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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Ven 3 Fév 2012 22:50 
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Seuls dans la nuit

Les deux Aniathys restèrent ainsi pendant un long moment, plusieurs dizaines de minutes. Et soudain, ils entendirent Aënith appeler Evangelina. Intrigués ils se levèrent et sortirent de la chambre pour rejoindre Aënith. Ils le trouvèrent debout, près de son lit, regardant vers la fenêtre. Et l'inconnu était là lui aussi, malgré ses blessures et sa fatigue. Il pointait le doigt vers la fenêtre. Au début, les Aniathys ne comprirent pas pourquoi l'inconnu montrait la fenêtre.

"Que se passe-t-il ?"
"Je me suis réveillé et il était là. Il n'a rien dit.
"Je pense qu'il est muet, il n'a jamais parlé."

Aënith fronça les sourcils.

"Qui est-il ?"

Evangelina regarda l'inconnu qui ne réagissait pas. Elle décida d'éviter la question. Elle s'approcha de l'inconnu et regarda par la fenêtre. Elle y voyait la muraille qui cernait la ville, belle et impressionnante. Et un toit doré, qu'elle ne connaissait pas et qui ne la marqua pas plus que cela. Elle vit aussi quelques cimes d'arbres. Elle fronça les sourcils et regarda l'inconnu.

"Que veux-tu ?"

L'inconnu tourna doucement la tête, sans toutefois montrer son visage. Il sembla immobile un instant puis montra les deux Aniathys du doigt, chacun leur tour, plusieurs fois. Puis il montra Aënith et finalement pointa de nouveau le doigt vers la fenêtre. Evangelina ne comprenait pas vraiment ce que cela voulait dire, mais se dit que le toit doré n'était peut être pas si innocent.

"Aënith, quel est ce toit là ?"
"C'est... la maison de Pénélope..."
"Evangelina, qu'est-ce qu'il y a ? C'est quoi tout ces mystères ?"

L'Aniathy ne répondit pas. En fait, elle ne fit même pas attention à la question qui lui était posée. Elle venait de comprendre ce que voulait l'inconnu, et cela la surprenait.

"Il faut y aller. Elle est dans la maison."
"Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? La maison a été fouillée de fond en comble il n'y a personne."

Evangelina tourna la tête vers l'inconnu, puis regarda de nouveau la fenêtre.

"Evangelina ? Qu'est-ce ...
"Suis-le. Il sait et te fera savoir..."

De nouveau cette voix qu'elle avait accepté de suivre. Cependant elle ne pouvait s'empêcher de se demander d'où elle venait. Mais elle remit cette question à plus tard.

"Il faut y aller. Aënith, elle est dedans, et il faut que nous y allions.
"Mais... C'est impossible... !"

Evangelina fronça les sourcils.

"Elle me guide. La voix de mes visions me guide et me dit d'y aller."
"Encore ?! Tu es sûre d'entendre cette voix Evangelina ?"
"La voix te parle... ? Tu as eu une vision ?"

Evangelina allait répondre mais l'inconnu montra des signes d'impatience.

"Je le suis. Si vous ne voulez pas venir, restez ici. Mais elle y est, et elle t'attend sûrement."
"Je..."

Aënith semblait complètement perdu. Larhe prit le relai.

"Comment peux-tu le savoir ?"
"Il le sait, c'est suffisant."

L'inconnu se dirigea vers la porte de la chambre, suivit du regard par Evangelina qui le rejoint bientôt. Larhe regarda Aënith, puis Evangelina.

"Je ne sais pas ce que tu as..."
"Crois en moi, le reste viendra de lui même."

Finalement, l'elfe bleu parvint à se résonner et décida de les suivre. Il les fit sortir de la villa puis les fit entrer dans la citée. Il semblait connu des gardes qui n'opposèrent aucune résistance. Et rapidement, après quelques bifurcations dans les ruelles de la citée, la maison au toit doré se retrouva devant eux. Aënith semblait triste, l'inconnu résolu, et Larhe dubitatif. Evangelina ne savait pas encore ce que savait l'inconnu, mais elle faisait confiance à la voix de ses visions. Si l'inconnu y croyait, alors elle devait pouvoir y croire aussi.

Le souterrain

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Jeu 15 Mar 2012 22:09, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Jeu 9 Fév 2012 01:49 
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Farrell se réveilla enfin. Mais, à sa grande surprise, il put constater que son environnement avait bien changé. Il faisait chaud ici, la pierre était blanche et la pièce illuminée. Le sol n'était pas rigide mais fait d'un bois noble. D'ailleurs, lui-même n'était plus couché sur la pierre mais sur quelque chose de relativement mou et confortable.

Un lit ? Mais que faisait-il donc sur un lit ?! Et pourquoi se trouvait-il ici ?! Il tenta de se redresser mais constata que ses muscles le faisaient atrocement souffrir. Certes, c'était bien moins douloureux qu'avant mais ça l'était quand même. De toutes les évidences, Farrell se sentait bien mieux, tant mentalement que physiquement, ici que dans les sous-sols. Apparemment, il semblait avoir récupéré un peu.

Il réalisa alors qu'il se trouvait dans la demeure des Kënilwars. Joie ! Au moins il n'était pas menacé ici. Enfin, pas trop menacé. Il repensa alors aux récents évènements et notamment, à ce qu'il venait de lui arriver. Avait-il bien adressé la parole à la poupée ? Il n'était pas sur de lui, peut-être, ce n'était pas dans le fond impossible vu ce qu'elle venait de faire pour lui.

Il repensa aussitôt au Seigneur et, avant toute chose, prit le temps de le remercier correctement. Même si toute la gratitude du monde n'aurait même pas suffit. Prières, invocations et rédemption, ceci résumait bien l'heure qu'il passa seul avec Dieu. Après cela, il remarqua que son habit noir lui avait été ôté. Pour quelle raison et de quel droit ?!

Cependant, il le retrouva bien vite. Il était plié sur le dos d'une chaise, en face de lui, et il semblait comme neuf. Il n'y avait plus de traces de sang ni la moindre ouverture. Ça pour une bonne nouvelle. Cela dit, il remarqua aussi que sa poitrine était bandée, généreusement. Il appuya au niveau de sa hanche et constata la douleur. Hélas, il n'était pas encore guéris mais quelqu'un semblait s'en être occupé.

Farrell n'avait cependant pas le temps d'attendre et aussi, récita-t-il sa prière avant de guérir sa plaie.

(Utilisation du sort " Souffle de Gaïa ".)


Certes, la fatigue qu'il venait de perdre lui revint immédiatement, mais désormais, il avait le temps de se reposer et aussi se rendormit-il. Les heures défilèrent et bientôt, le soleil se leva.

Le guérisseur noir se réveilla de nouveau. Rien n'avait changé mais il semblait cette fois-ci en bien meilleur état et aussi, ne perdit-il pas plus de temps et se leva aussitôt. Il défit ses bandages, constatant que sa blessure n'était plus là, et renfila son habit noir. Il n'aimait pas que l'on touche à lui, surtout lorsqu'il dormait, mais il devait avouer que cela lui avait été bénéfique et aussi, ne tergiverserait-il pas plus à ce sujet.

Cependant, il se demandait comment il avait bien pu être ramené ici. Les poupées étaient trop faibles pour le porter et Aënith était déjà chargé de l'Elfe ... Un aller-retour ? Pourquoi pas, ce n'était pas une éventualité à écarter.

L'histoire n'était en tout cas pas finis pour lui car, maintenant, Pénélope avait des choses à lui avouer. Aussi, sortit-il de la pièce, sans faire le moindre bruit et partit-il à sa recherche. Il rencontra d'ailleurs bien vite Aënith, ce dernier venait de sortir d'une pièce de manière un peu préoccupé. Sans même prononcer un mot de plus, Farrell la pénétra et y découvrit bien Pénélope, tel qu'il le pensait.


- Elle a besoin de repos. Vous devriez la laisser seule.

Fear ne lui répondit pas. Il prit juste quelque chose qui s'apparentait à un tabouret, le ramena près du lit de l'Elfe et s’asseye. L'Elfe bleu n'insista pas. De toutes les façons, ça n'aurait servis à rien. Il ferma la porte derrière lui et les laissa donc seuls. Pénélope était bien consciente et bien éveillée, mais particulièrement fatiguée. Le guérisseur noir ne faisait rien. Il était là, à attendre quelque chose ... Et Pénélope savait parfaitement quoi. Son père lui avait parlé de la famille Farrell et de leur " histoire " par rapport à la leur. Il n'était pas un étranger pour elle, bien au contraire.

- Fear ... Je pense pas que ça soit le moment le plus approprié.
- ...
- Et puis en plus, est-ce que tu as vu mon état un peu ? Je reviens de très loin là ! Tu penses pas qu'il faudrait m'accorder un repos avant ?
- ...
- Ouais, il disait vrai Papa quand il disait que tu parlais pas.
- ...
- Je t'assure, je suis pas en état.
- ...
- Et de toutes les façons, en quoi ça peut bien t’intéresser ? Tu sais, si je ne l'ai pas dis à eux, je ne vois pas pourquoi je te le dirais à toi.
- ...
- Tant que tu ne seras pas décidé à tenir un vrai dialogue, on risque pas d'avancer.
- ...
- Je vois. Bah écoutes, je te souhaite une bonne journée, moi, faut que je dorme.


Aussi, lui tourna-t-elle le dos mais la retint-il dans son élan.

- Qu'est-ce que tu veux encore ?
- ...
- Je t'ai déjà donné ma réponse.
- ...
- Et si ce n'est pas assez clair pour toi, c'est non !
- ...
- Et maintenant, lâches-moi.


Mais Farrell ne la lâcha pas. Bien au contraire, il la forca à se mettre sur son dos. Il n'avait pas besoin de parler pour lui expliquer, elle même connaissait la gravité de la situation et si elle comptait régler ça elle-même, elle n'en avait tout bonnement ni la capacité ni la charge.

- Je peux savoir ce qu'il te prend au juste ?!
- ...
- Mais tu comprends pas le langage ma parole ? Non, non et encore non !
- ...
- Ça me regarde moi et uniquement moi, t'as rien à mettre ton nez dans ce qui ne te concerne pas. Ok, tu m'as sortis du pétrin et je t'en remercie. Mais c'est tout, ça s'arrête là !
- ...
- Alors maintenant, retournes te recueillir dans tes ruines et laisses-moi !


Elle tenta de se tourner une fois de plus mais il n'en empêcha, plus brusquement que la première fois.

- Mais tu vas me lâcher à la fin ?!
- ...
- Non ?
- ...
- Ok, d'accord ! J'ai pas besoin d'être sur le coté pour dormir de toutes les façons !


Après cela, se taira-t-elle dans un mutisme tout aussi complet que celui de Fear. Mais le guérisseur noir ne bougea pas plus. Il resta là, pendant plus d'une demie heure, sans parler ni bouger, sans exprimer le moindre signe d'impatience ou de nervosité. Pénélope quand à elle semblait s'échauffer ... Seule.

- T'as pas bientôt finis de m'épier là ?!
- ...
- Mais sors d'ici ! Laisses-moi tranquille !
- ...
- Allez !


Le silence revint, encore une fois, avant d'être finalement brisé.

- Pourquoi tu veux le savoir au juste ? Si au moins tu commençais par me le dire ?

Farrell ne lui répondit pas. Pourquoi, comment, où et quand, elle le savait déjà. Elle n'avait pas besoin qu'il le lui dise.

- Et que vas-tu faire si je te le dis ?

Ça non plus, elle n'avait pas besoin qu'il le lui dise pour qu'elle le sache. Mais elle semblait vouloir le faire parler. Cependant, ses efforts étaient vains. Le silence se proclama de nouveau maître des lieux. Pendant plus d'une heure complète, pas une seule parole ne vint le troubler. Voila bien presque deux heures que Farrell était assis à son chevet, silencieux et immobile.

Pénélope était très songeuse. Elle savait que c'était son droit de savoir et que c'était aussi son droit d'agir en conséquence mais également son propre droit d'exiger certaines choses. Aussi, se résigna-t-elle finalement, après une longue discussion avec elle-même.


- Mon père l'avait offert à ma défunte mère, lors de ma naissance. Elle ne l'a jamais quitté, par amour pour mon père et pour moi-même, et elle est décédée avec.
- ...
- Il est caché dans sa tombe, si tu veux vraiment le savoir.
- ...
- Ça y est ? T'es satisfait ?
- ...
- J'espère maintenant que tu vas comprendre ma raison de ...


Elle ne put finir sa phrase que Fear s'était déjà levé et avait fais demi-tour, sans dire un mot de plus. Mais Pénélope avait bien comprit ce qu'il se tramait dans son esprit.

- Ah non, ça c'est hors de question !

Dit-elle sur un ton à la fois colérique et sarcastique tout en se levant brusquement, malgré ses innombrables blessures, ses bandages omniprésents et sa fatigue intense. Elle rattrapa bien vite le guérisseur noir, l'attrapant par son épaule avant de le retourner.

- T'entends ce que je te dis ?! Je ne suis pas d'accord !
- ...
- T'imagines pas une seule seconde ce que j'ai pu endurer dans ce sous-sol. T'imagines pas un seul instant ma souffrance, tant physique que psychologique ! J'ai perdu ce que j'avais de plus cher, j'ai été humiliée, torturée ! On ma retiré ma dignité ! On m'a arraché à tout et à tous !
- ...
- J'en ai le droit ! Tu comprends oui ou merde ce que je suis en train de te dire ?!


Pénélope venait d'hausser le ton. Fear resta un moment immobile, sans lui répondre, puis s'en alla de nouveau. Avant d'être retenu une fois de plus !

- Mon père est mort à cause de lui ! Est-ce que tu peux le comprendre ça ?! Au nom de quoi tu te permets de me l'interdire ?!
- ...
- Mais réponds-moi quand je te parle !


Dit-il en levant la voix plus qu'elle ne l'était déjà. Agata était dans tous ses états. Non sa colère subite n'était pas due à Fear mais à une série d’évènements bien antérieurs. Elle était due au choque d'avoir perdu sa seule famille et au brûlant désir de vengeance qui animait cet être délicat.

Mais Farrell n'était pas d'accord. Ce n'était plus de son ressort désormais et quoi qu'il en soit, la finalité serait la même à la différence qu'il ne l'exposerait pas inutilement à un danger potentiellement mortel qu'elle aurait pu éviter ! Il lui tourna le dos une troisième fois mais, elle ne se démonta pas, bien au contraire.

Comme enragée, elle le retourna encore une fois, mais cette fois-ci, elle l'attrapa, de ses deux mains, pas le col de son habit et le plaqua violemment contre le mur, faisant résonner toute la demeure. Ce qu'elle ne s'était en revanche pas rendu compte, c'est que la petite troupe n'était pas bien loin et pouvait clairement entendre ce qu'elle disait, vu la hauteur de sa voix.


- Écoutes moi espèce d'enfoiré, de sac à purin, de gros tas de merde ... De mécréant de la pire espèce ! Soit je viens avec toi, soit je me tue ! Choisis rapidement !

Lui dit-elle en le cognant une seconde fois contre le mur. Sa voix colérique s'entendait dans toute la demeure. Fear ne connaissait pas Pénélope sous cette air là. Ce qui signifiait bien que la " blessure " était beaucoup plus profonde et bien plus douloureuse qu'il ne l'avait imaginé. Farrell ne pouvait pas accepter, mais, la menace d'un suicide n'était pas non plus à prendre à la rigolade, surtout qu'elle en serait capable.

Le guérisseur noir ne se défendit même pas. Il ne la brusqua pas et ne fit pas un seul geste de plus. À vrais dires, le traiter de mécréant valait un aller simple pour l'Enfer à celui qui aurait eu l'audace de le lui dire. Mais bizarrement, il ne semblait pas réagir.


- Alors ?! Ta réponse, bâtard ?!

Il lui attrapa les deux mains, alors qu'elle le tenait le col, puis les baissa lentement, se libérant de leur emprise, malgré une certaine résistance de la part de l'Elfe. Il la regarda ensuite un moment, apparemment, puis acquiesça d'un signe de tête. Pénélope semblait surprise. Il venait d'accepter ? Elle n'y croyait pas, ou plutôt, elle n'y croyait plus.

À y regarder de plus près, des larmes discrètes coulaient sur son visage. La mort de son père lui faisait, apparemment, encore plus mal qu'avant. C'était son droit le plus absolu de vouloir le venger et, même si Fear s'inquiétait pour elle, il ne pouvait pas aller contre sa volonté. Du moins, sa sincère volonté.

Elle essuya ces goûtes ruisselantes d'un geste plutôt nerveux puis, à la grande surprise de Farrell, elle le serra contre elle. C'est à ce moment qu'Aënith, accompagné des deux poupées, rouvrit la porte, inquiété par ce silence. Tiens donc, ils écoutaient aux portes maintenant ? Intéressant ...


- Qu'est-ce ... Qu'est-ce que vous faites au juste ?
- ...
- Rien, rien ... Enfin, rien de bien grave.
- T'es sure ? Pourquoi tu pleurs alors ? Et c'était quoi tout ce vacarme ?
- C'est long et c'est compliqué ... Et je suis trop fatiguée pour en parler.


Dit-elle en retournant se coucher sans rien rajouter d'autre. Aënith regardait bizarrement Farrell. Oh non, qu'il ne s'inquiète pas, il n'y avait aucun risque avec lui !


_________________


Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:21, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Dim 12 Fév 2012 23:58 
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Les deux Aniathys restèrent dans le lit pendant quelques heures. Ils ne disaient rien, ne faisaient que se coller l'un à l'autre et se caresser tendrement. Ils ne virent pas le temps passer, ne sentirent pas les heures défiler. Cependant, un coup frappé contre la porte de leur chambre les fit sursauter. Ils se relevèrent, s'asseyant dans leur lit.

"Oui ?"

La porte s'ouvrit, et Aënith pénétra dans la pièce. Il avait l'air préoccupé, inquiet. Dès qu'elle vit son regard grave, Evangelina descendit du lit, suivit de Larhe.

"Ca ne vas pas ?"
"Il s'est réveillé. Il est dans la chambre de Pénélope."
"Quel est le problème ?"
"Je... Je ne sais pas ce qu'il se passe."

Aënith s'assit sur le lit. Evangelina s'assit à côté de lui, alors que Larhe resta debout, prêt d'eux.

"Pourquoi êtes-vous si inquiet ?"
"Pénélope, elle... En fait ça remonte à longtemps, mais je ne suis pas au courant. Elle n'a jamais voulu me raconter. C'est une histoire sur sa famille, quelque chose de secret qui semble dangereux mais..."
"C'est pour ça qu'elle a été enlevée ?"
"Oui, enfin je pense."
"Mais quel rapport avec... l'inconnu ?"
"Il... Je crois qu'il la connait... Depuis longtemps. Mais je ne sais pas qui il est, et surtout, je ne sais pas ce qu'il vient faire ici."

Evangelina ne répondit pas. Apparemment, peu de personnes le portait dans leurs cœurs, à part elle.

"Il faut que tu viennes. J'ai cru comprendre qu'il t'écoutait. Il m'a ignoré tout à l'heure et j'ai peur de ce qu'il va se passer."

Evangelina sentait la tristesse dans sa voix, une tristesse profonde.

"Allons-y, je dois pouvoir lui parler."

Ils se rendirent dans la chambre de Pénélope. Aënith s'apprêtait à ouvrir la porte mais s'arrêta avant, retenant son geste, écoutant ce qu'il se passait dans la chambre. Evangelina n'aimait pas vraiment écouter aux portes, mais Aënith semblait trop perturbé pour se soucier des problèmes éthiques.

"... lors de ma naissance. Elle ne l'a jamais quitté, par amour pour mon père et pour moi-même, et elle est décédée avec."
"..."
"Il est caché dans sa tombe, si tu veux vraiment le savoir."
"..."
"Ça y est ? T'es satisfait ?"
"..."
"J'espère maintenant que tu vas comprendre ma raison de ... "
"Ah non, ça c'est hors de question !"

Il y avait de la colère dans la voix de Pénélope, une vraie colère, une colère intense et ancienne. Mais Evangelina ne parvenait pas à comprendre de quoi ils parlaient, qu'est-ce qui était caché dans sa tombe. Aënith ne semblait pas comprendre non plus.

"T'entends ce que je te dis ?! Je ne suis pas d'accord !"
"..."
"T'imagines pas une seule seconde ce que j'ai pu endurer dans ce sous-sol. T'imagines pas un seul instant ma souffrance, tant physique que psychologique ! J'ai perdu ce que j'avais de plus cher, j'ai été humiliée, torturée ! On ma retiré ma dignité ! On m'a arraché à tout et à tous !"
"..."
"J'en ai le droit ! Tu comprends oui ou merde ce que je suis en train de te dire ?!"

La tension était vraiment forte, Evangelina sentait qu'Aënith était sur le point d'ouvrir la porte. Mais il n'osait pas, il semblait vouloir attendre, pour entendre ce qu'il allait se passer.

"Mon père est mort à cause de lui ! Est-ce que tu peux le comprendre ça ?! Au nom de quoi tu te permets de me l'interdire ?!"
"..."
"Mais réponds-moi quand je te parle !"

Soudain, il y eut un gros choc, comme si quelqu'un venait d'être plaqué contre un mur. Les deux Aniathys sursautèrent, comme l'elfe bleu qui, pourtant, ne semblait pas croire que se soit Pénélope qui soit la victime.

"Écoutes moi espèce d'enfoiré, de sac à purin, de gros tas de merde ... De mécréant de la pire espèce ! Soit je viens avec toi, soit je me tue ! Choisis rapidement !"

Il était clair qu'ils se connaissaient déjà. Mais apparemment cette relation était plus tendue qu'amicale. Evangelina se demandait ce qu'il s'était passé avant, avant qu'elle ne rencontre l'inconnu, avant qu'il ne devienne ce qu'il était. Elle aurait aimé savoir pourquoi il était ce qu'il était. De plus, elle aurait aimer savoir qui ils étaient l'un pour l'autre. Car d'après elle, jamais l'inconnu n'aurait laissé quelqu'un l'insulter de cette manière.

"Alors ?! Ta réponse, bâtard ?!"

Et soudain... Plus rien. Plus aucun bruit. Et Aënith semblait s'inquiéter d'un coup. Et il ouvrit la porte. Il y eu un moment de latence, puis ils entrèrent dans la pièce. Pénéloppe et l'inconnu étaient serré l'un contre l'autre. Ils ne faisaient rien, c'était comme si l'inconnu consolait Pénélope. Dès que la porte fut ouverte ils se séparèrent.

"Qu'est-ce ... Qu'est-ce que vous faites au juste ?"
"..."
"Rien, rien ... Enfin, rien de bien grave."
"T'es sure ? Pourquoi tu pleures alors ? Et c'était quoi tout ce vacarme ?"
"C'est long et c'est compliqué ... Et je suis trop fatiguée pour en parler."

L'inconnu ne bougeait pas, mais Pénelope retourna se coucher. Les deux Aniathys n'osaient pas bouger, et Aënith fixait l'inconnu. Evangelina sentait que les relations n'allaient pas s'arranger, et cela n'allait pas l'aider.

Dispute

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Dernière édition par Evangelina le Ven 16 Mar 2012 15:08, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Lun 13 Fév 2012 20:40 
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Pénélope était donc repartie dormir. En soit, il n'y avait rien de bien spécial à ce geste mais le fait qu'elle soit repartie dormir tout en remballant Aënith était, en revanche, assez étonnant. Ce denier venait quand même de lui éviter une mort certaine et mettre péril sa propre vie. On aurait pu croire, au premier coup d'oeil, qu'il s'agissait d'un geste ingrat, voir, goujat.

Mais en fait, c'était l'inverse. Pénélope ne voulait pas mouiller Aënith dans cette histoire, probablement par amour et respect pour lui. Et, la fatigue associée au sommeil n'était qu'un prétexte pour couper court à la discussion. Farrell l'avait bien compris, lui, mais était-ce le cas de l'Elfe bleu ? Peut-être pas. Et si ce n'était pas le cas, des dommages collatéraux étaient à prévoir.

La manoeuvre était assez hasardeuse bien que pourtant ingénieuse. Fear l'observa se recoucher et resta un moment de plus à la fixer. Coup de chance pour lui, il n'avait pas eu à attendre longtemps avant que Pénélope ne s'endorme et aussi, quitta-t-il finalement la pièce, ne s'attardant ni sur l'Elfe bleu, ni sur les deux poupées.

Dans le fond, il ne voulait surtout, mais surtout pas impliquer les deux poupées, et encore moins Aënith, dans cette dangereuse histoire qui, en plus de leur être étrangère, pouvait être une sérieuse source de risques pour eux. Des risques qu'ils leurs auraient inutiles de prendre, ou du moins, à ce que pensait le guérisseur noir.

Cependant, cette poupée vivante et consciente, cet être de bois doté d'une vie artificielle, ce pêché de l'Homme ou ce chef-d'oeuvre du seigneur ne cessait de le fasciner. Il ne savait pas pourquoi mais jamais quelque chose n'avait autant éveillé son intérêt. Un intérêt désintéressé, certes, mais au combien élevé. Comment ? Pourquoi ? Grâce à quoi ? Par qui ? Où ? Avec quoi ? À quel prix et dans quel but ?

Tant de questions qui ne cessaient de se bousculer dans son esprit à chaque fois que son regard se posait sur elle. C'était peut-être compréhensible pour certains et impensable pour d'autres, mais c'était bien la réalité ! Fear avait à l'origine des prédispositions tant en terme de curiosité que de réflexion, mais il se devait d'avouer qu'il était bien en face d'un des plus grands mystères qu'il avait l'occasion de connaitre ... Et il n'était pas en mesure de l'élucider ! Chose qui avait tendance à le pousser, parfois, à prendre de mauvaises décisions.

Et, aussi, ne voulait-il pas se séparer, du moins pas encore, de cet être artificiel nommé Evangelina. Mais sa raison lui hurlait de ne pas la mêler à cette histoire ! Et son instinct le poussait pourtant à le faire. Alors, que choisir ? Les conseils sages et avisés d'un esprit logique et mathématique ? Ou alors, céder à la tentation de son désir propre ?

Farrell ne savait pas quoi faire, concernant cette poupée en particuliers, et même s'il retournait la question dans tous les sens, sa raison et son instinct ne parvenaient pas à se mettre d'accord. Il y avait beaucoup d'éléments à prendre en compte. D'une part, sa fascination pour cet être, d'autre part, le danger inutile auquel il pourrait l'exposer, la gravité croissante et urgente de la situation, ses craintes et ses doutes envers Evangelina, la grande dette qu'il avait envers elle mais aussi, et chose qui le surprit grandement, l'attachement anonyme mais pourtant croissant qu'il semblait lui porter.

D'ailleurs, lorsqu'il se rendit compte de cela, il eut comme un électro-choque. Non, il n'était pas amoureux d'elle, et ne le serait probablement jamais, mais c'était une toute autre sorte d'affection. Un peu comme celle qu'il portait, secrètement, à Pénélope. Pas de l'amour mais, de la reconnaissance, du respect et peut-être même, une sorte d'attachement.

Mais Farrell, justement, craignait cet attachement qui pourrait, un jour ou l'autre, lui causer une souffrance dont il ne s'en remettrait jamais. Peut-être était-ce pour ça qu'il s'était gardé de maintenir le contact avec les Mirlers ? Peut-être craignait-il de ne s'infliger plus qu'il ne l'était ? Peut-être craignait-il que cet attachement, que la raison ne pouvait ni comprendre ni maîtriser, ne le détourne de son seigneur s'il venait à s’éprendre d'un de ses ennemis ? Et peut-être était-il en train de faire la même chose avec l'Aniathy ? Avait-il peur de se laisser aller au risque d'en être affligé ?

Pour être franc avec lui-même, oui il avait peur, car cela lui était déjà arrivé par le passé ... Et bien que plus de vingt-cinq années se soient écoulées depuis, la blessure occasionnée était toujours aussi douloureuse et toujours aussi béante.

Plongé dans ses troubles et tumultueuses pensées, il avait rejoins le jardin extérieur de la maison. Il était vaste et plutôt bien décoré. Se perdant alors dans sa superficie, Farrell était à le recherche d'un endroit isolé, retiré et discret. Il trouva finalement son bonheur dans une des minuscules impasses des couloirs sinueux d'un labyrinthe.

Fear était un être Humain, et comme tout les autres, il était une créature faible, incapable et dépendante. Aussi, vint-il quérir son maître dans cet endroit perdu. S'agenouillant, il fit le vide dans son esprit et s'immergea dans une concentration intense, priant, invoquant et se confiant à dieu. S'il ne pouvait pas décider lui même, le tout-puissant le ferait alors, bien qu'en réalité, la décision lui appartenait toujours.

Parlant d'une voix très basse et dans un langage ancien, il lui fit part, intérieurement, de ses craintes, de son indécision et de tout ce qui le troublait, tout en priant, en le remerciant et en implorant son pardon. Farrell était en pleine assise avec le seigneur, pour être franc, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ses questions trouvaient réponses, une par une et avec le temps qu'il fallait, dans une logique qu'un être Humain ordinaire aurait du mal à comprendre et accepter. Mais dieu savait mieux que quiconque et Fear ne cherchait pas à comprendre, il prenait, acceptait et le remerciait.

Il passa le reste de la journée là et aussi une bonne partie de la nuit, alternant des phases régulières d'agenouillement et de prosternation. Il pleuvait et il faisait froid. En même temps, c'était l'Hivers, mais Farrell était imperturbable dans sa concentration et bien que plongé dans la noirceur du crépuscule, il semblait être tout aussi à l'aise qu'en pleine lumière, voir même, plus à l'aise.

Cependant, il y avait un seul détail qu'il n'avait pas remarqué. Depuis la haut fenêtre de la façade nord de la maison, l'on pouvait clairement l’apercevoir, lui et ce qu'il était en train de faire. Mais, si Fear n'y avait pas fait attention, ce n'était pas par étourderie mais par une volonté indépendante de la sienne.



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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
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Tension

La tension était perceptible, presque visible. Il y avait un silence de mort et personne ne bougeait. Pénélope venait de se recoucher, Aënith semblait complètement perdu et l'inconnu était, comme à son habitude, inexpressif. L'atmosphère était lourde, Evangelina n'osait rien faire. Elle avait peur de déclencher quelque chose. Mais finalement, personne ne brisa le silence, et finalement, l'inconnu s'en alla. Aënith regardait sa fiancée, puis regarda Evangelina. Il lui indiqua silencieusement de le suivre, pour ne pas réveiller Pénélope. L'Aniathy n'était pas vraiment rassurée, la discussion n'allait sûrement pas porter sur le gazouillis des oiseaux.

L'Aniathy regarda Larhe, puis suivit Aënith dans leur chambre. Ce dernier semblait vraiment à bout, sur le point d'éclater.

"Ca va ? Qu'est-ce qu'il y a ?"

Aënith ne répondit pas. Il se tourna vers Evangelina.

"C'est qui ?"
"Je... Je ne sais pas !"

Evangelina se recroquevilla devant la colère qui émanait de l'elfe bleu. Larhe se rapprocha d'elle.

"C'est n'importe quoi ! Il est en train de faire n'importe quoi !"
"Calmes-toi Aënith !"
"Non ! Il n'est jamais venu ici, et il vient remuer le passé de Pénélope et veut la ramener à Cuilnen !!"
"Mais..."
"Pourquoi tu l'as ramené ? Pourquoi il te suit et t'écoute ?"

Evangelina n'en savait rien. Et surtout, elle ne voyait pas en quoi c'était un problème. Et elle n'aimait pas du tout le ton de l'elfe bleu. Elle n'y était pour rien et il n'avait pas à lui crier dessus.

"Je n'en sais rien ! Peut être qu'il m'apprécie, peut être qu'il a d'autres raisons ! Comment veux-tu que je le sache !"
"Tu le connais d'où ???"
'Du temple de Yuimen, on l'a croisé là-bas."
"Et pourquoi vous l'avez suivit !!"
'Parce que..."

Elle n'avait toujours pas résolu cette question.

"Tu vois ?! Il entourloupe tout le monde !"
"Stop !!! Arrêtes !"

Evangelina n'en pouvait plus. Elle avait les larmes aux yeux et n'arrivait plus à encaisser les répliques d'Aënith. Elle le repoussa et sortit de la pièce en courant. Elle déambula dans la villa, sans faire attention où elle allait. De quel droit pouvait-il lui parler ainsi ? De quel droit pouvait-il parler ainsi de l'inconnu ? Il ne le connaissait pas. Evangelina détestait cette attitude. Elle ne se savait pas comme ça, capable de colère, de haine. Et pourquoi éprouvait-elle cela ? Pourquoi supportait-elle mal à ce point la critique de l'inconnu ? Pourquoi ce sentiment de haine, cette envie de destruction, de vengeance, cette impression d'erreur à punir, ce désir de remords, de faire comprendre cette erreur ... ? L'Aniathy sentait que quelque chose montait en elle, quelque chose de puissant, quelque chose qu'elle n'avait encore jamais vu. Ce n'était pas sa magie. Ce n'était pas la magie noire qui l'habitait. C'était autre chose, quelque chose en elle... C'était elle, c'était son âme, son cœur, ce qu'elle était et qu'elle n'avait jamais vu. Quelque chose de très puissant, qui l'enivrait, lui donnait envie d'aller plus loin, beaucoup plus loin. C'était ses propres sentiments

Mais comment pouvait-elle ressentir ça, comment pouvait-elle, elle, une innocente Aniathy, ressentir de tels sentiments de haine ? D'où venaient-ils ? De sa magie ? Elle savait que ça ne pouvait être ça, aucune magie ne pouvait créer de tels sentiments. Mais elle se refusait à croire que ce soit vraiment ses propres sentiments. Si elle ressentait de tels sentiments après ce qu'il venait de se passer, qu'en serait-il si quelque chose de vraiment grave arrivait, si Larhe mourrait... ?

Un flash lui traversa la tête, une gerbe de sang, un corps s'écroulant, un sentiment enivrant, du sang sur les lèvres et sur les mains. L'Aniathy se retrouva à genoux, dans une pièce dans laquelle elle ne se rappelait pas être entrée.

"Suis les, crois en eux, ils te guideront, te protégeront, et feront de toi ce que tu veux être..."
"Qui... qui ça ?"

Evangelina était en pleurs, le regard à la fois apeuré et déterminé, comme si sa colère et sa tristesse s'y mélangeaient, comme si elle hésitait encore vers lequel pencher...

"Eux... Ceux qui te font peur. Abandonnes toi a eux et ils te montreront leur force..."
"Mais..."

La voix était déjà partie, l'Aniathy le savait. Elle essuya ses larmes, sans succomber à aucun de ses sentiments, et regarda autours d'elle. Elle était dans une pièce sombre, dont l'un des murs était percé d'une fenêtre. Elle s'en approcha. Apparemment, elle était à l'étage, mais ce n'est pas ça qu'elle remarqua. C'était ce corps à genoux, se balançant doucement, comme balloté par le vent. Il était là, en face d'elle, agenouillé et apparemment complètement prit par ses pensées. Que devait-elle faire ? Elle n'hésita pas longtemps, elle devait aller le voir. Elle sortit donc de la pièce, chercha son chemin et se perdit dans la villa.

Mais finalement elle parvint à destination, dans un couloir sans issue. Il était là, devant elle. Il n'avait pas bougé, il ne semblait pas l'avoir remarqué. l'Aniathy hésita. Elle l'avait vu à l'œuvre, elle avait vu ce qu'il était capable de faire. Et elle ne savait pas qui il était. Elle ne savait pas ce qu'il pensait d'elle. Elle ne savait rien. A part qu'elle devait le suivre, qu'il l'aiderait à atteindre son but. Mais elle ne savait pas comment.

Elle ne bougea pas tout de suite, le regardant se balancer. Il devait prier, mais elle n'en était pas sûre. Elle même ne priait que rarement. Elle n'avait d'affinité que pour peu de dieux et n'en avait jamais vraiment eu besoin.

Elle se décida finalement et avança, doucement, vers l'inconnu. Elle ne faisait aucun bruit, seulement celui de sa robe voletant doucement dans l'air frais. Elle se rapprochait doucement, il ne bougeait toujours pas. Plus elle se rapprochait, plus le silence lui paraissait profond. Et lui ne bougeait toujours pas. Puis elle arriva à sa hauteur.

Prières

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Mar 14 Fév 2012 20:39 
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Farrell était fatigué. Fatigué de tout et de rien. Fatigué de prier, fatigué de courir, fatigué de penser, fatigué de trop réfléchir, fatigué de ses derniers jours, fatigué de ce qu'il ressentait, fatigué de se mettre en danger et fatigué de ne pas comprendre ... Fatigué mentalement et physiquement.

Agenouillé depuis de longues et nombreuses heures, il avait du mal à garder les yeux ouverts et à maintenir une concentration totale. Certes, beaucoup de choses s'étaient éclairées dans son esprit à propos de tout ce qui le tourmentait mais, il y avait toujours cette minuscule zone d'ombre qui ne cessait de le provoquer. Devait-il ou non se séparer de cette Aniathy ?

Normalement, ce n'était pas une question qui aurait du le troubler à ce point mais, le fait qu'il semble y porter un certain attachement la rendait tout aussi importante. Pénélope était presque comme une inconnue pour lui et pourtant il souciait d'elle avant lui-même ! Simplement parce qu'elle représentait quelque chose pour lui. C'était à peu près la même chose pour cet être de bois bien qu'il semblait y avoir une subtile différence. Ce genre de choses étant normalement étrangères à Farrell, lorsqu'elles lui arrivaient, elles prenaient une ampleur qui aurait pu paraître disproportionnée. Mais cette réalité cachait un mal bien plus profond. Le guérisseur pouvait être ce qu'il était, son âme n'était pas corrompue.

Il n'en pouvait donc plus et même s'il ne cessait de répéter la même question, aucune réponse ne lui parvint. Toutes ses autres interrogations avaient trouvés une réponse, mais celle-là non ... Ou du moins, pas encore car Fear venait tout juste de remarquer que quelqu'un ou du moins quelque chose était en train de se faufiler dans son dos. Imperturbable dans sa prière, il se rassura bien vite car il ne ressentait rien de bien dangereux, son instinct n'étant pas en alerte. Mais cela dit, il n'était pas encore parvenu à savoir de quoi il s'agissait et ce n'est que lorsqu'il ou plutôt, qu'elle arriva à sa hauteur qu'il comprit que c'était Evangelina.

Il récitait toujours à voix basse mais lorsque cette dernière était à portée suffisante pour l'entendre, il se tut tout simplement. Il resta un moment immobile, puis, lentement, délicatement, il posa sa main droite sur son épaule gauche et, doucement mais avec une certaine force, la fit s'agenouiller à son tour. Puis, lorsqu'elle le fut, il prit la parole, d'une voix particulièrement basse.


" Que vous y croyez ou non, agenouillez-vous et soyez humble lorsque vous prenez part à une assise d'ordre divine. "

Puis il garda le silence. Longtemps, très longtemps. Plusieurs heures s'écoulèrent même et il resta tout aussi muet. Finalement, il croisa ses mains en creux, les rapprocha de sa bouche, souffla dedans et s'essuya le visage, puis ses épaules et ses bras, en ordre croisé. Il laissa passer un moment puis il tourna ensuite la tête vers Evangelina, lentement.

" Il y a une question à laquelle je suis incapable de répondre. Il y a une énigme que je ne parviens pas à résoudre. Et il y a une décision que je ne parviens pas à prendre. Par sa toute sagesse, il m'aura mis sur la bonne voie. Faites votre choix Evangelina. "


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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:22, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Ven 17 Fév 2012 23:37 
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Dispute

Si elle avait eu un cœur, il battrait la chamade. Elle stressait beaucoup, elle avait peur que l'inconnu prenne mal le fait d'être déranger. Elle ne bougea plus, resta là, ne disant rien, ne faisant aucun bruit. Elle attendait que l'inconnu bouge, qu'il lui montre qu'il l'avait sentit et qu'il voulait bien qu'elle se joigne à lui.

Le mouvement attendu arriva quelques minutes plus tard, mais pas de la manière attendue. L'inconnu leva doucement sa main et la posa sur l'épaule de l'Aniathy. Puis il appuya, à la fois avec douceur et fermeté sur cette même épaule, la forçant à s'agenouiller à ses côtés. L'Aniathy ne résista pas vraiment, acceptant cette invitation et étant contente que l'inconnu l'accepte. Elle s'agenouilla donc et le regarda. Il ne lui renvoya pas son regard, se remettant dans sa position.

"Que vous y croyez ou non, agenouillez-vous et soyez humble lorsque vous prenez part à l'assise d'ordre divine."

L'Aniathy fut surprise de cette phrase. Non, elle ne croyait pas en un Seigneur, mais elle avait toujours respecté ceux qui croyaient car elle ne voyait aucune raison que l'un est plus raison que l'autre. Elle ne voulait pas blesser l'inconnu, elle ne répondit donc pas. Mais que pouvait-elle faire ? Prier ? Elle ne connaissait pas beaucoup de dieux, le choix était limité. Mais avait-elle réellement le choix ? Elle décida de ne pas prier mais de se dévoiler à un dieu qu'elle connaissait et qu'elle ne haïssait pas. Elle décida de s'ouvrir à Zewen il était le dieu le plus à même de l'aider à faire les choix qu'elle ne pouvait comprendre.

"Zewen, écoutez-moi s'il vous plait..."

L'Aniathy se livra complètement, raconta ce qu'elle avait vécu, ce qu'elle vivait, ce qui l'avait marqué, tout. Elle lui dévoila ses doutes et ses certitudes, ses peurs et ses joies. Elle parla de ce qu'elle avait vécu avant de s'enfuir, de sa vie d'avant, d'Arhya, du bonheur, puis de la rupture. Elle lui raconta les rêves et les cauchemars d'Arhya, elle lui raconta Larhe, la vie dans cette petite maison qu'elle aimait. Elle lui expliqua son départ, la raison qui l'avait poussé à le réaliser.

Cela l'amena à parler de cette différence qui la rendait unique, cette magie qui l'habitait, le mystère émanant de cette magie et ses sentiments. Elle explicita ce qu'elle ressentait pour Larhe, ce qu'elle comprenait de ce qu'elle vivait, ce qu'elle ne comprenait pas. Elle en vint à Aënith et au mystère du souterrain qu'elle n'avait toujours pas visité. Elle lui indiqua qu'elle comptait y aller le plus vite possible, qu'elle voulait découvrir l'origine de cette magie étrange et sombre qui l'habitait.

Elle lui parla de cette magie, de la peur qu'elle lui inspirait, de la puissance qu'elle lui offrait parfois. Elle lui raconta la voix mystérieuse, les rêves étranges et les évanouissements soudain. Elle lui raconta ce qu'elle avait vécu depuis son départ, elle lui raconta son amour pour Larhe, ses sentiments pour l'inconnu.

Elle s'attarda sur l'inconnu. Elle lui expliqua ce qu'elle ressentait pour lui, qu'elle pensait qu'il avait souffert, que sa vie n'avait pas été simple.

En fait elle ne s'attendait pas à avoir de réponse, mais ça lui faisait du bien de parler. Finalement, un léger frottement la ramena à la réalité. Étrangement, cela ne la coupa pas dans son monologue, elle venait tout juste de le terminer. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit que l'inconnu s'était retourné. Il tourna doucement la tête vers elle.

" Il y a une question à laquelle je suis incapable de répondre. Il y a une énigme que je ne parviens pas à résoudre. Et il y a une décision que je ne parviens pas à prendre. Par sa toute sagesse il m'aura mis sur la bonne voie. Faites votre choix Evangelina."

Il avait une question ? Il s'en remettait au tout puissant pour avoir une réponse ? Evangelina ne se serait jamais attendue à cela. Elle le pensait ferme et sûr, toujours avec la bonne réponse. Mais quelle était la question ? Il ne le dit pas, et l'Aniathy ne savait que répondre. Elle réfléchit rapidement, se demandant quel pouvait être le rapport entre elle-même et les doutes de l'inconnu. Que lui voulait-il, pourquoi lui posait-il la question à elle spécialement ?

Et si la réponse était tout simplement que cette question, c'était elle ? Au début, l'Aniathy rejeta tout de suite cette idée, mais en réalité elle ne la trouvait pas si improbable. L'inconnu avait toujours été distant et renfermé, mais jamais méchant. Et surtout il semblait plutôt attiré par l'Aniathy. Mais pourquoi ? Il était vraiment improbable qu'il soit amoureux. Et même si c'était le cas, il ne semblait pas être le genre de personne à se laisser aller à ses sentiments. Quoi que cela pouvait être une raison.

Mais peut-être était-ce de la curiosité envers cet être à la fois artificiel et vivant, et qui plus est unique de part la magie qui l'habitait. Était-il au courant pour ça ? Avait-il remarqué ses moments d'absences ? Evangelina n'en savait rien. Ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne voulait pas le voir partir.

"Je te suivrai, où que tu ailles. Je ne sais pas ce que tu veux de moi, mais je sais que j'ai besoin de toi encore quelques temps au moins. Seulement je ne veux pas m'imposer, alors si tu préfères que je reste ici je le ferais."

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Dernière édition par Evangelina le Lun 19 Mar 2012 10:01, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 03:27 
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- Je te suivrais, où que tu ailles. Je ne sais pas ce que tu veux de moi, mais je sais que j'ai besoin de toi encore quelques temps au moins. Seulement je ne veux pas m'imposer, alors si tu préfères que je reste ici je le ferais.

À cette réponse, Fear l'observa un instant. Il ne prononça pas un mot de plus et ne fit pas non plus le moindre geste. Cependant, il se devait d'avouer qu'il se surprenait lui-même. D'ordinaire, il ne plaçait jamais un seul mot. Mais avec cette Aniathy, c'était quelque peu diffèrent. Cela dit, peut-être n'était-ce pas une si bonne chose que ça que de se laisser aller et aussi, pensa-t-il qu'il devait se rattraper tant qu'il en était encore temps pour lui.

Il l'observait donc et les premières lueurs du jour apparaissaient déjà. D'ailleurs, ce n'était qu'à ce moment qu'il constata qu'il venait de passer une nuit blanche. Mais vénérer le seigneur valait bien plus que quelque heures de sommeil et aussi, le remerciait-il intérieurement de lui avoir permis de l'adorer toute la nuit.

Evangelina avait encore besoin de lui, certes, mais pour quelle raison et pourquoi lui ? Farrell n'avait pas tord en fait. Plus elle lui fournissait des réponses et plus ses questions ne cessaient d'augmenter. Cela dit, le grand doute auquel il était confronté venait de s'effacer, ou du moins paraissait s'être effacé, car la poupée avait clairement précisé qu'elle était prête à la suivre. Mais Fear reconnaissait tout de même qu'il avait une certaine appréhension. Bizarrement, il aurait été déçu, voir attristé, si elle avait refusé de le suivre. Mais, ce n'était pas le cas désormais et il s'en réjouissait fort discrètement. Pourquoi ? Ça, il le savait mais il avait du mal à le comprendre car rien ne le justifiait.

Un moment s'écoula et il détourna alors son regard, observant son horizon propre et baissant quelque peu la tête. Avait-il honte de quelque chose ? Avait-il peur ? Ou était-il comme contrarié ? Rien de tout cela en réalité. Il était ... Soumis. Soumis à dieu et à son infinie sagesse. Il avait décidé que la poupée le suivrait, alors Farrell n'irait pas contre. Et bien que cette décision le confortait, il reconnaissait tout de même sa faiblesse car seul, il ne serait parvenu à rien si ce n'était à plus de troubles ... S'il avait évidemment bien tout compris ...

Mais désormais, il devait donner la sienne à l'Aniathy et aussi se releva-t-il, doucement. Il observa ensuite la poupée et, lui tendant la main, l'aida à se relever à son tour. Il la regarda un instant, comme pour lui confirmer sa réponse, puis il fit demi-tour et s'en alla rejoindre la demeure, ou plutôt, Pénélope.

Il avait passé la nuit à prier et, entre autre, à implorer le tout-puissant quand à la guérison accélérée de l'Elfe Blanche car malheureusement, le temps pressait et il ne pouvait pas se permettre d'attendre sa remise en forme naturelle. Il rejoignit donc la sortie du labyrinthe, sans plus de difficultés, puis regagna l'intérieur de la villa pour au final remonter dans la chambre de la Fille de Richard.

Il ouvrit lentement la porte, sans faire le moindre bruit afin de ne pas la surprendre. Pour un Homme aussi ténébreux et froid que Fear, une telle délicatesse était tout simplement ... Anormale. La fenêtre était fermée et aussi faisait-il assez sombre dans la pièce. Cependant, il pouvait clairement distinguer sa silhouette fine et élancée, allongée sur le lit et enveloppée par la couverture.

Était-elle guérie ? Farrell n'avait pas de doutes quand à la puissance infinie du seigneur mais il n'avait pas non plus la prétention d'affirmer que sa prière avait été exhaussée. Aussi, s'approcha-t-il de sa couche, sans la réveiller, et inspecta-t-il ses blessures. Il n'avait pas besoin de faire une fouille approfondie, en réalité, il lui suffisait juste d'observer son état général. Si les nombreuses et diverses marques que présentait son corps à tout endroit s'étaient estompées, c'était que sa prière avait été entendue. Si ce n'était pas le cas, il lui restait encore ses propres capacités, bien qu'en réalité, elles dépendaient exclusivement de dieu et de son unique volonté.

Il s'approcha donc de son visage et dégagea une mèche égarée de ses cheveux car cette dernière obstruait son champs de vision déjà réduit par la pénombre omniprésente. Mais, grâce à dieu, elle n'avait plus rien. Farrell était soulagé et il remerciait déjà le seigneur de l'avoir exhaussé. Il entreprit de la réveiller et c'est alors que, calmement, il la secoua un peu. Au début, elle ne réagit pas, puis elle se mit à gémir un peu avant de finalement ouvrir les yeux.

Elle ne distingua pas tout de suite le guérisseur noir, camouflé dans l'obscurité de la pièce, mais se rendit bien vite compte de sa présence au vu des quelques secousses qu'il lui donnait pour la réveiller. Elle s'attendait à avoir mal mais bizarrement, elle se sentait en pleine forme.

Fear se redressa, voyant qu'elle était réveillée. Pénélope quand à elle, resta étonnée un moment puis défit l'un de ses bandages et constata que la blessure en question avait disparu. Elle pensa tout d'abord que c'était grâce à Fear, qu'il l'avait soigné pendant son sommeil et aussi, l'observa-t-elle instinctivement. Mais Farrell lui fit bien comprendre, sans geste ni parole, que cela n'était pas du à son intervention.

Elle comprit bien vite. Quelque part, elle semblait surprise mais s'en réjouissait intérieurement. Ce n'était tout de même pas rien de bénéficier d'un tel privilège. Certes moins dévouée que Fear, elle le remercia tout même, à son tour, puis se releva finalement. Son premier acte fut d'aller rouvrir la fenêtre afin de laisser la lumière du jour éclairer la pièce. Elfe blanche, elle détestait l'obscurité ... Contrairement au guérisseur noir qui s'y plaisait mieux que dans la lumière.

Elle n'était pas nue mais n'était pas non plus très vêtue. Disons qu'elle avait juste de quoi cacher ce qui devait être caché. Mais Farrell, même si livré à lui même dès son plus jeune âge, avait appris ce qu'était le respect et la pudeur. Et aussi, détourna-t-il son regard, bien que caché sous sa capuche, l'on ne put le voir. Pénélope, se retournant alors, l'observa un instant. Un instant de silence durant lequel elle semblait attendre une réaction de sa part. Mais, comme elle avait pu également le prévoir, il ne se passa rien.


- C'est bon, j'arrive. Laisses-moi le temps de me préparer.

Lui dit-elle subitement. Fear ne s'attarda pas davantage en cette pièce et la quitta aussitôt qu'il eut obtenu sa réponse. Cependant, il ne s'écarta pas trop non plus. En réalité, il l'attendait. Elle mit certes plus d'une demie-heure mais finalement, elle sortit de la chambre bien assez vite.

Habillée d'un assemblage d'habits aux couleurs vertes et aux tons forestiers, arborant un style typiquement Elfique, elle rejoint alors Fear. Ce dernier, bien que n'ayant pas l'esprit à ça, ne put s'empêcher de reconnaître toute l’élégance et l'intelligence de son être. L'essence même de la pureté Elfique ! Il n'avait jamais vu une Femme aussi magnifique, aussi gracieuse et aussi délicate qu'elle. Seulement, il y avait un petit point noir au tableau dont Farrell ne tarda pas à se souvenir.


- Tu vas rester planté là toute la journée à regarder les mouches voler ou tu vas te bouger l'arrière-train et te mettre en route ?

Dit-elle sur un ton de réprimande et de sarcasme. Oui, son caractère était le strict inverse de son apparence. Bien que épuré de toute forme de vice, elle n'en était pas moins peu patiente, facilement irritable et particulièrement provocatrice. À vrais dires, elle semblait même se plaire à provoquer Fear en n'hésitant pas une seconde à mettre le doigt là où ça pouvait faire mal. Mais Farrell ne le prenait pas aussi mal que ça. Disons plutôt qu'il ne lui accordait pas une mauvaise base et que par conséquent, il faisait preuve de patience avec elle.

Le guérisseur noir, cependant, ne l’emmena pas hors de la maison. Il y avait d'abord quelques derniers détails à régler. Notamment avec Aënith. D'ailleurs, il le retrouva rapidement et il n'eut pas vraiment besoin de lui expliquer la raison de sa venue. Pénélope s'en chargea d'elle-même, ne lui laissant même pas le temps de lui demander de ses nouvelles.


- Aënith, je dois aller à Cuilnen et je risque donc de m'absenter un long moment. J'aurais besoin de ton aide parce que malheureusement, pour le voyage, on a rien. Il faudrait que tu me fournisses une arme et si possible quelques provisions. Je ne suis pas agile à l'Arc, contrairement aux idées reçues, mais je me débrouille bien à l'épée. Si tu en as une dont tu ne te sers pas, j'aimerai bien que tu me la donnes, elle me sera très utile.

Farrell était bien là mais ne plaça pas un seul mot, en plus de ne pas faire le moindre geste. Cependant, il se demandait bien ce que la poupée allait désormais faire. Allait-elle profiter de l'occasion pour annoncer son départ également ?


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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Lun 20 Fév 2012 13:59 
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Elle n'osait plus bouger. Elle se sentait si petite, si fragile sous le regard de l'inconnu. Il n'avait pas répondu à sa tirade, n'avait pas bougé. Il l'observait, tout simplement. Il était inexpressif, comme à son habitude, mais l'Aniathy était sûre qu'il réfléchissait. A le côtoyer elle avait compris deux trois de ses attitudes, même si elle était persuadée qu'il lui réservait de très nombreuses surprises. Elle le regarda donc, attendant sa réponse, son verdict. Mais elle ne vint pas. L'inconnu détourna le regard, ce qui surprit grandement Evangelina. Était-il gêné, avait-il honte de quelque chose ? Pouvait-il seulement avoir honte de quelque chose ? L'Aniathy ne comprenait pas. Elle le regardait, essayant de deviner ses pensées, de percer cette carapace impénétrable qu'il entretenait si bien, sans y parvenir cependant.

Puis l'inconnu la regarda de nouveau, brièvement. Mais c'était un regard différent, un regard plein de sens, un regard qui rendit l'Aniathy heureuse. C'était la réponse, sa réponse, celle qu'elle attendait. Il acceptait.

Evangelina sourit timidement et baissa les yeux, avant de suivre l'inconnu qui déjà s'éloignait dans le couloir. Elle savait où il allait. Du moins elle s'en doutait. Il venait de passer une nuit blanche, et il n'était pas du genre à attendre. L'Anathy vit son intuition confirmée lorsqu'ils arrivèrent devant la porte de la chambre où se reposait Pénélope.

L'inconnu ouvrit délicatement la porte et entra sans bruit dans la pièce. Il faisait preuve d'une discrétion que sa taille et l'atmosphère qu'il dégageait ne laissaient pas espérer. Evangelina ne le suivit pas, elle resta dans le couloir. Elle n'avait aucune raison d'entrer dans cette chambre, aucune raison de participer à ce qui allait suivre. Elle n'était que secondaire, elle n'avait aucun lien avec eux, excepté ce lien étrange qui la liait à l'inconnu. Elle repensa à Larhe, et se demanda où il pouvait bien être. Il l'aimait, et elle l'aimait aussi. Elle ne voulait pas le perdre, quel qu'en soit le prix. Mais comprendrait-il ses choix ? Comprendrait-il son besoin de suivre l'inconnu ? La comprendrait-il, tout simplement ? L'Aniathy l'espérait.

Soudain l'inconnu ressortit. Perdue dans ses pensées, elle n'avait rien entendu de leur discussion. De plus ils avaient dû parler doucement du fait que le manoir était encore en sommeil. Mais il ne dit rien, ne ft rien. Il attendait, et Evangelina en fit de même. Ils attendirent de longues minutes, alors que l'Aniathy se demandait ce qu'ils attendaient. Et finalement, la porte de la chambre s'ouvrit de nouveau, et Pénélope en sortit. Elle ne sembla pas la remarquer, par contre Evangelina eut tout le temps de l'admirer. Elle portait un ensemble elfique aux couleurs de la forêt printanière. Pénélope était une belle femme, et sa tenue lui allait à ravir. L'instant d'une seconde, l'Aniathy revit le reflet de son rêve, cette belle femme qu'elle était dans son sommeil, et espéra silencieusement devenir cette femme un jour dans la réalité.

Elle n'eut cependant pas vraiment le temps de s'abandonner à ses rêves, Pénélope réprimandant l'inconnu de ne pas être assez réactif.

"Tu va rester planté là toute la journée à regarder les mouches voler ou tu vas te bouger l'arrière-train et te mettre en route ?"

L'inconnu ne répondit pas, ne fit aucun geste de réprimande, il s'éloigna simplement vers la prochaine destination. Evangelina n'oserait jamais parler comme ça à l'inconnu, mais ils semblaient déjà se connaitre, ce qui facilitait sûrement les choses.

Ils arrivèrent finalement dans la chambre d'Aënith, et la porte était à peine ouverte que l'elfe blanche se lançait dans une explication plutôt agressive.

"Aënith, je dois aller à Cuilnen et je risque donc de m'absenter un long moment. J'aurais besoin de ton aide parce que malheureusement, pour le voyage, on a rien. Il faudrait que tu me fournisses une arme et si possible quelques provisions. Je ne suis pas agile à l'Arc, contrairement aux idées reçues, mais je me débrouille bien à l'épée. Si tu en as une dont tu ne te sers pas, j'aimerai bien que tu me la donnes, elle me sera très utile."

L'Aniathy était assez étonnée. D'habitude, l'inconnu se faisait respecter rien que par sa présence et sa prestance. Mais face à Pénélope, il ne semblait que pouvoir s'effacer. Pourquoi donc ? Qu'avait-il vécu avec elle pour que ce soit possible ? Elle ne voulut pas répondre à ces questions, elle demanderait à l'inconnu, si l'occasion se présentait un jour.

"Attends... Tu dois ? Répètes j'ai pas tout compris là..."

Aënith était debout dans la chambre, habillé. Apparemment, il ne venait pas de se réveiller. Mais que faisait Larhe à côté de lui, de quoi discutaient-ils avant qu'elle arrive ?

Pénélope répéta ce qu'elle venait de dire, en beaucoup plus condensé, et Aënith fronça les sourcils. Larhe regardait Evangelina, le regard interrogateur.

"Pourquoi veux-tu aller à Cuilnen ?"
"C'est... personnel"

Apparemment Aënith n'apprécia pas cette réponse. Mais d'un autre côté il semblait résigné, il semblait savoir qu'il ne pourrait pas la faire changer d'avis. C'était sa fiancée après-tout, il la connaissait. Il soupira mais ne répondit pas. Il y eut un long et profond silence dans la pièce, brisé par Evangelina.

"Je part avec eux. Je les accompagne à Cuilnen."
"Quoi ?!"
"Pardon ?"
"Que... ?"

L'Aniathy ne s'attendait pas à ce que sa phrase ait autant d'effet. Que Larhe soit surpris elle s'y attendait. Que se soit le cas d'Aënith, pourquoi pas. Mais pourquoi Pénélope était-elle aussi surprise ?

"Tu l'emmènes avec toi ? Mais qu'est-ce qui te prends ?!"

L'Aniathy fronça les sourcils. Pourquoi l'elfe se mettait-elle dans cet état ? Elle attendit la réponse de Fear avec impatience, ou du moins, à défaut de réponse sa réaction.

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Dernière édition par Evangelina le Sam 17 Mar 2012 21:54, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Lun 20 Fév 2012 20:53 
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Autant que la réaction d'Aënith suite aux dires de Pénélope n'étonna guère Fear, autant celle de Pénélope suite aux dires de Evangelina ne l'étonna pas non plus. Non pas qu'il ne comprenait pas l'étonnement d'Aënith, de Larhe et de Pénélope lorsque la poupée les informa de sa décision de les suivre, mais plutôt qu'il s'y attendait bien.

- Tu l'emmènes avec toi ? Mais qu'est-ce qui te prends ?!

Farrell trouvait le ton de l'Elfe blanche bien injonctif mais cependant, il ne réagit pas et ne lui répondit pas non plus. Il savait bien pourquoi est-ce qu'elle semblait le prendre mal et il savait aussi que ça ne serait pas facile de lui faire accepter ça. Mais il n'était pas prêt à changer d'avis. Il avait orienté ainsi et si elle n'était pas contente, ce n'était qu'une formalité sans importance.

Voyant le mutisme de Farrell, elle rétorqua.


- Cette histoire ne regarde que toi et moi. Je vois pas pourquoi tu la mêles à tout ça ! Tu la connais même pas en plus !

Fear ne dit rien. Elle n'avait pas tord en effet mais il avait ses raisons et elle n'était pas obligé de les connaitre.

- Je ne veux pas qu'elle vienne avec nous, c'est assez clair pour toi ?

Pas de réponse non plus. Il eut un moment de silence pendant lequel Pénélope semblait se demander pourquoi Farrell ne lui répondait tout bonnement pas. Puis elle prit l'initiative de quitter la pièce en invitant Aënith à la suivre pour les raisons qu'elle lui avait énoncé il y a peu. Le problème, c'est que Fear ne bougea pas de sa place, lui faisant clairement comprendre qu'il n'était pas d'accord avec elle.

Elle s'arrêta donc et voyant son immobilité, elle fit demi-tour et revint à son niveau.


- Je t'ai dis non ! Elle n'a rien mettre son nez dans ce qui ne la concerne ni de loin ni de près !

Pas le moindre mot, pas le moindre geste ni le moindre retour. Elle était à coté de lui et il semblait regarder en face, sans prêter attention à elle.

- Tu veux qu'elle vienne ? Ok, dans ce cas, j'y vais seule ! Tchao !

Mais, à peine eut-elle le temps de se retourner que Farrell lui eut attrapé le bras.

- Lâches-moi !

Mais il n'en fit rien.

- Lâches-moi je te dis ou tu vas t'en prendre une !

Il ne fit rien de plus. Mais Pénélope ne mit pas à exécution sa menace. À vrais dires, elle avait un peu peur de sa réaction si jamais elle venait à le frapper.

- Et puis pourquoi tu la mêles à ça ? Je vois pas du tout en quoi elle pourra nous être utile ! T'as vu sa taille un peu ? Elle est minuscule ! Même pas bonne à porter une arme aussi légère soit-elle !
- ...
- En plus elle va nous retarder plus qu'autre chose ! Elle pourra pas aller aussi vite que nous !
- ...
- Et puis, je sais pas si tu as vu sa tête un peu mais moi elle ne m'inspire rien ! En tous cas, rien de bon ! Comment tu peux lui faire confiance alors qu'elle ... Qu'elle est même pas vivante tiens ! C'est une espèce de tas bois racordé par des files et clous et animé par une pseudo magie d'origine plus que douteuse ! À la moindre chute ou au moindre coup elle partira en vrac ! T'appelles-ça un allié toi ? Moi j'appelle ça une charge inutile !
- ...
- Non mais rassures-moi ! Elle était pas sérieuse en fait quand elle disait qu'elle allait venir avec nous ? C'était une plaisanterie ? Elle est même pas fichue de ressentir correctement un seul sentiment, alors encore moins de pouvoir nous épauler dans une histoire aussi ... Sérieuse que celle-là !
- ...
- Fear ! C'est une poupée et elle restera une poupée ! Un être pathétique et faible dénudé de toute conscience, d’ego propre et incapable de comprendre le monde qui l'entoure ! Elle ne mérite même pas l'attribut " être " ! Et c'est presque du suicide à ce niveau de l’emmener avec nous ! Qui te dis par exemple qu'elle est pas de mèche avec lui et qu'elle ne chercherait pas à nous berner pour mieux nous trahir ? T'en sais strictement rien ! Elle en serait totalement capable ! Et c'est pour toutes ces raisons que je refuse de prendre le risque de l'amener avec nous !


Elle regarda ensuite Evangelina.

- Et je pense pas que vous allez me contredire.

Puis elle regarda de nouveau Fear.

- De toutes les façons, c'est soit cet être stérile et inexistant résultant d'une erreur probable, d'une oeuvre inachevée ou même d'un oublie du seigneur pour être ici, soit c'est moi.
- ...
- Alors qu'est-ce que tu décides ?


Fear resta muet et immobile un long moment, instaurant une atmosphère particulièrement froide et angoissante, puis, il tourna finalement sa tête vers Pénélope, lentement. Cependant, elle pu tout juste distinguer son regard sous l'ombre de sa capuche et celui-ci ne laissait rien présager de bon. Il était froid, perçant et particulièrement expressif. Elle pouvait le voir, Farrell n'était pas tout simplement contrarié à la suite des propos qu'elle venait de tenir mais dans un état de colère avancé doublé d'une envie particulièrement dangereuse.

Il était menaçant, angoissant et rigide car il semblait vouloir lui dire de prendre une garde sans failles contre lui et sans plus attendre. Pénélope, sans voix, blanchit plus qu'elle ne l'était déjà. Qu'avait-elle bien pu dire pour le mettre dans état pareil ? Surtout contre elle alors qu'elle était pour lui l'une des choses les plus précieuses qu'il avait, par respect pour Richard.

Le fait qu'elle ait outragé la poupée par ses propos assez incisifs n'était à ce stade pas une raison suffisante. Elle le regardait, comme piégée par son regard, et Fear ne baissait pas le sien. Il la tenait toujours au bras et elle pouvait clairement sentir la mains du guérisseur noir resserrer l'étreinte au point de lui couper la circulation sanguine.

Elle se mit à bégailler un instant puis formula une phrase assez maladroite.


- Je ... Enfin ... Non mais ... C'est ... Non ... D'accord, c'est d'accord ...

Mais Fear ne baissa pas son regard et ne relâcha en rien son étreinte, pire même il la renforça davantage alors que son regard, déjà effroyable, se chargeait d'une colère supplémentaire. On aurait dit qu'il s'apprêtait à la mettre en pièces d'une seconde à l'autre. L'Elfe ne comprenait plus rien. Jamais elle ne l'avait vu dans un état pareil. Elle semblait réfléchir rapidement puis, elle eut un déclic.

- Je ... Excuses-moi ... C'est ... C'est pas ce que je voulais dire.

Pas de réactions.

- Je ... Je t'assure ...

Farrell ne réagit d'abord pas, puis il la relâcha, en rouvrant brutalement sa main. Il détourna ensuite son regard et resta silencieux. Pénélope l'observa un instant, elle semblait chamboulée ... Puis elle observa la poupée, d'un oeil peu amical, et s'en alla.

Le guérisseur noir, quand à lui, ne tarda pas non plus à s'en aller de la pièce pour rejoindre l'extérieur de la maison. Mais avant, il invita Evangelina à passer devant, d'un geste qui se voulait quiet, mais qui, malgré tout ses efforts, ne parvint pas à cacher l'état dans lequel il était.

Non, ce n'est pas le fait qu'elle ait offensé gratuitement la poupée qui avait provoqué en lui cette poussée fulgurante de haine, de colère et de mépris à l'égard de Pénélope, mais bien autre chose dont l'Elfe blanche, justement, ne s'était rendue compte qu'un peu trop tard. Si ce n'était grâce à l'attachement qu'il lui portait, elle serait probablement déjà morte ... Et dans d'atroces souffrances


- Aënith, tu peux m'aider donc ?

Dit-elle d'une voix tremblante et hésitante tout en pensant que Farrell n'avait pas vraiment volé sa réputation ...


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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:22, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Mar 21 Fév 2012 14:48 
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Mais il ne répondit pas. Il ne bougea pas. Il resta immobile, comme à son habitude. L'Aniathy se demanda de nouveau d'où pouvait provenir ce si profond mutisme, car il était clair qu'il n'était pas muet. Mais pourquoi se terrait-il dans ce silence et cette attitude si négative ? Pourquoi ne parlait-il à personne, pas même à Pénélope à qui il semblait particulièrement tenir. Et surtout, pourquoi avait-il brisé à deux reprises ce silence, pour elle et rien que pour elle ?

Evangelina n'eut pas vraiment le temps d'approfondir sa réflexion.

"Cette histoire ne regarde que toi et moi. Je vois pas pourquoi tu la mêles à tout ça ! Tu la connais même pas en plus !"

Elle avait raison, quoiqu'il donnait l'impression de, sans la connaitre, la comprendre mieux que la plupart des gens qu'elle croisait. Pénélope était l'exemple type de la plupart des gens. Et puis il fallait aussi voir que l'elfe blanche la connaissait encore moins.

"Je ne veux pas qu'elle vienne avec nous, c'est assez clair pour toi ?"

Evangelina écarquilla les yeux. Pourquoi ne le voulait-elle pas ? Et qui était-elle pour choisir où elle allait ? L'Aniathy fut soudain prise d'un doute. Et si l'inconnu ne tenait pas tête et changeait d'avis quant à sa venue ? Un frisson parcourut le corps d'Evangelina qui se ressaisie de suite. Il tiendrait tête. Personne ne pouvait lui tenir tête, et il avait accepté qu'elle vienne. Elle viendrait donc.

L'elfe blanche regardait l'inconnu d'un œil dur, agressif, mais ce dernier ne bougeait pas. Evangelina aurait bien aimé savoir à quoi il pensait, ce qu'il ce disait, ce qu'il comptait faire. Mais apparemment, Pénélope n'eut pas la patience d'attendre et se dirigea vers la porte, avec la ferme intention de quitter la chambre. Aënith et Larhe n'avaient pas encore eu l'occasion de parler et restaient là, comme spectateurs de cette dispute en monologue.

Mais Pénélope se retourna et revint sur ses pas.

"Je t'ai dis non ! Elle n'a rien mettre son nez dans ce qui ne la concerne ni de loin ni de près !"

Mais pour qui se prenait-elle ? L'Aniathy ne souhaitait que le bien de l'inconnu, elle ne lui voulait aucun mal, et voulait en apprendre plus sur lui et sur son passé. Et apparemment c'était réciproque. De son côté l'inconnu ne bougeait pas. Il semblait dans son monde, ignorant complètement ce qui l'entourait, et principalement Pénélope qui ne semblait pas du tout apprécier cette attitude.

"Tu veux qu'elle vienne ? Ok, dans ce cas, j'y vais seule ! Tchao !"

L'elfe blanche se dirigea de nouveau vers la porte de la chambre, et Aënith fit un pas en avant pour la rejoindre. Mais ils s'arrêtèrent d'un même geste, l'inconnu ayant brutalement saisit le bras de Pénélope.

Que pouvait-elle redouter pour préférer partir seule plutôt qu'avec elle et l'inconnu ? Que ne voulait-elle pas que l'Aniathy apprenne ? Evangelina était persuadée que l'inconnu avait la réponse à ces questions. Mais alors pourquoi ne répondait-il pas ? Avait-il déjà répondu au moins une fois à Pénélope ? Apparemment oui, sinon elle ne s'évertuerait pas à lui poser toutes ces questions.

"Lâches-moi ! Lâches-moi je te dis ou tu vas t'en prendre une !"

Elle était en colère c'était évident. Et l'inconnu aussi, du moins c'est ce qu'il laissait paraitre aux yeux de l'Aniathy. Mais cela pouvait-il se terminer ainsi ? Pénélope ne pouvait pas être assez forte ou folle pour frapper l'inconnu. Déjà que le fait qu'il n'ai pas encore montrer sa contrariété étonnait l'Aniathy...

"Et puis pourquoi tu la mêles à ça ? Je vois pas du tout en quoi elle pourra nous être utile ! T'as vu sa taille un peu ? Elle est minuscule ! Même pas bonne à porter une arme aussi légère soit-elle !"

Apparemment non, elle n'était pas de taille à frapper l'inconnu. Mais elle n'avait pas non plus le droit de critiquer ouvertement l'Aniathy de cette façon. Evangelina fronça les sourcils, sentant en elle quelque chose se réveiller. Larhe semblait inquiet, et regardait sa compagne, prêt à intervenir. Evangelina n'en revenait pas. Sa taille pouvait être un atout précieux, et sa magie aussi.

"En plus elle va nous retarder plus qu'autre chose ! Elle pourra pas aller aussi vite que nous !"

Là elle n'avait pas forcément tord. Mais était-ce une raison pour la rejeter ? Evangelina ne comprenait pourquoi Pénélope lui en voulait tant, pourquoi elle ne l'aimait pas à ce point. Elles ne s'étaient jamais croisées auparavant, du moins pas dans les souvenirs de l'Aniathy. Pénélope était-elle jalouse d'elle ? Evangelina n'y croyait pas vraiment, qu'avait-elle pour rivaliser ?

"Et puis, je sais pas si tu as vu sa tête un peu mais moi elle ne m'inspire rien ! En tous cas, rien de bon ! Comment tu peux lui faire confiance alors qu'elle ... Qu'elle est même pas vivante tiens ! C'est une espèce de tas bois raccordé par des fils et clous et animé par une pseudo magie d'origine plus que douteuse ! À la moindre chute ou au moindre coup elle partira en vrac ! T'appelles-ça un allié toi ? Moi j'appelle ça une charge inutile !"

Evangelina commençait à s'énerver. Elle sentait en elle sa magie s'agiter, se réveiller, se préparer. Elle se concentra sur son diadème mais avait du mal, la colère l'en empêchant. Et pourquoi ne laisserait-elle pas sa magie se libérer ? Pourquoi ne montrerait-elle pas de quoi elle était capable à cette elfe blanc qui la détestait pour une raison inconnue ?

"Non mais rassures-moi ! Elle était pas sérieuse en fait quand elle disait qu'elle allait venir avec nous ? C'était une plaisanterie ? Elle est même pas fichue de ressentir correctement un seul sentiment, alors encore moins de pouvoir nous épauler dans une histoire aussi ... Sérieuse que celle-là !"

Elle ressentait très bien les sentiment, la preuve en était de son amour envers Larhe. Pénélope n'avait pas le droit de dire ça. Les sentiments était ce que l'Aniathy possédait de plus précieux, de plus rare et de plus enivrant. Elle serra les poings, et son regard commença à s'assombrir.

"Fear ! C'est une poupée et elle restera une poupée ! Un être pathétique et faible dénudé de toute conscience, d'ego propre et incapable de comprendre le monde qui l'entoure ! Elle ne mérite même pas l'attribut " être " ! Et c'est presque du suicide à ce niveau de l'emmener avec nous ! Qui te dis par exemple qu'elle est pas de mèche avec lui et qu'elle ne chercherait pas à nous berner pour mieux nous trahir ? T'en sais strictement rien ! Et en plus c'est une mécréante ! Elle en serait totalement capable ! Et c'est pour toutes ces raisons que je refuse de prendre le risque de l'amener avec nous !"

Elle ne resterait pas une poupée. Et son ego était largement développé, l'Aniathy ayant déjà ressentit cet étrange sentiment qu'était la jalousie. Etait-ce que ressentait l'elfe blanche en ce moment ? Elle n'en savait rien, mais ce n'était pas ce qui allait l'empêcher de lui prouver qu'elle était capable de les aider. Elle commença à diminuer sa garde, à laisser filtrer de la magie. Ses yeux s'assombrissaient de plus en plus, mais Pénélope ne le voyait pas. L'inconnu non plus apparemment. Evangelina ressentait de mieux en mieux ce qui l'entourait, et l'inconnu était crispé, très crispé. Il était en colère, et l'Aniathy en fut grandement heureuse. Cet ego que Pénélope ignorait venait d'être attendrit par cette colère émanant de l'inconnu.

Et pourquoi les trahirait-elle ? Pourquoi et pour qui ? Toutes les personnes qu'elle connaissait en dehors de sa famille d'accueil étaient dans cette pièce. Et de qui parlait-elle ? En fait l'Aniathy n'en avait rien à faire, la colère inhibant toute sa réflexion.

"Et je pense pas que vous allez me contredire."

Si, elle voulait la contredire. Elle en avait fort envie d'ailleurs, mais il fallait qu'elle se calme. C'était idiot de laisser sa colère l'envahir. Mais c'était trop tard, elle ne pouvait plus l'arrêter. Elle sentait la magie l'envahir et ses yeux devinrent vraiment sombres. Elle sentait la puissance au bout de ses doigts, et aussi le regard de Larhe qui ne la quittait plus, et celui d'Aënith qui semblait très inquiet.

"De toutes les façons, c'est soit cet être stérile et inexistant résultant d'une erreur probable, d'une œuvre inachevée ou même d'un oublie du Seigneur pour être ici, soit c'est moi. Alors qu'est-ce que tu décides ?"

C'était le comble, la phrase de trop, l'ultime brimade. L'Aniathy se sentait différente, sentait les autres différemment. Mais elle n'eut pas le temps de libérer sa magie. En fait, l'inconnu l'arrêta net dans son envolée, même si cela était involontaire. Ce qu'il fit étonna l'Aniathy et la rendit encore plus heureuse, si bien que a magie qui l'envahissait se rétracta rapidement.

Il venait de tourner la tête, doucement, très doucement, vers Pénélope. L'espace d'un instant, l'Aniathy put voir l'éclat de son regard. Elle n'en avait jamais vu de tel. C'était un regard plein de haine et de dédain, plein de colère et de vengeance, plein de nuit et de silence, mais très clair : il était vraiment en colère.

Evangelina ne s'y attendait vraiment pas. L'inconnu avait vraiment été blessé par les critiques de l'elfe blanche envers l'Aniathy, du moins c'est ce qu'il laissait paraitre. Cela signifiait qu'il tenait vraiment à elle, et cela la remplissait de joie, même si elle savait que c'était très égoïste de sa part, très.. humain.

Pénélope changea du tout au tout dès qu'elle vit son regard. Son visage devint blanc et elle commença à bégayer. Elle avait peur de l'inconnu, peur de ce qu'il pouvait lui faire, plus peur même que l'Aniathy ne l'aurait face à un tel regard. Avait-elle déjà vu de quoi était vraiment capable l'inconnu ? Peut être bien, et peut être possédait-elle certaines réponses aux questions de l'Aniathy.

"Je ... Enfin ... Non mais ... C'est ... Non ... D'accord, c'est d'accord ..."

L'inconnu ne bougeait pas, ne cillait pas. Il serra juste encore un peu la main avec laquelle il maintenait le bras de Pénélope. Aënith semblait sur le point de faire quelque chose pour sa fiancée, sans pour autant oser affronter l'inconnu. L'elfe blanc s'excusa ensuite, toujours en bégayant. Puis il y eut un long silence, très lourd.

Puis il la lâcha finalement. Elle se massa le bras en regardant l'inconnu, puis son regard tomba sur l'Aniathy. C'était un regard inamical, méchant mais sans fond. L'Aniathy n'y vit que de la haine mais rien d'autre. Et elle ne comprenait toujours pas la raison de cette haine.

L'inconnu fit mine de vouloir sortir de la pièce en invitant l'Aniathy d'un geste amical mais crispé. Il était toujours en colère, et Evangelina n'avait aucune envie de l'offenser, même si elle savait au fond d'elle qu'il ne voulait pas lui faire de mal. Elle sortit donc de la pièce, laissant les autres. Qu'allait-il se passer ? Il fallait qu'elle parle à Larhe, il devait les accompagner.

"Aënith, tu peux m'aider donc ?"

La voix de l'elfe était tremblante, et Evangelina était prête à parier qu'elle ne recevrait plus de critique devant l'inconnu pendant quelques temps.

Départ

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Dernière édition par Evangelina le Sam 17 Mar 2012 22:10, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Mer 22 Fév 2012 14:17 
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"Il faut que j'aille parler à Larhe. Tu peux attendre ici deux minutes ?"

L'Aniathy n'attendait pas vraiment de réponse. Elle commençait à comprendre que l'inconnu ne répondait quasiment jamais. Par contre elle n'arrivait pas encore à comprendre pourquoi il lui arrivait de répondre, quel en était le déclencheur. Evangelina fit donc demi tour et rentra de nouveau dans la chambre. Aënith et Larhe étaient toujours là. L'elfe bleu était assis sur le lit, complètement perdu, et Larhe tentait de le soutenir.

"Hum hum."

Larhe tourna la tête vers sa compagne, mais Aënith ne bougea pas.

"Evangelina. Qu'est-ce qu'il se passe ?"
"Je ne sais pas."
"Pourquoi tu veux y aller alors ?"
"Parce que... J'ai besoin de savoir, de comprendre. Et il m'aidera."
"Le vagabond ? C'est un malade, il est capable de tout."

Evangelina ne répondit pas. Elle n'appréciait pas qu'Aënith critique l'inconnu mais elle le comprenait. Elle ne dit donc rien pour faire grandir sa rancœur.

"Il ne veut pas Pénélope. Il ne te la volera pas."
"Et qu'est-ce que tu en sais, hein ? Comment tu peux le savoir alors que personne d'autre le sais ?"
"Et qu'il ne parle pas qui plus est."
"Il parle. Il me parle..."

Ses deux interlocuteurs froncèrent des sourcils. Evangelina changea de sujet, n'ayant pas envie d'argumenter le sujet du mutisme de l'inconnu.

"Larhe, il faut que tu viennes avec moi."
"Tu sais bien que je te suivrai où que tu ailles. J'espère seulement que ce n'est pas du suicide."
"Oh, merci !"

L'Aniathy sauta dans les bras de son compagnon et le serra contre elle. Elle ne voulait pas être séparé de lui, elle ne voulait pas le perdre. Elle n'avait que lui au monde et c'était son seul repère fiable. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait faire sans lui. Evangelina remarqua rapidement que le bras de Larhe était toujours brisé.

"Tu peux faire quelque chose Aënith ?"

Il semblait déboussolé, et plein de tristesse. Ils devraient revenir vite, pour qu'il ne sombre pas loin de Pénélope.

"Oui, du moins temporairement. Viens, je vais voir ce que je peux faire."

Larhe et Aënith sortirent de la pièce, croisant au passage l'inconnu qui attendait toujours derrière la porte. L'Aniathy le rejoint, le regarda sans qu'il réagisse.

"Tu as entendu ce qu'on a dit n'est-ce pas ?"

Pas de réponse, évidemment.

"Tu me raconteras un jour ?"

Elle le regardait gentiment, innocemment, sans arrière pensée. Elle voulait simplement le connaitre un peu. Mais l'inconnu ne répondit pas.

"Toi, ton enfance, pourquoi tu es devenu ainsi ..."

L'Aniathy savait qu'elle n'aurait pas la réponse aujourd'hui. Mais elle savait aussi que peut être y réfléchirait-il, et que peut-être un jour il lui parlerait. Elle n'était pas pressée, elle avait tout son temps. Elle avait même sûrement plus de temps que lui devant elle.
Elle se doutait aussi que s'il ne parlait pas c'est qu'il avait une bonne raison. Mais un jour ou l'autre, tout le monde a besoin de parler, et l'inconnu ne pouvait pas passer à côté. Ainsi elle se mettait à sa disposition si l'envie lui prenait.

"Il va bientôt falloir y aller je pense. Je ne suis pas sûre que tu sois du genre à attendre."

Et elle lui sourit, gentiment toujours. Puis elle se dirigea vers le jardin de la villa. Il la suivit, quelques mètres derrière.

Evangelina se replongea dans ses réflexions. Elle avait accepté de suivre l'inconnu jusqu'à Cuilnen. Mais qu'allaient-ils faire là-bas ? Et pourquoi voulait-il qu'elle vienne ? Et quel était le rapport avec Pénélope ? Et qui était-elle déjà ? Pourquoi ne l'aimait-elle pas ? Avait-elle déjà eut à faire à une Aniathy qui lui aurai causé du tort ? Peut-être même que l'inconnu était lié à ça. Peut-être qu'il avait déjà rencontré une Aniathy...

Evangelina se perdit ainsi dans le fil de ses pensées, jusqu'au moment où la voix insipide de Pénélope la ramena à la réalité. Tout le monde était là, sauf le père d'Aënith, qui d'ailleurs n'avait pas montrer le bout de son nez depuis son retour du temple de Yuimen. L'elfe blanc était déjà à l'extérieur de la villa et semblait particulièrement pressée. L'inconnu était encore à côté de l'Aniathy, mais Aënith les avait rejoint. Avait-il parler à l'inconnu ? Elle n'en avait aucun idée, et ni le visage de l'elfe ni celui de l'inconnu ne permettaient de le savoir. Larhe était quant à lui devant l'arche, attendant sa compagne et l'inconnu.

Evangelina dit donc au revoir à Aënith, lui promettant de revenir avec Pénélope pour fêter leur mariage. Puis ils y allèrent, s'éloignant peu à peu de la villa, sans un mot. Pénélope marchait devant, rapide et tendue, apparemment toujours fâchée contre l'inconnu. Elle portait un sac sur l'épaule et une épée fine à la ceinture. Sûrement ce que lui avait donné Aënith pour le voyage. L'inconnu était comme d'habitude, sauf qu'il semblait peut-être moins fatigué. Les deux Aniathys, quant à eux, marchaient côte à côte, main dans la main, à un rythme normal.

Le voyage jusqu'à Cuilnen était assez long, et surtout il n'était pas facile. Il fallait traverser la forêt qui gardait la ville, et cela ne serait pas une mince affaire. Normalement ils ne devraient pas avoir de problème, mais Evangelina n'avait aucune idée de ce que leur réservait la providence. Le paysage, la chaleur douce et le silence de la nature qui les entourait berçaient peu à peu l'Aniathy qui se perdit de nouveau dans ses pensées...

Souffrance

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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Merci à Itsvara

« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
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Dernière édition par Evangelina le Sam 17 Mar 2012 22:16, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La villa des Kenilwär
MessagePosté: Jeu 23 Fév 2012 13:56 
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Départ

Il faisait sombre, très sombre, à tel point qu'elle se crut aveugle. Il faisait froid, très froid, à tel point qu'elle se crut agonisante. Le silence était profond, très profond, à tel point qu'elle se crut sourde. Elle n'était pas assise, ni allonger. Elle était encore moins debout. Mais où donc était-elle ? Était-elle morte ? Était-ce la fin ? Mais alors, pourquoi ne se souvenait-elle pas de ses derniers instants ? Était-elle évanouie ? Rêvait-elle ? Mais peut-on être conscient d'être dans un rêve ?

"Sauves-le"

Elle n'était donc pas sourde. Mais elle ne parvenait pas à déterminer d'où venait la voix mystérieuse. Et de toute façon, elle n'aurait put voir cette source.

"Tu peux le sauver. Ne le laisse pas périr."

De qui parlait-elle ? Qui était en train de mourir ? L'Aniathy commençait à s'inquiéter, à paniquer.

"Tu en as le pouvoir, libères le simplement. Tu en as la force, acceptes la seulement."

Mais de quel pouvoir parlait-elle ? Était-ce Larhe qui était en danger ? Ou l'inconnu ? Les pensées d'Evangelina devenaient confuses.

"Qu'attends-tu ? Il va mourir !! Libères-moi !"

Qui va mourir ? Et qui était-elle cette voix ? Pourquoi s'énervait-elle ainsi ?

"Tu ne pourras le sauver seule. Libères moi, et mon pouvoir sera tien."

Evangelina ne comprenait rien, et paniquait de plus en plus. Elle s'agitait dans tous les sens, même si elle ne se sentait pas bouger. Et soudain, tout changea.

Le silence se transforma en un cri de terreur perçant, l'ombre qui l'entourait devint une lumière mouvante et rougeoyante. Evangelina mit du temps comprendre ce qu'elle voyait. Elle mis du temps à faire le lien entre les dires de la voix mystérieuse et ce qu'il se déroulait devant ses yeux. Elle mit du temps à comprendre ce qu'il se passait. Et elle mis beaucoup trop de temps à réagir.

Elle hurla, ressentant une douleur fugace mais déchirante, quelque chose qu'elle n'avait jamais ressentit mais qu'elle redoutait jusque là. Elle sentit son âme se briser. Ses joues ruisselaient de ces perles bleutées qu'étaient ses larmes.

"Libères moi ou il périra."

Mais qui, comment ? Elle ne voulait pas laisser faire ça mais elle ne pouvait l'empêcher. Elle voulait pas que ça se déroule ainsi mais comment le changer ?

Soudain, elle sentit un coup au niveau de la joue, faible mais ferme, qui lui fit perdre la notion de ce qui l'entourait. Un deuxième la ramena dans le silence et l'ombre d'où elle venait. Au troisième coup elle rouvrit les yeux.

Elle sentait le sol sous elle. Elle était allongée sur le bord d'une route, dans l'herbe. Son visage ruisselait de larmes, et elle était recroquevillée sur elle-même. Larhe et l'inconnu étaient accroupis à côté d'elle, et apparemment c'était ce dernier qui l'avait réveillé. Pénélope était un peu plus loin, la regardant avec un air étrange. Mais l'Aniathy était trop tourmentée pour s'en soucier. Dès qu'elle vit son compagnon, elle se jeta dans ses bras et l'étreignit aussi fort qu'elle le pouvait.

'"Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as encore eu une vision ?"
"Oui... "
"Pourquoi as-tu hurlé d'un coup ? Que s'est-il passé ?"

Evangelina ne répondit pas. Les images défilaient dans sa tête, sans qu'elle puisse les arrêter. Elle ne voulait pas les voir, elle ne voulait pas les revivre. D'après le père d'Aënith ça ne pouvait pas être une vision. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser le contraire. C'était trop vrai, trop réaliste, trop horrible. Il fallait à tout prix que ça n'arrive pas. Il fallait à tout prix qu'elle empêche que sa vision se réalise.

L'inconnu venait de se relever mais n'avait pas bouger. A quoi pensait-il ? Elle n'en savait rien. Tout ce qui comptait était que Larhe soit à côté d'elle, et qu'il la sert dans ses bras.

"Evangelina ?"
"Je t'ai vu... Tu... Tu brulais, tu étais dans les flammes ! Elles te consumaient, tu mourrais !!"

Larhe ne répondit pas. L'inconnu semblait encore plus immobile que d'habitude. Et Evangelina pleurait encore et encore...

Colère

_________________
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