Inscription: Mar 27 Déc 2011 18:08 Messages: 492 Localisation: Cuilnen - Dehors.
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Le bruit de la lente et douloureuse brûlure causée par le contact entre une peau fine et délicate et un morceau de Fer chauffé jusqu'à le faire rougir. Les hurlements et les gémissements d'une Femme en détresse en proie à cette douleur infernale. La folie presque meurtrière d'un Homme dont le profond désespoir n'a de cesse de le ronger à mesure qu'il prend de l'ampleur, au point d'en devenir une torture à part entière. Des esprits tourmentés par la peur, par la terreur d'une mort violente et imminente.
La situation, critique, a atteint son point de non retour. Demain, à l'aube, l'heure du rendez-vous tant redouté sonnera, et s'ils échouent, ils n'en ressortiront pas vivants. Mais s'ils réussissent, alors peut-être auront-ils la vie sauve. Mais l'Elfe ne semble pas décidée à leur avouer l'objet de leur convoitise, cette information qui lui a valu et qui lui vaut encore tant de souffrances, tant d'humiliations et tant de désespoir. Jusqu'où sont-ils prêts à aller et jusqu'où est-elle prête à aller ? C'est la dernière ligne droite, et si rien ne se passe, alors ils seront tous perdants.
L'heure est certes tardive, mais ils ne dormaient pas car ils ne le pouvaient pas. Cependant, ce grondement sourd et répétitif semblait quelque peu les troubler. Il venait de loin, mais ils savaient parfaitement d'où. Cependant, le reconnaissait-il ? Fear se réveilla brutalement. Non, il ne fit pas de gestes brusques, il ne cria pas et n'était pas non plus affolé. Mais, il baignait dans sa sueur et son esprit était dans un état d'alerte avancé. Il tremblait, refroidis par cette eau froide qui parcourait tout son corps, et avait la respiration troublée. Son coeur battait si vite qu'il avait l'impression qu'il n'était qu'air. Son sang, circulant à folle vitesse dans son organisme, résonnait dans son crâne à la manière d'un marteau frappant une parois. Avait-il eu peur de quelque chose ? Non. Avait-elle eu peur de quelque chose ? Oui.
Il n'y avait pas de visions, pas de d'Elfe ni de souterrain. Du noir, tout simplement. Un noir si épais qu'aucune lumière n'aurait pu le transpercer. Des ressentis si puissants qu'ils en devenaient abominables. Tant d'angoisse, tant de peine et tant de douleur. Ce n'était pas l'oeuvre des Hommes, ou du moins, d'un esprit Humain. Mais il y avait aussi cette notion de déjà vu, ou plutôt, de déjà entendu. Ce grondement sourd et répétitif, il l'avait entendu quelque part. Mais où ?! Ça, il ne s'en souvenait plus, ou du moins, il n'arrivait pas à s'en souvenir car n'ayant aucun souvenirs d'un tel grondement. Il semblait ressembler à quelque chose qu'il avait entendu sans pour autant l'être. Mais Farrell était persuadé de le connaitre !
De toutes les évidences, il devrait se calmer avant de consulter sa mémoire. L'heure était grave car la nuit était déjà tombée ! L'aube était imminent, il n'avait pas le temps de se reposer davantage ni même de réfléchir. Il lui faudrait agir et vite. Il observa rapidement l'endroit où il se trouvait et s'aperçu qu'il n'était plus dans le jardin, mais dans une chambre, sur un lit, avec pour compagnie les deux poupées mais aussi un Elfe Bleu qu'il ne connaissait pas.
Ce dernier d'ailleurs essayait de lui retirer sa ceinture. Pourquoi faire ? Le dépouiller ? Farrell n'avait rien sur soit qui puisse être prêté à un vol. Mais, il n'aimait cette approche douteuse et aussi, fit-il comprendre à l'Elfe qu'il aurait mieux fait de ne pas toucher à ses affaires en lui empoignant la main, avec force, avant de la décaler.
Il était allongé, immobile et semblait même calme. Mais en réalité, il n'était qu'affolement. Le sommeil venait de le quitter et il ne semblait pas décidé à venir le rechercher. Fear était encore plus mal en point qu'avant son court repos mais bizarrement, cette fatigue mentale et physique semblait se taire devant la gravité de la situation.
Ce grondement était la clé et s'il parvenait à faire le rapprochement, alors saurait-il où est-elle retenue. Mais bientôt il fut extirpé à ses pensées par les dires, pour le moins surprenants, de l'Elfe bleu. Ce dernier venait d'annoncer que sa fiancée avait disparue et qu'elle s’appelait Pénélope ! Pénélope, comme le " P " inconnu sur la signature. Serait-ce le nom de la Fille de Richard ? Aurait-elle connu cet Elfe ?! Où ? Quand ? Et comment ?
Et puis qu'importe après tout ! En quoi cela pouvait-il le faire avancer de savoir comment ces deux êtres s'étaient rencontrés ? Ce qui étonnait en revanche le guérisseur noir, c'était de constater que l'Elfe bleu était là, chez lui, alors que sa fiancée était en proie aux pires tortures qu'il puisse exister dans ce bas monde ! Pourquoi ne faisait-il rien pour la retrouver ?!
Peut-être avait-il perdu espoir ? Après tout, ce " Comte d'Oxymion " avait tout prévu et avait fait également étouffer l'affaire. D'ailleurs, si il était bien ce que Fear pensait qu'il était, même si cela était impossible, une question subsistait. Pourquoi se serait-il donné autant de mal et que voulait-il à cette Elfe ? Après tout, il aurait facilement pu la faire parler lui-même ! Il aurait en tous cas plus de chance de réussir. Mais peut-être ne pouvait-il pas le faire ? Peut-être n'en avait-il pas encore les capacités ? C'était irrationnel, illogique même ! Un Homme tel que lui aurait surement pu le faire ... Ou pas.
Fear sentait son esprit et le fil de ses idées s'emmêler dans un désordre et un chaos insurmontables à tel point qu'il sentait la colère le gagner de plus en plus. Il devait à tout prix se calmer et conserver sa lucidité. Il souffla, se vida l'esprit et balaya ses idées, se plongeant alors dans une intense prière. Cela dura un assez long moment, pendant lequel il était tout aussi immobile et silencieux qu'avant, quand soudain, une question lui vint à l'esprit.
Pourquoi le Comte d'Oxymion aurait-il dépensé une certaine fortune pour racheter la demeure des Mirler, pour au final la vider de ses occupants et interdire tout le monde de s'en approcher ? C'était idiot ! En plus, il ne vivait même pas dedans ! Elle était vide, déserte ! À quoi bon alors ?
C'est alors que les pièces du puzzle semblaient se réunir dans son esprit tout juste refroidis. Le mendiant lui avait parlé de bruits bizarres qui s'en échappaient parfois. De quels bruits bizarres s'agissaient-ils ? Fear avait frappé à la porte de la demeure et il n'avait rien entendu.
Rien entendu ? En était-il vraiment sur ? Farrell tiqua un moment, c'est comme s'il semblait se rapprocher de la réponse. Si, il avait bien entendu quelque chose. Le grondement de l'anneau massif qui frappait l'épais et imposant bois qui constituait la porte. Ce grondement ... Dans un sous-sol, il serait forcément étouffé. Le sous-sol ... La Fille serait retenue dans les sous-sols de sa propre demeure ?! En même temps, qui irait la chercher ici ? Tout s'éclairait alors pour lui. Les sous-sols de la demeure, c'est là qu'elle se trouvait.
Mais avant de crier victoire, il prit le temps de remercie le Seigneur car c'était bien lui qui l'avait mis sur la voie, la bonne voie. Il passa presque plus d'une heure à prier, mais c'était une priorité. Les poupées et l'Elfe étaient d'ailleurs déjà partis ailleurs, probablement pour aller se reposer eux aussi.
Fear se leva brutalement, certes son état ne s'était pas amélioré, mais il semblait comme estompé ... Pour le moment. Il n'avait plus la moindre seconde à perdre. Seulement, il souvint que la maison était impénétrable. Comment rejoindre les sous-sols sans pouvoir pour autant passer par l'entrée commune ? Peut-être y avait-il une entrée, ou une sortie, secondaire quelque part dans la ville, qui pourrait le mener aux sous-sols ?
Quand aux ravisseurs ... Il ne faisait pas de soucis pour eux. Certes, ils étaient quatre mais, il n'aurait qu'à en affronter qu'un pour la libérer car il le savait bien, les trois autres mourraient de manière prématurée.
Mais en attendant, il n'avait pas connaissance d'une autre entrée. Cependant, et connaissant quelque peu Richard et sa nature conservatrice, il n'aurait jamais laissé sa Fille fréquenter quelqu'un avant que cette dernière n'eut terminé ses études ... Hors, s'il était son fiancé, et elle sa fiancée, ils auraient surement dus trouver un moyen de se voir sans se faire voir ... Et une entre secondaire dans les sous-sols était toute désignée.
Il sortit donc de la chambre et se mit en quête d'Aënith. Il du bien mettre un certain temps pour le retrouver, dans sa chambre, mais Farrell était discret et silencieux, il ne s'était pas fait remarqué. Il ouvrit la porte et pénétra la pièce, sans plus de cérémonie. Il était bien là, apparemment endormis lui aussi. Diable, ce n'était pas le moment !
Il s'approcha de lui, en silence, puis l'observa un instant. Finalement, il se dirigea vers la fenêtre, qu'il ouvrit grand, puis revint à son lit et lui ôta sa couverture. Il y avait pas mal de vent dehors et bientôt, la pièce devint glaciale. Il se réveilla, lentement ou brusquement, et pu apercevoir Fear, debout, les habits s'agita sous les courants d'air.
Si on l'observait bien, il était en train de pointer du doigt la fenêtre, mais en réalité, il s'agissait de la toiture dorée et relevée de la demeure des Mirlers, qui se distinguait alors des autres maisons. Certes, elle était lointaine mais bien visible. C'était donc cela qu'elle avait de plus que les autres. Quoi qu'il en soit, le message était assez clair.
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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:17, édité 3 fois.
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