L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: La souche du druide
MessagePosté: Mer 7 Juil 2010 14:23 
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La souche du druide


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C'est au cœur de la forêt de Sarnass que se trouve la souche du druide, simple lieu-dit pour les êtres insensibles à la magie. Les dryades racontent qu'il s'agit là de la souche d'un arbre planté par un druide voilà plusieurs longs millénaires. Ils ne sont pas aussi loin de la vérité que les étrangers pourraient le croire. C'est bien un druide qui a planté cette souche, voilà près de dix mille ans. Mais il a planté la souche telle quelle et celle-ci, protégée par la plus puissante des magies druidiques, ne peut ni être ôtée ni pourrir. En son sein, repose un peu de l'essence la plus pure du fluide de terre, le druide n'étant autre que Yuimen en personne.

Si les personnes insensibles à la magie peuvent au mieux ressentir quelques irritations et avoir quelques hallucinations, les personnes ayant des fluides dans les veines réagiront bien plus violemment. Tout d'abord, à l'inverse des autres, loin de voir simplement une souche, ils verront une lumière puissante, pas aveuglante, mais à la limite du palpable. Cette lumière est tellement épaisse, qu'il est impossible d'y voir à travers; mais elle est assez puissante pour que, de nuit, un mage regardant dans la bonne direction puisse la voir à plusieurs kilomètres malgré la forêt dense qui l'entoure.

Mais, et toute la force de la magie est là, cette lumière n'est rien face à la réaction aux fluides du corps eux-même. Ainsi, un mage porteur de fluide de vent aura l'impression que de cette lumière émane la peur elle-même et il sera repoussé, préférant partir au plus loin de là. Tous les autres mages, druide, shaman et géomanicien excepté, verront la lumière pour ce qu'elle est, mais ne pourront en aucun cas s'en approcher à moins de cent mètres, stoppés et repoussés par une barrière invisible mais plus puissante que celle de n'importe quel mage existant de nos jours.

Enfin, les porteurs de fluides terrestres pourront s'en approcher au plus près, mais il est donné aux seuls druides la possibilité de voir alors ce qui est dans la lumière. Ils le voudront d'ailleurs de tout leur coeur et de toute leur âme dès qu'ils auront aperçu l'aura au loin. Le druide qui y regarde est dès lors en danger de mort, car la puissance du fluide est bien trop importante pour être humainement, ou elfiquement d'ailleurs, supportée. Mais la volonté sera toujours plus grande et sans intervention externe, le druide mourra par abus de pouvoir.

On raconte enfin que c'est ainsi que naissent les mages du peuple des Dryades. Ils viennent au coeur de la magie druidique se noyer littéralement dans le pouvoir jusqu'à en mourir dans une longue agonie pour mieux renaître -si la forêt l'accepte- emplis d'un nouveau pouvoir et de nouvelles connaissances...

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: La lumière
MessagePosté: Mer 7 Juil 2010 17:50 
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"C'est magnifique n'est-ce pas ?"
"Tu vois aussi cette lumière ?"
"Nous la voyons toutes les trois, car des fluides coulent dans nos veines à toutes les trois."
"Je suis déjà venue dans cette forêt. Je connais cette lumière..."
"Cela est la vérité. Tu es déjà venue ici en rêve. Nous sommes dans le coeur de la magie druidique et tu t'en es approchée trop tôt et de trop près à mon goût."

Mais je n'écoute déjà plus Anouar, je ne peux détacher mes yeux de cette lumière et mon coeur la réclame, comme mon âme et mon corps. Je voudrais pouvoir l'attraper, m'en gorger, la manger, la boire, la respirer pour qu'elle devienne moi et qu'elle emplisse mon être et surtout que je devienne elle. A cet instant, je veux devenir une faera, je veux être faite de magie pure.

"Je le veux... Je le veux... JE LE VEUX!"

Folie de l'être désirant plus que tout au monde une chose particulière et inaccessible, Puissance du désir à l'état le plus pur et le plus démentiel, obsession morbide de celui qui voit pour la première fois la chose qu'il recherche au fond de son être depuis trop longtemps. Les poils poussent sur mon corps, donnant de la force au moindre de mes geste, me permettant de sauter plus haut et plus loin. Les chutes sont blessantes, mais le désir me tient debout, plus encore que l'air que j'aspire à grande goulée. Je me relève et saute à nouveau, je cours sur les troncs et les branches, je me jette pour mieux me rattraper dix mètres plus bas avant de remonter en suivant une autre voie. A ce moment, je suis une bête parmi les bêtes, mais mon âme est celle d'un elfe rongé par l'envie et le désir de possession.

L'aliénation de la magie se montre enfin dans toute son ampleur, je sens mes tatouages comme s'ils vibraient, les fluides se mettent à bouillonner dans mon corps, me tissant des ponts de plantes sans que j'ai besoin d'y réfléchir. La lumière est là et devient ma seule raison de vivre ... ou de mourir. Je n'existe que pour elle et que par elle. En cet instant, elle détient sur moi un droit de vie et de mort plus encore que Yuimen en personne.

Je cours, je cours, une nuit et une longue journée entière sans m'arrêter, ne buvant et ne mangeant rien d'autre que la lumière qui touche mon corps à mesure que je m'approche de sa source. Je saute, je bondis, je me réceptionne, je m'accroche et m'écorche sans cesse. Mon pouvoir de gardienne et mon désir me maintiennent debout contre toute attente et me donnent la force d'aller plus loin, toujours plus loin. J'ignore où sont Astinor et Anouar, s'ils me suivent ou non, s'ils m'ont abandonné ou non et à vrai dire, je ne m'en préoccupe même plus. Seules l'obnubilante lumière et son attirance comptent désormais pour moi et rien ni personne ne pourrait freiner ma progression, je pourrais tuer mon père lui-même juste pour m'en approcher plus près. Mes pensées deviennent sacrilèges et blasphématoires en plus d'être parricide quand j'évoque la possibilité de résister à Yuimen en personne s'il cherchait à m'en empêcher. Mais j'ai la conviction qu'il m'a envoyé ici juste pour ça, juste pour que je puisse toucher et approcher cette lumière et sa source.

Puis soudain, je freine des deux pieds et m'arrête. Je sens une présence proche de moi, ainsi Anouar et Astinor m'ont suivies, tant mieux, tant qu'elles ne m'arrêtent pas. Devant moi la lumière est devenue palpable, je pourrais enfoncer ma main dedans, la sentir vibrer et onduler autour de mon corps. Une souche, c'est de ce reste on ne peut plus naturel et végétal que provient ce magnifique et attirant rayonnement. Maintenant que j'y suis, je n'ose m'en approcher, même si je le souhaite de tous mes voeux. Assise sur mes talons, je frôle les racines, je glisse mon doigt sur elle et une douce aura vient marquer la trace de ma main, comme le charbon marque un mur sous les doigts d'un enfant. Prise d'une folle idée, je fais le tour, marchant sans me redresser et marque pareillement toutes les autres racines de cette souche. A chaque fois, elle se met à briller et bientôt elle même se retrouve lueur au coeur d'une lumière.

Je vais pour me redresser et mettre le pied sur la souche, pour me laisser envahir et pénétrer de toute part par ce pouvoir immense, mais une voix me pousse à attendre.

"Attend s'il te plaît. Je ne te retiendrais pas, Lothindil Lirelan, mais l'acte que tu vas accomplir est lourd de conséquences, pour toi et d'autres."

Plus que la voix et les paroles, c'est le ton lourd en larmes qui me pousse à me retourner vers mes deux compagnes. Des gouttes d'eau viennent suivre le museau de ma panthère, couchée, tête au sol, Anouar sur sa tête me regarde. Sans comprendre pourquoi les larmes viennent couler le long de mon nez, lissant les poils qui ornent toujours mon corps. Je m'accroupis et lève la lourde tête d'Astinor, la tristesse me fend le coeur, laissant les fluides y pénétrer plus profondément. Un coup de langue de l'âme de mon épée vient essuyer ces pleurs avec tendresse et douceur.

"Nous savons toutes les trois que si tu vas sur cette souche, tu trouveras une chose que ton coeur désire et réclame. Nous savons aussi que non seulement tu dois, mais qu'en plus tu veux le faire et c'est mieux ainsi."

Nouvelle crise de larmes des deux cotés. Mais ce sont des pleurs de joie pour ma part, je suis heureuse qu'elles me comprennent. Rien n'aurait été plus douloureux que de devoir lutter contre des amis pour une cause qu'on croie juste. Astinor est trop perdue dans sa tristesse et c'est Anouar qui continue :

"Mais tu dois le savoir que, si tu y trouves par hasard ton bonheur, tu y trouveras quoiqu'il arrive la mort. C'est ici que s'achève ton initiation dans cette forêt, Lothindil, gardienne de Yuimen. Tu as le choix désormais : mourir heureuse d'avoir trouvé ce que tu cherchais, ou partir et vivre en risquant de regretter de ne pas avoir fait le pas."
"Il n'y a pas de choix, Anouar, pas pour moi."

Dans mon coeur, la tristesse se dispute la place avec le désir et la joie immense. J'en tremble tellement je suis à la limite de la folie pure. Anouar quant à elle hoche la tête, sa question n'était que pure rhétorique face à moi et elle le savait ; Astinor sèche tant bien que mal ces pleurs et reprend :

"Qu'il en soit ainsi, Lothindil. Je suis celle qui a vaincu les éléments dans le passé, mais je ne peux rien faire pour t'aider. Yuimen m'a chargé de veiller sur toi et de chasser pour toi. Je veillerais sur toi alors, que tu reviennes ou non, je t'attendrais."
"J'apprécierais de voir un ami au réveil."
"Au revoir, Lothi. Là où tu vas, nous ne pouvons t'accompagner. Puisse Yuimen te protéger."
"Puisse Yuimen vous garder toutes les deux."

Les larmes aux yeux, Astinor se détourne et je fais de même, regardant la lumière en face. Je prends une longue inspiration, comme on le ferait avant de plonger et m'enfonce dans la lumière sur la souche.

Je suis aspirée dès que mon pied se pose et me retrouve emportée dans un flux de magie pure. Elle cherche à pénétrer mais mon corps ne peut pas en tolérer plus que ceux déjà absorber, elle cherche à s'immiscer au travers de mes tatouages, à entrer par ma bouche, mon nez, à entrer en moi avec toute la violence de son pouvoir par tous les trous et les pores de ma peau. La douleur est insupportable, mais je ne peux hurler, mon corps vole en tout sens à moins qu'au contraire il ne puisse quitter le sol. Je suis debout ou plutôt non, je suis couchée ou assise... Je ne sais plus, je veux juste que cela cesse et encore, je n'en suis même pas certaine. La douleur devient caresse pour reprendre de plus belle, torturant mon corps, mon esprit, mon âme elle-même.

Les caresses reviennent, aussi douce que celles provoquées par de l'herbe par une brise d'automne, mon corps s'écarte, se libère, devient joie, s'écartèle complètement. Il s'ouvre, s'offre, se donne, la caresse devient amour intense, trop sans doute. Je me soumets et me laisse entraîner vers cette douceur que je sais fausse pourtant. Puis soudain la tendresse devient violence, le bonheur devient douleur. Je suis bousculée, frappée, blessée, jetée, rejetée, fouettée avec hargne. La nature elle-même s'acharne sur mon corps qui ressemble de plus en plus à une dépouille, se laissant faire, incapable de lutter ni mentalement, ni physiquement. Je suis violentée, les fluides me pénètrent, me transpercent et me traversent. J'ai l'impression d'être percée de cent flèches ou plus, meurtrie par cents lames et battue par cents marteaux torkins. Rien ne semble pouvoir calmer la douleur, ni couper court au mal qui s'acharne contre moi.

Puis soudain, le vide, pas simplement l'absence de coups, de douleur, mais le vide complet, le manque de tout, la non-existence de toute chose. La mort, ma mort...

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 Sujet du message: Mort - Yuimen
MessagePosté: Mar 13 Juil 2010 13:22 
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"Lothindil, réveille-toi."

Voix douce et paternelle qui me tire d'un sommeil qui me semble sans fin. Mais je n'ai pas envie de me réveiller, j'ai trop mal pour cela et la tristesse s'est emparée de mon coeur. Je garde les yeux fermés et me retourne, faisant dos à la voix. Le sol est dur comme de la pierre et pourtant aussi souple qu'un matelas de bruyère.

"Gardienne, éveille-toi."

La voix s'obstine à me tirer de mon repos qui ne me semble que trop bon. Un sentiment de plénitude m'a envahi et se mêle à la tristesse en une douce supplique au repos.

"Gardienne, ouvre les yeux."

Ai-je réellement si sommeil après tout? Pourquoi ne pas obéir à cette voix finalement. Ca ou autre chose après tout, qu'est-ce que cela change pour moi? J'ouvre les yeux, mais je ne vois rien, ce n'est pas le noir, c'est un vert bleuté flou que mon regard ne peut percer.

"Gardienne, retourne-toi et regarde-moi."

Je me retourne et le vois, lui. En même temps, il rayonne, auréolé d'or, la peau et les yeux dorés. Je vais pour parler, mais aucun son ne sort de ma bouche que je finis par refermer dépitée. Je tente de me redresser, mais n'y arrive pas non plus, chaque mouvement s'avère difficile.

"Va doucement, Gardienne. S'habituer à la mort n'est jamais une chose facile. Car oui, tu es morte."

Je ne peux retenir une larme à l'idée de tout ce que j'ai laissé par simple folie. Me croyais-je donc capable de survivre à la mort? Je suis stupide...

"Ne pleure pas, Gardienne. Je suis fier de toi, tu m'as obéi jusqu'au bout, c'est bien."

Il faut que je parle, je parviens à bouger une main pour essuyer la larme qui me coule sur le nez. Je force sur ma gorge, j'ai l'impression de manquer d'air pour prononcer un mot. Mais c'est pire que ça, je m'aperçois que je ne respire même pas en fait, mes poumons sont donc réellement vide. Je décide d'absorber une goulée d'air avant de tenter de parler. Yuimen me regarde faire, en silence.

"...elim?"1

Impossible de prononcer mieux que ça pour le moment, mais au moins un son est sorti de ma bouche, même deux. Je souris alors à Yuimen qui hoche la tête, il m'a compris.

"Il était nécessaire que tu connaisses la souffrance qu'à connu Leona, ça t'évitera peut-être de faire les mêmes erreurs qu'elle. Puis j'ai besoin d'une Gardienne qui obéisse en tout point à mes ordres.

Aucune once d'excuse, à la limite, une touche de fierté, mais surtout le froid d'une pierre face à ma souffrance. Je sers les dents, il doit avoir ses raisons et je dois obéir, même si cela veut dire souffrir. Mais je suis morte... alors pourquoi je souffre encore? La mort n'est-elle pas sensé être la fin de toute chose?

Yuimen quant à lui se retourne et regarde au sol comme s'il voulait voir au-delà. Peu à peu le brouillard se dissipe autour de moi et je vois enfin ce qui m'entoure. Je suis dans ce qui semble être une grotte, même si celle-ci me paraît particulièrement irréelle; elle est constituée de grands piliers massifs et irrégulier, le sol semble être d'eau et de terre. Quant à la lumière elle semble venir de nulle part et de partout à la fois. Ce lieu me donne des frissons particulièrement désagréables.

Puis soudain, telle une coquille qui éclaterait, je sens mon corps se libérer d'un poids, d'une pression, d'une armure. J'ai l'impression d'être à nouveau nue, libre de mes mouvements, souple. La souffrance aussi est partie avec cette camisole. Je me redresse et regarde Yuimen, interrogatrice.

"Ta mort a été plus longue que prévue, ton corps était plus résistant que je ne le croyais. Tu feras une excellente gardienne guerrière: droite comme un arbre, fidèle comme un chien, solide comme un roc, une véritable épée à la fois tranchante, souple et solide."
"Je suis morte?"
"Oui, il le fallait."

Aucune tristesse en moi désormais, juste cette réalité : je suis morte. Aucun sentiment ne m'effleure, ni en bien ni en mal. Que m'arrive-t-il? J'ai besoin de saisir cette nouvelle réalité, j'ai besoin qu'on m'explique. Les enfers je les ai vu et ils ne ressemblent pas à ça, en aucun point.

"Ce lieu ne ressemble pas aux enfers."
"C'est parce que tu n'es pas encore en Enfer."
"Où sommes-nous alors?"
"Dans l'entre-monde. Tu es au coeur de mon domaine, à la frontière entre le monde de la vie et le territoire de Phaïtos. Chaque dieu possède le sien, chaque monde a le sien aussi. Mais rare sont les vivants qui y viennent."
"Pourquoi? Où vont les autres vivants qui meurent?"
"Ils vont directement aux Enfers. Seuls certaines âmes suivies par les Dieux entre dans un entre-monde, et encore, uniquement si le Dieu le décide."
"Pourquoi? Pourquoi moi?"
"Je ne veux pas te perdre chez Phaïtos."
"Mais on peut sortir de chez Phaïtos, je l'ai fait, mon père aussi!"
"Ta soeur aussi l'a fait et plein d'autres. Mais nombreux aussi sont ceux qui échouent et ne renaissent pas. En ce lieu, moi seul choisi ta destination : la vie ou la mort."
"Quand je suis dans le coma, c'est moi qui choisit, pourquoi pas dans la mort?"
"Quand tu es dans le coma, un fil de vie te retient encore, c'est alors à toi qu'appartient le choix de le rompre. Ici, il est rompu, tu es morte. Ton corps n'est plus, ton esprit appartient aux Dieux."

Tout cela est dit sans la moindre émotion, ni d'un coté, ni de l'autre. A croire que nous ne ressentons rien ici. A défaut d'émotion, je comprends où je suis et pourquoi j'y suis. Le choix ne m'appartenant pas, j'attends que Yuimen fasse ce qu'il a à faire : qu'il me rende ma vie, mon corps, ou tout autre chose.

"Le temps passe et nous avons des choses à faire avant que je te renvois."
"Oui, Yuimen. J'ai juste une dernière question : les dryades passe-t-elles par ici?"
"Très rarement, uniquement quand leur monde est en danger. Les magiciens qui naissent dans cette forêt, passent par les Enfers, c'est la raison pour laquelle autant en meurent. Maintenant suis-moi et apprend tout ce que tu peux apprendre."

(((1 : pourquoi? -Telim)))

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 Sujet du message: Lisha Lothindil
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 18:57 
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Yuimen nous mène alors à travers de grandes galeries. Elles brillent et étincellent, projetant autour de nous une lumière floue, éclairant comme une torche à travers un brouillard particulièrement épais. Je devrais être émue ou touchée par cette vision, mais je la vois comme un rocher voit un coucher de soleil sur une mer agitée. J'arrive à peine à prendre conscience de la réalité des choses, elles sont là, moi aussi, c'est tout ce qui parvient à passer dans ma tête.

Nous finissons par arriver à un lieu différent, la lumière est toujours verte, mais avec des reflets bruns désormais. Pour le reste, il n'est plus question de piliers ici, juste d'un mur circulaire, irrégulier, percé d'entrées un peu partout, d'un sol et d'un trou en guise de plafond. La lumière et la brume est tellement présente que je ne parviens même pas à savoir la couleur du ciel, si ciel il y a d'ailleurs. J'ai juste la conviction qu'il n'y a pas de toit au-dessus de nos têtes. Yuimen s'avance, prend une lance contre le mur et me regarde avant de dessiner un signe complexe au sol. Anouar serait là, elle pourrait me dire ce qu'est ce signe, mais il semblerait qu'elle soit absente de la mort. Je n'arrive pas à regretter son éloignement de moi et j'observe sans mot dire les gestes de Yuimen.

Je ne parviens à détacher mon regard de la danse divine que quand elle cesse. Le dessin fait, il prend sa lance, la lève de toute sa taille avant de l'abattre au centre du symbole en hurlant "Dzarit!". Le graphe brille alors d'une lumière verte jaune intense, éblouissante durant une poussière de seconde avant de disparaître complètement de ma vue.

Je m'approche, cherchant à comprendre, car seuls l'incompréhension et la tranquillité qui suit la compréhension semblent habités ce monde. Yuimen me regarde faire et s'éloigne pour me laisser le champ libre. Je m'avance encore un peu, m'accroupissant pour tenter de voir la marque de la lance dans le sol, mais je n'aperçois rien. J'essaye alors de la toucher, de la sentir, de frôler, mais je ne sens que le sable, rien qui me fasse dire que quelqu'un a écrit ici.

Peut-être suis-je trop loin encore, que j'ai mal estimé les distances? Je ne comprends pas et cela me gêne comme une crampe gênerait un combattant. Je m'avance de quelque pas et cherche à voir, à percer cette brume pour mieux lire le signe, mais je ne le trouve pas. Il n'y a pas l'ombre d'une frustration ou d'un agacement, seulement le vide de l'incompréhension qui m'enserre le coeur. A nouveau, je laisse ma main frôler le sol, à la recherche d'une courbe, d'une droite ou de tout autre signe laissé par la lance de Yuimen.

Il ne me faut pas longtemps pour la trouver, ou plutôt pour qu'elle me trouve. Un bref éclair vert jaune illumine le graphe au moment où je le frôle de la main et avant d'avoir pu ôter mes doigts, je me retrouve prise au piège dans une prison de lianes aussi solide que des jeunes arbres. Sans l'ombre de peur, je me laisse faire, je suis morte qu'est-ce qu'un piège pourrait me faire, à part m'empêcher de bouger?

Yuimen quant à lui s'approche de moi, pas à moins de 3 mètres et lâche un petit animal, de la taille d'une souris. Celui-ci fonce loin de lui et donc droit vers moi. Bien que je n'apprécie pas ces animaux, je ne parviens à éprouver aucune crainte, c'est à peine si j'arrive à ressentir un peu de surprise face à la présence de cet bestiole en ces lieux. Le rongeur n'a pas fait un mètre qu'il se trouve à son tour pris au piège, immobilisé dans les mêmes lianes que moi.

Sans une réaction, que ça soit un sourire ou autre, Yuimen s'écarte et attend, debout. Je ne peux rien faire d'autre que la même chose, mais couchée ligotée par les lianes. Le temps passe lentement, mais il s'écoule malgré tout. Au bout d'une durée incalculable, les cordes végétales se relâchent et nous laissant libre, la souris et moi. Prudemment, je me redresse tandis que l'animal se sauve de toutes ses pattes loin de là, le plus loin possible.

(Utile comme pouvoir, si seulement je pouvais le maîtriser.)
"Tu pourras le maîtriser. Du moins, je l'espère."

D'un geste de la main, mon Dieu me repousse à une extrémité de la pièce où je me réceptionne tant bien que mal, mais en tout cas sans douleur. Prenant sa lance, Yuimen recommence une danse similaire qui m'hypnotise. Bien que proche, le dessin n'est pas exactement le même, je perçois des courbes différentes, des droites qui s'ajoutent ou ne sont pas là, des mouvements faits à un moment différents. Mais je perçois la réalité du glyphe dans toute sa splendeur, dans son entièreté. Puis, au moment où je l'attendais le moins, Yuimen saisit sa lance à deux mains et bondit pointe vers le bas en criant un mot unique : "Ratzan!". Au moment précis où la pique touche le sol, un rai lumineux, jaillissant du dessin, éclaire la pièce au point d'être difficilement supportable avant de s'éteindre aussi vite.

Yuimen s'écarte alors et me regarde. Prudente, je fais non de la tête. J'ai compris l'essentiel du fonctionnement de cette magie, cela me suffit. D'un air approbateur, il hoche paisiblement la tête. Un bouloum, sorti d'on ne sait où, s'élance droit vers le glyphe qui se déclenche avec nettement plus de violences que le premier, condamnant la misérable créature à être immobilisé avec des ronces aux épines qui lui déchirent la peau dans un glapissement de terreur. La pitié m'envahit soudain, me déchirant mon coeur qui ne bat pourtant plus.

"N'y va pas!"

Je m'arrête en plein bond de départ et regarde alternativement Yuimen et le bouloum avec détresse. Comme un flot ininterrompu, les émotions me submergent à tel point que je n'arrive pas à les nommer ou à les identifier. Avant que j'ai pu mettre des mots sur ce qui remplit mon coeur et mon être d'une force inconnue, Yuimen se tourne vers moi, levant la lance. Une cloche sonne au loin, elle résonne un temps dans la pièce tandis que meurt le bouloum, elle sonne comme le glas et me donne la chair de poule.

"A genoux devant moi, créature mortelle."

Son ton est vibrant, sourd et profond. Je tremble soudain de terreur et loin de me paraître comme un guerrier en temps de paix, un père rassurant, il m'apparaît comme un géant, comme un être puissant et terrible, mais juste avant tout. Je tombe littéralement à genoux, droite cependant.

"Je suis Yuimen, l'inflexible. L'heure est venue. La mort ou la vie t'attend, mortelle, le choix ne t'appartient plus!"
"Le choix t'appartient, Ô Yuimen! Fais de moi ce que tu veux!"

Il approche la pointe de sa lance de mon cou. Des larmes, que je croyais perdues en ce monde, s'écoulent le long de mon nez, venant se regrouper sur sa lame tandis que je lui tends un peu plus ma gorge. En tant normal, j'aurais le coeur battant à tout rompre, mais il n'en est rien et la terreur n'en est que plus profonde et enfuie en moi.

"Pitié, Courage, Fidélité!"

Sans que je comprenne trop pourquoi, je réponds à ces trois mots par d'autres mots dont le sens heurte brutalement mon coeur, le faisant repartir à tout rompre. J'ai la certitude que si je ne meurs pas à cause de la lance, je mourrais d'un arrêt du coeur.

"Je suis la Pitié. Je suis celle qui a eu pitié de la vie du bouloum. Je serais celle qui aura pitié de mes adversaires."

Yuimen fait glisser la lame, qui est devenu une épée, juste sous mon épaule gauche, arrachant un filet de sang à mon corps, pourtant mort. Mais je sais, je sens qu'il faut que je continue, malgré la souffrance.

"Je suis le Courage. Je suis celle qui ne craignait pas de souffrir pour sauver une vie. Je serais celle qui luttera à mort pour protéger les autres."

Nouvelle estafilade sous l'épaule droite, m'arrachant un cri de douleur et de nouvelles larmes.

"Je suis la Fidélité. Je suis celle qui obéit malgré tout. Je serais celle qui se sacrifiera pour Yuimen."

"Tu seras Lisha Lothindil!"

Ce n'est plus une estafilade, mais une véritable estoc qui vient traverser mon corps de part en part, m'arrachant sang, chairs et larmes.

"Telim?"1

Les traits de Yuimen s'adoucissent soudain et il se jette à genoux pour me prendre dans ses bras tandis que mes yeux se troublent.

"Il fallait que je prenne ta mort pour que tu reviennes à la vie. N'aie plus peur, tu vas pouvoir revivre maintenant. Les estafilades sur tes bras te rappelleront que tu as connu la mort. N'oublie pas Lisha, tu es la pitié, le courage, la fidélité."

"Leona?"

"Elle était la détresse, la haine et le doute."

Nouveau son de cloche, je ne vois rien, je pars déjà tandis que Yuimen me couche sur le sable.

"L'orme chétive t'attend sous mon temple à Tahelta. Vis maintenant."

Yuimen me frappe alors un fort coup en haut du sternum...

(((1 : pourquoi?)))

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 Sujet du message: Eveil difficile
MessagePosté: Jeu 5 Aoû 2010 00:38 
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Reprise difficile de respiration qui suit le coup de poing de Yuimen. Ma cage thoracique se lève et s'abaisse lentement tandis que je ressens une profonde gêne qui longe mes côtes. Je ne vois rien, ne ressens rien, s'il n'y avait ces inspirations qui m'apportent un peu de vie, je pourrais croire que je suis morte pour de bons. Il y a ces bruits maintenant : vent qui s'agite dans les branches, arbres qui chantonnent, pas feutrés dans les feuilles mortes, souffle d'une vie autre que la mienne autour de moi.

Je suis incapable de bouger, ne serait-ce qu'une paupière, je suis clouée au sol... ou ailleurs, je l'ignore. Je ne ressens rien, j'entends juste les courants d'air qui résonne dans mes oreilles, mais je ne les sens pas sur ma peau. Suis-je nue d'ailleurs, suis-je habillée ? Suis-je d'ailleurs dans mon corps? L'éventualité que je me sois transformée en dryades, en femme chat, qu'une queue m'aie poussée ou même des oreilles d'ours comme on le raconte dans les contes de mon enfance vient me terroriser, d'autant plus que je n'ai aucun moyen de vérifier que je suis bien moi.

Et si mon corps avait été déchiqueté? Et s'il était resté dans le fluide druidique que j'étais morte à nouveau? Yuimen n'aurait pas fait cette erreur, ce n'est pas possible et Astinor veille, j'en suis certaine, elle l'avait promis.

(Astinor où es-tu? Suis-je loin de toi?)
(Elle n'est pas loin de toi, Lothindil.)
(Mon nom est Lisha. Qui es-tu petite voix?)
(C'est moi, Anouar.)
(Anouar... Ce nom me dit quelque chose. Tu me connaissais, petite voix?)
(Je te connaissais. Aussi bien que toi, peut-être même mieux.)
(Es-tu vivante? Ou sommes-nous mortes toutes les deux, petite voix?)
(Je ne sais si le fait d'être vivante s'applique à un être comme moi, mais comme tu n'es pas morte, on va dire que je suis vivante autant que toi.)
(Qu'es-tu, petite voix pour ne pas être vivante et pourtant vivante?)
(Je suis une faera.)
(Je me souviens de ça. Tu étais la créature qui était toujours avec moi dans mon autre vie, petite voix?)
(Je l'étais en effet, et si tu veux de moi, je serais avoir toi dans cette vie-ci.)
(Ne l'es-tu pas déjà, petite voix? J'ignore pourquoi, mais tu es quelqu'un de précieux pour moi donc oui, je le veux.)
(Il va être temps de t'éveiller, une autre créature veut te voir.)
(Astinor? Je ne vois pas qui d'autre voudrait me voir.)
(En effet, Astinor. Te souviens-tu d'elle?)

Long moment d'hésitation pendant lesquels je fouille mes rares souvenirs, mais tout ce que j'y retrouve c'est qu'Astinor a promis de veiller sur moi.

(Non... Je sais juste qu'elle a promis de protéger mon corps et que je suis entrée dans la lumière qui brille, c'est tout.)
(C'est une panthère, elle est l'âme de ton épée que tu as délivrée.)
(Une panthère?)

Soudain, dans le noir de mes paupières toujours closes, apparaît une ombre noire aux doux reflets bleutés. Même si elle paraît rapiécée, elle me semble magnifique, et surtout gentille. J'ai envie de la caresser et de la prendre dans mes bras.

(Oui, je me souviens de ça, maintenant. Mais qu'est une épée?)

Une nouvelle image vient remplacer le félin dans mes paupières. Un objet, droit avec une longue partie relativement transparente et une autre, plus petite grise brillante et enfin deux autres pièces sortant des deux cotés. J'ai déjà vu un objet comme ça, mais ça date de tellement de temps.

(A quoi ça sert?)
(A combattre et à tuer.)
(Si je suis une meurtrière, je mérite la mort alors.)
(Tu ne tues que pour protéger ta vie et celles d'autres personnes.)
(N'y a-t-il pas d'autres manières? Je ne veux plus tuer.)
(Tu es une guerrière. Tu dois lutter et tuer, c'est ton rôle.)

Trois mots me reviennent alors, j'ignore quand je les ai entendu ni qui me les a dit : pitié, courage, fidélité.

(Je lutterais alors.)

((( Vers le temple de Treoria : Souvenirs perdus )))

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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