L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 16 Juin 2016 23:12 
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À vrai dire, la petite fille ne s'attendait pas vraiment à ce qu'on lui réponde. Son objectif était surtout de découvrir pourquoi on tentait, apparemment, de faire peur aux visiteurs de ce castel sans les tuer. Il était évident que celui qui déclenchait tous ces phénomènes magiques était doté d'un grand pouvoir, or il n'avait jamais essayé de la toucher elle-même depuis le début, simplement de l'effrayer, ce qui n'avait pas marché, jusqu'à ce qu'elle fasse semblant, afin de le contenter.

Mais rien ne vint, si ce n'étaient ces lettres. C'était étrange, toujours plus étrange. On l'avait poussée à entrer, par ces portes grandes ouvertes, par ces nuages menaçants, on l'avait empêché de ressortir, on lui avait ordonné de monter. Tout cela pour quoi ? Pour maintenant lui demander de repartir, après avoir cru réussir à lui inspirer de la terreur. Ou bien le maître de ce château était un énergumène aux mœurs étranges, ou bien elle était parvenue à lui inspirer de la pitié.

Préférant opter pour cette seconde éventualité, Yurlungur fit chuter ses traits dans une expression de tristesse profonde suite à cette annonce. Elle essaya d'attirer des larmes à ses yeux : l'éblouissant éclair qui survint l'aida grandement, s'efforçant de garder ses paupières ouvertes jusqu'à ce que quelques gouttes glissent le long de sa joue. Elle resta immobile quelques instants, travaillant à renifler aussi bruyamment que possible malgré ses narines vides de toute mucosité nasale, à faire sursauter irrégulièrement tout son corps, à garder dans ce regard un chagrin immense en attendant que sa vue revienne.

Tout autour d'elle avait repris sa place originelle. N'avait-ce été qu'une illusion ? N'avait-ce été que pure divagation de son esprit embrouillé, création futile de ses sens sous l'action fallacieuse de l'Autre ? Cela n'avait guère importance. Elle ne pouvait avoir imaginé Liniel, le Shaakt ou le castel Enulcard. Ils existaient bien, les reliques aussi, elle les trouverait. S'efforçant de laisser éclater un petit rire sonnant volontairement faux, elle ne bougea pas d'un poil et, gardant cette figure qu'elle pensait excellente pour la situation présente, elle annonça d'une voix faible et misérable :

« Et pour aller où ? ...
Je vous rappelle que les portes d'en-bas sont fermées. Il me semble que c'est vous... que c'est vous qui les avez fermées, d'ailleurs. Que c'est vous qui m'avez demandé de monter ici. Et maintenant, vous me chassez...
»

Elle ferma les yeux quelques instants, faisant couler les dernières gouttes qui s'accrochaient encore à la cornée de ses yeux, puis prit une grande inspiration avant de continuer, les pensées mises en ordre dans son esprit.

« J'ai pensé... J'ai pensé, en arrivant ici, que ce serait un bon refuge. Un endroit agréable. Ou je pourrais vivre, sans être trop loin de Dahràm tout en étant en sécurité... J'ai senti qu'il y avait quelque chose... d'anormal. Ces choses qui se passaient auraient pu me faire peur mais... »

Elle se mit à sourire, un sourire doux recelant une touche de désillusion.

« J'ai vu... des choses bien pires que du simple sang. »

Gardant le silence pendant quelques instants après cette déclaration, euphémisme si vrai et suivant pourtant des choses pas si vraies que ça, Yurlungur soupira en perdant son sourire pour revenir à une mine plus chagrinée.

« J'ai pensé, sûrement naïvement, que ces phénomènes qui ne m'effrayaient pas pourraient effrayer les autres, tandis que je vivrais ici, en paix. Pas forcément avec vous, si vous ne voulez pas de moi. Mais... Plus j'avançais, plus je crois que je me faisais à cette idée. Vous n'avez pas essayé à un seul instant de me faire le moindre mal... alors que vous ignoriez tout de moi. Vous essayiez simplement de... de me faire peur... pour que je parte... Vous êtes quelqu'un... de bien. »

Comme éreintée par cette déclaration, Yurlungur se laissa tomber au sol, à genoux, s'effondrant pitoyablement. Puis, d'une voix si fragile qu'on l'entendait à peine, elle acheva sa pensée :

« Je... Je ne souhaite pas partir. »

Étrangement, son cœur battait la chamade. Il y avait du vrai dans ce qu'elle disait. Pendant qu'elle racontait cette histoire de son arrivée, qu'elle l'imaginait, elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était quelque chose d'attrayant que ce plan qu'elle avait inventé. Elle pouvait d'ores et déjà conclure qu'il ne lisait pas dans les pensées, faute de quoi il l'aurait depuis longtemps reconnue comme une chasseuse de trésors, venue ici uniquement pour les reliques rattachées au château. Il ne restait donc plus qu'à espérer que son discours larmoyant lui attire les faveurs de son hôte, qu'il soit suffisamment crédible et ses pleurs suffisamment nombreux. Mais sa respiration ne se calmait pas et elle restait là, le dos courbé, les bras ballants contre son corps et le cou relâché, laissant la tête pendante et les cheveux tombants le long de ses courbes naissantes.

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Dernière édition par Yurlungur le Ven 17 Juin 2016 19:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Ven 17 Juin 2016 10:11 
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Aucune réponse ne parvint à Yurlungur, aucun objet ne fut déplacé, aucune lettre n'apparut... rien. Mais, après quelques secondes, elle put entendre le grincement d'une porte à l'étage en dessous. Comme si on l'invitait à partir.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Ven 17 Juin 2016 19:15 
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Son orgueil était-il si grand qu'il croyait son masque capable de faire flancher n'importe qui ? Si Papillon avait raison, l'être qui habitait entre ces murs antiques et maudits vivait depuis plusieurs siècles, au moins... Comment aurait-il pu être touché par les pleurs d'une simple petite fille, alors qu'il avait su préserver son domaine, ses terres et sa personne depuis tant de temps ? Au moins avait-il daigné ne pas la tuer, peut-être animé d'un semblant de mansuétude envers la jeunesse de la visiteuse. Celle-ci resta bien droite, attendant quelque chose de plus que ce déplorable grincement de porte plus bas qui indiquait clairement les intentions de son hôte.

Mais rien ne vint. Levant une main encore tremblante, prise à son propre jeu, Yurlungur essuya les larmes de fausse tristesse qui lui étaient venue, adressant ensuite un regard de défi à ces murs fripés, ces armures impassibles, ce tapis si rouge... Il lui fallait cependant décider quoi faire. Par la fenêtre, seule la lueur d'une pâle Lune venait traverser cette vitre couverte de salissures et d'imperfections. La fillette ferma les yeux et s'immobilisa complètement.

Si elle sortait maintenant, on ne la laisserait pas rentrer à nouveau, ou en tout cas, toute sa comédie perdrait en valeur aux yeux de l'être qui l'observait en ce moment. La seule solution était donc de rester, mais au vu du renvoi qu'elle venait de recevoir, rien ne lui assurait, malgré son apparence innocente et juvénile, que le maître des lieux n'en viendrait pas à la tuer si elle l'agaçait trop, tel un vulgaire moustique voletant autour d'une grosse bête, agile et puissante.

(La métaphore est amusante.)
(La situation l'est moins.)
(Tu dois bien avoir une solution pour t'en sortir. Rends-toi compte : un grand seigneur semble s'être amouraché de toi et refuse désormais de te tuer pour si peu ! Continue ainsi, et bientôt ce sera toi, la dame de ce grand château...)

Il était inutile de répondre à ce ton sarcastique si commun chez l'Autre.

(Pile ou face ?)

Était-ce de la surprise chez son alter ego ?

(Je ne crois pas que ce soit le moment de jouer, tu sais.)
(Pile ou face ?)
(Qu'est-ce que ça change ?)
(Pile, je monte là-haut. Face, je ne descends pas.)
(Disons pile, alors.)

Yurlungur esquissa un sourire, soupira et, subitement, elle se jeta en avant, vers les deux escaliers en colimaçon. Pile, donc à droite... Ça n'avait aucun sens, mais elle ne pouvait y aller sans être certaine du chemin à emprunter, sachant qu'une simple hésitation pourrait lui être fatale. Si le maître se trouvait quelque part, c'était nécessairement en haut, songeait-elle, au-dessus de tout, dominant et contrôlant son château, là où il souhaitait la mener depuis le début, là où les lettres l'avaient guidée.

Arrivée en bas des marches, elle se lança à l'assaut de celles-ci, les montant deux par deux aussi vite que possible. Plus elle presserait, plus Aethalin, si c'était effectivement lui et qu'il ne souhaitait effectivement pas la voir mourir, hésiterait. Elle devait tirer profit de l'avantage qu'elle avait réussi à se donner grâce à sa simulation d'abattement. Il ne restait donc qu'à espérer que celui qui tenait sa vie entre ses mains soit bel et bien apitoyé et incapable de donner la sentence de sa mort, ou du moins jusqu'à ce qu'elle arrive à lui.

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Dernière édition par Yurlungur le Ven 17 Juin 2016 22:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Ven 17 Juin 2016 20:12 
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Si le premier étage était relativement bien éclairé, le second était lui particulièrement sombre, si bien que Yurlungur n'aurait presque rien pu y voir sans sa vision nocturne. Mais, grâce à cela, elle put observer, en haut des marches... qu'elle était exactement au même endroit que quelques secondes plus tôt. Etait-ce une illusion d'optique due à la faible clarté de la pièce et à l'étrange similitude de celle-ci par rapport à celle que la petite fille venait de quitter ? Ou était-elle revenue exactement au même endroit ? Car, devant elle, les mêmes ailes sombres se tenaient de chaque côté, les mêmes escaliers en colimaçon étaient devant elle, l'un face à l'autre, et la même décoration poussiéreuse ornait la pièce. Comme si elle venait juste de remonter les marches du rez-de-chaussée pour arriver au premier étage, juste avant l'étrange vision qui l'avait accueillie. D'ailleurs, il y avait de nouveau un message sur le mur et les fenêtres, entre les deux escaliers en colimaçon.

« JE T'AI DIT DE FUIR, INCONSCIENTE ! »

Mais, quelle était donc cette présence qui tentait de l'effrayer ? Un bruit se fit entendre à gauche de Yurlungur. Entre l'escalier qu'elle venait de monter et celui qui se dressait de l'autre côté, au milieu du tapis rouge... se dressait maintenant un énorme sablier. Et plus de la moitié du sable s'en était déjà écoulé. Alors, en face, sur le mur où se succédaient toutes ces inscriptions, un nouveau mot prit place :

« VITE ! »

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Ven 17 Juin 2016 22:18 
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Étonnamment, rien ne tenta de l'arrêter lorsqu'elle gravit les marches de l'escalier. Aucun obstacle n'apparut devant elle, aucun mur ne bloqua sa route, aucun phénomène magique bizarre pour l'empêcher de monter. Elle déboucha donc dans une pièce emplie dans une obscurité profonde, qu'elle parvint cependant à percer de ses yeux aguerris dans les tréfonds de Dahràm. On aurait dit, à première vue, exactement la même pièce. Mais il n'y avait pas de lumière, donc pas de fenêtre pour laisser entrer les rayons lunaires. Si la ressemblance était frappante, il y avait au moins ce détail qui lui prouvait que ce n'était pas exactement la même pièce. Il était évident qu'on souhaitait lui faire croire qu'il était inutile de monter là-haut, mais ça ne marcherait pas comme cela avec elle.

Simplement, en guise d'accueil, un message toujours aussi glauque, fait du même liquide rouge dégoulinant, qui n'était pas sans lui rappeler le précédent. Sur son visage apparut une expression rebutée. N'avait-il donc que ce mot à la bouche, “fuir”, “fuir”, “fuir” ? Elle s'apprêta à répliquer, à retourner ses torts à ce « je » qui lui donnait des ordres, mais un bruit attira son attention. Était-il là ? Pourquoi lui écrire un message s'il venait directement ? S'accroupissant immédiatement, prête à bondir sur l'ennemi, s'il y en avait tout du moins un qui surgissait de cette aile obscure, elle saisit sa dague dans sa main, pour frapper et tuer.

Mais ce fut l'ébahissement qui l'atteint la première. Quelle était donc cette forme massive qui se dressait, immense et imposante, hyperboloïde fermée, remplie d'un sable doux et fin qui glissait inéluctablement ? Ce ne fut sans doute que la vue de ce mouvement, cet égrènement irrésistible qui se poursuivait sous ses yeux effarées. Un... sablier. Un nouveau message, ou plutôt un nouveau mot, s'afficha sur le mur entre les deux escaliers. Yurlungur restait bouche bée, les yeux grands ouverts et les pensées en effervescence se cognant et démenant dans sa petite caboche.

Ce sablier contenait une inconnue insoutenable pour la petite fille. Elle ne pouvait résister à la tentation de supposer que c'était un leurre, un moyen de la faire partir, de la faire fuir devant un danger qui n'existait pas, afin de ne plus jamais lui ouvrir la porte par la suite. Elle aurait alors perdu toute occasion de trouver l'une des reliques d'Aethalin et sa quête s'achèverait bien misérablement... Mais si ça n'en était pas un ? Si le sablier représentait un réel danger ? Elle ne pouvait imaginer décemment ce qui se passerait lorsque le dernier grain passerait dans la partie inférieure. L'écroulement du château ? Sa simple mort ? L'apparition d'un monstre grand comme trois montagnes, épais comme quatre, qui l'anéantirait d'une seule pichenette ? Mais alors, pourquoi lui avait-on ordonné de monter en haut, pourquoi lui avoir dit de venir alors que maintenant l'on s'évertuait à essayer de la sauver de ce piège tordu fondé sur un mécanisme temporel nécessairement magique ?

Soudain, une idée qui pourrait tout résoudre lui vint à l'esprit. Elle n'avait encore osé bouger, restant immobile quelques instants, mais elle avait maintenant en tête exactement tout ce qu'il lui fallait pour répondre à ce piège. Quelle que soit la nature du sablier, cela marcherait... à condition que le maître des lieux soit effectivement attendri par elle-même, ce qui ne manquerait pas d'arriver si elle arrivait à bien jouer son rôle.

Pour la seconde fois depuis son arrivée dans le castel, elle se laissa tomber au sol, tremblante et frémissante, parcourue de frissons qu'elle aurait voulus de terreur mais qui étaient principalement dus à l'air légèrement frisquet qui régnait ici. Venant se rouler en boule, cachant son visage entre des mains fines et immaculées, elle ramena ses jambes à elle jusqu'à une magnifique position fœtale, représentative de la position de faiblesse dans laquelle elle souhaitait se montrer, avant de laisser éclater un gémissement sonore qui n'était que le prélude d'une série de pleurs, de lamentations et de sanglots plus osés les uns que les autres.

« Ah... Ah... Bouhouhou... S'il vous plaît, aidez-moi, j'ai peur... Pourquoi... Pourquoi je suis venue ici... Pourquoi on ne veut pas de moi... Pourquoi il fait tout noir... J'ai peur, j'ai peur... Papa... Maman... À l'aide...

Qu'est-ce que c'est que ça-ha-ha... Mais... S'il vous plaît... Je ne veux pas... S'il vous plaît... Aidez-moi... Bouhouhouhouhou...
»

Et ainsi continuaient les larmes et les cris de détresse, évidemment adressés à celui qui l'avait menée jusqu'ici. N'y avait-il pas que lui qui devait se mordre les doigts d'avoir mis une petite fille, si douce, si naïve, si innocente, dans une telle situation ? N'y avait-il pas que lui qui était responsable de sa douleur, pour lui avoir dévoilé les mystères de cette maison, pour lui avoir fait croire qu'elle pourrait vivre ici, et pour l'avoir ensuite chassée sans remords ? C'était donc bel et bien à lui d'agir désormais pour la tirer de ce mauvais pas. En supprimant ce sablier, par exemple.

Et en attendant qu'il se montre ou qu'il agisse, Yurlungur se roulait par terre, rivalisant dans ses plaintes avec la plus pure des fillettes, summum de sa capacité d'attendrissement, tout en veillant à cacher son visage étrangement dénué de véritables larmes dans ses chaudes paumes.

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Dernière édition par Yurlungur le Dim 19 Juin 2016 17:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Sam 18 Juin 2016 10:03 
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Alors que Yurlungur s'apitoyait sur son sort, le sable coulait inlassablement vers le bas du sablier. Encore et toujours, à une vitesse soutenue. Il ne restait que quelques minutes avant que l'écoulement ne se termine.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Dim 19 Juin 2016 17:55 
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Fallait-il croire qu'elle n'était pas convaincante, que le sablier était inoffensif, ou qu'il était trop dangereux pour être désamorcé rien que pour les beaux yeux de la fillette ? Celle-ci, au bout de quelques instants, releva les yeux sur le sable qui coulait dans la petite fente, consciente qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps. Elle lança un regard à droite, un regard à gauche, mais rien ne venait. C'était donc un véritable goujat qui l'accueillait ici ? Incapable de sauver une petite fille, non mais ! Elle se redressa en calmant ses larmes, peut-être un peu trop rapidement, puis se retourna et dévala les escaliers. Quitte à ce qu'on ne l'aide pas, autant qu'elle s'en sorte en vie.

L'escalier en rejoint un autre et elle déboucha dans le hall d'entrée. Se frottant les yeux, hésitant à se pincer la joue, elle ne rêvait pourtant pas, elle en était certaine. Les deux portes, comme le grincement l'avait annoncé, étaient grandes ouvertes. Mais maintenant, Yurlungur hésitait.

Passer, ne pas passer ? Peut-être qu'il ne lui ouvrirait plus jamais si elle sortait. Peut-être qu'elle mourrait, aussi, si elle restait. Elle se retourna, serrant anxieusement ses mains entre elles, essayant de voir une silhouette vaguement humanoïde sortir de l'ombre pour lui dire au revoir. Mais le maître du château n'avait sûrement pas que cela à faire que de raccompagner une petite fille “inconsciente” et très impertinente à la sortie. Un simple sablier suffisait, remarque.

Et puis, comme elle ne voyait plus le susdit sablier, le temps passait plus facilement, même si son cœur battait la chamade en l'attente d'un châtiment, ses poils étaient hérissés de nervosité, et malgré cette sensation dans son corps, si intense qu'elle aurait sursauté à une dizaine de centimètres de hauteur si on l'avait touchée à ce moment là : eh bien en dépit de tout cela, elle hésitait.

N'était-ce pas propre à l'être humain d'être aussi chicanier entre la peste et le choléra ? Tout cela à cause d'un simple mot : peut-être... Yurlungur essayait vainement de se concentrer sur le choix à faire, mais rien n'allait comme elle voulait dans son esprit. Les pensées apparaissaient, s'entrechoquaient et disparaissaient avant même qu'elle ait eu le temps de les soupeser, la voix de l'Autre et d'un Papillon qui se réveillait enfin venant troubler encore davantage cette réflexion qu'elle aurait voulu sérieuse. Mais tous ses sens étaient concentrés sur le seul objectif de se défendre si jamais quelque chose en venait à l'agresser et il était indécent de lui demander une étude approfondie de la situation dans ces conditions.

Si bien que le temps passait pendant qu'elle jetait des regards tourmentés vers les portes, vers l'escalier, vers les portes, vers l'escalier...

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Dernière édition par Yurlungur le Mer 22 Juin 2016 09:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Lun 20 Juin 2016 09:47 
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[:attention:] Attention, un peu sanglant [:attention:]


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Face à elle, devant le tapis rouge des marches, un long trait ensanglanté se dessina jusqu'un peu avant la porte ; puis le trait fut agrémenté d'une pointe. C'était une flèche qui désignait la porte d'entrée aux battants grands ouverts. Et à côté de la flèche, une nouvelle inscription s'inscrivit de cette encre morbide.

« VITE ! » disait-elle de nouveau.

Nouvel éclair aveuglant s'infiltrant par l'énorme porte, nouveau bruit étrange, et lorsque la vue fut rendue à Yurlungur, le sablier était là, l'ayant comme suivi. Mais ce n'était plus du sable qui s'écoulait à l'intérieur. C'était un filet de sang, visqueux. Et la base était maintenant pleine des trois quarts de son contenu total. Il ne restait plus beaucoup de temps, et comme pour illustrer cette évidence, une voix se fit entendre à travers toute la pièce, provenant de tout et de nulle part à la fois, une voix de femme, appartenant vraisemblablement à une personne d'un certain âge et au ton et aux intonations malsaines.

« Tic, tac, » disait-elle, presque joueuse.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Mer 22 Juin 2016 09:12 
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Yurlungur ne put s'empêcher de sursauter légèrement lorsque la flèche apparut devant elle. Ce n'était d'abord qu'un trait, mais elle reconnut rapidement l'un de ces messages que lui envoyait depuis son arrivée le déconcertant... maître des lieux ? Il n'en était pas vraiment maître, apparemment. Habitant du château ? Sûrement. Cet être, en tout cas, avait tout pour l'intriguer et sans ce maudit sablier, elle serait sans aucun doute restée plus longtemps. Quand on parle du loup...

Après un court message rappelant ses priorités à la fillette, ledit sablier apparut en haut des marches après un éblouissant éclair qui déstabilisa la petite fille. Elle ne s'arrêta de donner des coups de dague au hasard devant elle que lorsqu'elle parvint enfin à recouvrer sa vue. Mais la vision qu'elle reçut alors n'avait rien pour la pousser à remercier ses yeux de s'en remettre si vite. Car dans ce sablier, horreur, s'écoulait purement et simplement du sang, gluant, pâteux, poisseux. Yurlungur tira la langue, frissonna, sentit les poils de sa nuque se dresser - encore. Néanmoins, le sablier n'était vidé qu'aux trois quarts et si sa vitesse restait la même, elle pouvait raisonnablement en déduire qu'elle avait encore un peu de temps... exactement le tiers de celui qu'elle avait déjà passé entre ces murs.

Un nouveau frisson parcourut son échine lorsque retentit dans le grand hall une voix vieille et féminine, pernicieuse et délétère, ou du moins dans ce qu'elle annonçait. Elle ne faisait que décompter le temps restant à la fillette, s'amusant apparemment de cette situation glauque et macabre. Du sang, donc ? Rien que du sang, partout, sur les murs, dans les sabliers, rien que des voix sanguinaires et des messages sanglants ? N'avait-on, décidément, rien trouvé de mieux pour la faire fuir ?

« C'est un peu répétitif ! lança-t-elle d'un ton accusateur, suffisamment fort pour que sa voix se répercute sur les vieux murs du castel. »

Après avoir laissé un court temps de pause, elle reprit :

« Non, mais c'est vrai ! Regardez-vous : vous utilisez tout le temps du sang, du sang, encore du sang. Il faudrait songer à changer, vous ne croyez pas ? D'autant plus si vous souhaitez me faire croire que cette femme qui chantonne son “tic tac”, ce sablier, ont une volonté indépendante de celle qui écrit ces mots ! Parce que là, tout ce que j'en dis, c'est que ce n'est qu'une seule et unique personne qui essaie de me faire partir. »

Malgré ses beaux discours, Yurlungur reculait doucement, par petits pas insensibles, se dirigeant vers la sortie tout en observant attentivement le sablier et en restant attentive, aux aguets, les muscles prêts à se déchaîner si jamais quelque chose lui tombait dessus - ne serait-ce qu'une vulgaire toile d'araignée. Après un soupir, elle reprit :

« Franchement, je ne comprends pas pourquoi vous m'en voulez autant. Moi, tout ce que je veux, c'est pouvoir vivre tranquille quelque part. Vous aussi, je me trompe ? Nos intérêts convergent ! Vous n'avez qu'à me laisser vivre ici et je me chargerai de faire fuir ceux qui tentent de venir quand même... Je vous assure que je pourrai vous être utile ! »

Bon, certes, ce n'était pas extrêmement convaincant, mais c'était mieux que rien. Elle avait plus ou moins réussi à déclarer cela de manière sincère et sans s'adresser explicitement à la femme ou à l'être qui écrivait ces messages sur le sol. En plus, elle avait réussi à se rapprocher jusqu'aux portes mêmes et il lui suffisait de un pas ou deux, au plus trois, pour se tirer d'affaire. Quant à sa théorie, le fait que la voix de la femme soit volontairement effrayante montrait qu'elle cherchait à faire fuir les visiteurs. Cela ne prouvait pas non plus si elle était dangereuse ou non, mais c'était un bon début. À moins d'être vraiment idiot, quelqu'un qui souhaiterait s'acharner sur une petite fille pour la torturer ne l'aurait pas poussée jusqu'aux portes d'entrée en tentant délibérément de lui faire peur. Si ?

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Dernière édition par Yurlungur le Jeu 23 Juin 2016 11:37, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 10:22 
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Aux paroles de Yurlungur, la voix réagit finalement, visiblement en colère.

« Ca commence à bien faire ! » s'énerva-t-elle. « Si je m'étais écoutée, il y a longtemps que je t'aurais pendue à une poutre pour te saigner comme un goret. Je t'ai laissé plusieurs chances de partir à cause de ce stupide spectre, mais c'est bien la dernière fois ! Si tu ne franchis pas cette porte pour ne jamais revenir dans la seconde, plus de sablier, plus de temps de réflexion, je lâche Armont et je lui fais BOUFFER TES ENTRAILLES ! »

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 11:36 
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(Ah, non.)

Visiblement, Yurlungur s'était trompée. Il y avait donc un spectre et une femme qui vivaient dans cette maison - et pas un seul être comme l'avait dit Papillon - donc tout cela n'était pas qu'une vaste mise en scène pour la faire fuir, mais c'était un brin plus complexe. Le spectre, si elle supposait bien, était de son côté, sûrement celui qui écrivait ces mots. Mais alors, cette femme... Ce serait elle, la maîtresse du château ? Ce n'était pas décent que ce soit un spectre qui ait ce rôle... À moins que le maître ne se soit pas encore manifesté jusqu'à présent ? Trop d'incertitudes restaient pour qu'elle puisse prendre une décision posée et réfléchie, mais le temps lui manquait. Cet “Armont” était une inconnue qu'il ne fallait sûrement pas sous-estimer, mais en même temps... Les reliques n'étaient pas tirées de l'imagination de quelqu'un, elles existaient forcément - la preuve étant tout de même l'existence du château et de ses habitants ainsi que leur puissance apparente - mais Yurlungur n'en avait jusqu'ici vu aucune.

Son souffle s'accéléra tandis que le filet de sang continuait à dégouliner à l'intérieur du sablier. Si elle partait, pourrait-elle jamais revenir ? Elle avait, pour le moment, un allié à l'intérieur de ce château, un allié fragile puisqu'il s'agissait d'un spectre qui ignorait tout de ses intentions et qui devait sans doute rester dévoué au maître plus qu'au visiteur, mais il était probable qu'elle le perde si elle partait maintenant et qu'elle ne revenait que plus tard. Et puis, il fallait bien avancer, non ? Abandonner maintenant lui permettrait d'aller se préparer, mais elle garderait toujours l'image de ce castel comme un échec dans son parcours... Se redressant, fixant fièrement le sablier malgré la tension de ses chairs et l'adrénaline de ses veines, elle déclara :

« Votre petit traité n'est composé que de deux clauses impossibles ! Que je parte et que je ne revienne pas... Pourquoi tenez-vous tant à me chasser ? Pourquoi éludez-vous mes questions ? Vous êtes bien plusieurs, apparemment, à vivre ici... Je vous admire pour votre puissance, votre force et votre pouvoir. Tant pis si je ne peux pas lutter contre vous ! Je ne peux pas lutter contre ceux qui m'attendent au-dehors, alors mourir ici ou mourir là-bas, quelle importance ?

Allez-y donc,
reprit-elle après avoir brandi sa dague devant elle en direction du sablier, envoyez-moi ce fameux “Armont” si votre cœur est effectivement de pierre, incapable de ressentir ma douleur. Je mourrai, mais je mourrai pour Phaïtos et pour Thimoros ! »

Avec un peu de chance, la femme serait attendrie, peut-être en particulier par la dernière affirmation. Un spectre, si elle s'en souvenait bien, était une créature de l'ombre, donc plus ou moins dévouée aux frères divins... Et le goût pour le sang de la vieille femme ne pouvait avoir trente-six causes. Si un tel être ne vénérait pas Thimoros !

Malgré tout, Yurlungur ne se faisait pas d'illusion et se préparait déjà à l'affrontement avec son adversaire annoncé, “Armont”. Ses yeux parcouraient la salle de part en part sans jamais prendre de point d'accroche, essayaient de repérer quelque chose d'anormal, la venue d'un être, d'une chose, d'un monstre, sans oublier de vérifier au plafond. Ce serait dommage, tout de même, si une grosse bestiole lui tombait dessus par là-haut...

(Tu... Tu es prête ?)

(Ouais, ouais, t'inquiètes.)

Laissant enfin le contrôle à l'Autre, ce fut un sourire sarcastique qui apparut sur ses lèvres, aussi assuré que la lueur qui brillait désormais dans ses yeux. « Qu'ils y viennent ! », semblaient-ils dire. Enfin, sans le dire directement non plus.

...

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 12:12 
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Aux paroles de Yurlungur, la voix s'emporte de nouveau.

« Eh bien ! Si tu es sûre de toi, je n'ai plus besoin de ça ! » s'écria-t-elle.

Et, d'un seul coup, le sablier explosa, faisant jaillir une énorme marre de sang de tous les côtés. Une partie éclaboussa la petite fille, tandis que le reste coulait à ses pieds. Et c'était bel et bien du sang, elle pouvait maintenant le sentir. Visqueux, dégoulinant, elle en avait sur le visage comme sur les vêtements.

Depuis l'étage, un bruit se fit entendre. Comme des grilles qui se levaient. De vieilles, anciennes grilles, rouillées et bruyantes. Et, la seconde d'après, c'était des pas lourds que l'on pouvait sentir au-dessus. Ils faisaient presque trembler le plafond. Mais ils semblaient encore assez loin.

Derrière Yurlungur, les portes d'entrées se fermèrent avec fracas.

« Si tu es si forte, monte donc ! Monte affronter Armont ! »

Devant la petite fille, à un endroit épargné par le sang qui recouvrait une bonne partie du sol, un nouveau message apparu.

« Monte au second ! » disait-il.

Il s'était écrit à une vitesse bien supérieure aux précédents messages, comme s'il était pressé, paniqué.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 12:41 
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...

Yurlungur aurait aimé répliquer qu'elle n'était pas si sûre que ça de son choix, qu'elle n'avait jamais affirmé être très forte, ni même volontaire pour la mort, mais c'était un peu tard maintenant. Et puis, l'Autre s'en donnait à cœur joie, écoutant ces paroles macabres avec un grand sourire désormais visible, recevant ce sang sur ses joues, venant même en léchouiller un peu pour vérifier, au goût, qu'il s'agissait bien de cette manne, ce liquide vital. Ses yeux se mirent alors à briller d'une lueur folle, elle étrangla un rire dément et faillit se mettre à danser sur le son de ces percussions improvisées, pas lourds et massifs qui faisaient trembler jusqu'aux fondations de l'antique bâtisse. Les portes se fermèrent dans un raffut qui ajoutait à la confusion du moment dans la tête de la fillette, mais celle-ci n'en fut pas gênée.

Elle sauta jusqu'aux escaliers, passant par-dessus le message dont elle ignora l'intention, ne remarquant même pas la panique qui semblait prendre le spectre. Elle gravit les marches en dansant presque dessus, pleine d'une fougue audacieuse, d'une ardeur à vivre et à tuer. Mentalement, elle invoquait les Dieux sombres pour qu'ils l'observent au cours de ce combat qu'elle allait livrer. Leur simple regard allait de toute façon suffire à lui donner suffisamment de forces, de courage et de folie pour qu'elle ignore la défaite, tout du moins jusqu'à ce que la mort l'emporte de l'autre côté du miroir.

Une fanfare jouait dans son esprit, les clairons sonnaient, annonçant la bataille à venir, tandis que ses forces se mobilisaient. Et elle, général impétueux, sanguinaire, insensé, elle allait toutes les envoyer à la mort. Elle voulait du sang, il n'y avait que cela qui pouvait calmer l'Autre. Et puisque ce corps était à sa disposition, pourquoi ne pas en profiter ? Elle allait pouvoir se battre, oublier sa folie permanente pour une autre plus grande, temporaire, celle des purs combats : elle allait pouvoir se mesurer à un monstre, être absorbée dans le cycle éternel de la violence et de la guerre, en honneur aux seuls Dieux que la petite fille ait jamais adorés.

« Viens donc, puisque j'arrive, Armont ! Mon combat avec toi sera mon dernier ou ton dernier, qu'importe ! Seuls le combat et le sang, oui, le sang ! Il n'y a que cela qui compte, mon joli, viens donc ! »

Sa dague dans la main, elle arriva finalement jusqu'à la salle où elle se trouvait précédemment. Était-il déjà là ? Allait-il venir bientôt ? L'impatience de la folie n'était pas mesurable raisonnablement...

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 12:55 
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Une fois arrivée en haut des marches, Yurlungur pouvait entendre d'où venait les pas. Ils venaient du couloir de l'aile droite. Mais au dessus de celui-ci, sur le mur, l'attendait une nouvelle inscription.

« ARMONT EST TROP FORT ! MONTE ! »

Le message était alarmiste, et écrit en capitales.

Mais déjà, une silhouette commençait à sortir, lentement, de l'ombre de l'aile droite. Il avançait lentement, d'un pas lourd, mais il n'était plus qu'à quelques mètres de la sortie de l'aile, et donc de Yurlungur. Et, de sa taille monstrueuse, il semblait avaler la distance presque aussi vite qu'un homme normal qui marcherait d'un bon pas.

Image
(Clique dessus pour la version grande de l'image)


Il mesurait plus de deux mètres et portait une hache bien plus grande que Yurlungur elle-même.

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 Sujet du message: Re: Le Castel Enulcard
MessagePosté: Jeu 23 Juin 2016 14:04 
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Le spectre, heureusement pour elle, ne semblait pas l'avoir abandonnée. Un nouveau message lui indiquant une solution à cette situation somme toute plutôt dangereuse était apparue sur le mur, tracée avec le même sang qu'auparavant. Elle le lit en entendant les pas se rapprocher, venant de droite, songeant d'ailleurs que le sablier, lui, était venu de gauche. Une expression boudeuse apparut sur son visage lorsqu'elle comprit que le spectre, apparemment, la prenait pour une incapable en matière de combat, sous-entendant clairement qu'elle était faible, du moins face à Armont. Mais les lettres étaient grandes et claires, marquées là avant qu'elle n'entre dans la pièce. Le spectre était son allié, mais elle ne put résister à la tentation de voir à quoi ressemblait cet “Armont”, enfermé derrière la grille de métal qui avait grincé juste avant, un être suffisamment grand et lourd pour faire trembler le sol tel un géant d'autrefois.

Elle n'en fut pas déçue. Il s'agissait effectivement d'un géant qui émergeait de l'ombre de l'aile droite, un monstre humanoïde si grand qu'il touchait presque le haut plafond, brandissant entre ses mains une hache tranchante et luisante déjà immense face à la petite fille et pourtant ridicule devant sa propre taille. C'était un torrent de frissons et d'adrénaline qui se déversa dans le corps et dans le sang de Yurlungur tandis qu'elle contemplait, abasourdie, la créature s'avancer.

Mais à la simple vision de ces pas énormes qui traversaient le peu d'espace restant aussi vite qu'Armont était imposant, Yurlungur n'hésita pas et se précipita vers l'escalier. Comme il était étrange de voir à quel point les nobles sentiments qu'étaient le courage insensé, la témérité farouche et l'absence totale de peur face à la mort s'effaçaient vite à la vue d'un adversaire suffisamment effrayant ! Quoi qu'il en soit, si Yurlungur elle-même ne redoutait pas tant la mort dans la mesure où cela la rapprocherait un tant soit peu de Phaïtos, l'Autre refusait d'y songer, la rejetait catégoriquement et ne pouvait supporter l'idée même de celle-ci, pourtant inévitable pour le commun des mortels.

Arrivant en bas des marches, elle jeta un dernier regard en arrière, perdant quelques instants précieux : mais revoir ce colosse trop grand et trop gros, trop rapide et trop effrayant, en un mot trop fort pour elle, revoir cette chose lui suffit pour la distraire de la vaine occupation du combat. Il y avait plus important - comme sauver sa peau, par exemple. Elle se mit à monter les marches à toute vitesse, sentant néanmoins dans ses jambes quelques douleurs musculaires se développer. Elle n'avait guère l'habitude de monter aussi précipitamment tant de marches, mais qu'était la douleur face à la certitude de la mort ? Elle haletait, presque bestiale dans son essoufflement, son esprit accaparé à la fuite face à Armont. Allait-il la suivre ? Son corps passait-il seulement dans l'escalier ? Mais elle arrivait déjà en haut et s'apprêtait à regarder déjà autour d'elle, à la recherche d'une cachette potentielle, d'un message pour la guider, tout en redoutant l'arrivée sur le même étage que la dernière fois, face à l'immense, l'indescriptible, le terrible Armont. Quoique l'idée de cette rencontre la faisait frémir d'impatience - mais plus tard, plus tard, à moins de vouloir dès à présent sa propre mort.

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Dernière édition par Yurlungur le Jeu 23 Juin 2016 14:56, édité 1 fois.

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