L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 26 Jan 2012 20:27 
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Fear ne se sentait plus lui-même. En fait, il ne savait pas trop si cela était à cause du long et fatiguant voyage qu'il venait d'endurer avec une certaine peine ou si cela était dus au fait que ce même voyage venait de toucher à sa fin et qu'il allait enfin avoir les réponses à ses questions.

Peut-être était-ce les deux à la fois si cela se trouvait ? Quoi qu'il en soit, il venait de mettre derrière lui plus de dix-neuf jours de marche, dont il ne se félicitait guère, et il venait de mettre devant lui, la fin de sa quête, enfin, le pensait-il du moins.

L'heure était particulièrement tardive et Fear était malgré tout épuisé. Mais, elle se dressait devant lui, ce n'était pas le moment de se reposer. Cette maison si grande et luxueuse. C'était un manoir de marbre blanc et bois de noble et il était toujours aussi resplendissant qu'il y a quelques années auparavant, lorsqu'il avait eu l'occasion de l'observer pendant sa première et dernière visite médicale.

Certes, elle était construite au milieu d'autres demeures aux richesses toutes aussi égales mais elle avait quelque chose de plus que les autres, une sorte de trait, de virgule qui le différenciait de son entourage. Mais Farrell n'arrivait pas à discerner quoi exactement. En même temps, ça n'allait surement pas être un Homme tel lui qui aurait pu le savoir.

Il resta donc un petit moment là, au milieu de ce boulevard assombris par l'obscurité de la nuit, à quelques mètres des portes de la résidence. Il la contemplait, non pas par cupidité ou par désir mais par admiration. Il pouvait dénigrer la matière autant qu'il le voulait, il ne pouvait pas rester de marbre devant l'étalement d'une quelconque forme de beauté.

Finalement, et cela après avoir satisfait sa vue, il se rapprocha des portes massives qui formaient l'entrée du manoir, et, au moyen l'anneau de métal lourd qui était fixé assez en hauteur, il frappa l'imposant bois et à plusieurs reprise, provoquant un certain vacarme dans cette allée alors reconnue pour son calme.

Mais il ne dérangea pas le silence bien longtemps, il le troubla en fait juste assez pour avoir eu le temps de se faire entendre. Il resta alors immobile, comme à son habitude, dans l'attente d'une réponse ... Qui ne vint pas. C'est à ce moment précis que des doutes se soulevèrent dans son esprit. Il recommença l'opération une fois de plus mais il ne reçu aucun retour, pas même l’aboiement d'un chien de garde qui serait en alerte.

À mesure que le temps passait, à mesure que ses craintes s'agrandissaient et il se demandait bientôt bien ce qu'il pourrait faire. Déjà que les gardes avaient eus du mal à le laisser passer tant à cause de son apparence sombre que de son comportement inquiétant, s'il avait l'audace de causer le moindre trouble, des problèmes qu'il aurait alors préféré éviter pourraient rapidement lui arriver.

Il ne fallait donc pas qu'il s'attarde ici davantage, ayant déjà assez attiré l'attention sur lui. Mais, au moment où il se retourna pour faire demi-tour, il se rendit compte qu'un Homme plutôt âgé, petit, courbé et miteux s'était approché de lui. Il avait une bouteille d'alcool à la main, il s'agissait surement d'un mendiant ou, dans le meilleur des cas, d'un pauvre malheureux en quête de soulagement.

Fear l'observa, que lui voulait-il ?


- Dites-moi m'sieur, vous cherchez quelque chose ici ?
- ...
- Parce que bon, j'étais en train de ronfler dans un coin là et je me suis fais réveillé par des grondements plutôt forts.
- ...
- Et puis ... Bah j'ai vu que c'était vous quoi.
- ...
- Euh ... Vous m'comprenez au moins ?
- ...
- Euh ... Ok ... Si vous avez frappé à cette porte, c'est que vous cherchez quelqu'un.
- ...
- Et bon bah ... Vous pouvez frapper autant que vous le voulez, personne vous répondra hein !


Fear fronça un sourcil, et même si le clochard ne put le voir, il était étonné. Pourquoi ce mendiant lui avait-il dit ça ? Que savait-il au juste ?

- ...
- Et je vois que ça vous intéresse pas plus que ça ...
- ...
- Je vais vous laisser hein ! Si vous changez d'avis, vous pourrez me trouver près des poubelles, là-bas.


L'Homme voulu s'en aller mais à peine eut-il le temps de faire un pas en arrière que le guérisseur noir lui empoigna fermement les cheveux du front avant de les tirer vers le haut et de le forcer à s'agenouiller.

- Oh ! Ok ok ! Lâchez-moi !
- ...
- Mais ça fait mal merde ! Lâchez-moi ! Vous êtes complètement malade !
- ...
- D'accord ! D'accord ! Je vais vous le dire ! Mais lâchez moi !!!


Farrell le relâcha et le mendiant se releva finalement.

- Alors voila ... Vous savez qu'un pauvre Homme comme moi, une info pareille, je ne suis pas censé la détenir. Surtout vu qu'on a essayé d'étouffer l'affaire.
- ...
- En vous la divulguant, je risque ma peau ... Si vous voyez ce que je veux dire ...


Farrell avait parfaitement compris et c'est ainsi qu'il lui tendit une pièce de monnaie assez brillante et grosse, de 5 Yus. Le clochard la prit aussi tôt.

- Voila, il y a presque deux mois, le propriétaire de cette demeure devait revenir d'un voyage d'affaire en compagnie de sa Fifille. Le problème, c'est que j'ai cru comprendre qu'ils étaient tombés dans une embuscade alors qu'ils étaient sur le chemin du retour et qu'ils traversaient une route assez déserte. Leur escorte n'a pas pu faire grand chose pour les protéger et vu la violence de l'attaque, ils n'avaient pas pu faire grand chose pour se protéger eux-même ...

Le mendiant se tut. Fear lui redonna 5 autres Yus.

- Quelques temps après que leur disparition eut été remarquée, une patrouille était partie à leur recherche, et quand ils sont arrivés sur les lieux de l'attaque, ils ont retrouvés la dépouille du vieux Richard, ainsi que les restes des corps de sa garde. Il avait était assassiné par un violent coup de marteau sur la tête qui lui avait fait un joli trou dans le crâne. Enfin, c'est qu'ils disaient. La Fille quand à elle était introuvable.

Il se tut de nouveau mais cette fois-ci, Fear ne lui donna rien de plus. Il suffisait juste de l'observer un peu pour comprendre que si le clochard ne continuait pas son récit, il risquerait de finir sa vie prématurément.

- Euh ... Et donc, ils ont lancés des recherches pour la retrouver mais elles sont restées infructueuses. Lorsque cette nouvelle est parvenue aux oreilles du compte d'Oxymion, il a tout de suite étouffé l'affaire et fait stopper les recherches, à sa manière bien sur. Pour ce qui est du manoir derrière vous, il a profité de la disparition de ses propriétaires pour le racheter à très bas prix et il a licencié tout le personnel, les chiens de gardes y compris ...
- ...
- Après c'est tout, je ne sais pas ce qu'il a l'intention d'en faire. Il y a juste des bruits parfois bizarres qui s'en échappe de cette maison mais il interdit quiconque de s'en approcher. Vous pouvez vous estimer heureux tiens !
- ...
- Et puis, chose bizarre aussi, il s'est débrouillé pour ce que se soient les prêtres du temple de Yuimen qui procèdent à la cérémonie mortuaire du défunt marchand.


Fear serra les poings à l'annonce de cette nouvelle. Il sentait une colère des plus noires le gagner. C'était pire qu'un outrage, c'était de la profanation !

- Voila m'sieur. Et me demandez pas comment je sais ça, je le sais et c'est tout.

Farrell se saisit d'une dernière pièce et la donna au mendiant, avant de s'en aller aussitôt, dans un silence des plus froids. Le mendiant quand à lui ne demanda pas son reste non plus, il reconnu bien avoir commis l'erreur de connaitre un risque et une peur inutiles en s'entretenant avec cet Homme.

Pour Fear, sa quête ne venait pas de toucher à sa fin, bien au contraire même, elle ne faisait que commencer. Il avait à ce moment la ferme intention de se rendre dans ce temple et de questionner les prêtres au sujet de cette cérémonie " illicite " mais aussi, au sujet de ce fameux compte d'Oxymion qui leur avait commandé l’enterrement.



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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 4 Fév 2012 19:45 
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Fear s'attendait quelque part à ce que l'Elfe ne comprenne pas tout de suite ce qu'il voulait, bien qu'en soit, c'était assez explicite. Aussi, ne fit-il rien d'autre qui aurait pu le perturber davantage, qui sait ? Peut-être comprendrait-il à la longue. Mais hélas, Aënith semblait plus en proie à l'étonnement qu'autre chose, ce qui avait pour particularité notable d'énerver Farrell. Mais ce dernier resta tout de même de marbre car, bientôt, l'Elfe appela Evangelina.

N'était-il donc pas assez grand pour se débrouiller tout seul ? Apparemment, non. Et fear aurait préféré ne pas mouiller les deux Aniathys dans cette affaire. Mais la poupée vint, en compagnie de Larhe, et l'Elfe l'interrogea aussitôt sur l'identité du guérisseur noir. Quelle fatidique question. À quoi cela pourrait bien leur servir de savoir qui il était ?!

Il eut donc un court dialogue entre les trois êtres, où Aënith reconnu que la toiture dorée que pointait Farrell était en réalité, celle de la maison des Mirler. C'était déjà une avancée, mais avait-il compris ce que lui demandait Fear ? Pas vraiment. Aussi, le guérisseur noir décida de les amener devant la maison, peut-être le message serait plus clair.

Mais avant, il pu constater, une fois de plus, que l'Aniathy femelle pensait qu'il était muet mais aussi, qu'elle entendait une voix qui lui disait quoi faire. Une voix ? Serait-ce cette voix qui était à l'origine de son comportement un peu étrange ? L'heure n'était pas à ce genre de réflexion et il aurait tout son temps pour cela après, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. D'ailleurs, la poupée les insurgea de le suivre et emboîta même le pas, chose qui eut pour effet de réjouir Farrell, au moins, elle ne lui compliquait pas la tâche, bien au contraire.

Les autres ne s'opposèrent pas beaucoup, bien que Larhe était méfiant. D'ailleurs, Fear lui accordait bien raison, il devait être méfiant, après tout, il n'avait que pour seul allié le Dieu tout puissant et personne d'autre en dehors de lui, ou du moins, pas encore, alors autant rester sur ses gardes.

Mais, il ne perdit pas plus de temps que ça et les emmena bien vite devant la demeure de l'Elfe blanche. Elle était certes verrouillée et l'on ne pouvait pas la pénétrer, même par infraction, mais Fear attendait une réaction de la part de l'Elfe bleu. Aussi, pointa-t-il l'entrée de la demeure.

Il se passa un moment ou le silence était seul maître. Peut-être se demandaient-ils ce qu'il voulait ... Ou pas. Peut-être même un moment de réflexion. Mais plus ils perdaient du temps, plus le risque grandissait. Il fallait se dépêcher, la nuit était déjà bien avancée ! Mais, personne ne dit quoi que ce soit.

Agacé, Fear tourna sa tête vers l'Elfe bleu. Aurait-il par hasard peur de révéler au guérisseur noir l'entrée du deuxième sous-sol ? C'était envisageable mais pour quel motif ? La honte ? La honte d'avoir contourner la confiance d'un vieil et respectable Homme comme Richard ?


- Hum ... De toutes les évidences, vous voulez rentrer dedans.
- ...
- Mais c'est impossible ! On ne peut pas ! Enfin, on ne peut plus !
- ...


L'Elfe se tut de nouveau. Il semblait hésitant. La vie de sa fiancée, s'il tenait vraiment à elle, était en jeu. Alors pourquoi se borner à sa propre personne ? De toutes les façons, personne ici ne retiendrait ce fait, sauf Fear peut-être mais ce n'était pas grave vu qu'il ne le connaissait pas. Il réfléchit un instant, puis se décida à reprendre la parole.

- Enfin ... Si. Si, il y a bien une entrée secondaire ... Qui mène aux sous-sols.

Peut-être les deux êtres de bois se demandaient-ils comment savait-il ceci mais cela n'étonna guère Fear.

- Elle n'est pas très loin d'ici ... Cependant, elle est un peu étroite et sombre. Mais si vous me laissez vous guider, il n'y aura pas de soucis.

Farrell baissa sa main et cessa de pointer l'entrée.

- Suivez-moi.

Ainsi Aënith les emmena une centaine de mètres plus loin, dans une ruelle assez déserte et étroite. Il y avait ici beaucoup de débarras, des objets cassés ou obsolètes dont les gens n’avaient plus besoin. L'Elfe poussa certains d'entre eux, les plus encombrants en fait, pour dégager une sorte de trappe sur le sol. Elle était verrouillée mais il avait la clé sur lui, chose étonnante, et aussi, l'ouvrit-il sans plus d'hésitations.

- Cette galerie est en réalité un conduit d'évacuation des eaux de pluie. Mais, il permet de rejoindre le sous-sol car le desservant lui aussi. On risque de se mouiller un peu, vu qu'il a pas mal plu ces temps-ci, mais je pense que ça ne vous posera pas trop de problèmes ?

Farrell n'avait spécialement peur de l'eau mais, il n'avait pas envie de tomber malade. Cela dit, c'était un risque à prendre et aussi fut-il le second à passer dans l'ouverture juste après après Aënith, suivit par les deux Aniathys. Mais il put comprendre rapidement que la tâche ne serait pas aisée car l'eau lui atteignait jusqu'au haut de la poitrine. Se mouiller un peu qu'il disait ? Oui bien sur ...

- Pour les poupées, ça risque d'être un peu juste. Vous devriez en prendre une, pendant que je porterai l'autre.

Porter une poupée ? Mais pour qui le prenait-il au juste ? Cependant, il devait bien reconnaître qu'elles seraient totalement submergées vu le niveau de l'eau. Farrell gémit, sa fatigue était telle qu'il était au bord de la crise de nerf. Désormais il devait traverser un conduit noir et étroit remplis d'une eau glacée, et donc mobiliser plus de moyens, et voila que maintenant il devait s'encombrer d'une des deux poupées.

" Seigneur ... "

Soupira-t-il dans son esprit. Mais en réalité, il hésitait. Laquelle prendre ? Larhe ou Evangelina ? Se charger de Larhe reviendrait à lui rendre service et peut-être apaiser ses craintes. D'autant plus qu'il avait un bras cassé. Après tout, pourquoi pas ? Bien que Fear n'avait pas spécialement envie de le rassurer. Mais au moins ne l'embêterait-il pas davantage. Aussi l'attrapa-t-il et le souleva dans les et il le glissa-t-il sur ses épaules, de manière à ce qu'il soit hors de l'eau. L'Elfe bleu quand à lui fit de même avec la poupée femelle. Il devait cependant reconnaître que son poids était certain. Pour un être de bois, il pesait assez lourd.

- Allez, c'est par là !

Ainsi se mirent-ils en route. Aënith avançait et Fear le suivait. Le conduit était totalement plongé dans l'obscurité, on ne pouvait rien distinguer et il était effectivement étroit car Farrell frôla les parois à plusieurs reprises. Le chemin fut long et difficile en plus d'être hasardeux. Il avait manqué de tomber plus d'une fois et avait eu du mal à suivre l'Elfe car il était, par moment, un peu trop rapide. Peut-être s'inquiétait-il pour Pénélope ? C'était un argument louable.

Finalement, Aënith les conduit dans une sorte de dérivation du canal, qui menait vers un escalier taillé rapidement et avec peu de soins.


- Faites attention, il est très glissant.

En fait, cet escalier avait était rajouté car il n'était pas là l'origine. Il montait vers le sous-sol, donnant un accès second et pour le moins discret. L'Elfe déposa Evangelina sur une marche, suivit de Fear qui semblait se réjouir de se séparer de sa charge, puis, comme pour la première trappe, il déverrouilla l'entrée et l'ouvrit. Mais il prit soins cette fois-ci de ne pas faire le moindre bruit.

Cependant, on pouvait déjà entendre des hurlements, des éclats de voix et autres bruitages qui laissaient clairement comprendre ce qu'il était en train de se passer ici. Farrell ne s'était pas trompé. Aënith semblait vouloir courir vers la source de ces bruits, à l'entente de ces derniers, mais Fear le retint et lui fit signe de ne pas faire le moindre bruit.

Il sortit alors, discrètement, de la trappe et prit la tête de file. Il savait ce qu'il s'était passé, ce qu'il se passait et ce qu'il se passerait ! Il ne fallait surtout pas brusquer les choses. Le sous-sol était assez sombre mais quand même éclairé par quelques torches allumées, probablement par les ravisseurs. Il était fait de pierres noires et froides, assemblées à la façon d'un mur de briques, et les pièces constitutives de ce souterrain étaient séparées par des portes ou des grilles, mais par chance ou par manque de prudence, elles étaient toutes déverrouillées.

Actuellement, ils étaient dans une sorte de pièces qui servait de réserve. Il y avait tout ce qu'il fallait pour survivre ici sans jamais en ressortir. En même temps, c'était compréhensible mais le fait que les ravisseurs ne furent, théoriquement, jamais sortis de là l'étonnait un peu.

Il se dirigea ensuite vers la porte la plus proche, elle donnait sur un long couloir parsemé à son tour de grilles et de portes. Il la passa, sans faire de bruit, et invita l'Elfe et les poupées à le suivre, mais sans faire le moindre bruit. Ils longèrent alors le couloir, lentement, se rapprochant de la source du vacarme. On pouvait à ce stade entendre clairement les dires des quatre Hommes.


- Elle veut pas parler !
- C'est pas possible ! La potion aurait du faire effet !
- Ce qui est pas possible, c'est que tu sois aussi stupide et incapable pour me réaliser une potion qui n'a que pour seule effet de m'énerver et me faire perdre mon temps !
- Mais je te promet ! J'ai respecté les indications du livre !
- Menteur !
- Il ne nous reste pas beaucoup de temps ! On devrait essayé autre chose au lieu de se disputer !
- Et quoi donc gros lard ?! On a déjà tout essayé ! Il n'y a rien qui marche !
- Et bah réessaies alors !


Leurs voix étaient chargées de colère et d'angoisse. On pouvait clairement sentir la pression qui semblait reposer sur eux mais aussi la peur, l'effroi et le désespoir qu'ils éprouvaient au vue de la situation. L'on entendit aussi une sorte de frottement, comme si quelqu'un retirait quelque chose de son socle, puis ... Un hurlement si fort qu'il en aurait déchirer leurs tympans.

Aënith, une fois de plus voulu s'élancer mais Fear le retint fermement. Ce n'était pas encore le moment de passer à l'acte ! Ils continuèrent de progresser en silence quand bientôt, ils découvrirent ce qu'ils étaient venus chercher.

Il y avait en face d'eux, une porte, pour le moins anodine, mais entrebâillée et d'où tout ce bruitage alarmant semblait s'échapper. Farrell se mit sur le coté gauche de la porte et, au travers de l'ouverture, observa l'intérieur de la pièce. Elle était grande et équipée. Il y avait pas mal de tables, de rangements mais aussi d'objets en tous genre comme des centenaires de diverse tailles, des livres et même des assiettes et des verres où des restes de nourritures étaient apparents, signe d'une certaine torture psychologique.

Mais Farrell pouvait également apercevoir les outils des quatre Hommes. Des fourches, des chaines, des scies et beaucoup d'autres objets dangereux. Il y avait aussi des fioles remplies de liquides bizarres, des fers dont les extrémités étaient chauffées à rouge, des fouets et même des boulets en Fer. La pièce était éclairée par des torches en bois allumées et, au fond, il pouvait apercevoir une sorte de grosse cheminée, ou cuve, remplie de charbon rougis.

Il put aussi voir un Homme, petit et gros, en train de faire chauffer les fers, un autre, petit lui aussi et mince, en train de polir les lames. Il y avait aussi un troisième Homme, dans la moyenne, qui s'atteler apparemment à la fabrication de potions. Mais le quatrième, et le principal même, n'était pas visible. D'ailleurs, l'Elfe ne l'était pas non plus. Il se passa un moment où Farrell le cherchait du regard, tout en écoutant les cris de douleur de Pénélope, puis, quand ces derniers s'arrêtèrent, il put le voir revenir et déposer une torche allumée dans son socle. Il était plus grand que les autres, mince, mais il semblait aussi le plus affligé. Il criait sur ses compagnons, les insultait souvent même, et ne cessait de torturer l'Elfe par tout les moyens possibles.


- Elle commence à perdre connaissance ! Bryan, donnes-moi une potion !

Ce dernier s’exécuta et, Johann, alors en dehors du champs de vision de Fear, la fit boire de force à l'Elfe. De quoi s'agissait-il ? D'une potion de soins ? C'était fort probable. Farrell se retourna alors et s'assied à même le sol, adossant son dos contre la paroi. Pénélope était sur le coté droit de la pièce et il ne pouvait donc pas la voir.

Mais, il le savait bien, ce n'était pas encore le moment d'agir et aussi, se mit-il à patienter, comme si de rien n'était et au plus grand étonnement de ses camarades. Aënith, en particuliers, ne comprenait pas la réaction du guérisseur noir et voulu passer la porte. Mais Farrell lui fit comprendre qu'il ne le fallait pas encore, d'un geste de main explicite.

C'était difficile pour lui, il le reconnaissait, mais il devait prendre son mal en patience. C'était un comble, lui qui voulait ne pas perdre une seconde, il était maintenant en train d'attendre que quelque chose se passe. Seulement, et il le savait bien, seul lui savait quoi précisément et cela allait être bien difficile pour les autres que d'attendre avec lui. Mais à l'heure actuelle, s'ils pénétraient la pièce, ils n'auraient aucune chance de la libérer.

Le temps s'écoula lentement, au travers des cries et des hurlement incessants de Pénélope, mais aussi au travers des éclats de voix du chef des ravisseurs et du brouhaha des outils qui se succédaient dans leurs utilisations. Quand soudain, il entendit Johann hurler.


- Il n'y a plus qu'une seule solution !

Ils purent entendre que ce dernier était en train de décrocher sa ceinture, quand Barnaby, l'Homme petit et gros, l'en empêcha.

- Si tu fais ça on est tous mort !
- Ta gueule et lâches-moi !
- Le gars nous a donné trois directives ! Et il a bien ajouté que si on ne les respecte pas, c'est finis pour nous ! Tu comprends le langage ou pas ?!
- Du moment qu'on la fait parler, il n'y a pas de soucis !
- Non ! Il nous tuera quand même !
- Je m'en fiche !
- Johann ! C'est un accord qu'on a passé ! Alors tu te contiens et tu ne nous fais pas chier, c'est clair ?!


Dit-il en hurlant et en appuyant sur les mots. Johann ne répondit pas, il semblait s'être stoppé. Fear se pencha de nouveau et observa la scène au travers de la faille.


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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:18, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 4 Fév 2012 20:08 
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- Putain !

Rajouta Barnaby avant de retourner à ses occupations. Leur chef, apparemment, était au bord de l'hystérie. Ils lui tournaient tous le dos et ils ne purent donc pas voir que ce dernier était en train de trembler sur place, tout en ayant la salive moussante et des larmes nerveuses aux yeux. C'est alors qu'il se rapprocha discrètement d'un rack où étaient accrochées deux épées courtes. Il en prit une, sans faire de bruit, et s'approcha de Barnaby, dangereusement.

Il la lui planta brutalement dans le ventre, en la faisant passer par son dos. L'Homme hurla mais se tut bien vite car, il la fit ensuite remonter, l'incisant vers le haut. Le résultat était horrible, l'on pouvait voir l'intérieur de son propre corps partir en vrac, se déversant au sol à mesure que les deux parties incisées s'écartaient. Le sang coulait à flot et bientôt, la carcasse s'échoua au sol. Les deux autres Hommes, alarmés, tentèrent de s'emparer d'une arme mais seulement Bryan y parvint.

Ils se battirent un court moment, à l'épée, mais Johann l'emporta bien vite sur son adversaire, coupant alors d'un coup la main de son compagnon, celle qui tenait l'épée. Il lui donna ensuite plusieurs coups de lames, le tranchant à diverses endroits, avant de l'attraper, de le faire tourner autour de lui et de lui enfoncer la tête dans la sorte de cheminée où brûlait le charbon. Il hurla longuement, mais Johann ne l'extirpa pas. Pire même, il referma la " fenêtre " de la cuve à charbon ... Le décapitant ainsi. Sa dépouille, mutilée, s'échoua au sol, déversant son sang par terre dans une large flaque qui ne cessait de grandir.

Il observa alors ensuite le dernier Homme. Il était dans un coin de la pièce, apeuré.


- Non non moi, ça va aller ! Je vais me tenir tranquille !

Mais il ne lui laissa aucune chance. Il lui mit d'abord un coup de poing dans la figure pour le déloger de sa place puis, alors qu'il essayait de se relever, il lui attrapa la tête et lui fit faire un tour complet, brisant irrémédiablement sa nuque et occasionnant ainsi sa mort. La terreur aurait-elle pris une telle ampleur pour en arriver là ? Apparemment oui. Il resta un moment immobile, à observer les dépouilles, avant de se retourner vers l'Elfe. Il prit alors un fer rouge et s'approcha d'elle, sortant du champs de vision de Fear.

- Alors voila, on est entre nous là. Il n'y a personne d'autre pour t'écouter donc tu peux parler en toute tranquillité ! Où ton salopard de père l'a-t-il caché ?!

Il entendit que Johann se saisissait de quelque chose et ,au vu des gémissements de l'Elfe, il s'agissait peut-être ses cheveux ?

- Au fond ... À droite.
- Oui, c'est bien ça ! Mais où ça au fond ?
- ... Dans ... Ton ... Cul ...
- Mauvaise réponse !


Cria-t-il avant de brûler l'Elfe au moyen du fer rouge. Elle hurla de nouveau, encore plus fort que précédemment. Il lui donna ensuite plusieurs coup dans le dos, à ce qu'il put entendre, avant de la frapper ailleurs, au visage ? Farrell n'était pas insensible à sa douleur mais il devait se contenir pour éviter les erreurs. Aënith prit la parole à voix très basse.

- Il est seul maintenant ! Pourquoi prolongez-vous sa souffrance ?!

Fear ne lui répondit pas mais lui mit une main sur son épaule, comme pour le rassurer. Finalement Johann revint devant l'Elfe.

- Bien ! Puisque je vais mourir à cause de toi, autant que tu te rachètes maintenant !

Lui dit-il en enlevant sa ceinture. Le guérisseur noir pu voir qu'un trousseau de clés était attaché à elle. Le ravisseur lui donna d'abord un coup avec puis la jeta sur le coté. Fear l'avait bien vu. C'était maintenant où jamais !

Il se releva et fit signe à l'Elfe bleu de se mettre sur l'autre coté. Puis, il fit un décompte avec ses doigts et lorsque le zéro fut atteins, ils ouvrirent brusquement la porte en donnant deux coups de pied simultanément dedans avant de s'élancer vers l'Homme sans ceinture. L'effet de surprise était parfait, certes, mais bizarrement, cela n'eut aucun effet sur Johann. On aurait presque dit qu'il s'attendait à leur venue ! Et aussi les réceptionna-t-il correctement. Fear se prit un coup de coude dans la tête et Aënith, un coup de genoux dans le ventre.


- Qu'est-ce qu'elles ont essayés de faire les mouches là ?!

Hurla-t-il avant de se saisir de deux épées et de se diriger vers Fear. Ce dernier était affalé sur une table en bois. Voyant que l'Homme se rapprochait de lui, il se dégagea au dernier moment et sur le coté, esquivant de peu la frappe. Il se saisit ensuite de ce qu'il trouva en premier, c'est à dire une barre de fer assez longue et épaisse.

L'Homme ne perdit pas de temps et s'attaqua de nouveau à lui, enchaînant les frappes et les esquives à une vitesse démesurée. À tel point que Farrell n'arrivait plus à le suivre et qu'il se fit rapidement désarmer. Aënith, cependant, s'était relevé et s'était saisit d'une sorte de cruche qui contenait du charbon. Il voulu la casser sur la tête du bandit, mais, ce dernier s’aperçut de son mouvement et, tournant sur lui même, sectionna la cruche en deux.

Mais l'Elfe eut un formidable réflexe, il mit un coup de pied latéral à l'agresseur, le faisant alors reculer. Farrell le reçu et lui asséna un coup de poing en pleine figure. Mais hélas, il se reprit bien vite et para les coups suivants pour au final, en infliger à Fear.


- Je suis invincible !

Dit-il en s'acharnant sur le guérisseur noir qui ne cessait de reculer à son tour. Bientôt, il fut coincé et Johann lui planta une épée dans la hanche, levant alors l'autre, afin de lui donner un coup qui aurait pu lui être fatal. Mais Aënith lui attrapa le bras.

- Mais qu'est-ce qu'il fait lui encore ?!

Cria avec colère le ravisseur avant de tourner la tête vers l'Elfe. Fear en profita, malgré la puissante douleur, et lui mit un coup de poing, l'envoyant alors sur le coté, puis se dégagea aussitôt. Il était sonné et voyait son environnement se flouer par moment, ce n'était pas bon signe. Johann se releva bien vite et alors que Aënith tentait de le maitriser, il brisa l'emprise de ce dernier avant de s'acharner sur lui. Il tenta bien de se défendre mais cela ne fut pas suffisant et bientôt il se retrouva à terre.

L'Homme, lui donnant alors quelque coups de pieds avant de se saisir d'une sorte de marteau qui était à proximité et lui asséna plusieurs coups avec, notamment au visage, l'étourdissant alors. Farrell quand à lui, à moitié sonné, attrapa ce qui lui semblait être une fourche accrochée au mur. Il la baissa et enfonça les trois dents dans le derrière de l'Homme. Il hurla, puis se retourna brusquement, donnant un coup de marteau à Fear, puis s'empara de la fourche.

Farrell finit au sol et il avait bien sentit le coup. Quelque chose avait craqué dans sa mâchoire et il saignait de la bouche, à flot. Johann voulu le piquer à la poitrine mais au moment où il allait enfoncer la fourche dans la chair du guérisseur noir, Aënith se ressaisit et le fit tomber par un croche pied.

Les trois Hommes étaient désormais à terre, sans armes. Fear avait les idées autres, et sa raison commençait à s'évaporer. Les nombreux coups qu'il avait reçu n'avaient fais qu'empirer son état. S'il continuait comme ça, cela pourrait devenir bien plus grave qu'il ne pouvait le penser. Mais voilà que Johann se releva bien plus vite que les deux autres Hommes. Il semblait plongé dans une colère hors du commun …

Il se dirigea vers une des nombreuses tables où étaient posés des armes et outils et se saisit d'une chaine assez longue. Aënith se releva lui aussi et s'empara d'une des deux épées que l'Homme avait lâché non loin de lui. Mais, au moment où il se retourna, Johann, au moyen de la chaine, lui attrapa le poignet et le désarma rapidement. L'Elfe s'élança alors vers lui mais, il s'esquiva au dernier moment, laissant alors Aënith s'écraser sur la table. Il lui passa ensuite la chaine autour du cou et commença à l'étrangler.

Fear quand à lui venait tout juste de se redresser et bien qu'il s'appuyait encore contre le mur pour tenir en place, il attrapa l'un des fameux boulets en Fer qu'il avait vu, et qui étaient empilés en une sorte de pyramide à base carrée, et l'envoya sur le bandit, essayant tant bien que mal de viser sa tête. Johann s'en prit un, cria et insulta le guérisseur sous la douleur, puis se retourna, évitant de justesse un deuxième, avant de foncer vers Farrell, lâchant alors Aënith.

Il n'utilisa pas d'arme mais ses seuls poings parvenaient à faire souffrir le guérisseur noir au plus haut point, tapant là où il avait mal, notamment dans sa hanche, et l'envoyant rapidement au tapis. Mais il ne s'arrêta pas là, il se dirigea vers la cuve à charbon, l'ouvrit, laissant alors s'échapper une étrange odeur de viande grillée, et ramassa du combustible à mains nues ! Cela le brûlait mais il semblait faire avec la douleur. Il se rapprocha de Fear, alors au sol, et lui '' essuya '' le visage avec. Farrell n'en pouvait plus et il ne put se retenir cette fois-ci, criant alors sous l'effet de la douleur.


- Avales !

Dit-il en essayent de lui en glisser dans la bouche. Mais Fear eut un réflexe peu commun et souleva brutalement son genoux … Percutant de plein fouet la bourse de l'Homme qui était en train de le torturer. Johann cria une fois de plus et s’effondra sur le coté. Le guérisseur se débarrassa rapidement du charbon mais la brûlure était grave et elle continuait de lui faire mal.

Aënith, ayant reprit son souffle, se débarrassa de sa chaine. Il se releva ensuite et, voyant que le bandit était en train de s'agiter au sol, tenta de le neutraliser en l'assommant. C'est donc pour cette raison qu'il reprit le marteau avec lequel il avait été frappé et qu'il lui donna un puissant coup sur la tête. Le seul effet escomptable était le cri de douleur du l'Homme et la blessure occasionnée. Mais il n'était pas évanouis, bien au contraire même.

L'Elfe hésitait. C'était l'occasion ou jamais d'en venir a bout. Devait-il le tuer ? Ce n'était pas rien de tuer quelqu'un quand même. Et puis, il pourrait peut-être savoir des choses qui leur auraient étés utiles. Il lâcha donc son arme et alla rechercher la chaine. S'il ne pouvait pas l’assommer, il pouvait néanmoins l'attacher. Il tenta de lui attraper ses deux mains mais hélas, Johann se ressaisit et, par un rapide tour de passepasse, il menotta les deux poignets de l'Elfe avant de lui donner un puissant coup de tête, ce qui eu pour effet de le faire basculer une fois de plus. L'Homme se releva, bien décidé à en finir une bonne fois pour toute avec eux et aussi, tenta-t-il d'étrangler une fois de plus Aënith.

Farrell quand à lui, dans un dernier effort, se relevant en s'aidant d'une table, puis, voyant ce qu'il était en train de se passer, attrapa la même table avec laquelle il venait de se relever et la souleva, certes avec difficulté, avant de s'approcher de Johann.

Ce dernier se retourna alors et eut juste le temps de voir la table le percuter de plein fouet avant de voler en éclats. Il partit percuter le mur opposé, la tête la première et semblait avoir perdu connaissance. Farrell défit alors la chaine qui liait Aënith, ne prêtant plus attention à l'Homme. En réalité, il n'était pas inconscient mais il simulait une perte de connaissance. Cela dit, il ne profita pas de la distraction des deux Hommes pour les attaquer de nouveau mais pour s'enfuir par un passage secret dont seul lui avait connaissance.

Fear eut tout juste le temps de le voir s'enfuir mais il ne lui coura pas après. Il savait qu'il ne sortirait pas de ce sous-sol, son sort été déjà scellé. Aënith reprit ses esprits et pu constater que le ravisseur n'était plus là. Dommage de l'avoir laissé filer mais au moins, le danger était maintenant écarté. Il se releva donc, observant un peu ses habits et constatant ses nombreux coups, blessures et hématomes. Il n'en était pas ressorti indemne mais au moins était-il encore en vie.

Il se rappela alors de Pénélope et tourna instinctivement la tête vers elle. Elle était là, pendue au plafond par les poignets et son état était bien plus critique que celui de Fear. L'Elfe bleu, avec beaucoup de douleur, pu constater que son corps était criblés d'ouvertures, de blessures et de plaies, bien souvent infectées. Les bleus, les traces de coups, les brûlures et les hématomes ne se comptaient même plus. Elle s'était amaigrie, elle était sale, nue et semblait aussi très maladive. À en juger par les nombreuses traces que présentait son corps, plusieurs de ses os et articulations étaient cassés. Par ailleurs, elle ne bougeait plus.

Aënith avait les larmes aux yeux, il chercha alors la ceinture de l'Homme, et plus précisément, le trousseau de clés dans les décombres du combat. Il retourna toute la pièce et mit un certain temps à la trouver. Il se saisit alors des clés et alla détacher l'Elfe, qui retomba immédiatement. Mais, il la retint dans sa chute, et, posant un genoux à terre, accouda son dos sur une de ses jambes. Elle était froide et il pouvait clairement constater une large brûlure tout juste sous ses sourcils, la rendant ainsi aveugle. Il prit alors son pouls et constata qu'il était faible et décroissant.

La gorge serrée, il tenta de la faire réagir.


- Pénélope ? S'il te plait, dis quelque chose, fais moi un signe, n'importe quoi mais dis moi que t'es encore avec nous !

Pas de réponses, pas de réactions. La panique le gagnait, elle était en train de mourir. Il pensa alors à Fear mais hélas, il ne pouvait rien faire, ses pouvoirs étant totalement anéantis par sa fatigue. Soudain, un cri retentit. Il était si fort qu'il résonnait dans tout le souterrain et la voix ressemblait étrangement à celle de Johann. Farrell n'était pas étonné, il savait le pourquoi du comment.


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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:19, édité 2 fois.

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MessagePosté: Sam 4 Fév 2012 20:43 
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Fear avait la respiration lente et lourde. Son corps était engourdis, endoloris et son esprit n'y était presque plus. Sa vision se troublait et ses sens le lâchaient peu à peu. Il était à genoux, au milieu de la pièce, à l'on ne sait trop quoi faire. Il perdait du sang et il avait poussé son organisme au delà des ses limites !

Il ne se rendait même plus compte de son environnement, sa tête lui résonnait et il ne savait même plus ce qu'il était en train de faire ni pourquoi il le faisait. À ce stade là, un simple repos ne suffirait plus à lui remettre les idées en place. Ce dont il était en train de se rendre compte, c'est que son corps était bel et bien en train de le lâcher !

C'était déjà la fin ? Aurait-il fait tout ceci pour mourir maintenant ? Prématurément ? Non, il refusait de se soumettre à cette possibilité ! C'était hors de question ! Mais en même temps, que pouvait-il bien faire pour lutter ? Il n'avait même pas la capacité de construire une idée rationnelle ! Il sentait sa température chuter et son cœur se ralentir. Bientôt, il eut froid et se mit même à trembler.

Cela dit, Fear appartenait à la race des combattants et il ne voulait pas se résigner à mourir maintenant. Mais, il avait déjà puissé dans ses dernières ressources, et bien plus qu'elles ne le lui permettaient, aussi, s’effondra-t-il sur le coté. Il n'était pas encore mort mais cela ne saurait tarder. Sa blessure à la hanche était très grave et il perdait beaucoup de sang. En plus de ses précédentes blessures, sa mâchoire était fracturée, son visage était sérieusement brûlé et sa fatigue venait de le rattraper. C'était finis donc aussi finis pour lui ?

Non pas encore ! Tant qu'il aurait encore un souffle, il ne lâcherait rien ! Aussi, carburé par une détermination hors du commun, son embrumé de cerveau ordonna à son corps, agonisant, de se relever et de fouiller les décombres d'un meuble en particuliers. Fear l'avait bien entendu, les ravisseurs utilisaient des potions de soins pour maintenir en vie l'Elfe, peut-être y en auraient-ils encore !

Il se hissa donc sur ses deux jambes, tremblantes, et fouilla les décombres en question, avec beaucoup de maladresse et une certaine lenteur. Sa vision était troublée et son esprit n'était plus doté d'une raison fiable, aussi, eut-il beaucoup de mal à comprendre ce qu'il faisait. Il constata avec difficulté que toutes les fioles étaient cassées et que leurs contenus respectifs s'étaient déversés sur le sol, se mélangeant alors au sang des trois autres ravisseurs. Cela dit, il trouva tout de même une seule et unique fiole encore en état. Il la ramassa alors et l'ouvrit mais au moment où il voulu en absorber le contenu ...


- Par pitié ! Donnez-la moi !

Aënith venait de la lui demander ? Mais il n'en avait pas besoin lui ! À moins qu'il parlait au nom de Pénélope ? Voilà qui était fort contraignant. Farrell s'arrêta dans son élan et alors qu'il tournait le dos à l'Elfe, sa phrase l'interpella. Il n'y avait pas assez de liquide pour deux personnes et s'il la buvait, Pénélope mourrait. En revanche, si elle la buvait, ses chances de survie augmenteraient surement mais Farrell y passerait !

Alors que faire ? La boire ou la lui donner ? Fear le reconnaissait, il n'aurait pas aimé avoir fait tout ceci pour rien. Mais il n'aurait pas non plus voulu mourir maintenant et hélas, il n'avait ni les capacités, ni le temps de réfléchir davantage. On aurait pu penser que, s'il la buvait, il regagnerait des forces et il pourrait ainsi guérir l'Elfe, mais en fait, cela ne changerait rien car la potion ne lui ôterait pas sa fatigue déjà très, trop avancée.

Un moment s'écoula, un moment de silence durant lequel les souffles étaient retenus. Qu'allait-il faire ? C'était ce que Fear était en train de se poser quand il soupira.


'' Seigneur Dieu, je m'en remet à toi et à ta toute clémence. ''

Pensa-t-il avant de faire ce qu'il n'aurait peut-être jamais du faire. Il se retourna et s’avança vers Aënith, non sans chanceler, puis, une fois à son niveau, il lui tendu la fiole. Ce dernier hésita à un instant à la prendre puis finalement, la saisit et la fit boire dans son intégralité à l'Elfe blanche, privant par la même occasion Farrell de soins. Pour un guérisseur, c'était un peu le comble, comme quoi, personne n'est à l’abri.

Pénélope avala la potion avec difficulté mais, au bout de quelques minutes, son état s'améliora sensiblement. Certes, aucun résultat n'était visible à l'oeil nu mais son sa respiration et son pouls reprenaient de la vitesse. Aënith souffla, elle était tirée d'affaire, pour le moment car elle aurait tout de même besoin de soins intensifs et dans l'immédiat si elel voulait survivre. Mais alors que l'espoir lui revenait, un bruit sourd se fit entendre. Se retournant, il put voir Fear, allongé au sol, face contre terre, inerte.

C'était elle ou lui, et apparemment, il avait fais son choix. Cela dit, était-il réellement mort ?



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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:19, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 6 Fév 2012 21:40 
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Toit doré

Ils étaient immobiles, devant la maison au toit doré. L'Aniathy ne savait pas ce que cette maison avait de particulier, excepté sa toiture, et pourquoi l'inconnu voulait qu'Aënith les y emmène.
L'atmosphère était étrange. Il faisait nuit, la fraicheur était de mise et l'elfe bleu semblait dans tous ses états. Il était cependant silencieux, comme tout le monde d'ailleurs. L'inconnu semblait fatigué, mais déterminé, et après quelques secondes à étudier la maison il pointa l'entrée du doigt. Voulait-il entrer dans la maison ? L'Aniathy n'en savait rien mais trouvait étrange qu'il n'aille tout simplement pas à la porte.

"Hum... De toute évidence, vous voulez rentrer dedans."

Évidement, l'inconnu ne répondit pas. Evangelina ne s'attendait même plus à l'entendre parler. Elle l'écoutait, même s'il ne parlait pas, car elle le trouvait clair dans ses gestes. Elle le trouvait mystérieux, mais il lui semblait que l'inconnu devait jouer un rôle dans son chemin vers le bonheur, il ne pouvait donc qu'être de son côté. Surtout que la mystérieuse voix allait en ce sens.

Pendant qu'Evangelina réfléchissait, l'elfe bleu avait continué à parler, sa discussion évoluant au fur et à mesure qu'elle avançait, alors que l'inconnu ne répondait toujours pas. Finalement, l'Aniathy apprit qu'il y avait un passage secret qui permettait de pénétrer dans la maison, mais que l'entrée principale était impossible à franchir.

Evangelina regarda Larhe, qui semblait suspicieux, mais dont le regard posait la même question que celui de l'Aniathy : comment pouvait-il le savoir ? Ils n'eurent pas la réponse à cette question, Aënith s'élançant précipitamment, comme s'il était pressé d'arriver, vers un des côtés de la maison. L'inconnu le suivit tout de suite, et les deux Aniathys n'eurent d'autre choix que de faire de même.

Ils se retrouvèrent dans une ruelle délabrée, jonchée de débris et d'ordures, semblant ne pas être utilisée souvent. Au fond de cette ruelle, Aënith s'agenouilla près d'une trappe en bois, abimée mais encore solide. Il sortit une clef d'une poche intérieure à son habit et l'enfonça délicatement dans la serrure, avant de la faire pivoter. Un cliquetis se fit entendre et l'elfe bleu ouvrit la trappe.

Un escalier s'enfonçait dans le sol, et il faisait sombre à l'intérieur. De légers clapotis étaient discernables.

"Cette galerie est en réalité un conduit d'évacuation des eaux de pluie. Mais, il permet de rejoindre le sous-sol car le desservant lui aussi. On risque de se mouiller un peu, vu qu'il a pas mal plu ces temps-ci, mais je pense que ça ne vous posera pas trop de problèmes ?"

L'Aniathy n'avait pas peur de l'eau, sa constitution faisait qu'elle n'avait aucune raison de la craindre. Elle ne rouillerait ni ne s'abimerait pas. Du moins, pas plus qu'un être vivant normal. Cependant, alors qu'ils descendaient à travers la trappe, un problème plus important apparut.

"Pour les poupées, ça risque d'être un peu juste. Vous devriez en prendre une, pendant que je porterai l'autre."

Evangelina ne pouvait qu'abdiquer en faveur de l'elfe bleu. L'eau qui stagnait dans le conduit arrivait au niveau de la poitrine de l'inconnu, qui, question taille, n'était pas des plus faibles. Cela risquait d'être très pénible de traverser cette eau, surtout que l'Aniathy ne savait pas nager, et que même si elle n'avait pas besoin de respirer, elle ne pourrait que difficilement avancer. Heureusement, après une hésitation, l'inconnu parut accepter la proposition et tendit les bras. Mais contrairement à ce que pensait Evangelina, ce fut Larhe qui fut hissé sur les épaules de l'inconnu. D'ailleurs Larhe ne semblait pas particulièrement heureux de cette situation, sa méfiance envers l'inconnu étant assez forte.

Evangelina ne comprit pas trop pourquoi mais un sentiment de colère l'envahit, faible mais sauvage. Une peu comme de la jalousie. Cela la choqua elle-même d'éprouver un tel sentiment alors qu'elle se voulait gentille et douce. Et pourquoi serait-elle jalouse ? L'inconnu n'était rien pour elle, excepté un instrument pour atteindre son but. Un instrument dont elle ne savait pas encore se servir cependant. L'Aniathy se laissa hisser sur les épaules de l'elfe bleu, et essaya d'annihiler ce sentiment étrange. Alors qu'ils avançaient, et qu'elle se balançait au rythme des pas de l'elfe bleu, Evangelina sentit son esprit déraper et s'enfoncer, et elle ferma doucement les yeux.

Désirs

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Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...

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« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. »
Jean Ray



Dernière édition par Evangelina le Jeu 15 Mar 2012 22:41, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 6 Fév 2012 22:12 
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Le souterrain

Elle la trouvait belle. Ses cheveux roux flamboyants qui tombaient délicatement sur ces épaules bien sculptées, ces yeux d'un vert profond dans lesquels elle pouvait voir l'amour, cette peau douce et sans accroc, cicatrice et autre... couture, avec cette robe sublime, fine, toute en dentelles et en plis, ouverte sur une jambe et laissant un aperçut du décolleté à la fois beau et profond, sans être provocant. Elle la regardait, ses lèvres semblant si douces esquissant un faible sourire. Ses doigts fins et droits, pourvus pour certains de bagues subtiles et enluminées, croisés ensembles sur son ventre.

L'Aniathy ne se lassait pas de la regarder, cette femme en face d'elle, cette femme qui la regardait aussi, et qui lui rappelait tant quelqu'un.

"Qui est-ce ? Ne la reconnais-tu pas ?"

Non, elle ne la reconnaissait pas. Et pourtant, elle était sûre de la connaitre, mais ne parvenait pas à se rappeler.

"Réfléchis, regardes bien..."

L'Aniathy avait beau réfléchir, elle ne parvenait pas à découvrir qui était cette femme au charme fou. Et puis elle remarqua un reflet, un subtil reflet juste à côté de l'oreille de cette femme, oreille pourvue d'une sublime boucle en pluie de cristal. Ce reflet n'était pas important en soit, mais il permit au doute de s'insérer dans l'esprit d'Evangelina qui baissa les yeux pour regarder ses mains.

"Impossible..."

Elles étaient identiques à celles de la femme. Ce n'était pas une femme, mais simplement son reflet. Pourquoi était-elle si belle, si parfaite, si... humaine ?

"Et bien voilà, tu vois, tu l'as reconnu..."
"Pourquoi... Pourquoi ne suis-je pas... une Aniathy ?"
"C'est ton rêve non ?"
"Mais... Je ne veux pas rêver, je veux vraiment l'être..."
"Tu le seras, fais moi confiance."

Un flash d'images se substitua pendant quelques secondes au reflet de l'Aniathy. Des corps emmêlés, une chaleur torride, des esprits effacés par des sensations sublimes, inconnues de l'Aniathy. Des mouvements gracieux ou saccadés, des respirations haletantes, et un désir inassouvi. Le bas ventre d'Evangelina la travaillait, sans qu'elle comprenne pourquoi.

"Tu connaitras les plaisirs des hommes, tu connaitras l'amour et le désir..."
"Mais... Je connais déjà l'amour... J'aime Larhe."
"L'amour est plus, beaucoup plus que cela."

Evangelina ne comprenait pas ce que voulait dire la voix.

"Mais... Comment pouvez-vous savoir tout ça ?"
"Je ne le sais pas... Personne ne le sait, l'avenir n'est pas écrit, c'est à toi de le forger."
"Alors comment... ?"
"Je ferai tout pour que tu réalises ton rêve..."
"Mais, pourquoi ?"
"Car l'encre avec laquelle tu écriras ton avenir sera la source de notre pouvoir..."

Un nouveau flash d'images envahit l'esprit de l'Aniathy, plus rapide, plus violent. De nouveaux des corps enlacés. Des corps inertes. Du sang, partout. Des membres déchiquetés, des esprits détruits, des âmes anéanties, des vies effacées. Des mares de sang, des corps en décomposition y baignant allègrement. Un sentiment de puissance, d'hilarité, de désir toujours inassouvi, de soif lugubre, de faim sordide. Et soudain, le reflet réapparu devant l'aniathy, les mains couvertes de sang frais, du sang perlant de ses lèvres si belles, une folie sordide dans ses yeux magnifiques, des muscles pervertis sous sa peau si douce...

Les conséquences de la peur

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Dernière édition par Evangelina le Jeu 15 Mar 2012 22:53, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 7 Fév 2012 22:42 
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L'Aniathy se sentit basculer et rouvrit les yeux. Elle était toujours dans le souterrain, devant un escalier qui ressemblait à celui par lequel elle était descendu, en plus fin. La sensation de basculement venait du fait qu'Aënith venait de la déposer sur les marches de l'escalier. Elle mit quelques secondes à retrouver ses esprits, désorientée par la vision qu'elle venait d'avoir. Elle croisa le regard de Larhe qui semblait déjà avoir comprit mais qui ne dit rien.

Une fois ses esprits repris, elle attendit que l'elfe bleu déverrouille silencieusement la porte en haut de l'escalier. Ils passèrent doucement la porte, essayant de faire le moins de bruit possible. Mais d'autres bruits arrivèrent aux oreilles de l'Aniathy, des bruits qui n'avaient rien d'encourageant. Des hurlements, des voix qui criaient... Il se passait ici quelque chose qui n'avait rien de loyal.

Aënith semblait presque hors de lui, non pas par colère mais plutôt par tristesse, par émotion. Il voulait s'élancer vers la source des bruits mais l'inconnu le retint et lui fit signe de ne pas faire de bruit. L'Aniathy ne savait ni ce qu'il se passait, ni ce qu'il s'était passé ici, et encore moins ce qu'il allait se passer. Cependant, l'inconnu semblait en savoir plus qu'elle car il prit la tête de la file et commença à marcher sans la moindre hésitation.

Cet inconnu l'intriguait de plus en plus, à la fois par son mutisme impressionnant et par sa faculté à rester impassible, mais aussi par sa capacité à toujours savoir quoi faire et quand. C'était assez étrange, et cela conduisait de plus en plus l'Aniathy à penser que c'était lui l'origine de la voix mystérieuse, même si quelques incohérences tenaient bon.

Elle n'eut pas l'occasion de réfléchir plus longtemps, ils venaient d'arriver dans un couloir d'où ils entendaient clairement une discussion entre plusieurs hommes. Ils semblaient à la fois agacés et apeurés, comme s'ils cherchaient quelque chose qui était très important et qu'ils ne trouvaient pas. Et surtout, comme si cela leur causait beaucoup d'ennuis.

Aënith semblait au bord des larmes, et l'Aniathy ne comprenait pas vraiment pourquoi. Quoique, en y repensant brièvement, les pièces du puzzle commençaient à se mettre en place. Mais l'Aniathy n'eut pas vraiment de temps à y consacrer, Aënith voulant de nouveau s'élancer vers la source de la discussion. L'inconnu l'en empêcha de nouveau, puis s'approcha discrètement de la porte entrebâillée au fond du couloir. Les Aniathys le suivirent mais ne pouvaient regarder ce qu'il se passait à l'intérieur du fait que l'inconnu était devant. Ils attendirent donc, sans faire de bruit, en écoutant les bruits et les discussions qui émanaient de la pièce.

Les hommes semblaient vraiment très stressés, l'un d'eux était même violent, insultant les autres à plusieurs reprises. Mais ce n'était pas le pire, pas du tout. Des gémissements et des cris, des bruits de métal et de grésillements... Tout indiquait la torture de quelqu'un, et Evangelina commençait à se demander si cette personne n'était pas Pénélope.

"Elle commence à perdre connaissance ! Bryan, donnes-moi une potion !"

Une potion ? Un bruit de déglutition forcée se fit entendre, puis le mouvement d'un homme dans la pièce. L'Aniathy était intéressée par l'idée. S'il y avait des potions de soin dans la pièce, elle pourrait en subtiliser quelques unes pour remettre l'inconnu d'aplomb. Car malgré son apparent état, il était clair au yeux d'Evangelina qu'il était au plus mal et qu'il ne tarderait pas à arriver à bout. Et il en était hors de question, il devait encore lui être utile dans l'avenir, du moins elle en était persuadée, même si sa seule preuve était la voix de ses visions.

Et soudain, il y eut du grabuge. Aënith ne tenait plus en place et l'inconnu restait de marbre à écouter et regarder ce qu'il se passait. Il semblait attendre le bon moment pour faire ce qu'il voulait, et semblait aussi savoir ce qu'il se passait ici. Et ce moment arriva.

"Il n'y a plus qu'une seule solution !"

Il y eut un cliquetis, comme une ceinture que quelqu'un aurait détaché.

"Si tu fais ça on est tous mort !"
"Ta gueule et lâches-moi !"
"Le gars nous a donné trois directives ! Et il a bien ajouté que si on ne les respecte pas, c'est finis pour nous ! Tu comprends le langage ou pas ?!"
"Du moment qu'on la fait parler, il n'y a pas de soucis !"
"Non ! Il nous tuera quand même !"
"Je m'en fiche !"
"Johann ! C'est un accord qu'on a passé ! Alors tu te contiens et tu ne nous fais pas chier, c'est clair ?!"

Il y eut un silence de quelques secondes, particulièrement lourd et pesant. Puis tout se précipita.

Il y eut un bruit horrible, indéfinissable, suivit d'un hurlement bref mais à glacer la magie que contenait l'Aniathy. Un atroce bruit de déchirement s'ensuivit avant celui d'un masse inerte qui tombe sur le sol. Il n'y avait que peu de doutes possible sur ce qu'il venait de se passer dans la pièce, et Evangelina n'avait pas vraiment envie d'aller vérifier. Des images de ses visions d'horreur lui traversèrent l'esprit, mais elle parvint à vite les repousser, trop attentive à ce qui l'entourait.

Des cliquetis se firent entendre, avant un nouveau cris et le bruit du métal rebondissant sur le sol. Des bruits de lutte suivirent, puis des hurlements strident, accompagnés de grésillements tout aussi insoutenables, et d'une odeur abominable. La magie qui habitait l'Aniathy se réveilla, prête à s'occuper du moindre malfaiteur qui s'en prendrait à elle. Mais ce n'était pas elle qui était en danger. Un coup, puis un craquement sordide annoncèrent le décès d'une troisième personne dans la pièce. Puis plus rien, le silence, lourd, électrique, sanglant...

Pleurs salvateurs

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 8 Fév 2012 00:04 
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Les conséquences de la peur

"Alors voila, on est entre nous là. Il n'y a personne d'autre pour t'écouter donc tu peux parler en toute tranquillité ! Où ton salopard de père l'a-t-il caché ?!"

Un homme était encore dans la salle, et apparemment la personne qu'il torturait était encore en vie. Et elle semblait tenir bon, malgré les tortures. Mais que cherchaient ces hommes ? Et qui était cet homme qu'ils craignaient au point d'en arriver à leur propre massacre ? Evangelina n'en avait aucune idée, et elle ne pouvait toujours pas être sûre que la victime était bien Pénélope. Malgré tout, cette idée semblait la bonne aux vues de l'agitation qui habitait Aënith. Des larmes coulaient le long de ses joues et son corps était parcouru de tremblements nerveux.

"Au fond ... À droite."
"Oui, c'est bien ça ! Mais où ça au fond ?"
"... Dans ... Ton ... Cul ..."
"Mauvaise réponse !"

La nouvelle voix était très faible, maladive et féminine. La victime semblait courageuse et forte, même si le son de sa voix laissait entendre qu'elle commençait vraiment à être mal en point. L'homme quant à lui semblait ne pas du tout avoir apprécié la réponse de la victime. Un bruit de métal trainé se fit entendre, puis un atroce grésillement accompagné d'un horrible hurlement brisa le silence qui régnait de nouveau.

Aënith semblait ne plus pouvoir tenir. Il ne pouvait se retenir plus longtemps.

"Il est seul maintenant ! Pourquoi prolongez-vous sa souffrance ?!"

Comme à son habitude, l'inconnu ne répondit pas, ne cilla même pas. Mais, fait qu'Evangelina ne s'attendait pas à voir, il posa sa main sur l'épaule de l'elfe bleu, comme pour le rassurer. Cependant, même si Evangelina faisait confiance à l'inconnu, il devenait clair que la vie de la victime ne tenait plus qu'à un fil et que s'ils voulaient pouvoir la sauver il leur fallait agir vite, très vite.

"Bien ! Puisque je vais mourir à cause de toi, autant que tu te rachètes maintenant !"

Il y eut un nouveau cliquetis, puis quelque chose tomba au sol, à la fois mou et métallique. L'Aniathy ne parvenait pas à trouver ce que cela pouvait être mais arrêta de réfléchir lorsqu'elle vit que les deux hommes s'apprêtaient à enfoncer la porte du pied. A partir de là, tout s'accéléra. Evangelina ne vit pas trop ce qu'il se passa, choquée par la vision de cauchemar qu'était la salle de torture. Des instruments de torture, un four flamboyant aux côtés duquel reposait un corps décapité et ensanglanté, deux autres cadavres, l'un reposant dans ses entrailles visibles et sanglantes, l'autre avec la tête dans une position très peu naturelle. Des lames couvertes de sang reposaient par terre, près du deuxième corps.

Mais surtout, ce qui choqua Evangelina ce fut la femme, attachée par les poignets, par une chaine, au plafond. Elle était nue, couverte de sang et de blessures, de brulures et d'estafilades. Ses yeux étaient brulés et semblaient vouloir pleurer des larmes qui ne couleraient jamais. Du sang s'écoulait sur ses bras, ses poignets étant à vif à cause des chaines. Son dos était parsemé de coup de fouet, sa poitrine couverte de coupures ensanglantées et suppurantes, son visage tuméfié...

L'Aniathy mis quelque seconde à réagir, coupée du monde extérieur par cette vision d'horreur. Et soudain elle reprit ses esprits et constata que l'homme était occupé à se battre avec Aënith et l'inconnu, et qu'il ne l'avait pas remarquer. Larhe était à ses côté, regardant avec un regard stupéfait ce qu'il s'était passé, et ce qu'il se passait dans cette salle.

"Reste là, il ne faut pas que tu te battes dans cet état."
"Mais, qu'est-ce que tu vas faire ?"
"Je vais essayer de la sauver."

Larhe parut dubitatif et surtout inquiet. Mais Evangelina lui fit un sourire aussi sincère qu'amoureux, et Larhe ne pu résister. Puis elle se retourna et sortit la cape elfique qu'elle dissimulait sous vêtements.

Cette cape était assez exceptionnelle. C'était un cadeau d'Arhya, il y avait déjà un an ou deux. Elle avait la particularité d'être à la fois très solide, et très fine, donc facilement dissimulable sans gêne. L'Aniathy ne s'en était pas servi souvent, principalement pour faire des surprises à Arhya et passer inaperçue. Mais le cas présent était plus grave, et surtout plus vital. Evangelina enfila la cape et s'accroupit, avant de s'élancer discrètement vers la table sur laquelle reposait quelques potions. La principale qualité de sa cape était qu'elle rendait invisible. Du moins en théorie. En pratique, il s'agissait d'une cape peu puissante qui permettait simplement de se dissimuler aux regards distraits. Mais dans le cas présent, personne ne faisait attention à elle ce qui rendait sa cape largement suffisante.

Le combat faisait rage entre les trois hommes et ses deux compagnons ne semblaient pas parvenir à prendre le dessus. Mais elle ne ferait jamais le poids contre leur adversaire, il valait donc mieux qu'elle s'évertue à sauver la femme torturée. Elle arriva enfin à la table et étudia rapidement les potions qui s'y trouvaient : elles semblaient toutes identiques, du moins pour l'Aniathy qui n'avait rien d'une experte en la matière. Elle tendit la main pour en prendre une mais un choc fit bouger la table et rouler les fioles. Evangelina parvint à en saisir une avant de se prendre la table dans l'arrière du crâne, sans même comprendre comment cela était possible.

Elle se retrouva sonnée, perdue et mit plusieurs secondes à retrouver ses esprits. Elle regarda autours d'elle et fit le point sur la situation : l'inconnu était étalé sur le sol, inerte, le corps couvert de sang et les vêtements imbibés. Une marre de sang se formait peu à peu sous lui. Larhe s'était avancé vers Aënith, agenouillé sur le sol, serrant la femme torturée contre lui. Elle semblait vivante mais vraiment en mauvais point. Larhe était en pleurs, mais c'était à la fois des larmes de joie et de tristesse. Quant à leur adversaire, il avait disparu. L'Aniathy n'avait pas vraiment le temps de savoir où il était passé. Elle remarqua les débris des fioles par terre, et ceux de la table un peu plus loin. Elle remarqua les nombreuses traces de sang, et la fiole vide posée près d'Aënith.

Evangelina ne mit pas longtemps à comprendre que l'elfe bleu avait donné une potion à la femme torturée, qui devait sûrement être Pénélope. Elle s'avança donc vers l'inconnu, gisant sur le sol, inerte. Un sentiment de tristesse et de culpabilité l'envahit, et elle ne parvînt pas vraiment à le refréner. C'était étrange, ils n'avaient rien partagé, ne se connaissaient pas, mais sa disparition semblait peser lourd sur l'esprit de l'Aniathy. Elle ne pouvait le laisser partir, pas avant qu'il n'accomplisse sa tâche. Elle se sentit mal d'être égoïste, mais du moins cela sauva l'inconnu. Elle le retourna sur le dos, salissant sa robe et ses mains de son sang, puis lui ouvrit la bouche. Elle y sentait encore une faible respiration, haletante, lourde, difficile et saccadée. Mais cette respiration représentait la vie, et l'inconnu était donc soignable.

Délicatement, Evangelina versa le contenu de la fiole qu'elle avait réussi à prendre sur la table dans la gorge de l'inconnu, puis lui releva la tête et le torse, le serrant contre elle. Elle était couverte de sang, et quelques larmes coulaient sur ses joues. Des larmes qu'elle ne pouvait expliquer, des larmes qui disaient qu'elle ne voulait pas qu'il disparaisse. Pendant plusieurs secondes, il n'y eut rien, aucun changement, aucune sensation nouvelle, et les larmes de l'Aniathy augmentèrent d'intensité. Puis soudain, l'inconnu toussa puis inspira profondément, douloureusement...

Remerciement

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 8 Fév 2012 23:49 
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Pas un bruit, pas un son, pas une seule voix. Rien, le vide, le néant. Ou plutôt, le silence. Il faisait noir, totalement noir. Pas la moindre lueur, pas le moindre scintillement. Non, il n'y avait rien qui aurait pu se présenter à un éventuel regard.

L'espace semblait libre et infini, il n'y avait personne. Fear se sentait seule et unique âme vivante. Où était-il, pourquoi et comment ? Ça, il ne semblait pas le savoir. Cependant, il ressentait quelque chose au fond de lui. Une sensation de quiétude et de bonheur. Alors allait-il enfin rencontrer son créateur, et allait-il enfin connaitre sa dernière demeure !

Farrell n'était pas sur de lui ni même de l'issue de cette rencontre, qui pourrait prétendre faire partie des bien heureux en étant sur de lui ? Ça serait là une grave erreur. Mais cependant, Fear connaissait Dieu, et il connaissait aussi sa toute clémence. Peut-être n'avait-il pas eu un comportement irréprochable dans sa courte vie, mais qu'est-ce que le pêché face au pardon ? Rien, si ce n'est un motif.

Cela n'était plus qu'une question de secondes ou de minutes tout au plus. Malgré cela, le guérisseur noir se posait encore une question. Qu'allait devenir Pénélope et qu'allait devenir celui qui était responsable de cette sombre affaire ? Finalement, ne serait-ce pas un peu trop tôt ? N'aurait-il pas quelque chose à terminer dans ce bas monde avant de passer l'ultime épreuve ? Oui, Farrell avait un arrière gout d'inachevé dans la bouche.

C'était encore trop tôt. Mais, pouvait-il encore faire marche arrière ? Ça, il ne le savait pas. Ce qu'il savait en revanche, c'est qu'il se sentait heureux. Il ne savait pas trop pourquoi mais il avait une impression de chaleur, quelque chose qu'il n'avait presque jamais connu mais dont il avait un vague souvenir. Une sensation de joie intense.

Il avait aussi l'impression que quelque chose le serrait contre lui. Quelque chose de rigide mais de déterminé. Cela l'étonnait d'ailleurs car il commençait à ressentir de la douleur. Il avait soudainement froid et il se sentait soudainement mal. Qu'était-il en train de lui arriver ?

Le silence se troubla et l'horizon s'éclaircit. Il sentait sa respiration devenir lourde et difficile. Sa gorge semblait s'être humidifiée et un arrière gout étrange lui survint dans la bouche. Il rouvrit alors les yeux, brutalement. Il ne vit rien si ce n'était des ombres et des formes. Floues, incertaines et méconnaissables.

Sa hanche devint douloureuse à son tour avant de se taire de nouveau et il comprit alors bien vite qu'il n'était pas encore mort ! Il chercha alors à observer son environnement, peut-être pourrait-il comprendre ce qu'il se passait. Mais hélas, il ne put rien distinguer. Mais voila que bientôt, il sentit quelque chose lui couler sur le visage.

Au aurait pu croire qu'il s'agissait de sang, mais, c'était froid et bien plus liquide. Chose étonnante, il ne ressentait plus ses brûlures. Il avait cependant observé une chute. Quelque chose lui était tombé sur son visage mais malheureusement, il ne parvenait pas à en distinguer correctement la source et aussi, leva-t-il avec difficulté son bras et essaya-t-il de tâter l'origine pour en définir un portrait, bien qu'il n'en avait pas la force.

C'était dur et il semblait y avoir du relief. Quelque chose de plutôt rond, de fibreux, soyeux et long sur le dessus mais aussi de relevé sur le milieu de contrasté sur les cotés. Un visage ! C'était un visage oui ! Mais de quel visage pouvait-il bien s'agir ?

Farrell avait l'impression d'avoir fait un effort hors norme et aussi ne put-il pas plus longtemps maintenant sa main en hauteur et la relâcha-t-il bien vite. Cependant, il sentait son état s'améliorer peu à peu. Mais sa fatigue exceptionnelle ne décroissait pas. Il avait envie de dormir, mais il n'y parvenait pas, ou plutôt, ne le voulait-il pas.

Quoi qu'en soit, il n'aurait pas pu rêver de meilleures conditions. Il se sentait si apaisé, si calme et si quiet. Il n'avait pas connu pareil sensation depuis longtemps, très longtemps même. Il se relâcha donc tout simplement, se laissant aller à un moment d'insouciance et de soulagement. Pourquoi presser les choses ?

Cependant, une question le tourmentait. Qui était cette personne qui semblait le retenir contre elle et même pleurer ? Il n'avait pas les capacités de réfléchir, désormais, il agissait à l'instinct et ne répondait même plus de sa raison. Mais, ce sentiment d'interrogation était fort tracassant, au point de faire réfléchir son propre instinct. Il tourna légèrement la tête sur le coté, comme pour l'observer de face et força quelque sa vision à se rétablir. Aussi, au travers de deux aperçus clairs, put-il distinguer l'Aniathy ... L'Aniathy femelle, Evangelina !

C'était elle ? Mais alors, il était encore dans ce sous-sol ?! Et Pénélope ? S'en était-elle sortie ?! Sa mémoire lui revint brusquement, rapportant avec elle tout ce qu'il avait perdu. Il tourna instinctivement sa tête sur son autre coté et pu observer Aënith, enfin, ce qu'il croyait reconnaître comme Aënith. Il avait quelque chose dans les bras, probablement l'Elfe ! Mais il semblait cependant calme, il n'était ni en train de pleurer et il n'était pas affolé. Alors elle était sauvée ? Quelle grande récompense. Cela aurait même pu coûté la vie à Fear. Et d'ailleurs, réalisa-t-il que c'était probablement grâce à la poupée qu'il était encore en vie.

Mais comment avait-elle fais pour lui éviter la mort ? Il put apercevoir quelque chose de brillant sous la faible lumière mais aussi de transparent. Une fiole vide. Aurait-elle réussi à sauvegarder une des potions de soins ? Décidément, il lui devait bien plus que ce qu'il pouvait le penser.


" Merci ... Seigneur Dieu. "

Gémit-il dans son esprit alors encore quelque peu marqué par la folie. C'était bien peu mais hélas, c'était tout ce qu'il était capable de faire pour le moment et aussi remercierait-il mieux le Seigneur lorsque ses moyens le lui permettraient. Il avait l'impression d'être un ingrat. Mais l'être Humain en un était quoi qu'il puisse faire.

Cela dit, ingrat envers Dieu car dans l'impossibilité de le remercier réellement, mais pas envers un être semblable à lui-même, à savoir, l'Aniathy. Aussi, leva-t-il une fois de plus son bras, mais cette fois-ci, le passa-t-il derrière le cou de la poupée et, péniblement, rapprocha-t-il son visage du sien.

Elle pouvait clairement l'entendre respirer dans son oreille, il semblait même avoir du mal à reprendre son souffle. Mais chose étonnante cependant, il respirait avec la bouche, ce qui signifiait qu'il s'apprêter à prononcer quelque chose. Il mit un long moment à respirer avant d'avoir suffisamment de capacité pulmonaire, puis ...


- ... Merci ... Merci pour ... Pour ce ... Pour ...

Farrell serrait les dents. Non, il n'y arrivait pas, il n'avait pas la force de continuer sa phrase. Il avait perdu beaucoup trop de sang et même si la potion semblait avoir refermé, ou du moins, stoppé les hémorragies dues à ses blessures, il était bien trop fatigué pour continuer.

Cela dit, on pouvait clairement remarquer une sorte d'hésitation dans ses mots. Il était comme maladroit dans la prononciation de ces derniers et cela n'était pas du à son état. Il semblait avoir du mal à reproduire les sons que donnaient habituellement les lettres. Il restait compréhensible mais c'était comme s'il n'avait pas la pratique, ou plutôt, que personne ne lui avait appris à les prononcer et que du coup, sa prononciation sonnait un peu fausse.

Mais sa voix, bien qu'affaiblie, restait la même. Une voix ferme, masculine et déterminée. Hélas, il perdit bien vite connaissance, se relâchant alors. Non il n'était pas mort mais son corps en avait décidé ainsi. C'en était trop, il fallait qu'il récupère.



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Dernière édition par Fear Farrell le Sam 15 Juin 2013 19:20, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 10 Fév 2012 20:53 
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Pleurs salvateurs

Il toussa. Les larmes de l'Aniathy ne s'arrêtèrent pas de couler, mais l'espoir revenait. Elle ne parvenait pas à comprendre cet élan d'émotions qui l'envahissait. La tristesse, puis la joie... Elle ne devrait pas ressentir ces sensations, l'inconnu qu'elle serrait dans ses bras n'ayant aucun lien que ce soit familiale ou tout simplement affectif avec elle. Mais elle ne voulait pas qu'il parte, pas du tout. Était-ce de l'égoïsme ? Elle ne pensait pas. Elle ne se croyait pas capable de ne penser qu'à elle à ce point. De l'amour alors ? L'Aniathy rejeta tout de suite l'idée. C'était impossible qu'elle soit amoureuse de l'inconnu, c'était Larhe, et lui seul, qu'elle aimait.

Pour la première fois elle voyait le visage de l'inconnu. Malheureusement, il n'était pas vraiment en bon état, de la braise ayant été frotté à nu sur son visage. Mais elle pouvait voir ses yeux, des yeux qui par miracle avaient échappés à la brulure, des yeux qui montraient la souffrance que devait ressentir cet homme. L'inconnu semblait complètement à bout de force, mais conscient, conscient et vivant. Il avait l'air perdu, et tendit la main, comme pour essayer de sentir ce qu'il avait devant lui, ou qui le tenait dans ses bras. S'imaginait-il des choses ? Se remémorait-il des souvenirs tendres passés ? Evangelina n'en savait rien, mais elle ne bougea pas. Elle resta là à le serrer contre elle, ne sachant que faire d'autre.

Puis l'inconnu bougea sa main, la déplaçant vers l'Aniathy, vers son visage. Elle se figea alors qu'il lui caressait le visage de ses mains blessées. Elle comprit rapidement qu'il essayait de la reconnaitre au toucher. Était-il aveugle ? Une vague de peur envahit l'Aniathy qui la repoussa rapidement. Non, il devait simplement être complètement épuisé et gravement blessé. Puis il rabaissa le bras, après quelques secondes d'immobilité. L'avait-il reconnut ? Elle n'en savait rien.

Elle s'inquiéta soudain du sort de Pénélope qui était encore dans les bras d'Aënith et tourna la tête. Elle la vit toujours à la même place, apparemment vivante mais gravement blessée elle aussi. Aënith était en pleurs, mélange de peine et de joie. Et Larhe était à leurs côtés.

Soudain elle sentit la main de l'inconnu passer derrière sa nuque et l'attirer vers lui. Elle paniqua, ne connaissant pas les intentions de cet homme. De plus, Larhe avait les yeux sur elle. Mais il ne fit rien de déplacer, au contraire, et fut même très délicat dans son mouvement. Il approcha ses lèvres de l'oreille de l'Aniathy, son visage blessé recouvert des cheveux soyeux d'Evangelina.

"... Merci ... Merci pour ... Pour ce ... Pour ..."

Il ne finit pas sa phrase. Mais Evangelina n'en avait cure. Ces quelques mots étaient déjà plus que n'importe quel remerciement. Sa voix était ferme mais tremblante, masculine, mystérieuse. En un mot elle lui correspondait parfaitement. Mais il avait parlé et Evangelina savait bien que ça voulait dire beaucoup, que ça signifiait beaucoup plus pour lui que pour n'importe qui d'autre. Evangelina mit quelques secondes à réagir, quelques secondes à reprendre le dessus sur les émotions qui l'habitaient. Et elle se rendit compte que l'inconnu s'était de nouveau évanoui. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Elle se retourna et vit que Aënith s'était levé, sa fiancée dans les bras. Il semblait faible pour la porter mais l'amour lui donnait la force nécessaire. Mais il était inconcevable de laisser l'inconnu ici.

"Que peut-on faire ? Je suis incapable de le porter..."

Il n'y eu pas de réponse. Evangelina ne savait pas vraiment si ils hésitaient mais elle n'accepterait jamais de le laisser.

"Il t'a mené vers elle, tu lui dois sa vie."

Aënith baissa les yeux pendant quelques secondes, puis releva la tête.

"Restez là, mettez vous dans un coin et restez prudent. Je vais chercher mon père et je reviens vous chercher."
"D'accord."

Evangelina ne bougea pas, Larhe la rejoint, et Aënith se retourna avant de s'enfoncer dans les couloirs de la maison. Il y eut un long moment de silence, puis Larhe s'assit prêt de sa compagne qui allongea l'inconnu sur le sol, délicatement.

Discussion

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Dernière édition par Evangelina le Ven 16 Mar 2012 14:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 12 Fév 2012 14:03 
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Remerciement

Les deux Aniathys restèrent ici pendant plusieurs longues minutes, attendant patiemment le retour d'Aënith. Le silence était pesant, l'atmosphère tendue, et les quelques craquements qui le brisaient de temps à autre les faisaient sursauter. L'inconnu ne se réveillait pas mais respirait, difficilement apparemment mais constamment, ce qui était rassurant. L'Aniathy ne comprenait toujours pas ce qu'il se passait dans ce manoir, pourquoi Pénélope se faisait torturer et qu'avait à voir l'inconnu là-dedans. Car il avait forcément quelque chose à voir, il ne pouvait pas connaitre la cachette des ravisseurs de l'elfe blanche par hasard. Le problème, c'est qu'elle n'avait aucune matière à réflexion. Aucun indice, aucune once de détail, rien.
Soudain, Larhe la coupa dans ses réflexions.

"Pourquoi tiens-tu tant à lui ?"
"Je ne sais pas."

Et c'était vrai. Il était important pour elle, mais elle ne savait pas vraiment pourquoi. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle ne voulait pas le perdre et qu'apparemment lui aussi tenait un peu à elle.

"Tu l'aimes ?"

La question surpris l'Aniathy qui plongea de suite son regard dans celui de son compagnon. Il s'agissait d'un regard sincère, amoureux.

"Non, bien sûr que non. C'est toi que j'aime Larhe."

Celui-ci ne pouvait retirer son regard de celui d'Evangelina, et ne répondit rien. L'Aniathy se rapprocha de lui et posa ses lèvres sur les siennes, tendrement, amoureusement. Leur baiser dura plusieurs longues secondes pleines d'émotions et d'amour. Puis ils se collèrent l'un à l'autre, près de l'inconnu endormi, et attendirent.

"Comment a-t-il pu savoir pour Pénélope ?"
"Je n'en sais rien, c'est... étrange."
"Tu crois qu'il fait partie des ravisseurs ?"
"Non, sûrement pas."

Larhe ne semblait toujours pas comprendre pourquoi sa compagne soutenait ainsi l'inconnu. Mais elle n'était pas capable de l'expliquer, c'était ainsi, tout simplement.

"Il est étrange quand même non ?"

Evangelina ne répondit pas tout de suite. En effet, l'inconnu était étrange, mais ce n'était pas gênant, du moins pas pour l'Aniathy.

"C'est vrai. Mais nous aussi nous sommes étranges."
"Oui, mais... Il ne parle pas, il peut tuer de sang froid, et il est sombre."

Evangelina baissa les yeux. C'était vrai qu'il n'agissait pas comme le commun des mortels. Mais était-il pour autant méchant ? Evangelina n'y croyait pas, mais n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Sûrement à cause de la voix qui l'habitait, ou à cause de ce sentiment de sécurité qui émanait de lui.

"Mais il peut m'aider... M'aider à accomplir mon rêve."
"Et moi ? Ne puis-je pas t'aider ?"

L'Aniathy releva les yeux vers sont compagnon. Elle le regarda tendrement, amoureusement.

"Bien sûr que si, mais pas de la même manière."

Et Evangelina posa ses lèvres sur les siennes. Ils se serrèrent l'un contre l'autre et attendirent patiemment le retours d'Aënith.

Ce dernier arriva une vingtaine de minutes plus tard, accompagné de son père. Ce dernier, qui n'avait pas vu l'inconnu durant la nuit semblait perplexe en arrivant. Cependant il ne dit rien. Les elfes avaient sûrement dû parler avant. Les deux Aniathys se levèrent.

"Bonjour."
"Bonjour. Allons-y, il ne faut sûrement pas rester ici longtemps."

Les deux Aniathys acquiescèrent, et les deux elfes soulevèrent doucement l'inconnu pour le transporter.

"Faites attention, il est gravement blessé."
"Entendu."

Le retour vers la villa se fit sans problème majeur. Les Aniathys durent passer le souterrain sans aide mais au final tout se passa bien. Arrivés à la villa, l'inconnu fut déposer dans une des chambres d'amis. Aënith se rendit ensuite directement dans la chambre où se reposait Pénélope, laissant son père avec les deux Aniathys. Ce dernier s'occupa de l'inconnu, aidé d'Evangelina. Ils le déshabillèrent doucement, en évitant de toucher à ses blessures. Puis l'elfe commença à panser ses blessures, ou plutôt, à le soigner.

"C'est de la magie ?"
"Oui, sans magie cet homme ne pourrait pas s'en sortir. Il devrait d'ailleurs déjà être mort."
"Je lui ai donné une potion."
"Ca l'a sûrement sauvé, mais ses blessures commencent déjà à se soigner. Il est magicien ?"
"Je ne sais pas... C'est possible."

L'elfe ne répondit pas. Il continua à soigner l'inconnu. Lorsqu'il eut fini, il guida les Aniathys vers la chambre d'amis qu'ils avaient déjà utilisé.

"Je vais retourner dormir. Demain, il faudra que l'on parle, il y a des choses qu'il faudra mettre au clair."
"D'accord."

Une fois l'elfe bleu partit, les deux Aniathys s'allongèrent sur le lit et attendirent, serrés l'un contre l'autre, se caressant tendrement.

Tension

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Dernière édition par Evangelina le Ven 16 Mar 2012 14:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 28 Fév 2012 18:54 
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La transaction

Douleur

(Aïe ... Ma tête ... Qu’est ce qui s’est passé ? J’ai mal partout... Je me souviens de rien. J’étais dans la forêt, puis dans un sac. Un sac avec des livres, trop petit pour moi. J’était au bord de l’eau. De la mer ! La lune était là. C’était la nuit alors ? Il y avait un géant sans visage. Un livre. Un échange. Des yeux verts. Gripoil ! Kaâr !) Carméïa s’assit dans un sursaut en se rappelant la trahison de l’elfe vert. La douleur la submergea toute entière avant qu’elle eu fini de se relever. Elle eu tout juste le temps de voir de grands yeux couleur du miel derrière des barres, avant de s’évanouir à nouveau pour échapper à la souffrance.

La pièce dans la pièce

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Dernière édition par Dosvidania le Mar 28 Fév 2012 19:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 28 Fév 2012 19:10 
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Douleur

La pièce dans la pièce

(Il fait noir. J’ai mal. J’ai l’impression d’être allongée ... Je me souviens pas m’être endormi. Oh ! Je dois avoir les yeux fermés ! J’arrive pas à les ouvrir !) Après maints efforts Carméïa réussi à ouvrir les yeux. Elle fut quelque peu aveuglée par la lumière tamisée et vacillante d’une bougie. Lorsque la grande tache blanche disparut de son champs de vision, la première chose que pu voir l’aldryde fut des barreaux qui se rejoignaient très haut au dessus de sa tête. Ils étaient en métal argenté et étaient disposés tout autour d’elle. Prudemment Carméïa s’assit en s’appuyant sur ses mains. Elle avait mal partout, son dos meurtrit par le sol dur sur lequel elle avait du dormir un certain temps et sa tête endolorie par le coup que Kaâr lui avait porté. Un léger vertige la saisit, elle ferma les yeux en attendant qu’il passe.

Il se dissipa assez vite et lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle examina les lieux où elle se trouvait. Elle était dans une pièce luxueuse aux murs blanc comportant un lit, une armoire ainsi qu’un bureau avec sa chaise. Le lit en fer forgé surmonté de voiles bleus accrochés aux quatre coins du meuble était contre le mur face à la porte. Les draps du lit assortis à ses voiles luisaient dans la lumière diffuse de la bougie posée sur le bureau. L’armoire d’un bois foncé presque rouge finement sculpté de fleurs et d’oiseaux entrelacés se situait à droite de la porte. Le bureau et la chaise étaient du même bois pourpre, l’ensemble tranchait par sa simplicité comparé au reste de la pièce. Un miroir doré posé sur le bureau contre le mur de gauche atténuait quelque peu ce contraste. Un grand tapis, bleu lui aussi, posé sur le plancher complétait l’ensemble. La pièce restait sombre car les volets de la fenêtre du mur de droite étaient fermés. (Il doit faire nuit... Depuis combien de temps suis-je ici ?)

Carméïa finit son observation en examinant un peu plus la boite dans laquelle elle était. Elle se mit debout mais se sentait détachée de ce qui lui arrivait. Elle réussit cependant à se motiver pour faire le tour de son environnement immédiat. De base rectangulaire et la partie supérieur en forme de dôme, elle était plutôt grande, même en tendant le bras Carméïa ne pouvait en toucher le sommet. La place au sol lui permettait de s’allonger deux fois dans sa longueur et une fois dans sa largeur. Une barre horizontale suspendue se trouvait au beau milieu de la petite pièce, au niveau des épaules de l’aldryde. Sur le coté faisant face à la porte de la pièce, Carméïa remarqua une bizarrerie dans le motif des barreaux. Elle n’avait pas encore la force de réfléchir à ce que cela pouvait être aussi continua-t-elle son tour. Elle trouva ainsi comme seuls meubles deux bacs rectangulaires accrochés au coté le plus proche du lit. Carméïa remarqua également une fenêtre de la pièce qui lui avait échappée. Elle était dans le mur contre lequel se tenait le lit et était juste derrière la petite pièce. N’ayant rien d’autre à faire Carméïa refit une fois de plus le tour de sa pièce et vit quelque chose briller dans le bac de droite. Elle plongea sa main dedans et la ressortit mouillée. Soudain elle ressentit alors sa soif et sa faim. Elle plongea alors la tête dans le bac et bu autant qu’elle pu s’empêcher de respirer. Lorsqu’elle sortit la tête de l’eau, elle entendit quelqu’un soupirer.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
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« J’ai cru que tu voulais te noyer ! Me fait pas des frayeurs pareilles ! »

Carméïa tourna la tête vers la nouvelle venue. Il s’agissait en effet d’une jeune femme, son opulente poitrine ne laissant aucun doute sur ce point. Elle portait une robe blanche pourvu d’un large décolleté et était en tissu fin et léger. La femme semblait plus petite que Kaâr et elle ne ressemblait à aucune des personnes qu’elle avait déjà vu. Elle avait le teint mat très foncé contrastant avec ses yeux de la couleur du miel. Ses cheveux étaient aussi noir que les corbeaux et assez courts pour une femme. Ils bouclaient très serré comme s’ils voulaient prendre le moins de place possible. Elle n’avait pas l’air malveillante et inspirait plutôt la sympathie. Au bout de quelques secondes Carméïa remarqua que l’inconnue avait du pain et des fruits dans les mains. A leur vu l’aldryde lâcha le bac d’eau et se dirigea dans leur direction. Elle agrippa les barreaux mais n’eu pas le temps de réclamer à manger que son ventre s’en chargea à sa place.

« Oh ! Tu as faim. C’est pas étonnant. Ca fait un jour entier que tu dors. Pauvre petite chose. Je t’ai ramené de quoi manger. »

Dans un coin de sa tête, Carméïa fut vexée de se faire traiter de la sorte mais sa faim était trop importante pour qu’elle songe à protester. La jeune femme s’approcha et enleva un petit bout de la cage, cela lui permit de faire coulisser un autre morceau. Par le trou ainsi créé dans la cage elle fit passer la nourriture qu’elle avait amené. L’aldryde se jeta dessus sans même tenter de s’échapper. Elle était bien trop fatiguée et avait bien trop faim à ce moment là. Elle mangea la moitié de ce que la jeune fille lui avait apporté. Elle n’était même pas sûre de savoir ce qu’elle avait mangé, le plus important étant que son estomac était plus que rempli. N’ayant plus de besoins vitaux à satisfaire, Carméïa reporta son attention sur l’inconnue. Elle ne semblait pas hostile mais Carméïa ne comprenait pas son comportement. Pourquoi s’inquiéter pour elle si elle était prisonnière ? Aussi posa-t-elle la question qui lui brulait les lèvres.

« - Qu’allez-vous faire de moi ?
- Oh ! Tu parles alors ! C’était vrai ! Papa m’avait prévenue mais je ne l’ai pas cru. Il a tendance à exagérer. Dis-moi ton nom. Moi, c’est Ainleen.
- Carméïa, mais dites-moi ce que je fais ici !
- Tu vas me tenir compagnie évidemment ! Je n’ai pas beaucoup d’amis alors Papa t’a offert à moi.
- Je ne suis pas un objet qu’on offre ! Je n’ai pas envie de vous tenir compagnie ! Je ne veux pas être prisonnière !
- Ce n’est pas une prison ! On pourra sortir dans la ville visiter les jardins, acheter plein de vêtements et de bijoux au marché. Ce sera génial !
- Et si je ne veux pas ?
- Tu es à mon service à partir de maintenant. Tu voudras ce que je voudrais.
- Mais je n’étais pas volontaire pour vous servir !
- Je m’en fiches ! Tu es à moi ! Point. »

Ainleen s’en alla bouder sur son lit. (Je le crois pas ! C’est elle qui boude ! C’est un monde de dingue ! Pourquoi ne suis-je pas restée dans ma forêt ? Dans mon Lendora adoré, avec la musique, le miel, mes sœurs, la danse.) Carméïa se mis à pleurer en silence. Elle se recroquevilla dans un coin de sa petite pièce et pleura encore et encore, jusqu’à ce que la fatigue la fasse s’écrouler au sol et l’emporte vers le monde des rêves.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
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Quelque chose qui grince. Des pas. Un courant d’air. Un nouveau grincement et soudain, la lumière.

« Il est l’heure de vous lever. Votre père vous attend pour déjeuner. »

(C’est à moi qu’elle parle ? Je ne connais pas mon père. Qu’est-ce qui se passe ?) Carméïa ouvrit doucement ses yeux pour qu’ils puissent s’habituer à la luminosité ambiante. Quelqu’un soupira et bougea près d’elle. Carméïa se releva en s’aidant des barreaux pour observer ce qui se passait. Elle reconnue Ainleen sous les draps bleus du lit, elle s’étirait paresseusement. Une femme que Carméïa ne connaissait pas, allait d’une fenêtre à l’autre pour en ouvrir les volets. Elle semblait plus âgée que Ainleen et surtout beaucoup plus grande. En levant un bras, elle devait être capable de toucher le plafond sans effort. Elle avait la peau blanche et ses cheveux attachés en une queue de cheval à la base de son crâne étaient d’un blond presque blanc. Elle portait une robe blanche dans une toile assez épaisse ainsi qu’un morceau de tissu brun qui couvrait le bas de sa robe, retenu par un nœud dans son dos. Carméïa trouvait cette femme inquiétante tant son visage était impassible. Elle semblait ne rien éprouver, aucune émotion. Une fois toutes les volets ouverts, la femme à la queue de cheval partit en intimant à Ainleen de se dépêcher. Ainleen ne prit pas la peine de lui répondre et sortit de son lit pour se diriger vers l’armoire à droite de la porte.

L’armoire débordait de robes de toutes les couleurs, un arc en ciel ferait pâle figure à côté de cette garde robe. Ainleen hésita quelques minutes puis choisit une robe du même rouge que les papillons de sang. Elle la posa sur le lit et entreprit d’enlever la fine robe blanche avec laquelle elle avait dormi. Dessous elle ne portait qu’un pantalon qui s’arrêtait à mi-mollet, fait du même tissu que sa robe blanche. Elle enfila la robe rouge la tête et sembla avoir quelques difficultés à la faire passer au niveau de sa poitrine. Cette robe était magnifique sur elle. Le rouge brillant contrastait superbement avec sa peau et mettait en valeur ses yeux de miel en leur donnant une teinte plus jaune encore. Les manches de la robe étaient courtes et bouffantes, serrées à l’aide d’un ruban doré. Le décolleté était droit dévoilant les frêles épaules de la jeune femme. Le buste de la robe était d’une nuance plus foncée que le jupon, presque brun. Ainleen se rapprocha du bureau et s’admira dans le miroir posé dessus. Elle tourna sur elle-même pour se voir sous tous les angles. Lorsqu’elle sembla satisfaite de son reflet, elle reporta son attention sur Carméïa. Celle-ci s’inquiéta du regard qu’Ainleen lui lança. La femme aux cheveux noirs s’approcha de la pièce de Carméïa et ouvrit un tiroir dans le meuble juste en dessous. Elle en sortit un long morceau de cuir avec une grande boucle à un bout et une sorte de collier de l’autre côté.

« J’ai commandé ça au cordonnier hier, sur les conseils de mon père. Il a fait un très bon travail, il t’ira à merveille. »

Ce n’est que lorsqu’elle entendit ces mots que Carméïa comprit à quoi servait ce morceau de cuir. Elle voulut s’échapper mais la sortie était fermée et beaucoup trop proche d’Ainleen. Celle-ci ouvrit la cage et sa main brune s’engouffra par l’ouverture à la recherche de Carméïa. L’aldryde était tétanisée et ne parvenait pas à bouger. La grande main la saisi sans difficultés et put l’extraire aisément de la petite pièce. Cependant se rendant compte de ce qui se passait Carméïa se recroquevilla sur elle-même pour gêner autant que possible Ainleen dans sa tâche. Elle savait qu’elle ne pourrait pas résister éternellement mais c’était tout ce qu’elle pouvais faire. Elle était trop faible pour dans ce monde de géant, la bataille était perdue d’avance. Ainleen parvint, au bout de quelques minutes d’efforts acharnés, à fermé le collier autour du coup de l’aldryde. Elle la déposa sur son épaule et passa son poignet dans la boucle à l’autre extrémité de la lanière de cuir. Ainleen sortit alors d’un pas dansant fière d’avoir avec elle l’unique aldryde qu’on ait jamais vu à Lùinwë. Le fait que celle-ci soit amorphe et résignée ne ternissait pas sa fierté d’avoir ce jouet sans équivalent.


Le père d'Ainleen

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Dernière édition par Dosvidania le Mar 15 Mai 2012 19:58, édité 3 fois.

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