L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Les falaises côtières
MessagePosté: Ven 18 Sep 2009 18:25 
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Les falaises côtières


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Au nord et au sud du port de Lúinwë, au-delà de la Crique de la Vengeance, s’étirent des étendues de terres très peu fréquentées, voire désertées. Lieux des âmes solitaires, propices aux très longues promenades dont on n'est pas toujours sûr de revenir, on y trouve de hautes chutes tombant à pic sur des plages parfois inaccessibles ou menacées par l’océan furieux. Ceux qui partent vers ces falaises abruptes dont la fin se perd à l'horizon reviennent rarement, ou rentrent chez eux changés par ce long moment de solitude et de silence. Peu d'oiseaux, peu de poissons, aucun mammifère ne se montre. Seul le vent souffle par longues périodes intermittentes.

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Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Les falaises côtières
MessagePosté: Sam 24 Juil 2010 23:00 
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>> Clairière d'Astallin

Alors que je m'avance avec prudence vers le grand bûcher, Sakura se pose délicatement sur les herbes hautes et sort son bachi, instrument nécessaire pour pouvoir jouer du shamisen. Il semble n'y avoir personne ici et pourtant, je sais qu'il est là. Un vent soudain se lève et courbe les flammes dansantes, laissant alors entrevoir l'homme au masque du Coeur de la Nuit. Alors que le mien est d'un blanc immaculé, son masque est serti d'entrelacs secs et sanguins. Nous sommes face à face, nous sommes là pour la même chose, seul le bûcher nous sépare. Le vent se couche aussi rapidement qu'il s'est levé, je dégaine mon arme, non pas parce que je suis prête, mais parce qu'il est très rapide et qu'il vient sur ma gauche, chargeant son arme vers moi. Rapidité, efficacité. Alors que sa lame me lacère le bras vivement, je constate que ces deux mots lui vont à ravir. Et pour me montrer qu'il est plus fort aussi, il plaque son pied sur mon ventre et me fait chavirer en arrière. Alors que je tombe dans les herbes hautes et que Sakura accorde son shamisen, je comprends que mes peurs se révèlent être la vérité. Ce soir, je meurs. Papa, Maman, Wil, attendez moi, je vous rejoins sous peu. Mon assassin râle de rage, il vient de planter son sabre, j'ai eu beaucoup de chance d'esquiver son attaque à temps et Sakura se met à jouer. Alors que je pense pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce et que je plonge mon sabre dans les airs, il sort le sien à temps, pare et tape de la braise fumante avec ses bottes. Je dévie mes hanches juste à temps pour ne pas être brûlée dans le cou mais je sens que certains de mes cheveux ont cramé, je sens le cochon brûlé.

"Pauvre petite Lilo... Elle pensait que cela serait facile ?"
"Ne m'appelle pas Lilo, sombre individu..."

Pour ponctuer ma phrase, je l'estoque, je l'ai touché. Enfin j'ai percé sa chemise, mais c'est déjà çà et je reprends un peu confiance en moi. les minutes qui suivent, nous croisons le fer, chacun à sa façon. Lui est hilare, il pare mes coups avec adresse et me les rend avec force et vigueur. Moi, je peine lamentablement à parer les siens, j'y arrive à peine une fois sur deux et je commence sérieusement à ressembler à un arbre griffé par un ours. Ma peau est lacérée de partout mais je suis quand même contente. Ce ne sont que des blessures superficielles. Elles font mal certes, mais je suis encore en vie et je peux encore bouger. Il est le chat, je suis la souris. J'ai du mal à me concentrer sur le rythme de Sakura, il rit trop et trop fort. J'aimerais tant que ce soit l'inverse mais je ne me décourage pas, même lorsqu'il plonge sa lame dans mon ventre et que je hurle à pleins poumons. Quand il retire sa lame doucement, je crie encore plus fort et lui il rit. Il sait qu'il a le dessus et ça l'amuse. Mais quand je plonge à mon tour ma lame dans sa cuisse, il se tait et je sens bien qu'il est décontenancé. Il ne l'avait pas vu venir. Je recule alors de quelques pas et j'entends enfin le rythme de Sakura. Une main sur mon ventre qui saigne, l'autre tenant mon sabre, je me concentre sur sa musique et alors qu'il charge vers moi et m'assène de coups, j'arrive à les parer, avec mal, mais j'y arrive.

Il ne rit plus, mon assassin. Je ne saurai pas vraiment dire comment cela est arrivé, des fois dans un combat, il se passe des choses instinctives. Quoi qu'il en soit, je viens de lui briser le nez avec mon coude. Son sang s'échappe à grosses gouttes de son cou et même si je ne l'ai pas fait exprès, je suis fière. Je ne sais plus vraiment si je vais mourir ce soir, j'ai mes chances, après tout. Furieux, il me charge comme un sanglier, j'esquive avec souplesse, et pour me venger, mon pied rencontre ses fesses et il chavire en avant. Je pourrais alors tenter de le planter au sol mais j'ai peur de ne pas y arriver alors je me contente d'attendre qu'il se relève, prête à parer. Quelle idiote ! Le temps de me rendre compte que je ne suis pas dans une joute amicale et que j'arrive vers lui, il se relève et nous nous frappons en même temps. Sakura s'est arrêtée de jouer en même temps, comme si elle avait compris avant moi ce qu'il venait de se passer. Sa lame est entre mon torse en mon bras, la mienne entre ses côtes. Je ne cherche pas à comprendre ce qu'il se passe et je fais un tour sur moi-même, tenant mon sabre à deux mains et je hurle comme une furie. Son masque tombe, sa tête gicle dans le feu et son corps inerte tombe à genou puis sur le côté. Moi, j'ai mal partout, je pleure sous mon masque trempé et je me retourne vers Sakura pour la remercier...

"C'était facile, en fin de compte..."

vv post suivant

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Dernière édition par Lilo le Dim 25 Juil 2010 01:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les falaises côtières
MessagePosté: Dim 25 Juil 2010 01:12 
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^^ post précédent

"Tristan t'a coupé la langue ?"

Je n'avais pas pensé à çà. Je suis dans l'extase d'être encore en vie, je suis contente d'avoir gagné ce combat à mort et en même temps je suis pétrifiée par la suite des événements. Sakura ne dit plus un mot, tenant son bachi timidement, la lame brillante de son assaillante sur sa nuque. Nous nous regardons vite fait toutes les deux, autant elle que moi avons la même expression, même si elle ne voit pas mon visage, caché sous mon masque blanc.

"Je te fais peur ?"

Elle est grande, posée et ses longs cheveux auburn sont bercés par un vent doux, elle est à la fois belle et terrifiante. Lorsqu'elle abat son masque sur son visage et sa lame sur la nuque de Sakura, je cours en criant, comme une idiote, comme si je pensais avoir le temps d'interrompre cette sentence mortelle. Alors que son épée fend la brise, tout le monde est surpris, la demoiselle masquée en premier, car Sakura s'efface dans le vent. Moi je continue de courir, cette fois moins idiote, je sais que la surprise est un bon atout pour moi. Vues mes blessures, je ne pourrais me battre longtemps, je le sais alors je me dépêche.

"Une jeune guerrière et une vieille magicienne, me voilà servie ! Quelle belle soirée !"

Je plonge sur cette nouvelle adversaire, ma douleur au ventre me lance gravement, je ne vais pas pouvoir résister longtemps, c'est maintenant ou jamais. D'un revers de son épée, elle pare mon attaque et me donne une fessée avec son autre épée, avec le plat de sa lame. Elle veut jouer mais je sens bien que contrairement à ce Tristan, je ne risque même pas de la toucher, ne serait-ce une seule fois. Pourtant je m'obstine et quand je me retourne, mon katana fendant l'air, elle me pare à nouveau, sans grande difficulté.

"Mademoiselle Nolwë est une jeune fille obstinée... Puisque tu tiens tant à mourir, laisse moi me présenter ! Je m'appelle Sarah et je suis celle qui va te vaincre, ici même et ce soir..."

En même temps qu'elle me parle, ses doigts parcourent la lame de son épée principale et cette dernière s'embrase encore plus que le bûcher derrière moi. J'en suis presque hypnotisée et je revois ma famille dans un flash inquiétant. La lame crépitante s'abat sur moi inexorablement et alors que je pense vivre là mes derniers instants, un mur de schèmes magiques bloque l'attaque de Sarah. J'entends Sakura derrière moi débiter des incantations magiques et je profite de la situation pour m'éloigner à reculons. J'ai très peur. Nous faisons face à une enchanteuse, je n'ai aucune chance contre elle. Malgré l'intervention de Sakura, Sarah ne semble pas gênée, au contraire, elle s'en amuse. Lorsque le bouclier magique se dissipe, cette dernière avance vers moi d'un pas décidé, je me mets en garde mais je doute que je puisse faire grand chose contre elle. Soudain, son épée redevient normale et Sarah peste contre Sakura...

"Vieille carne ! Tu peux bloquer mes fluides à ta guise mais tu ne pourras rien contre ma lame..."

Elle l'avait prévenu, je me prends son épée en pleine épaule, j'ai si mal que je n'ai pas la force de crier. A cet instant, je me fiche de mourir, je savais que cela finirait ainsi, j'ai simplement peur pour Sakura. A son deuxième coup, là, je veux mourir, j'ai tellement mal partout que je veux que cela cesse de suite. Incapable de bouger, tressaillant de douleur, j'accueille son dernier coup comme un salut en plein coeur. C'est la fin, ma fin, adieu la vengeance, adieu ma promesse, adieu la vie...

"Trop facile..."
"Que tu crois ! Siorc ut euq !"
"Elicaf prot..."

Tout va à l'envers, j'en perds presque connaissance, j'ai encore plus mal, tout à coup très mal, mais moins qu'avant, la lame de Sarah fait route arrière hors de mon coeur, je tressaille et elle replante son épée, mais dans l'épaule cette fois-ci. Que vient-il de se passer ? Je n'aurais pas le temps de répondre à cette question tout de suite, ma vue se trouble, les sons aussi, je fuis de mon propre corps...

>> L'auberge de la tortue guerrière, Kendra-Kâr

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 Sujet du message: Re: Les falaises côtières
MessagePosté: Sam 3 Déc 2011 19:20 
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Début de l'aventure

Evangelina reprit conscience. Elle ne voyait rien, ses paupières étant fermées. Elle les ouvrit doucement, faisant attention à ce que ses pupilles ne souffrent pas de la lumière. Un doute l'assaillit soudain : elle n'avait jamais fait attention à ses pupilles auparavant, mais cela ne lui semblait cependant pas inhabituel, comme si elle l'avait toujours fait sans le savoir...

Elle réussi à ouvrir les yeux et vit un magnifique plafond, blanc, et pourvu de superbes et tortueuses enluminures qui convergeaient toutes élégamment vers le centre de la pièce. Les yeux d'Evangelina suivirent ces enluminures et se posèrent sur un magnifique lustre apparemment en cristal, aussi beau que le plafond lui même, mélangeant de fines décorations dorées entre chaque perles de cristal.
L'Aniathy ne fut pas surprise par ces décorations, c'était comme si elles avaient toujours été là et qu'elle les connaissait depuis toujours. Elle releva donc la tête, s'appuyant de ses mains sur ce quoi elle était endormie. C'était un lit, et pas n'importe quel lit. Il est à la hauteur de la pièce, de taille parfaite pour qu'Evangelina y soit à l'aise sans s'y perdre. Les draps sur lesquels elle reposait étaient doux. Même plus que doux. Leur caresse ressemblait à celle d'une brise un soir d'été au bord de la mer.

Evangelina se leva de ce lit et s'étira... C'était comme pour ses pupilles, elle ne se rappelait pas s'être déjà étirée mais cela lui semblait on ne peut plus naturel. De ce fait elle ne se posa pas de questions et fit le tour de la pièce pour se rendre dans la salle de bain qui se trouvait à la droite de son lit, juste à côté de la grande baie vitrée qui donnait directement sur la plage et la mer. Il faisait beau et le ciel était particulièrement resplendissant. Le soleil frappait le lustre qui flamboyait de milles feux.

Evangelina entra dans la salle de bain et se passa de l'eau sur le visage pour se réveiller. Puis elle releva la tête et vit son reflet dans la glace.
Ce reflet l'intrigua. Elle ne sut pourquoi mais quelque chose n'allait pas. Elle regarda ces yeux verts, ces magnifiques yeux verts. Les longs cheveux flamboyants qui s'écoulaient dans son dos et sur sa poitrine. Cette poitrine, dont elle ne voyait que le haut du fait de la somptueuse robe de nuit en soie vert-sombre qu'elle portait, l'intriguait encore d'avantage. Doucement elle posa sa main sur le haut de son sein et le caressa ressentant la douceur de sa peau et de ses doigts... Elle avait déjà connue cette sensation, la caresse douce, le bonheur qu'elle entraine, le plaisir intense qu'elle amène... Et soudain, comme un éclair dans la nuit, elle sut ce qui la tourmentait: sa peau était douce, tendre, élastique, parfaite... et surtout sans couture !

Evangelina écarquilla les yeux et recula d'un pas. Rapidement elle fit glisser ses mains sur ses hanches, connaissant par cœur la position de ses coutures de poupée, mais rien. Puis, sa respiration s'accélérant de manière incontrôlable elle approcha sa main de sa nuque. Elle hésita un instant, puis posa délicatement ses doigts sur la pierre rouge qui était sertie depuis sa naissance à la base de sa nuque. La pierre était bien là, mais cela ne rassura pas l'Aniathy qui commençait vraiment à s'inquiéter.

(Que se passe-t-il ? Où suis-je ?)

Personne ne répondit à cette pensée et Evangelina paniqua. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Son reflet de lui miroir lui permit de voir qu'elles étaient bleutées, ce qui renforça encore son incompréhension. Elle chercha à sortir de la salle de bain mais lorsqu'elle ouvrit la porte, elle vit avec horreur que la chambre dans laquelle elle s'était réveillée avait disparue et que tout était noir, du sol au plafond, comme si elle était complètement dans l'ombre. Elle voulut retourner en arrière mais la porte avait elle aussi disparue.

"Que ce passe-t-il ! A l'aide !"

Evangelina était complètement paniquée et se tournait dans tous les sens, avançant sans savoir où elle allait. Mais elle avait beau se déplacer dans n'importe quelle direction, rien ne changeait, tout restait noir. Puis une voix gutturale résonna à ses oreilles. Cette voix était étrange, à la fois douce et sans violence, mais de celles que l'on ne veut pas interrompre. C'est ce que fit Evangelina...

"Tu es dans un rêve"
"Un... Un rêve ?", demanda Evangelina, paniquée.
"Oui. Mais ce rêve là est particulier. Ecoutes moi et tu comprendras. Tu es une Aniathy différente des autres, tu l'auras sûrement remarqué. Je pourrais te dire que ce n'est pas un hasard, que nous t'attendions depuis des années pour ramener le monde de Yuimen comme il devrait l'être mais ce n'est pas le cas. Ton existence est unique, mais rien n'est écrit, et il te faudra façonner ton avenir. La seule chose qu'il faut que tu te rappelles est ceci : hier tu étais sans but, sans objectif, sans aucun avenir particulier. Ce rêve t'en a donné un, à toi de l'accomplir..."
"Mais... Qui êtes-vous ?"
"Je suis de celles qui choisissent leur compagnon et qui restent fidèles... Tu me trouveras un jour, ne t'en fais pas. Il faut te réveiller, apparemment le monde réel se joue de ton sommeil."

Evangelina n'avait pas bougé d'un pas, et écoutait avec appréhension le silence qui l'entourait, oppressant et impénétrable. Puis, doucement, son nom résonna à ses oreilles, d'abord très lointain, comme un murmure, puis de plus en plus proche, jusqu'à devenir un cri qui lui fit se boucher les oreilles de ses mains. Puis elle ferma les paupières et se sentit aspirée. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, tout était différent.

Réveil

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Jeu 22 Déc 2011 13:23, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les falaises côtières
MessagePosté: Lun 5 Déc 2011 20:27 
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Rêve

"Evangelina ! Ça va ?? Tu te réveilles enfin..."

Evangelina était encore étourdie du rêve qu'elle venait de faire. C'était la première fois qu'elle rêvait et le retour à la réalité fut donc quelque peu difficile. Cependant la voix et la présence de Larhe l'aidèrent et elle finit par s'asseoir et regarda son compagnon dans les yeux. Il semblait vraiment inquiet.

"Ca va ? je m'inquiétais vraiment pour toi... ça fait près d'une demi-journée que tu es inconsciente !"
"Euh, ouai, ça va... Que s'est-il passé ? Et où sommes nous ?"
"Tu t'es évanouie hier alors qu'on fuyait..."

Evangelina n'entendit pas la suite de la phrase, les souvenirs de la veille refluant dans sa mémoire. Elle se rappelait tout dans les moindres détails, et une foule de sentiments l'envahit, à tel point qu'elle ne savait pas trop quoi penser...

"J'ai réfléchit pendant que tu étais évanouie et... A-t-on bien fait de fuir, ne devrions-nous pas rentrer pour les soutenir ?"

Evangelina hésita. Elle était partit sur un coup de tête, et ne savait pas quoi faire en réalité. Elle mit quelques secondes à réfléchir à une réponse puis regarda Larhe dans les yeux.

"Je ne veux pas rentrer. Ca peut paraître très égoïste mais la seule chose que je veux c'est toi, pour que mon bonheur soit entièrement comblé. Et pour chaque jour augmenter ce bonheur en allant de plus en plus loin..."

Larhe ne bougea pas, comme s'il essayait de comprendre le sens de ces paroles. Il finit par détourner les yeux et s'asseoir.

"Tu es étrange tu sais ?"
"Comment ça ?
"Tu n'es pas comme les autres Aniathy... Ce que tu ressens n'est pas normal, et le fait que tu puisses utiliser la magie non plus..."
"Ce n'est pas ma faute !", s'emporta l'Aniathy.
"Je n'aspire qu'à être heureuse, ce n'est pas parce que je suis une poupée que je n'ai pas le droit d'être heureuse ! Et je ne peux être heureuse sans toi..."

Larhe ne répondit pas mais regarda fixement Evangelina. Cette dernière fixait le sol, à la fois triste et en colère. Pourquoi ne comprenait-il pas ? Pourquoi ressentait-elle tous ces sentiments étranges que ses compagnons ne connaissaient pas ? Et comment pouvait-elle être heureuse ? Elle se sentait mal, égoïste, et surtout incapable... Le bras de Larhe se glissant sur ses épaules la sortie de ses pensées. Elle releva la tête et vit qu'il s'était rapproché au point d'être nez à nez.

"Je t'aime. Je ne sais par quel prodige tu as pu me faire ça mais je t'aime, et je ne veux que ton bonheur."

Evangelina écarquilla des yeux et des larmes bleutées coulèrent le long de ses joues. Elle plongea son regard dans celui de Larhe et ne les lâcha plus jusqu'à ce que ce dernier l'embrasse tendrement. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Evangelina était rassurée, mais pas complètement.

"Qu'allons-nous faire ?"
"Je ne sais pas. Je pense que la première chose à faire serait de chercher pourquoi tu es comme ça."
"Mais je suis normale !"
"Ne t'emporte pas. Les Aniathy n'aiment pas, les Aniathys ne pleurent pas... Tu es tout sauf normale, et il faut découvrir pourquoi"
"Mais..."
"Chut.", dit Larhe en posant un doigt sur les lèvres d'Evangelina.
"Antoine était assez proche d'une famille habitant dans le coin, je te suggère que l'on aille les voir pour savoir où nous pourrons trouver quelqu'un pour nous renseigner. Ca te va ?"
"Je... D'accord"

Larhe sourit et se leva. Evangelina se leva aussi en s'aidant de la main que lui tendait son compagnon, et qu'elle ne lâcha plus ensuite. Ils se mirent en route le long des falaises donnant sur la mer, avant de s'enfoncer dans les terres.

Evangelina était complètement perdue, ne sachant ni que penser ni que faire. La seule chose qu'elle savait, c'est que la seule personne qui pourrait lui dire ce qu'elle était vraiment était la voix de son rêve, et que cette dernière saurait sûrement quoi faire pour elle.

Départ

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Dernière édition par Evangelina le Jeu 22 Déc 2011 13:29, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les falaises côtières
MessagePosté: Mar 6 Déc 2011 10:18 
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Réveil

Evangelina longeait la falaise vers le bord, suivant Larhe qui semblait sûr de lui quant à la direction. Ils se dirigeaient vers Lùimwë, la grande ville Elfe de l'île qui grouillait de vie et de secrets. Evangelina n'avait jamais été à la ville, n'ayant jamais dépassée les frontières du domaine de la famille d'Arhya. Elle appréhendait donc d'y aller et s'en remettait entièrement à son compagnon qui marchait d'un pas décidé. Ils marchaient main dans la main, et cela apportait à l'Aniathy le réconfort dont elle avait besoin.
Ils ne disaient mots, chacun perdus dans ses pensées. Evangelina réfléchissait, essayait de déterminer ce qu'elle devrait faire, si son rêve n'était qu'un rêve, si ses sentiments n'étaient pas juste des illusions créées par la magie qui l'habitait, et pourquoi cette magie était-elle différente de celles des autres Aniathys... Évidemment elle n'avait de réponse à aucune de ces questions, et cela la rendait folle.
Soudain, Larhe s'arrêta et pointa le doigt vers l'horizon, parallèlement à la falaise qu'ils suivaient.

" C'est là que nous allons. Nous sommes bientôt arrivés."

Evangelina regarda dans la direction que lui indiquait son compagnon et vit la silhouette d'une grande maison, sans encore pouvoir en déterminer les détails.

" Tu crois qu'on y trouvera ce qu'on cherche ?"
"J'espère, mais de toute façon, il faut bien commencer quelque part non ?"

Le sourire de Larhe faisait fondre Evangelina qui ne répondit pas, complètement obnubilée. Les deux Aniathys reprirent donc doucement la route vers le manoir en espérant y trouver les réponses à leurs questions.

La villa des Kenilwär

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