est pas, il s’agit tout simplement de plusieurs épaisseurs de toiles d’araignées. Tellement de toiles, qu’elles recouvrent tous les murs.

La rousse propose de faire quelque chose et d’utiliser sa magie, mais j’avais déjà lancé mon attaque. Je ne préfère rien lui, car je sais pertinemment qu’elle prendra tout de suite la mouche. Chaque araignée brûle et s’éteint comme un fétu de paille, ne laissant aucune trace de sa présence hormis un peu de cendre. Je garde un sourire non dissimulé sur mes lèvres, quoi de plus libérateur que de tuer quelque chose qui se prétend être tout ce que l’on haït.

La jeune femme semble perdue, ce qui est une excellente nouvelle dans un sens. Si elle était restée comme avant nous aurions su qu’il y aurait encore au moins une araignée sur elle. Elle nous demande pourquoi nous avons tués les arachnides. J’ai presque envie de lui répondre pour le plaisir, mais elle ne semble pas avoir compris ce qui vient de lui arriver.

Elle se présente sous le nom d’Agnès et qu’elle aussi avait relevé le défi des gargouilles avec un groupe qui n’était pas le nôtre. L’espace d’un instant, je me demande depuis combien de temps est-elle ici ? Après une réflexion vraiment courte, je me dis que cela ne doit pas faire longtemps, elle semble bien jeune sauf si une quelconque magie a maintenu son âge durant tout ce temps. La phrase qui me choque le plus, c’est qu’elle trouve les araignées mignonnes.

(A part les brûler, je ne vois pas l’utilité qu’elles sont pour moi. De plus, la fausse déesse les a pris comme emblème donc je ne vais pas faire de cadeau à ces bestioles.)

Adweinna lui explique un peu ce qui c’est passé et commence à l’assaillir de questions. Je ne préfère pas bouger, car je ne sais pas quoi lui dire. Agnès nous explique qu’elle est venue avec deux amis à elle. Donc il y aurait peut-être deux personnes supplémentaires dans cette maison ou deux lâches qu’il l’aurait abandonné. Il se pourrait même que Brak soit l’une de ces deux personnes. Mes suppositions furent balayées d’un revers de la main quand Agnès nous dit qu’elle ne connait pas de Brak ou de Flore.

Adweinna avait posé la question à Gaubert dans la foulée, mais ce dernier lui dit de se taire et d’écouter. Les paroles de l’inconnu me troublent quand elle nous dit qu’il s’agit d’Aram et Micheala, cela doit bien faire des décennies qu’ils sont ici alors qu’elle ne semble n’avoir qu’une vingtaine d’année.

(Je déteste la magie, car je n’arrive à rien comprendre et surtout qu’il y a des choses invraisemblable.)

Elle se lève pour nous montrer qu’elle est encore pleine de vigueur. Warren se met lui aussi à lui parler et s’explique aussi tout en se présentant. En écoutant les explications de Warren, je me demande si la seule solution de sortie pour nos deux compères de tout à l’heure n’est pas tout simplement de tuer quelqu’un. Cette maison va me rendre complètement barge si nous continuons et j’ai d’autres projets que de rester enfermé ici.

La jeune femme nous dit que son frère et sa belle-sœur non pas changé depuis toutes ses années. Puis elle nous dit qu’il n’y avait une tapisserie contre un mur. Je m’en approche et constate qu’il s’agit en réalité de toiles d’araignées. Je me retourne vers mes compagnons pour leur dire :

Je vous conseille de reculer de quelques pas, car je n’ai pas l’intention de toucher ces satanées toiles. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que cela sent le piège à plein nez. Si l’un d’entre nous entre en contact avec cette toile, nous avons peut-être une chance de l’y voir bloquer. Je vais me débrouiller pour nous ouvrir une voie.

Je laisse mes compagnons s’en éloigner, je m’approche d’Aweinna et lui susurre à l’oreille :

Ne me juge pas à mes actes et encore moins à ma violence.

Je retourne puis dégaine mes deux lames pour les assembler. Je ferme les yeux et prends une immense inspiration. Je recherche à sentir le pouvoir de Rana en moi, cela semble aller beaucoup plus vite depuis que j’ai absorbé des fluides d’air.

(Rana je t’en supplie prête moi ta force pour me sortir de ce lieu de dingue, je veux aider les pauvres et les faibles. Donnes-moi ta puissance pour que je détruise ce qui me bloque.)

Je ressens son pouvoir m’entourer, une caresse sur mon visage, je me laisse envahir comme je le fais toujours. Je lève ma lame et l’abats en direction de la tapisserie quand j’entends une voix familière dans ma tête.

(Je t’aime mon amour, il est temps pour toi de refaire ta vie et vivre heureux. Il faut que tu arrêtes de te détruire avec ta rage.)

Les paroles me touchent horriblement, au point que je ne peux me retenir de pleurer et de dire :

Flora

Mon attaque est partie pile à l’endroit que je souhaite, on entend uniquement une déflagration suivi d’une énorme explosion. Quand je regarde les toiles, je les vois s’ouvrir comme si l’on scindait un être en deux. Je me tourne vers Adweinna et la prends dans les bras avant de sentir l’odeur de ses cheveux. Les yeux remplient de larmes, je dis à mes compagnons :

Allez y, la voie est grande ouverte.

03h40

Lorsque la toile fut déchirée en mille morceaux, elle dévoila une porte qui n’était pas fermée à clé.
Lorsque vous la franchirez vous vous trouverez ici.

(((Voilà, il ne reste plus que l’étape finale, qui commencera d’ici peu, je vous demanderais d’attendre à demain avant de poster au nouvel endroit, afin de me laisser le temps de dresser la table ! )))

Une fois que les araignées furent complètement carbonisées par la langue de feu de l'elfe noir, la femme aux cheveux rouges reprit ses esprits et commença à les interroger sur ce qui venait de lui arriver. C'était pourtant évident ! Les araignées l'avaient empêchée de contrôler son esprit et elle était donc restée comme un légume assise sur sa chaise jusqu'à ce que nous la retrouvions. Quelle misérable être stupide ! Comment pouvait-elle se poser ce genre de questions alors que tout était aussi clair et limpide que de l'eau. Pour couronner le tout, elle persistait à faire sa mijaurée, à expliquer ses expériences dans la maison... Amarante commençait déjà à en avoir assez et lui dit d'un ton hautain peu sympathique.
«Excusez-moi de vous couper, mais vos paroles m'ennuient ! Il semblerait que vous êtes la seule à ne rien comprendre à ce qui vous est arrivé et je ne vois pas pour quelles raisons obscures nous devrions perdre du temps à combler les trous de votre mémoire.»

Et la jeune femme continua de raconter sa vie à l'ensemble du groupe comme si cela pouvait intéresser Amarante qui n'en avait cure. Les autres posaient des questions pour l'aider à se souvenir, pour qu'elle leur donne des indices sur ce qui lui était arrivé. La Belle était là alors pourquoi se perdre dans les palabres d'une pauvre petite gamine qui se croyait intelligente de leur compter sa pathétique vie. D'un côté, Amarante finit par apprendre des événements intéressants. Apparemment, cette cruche était la sœur du vieux crouton et donc la belle sœur du laideron de Michaela. Vue la manière dont elle discutait de la vieille, il était évident que cette pauvre fille devait aimer son frère envouté par la magie de cette femme impure. Cette vieille devait être une puissante magicienne à n'en pas douter et la Belle commençait à voir naître dans son esprit quelques sombres desseins. Peut-être que s'allier à cette folle lui serait profitable, après tout elle lui avait prouvé à quel point sa magie était diabolique en l'enfermant dans un tableau.

La Belle parcourait ses compagnons de route de son regard terrible, de celui qui ne présageait rien de bon. Oui ! Amarante tenterait de la faire son amie et toutes deux, elles les vaincraient tous, les détruiraient comme de minuscules insectes ! L'idée était déjà plus que palpitante, d'une violence inouïe qui la projeta dans une vague d'énergie sombre et malsaine. La Belle commencerait par torturer le gamin à la coiffure qui ne cessait d'outrer la noble personne qu'était Amarante. Puis, elle s'occuperait de l'elfe noir pour libérer sa poupée sombre et en faire un être vivant à part entière. Ses projets étaient maintenant fondés, il ne lui restait plus qu'à les mettre en pratique !

Amarante attendit alors que les gens se mettent en quête d'une nouvelle sortie. Apparemment la jeune femme avait une idée en ce qui concernait une tapisserie qui était apparue avec le temps. Cette femme n'avait pas été victime de la force du temps, chose qui attira irrésistiblement Amarante. Peut-être que ces araignées calcinées étaient la clef de voûte de ses espoirs, de ses rêves terribles qui allaient la porter au-delà des cieux, au-delà du monde réel pour la transcender vers les royaumes obscurs et divins ! Oui ! C'était cela ! Elle deviendrait immortelle, sa jeunesse ne la quitterait jamais et durant toute l'éternité elle resterait aussi belle et élégante qu'aujourd'hui. Enfin, Amarante traversa à la suite de ses compagnons.