L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Le temple oublié de Treoria
MessagePosté: Mer 11 Aoû 2010 16:10 
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Le temple oublié de Treoria


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Loin au cœur de la forêt de Sarnass se trouve le temple oublié de Treoria. Ce lieu magique et mystique est ce qui aurait pu, il y a encore cinqcents ans, s'apparenter à un grand temple de Yuimen pour quiconque le trouverait en venant de Yuimen. Treoria est en effet pour les dryades le dieu antique de la terre et de la forêt qui les protège et les nourrit.

Le temple en lui-même était grand et magnifique, fabriqué en lourdes pierres gris-brun. Nombreuses étaient les statues qui l'ornaient et servaient à rappeler les nombreuses incarnations du Dieu. On compte en effet pas moins de cinquante visages différents au dieu de la terre et autant de noms. Les légendes voudraient qu'il en ait cent et que seul lui connaissent le centième nom.

Mais voilà plus de quatre cents ans que le temple n'est plus gardé en état et que la végétation a repris son rôle, devenant omniprésente en ces lieux. Les murs se désagrègent sous l'effet de la mousse et des lichens, les toits se sont effondrés voilà déjà longtemps, les portes et escaliers ont été forcés par les racines et branches des arbres géants, passant même par les fenêtres.

Seule une exception semble être faite par la flore ambiante : la pièce de l'autel est restée vierge de ces attaques incessantes. C'est à ce point qu'on voit encore encore la beauté de l'ensemble avec un sol de pierre lisse recouvert d'une fine mosaïque multicolore. L'autel lui-même est fait de pierre creusée, dedans se trouve des plantes toujours tendres malgré le temps, recouvert d'une peau de bête elle aussi intact. Un mur est encore debout, laissant apparaître un merveilleux vitrail donnant à la pièce, quand le soleil est à l'est, une touche verte calmante. Dans un coin, un vieux bassin relié directement à la source sous le temple déborde d'une eau claire et pure.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Souvenirs perdus
MessagePosté: Jeu 12 Aoû 2010 09:40 
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Je finis par ouvrir les yeux sur une touche humide me barbouillant le visage. Une créature au pelage noir-gris me regarde de ses grands yeux gris. Affolée, je me recule de près d'un mètre en rampant à moitié assise jusqu'à prendre un peu de distance. Ma vision a dû mal à s'adapter, mais je reconnais la forme générale de la créature. Sans conviction, un seul mot se présente à mon esprit :

"Panthère ?"
"C'est moi, c'est Astinor, Lothi..."
"Pas Lothi. Lisha !"

Une autre créature, plus lumineuse, se trouve à coté, j'ai dû mal à la voir ou du moins à distinguer ses contours, à part ses deux yeux tels deux perles noires au milieu. Les deux bestioles se regardent tandis que je tente de distinguer plus précisément. Elles paraissent tellement opposées, l'une d'une luminosité inquiétante, l'autre d'un noir grisé profond. En plus de ça, elles se regardent, j'en suis certaine.

"Toi, Astinor. Mais elle ?"
"C'est moi, Anouar !"
"Petite voix ?"
"Oui, la petite voix."

Je me répète une bonne dizaine de fois chacun des deux noms jusqu'à être certaine de bien les avoir compris et retenu. Une fois cela fait, je regarde tout autour de moi. Je suis couchée sur un lit de plante tendre recouvert d'une peau de bête toute douce. Autour de moi le décor ressemble à un bâtiment, avec des briques grises tout autour, par moment je peux voir des piliers lisses allant dans n'importe quel sens, drôle d'architecture à vrai dire. Par contre, je suis surprise par l'absence totale de couleurs autour de moi, y compris dans le ciel qui me paraît lourd et nuageux bien que, à part le gris, il me paraît bien lumineux.

D'un coup, je me redresse et regarde mon corps, toujours nu, à la recherche de quelque chose de changer sur moi. J'ai toujours mes deux jambes, mes deux bras, aucune trace de tentacule, d'oreilles de chat ou d'ours, de poils malvenus, de palme entre les doigts, ni de queue. Je suis presque déçue pour tout dire. Je me serais attendu à un changement significatif, montrant au monde que je suis morte. Seuls mes cheveux me paraissent nettement plus rêches, mais je mets ça sur le compte des branches et autres qui doivent traîner dedans.

Un gargouillement sévère s'élève, comme une plainte douloureuse, de mon estomac affamé.

"Faim !"

Astinor et Anouar se regardent l'une et l'autre.

"Une chasse, ça te tente chaton ?"
"Chasse ?"
"Aller chercher à manger."
"Pourquoi pas..."

Astinor se dirige dehors et je la suis, marchant difficilement, comme si mon corps avait été immobilisé depuis plusieurs semaines. Dehors tout est aussi gris, comme si la forêt avait brûlé sans perdre sa grandeur. Je me secoue la tête, espérant peut-être que cela remettrait la couleur, mais il n'en est rien.

"Que se passe-t-il, chaton ?"
"Gris, tout gris, pas couleurs."
"Ca reviendra. Il va te falloir de la force, tu te souviens de ça ?"
"Non. Aucun souvenir..."

Soudain, une image vient s'interposer entre le décor et moi, elle représente une créature à la peau grise devenir couverte de poils avant d'aller soulever un caillou gros et lourd. Ca me rappelle quelque chose, mais sans savoir si je l'ai déjà vécu ou tout simplement vu. Je hausse les épaules en secouant la tête de dénégation et l'image s'efface.
Dans le même temps, Astinor me saute à la gorge brutalement. Sans que j’aie réellement besoin d'y réfléchir, je me retrouve couvert de poils, à un mètre d'elle, à moitié accroupi, un morceau de bois à la main, prête à bondir à mon tour. Voyant ça, elle interrompt son geste et s'assoit en se léchant la patte avec ce qui pourrait passer pour un sourire sur son museau soyeux.

"A défaut les réflexes sont intacts."
"Comment j'ai fait ça ?"
"Je l'ignore, mais te faudra apprendre à le faire toute seule."

Astinor me conseille alors de garder mon bâton et de la suivre avec le moins de bruits possibles. Je tente de faire de mon mieux, mais elle est toujours moins bruyante que moi et toutes mes tentatives pour attraper un animal sont misérables. Pire, j'empêche la panthère de faire son travail correctement, faisant fuir ses proies.

"Je te ramène au temple. On verra ça une autre fois."

Tête basse, je suis la panthère. Nous nous n’étions guère éloignées et retourner au bâtiment n'en est que plus simple. Je suis malgré tout fatiguée de cette chasse improductive et surtout affamée. Une fois à l'entrée du bâtiment, Astinor repart, sans doute pour trouver de quoi déjeuner malgré tout. Pour ma part, j'ai trop faim, je m'assieds, rompue par l'effort et tends la main vers la touffe d'herbe la plus proche.

"Moi pouvoir manger ça ?"
(Oui, cette herbe est comestible.)

J'en profite pour m'en enfiler une grosse poignée que je mâche doucement, tentant de me souvenir de l'un ou l'autre goût que j'aurais connu. Cette herbe a un goût de salade, fade mais pourtant légèrement acide comme si on l'aurait aspergé de citron frais. N'hésitant pas un instant, j'en reprends une pleine poignée que je mâchouille avec conviction et plaisir. A défaut d'être réellement nourrissant, c'est bon et ça permet d'attendre le plat de résistance. Puis ça me rappelle des souvenirs lointains, mais à la fin de la seconde dose, je n'ai pas réussi à mettre un nom dessus encore. Ce n'est qu'au moment d'avaler la troisième que je parviens à nommer l'évocation :

"Ello! Ca te dit quelque chose à toi ?"
"C'était pas si loin que ça. Si je te dis Verloa, ça te dis quoi ?"
"On joue, c'est ça ?"
"On va dire que oui. Si tu me dis Ello, je te dis Verloa, si je te dis Verloa, tu me dis quoi ?"

Ce nom me dit quelque chose, c'est certain. Je l'ai déjà entendu et peut-être même plus qu'entendu, j'ai l'impression que j'ai vécu quelque chose par rapport à ça. Sans pouvoir fixer un nom, une ombre apparaît, une grande ombre blanche avec d'énormes ailes et des écailles d'ailleurs. Je cherche à fixer l'image dans mon esprit pour l'envoyer à Anouar comme elle le fait pour moi. Ca a l'air de marcher vu qu'elle me répond :

"Verloa t'évoque le dragon blanc... Oui, pas faux. Et je réponds alors volcan. Tu dis quoi ?"

Sans avoir le temps de trop y réfléchir, je me rappelle la fumée, la terre et la glace nous fonçons dessus. Puis un visage pâle, pas un elfe, un humain. Pas puissant, mais qui nous a sauvés la vie. Il est massif, les yeux sombres et manient la glace.

"Lillith? C'est possible ?"
"Le portrait est assez ressemblant en tout cas. On va continuer avec les images alors."

Portrait d'un elfe gris, les cheveux noirs et blancs maniant les armes avec des yeux rouges par moment.

"Cromax? J'ai le souvenir de m'être fâché avec lui..."
"Souvent, en effet."

Dans un éclat de rire, je revois certaines scènes où, couverte de poils, je l'ai soulevé du sol et jeté plus loin. Et pourtant, loin de me moquer de lui, c'est plutôt de moi que je rigole et de ces souvenirs qui semblent vouloir revenir tous seuls. Je vois d'autres personnes qu'Anouar m'aide à identifier : Fizold, le faiseur de feu ; Andélys, le barbare à la hache d'or ; Daio, le guerrier à la cagoule ; Seyra, l'enfant humain combattant à l'épée ; Keynthara, la poupée un peu folle ; Lelma, le jeune père combattant ; Bogast, le puissant mage d'air ; Cheylas, la traitresse que j'ai aidé à s'enfuir; Seldell, le jeune rouquin dessinateur ; Filgowen, l'éleveur de sangsues.

Loin de n'être que des bons souvenirs, Verloa m'évoque aussi une peur que j'attribue pour l'instant aux dragons et autres araignées géantes, mais une autre ombre que je ne parviens pas à nommer qu'Anouar ne souhaite pas évoquer pour l'instant traîne malgré tout sur cette île dans ma mémoire.

Mais ces sombres pensées sont interrompues par le retour de ma panthère traînant une proie de la taille d'un jeune daim. Mais ressemblant à rien de ce que je peux connaître, ou du moins me souvenir pour l'instant.

"Je suppose que tu ne manges pas cru ?"
"Aucune idée."
"Jamais vu un elfoïde bouffer cru, donc faut du feu. Tu t'en charges, Anouar ?"

Heureusement que les herbes à manger ne manquent pas dans les environs car les heures qui suivirent à faire du feu me paraissent extrêmement longues entre la recherche du bois -très simple quand on ne voit qu'en gris-, l'apprentissage de la technique et surtout sa mise en pratique. La journée a quasiment passée dans son entièreté quand brûle enfin un bon feu sur lequel dore de la viande arrachée à coup de dents de panthère avant d'être plantée sur un bâton. Quelques mouches commencent à s'assembler autour de la carcasse de l'animal, faisant un bruit pour le moins épouvantable, mais ça ne nous empêche pas de dévorer notre repas, pas plus que la dizaine de brûlures qui ornent mon corps et mes mains, marques des tentatives de l'après-midi.

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 Sujet du message: Re: Le temple oublié de Treoria
MessagePosté: Ven 13 Aoû 2010 11:42 
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Le soir venue, je retourne me coucher sur le lit, m'enveloppant avec la peau de bête pour me protéger du frimas nocturne qui filtre à travers les murs. Je me réveille deux heures plus tard, tandis que la nuit est à son maximum. Je reste un long temps sur le dos à regarder le ciel tout de noir et de points blancs, cherchant des souvenirs dans les étoiles, mais rien ne me vient. J'ai l'impression de ne rien reconnaître, à vrai dire, même la pâle lune me paraît inconnue.

(Tu vois la constellations en forme de chien, celui avec la patte levée ?)

Superposant des dessins aux points lumineux que je vois, Anouar me fait voir les constellations telles que les gens du pays les voient. Je n'en reconnais aucune, par contre, je parviens à trouver le chien dont elle me parle. Il est mignon avec ses oreilles couchées sur son museau, sa patte levée et sa queue dressée : un véritable chien de chasse.

(Hé bah l'étoile, celle qui fait l'oeil droit, c'est le soleil de Yuimen.)
(C'est... c'est... impossible.)
(Et pourtant... Tu as quitté Yuimen voilà 15 jours de ce temps-ci, via un fluide spatial.)
(Mais pourquoi ?)
(Que te rappelles-tu de ta planète d'origine et des derniers moments ?)
(Je me souviens de Verloa, c'est tout...)
(Verloa c'était il y a quasiment 3 mois. Tu as vécu beaucoup de choses avant et après.)
(Rappelle-les-moi alors. Je veux savoir.)
(C'est à toi de les retrouver. Je peux t'y aider, mais pas tout faire à ta place.)
(Aide-moi à me rappeler alors !)
(Descend un peu de ton "lit" et dis-moi si ça te dis quelque chose.)

D'un bond assez leste, je me retrouve accroupie sur le sol, regardant d'un air interrogateur le bassin de pierre. Me redressant, j'en fais le tour plusieurs fois à la recherche d'un indice ou de n'importe quel indicateur. Rien ne me rappelle rien, même pas la peau à laquelle je ne parviens pas à lui attribuer l'animal d'où elle provient.

(Tu es sûre que ça ne te rappelle rien ?)
(Je suis déjà venue ici ?)
(Non, ça je peux te l'affirmer, tu n'es jamais venue ici, nous avons ramenée ton corps en ces lieux.)
(Comment veux-tu que ça me rappelle quelque chose alors ?) répliqué-je sur un ton boudeur.
(Tu es certaine que l'alliance du minéral, de l'animal et du végétal ne t'évoque rien ?)

Je m'accroupis à nouveau et ferme les yeux. J'ai l'impression que mon cerveau est aussi vide qu'un seau percé et que quand je cherche à saisir une chose importante, elle s'enfuit directement par un trou. Puis soudain, comme si j'avais vu un éclat d'argent dans une rivière, je plonge ma main à la recherche du souvenir que je viens de voir sans avoir eu le temps de savoir exactement ce qu'il était. Au bout de plusieurs minutes de course effrénée dans mon propre esprit, je parviens à rejoindre l'idée que j'ai vu passer et à mettre un mot, un unique mot dessus, mais qui semble tout vouloir dire :

(Yuimen!)
(Oui, Yuimen. Que peux-tu dire d'autre ?)

Une autre image vient de traverser mon esprit, j'ignore si c'est qu'une trace d'une imagination, une lettre ou autre chose, mais j'ai l'impression que je ne dois pas la perdre, à aucun prix. Fonçant alors vers mon feu -presque éteint- de la veille, je prends une branche carbonisée sans faire attention que celle-ci est aussi brûlante, sans même faire attention à la douleur. Elle est assez longue pour moi et pour ce que je veux faire. Je me dresse alors de toute ma hauteur et commence à dessiner dans une danse folle, à la limite de la transe tellement j'ignore ce que je fais. Mais il faut que je parvienne à refaire le signe comme l'homme tournant l'avait fait. Au dernier moment, je me retrouve avec la pointe noire de mon bâton tournée vers le bas, les mains levées au-dessus de la tête, un drôle de symbole dessiné tout autour de moi.

"Que se passe-t-il encore, chaton ?"

L'interruption de ma panthère fait que je baisse mon arme improvisée, ne sachant de toute façon plus quoi faire d'autre.

"Je sais pas, je sais juste qu'il fallait que je dessine ça. Ca te dit quelque chose Anouar?"
"On dirait un glyphe. Mais sans le mot, il ne peut pas marcher, de toute façon."
"Et tu ne connaîtrais pas le mot par hasard ?"
"J'ignore tout de ce glyphe, y compris son effet... Je ne sais même pas où tu l'as appris."
"C'est Yuimen qui me l'a appris."
"Quand et comment ?"
"Après la lumière, j'ai vu Yuimen et il m'a appris ça."
"Tu as donc vu Yuimen après ta mort et avant ta résurrection."
"Si tu le dis, c'est bien possible."
"Par les huit éléments..."

Un lourd silence tombe tandis que toutes les trois, nous regardons ce graphe au sol. Enfin les deux autres plus que moi, il fait toujours nuit et ma vision toujours monochromatique m'empêche de voir clair surtout un dessin en noir sur gris. Soupirant, plus pour repousser le silence que par ennui, je vais pour ranimer le feu, quitte à voir en gris, que ça soit au moins du clair.

Il est difficile de repérer les braises, d'habitude rougeoyantes et lumineuses, quand notre vision se limite à un gris avec différentes luminosités. La poussière blanche, bois trop consumé, sont du même gris que les braises encore vives sur lesquelles il me faut souffler. En expirant un peu au hasard, chassant les cendres de ma vision sous forme d'un nuage clair, je parviens à repérer les zones qui s'éclairent plus quand ma respiration vient les chatouiller. Je m'épuise dès lors à les ranimer autant que je peux, jusqu'à voir des flammèches puis de jolies flammes toutes grises.

(Tu te débrouilles bien.)
(Merci... Crois-tu que je retrouverais ma vision?)
(Je pourrais te mentir, je dirais oui, bientôt. Mais ce n'est pas le cas. Je l'ignore, Lisha. Je ne connais que peu de personnes qui sont mortes et qui sont ressuscités. Pour autant que je le sache, la vision en gris est courante... Et définitive chez certaines personnes.)
(Voyons ça positivement, au moins pas besoin de crépuscule pour que tous les elfes soient gris désormais.)

Je pousse un rire sans joie, me rappelant soudain un autre elfe gris, lui je ne l'ai jamais entendu rire... En même temps les circonstances de notre rencontre n'étaient pas les plus propices à la joie. C'était à Darhàm, à la recherche de compagnon d'une femme. Une drôle d'histoire dont je n'ai jamais su la fin, ayant été appelé en urgence par Nuilë. C'est ainsi que j'ai traversé Nirtim en 4 jours, du Nord au Sud. Azzormir, c'était son nom, il était enseignant, sans doute un vagabond pour se retrouver là...

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 Sujet du message: le retour des énergies
MessagePosté: Mar 17 Aoû 2010 10:30 
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"Aujourd'hui, on va travailler sur ta magie."
"J'ai de la magie moi ?"
"Tu as pas mal de pouvoirs différents si tu veux savoir. Le fait de te couvrir de poils et de gagner en force au moindre danger ou crise de colère est une de tes magies. Tu en connaissais un certain nombre et elles devraient revenir assez vite je pense."
"Si tu le dis. Je savais faire quoi ?"
"Former un bouclier de plante. Enchanter des plantes pour te soigner. Faire trembler la terre. Transformer la terre en sable mouvant pour aspirer et recracher des adversaires. Enfin ce genre de chose quoi..."
"Tu devrais pouvoir m'aider à retrouver ces pouvoirs, non ?"
"Non, tu dois retrouver ça toi-même. Je t'aiderais pour les sorts individuellement, mais tu dois d'abord retrouver comment lancer un sort par toi-même."

Pendant un temps, je reste là à réfléchir à tous ces pouvoirs. Je me souviens les avoir eu, mais pas comment les faire marcher. Je ne peux m'empêcher en y songeant de regarder la liane et l'arbre qui ornent mon bras droit, les tatouages semblent briller contrairement au tatouage noir de l'autre bras. Je n'ai le souvenir d'aucune formule, d'aucun signe magique comme on en parle dans les contes, mais l'impression que c'était beaucoup plus instinctif que cela.

Prenant un bâton comme on prendrait une lame finement aiguisée, je joue avec à la recherche d'un souvenir de sortilège lancé pour retrouver les sensations. Je fais semblant de faire quelques passes d'armes à la recherche d'une idée, vu que ma faera a décidé de me laisser retrouver mes souvenirs toute seule.

"T'as perdu beaucoup de ta qualité de combat. Vivement que je retrouve ton arme, on formait un chouette duo en combat."
"Apprends-moi en attendant."
"Il faut juste que tu entraînes ton corps, tu manques de souplesse, chaton."

S'il faut que je m'entraîne et que je cherche des souvenirs, le mieux c'est de continuer à jouer avec mon bâton en cherchant à faire des piliers et murs abattus autant d'ennemis. C'est au cours de ces heures de jeux, à sauter, courir, foncer, balayer le vent avec mon arme improvisée que vient l'incident clé de la journée. J'en suis venue à croire réellement à mon jeu, à mes pseudo-adversaires et au fait que je suis une grande guerrière des temps anciens, vêtue de rien mais luttant farouchement avec sa lourde épée. Cherchant à concentrer un hypothétique pouvoir dans mon bras d'arme, j'ai senti mes muscles trembler et une puissance remontée depuis mon épaule jusqu'à ma main et jusqu'au bout de bois encore au-delà.

"Non, chaton ! Pas ce pouvoir-là !"

Si je venais de trouver comment concentrer mon pouvoir, je ne sais pas encore comment l'arrêter. La baguette se met à briller d'un halo blanc, tandis que mon bras tremble de plus en plus.

"Lâche ton pouvoir, frappe, chaton !"

Je recule alors mon bras, la main à hauteur de mon épaule avant de frapper d'un coup d'estoc droit devant moi sur la statue à moitié démolie qui me sert d'adversaire à l'instant. Ma badine ne touche pas le corps de la statue, j'en suis persuadée, mais ça n'empêche pas celle-ci d'exploser en des milliers de fragments et de poussières qui retombent tout autour de moi en une neige grise. Je baisse mon bras et regarde le carnage, interdite. Je cligne des yeux, autant pour les débarrasser des particules de statue que par stupidité, je ne comprends pas ce qui vient de se passer, mais le résultat est monstrueux.

"C'était de la magie ça ?"
"Non chaton. C'était le giga break ça. C'est une autre énergie que tu possèdes en toi, mais ce n'est pas de la magie. Même s'il faut reconnaître que c'est utile quand même."
"Tu as deux magies en toi : Le ki qui est une énergie vitale que tous les guerriers possèdent et les fluides qui sont l'énergie élémentaire que tous les mages possèdent dès leur naissance. Toi tu n'es pas né avec, tu les as absorbés, mais ça ne change pas grand chose."
"C'était le ki, ça ?"
"En effet. Maintenant reste à trouver les fluides."

Je ferme les yeux et cherche à fouiller au fond de moi, à la recherche d'un truc nommé fluide. J'ignore à quoi ça ressemble, puis à bien y réfléchir, j'ignore aussi comment chercher au fond de moi. La seule chose qui me revient c'est les plantes et ce que j'en faisais : des filets, des poings géants, mais aussi des boucliers puissants. Je décide alors de m'accroupir auprès d'un buisson particulièrement vivace dans le fond du bâtiment. Du bout du doigt, comme si je craignais que le végétal me gobe la main, je frôle la plante.

"Petite, viens protéger ma main."
(Qu'est-ce que tu me veux toi, encore ?)

La voix à l'intérieur de mon esprit n'a rien à voir avec mes deux compagnes. C'est une voix masculine, forte avec un accent qui la rend difficilement compréhensible. Dans un réflexe, j'ôte ma main et recule de plusieurs pas, sans quitter la plante des yeux. Durant plusieurs secondes, je m'attends à voir bondir un animal, mais rien ne bouge. La voix s'est tue d'ailleurs. Dans le même temps, un souvenir vient jaillir dans mon esprit. Nous sommes dans un étrange village, sur Verloa vu les autres gens avec moi et je commence à interroger plantes et arbres à la recherche d'indices.

"Ca c'était de la magie."
"De la magie ? Où ça ?"
"Elle est parvenue à communiquer avec l'arbuste."
"Elle a des tas de pouvoirs plus puissants les uns que les autres... et elle choisit de parler à un arbre ?"

L'incompréhension perle dans le ton et la voix d'Astinor.

"J'ai pas choisi. C'est venu tout seul. Je lui ai demandé de me protéger le bras et elle m'a répondu."
"Mouais, bah trouve un autre truc mieux, ça va pas te sauver la peau en combat ça..."
"Ce n'est pas le plus important pour l'instant. Elle a déjà trouvé la voie de la magie, c'est pas mal."
"Astinor a raison, ça suffira pas !"

Ma décision prise, je retourne auprès de l'arbuste et lui demande, d'une voix nettement plus autoritaire et décidée de me faire une protection. Mon tatouage réagit en même temps que la plante, une à une les feuilles de la liane disparaissent, jusqu'à ce que la tige fasse de même. Je sens un flux traverser mon corps, comme si mon sang me quittait, mais sans que ça soit la même chose exactement. Le bout de mes doigts vire petit à petit au vert, suivi de ma main droite. Je crois percevoir la voix de plante répondant à mon ordre par l'affirmative avant de se tendre devant moi en un bouclier étroit, rond, de la taille de mon avant-bras au maximum, mais mouvant, détaché de toute racine et de tout lien, flottant dans l'air à une trentaine de centimètres de ma peau.

"Je peux tester ?"
"Essaye toujours !"

Je me place en position de combat, à moitié accroupie, prête à sauter en arrière ou en avant. Astinor, toutes griffes dehors me bondit dessus, vers l'épaule gauche. Le bouclier réagit promptement, déviant la trajectoire des armes de la panthère qui ne fait que m'écorcher superficiellement le bras, juste sous l'épaule. N'hésitant pas une seconde, je lui saute dessus, tous crocs dehors comme un enfant loup. Mon bouclier se décale pour me laisser frapper et nous roulons alors comme deux chats ou deux chiens dans la poussière dans un mélange de miaulements, de feulements et de rires.

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 Sujet du message: L'histoire de Grunfit
MessagePosté: Mer 18 Aoû 2010 09:59 
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Epuisée par ce jeu formateur avec ma panthère, je me rends au bout d'un moment et m'effondre, le dos sur la roche couverte d'herbes, le bouclier tournant au brun avant de tomber comme les feuilles mortes le font d'un arbre. Un coup d'oeil à la trouée dans les frondaisons m'indique qu'il est encore tôt, à peine le milieu de journée et la faim commence à m'appeler. Me laissant encore un peu l'occasion de respirer, je reste là à attendre un peu que le temps passe, comme je le faisais avec Sarya quand j'échappais à mes cours pour la rejoindre au temple de Moura. Nous restions alors coucher dans les jardins attenant au temple à regarder le soleil descendre sur l'horizon durant des heures, les fontaines chantantes de tous les cotés.

Puis tandis que le souvenir me revient plus précis, la tristesse de la perte revient tout aussi forte. Je vois le visage de ma soeur, mais sans parvenir à l'attraper, à le fixer. Sans que je me souvienne de tout et de l'origine de cette tristesse, je sens qu'elle m'envahit comme si elle était capitale pour toute mon histoire et que je ne pouvais pas lutter contre. Soudain, le ciel magnifique devient gris comme s'il s'accordait avec ce que je ressens, il pleure dans mon coeur, comme il pleut sur la forêt.

(Met le feu l'abri dans la niche d'une statue, vite !)

Le cri mental de ma faera m'éveille brutalement au monde. La tristesse me donne le coeur gros, mais si je n'ai pas à me soucier de la pluie qui me mouille, je sècherais bien, ce n'est pas le cas de mon feu. Sans me soucier d'autre chose, je cours à travers le temple en direction des flammes qui commencent déjà à s'éteindre. J'attrape une des branches où les braises me semblent plus vives, à défaut d'être plus rouges et me rue sur la statue la plus proche. Sans plus y réfléchir, je la détruis à l'aide d'une masse de plantes, j'ignore même si c'est moi qui l'ai réellement provoquée, mais la pluie tombe de plus en plus drue et il faut un abri pour mon feu. D'un geste vif, je nettoie la niche ainsi vidée de son contenu et y dépose ma branche.

(Regarde !)
(Quoi ? Où ?)
(Quelque chose brille dans les débris.)

Fouillant comme le ferait un chien, je remue les morceaux de pierre sans la moindre délicatesse et y trouve un truc brillant, en effet. Il brille d'un tel éclat que je me demande comment j'ai pu passer aussi souvent à coté sans le voir.

(C'est parce qu'il n'était pas visible jusqu'à présent. Il était dans la statue.)
(Un tel objet doit être puissant pour qu'on décide de l'enfermer dans la pierre.)
"T'as trouvé quoi, chaton ?"
"Ca." réponds-je en lui tendant le collier qui brillait d'un éclat puissant.
"Ca te rappelle pas une histoire, Anouar? J'ai l'impression de connaître ce collier, de l'avoir déjà vu sur Yuimen en fait."
"Tu serais donc vraiment aussi vieille que ça ?"
"J'ai vécu y a longtemps ouais. Et j'ai passé bien trop de temps dans cette épée aussi."
"Mais de quoi parlez-vous ?"
"Bah du collier, tiens. De quoi veux-tu qu'on parle d'autre ?"
"Vous connaissez ce collier ?"
"Bien sûr. Ca remonte un peu, mais notre mémoire est encore bonne."
"Un peu, un peu... C'est parce que tu n'as pas la notion du temps, toi en tant que faera..."
"Ca doit pas faire plus de 25 000 ans, en année de Yuimen bien sûr."
"Vingt-cinq milles... ans ?"

Je m'étouffe à moitié en entendant le temps qui a passé depuis. C'est totalement inconcevable, même pour une elfe. Plus de trente générations ont passé depuis l'histoire qu'ils n'arrivent pas à me raconter. A quoi pouvait bien ressembler le monde à cette époque-là ?

"Oui, vingt-cinq milles ans. Et à cette époque-là, les elfes gris vivaient sur leur ancien monde... Et les Dieux intervenaient encore parfois directement sur le monde."
"Puis, il y avait plein de monstres aujourd'hui disparu, et plein d'esprits maléfique ou bénéfique."
"Comme toi."
"J'ai jamais dit le contraire !"
"C'est à cette époque-là que Cuilnen la magnifique a été fondée. C'était un refuge pour les espèces intelligentes, toutes les espèces."
"On pouvait voir des elfes noirs libres à Cuilnen ?"
"Même des orques, mais ils n'étaient pas aussi corrompus à l'origine. Et c'est au milieu de ce monde qu'un humain, béni des Dieux s'est levé et a combattu toute sa vie."
"Il luttait contre quoi ?"
"Contre les créatures des Enfers, envoyé par Phaïtos."
"C'était un grand guerrier, un humain au cheveux noirs. Il était redouté et n'avait pas besoin d'armure. Il combattait torse nu avec seulement des jambières, un casque et l'amulette que tu tiens en main."

Anouar me transmet alors l'image d'un humain, dans la force de l'âge, les cheveux d'ébène lui tombant jusqu'au milieu du dos, simplement noué par une cordelette. Sur sa tête est posé un casque, orné de moult ailes semblable à des ailes de colombes. Il est vêtu de peu et porte des jambières ailées, elles aussi. Enfin, à son cou brille le collier que je tiens entre mes mains et qui semble vibrer d'une puissance qui lui est propre.

"Quel était son nom ?"
"On l'appelait Grunfit, qui signifiait "terreur" en ancienne langue."

Fugacement, un souvenir passe par mon esprit, mais il disparaît avant que j'ai réellement pu le saisir, lui et sa signification profonde.

"Attends, redis-moi le mot."
"Grunfit, pourquoi ?"

A ce moment précis, je parviens à mettre la main sur la vague réminiscence issue de mon esprit. J'ignore ce que c'est, mais ça tient en deux syllabes en tout cas.

"Ratzan!"
"Ratzan, chaton ?»
"Oui, Ratzan. Ca veut dire quelque chose ça, Ratzan ?"
"Cela signifie ronce en langue ancienne."

Une ronce, cela m'évoque à nouveau quelque chose, d'à la fois tragique, horrible mais pourtant nécessaire. Je revois la mise à mort d'un pauvre bouloum dans une grotte.

"Je sais où j'ai entendu ça... Mon dessin, il est encore là ?"

Sans attendre, je retourne à l'endroit de la grotte où j'avais dessiné un drôle de graphe à l'aide d'un morceau de bois à moitié brulée. L'ébauche est toujours là, même si la pluie a commencé à l'effacer par endroit. Ce qu'il en reste suffit à éveiller ma mémoire aux gestes qui m'avaient mené à l'esquisser. Sous la pluie battante, j'accroche le collier du dit Grunfit et saisit un bout de bois sur le feu désormais éteint.

Recommençant la danse que Yuimen avait faite dans l'autre monde, je griffonne en noir de cendre sur le sol mouillé et sous la pluie un schéma ressemblant au sien, même s'il est encore imparfait et pas assez souple. Une fois fini, je dresse mes bras au-dessus de ma tête et abats brutalement la branche en hurlant "Ratzin". Le dessin semble vouloir changer de couleur pour passer au vert, mais s'essouffle avant même d'avoir réellement commencé. Me laissant comme une andouille dans un cercle noir dégoulinant d'eau avec les restes d'une branche entre mes doigts.

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 Sujet du message: Histoires et essais infructueux
MessagePosté: Ven 20 Aoû 2010 11:02 
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Déçue, amèrement déçue en fait, je jette le bâton avant de rejoindre mes deux compagnes qui me regardent depuis que j'ai commencé la danse. Soupirant et dégoulinante d'eau, je vais me mettre à l'abri près de mon feu qui ronronne. La pluie n'a pas cessé et coulent le long de l'allée centrale de notre refuge.

"Plusieurs raisons peuvent expliquer que ça n'est pas marché."
"Il y a une erreur, j'ai mal retenu le mot, ou le dessin, c'est tout."
"Ou alors tu n'as juste pas su utiliser tes fluides au bon moment."
"Comment tu peux dire ça ?"
"Regarde sur ton poignet. Le tatouage n'a pas bougé."

En effet, sur le dos de ma main droite l'arbre brille toujours, toujours couvert de feuilles et de fruits, la liane en revanche qui me court jusqu'au coude est en revanche terne, quasiment effacé comme un maquillage qui serait resté trop longtemps sans être rénové, symbole de mes tentatives précédentes. De cela, je m'en souviens, ces tatouages ont toujours signalé la quantité de sorts que je pouvais lancer.

(Toujours? En es-tu certaine ?)
(Oui, enfin non... Comment pourrais-je en être certaine alors qu'il me manque la majorité de mon histoire ?)
(Les Sindels ne naissent pas avec des tatouages, même les magiciens. Et ceux que tu portes sont plus uniques encore que la majorité des tatouages.)
(Ceux de mon poignet gauche aussi ?)
(Eux aussi sont bizarres, mais pas plus en rapport avec notre affaire que ceux de ton visage.)
(Ceux de mon visage ?)
(Tu avais oublié ça aussi ? Tu veux te voir ?)
(Euh oui, j'aimerais bien.)

Un petit quelque chose en moi se dit que je n’en suis pas si certaine de ça... Et si je découvre d'un coup que j'ai gagné des oreilles de chats, qu'est-ce que je ferais ?

(Ferme les yeux, ça va te faire bizarre.)

Ca pour faire bizarre, ça fait bizarre. Je me retrouve plongé à quinze centimètres du sol, me regardant d'en-bas, pas du tout comme dans un miroir, car je ne regarde même pas l'endroit d'où vient mon regard. Le pire est sans doute le moment où l'endroit d'où vient mon regard bouge pour monter plus en face de mon visage. Outre les tatouages sur les poignets, je porte aussi un magnifique tatouage vert clair qui court sur mon coté gauche du visage, du bas du menton à la racine de mes cheveux. Mais ça ce n'est rien comparé au choc de mes cheveux. Loin de ressembler aux fins fils des elfes gris, ils ressemblent à un enchevêtrement de lianes et d'herbes, certaines fines d'autres moins. Ce qui flotte désormais au vent ou au contraire s'aplatit sous la pluie n'a rien à voir avec des cheveux. C'est désormais une tignasse s'apparentant plus à de l'herbe que je porte.

"C'est quoi ces cheveux !"

Brusque retour dans ma propre vision, au moins j'arrête de voir ce qui traîne sur ma tête et ça vaut mieux pour moi.

"Des cheveux de dryades... Ca va encore, Yuimen a limité la casse ce coup-ci."
"Que veux-tu dire par "limiter la casse" ?"
"Leona a gagné une peau vert foncé, comme les dryades. C'était encore autre chose à porter."
"Il aurait pas pu se limiter à me changer la couleur des yeux ?"
"Bah en fait, il choisit pas non plus."
"Puis estime-toi heureuse, chaton. J'en ai connu certains qui ont fini en panthère ou avec une queue de woran, ou encore avec les mains palmées. Là, tu changes que ton style et ça te va plutôt bien encore."

Il y a quelque chose d'aigri dans le ton de sa voix, même si elle semble dire ça en plaisantant, la queue battante de gauche et de droite.

"En panthère ?"
"Oui, en panthère. Ca te dérange ?"
"Moi non, mais ça semble te déranger toi."

Soupir de la panthère qui vient se coucher, la tête entre les pattes. Sous le regard interrogateur d'Anouar autant que le mien, elle finit par céder :

"Oui, en panthère. Moi aussi, je suis morte. J'étais une puissante guerrière au temps de Grunfit, il nous est arrivé de lutter plus d'une fois cote à cote, d'ailleurs. Mais un jour, je me suis fait avoir dans une embuscade de squelettes. J'en ai renvoyé à la mort une bonne centaine avant d'être submergée par le nombre et je suis morte. A mon retour à la vie, j'étais une semi-humaine. Une félis, comme on disait à cette époque-là, proche de la panthère, mais sur deux pattes. Cela m'a valu d'être rejetée de tous, moi qui étais connue dans le monde."
"Ca a dû être terrible..."
"En effet... Et j'en suis restée aigrie jusqu'au jour de ma mort. Il m'est arrivé ce que je n'aurais jamais pensé. Je suis devenue un esprit errant, sous la forme d'une panthère et je me suis vengée de tout ceux qui m'avaient rejetés, ainsi que de leur famille."
"Comment cela s'est-il fini ?"
"J'ai rencontré Yuimen. Il m'a enfermée dans l'épée dans laquelle tu m'as trouvée, me disant que je pourrais me racheter un jour, mais qu'il me faudrait attendre autant de décennies que de personnes que j'avais fait souffrir dans ma vie. Je t'ai attendu durant 20 000 ans... Maintenant il faut que je me rachète."
"Ca fait beaucoup de décennies, ça."

Un silence tombe entre nous trois. Je ne suis pas certaine qu'il n'aurait pas été mieux que je ne sache jamais l'histoire d'Astinor, la panthère de mes épées. Au-dessus de nous, la pluie a cessé aussi vite qu'elle est arrivée et un franc soleil éclaire notre abri. Je ne peux m'empêcher de penser à ma propre histoire et aux nombreux trous qu'elle comporte dans mon esprit.

(Et si j'étais comme Astinor? Et si, moi aussi, j'avais tué de nombreuses personnes et que ma mort était une punition ? Et si, moi aussi, j'étais condamné à errer durant des siècles en attendant de pouvoir me racheter ? et si...)
(Cesse de te poser autant de questions. Si tu veux savoir si tu as déjà tué pour d'autres raisons que te nourrir la réponse est claire : oui. Ta mort n'est pas une punition, mais un test... Et tu as autre chose à faire qu'à te racheter.)
(A tuer Leona, je sais. Je sais pas pourquoi, mais je sais que je dois le faire.)
(Elle a trahit Yuimen et s'est mis au service d'Oaxaca.)
(Yuimen pourrait le faire lui-même et j'ignore qui est Oaxaca...)
(Yuimen n'a pas le droit d'agir. Et Oaxaca est la fille de Thimoros, ressuscitée, qui cherche à mettre le chaos sur tout Yuimen.)
(Et quel est le rapport avec moi ?)
(Ecoute, tu vas comprendre.)

La forêt semble réagir instantanément à une impulsion dont j'ignore tout, le vent joue dans les feuilles faisant chanter les arbres. Mais bien au-delà de ce chant imaginaire, un autre chant me parvient, ou plutôt une parole, venue de loin.

"Nous devions nous souvenirs si tu oubliais, Gardienne. Alors souviens-toi : Un genou à terre touchant Yuimen en personne."
(Comment-ai-je pu oublier ça ?)
(La mort est une assez bonne excuse sur ce coup-là.)

N'écoutant déjà plus ma faera, je me redresse et crie pour accompagner les arbres :

"La main droite, symbole de la force de mon corps,
posée sur le coeur, lieu de la vie et des sentiments.
Je jure à Yuimen et à la nature, une fidélité absolue.
Sur ma peau pour que jamais je ne l'oublie
Est gravé le lien qui désormais nous unira.
Sois mon unique Dieu,Ô Yuimen.
Que ma vie dépende de toi,
que mon âme dépende de toi
et que nul, mortel ou immortel
ne puisse me détourner de ta voie.
Je dis, moi Lisha, que désormais je serai liés à Yuimen et à la nature et à eux seuls."


Ce serment est le mien et il fait vibrer quelque chose de beaucoup plus lointain en moi. L'écho d'une cérémonie nettement plus importante dans ma vie : celle où Yuimen me marqua de la liane sur mon bras ; celle où Astinor, Anouar et moi avons lié notre vie à Yuimen.

"Gardienne ! Je suis la Gardienne de Yuimen, protectrice de sa foi, lame guerrière à ses ordres. Leona prend garde à moi. Tu es la détresse, la haine et le doute. Mais je suis la pitié, le courage et la fidélité."
"Comme le sais-tu ?"
"Yuimen voulait que je sache avant de revivre."
"Le repas est servi ! Crie moins fort, la prochaine fois, ça effraye le gibier."

Je ne me souviens pas de quand la panthère nous avait quitté pour aller chasser, mais toujours est-il qu'elle revient avec une proie bien assez grosse pour deux personnes ce qui tombe juste d'ailleurs, Anouar ne mangeant pas de toute façon.

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 Sujet du message: Essai infructueux
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 12:52 
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Après un repas des plus bourratifs, je vais pour m'endormir tranquillement sur le bord du mur où ronronne toujours mon feu. Mais Anouar ne semble pas d'accord avec cette vision des choses et m'incite à me lever, ce que je fais dans un grognement qui fait sursauter Astinor, déjà endormie. Après m'avoir jeté un coup d'oeil, elle s'étale un peu plus, profitant de sa douce vie de chat.

"Bon, qu'est-ce que tu me veux ?"
"T'as pas envie de savoir pourquoi ton sort a raté ?"
"Non, du moins pas dans l'immédiat, ça peut bien attendre une sieste."
"J'ai bien peur que ça ne puisse pas attendre, que tu ne puisses plus te permettre de traîner."

A coté de moi, Astinor s'est redressée et tend une oreille à Anouar.

"Pourquoi, on est pas tranquille ?"
"La gardienne doit se réveiller. La guerre approche, Lothindil."

Je ne relève pas l'utilisation de mon ancien nom, il semblerait que je doive m'habituer à l'un comme à l'autre, même si leur sens sonne très différemment à mon oreille.

"En quoi cela me concerne-t-il? Qu'ils guerroient s'ils veulent."
"Cela te concerne au plus haut point : Siril est à leur tête."

Astinor gronde alors, tout poil dehors. Manifestement c'est une personne que je suis sensée connaître, ce nom me dit quelque chose d'ailleurs, sans que j'arrive à savoir quoi plus précisément. Je hoche la tête en signe de dénégation, j'ignore qui est cette Siril et pourquoi il est si important que je puisse la vaincre.

"Le golem de fleur, chaton, ça te dit rien ?"

Bien sûr que si, ça me dit quelque chose ça. Comment ai-je pu oublier cette peste qui m'a honteusement piégée avec une créature invulnérable dans un entre-monde lors des épreuves de Yuimen ? Rien qu'à cet unique souvenir, mon coeur s'emballe, j'ai soudain envie de combattre... et de la tuer. Elle n'est plus sur un monde où aucune souffrance n'est possible et la mort risque d’être désormais une réalité pour elle.

"Si c'est elle, alors oui, je combattrais."

Dans ma colère, mes fluides ont commencé à s'agiter dans mon corps, mais je les calme, j'ai besoin d'apprendre mes sorts avant de lutter et pour ça il me faut mes fluides. Même si une grande partie de mon passée me manque, je peux combattre et déchaîner la rage, ça je le sens.

"Réessaye le glyphe, on va voir pourquoi ça n'a pas marché."

La pluie qui tombe toujours aussi drue a effacé depuis longtemps mon dessin, mais je pense pouvoir le retrouver sans trop de difficulté, désormais. Reprenant le bâton que j'avais jeté un peu plus tôt, je recommence ma danse, insistant sur les petits détails, traçant le glyphe au plus précis par rapport à mon souvenir. Je redécouvre des particularités auxquelles je n'avais pas fait attention les deux premières fois. Petit à petit, le dessin apparaît d'un trait vert aux reflets bruns autour de moi tandis que je distille mes fluides. Cela fini, je lève les bras au ciel avant d'abattre mon épieu improvisé en plein centre du dessin en hurlant le mot appris.

Loin de faire ce qui étaient attendu, le sol se met à trembler et à même la roche se grave le dessin comme encoché par mille burins éjectant mille morceaux de pierre, coupant comme des lames de couteaux qui viennent m'entailler la peau sans que je puisse faire quelque chose pour me protéger. La douleur n'est pas énorme, mais la surprise est finalement bien pire, c'est la première fois que je vois une telle réaction lors d'un essai de magie. Puis aussi soudainement que ça a commencé, les pierres retombent, le sol se calme, tout s'arrête. Je suis vivante, couverte de griffures et autres plaies sans importances.

"Bon, on a la réponse."
"Ah ?"
"C'est le genre de réaction des glyphes quand il y a confusion entre le signe et le mot de pouvoir. Certains sont plus réactifs que d'autres, d'ailleurs. En l'occurrence, je peux te dire que le mot de pouvoir est plus puissant que le dessin et que les deux sont assez puissants vu la réaction extrême."
"C'est intéressant à savoir, mais ça m'aide pas à savoir ce qui va me permettre de réussir les deux sorts dans ce cas."
"Pourtant c'est simple, chaton. Elle te dit que tu as le glyphe d'un sort et le mot d'un autre. Reste à retrouver dans ta mémoire le mot du premier et le glyphe du second et ça devrait aller tout seul."
"Ca risque d’être simple encore avec ma mémoire qui joue la passoire..."
"De toute façon, sans magie, tu ne pourrais pas tester, va falloir que tu te reposes."
"Alors ça c'est avec plaisir !"

Les entailles sur mon corps ont beau ne pas être profondes, elles n'en restent pas moins douloureuses et je suis convaincue que quelques longues minutes de sommeil ne pourraient pas me faire de mal pour oublier mon échec cuisant et peut-être même avoir une idée géniale au réveil. C'est donc sans faire de difficulté que je vais retrouver mon coin de mur qui, à défaut de me protéger totalement de la pluie m'abrite au moins du vent et me permet de profiter de la douce chaleur de mon feu et de ma panthère.

Sans que mes rêves soient de ceux dont on se souvient quand on émerge au matin, ils sont malgré tout de ceux qui vous font vous réveiller, le coeur battant, aux aguets, plus épuisé que si vous n'aviez pas dormi. Je ne parviens à me calmer qu'après avoir inspecté les lieux à la recherche de ce qui a pu causer ma frayeur, c'est-à-dire rien en l'occurrence. Astinor ne semble pas ravie de ce réveil pour le moins mouvementée et me lance le type de regard que lance un chat bousculé par son maître en plein milieu de son sommeil, le type de regard qui ferait fuir n'importe quelle proie.

"Alors, tu as un souvenir quelconque d'un autre dessin, ou d'un autre mot ? "
"Juste une vague idée."

J'ai en effet le vague souvenir d'un glyphe se différenciant légèrement de celui que j'ai dessiné jusqu'à présent. Mais avant de le griffonner, je prends le temps de réalimenter mon feu. La pluie a cessé durant la nuit, mais le bois est globalement trempé. Je me maudits de n'avoir pas songé à mettre aussi du combustible à l'abri. Je finis par trouver quelques poutres relativement épargnées car contre un mur et sous d'autres poutres et pierres, mais l'effort exige cependant que j'en appelle à ma magie pour augmenter ma force. Mon feu à nouveau approvisionné, je récupère une branche avec le bout comme un gros bout de charbon et essaie de retrouver le sigle, mais il ne me faut guère plus de quelques minutes pour me rendre compte que je n'y arriverais pas et pour envoyer mon crayon improvisé voler droit dans mon feu dans un geste de mauvaise humeur.

"Calme-toi, c'est pas en t'énervant que tu retrouveras le glyphe."
"Ca sert à rien, je le retrouverais pas !"
"Elle manque d'exercices, Anouar. Rien de tel que de se défouler un bon coup pour mieux réfléchir."
"Ca c'est bien vrai, comment veux-tu que je retrouve un dessin avec ces poils partout et cette envie de cogner et de sauter !"
"Allez, viens, on va chasser !"

Aussitôt dit, aussitôt fait. Dans un mouvement de poils de moires, tel un duo de panthères, Astinor et moi nous nous levons, laissant notre feu à l'abri dans la niche de la statue. Anouar, qui semble ne pas vouloir me quitter, vient se loger sur mon épaule d'un bond d'une longueur tout à fait aberrante pour une créature aussi petite et nous voilà partie toutes les trois dans la forêt.

((( Vers la forêt de Sarnass : Partie de chasse)))

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 Sujet du message: Glyphe de lianes
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 10:07 
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A peine de retour au temple, je m'enfuis le plus loin possible de l'entrée, de manière à ce que mes compagnes ne déclenche pas par inadvertance le glyphe de pouvoir que je pense enfin pouvoir utiliser. Au passage, je saisis le bout de bois me servant à la fois de lance et de crayon. Parvenu à un endroit assez à l'écart pour que le déclenchement ne blesse personne, je ferme les yeux pour me concentrer avant de les rouvrir et de commencer à dessiner le sort au sol. Je distille petit à petit ma magie qui vient glisser à travers ma lance improvisée jusqu'aux marques dans la pierre. D'une lueur verte, le signe étincelle doucement tandis que j'achève les cercles, droites et runes. Cela fait, je me dresse de toute ma hauteur, mon pieu pointe vers le bas dans mes deux mains.

"Dzarit !" hurlé-je en abattant ma lance juste au centre du dessin.

J'ai crainte qu'il réagisse comme le précédent et que le mot soit faux, mais il n'en est rien. Le symbole étincelle durant quelques secondes d'une lumière brillante, limite aveuglante. Puis le phénomène se tasse, laissant juste un mince filet qui semble être fait de fluide pur courir le long des gravures. Je m'écarte, retournant auprès de mon feu avec un sourire, certaine que ça a marché.

"Alors chaton, ça a marché ?"
"Regarde, tu verras bien."
"Et je suis sensée voir quoi ?"
"Tu vois pas le dessin là-bas? Il brille doucement."
"Je ne vois rien, non. Anouar, tu vois toi ?"
"Oui, mais uniquement parce que Lothi voit elle aussi."
"Que veux-tu dire par là ?"
"Que je suis une faera, je peux voir par tes yeux comme tu vois par les miens."
"Je comprends pas, pourquoi Astinor peut pas le voir ?"
"Voyais-tu celui de Yuimen ?"
"Non..."
"Seul un magicien aussi puissant que toi peut voir tes glyphes. Astinor n'est pas magicienne, elle ne pourra jamais les voir."
"Et tu ferais bien de signaler où il est, pas envie de tomber dedans."

Prenant un bout de bois avec la pointe particulièrement noircie, je marque le sol d'un long trait, délimitant une zone claire pour mes expériences magiques. Une fois de retour auprès de mes deux compagnes, je redonne un peu de bois à mon feu, évitant qu'il s'éteigne.

"Dis, Anouar, tu penses que ces sorts sont faisables en plus petits et avoir moins de bruits ?"
"Tu voudrais t'en servir pour quoi ?"
"Pour piéger des portes durant une poursuite par exemple."
"Je suppose oui, faudrait essayer."

Un rapide coup d'oeil sur mon poignet me permet de me dire que j'ai encore moyen à quelques essais, la liane étant toujours là, ainsi que quelques feuilles. Je puise dans le feu un bâton plus petit que ma lance, ça sera plus pratique puis en quelques enjambées, je retourne jusqu'à ma zone de travail. Il s'avère plus difficile que prévu de faire le dessin en petit et d'autant plus qu'il me faut passer d'une surface horizontale à une surface verticale. Le premier essai est un échec total et je le raye rageusement avant de reprendre mon essai. Je trouve personnellement le dessin nettement plus convaincant, mais le manque de réaction au moment de dire le mot me fait dire que la magie ne semble pas vouloir être d'accord avec mon appréciation. Un regard sur mon poignet où l'arbre semble en plein automne me fait dire que, s'il me reste assez de magie, ce n'est pour guère plus d'un essai.

Me concentrant pour faire le dessin le plus semblable possible, d'une seule traite, tout en distillant mes fluides pour qu'ils viennent se mêler aux traces de cendres que je laisse sur les murs, je parviens à refaire le glyphe. Celui-ci brille maintenant d'une couleur verte assez douce, beaucoup plus que son grand frère au sol l'a fait. Modérant le ton de ma voix pour l'adapter à la douceur de la lumière, je frappe le centre du dessin de ma pointe en disant le mot clairement. Contrairement aux deux premières fois, les fluides disséminés réagissent et font briller le signe avant de s'éteindre quasiment, ne laissant à nouveau qu'un trait fin, guère plus épais que celui d'une plume de précision. Je m'écarte pour contempler mon oeuvre, fière. Au-dessus de ma tête, le ciel s'obscurcit petit à petit, la journée a été longue et j'ai faim, puis, de toute façon, je ne pourrais pas faire de tentative supplémentaire, je suis épuisée et vidée de mes fluides comme mon tatouage éteint le confirme.

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 Sujet du message: Glyphe de ronces
MessagePosté: Mer 8 Sep 2010 15:43 
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La nuit commence à tomber quand je retourne auprès de mes compagnes. Astinor est déjà en pleine découpe de la viande qui me servira de repas du soir. Avoir une arme tranchante en main me manque quand même un peu, mais à défaut, les dents d'une panthère sont efficaces. Je me retrouve bientôt avec une demi-douzaine de brochettes entrain de griller au-dessus d'un feu ronflant.

"Vous n'auriez pas encore une histoire comme celle de Grunfit à raconter, ça me rappellerait peut-être quelque chose d'autres."

Des histoires elles en connaissent une sacré flopée à vrai dire, de ces contes des temps anciens que même les elfes ont oubliés et que les Sindels n'ont jamais su de toute façon. J'aime bien ces récits plein de héros puissants, de méchants redoutables, de trésors fantastiques et surtout plein de mysticisme et de religiosité. C'est sur l'un de ces nombreux contes narrés par Astinor que je finis par m'assoupir comme le ferait un enfant bordé par sa maman.

Je m'éveille trois bonnes heures plus tard, parfaitement reposée et les idées claires. J'attise un peu mon feu pour y voir un peu plus contrastés car les tons de gris foncés restent difficiles à distinguer. Bientôt et sur une petite dizaine de mètres tout s'éclairent, me permettant de distinguer les poudres, les pierres et autres obstacles qui constellent le sol autour de moi. En attendant le soleil et le réveil de ma panthère, je décide de m'exercer de m'assouplir un maximum. Un temple dévasté et un terrain de jeu finalement assez approprié pour ça, même si le manque de lumière me contraint à rester à proximité de ma position d'origine.

Finalement, quand le soleil apparaît à l'horizon, je suis déjà épuisée physiquement par mes exercices matinaux. Ma panthère quant à elle s'étire en baillant comme tout bon chat qui se respecte avant de s'attaquer à son repas et de me détacher quelques belles lanières de viandes que je fixe à des baguettes pour les faire cuire. Là aussi, il s'agit d'une tâche difficile que de jauger le taux de cuisson sans avoir les couleurs. En effet, le brun et le rouge se confondent pour moi et quand je perçois réellement un changement de gris, c'est que ma viande a viré au brun foncé ou au noir vu le goût de grillé. Je laisse donc Anouar m'avertir, c'est plus simple ainsi. Pendant que ma nourriture dore sur le feu, je prends le pas de mâchonner quelques herbes en griffonnant des signes au sol sans trop savoir ce que je fais.

Ce n'est qu'après mon repas que je regarde mes symboles plus en détails. Je ne sais pas précisément pourquoi, mais certains bouts me semblent moches, mal dessinés ou mal positionnés. J'efface dès lors les symboles qui me semblent louches à l'aide d'une poignée d'herbes, j'en écris d'autres ailleurs.

"C'est un autre glyphe ça."
"Pas un autre. C'est le second glyphe !"

Sans laisser le temps à mes deux compagnes de comprendre ce qui se passe, je prends mon épieu et me sauve dans ma zone d'expérimentation magique. Fermant les yeux pour voir clairement le dessin, je me mets à danser tout en gravant le sol de mes fluides. Mais j'arrête très vite, avant même d'avoir fini. Quelque chose ne colle pas, la danse est saccadée, rompue à un moment.

"Je pense qu'il y a une inversion dans ta danse, au troisième signe après l'étoile. Toute ta danse va dans le même sens, mais à ce moment-là, tu es obligée de faire un saut de presque un tour complet pour faire le troisième signe. Tu as oublié un signe à ta droite avant le saut pour le troisième signe. Tu vois où je veux en venir ?"

Je vois très bien où elle veut en venir et même où est le problème, il me reste plus qu'à trouver comment le résoudre en vérité. Il me faut trouver quel est le signe que je dois prendre avant le troisième. Pendant plusieurs heures, je m'acharne à travailler la danse et l'écriture du glyphe sans pour autant gaspiller mes fluides sur de vaines tentatives, essayant de nombreux signes et ordres pour trouver celui qui semble le plus logique.

"A table, chaton !"

Comme d'habitude, la plus terre à terre de nous trois reste de très loin Astinor pour qui la vie se résume à combattre, chasser et manger. Je souris en retournant vers le feu en me demandant si la vie était aussi simple il y a vingt millénaires et si ce n'était pas notre monde qui compliquait tout. Après un repas rapide -le petit déjeuner a été bien assez lourd-, je m'octroie une courte sieste digestive avant de reprendre mes danses.

Après une nouvelle heure de tentatives, je parviens à obtenir une danse qui semble couler, tout en souplesse. Je me décide alors d'essayer avec les fluides en espérant que le résultat soit bien au rendez-vous. Je commence petit à petit, avec minutie à refaire la signe tout en souplesse, laissant mes fluides glisser le long de mon bâton pour venir marquer le sol. Mais, alors que je suis à peine à la moitié du dessin, Anouar m'interrompt :

"Il y a une erreur. Inverse le second et le huitième signe du tour extérieur."
"Comment le sais-tu ?"
"Ton fluide, il a réagi bizarrement. Ils sont à la bonne position, mais il faut pas les dessiner dans cet ordre-là."

Surprise, mais finalement habituée aux remarques pertinentes de ma faera, je décide, en reprenant depuis le départ, de faire comme elle le pense. La danse reste tout en souplesse et en complexité et les fluides de mon corps s'échappent petit à petit pour dessiner le glyphe au sol comme de l'or fondu le ferait dans un moule. Le signe est autrement plus compliqué à faire sans erreur que celui du glyphe des lianes et je me félicite d'avoir passé la matinée à répéter le dessin jusqu'à parvenir à le faire sans le moindre doute, ni la moindre hésitation. Parvenue au bout, je me dresse sur la pointe des pieds, ma pique serrée dans les deux mains avant de l'abattre au centre en hurlant :

"RATZAN!"

L'arabesque qui couvre le sol à mes pieds se met à briller intensément d'une lueur verte et j'avoue être craintive qu'il me saute au visage comme la première fois, mais il n'en fait rien. Très vite, la lumière diminue d'intensité pour se limiter à un fin fil vert dansant sur le sol. Astinor, manifestement réveillée par la lumière se précipite pour me féliciter ou simplement pour prendre de mes nouvelles.

"Arrête-toi ! C'est dangereux !"

Je m'écarte moi-même du glyphe, pas tout à fait certaine qu'il reconnaisse réellement son dessinateur, mais ça semble être le cas, à moins qu'il ne marche pas, tout simplement.

(Je n'aurais pas trop de craintes, là-dessus, ils sont efficaces, rassures-toi.)
"Tant mieux si ça marche... On a d'autres choses à faire, non ?"
"Il va être temps d'y aller, en effet, écoute."

Pas besoin de tendre beaucoup l'oreille pour entendre le chant grave et profond qui sort de la forêt. Sans que je sache vraiment pourquoi, des larmes viennent inonder mes joues. D'un geste rageur, je les essuie avant de redresser la tête. La forêt m'appelle, je le sais et le souvenir qui traverse mon esprit vient me remémorer pourquoi je suis là et la cérémonie à laquelle j'ai participé.

"Allons-y, mes compagnes. Anouar, guide-nous jusqu'au bord de la rivière !"

Sur ces paroles, nous quittons le temple abandonné, non sans avoir éteint notre feu et pris mon épieu en guise d'arme.

(((--> Vers la forêt)))

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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