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 Sujet du message: Le clocher
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 20:46 
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Le clocher


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Point dominant presque toute la cité. La grande cloche blanche sonne toutes les heures, atteignant les oreilles de tous les citoyens de Kendra Kâr. La tour est très peu fréquentée, excepté par le vieux Jules Gariche dont la triste besogne consiste à faire sonner la grande cloche.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Mer 17 Déc 2008 16:00 
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Le clocher s'élevait devant moi, imposante masse dressée vers le ciel. Neuf heure était passée, et le sonneur n'avait pas bougé du haut, des cloches. Il gardait sa vue, il gardait son regard de haut, depuis sa demeure solitaire.
J'allais lui rendre visite, bousculer un peu sa triste monotonie de jours effacés.

Regardant de tous les côtés pour éviter d'être observé, je me décidai : inutile d'attendre. La porte était ouverte; une vieille porte en bois sec, rongée par les années de services, qui enfermait un escalier enroulé autour d'un unique pilier.
J'entrai. Je fermai la porte derrière moi, doucement, pour n'alerter personne. Puis, d'un pas délibérément bruyant j'entreprenais la montée fatigante des marches lisses.

J'arrivai en haut. Un léger vent chaud vint secouer mes cheveux sombres, et j'inspirai. Un vieil homme, la peau presque aussi blafarde que la mienne m'attendait. Il lança sur moi un regard partagé, juste mélange entre étonnement et nervosité, entre peur et colère.
Il voulu parler, mais je pris la parole avant lui.

"- Je sais ô combien cela est peu commode de déranger ainsi un vieil homme dans son travail, mais plus encore je sais ô combien il est malhonnête de s'inviter en un lieu qui nous est refusé. Malheureusement, il semble que je sois empli de sans-gêne, et ce pour des raisons bien particulières. Vous l'aurez compris, mon cher hôte en ces lieux à la tranquillité violée par mon importune présence, je ne suis pas du genre à passer inaperçu. Or il se trouve que je le désire, dû moins jusqu'à la nuit tombante, ce soir, afin de me reposer. Car je viens d'un long voyage : hier encore, je ne foulais pas des pieds la terre qui supporte le poids de ces murs..."

Je marquais une pose. Son regard s'était mué, et deux yeux écarquillés braquaient sur moi leur présence infestée par l'amertume et la solitude. D'une voix étant devenu presque un chuchotement, je continuai mon discours improviste :

"- Aussi, suivant les dires d'une amie, je suis ici : car vous m'avez été recommandé. Je suis ici pour dormir dans la tranquillité de cette matinée qui s'annonce chargée de soleil, jusqu'à la prochaine nuit. Je n'ai malheureusement rien à vous offrir en échange d'un de ces sièges que je vois là-bas. Dû moins, rien de physique: mais je suis prêt à vous prêter mon savoir, puisse-t-il seulement vous intéresser."

Il me scruta encore quelques instants, où mes yeux rouges plongés dans les siens voulaient brûler les maigres défenses qu'il semblait ériger entre son bouillonnement de sensations refoulées et son cocon figé. Puis, avalant une salive qui devait être bien sèche, il cligna des yeux. Sa voix rauque fit vibrer la pierre blanche, échauffée par le soleil du jour naissant. Une voix à l'allure malade...

"- Je n'ai jamais de compagnie, ici. Quoique parfois, très rarement. Je... J'accepte le marché. Je ne vous dérangerai pas... Prenez la place qui vous conviendra. J'ai du liège...pour les oreilles. Pour les cloches."

Je lui souris, du même sourire carnassier, entre bonne volonté et malices, qu'avait connu Emeline. Il ne scia pas.
Mon regard balaya les lieux : trois sièges allongés au confort douteux, cinq cloches blanches sculptées et usées, qui oscillaient encore de leur récente chanson. Un odeur de pierre mouillée, mêlée aux effluves de la ville d'en bas. Trois grandes fenêtres voutées, comme pliées sous le poids d'un clocher aux tuiles rouges.

J'accentuai mon sourire en coin, acquiesçai.

(Un repos paisible, dominant la ville qui m'a si fraîchement vu renaître...)

Sans attendre, je contournai les câbles reliant les cloches. Les asseaux répétés de la fatigue eurent raison de moi : je me laissai tomber dans le moins usé des sièges, aux coussins presque neufs. Je m'étendais, fermant les yeux.

(solitude, enfin, te voila : offres-moi les rêves de ma déesse, encore une fois: je ne saurais rêver d'autre chose que de ma Haine...)

Le vieil homme s'approcha de moi, mais déjà j'avais fermé les yeux. Il prit la parole d'une voix hésitante, au ton involontairement rehaussé, tel une plainte.

"- Au fait, je me nomme Jules..."

"- Jules Gariche. On me l'a dit. Honorez maintenant notre accord, et je vous dirais mon nom en temps opportun."

Il n'insista pas. Je plongeai dans les tourments du sommeil...

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Dernière édition par Anarazel le Jeu 18 Déc 2008 08:18, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Mer 17 Déc 2008 21:51 
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Il faisait chaud. Le soleil, déchu de son zénith, avait totalement effacé l'humidité de la nuit passée sous l'orage. Il ne restait en réalité des pluies matinales que des nuages dissipés, de plus en plus ténus sous les coups de marteau du soleil.
En contrebas, l'activité de la ville s'était légèrement calmée à l'approche du repas du soir. Les rues s'étaient doucement vidées, sous la faim qui tiraillait les ventres. C'était elle, d'ailleurs, qui m'avait réveillée. Je n'avais rien mangé depuis le matin, assoiffé en premier par mon besoin de sommeil. Besoin maintenant satisfait.

(Me voici créature de la nuit...)

J'étirai mes bras, dégourdissant mes membres.

J'avais rêvé. Rêvé d'Ellhar. Rêvé de mon manoir, solitaire parmi les sables, pliant sous la tempête mordante et le vent hurlant, qui happaient sa roche. Ainsi, comme toujours, j'étais possédé par cette image ambigüe : ce lieu, sa bibliothèque de savoirs et son réconfort représentaient à la fois tout ce que je n'avais jamais aimé; et l'incarnation même de ma haine, de mon emprisonnement passé.

(Ah! songe, tonnerre de ma rage, tu ronges le seul lieu m'appartenant! Mais tu m'appartiens, Haine...)

J'étais la tempête en ce rêve de tourments, où le sable recouvrait la pierre et brûlait l'acier... Douce tempête, doux nuages flottants...

Les cloches retentirent soudain. Six heure. Tard : il ne me restait qu'une heure pour rejoindre Émeline, et continuer la construction de mon masque...
Je me levai, retirant dans le même geste les bouchons de liège, isolants impropres et inefficaces, de mes oreilles effilées.
Gariche était là, s'occupant du balancier des cloches. Je souris à sa vue.

(Vieillard, déjà tu oublies ce que ta misérable vie t'as appris : tu te ronges dans une prétendue sagesse, mais ignores tout ce qui dépasse ta lassitude de vivre.
Ah! Vieux sages : vous vous prétendez la voix de la raison, mais vous êtes las, car plus aucun désir ne vous habite. Il n'y a que la mort qui vous attend... Ma lame, ou celle du temps.
)

Je me penchai par dessus un parapet, scrutant la ville. Au nord-est apparaissent les tons verts du jardin. Le château, quant à lui, resplendissait de blancheur dans la lumière du soleil mourant en cette fin d'après-midi. Je me retournai.

"- Merci, pour cette belle nuit ensoleillée. Je m'en vais vous laisser: nous ne nous croiseront plus. Vous me voyez navré de ne pas honorer notre accord, mais d'autres occupations m'attendent. De plus, j'ai eu ce que je voulais : me voila en forme..."

Le vieil homme ouvrit la bouche, laissa sa mâchoire en suspend. Il fit claquer sa langue, et prononça de sa voix rauque :

"- Tant pis! Au moins, j'ai rendu un service..."

J'opinai de la tête. Mon sourire se marqua un peu plus. Mes yeux embrassèrent une fois encore le panorama, puis disparurent dans la trappe de l'escalier. J'entendis Gariche prononcer un vieux dicton :

"- Le plus ignoble des salauds est le salaud poli..."

Mou sourire disparût. Une pierre en feu tomba dans mon estomac. Des remontrances de dégoût haineux...

(Me serais-je trompé au sujet de ce sonneur? Est-il moins ignorant que je ne le pensais?)

Une fois dehors, je ne pris pas même la peine de fermer la porte du clocher dont j'envoyai le battant s'écraser contre le mur, ouvert à la volée.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 19:11 
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Neo avait suivi le type sans rien dire mais ne put y tenir et lui demanda:
- mais qu'est ce qu'on va faire a l'eglise? prier pour que l'ame de la mère de Judith repose en paix? pourquoi m'y entraine tu?
Son compagnon été dans l'armure que lui avait donner la grand-mère de Judith.
Neo se demander bien pourquoi il l'avait entrainer a l'eglise.
Le colosse lui demanda:
- quel est ton nom? je ne vais tout de meme pas t'appeler "type " pendant le reste de ma vie n'est ce pas petit homme? alors dis moi ton nom, je ne suis pas amnesique je n'oublierai pas je me demande..... si cette correction au finale je ne la remettrais pas a plus tard, pour te tester un peu ou alors tu essaie de me pieger? tu crever d'envie tout a l'heure que la femme me tue et elle ne l'a pas fait pourquoi tu ne le fais pas la pendant que t'est délié de tes liens? tu est vraiment louche comme type finit t'il en le regardant avec méfiance
il se tut in instant puis lui dit:
-jai été changé en statue de pierre pendant 2 longues années par un Elfe Noir qui été Mage alors...... et il été louche, comme beaucoups de sa race d'ailleurs
Neo , malgré le comportement heroique de son compagnon se poser des question et été inquiet il se demander ce qu'il avait en tète, et de quel coté il été:
" peut on lui faire confiance? est t'il un mechant? je ne sais plus quoi penser de lui, moi je suis du Bon Coté et je ne serais jamais du Mauvais"


Dernière édition par Neo le Lun 28 Déc 2009 19:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 19:41 
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Le géant me suit jusqu'au clocher et m'assène de questions :

"Pourquoi va-t-on à l'église ? Pour prier pour l'âme de la mère de Judith ? Réponds moi ! Et quel est ton nom au juste ? Je vais pas l'oublier, je vais pas t'appeler "petit homme" jusqu'au restant de tes jours !"

Je me décide enfin à lui répondre en arrivant devant l'église :

"Je te dirais tout une fois arrivé en haut, allez suis moi !"

Suivi de Neo, je pénètre dans l'immense bâtisse qui s'élève dans le ciel à perte de vue. Les bruits de nos pas résonnent dans le grand hall, je me dirige vers les escaliers qui me mènent jusqu'au clocher.

Un moine, le sonneur sûrement, se tenait près de la cloche, je n'y prends guère attention. Je m'aide de mon agilité pour grimper jusqu'au toit du clocher. Le pauvre Neo, trop lourd pour monter de soi même, avait grand peine à me suivre, je l'aide à se hisser et, bien que cela fut une tâche très ardue, nous arrivons tous deux sur le toit en tuiles du clocher, devant le soleil couchant. La tour domine toute la Grande Cité, qui se voit éblouie des derniers éclats du grand astre. Je m'assied sur les tuiles, à la première place pour le spectacle.

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Je me tourne vers le titan et lui dis :

"C'est pour ça que je suis venu ici. La vue du soleil qui se couche dans cette cité blanche n'a pas de prix. Devant ce soleil, on oublie tous ses malheurs et on se résout à faire ses plus grands choix. Donc, que veux-tu me demander ?"

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Dernière édition par Jubaïr le Jeu 31 Déc 2009 11:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 19:48 
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le Geant s'assit aux cotés de son compagnon qui lui dit :

-"C'est pour ça que je suis venu ici. La vue du soleil qui se couche dans cette cité blanche n'a pas de prix. Devant ce soleil, on oublie tous ses malheurs et on se résout à faire ses plus grands choix. Donc, que veux-tu me demander ?"
il avait une ame de poète on dirait il lui demanda ce qu'il voulait , a cela Neo lui repondit:
- ta reaction de toute a l'heure m'a laisser perplexe , je ne sais plus quoi penser de toi petit homme, on a tué mon père et mon grand père par des elfes noir qui nété pas les memes puisque la seconde foi c'est un Mage et il m'a changé en statue de pierre pendant deux longues années, puis quand ce vieil elfe m'a libéré , je me suis dit que je devais enqueter sur sa mort pour sa mèmoire pour celle de ma mère sur ce Mage comment sa se fait qu'il peut changer les gens en statue de pierre...... mais toi qui est tu dis moi ton nom et tes origine , car je ne sais plus quoi penser de toi et je sais plus si jai envie de te la mettre cette correction


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 20:04 
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Il me répond :

"Ta réaction de tout a l'heure m'a laissé perplexe ... je ne sais plus quoi penser de toi petit homme. Moi, mon père et mon grand père ont été massacrés par des elfes noirs. après cela, un mage m'a changé en statue de pierre pendant deux longues années. Puis un vieil elfe m'a libéré , et je suis déterminé à trouver les responsables de la mort de ma famille pour sa mémoire pour celle de ma mère. Mais toi, qui es tu ? Dis moi ton nom et tes origines."

Les derniers rayons du soleil me donnent les idées claires, et je décide de lui répondre :

"Tu as une bien étrange histoire, dis moi. Mes origines ? Je ne suis qu'un piètre voleur en quête de reconnaissance, je veux être connu du monde entier. Mais quant à mon nom ... tu peux m'appeler Giranmak."

Je lui ai menti, mais je n'avais d'autre choix, mes malheurs sont trop nombreux depuis quelques temps, et je pense nécessaire de lui cacher mon véritable nom, on m'a assez trompé et ma prudence prends le pas sur ma confiance.
En disant ces paroles, je m'aperçois que la lumière n'est plus, la lune succède maintenant au soleil. Sur ces mots, je mets ma cape en boule en guise d'oreiller et me prépare à m'endormir, devant l'astre lunaire. Mes paroles résonnent encore dans ma tête.

"Je suis Giranmak... Giranmak...Giranmak...

Du haut du clocher, le sommeil m'emporte jusqu'à demain.

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Dernière édition par Jubaïr le Mar 18 Mai 2010 15:40, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 20:19 
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"Tu as une bien étrange histoire, dis moi. Mes origines ? Je ne suis qu'un piètre voleur en quête de reconnaissance, je veux être connu du monde entier. Mais quant à mon nom ... tu peux m'appeler Giranmak."
Il eue un sourire amusé et il lui repondit , amusé mais troublé:
- ah bon? d'après le vieil elfe certains Elfes Noirs on le pouvoir de changer une personne en pierre en creant une sorte de pacte, bon mais celui ci m'a reelement changé en statue de pierre
L'homme s'endormit , et Neo ne put s'enpecher de le prendre dans ses bras et de le descendre pour le coucher dans un lit en bas, ils ne devait pas dormir dehors dans le froid.
Il se coucha lui mème mais au sol, a coté du type, il se douter que ce nom été un faux, mais il devait avoir ses raisons pour que le type ne lui disent pas son identé.Mais elles été peut ètre louches et Neo sentais qu'il devait se mefier de ce type:
" mefiance mefiance qui c'est ce qu'il cache ?"
sur ces dernieres pensées il s'endormi a son tour.


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 22:47 
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Le jour se lève, les rayons du soleil me réveillent mais... quoi ? Je ne suis plus sur le toit du clocher ? Comment cela se fait-il ? La réponse dormait juste à côté de moi, Neo, un peu trop naïf, a cru bon de me mettre au chaud, bah, ce n'est pas grave !

Je me lève avec grand peine, décidément je ne suis pas du matin, la cloche sonne huit heures. Je ne suis pas habitué à tant dormir. La faim, comme un énorme lion, rugit dans mon ventre. Il était grand temps de manger "vraiment". Je descend du clocher et salue au passage le vieux sonneur qui priait sur un banc inconfortable. La lumière du jour n'a de cesse de m'éblouir quand je sort de l'église par la grande porte.
Je me retrouve donc dans la rue, à la recherche d'une auberge accueillante.

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Dernière édition par Jubaïr le Mar 18 Mai 2010 15:41, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Lun 28 Déc 2009 22:52 
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le jour se lève , Neo se reveilla.L'homme n'etais plus la....
bon debarras songea t'il
mais la faim lui tenaillait le ventre, il se decida a chercher une auberge.
Il tomba sur une auberge effectivement.Il passa la porte.


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Dim 26 Déc 2010 22:38 
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(((Au cas où il aurait besoin de le préciser ceci est un rp libre.)))

Le temps avait passé, traîné ses lourds nuages loin au Nord, apaisant éclats et feux, à ce qu'il semblait. Il n'avait laissé derrière lui que poussière et désolation, de celles qui se collent à vos bottes, souillent vos habits, s'incrustent dans votre peau, et vous pèsent tant que votre âme, lasse, n'a plus la moindre aspiration... Et se languit du jour où une douce brise, une idée nouvelle ou un affront vous ferait relever la tête ; car alors et vous vous ébroueriez de ce masque sec et terne, oui, et vous retrouveriez un dessein à vos pas. Mais hélas, à cette poussière rance et étouffante, n'avait succédé qu'une boue glacée, tout aussi tenace. Certains jours, dans leur subjuguante limpidité, Kendra-Kar la blance, la resplendissante, retrouvait la vie, et ses rues grouillaient comme aux beaux jours, n'en différant que les sujets de complainte. Ici et là se disait que les récoltes ne suffiraient point cet hiver, d'autres se réjouissaient de ce qu'on n'avait plus vu loup depuis longtemps à rôder aux alentours. Il y en avait pour gratifier les dieux que cette année la glace tienne sur le petit lac aux portes de la ville, et que peu d'incidents avaient été à déplorer. Et il y avait dans toute cette effervescence frissonnante une note qui sonnait faux. Peut-être étaient-ce les gardes, à la mine trop sombre, les marchands, à l'air trop crispé... Peut-être n'était-ce que le froid, qui rembrunait tout le monde.

Malgré tout je retrouvai en ce clocher le même sentiment de puissance silencieuse qu'autrefois, et l'imposant édifice n'avait de cesse de me remémorer d'étranges rencontres qui m'avaient alors tant grisé. Aussi était-ce avec une sorte de respect mêlé de connivence et de regret que je m'introduisis dans la tour. De désagréables courants d'air me virent prise d'hésitation avant que je ne pose le pied sur la première marche. L'étroit escalier en colimaçon était aussi lugubre que dans mes souvenirs et il me semblait presque, au regard des lambeaux de ténèbres qui s'accrochaient dans les coins des marches et dans les infractuosités des murs, que nulle lumière ne fût jamais parvenue à l'éclairer complètement. Par intermittence mes cheveux me tombaient sur le visage et s'y agglutinait d'une façon très agaçante. De la main droite, je les renvoyait en arrière d'un mouvement si coutumier que je n'y pensais plus, avant de la reposer contre le mur en me maurigénant, car le souffle commençait à me manquer. Mon lourd manteau de fourrure rendait mes mouvements malaisés et me réchauffait à l'excès tandis que mes orteils gelaient dans des cuissardes en peau tout juste doublées et que l'extrémité de mes oreilles me cuisaient littéralement. J'aimais ça. On se sentait en vie.

J'arrivai enfin au sommet. Il me fallut plisser les yeux, surprise par une luminosité à laquelle je n'atais plus habituée. Sur l'immense ciel d'un pleu si pâle qu'il me rappelait les glaces éternelles, les toits scintillants de la ville se découpaient ; et leurs teintes vives contrastaient d'autant plus que leurs façades rivalisaient toutes du blanc le plus frappant. Au loin se distinguaient les bannières à l'emblême de l'actuel roi des Hommes, flottant mollement à l'angle du château. De grands arbres dont j'avais oublié l'essence me bouchaient partiellement la vue et de là où j'étais j'imaginais plus que je ne voyais vraiment là où se trouvait l'hippodrome. Leur feuillage bruissait faiblement et je ne pu résister à l'envie de m'installer sur le parapet qui empêchait les imprudents de chuter. Maladroitement je commençai à enlever mes gants. La pierre était fraîche mais le soleil tempérait son contact et ainsi gardai-je une main nue sur laquelle je m'appuyais tandis que de l'autre entrepris-je de sortir de ma maigre besace un petit carnet relié de cuir dans lequel j'avais entrepris de consigner mes dernières péripéties. Non que je jugeai que cela eut quelque valeur, simplement préférais-je me souvenir des noms de mes précedents embaucheurs et des soldes qu'ils m'avaient versé. Savait-on jamais. Ces renseignements pourraient se révéler utiles un jour, même si j'en doutais. Le seul constat que j'avais pû tirer de ces pages noircies d'une parodie d'Elfique était que j'avais dépensé toute ma fortune en logement et ravitaillement, quand ce n'était pas en piètre vinasse qui ne valait certainement pas les yus qu'on m'en avait escroquer. Il ne me restait plus que le pécule que j'avais mis de côté quand je m'étais décidée à louer mes services en tant que mercenaire aux premiers venus. Bien m'en prit, je craignais que l'on ne parvienne à me voler durant mon sommeil ou à l'issue d'une embuscade inéquitable. A ces pensées je ne pu réprimer un sourire amer.

C'était bien éveillée et pas le moins du monde en danger que je m'étais faite escamoter. "Allons bon, vieillirais-tu avant l'heure ma pauvre ? Ou te prendrais-tu à retrouver cette incroyable naïveté que tu arborais à tes premiers jours dans le pays des Hommes ?" Je n'avais ni rancoeur ni commisération envers ces escrocs et ces pauvres diables qui croyaient bêtement ce qu'ils vous disaient, c'était de bonne guerre. Si j'avais été assez stupide pour acheter du matériel de pacotille et payer ma nuit avant de voir dans quoi j'allais la passer, grand bien m'en fasse ! C'est que dans le fond je ne devais pas franchement m'en inquiéter. A l'aventure comme à l'aventure comme on dit. Tu parles. A la besogne comme à la besogne plutôt. J'avais vraiment besoin de revenir à Kendra-Kâr, pour me retrouver, et prendre un peu de bon temps, avant de trouver une activité qui en vale vraiment la peine. J'avais envie de me reprendre en mains.

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Sinaëthin Al'Enëthan, alias Silma, Héraut de Yuia, hiniön lvl 21


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Sam 26 Mar 2011 20:48 
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Localisation: En déperdition dans les mains de GM14
Je ne peux donc pas vendre le matériel que j’ai pour le moment. La magie rend bien compliqué une simple vente. Quant aux runes que je possède à quoi peuvent-elles bien servir ? L’une est claire, je peux l’utiliser pour ordonner des choses à des animaux. Et encore je ne suis pas sûr de pouvoir donner l’ordre que je veux à l’animal. La magie est vraiment une lacune dans mon panel d’expérience. Il faudrait que je prenne le temps un jour ou l’autre d’étudier un peu des textes anciens sur les différentes magies qu’il existe en ce bas-monde. Quand je vois les autres runes, une bouteille et l’autre rivière, qu’est-ce que je vais pouvoir avec ça moi. Je suis un néophyte, un inculte dans tout ceci.

Je dois chercher un lieu où je pourrais étudier la magie sans être dérangé et en étant entouré par des disciples ou des maîtres de ces arts étranges voir occultes pour moi. Je ne pourrais pas lancer des sorts, mais je pourrais au moins comprendre une peu mieux ce monde.

Je remonte sur Xeolian, repose correctement mon casque sur le pommeau de la selle. J’avance tranquillement dans les ruelles de Kendra Kar. Je recherche un endroit reposant et calme pour pouvoir méditer quelques instants. Je dois comprendre ce qui m’arrive par rapport aux apparitions physique de Jack et maintenant ce nouveau qui se prénomme Michel.

Je regarde un peu partout pour trouver ce havre de paix que je recherche. La tranquillité dans la cité blanche se situe plutôt dans la nuit. L’astre solaire est encore bien haut dans le ciel, la lune ne se montrera pas avec plusieurs heures. Quand j’observe le ciel, je me dis un instant avec un rire intérieur que le seul lieu où règne-le calme, c’est les airs.

Soudain, j’entends des cloches retentir dans tout Kendra Kar. Les vibrations me traversent le corps à chaque gong. Je n’avais jamais prêté attention à ce son, pourtant il est si intense et si prenant. Je me dirige en direction de ce bruit. Au détour d’une ruelle, j’aperçois un immense édifice. Il ressemble à un temple, mais qui m’est inconnu. Je ne l’avais encore jamais vu, il est sublime. Des pierres d’une blancheur magnifique, quand je suis à côté, je pose ma main contre le minéral. Comme si je cherchais à sentir son cœur. Je vois des vitraux de couleur lumineuses qui ornent les murs et ce sur tout le tour du bâtiment. J’aperçois les portes en bois de son entrée, je descends de ma monture et les pousse.

L’intérieur est des plus austères, les murs sont tous aussi nus qu’à l’extérieur. Il n’y a pas un seul tableau d’accroché, pas une tapisserie, pas un tapis. J’ai l’impression d’être dans un temple d’un dieu oublié. L’endroit est parfait pour méditer, le calme et l’absence de personne sont exactement ce que j’ai besoin. Je me dirige au fin fond des lieux, recherchant un endroit à l’écart de tout. Soudain, j’entends quelqu’un tousser derrière moi. Je me retourne, il s’agit d’un vieil homme, un humain qui doit bien avoir dans les soixante-dix printemps. Il relève la tête pour me regarder et je vois son visage crevassé, ridé par le temps, se distordre de terreur. Il fait un vif demi-tour, ce qui en est même surprenant pour son âge. Il commence à hurler. J’ai juste le temps de l’attraper le ramener contre moi et lui plaquer la main sur la bouche. Je lui dis aussitôt :

« Calme-toi vieil homme. Je ne suis pas là pour te faire du mal. Je m’appelle Daio, je suis un des combattants de l’arène. Je recherche juste un endroit calme pour méditer pour mon prochain combat. Je vais vous lâcher, vous me promettez que vous allez crier et surtout que je vais le regretter. Car je pense que cela serait du plus mauvais effet de faire venir la milice ou encore la garde pour pas grand-chose. »

Je sens que l’homme commence à se détendre un peu. Ses muscles se relâchent, il ne gesticule plus. Je retire mon étreinte et recule d’un pas afin de lui montrer ma bonne foi. Il effectue un demi-tour vers moi, il me regarde différemment. Je peux encore voir une lueur de peur dans ses yeux, mais plus de la terreur. Je comprends sa réaction, je suis un Shaakt. Mon peuple est toujours craint partout à travers le monde. Nous sommes un peuple de guerriers, de tueur,… j’essaie de faire changer cette image qui m’a été collé. Par contre, il m’est totalement impossible de le faire tout seul. Un Shaakt face à des milliers, des millions ne peut rien faire. C’est comme une guerre avec une centaine de soldats contre plusieurs milliers.

Je sors quelques yus de ma bourse pour les remettre dans la main du vieil homme :

« Je m’excuse de la peur que je vous ai fait. Je ne cherche que le calme. Voici quelques pièces en dédommagement. J’espère que vous ne m’en voudrez pas. »

Il affiche un grand sourire et referme sa main pour la ramener contre son torse, comme tout bon avare agirait une fois de l’argent en sa possession. Il me tourne les talons et se retire en me disant qu’il reviendra dans une heure pour sonner la cloche enfin il referme la porte en bois. Je suis seul et tranquille, il y a juste un restant de vibration de la cloche dans le lieu.

Je trouve des bougies dans un recoin de la salle, des morceaux d’amadou. Je donne quelques coups justes au-dessus d’une bougie pour l’allumer. Une étincelle apparaît et la mèche s’enflamme. J’utilise ensuite celle que j’ai allumée pour en faire de même avec les autres. Je les dispose en cercle puis je me place à l’intérieur. Je m’assois et croise les jambes en dessous de mon postérieur. Mes mains se posent sur mes cuisses puis je ferme les yeux afin de plonger au plus profond de mon être.

((((Une petite brume est présente dans une pièce immense, simplement éclairé par des chandeliers sur une table en bois massif. Des chaises sont tout autour, elles sont en bois rouge, certainement de l’acajou. Sur les murs, il y a quelques tableaux. Quand je les regarde, je peux remarquer qu’il s’agit en fait de moment fort de ma vie. Mes débuts de combattant, de mon amour avec Flora,… j’en passe tellement il y en a. De temps à autre, sur des tableaux, je peux apercevoir des ombres à mes côtés. L’une d’elle est noire et l’autre est plutôt blanche. Je peux reconnaître mes traits dans chacune d’elle. Je connais maintenant le nom des deux. Il y a donc Jack et le fameux Michel qui m’est apparu récemment.

Je me retourne et peux apercevoir qu’il y a des verres et une bouteille qui est apparu sur la table. Sur l’instant, je me demande ce qu’il vient de se passer. Je ne dois pas être surpris, car je suis à l’intérieur de mon esprit, il suffit que j’ai un désir pour que cela apparaisse. J’ai une petite soif donc ce qu’il faut pour étancher cette envie, tout est apparu. Je me sers un verre de vin. Je regarde le liquide avec une flamme derrière. Un aspect grenat, fluide se révèle à mes yeux, je trempe mes lèvres à l’intérieur afin de le gouter. Des arômes venant des bois, sauvage s’emparent de mes papilles gustatives.

Je réfléchis un instant et me dis que si tout ce que je désire apparaît ici, je peux peut-être faire apparaître Flora devant moi. Je me concentre si ma dulcinée, espérant la voir. La brume commence à s’amasser devant moi, elle forme un monticule de taille elfe. Elle devient de plus en plus dense. Ma femme va apparaître, ce n’est pas possible. Des larmes commencent à remplir mes yeux, mes membres se mettent à trembler, mon cœur bat la chamade, mon souffle devient court et mon esprit s’emballe à l’idée de la revoir.

La joie et la tristesse laissent rapidement la place à la rage et à la haine quand j’aperçois le visage et l’aura de Jack. Je plie les genoux et bondis comme un guépard sur mon double, les mains en avant pour l’assommer, l’étrangler ou encore le déchirer. Quand j’arrive sur lui, il disparaît comme la brume est apparue. Je m’étale sur le sol comme un plat se faisait reverser par une serveuse maladroite. Je me relève, le regard flamboyant, je tourne la tête et observe la personne assise maintenant à la table. Jack est en train de boire un verre de vin, les jambes croisées, la boisson qui tourne lentement dans le contenant et un air hautain sur le visage.

Je me dirige vers lui d’un pas décidé quand je sens une main se poser sur mon thorax. Je jette un rapide coup d’œil sur le côté et là je vois un visage souriant et apaisant. Il s’agit certainement de Michel. Il me fait un signe de la tête non. Puis il prend la parole avec une voix calme et suave pour dire :

« Jack, tu es pitoyable. Franchement, tu n’as que cela à faire, de faire souffrir Daio. Nous sommes avec lui pour l’aider et non l’enfoncer. »

Jack lance son verre dans notre direction, nous nous écartons pour voir le récipient s’écraser contre le mur et s’envole en plusieurs morceaux. Je crois que mon nouveau compagnon a réussi à l’énerver. Jack se lève et tend sa main. La brume forme un long tube et elle se termine en arc de cercle autour de son membre. Il referme brutalement ses doigts et la vapeur disparaît d’un coup pour laisser apparaître une arme terrifiante. Une faux aussi haute que lui, faite dans un bois noir et un acier aussi sombre que ma peau. Il se jette sur Michel l’arme levé aussi haute que possible pour tuer.

Mon voisin écarte les bras et un panache de fumée se forme autour de ses bras. Puis comme pour l’opposant, la brume se dissipe laissant place à une épée, dont une garde en acier argenté et une lame faite de lumière uniquement. On pourrait croire qu’il s’agit d’un soleil sous la forme d’arme. Un immense bouclier orné d’argent et d’or se matérialise dans sa main droite. Il se prépare lui aussi à frapper son adversaire à mort.

J’ai juste le temps de dégainer mes lames et de bloquer chacune des armes. Je ne dis rien, un silence plane dans l’atmosphère. Juste le bruit de l’acier sur l’acier, pas une parole, tous les discours se font par le regard. Les mots sont dépassés par la vision, il n’y a aucun mensonge dans les yeux. Personne ne peut faire mentir ses yeux, ils expriment toujours la vérité des choses. Puis je décide de prendre la parole afin de casser le gel qui vient de se placer.

« Tout le monde assit. J’ai à vous parler. Le premier qui bronche, je le tue. »

Michel ne dit rien, il retire son arme et la rengaine. Quant à Jack, lui appui un grand coup sur ma lame afin que je libère son arme. Les deux vont vers la table, l’un calme et l’autre en ronchonnant. Je tire la chaise et m’assois à mon tour. Je sers un verre de vin à chacun et leur fais glisser. Michel me remercie alors que Jack comme à son habitude émet un simple grognement. Puis je demande :

« Qui êtes-vous exactement ? D’abord Jack et maintenant toi, franchement je n’arrive plus à comprendre.

-La chose est pourtant simple. Nous sommes les deux faces de ta personnalité. Jack est l’assassin, le meurtrier, le monstre ou encore le démon. Quant à moi je suis simplement la gentillesse, la tendresse ou encore l’amour que tu peux éprouver.

-Autant dire que je suis ton côté naturel et lui ta niaiserie. Avec lui tu es devenu faible alors qu’avec moi tu es fort et puissant. J’ai été le seul à te supporter, à t’aider, il a préféré te délaisser voir mourir.

-Quoi ? Tu m’as assommé puis bâillonné afin que je n’intervienne pas. Tu as voulu manipuler son esprit pour le façonner à ton image. Heureusement pour moi, ma pureté a quand même atteint son cœur. »

Une dispute éclate entre les deux. Je les regarde se crier dessus quelques instants puis je frappe du poing sur la table pour ramener la paix et recentrer l’attention sur moi. Ils ne disent plus rien, j’apprécie un peu le pouvoir que j’ai sur eux. Je suis eux et ils sont moi, tout du moins une partie de moi. Je reprends la conversation :

« Si je comprends bien vous représenter mon libre-arbitre. Tout comme l’un représente ma jeunesse et l’autre représente mes débuts d’adulte. De plus, Jack a emprisonné Michel afin de me faire plonger dans la démence et la violence. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi vous n’êtes pas venu m’aider quand j’ai perdu Flora. Pourquoi ? Vous avez décidé d’apparaître maintenant alors qu’à cette époque j’aurais vraiment eu besoin de vous. Vous m’avez délaissé dans la souffrance pour chacun de vous y aurait trouvé son compte. L’un aurait sauvé l’amour de ma vie et l’autre aurait pu tuer. L’un comme l’autre vous méritez que je vous transperce de part en part comme une brochette. »

Mon sang commence à bouillir, la rage s’empare de moi, je me lève brutalement et la chaise reculant d’au moins un ou deux pas. Je dégaine une de mes lames et la saisie à deux mains. Je fends en deux la table sur le coup de la colère. Jack semble se délecter de ma haine. Je me ressaisi puis lance mon épée dans sa direction. Il chute de sa chaise juste à temps. La lame pénétrant le bois et tremblant un instant. Jack se relève la fureur dans les yeux. Il commence à hurler et je lui dis de se taire de façon injurieuse et dans notre langue maternelle.

Michel commence à prendre la parole pour adoucir l’atmosphère :

”Daio, calme-toi. Je vais tout t’expliquer. Réinstalle-toi et discutons tranquillement. Nous avons notre raison de ne pas intervenir.”

Je reprends ma chaise, la redresse et me dirige vers Jack pour récupérer mon arme. Je l’arrache du dossier, le bois se répare rapidement. Nos regards se croisent, nous pourrions nous jeter à la gorge, mais nous n’en ferons rien. Je la rengaine et m’assois.

« Voilà, je vais t’expliquer pourquoi nous n’avons pas intervenu. Si tu veux à cette époque nous n’étions qu’à un stade embryonnaire en toi. Nous avons évolué avec toi. Etant donné que tu n’as jamais eu besoin de nous, nous n’avons pas vu la nécessité de nous développer. Nous aurions peut-être pu tenter d’apparaître, mais au final nous aurions été inutiles car nous n’avions pas l’apparence que nous avons aujourd’hui. Notre pouvoir combatif n’existait pas, tu n’étais pas un combat. De plus, tu n’aurais peut-être pas connu les amours que tu as connus après sa mort. Tu as rencontré des gens formidables, tu t’es fait des amis. Tu as un objectif dans la vie. Tu veux venger ta femme, mais tu veux aussi libérer ton peuple. Enfin nous aimions aussi Flora plus que tout.

- Moué, si tu le dis.

- Arrête de dire des inepties. Toi aussi tu l’aimais. Tu ne veux pas paraître pour un sentimental un point c’est tout. »

Les larmes montent dans mes yeux, un mélange de haine et de tristesse ainsi qu’un sentiment d’impuissance encore plus grand. Mes deux comparses sont en faites des facettes de ma personnalité. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus, tout ceci me suffit. Je ne dis pas au revoir, car ils sont toujours au fond de moi, ils voient ce que j’observe, ils entendent ce que j’entends,…))))


J’ouvre les yeux, les bougies se sont entièrement consumées. Je me relève, je sèche mes larmes et repense aux dernières paroles de Michel, il a raison, j’ai deux buts dans la vie. Le premier est de venger la mémoire de Flora, ses assassins ont cherchés la guerre, ils ont voulus entrer sur un sentier, celui de la guerre. Je ne suis pas uniquement que Daio, ils pensent incarner le mal, mais je suis le bien dans la peau du mal. Ils pensent créer l’enfer sur cette terre, je suis l’enfer lui-même. Ils se prennent pour des démons, je suis Phaïtos lui-même. Ils croient être une armée, je suis une légion. J’ai déjà tué plusieurs de ses assassins, mais il en reste un ou deux. J’ai arrêté ma traque, mais elle reprendra encore plus acharné qu’il y a plusieurs années. Je vais ouvrir les portes des ténèbres. Je vais y pénétrer comme une flammèche vacillante puis je révèlerais ma puissance, mon désir afin d’inonder les lieux de la lumière de la vengeance. La rédemption n’est pas pour eux, jamais je leur pardonnerais, je les ferais souffrir jusqu’à ce qu’ils me supplient. La mort devra leur paraître être une libération. Ils devront sourire juste avant de mourir. Pour eux, je serais la désolation, la peste ou encore la bête.

Puis je libérerais mon peuple des griffes des prêtresses qui ont été manipulé par cette catin d’Oaxaca. Je reviendrais parmi les miens non pas comme un paria, mais comme un libérateur. Mes lames pourfendront les chairs, les sorts, le bois, les tissus et la pierre afin de pénétrer jusqu’à la liberté. Rien au monde ne me fera changer d’avis, mon chemin sera jonché de corps, de sang, mais aussi de joie, de bonheur et d’amour.

Je ramasse les restants de cire et les pose là où j’ai pu les trouver. J’enfile mon casque et me dirige vers la sortie, ouvrant les portes en bois d’un grand coup et laissant la pièce se retrouver inonder de lumière. Une seule ombre dans la pièce, la mienne avec deux autres moins nettes juste à côté, Jack et Michel.

(Maintenant, j’ai quatre destinations possibles, un magasin de magie, l’arène, la milice ou un temple de Gaïa. Je crois que je vais choisir le magasin de magie pour commencer. Ainsi je pourrais me débarrasser de tout ce qui ne me sert plus.)

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Trois êtres distincts pour une seule âme et une destinée


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Mer 28 Nov 2012 06:03 
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Le sonneur de cloche devait être absent, ou tranquillement posé dans sa chambre, lorsque je gravis les premiers degrés de la tour car seules les pierres inertes m’entouraient. Soulagé de ne pas avoir à perdre du temps à parlementer pour me balader dans les cimes de son antre, je montais les étages sans attendre. Après quelques foulées impatientes, j’atteignis le sommet de la tour, où la cloche reposait, exposée aux quatre vents. Les toits de tuiles ocre m’entouraient, creusés par les sillons des rues pour former comme des fleurs bourgeonnant sur la pierre grise qui ceignait la ville. Je contemplai les nuances brunes luire au soleil tandis que l’air marin fouettait mon visage de ses embruns frais.

Je restai un instant, là, debout face à la mer ; fermant les yeux pour mieux profiter de la sérénité des lieux. J’avais eu raison de choisir le clocher pour ma contemplation. Sentant mon bien-être, Kristal quitta l’abri de mon médaillon pour prendre la forme d’hermine qu’elle avait utilisé jadis. Toute de douceur et d’affection, elle se lova autour de mon cou. Après quelques minutes de communion entre nous et les éléments, elle rompit le silence en une tendre parole, où aucune intonation ne venait pressait à la fin de cette accalmie.

(Bien, nous pouvons commencer.)

Je pris mon temps pour répondre, puisant une longue inspiration de cet air pur, puis m’assis en tailleur. Je sortis le livre de Yuia pour le poser devant moi, ouvert au chapitre que j’avais mis de coté la veille à l’arrivée de Pulinn dans l’anti-chambre. Ce grand grimoire au savoir sacré abordait sur plusieurs pages l’art délicat et extrêmement ardu de la cryogénie. Ce pouvoir, je l’avais en moi. Je le savais, je le sentais. Yuia m’avait béni d’un don profond pour sa magie des glaces et il avait même jailli une fois, lorsque mes pouvoirs étaient encore hors de mon contrôle. Mais maintenant, j’effleurais cette faculté et il était temps de franchir le pas.

(Reprenons la lecture…. Yuia, guide-moi dans ces lignes pour m’aider à accéder à la destinée que tu as prévue pour moi.)
(Gloire à la Dame des Glaces.)
(Hum…)
(Bah quoi, vous n’avez pas le monopole de la foi Monsieur ! J’ai aussi mes affinités avec Yuia et son élément.)

Je souris face à cette toquade, puis me plongeai dans le décryptage des explications ésotériques du grimoire. Peu à peu, tout prenait plus de sens. Quand une phrase restait énigmatique, je me redressai pour méditer dessus, toujours assis en tailleur mais croisant aussi les bras, yeux clos. Le vent frais allégeait mon esprit de ces incompréhensions et je pouvais reprendre mon apprentissage. Je sentais mes fluides de glace remuer, comme s’ils reprenaient des agencements innés, qu’ils attendaient depuis des lustres.

(Je me sens prêt.)

Kristal émit un petit bruit de satisfaction, sorte d’assentiment envers mon jugement. Je me relevai, prêt à manifester mes fluides pour tenter ma cryogénie sur une fleur que j’avais cueillie tantôt. Comme à mon habitude, je me focalisai sur mes fluides pour en contrôler les pulsations et faire jaillir ma magie.

Mais soudainement, alors que j’allais enclencher mon sort et offrir à une rose une vie éternelle dans un écrin de glace, je sentis une immense douleur. Je perdis aussitôt ma concentration. Plus qu’un simple échec de sort, mes fluides semblaient se terrer profondément en moi. Mon épaule me brûlait, un peu au-dessus du cœur.

« Ahhhhhhh ! Mon tatouage ! C’est mon tatouage ! »

(C’est, non… la marque en dessous… la marque de Phaïtos.)

Kristal était aussi paniquée que moi, perdue face à ce qu’il se passait. Pétri de douleur, j’ouvris à la hâte ma chemise, non sans faire sauter quelques boutons. Du coin de l’œil, je pouvais voir le symbole maléfique sous mon tatouage luire d’un éclat sombre. Ma peau était comme parcourue par des centaines d’aiguilles chauffées à blanc.

(C’est mauvais, très mauvais !)

« Fais le partir, fais le partir ! »

Le visage inondé de larmes, je raclais sauvagement mon pectoral de mes mains dans des griffures erratiques dans le vain espoir de m’ôter la source de ma souffrance. Ma faera avait quitté sa forme d’hermine pour léviter face à moi sous forme de fée. La peur déformait son visage en une grimace désespérée.

(C’est Phaitos ! Il utilise sa marque pour avoir une emprise sur toi….)

Elle marqua une maigre pause avant de poursuivre, redoutant presque autant ses mots que ce qu’ils décrivaient. Titubant, je reculai jusqu’à écraser mon dos contre un pilier de pierre. Je commençai à avoir des tâches noires et des points lumineux devant les yeux.

(Il veut prendre ton contrôle. Mais je l’en empêcherais.)

La résolution qui vibrait dans la voix de Kristal était un baume qui me permit de tenir face aux douleurs lancinantes qui redoublaient à chaque instant. Je ne percevais presque plus les environs et les toits n’étaient plus qu’une mer ocre et floue qui s’assombrissait plus vite que lors d’une éclipse. Je sentis alors la présence de Kristal s’étendre autour de moi comme un bouclier. Mon tatouage se calma, gardant une pointe de supplice tenace en son sein. L’atténuation de la douleur m’offrit la lucidité nécessaire pour comprendre. Ma faera avait le pouvoir de protéger des influences maléfiques. C’est ainsi par le passé qu’elle m’avait sauvé de l’emprise de Caacrinolas et l’avait empêché de manipuler à nouveau mes rêves. De la même manière, elle épuisait tout son pouvoir pour bloquer la tentative du dieu des morts.

Mais c’était bien là le problème, car l’assaut divin était d’une force incommensurable. J’avais un bref répit, mais le bouclier de Kristal s’amenuisait et je sentais sa souffrance quand elle s’efforçait à prolonger la protection. Tout devenait de plus en plus sombre, je ne voyais plus qu’une aura diffuse m’entourant de tout son amour.

(Kristal !)
(Tiens… ghnnnn… bon Lillith, tiens bon.)

Une voix s’adressa alors à Kristal, mais je perçus son écho caverneux par le lien qui m’unissait à elle.

(Tu n’es rien face à un dieu. Tout juste un moucheron que je peux balayer.)

Je frissonnais plus en entendant cette voix implacable qu’à cause de la douleur toujours présente, tant la puissance et la mort suintaient de ses intonations. Face à moi, je voyais le petit corps de ma faera qui s’escrimait à renforcer sa protection, coûte que coûte. La mâchoire tremblante, je la regardai avec un mélange d’admiration et d’amour. Malgré la menace, elle restait là, s’interposant. J’aurais voulu qu’elle fuit tant qu’il était temps, mais la peur m’empêcher même de formuler cette pensée.

(Bien, c’est ton choix.)

D’un coup, le voile lumineux m’entourant se réduisit à une peau de chagrin et une énorme main sombre referma ses doigts décharnés sur le frêle corps éthéré de Kristal. Je sentis alors toutes mes forces m’abandonner. C’était comme si cette main étrangère s’était introduite en moi, là où aucune main n’avait le droit de pénétrer, pour arracher quelque chose de profond et de précieux. Je fus pris de vertiges et de nausées, sur le point de m’évanouir, terrassée par le choc.

C’était Phaitos, il avait saisi Kristal ! La pauvre tremblait, folle d’horreur et de dégoût. Elle se tordit vers moi tandis que je ne pouvais bouger, paralysé. Ce n’était pas normal… Personne ne pouvait physiquement contraindre une faera… Impossible…

Mais c’était un dieu qui nous assaillait et il se permettait cette abomination. Kristal se débattait en vain face à l’étau funeste. Nos yeux ne se quittaient pas, gardant encore quelques instants le lien qui nous unissait. Mais la main était trop forte et les pupilles de ma faera s’écarquillèrent dans le faible éclat d’un souffle d’effroi. Je lisais dans ses yeux une horrible vérité qu’elle venait de comprendre, qu’elle venait d’accepter.

(Lillith.)
Son appel n’avait rien du cri ou de la supplique. Son timbre était limpide, mélangeant une excuse à un adieu. Sans sommation, les doigts de ténèbres se refermèrent sèchement et la silhouette lumineuse se brisa en mille éclats s’évanouissant dans la noirceur empoissée qui me cernait.

« Non ! Noooooooooooooooooonnnnn ! »

Soudain, se fut la déferlante. Si j’avais pensé souffrir un instant plus tôt, ce n’était rien face à l’assaut qui s’écrasait contre mon être sans la barrière primordiale de Kristal. L’obscurité m’avalait totalement et je sentais un regard pesant et mauvais au-dessus de moi. Submergé par la douleur et la peine, je sombrai dans les affres d’un long tourment.

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Dim 2 Déc 2012 02:26 
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Je me noyais dans un torrent de douleurs et la disparition de Kristal sapait toute volonté de résister. Je ne voulais plus qu’une chose, me faire happer par les flots sombres pour en finir, pour ne plus souffrir. Mais Phaitos en avait décidé autrement et, malgré ma volonté d’en finir, je restai conscient de tous les changements que je subissais.

Les épais murs du clocher n’étaient plus que des ombres difformes et la présence éthérée et lointaine du dieu maléfique me paraissait plus précise et concrète que la pierre face à moi. Je reconnus les traits livides et austères de celui qui nous avait laissés sortir des enfers lors du voyage sur Verloa, mais il semblait plus massif, plus imposant. Il me fixer avec une fureur contenue et seuls ses yeux exprimaient le mépris qu’il me consentait. La vague de souffrance, due au choc de sa violation de mon être, se retirait peu à peu mais la marque sur mon pectoral me vrillait encore les sens d’un feu inextinguible.

Perclus de peine, je ne réagissais pas, n’ayant plus la force de lutter. Phaitos prit alors la parole, résonnant dans mon crâne comme un glas assourdissant, mais sans hausser le ton, comme s’il était au-dessus de tels emportements humains.

« Simple mortel, tu as voulu vaincre la mort. »

Ce n’était pas une question, mais une affirmation amère. Je compris alors la raison de son arrivée. Que Yuia garde une cité sous l’égide de ses glaces, loin de l’ombre du temps et de la mort, c’était une chose, et il ne pouvait pas vraiment s’opposer au domaine d’un autre dieu. Mais qu’un magicien se lançât dans la cristallisation de la vie, diffusant sur Yuimen l’idée que la mort n’est pas inéluctable, c’était intolérable pour lui.

(Yuia ! Pourquoi ne me protèges-tu pas ?)

« Tu as eu tort de me défier, alors que je t’avais laissé partir de mon domaine. Je t’ai marqué. Tu es mien, tu n’aurais pas du l’oublier… »

La voix divine grondait comme une sentence immuable et les mots m’écrasaient en appuyant mon orgueil fatal. Je réalisais alors comment j’avais cru vaincre la mort sur Verloa alors qu’elle ne faisait que placer ses pions, comment j’avais attiré l’attention de Phaitos, lui ouvrant une voie royale pour qu’il activât sa marque et me muselât tel un chien dangereux. Je compris avec horreur que je n’allais jamais pouvoir user de mon pouvoir latent de cryogénie. Mais je n’étais pas au bout de mes peines… Phaitos n’en avait pas finit avec moi et il reprit d’une voix presque goguenarde.

« Mais ta mort serait un gâchis. Je n’aime pas investir mes pouvoirs en vain : tu vas donc me servir. »

Je vis alors une longue main décharnée s’approcher et un doigt squelettique me toucha au niveau de la marque qui me lancinait toujours. Au contact, je sentis une énergie violente s’infuser en moi. Tel un poison, elle courut dans mes veines en laissant une trace éphémère d’une noirceur d’encre. C’était comme une multitude de piqures qui transperçaient mes chairs, mais l’impact mental fut plus immédiat et brutal.

J’eus une série de visions fulgurantes qui, sans m’éclairer d’images nettes, imprimaient dans mon esprit des notions sur l’équilibre entre la mort et la vie. Ainsi, je perçus comment Phaitos protégeait les âmes en son domaine, laissant les âmes en colère dans un stade intermédiaire, source de la magie d’ombre en attendant qu’elles s’apaisassent. Un mal nécessaire pour qu’elles puisassent trouver la quiétude. Phaitos avait installé un équilibre, mais je perçus un ébranlement dans la balance. Un vacillement que le dieu des morts percevait avec plus de clarté que quiconque.

Le souffle coupé, je visualisais avec horreur le danger que Phaitos voulait éviter. Car la guerre faisait rage dans notre monde et les âmes en colère étaient plus nombreuses que jamais. C’était une surcharge qui risquait de faire faire basculer l’équilibre des enfers. Un flot d’âmes démentes et enragées déchainant les éléments, brisant les barrières du monde des morts, contaminant les âmes apaisées. C’était un raz-de-marée malsain de toute la noirceur de l’âme humaine, qui pourrait ravager le monde. Je ne savais pas si la menace était réelle ou si Phaitos exagérait la vision pour me manipuler. Après tout, ça n’aurait pas été la première fois que quelqu’un usait d’un tel subterfuge.

Mais une image s’imposa dans tout ce bourdonnement, celle d’une créature monstrueuse. Elle avait la silhouette d’un vieil homme malingre, courbé et à la barbe hirsute. Mais elle n’avait rien d’humain, car sa peau épaisse couverte de rayures noires et grises moulait une musculature exagérée et des articulations fragiles. En guise de mains et de pieds, elle avait des griffes acérées inquiétantes au bout de longs doigts difformes. Une lourde carapace recouvrait sa nuque pour venir protéger tout son crâne et écraser ses arcades sourcilières vers une gueule béante garnies d’une centaine de crocs. Mais tout ça n’était rien face à sa longue queue souple et musculeuse qui se terminait par une terrible faucille en os au tranchant mortel.

Des victimes à ses pieds étaient blêmes, la poitrine ouverte, et le sang coulant de la bouche du monstre laissait peu de place à l’imagination. La créature leva ses yeux aux reflets dorés vers moi et je frémis face à cette apparition qui n’avait pourtant rien de réel.

« Pour protéger mon royaume et soulager les pires âmes, apparais ! Œuvre en mon nom ; mon chasseur, Aurion ! »

Les visions cessèrent, mais le flux douloureux que la main ténébreuse infiltrait dans mon corps continuait, brûlant mes entrailles. Me sentant défaillir, je tentais de reculer, pour finalement y parvenir quand Phaitos, ayant terminé, retire de lui-même son apposition. Chancelant, je pris l’escalier en m’appuyant sur le mur de pierre. Ma vue revenait peu à peu et je cherchais à fuir, à trouver du secours.

Mon ventre se tordait spasmodiquement et je tremblais comme une feuille. En sentant des tiraillements dans mon bras gauche, je m’arrêtai à un pallier pour m’examinai.

« Non ! Ahhhhh…»

Mon cri se perdit dans ma gorge tant j’étais horrifié parce que je découvrais. Ma peau laiteuse s’était grisée et striée de bandes noires. Mes muscles se contractaient pour former des masses compactes et je sentis mes os craquer pour prendre de nouvelles positions. Ce fut alors le moment que ma main choisit pour grandir. Mes doigts devinrent calleux et s’allongèrent pour prendre des crispations menaçantes. Mes ongles noircirent et s’épaissirent pour devenir des griffes aiguisées.

(Oh par Zewen, non ! Pitié ! Je deviens le monstre…)

Terrifié, je vis la mutation continuer son œuvre sans que je ne puisasse l’empêcher. Je tentai de mobiliser mes fluides pour contrer d’une manière ou d’une autre cette transformation, mais il n’en résulta qu’un malaise plus profond. Je perdis l’équilibre et dégringoler la volée de marche. Au point où j’en étais, les chocs des roulades sur les degrés de pierre faisaient peu de différence et je m’étalai de tout mon long sur le palier suivant, avec quelques bleus en plus mais surtout une panique grandissante.

Mon bras n’était que le début et je ressentais des changements dans tout mon buste. Le plus étonnant était que mes vêtements fusionnaient avec ma peau, imprimant de léger motifs dans les nuances grises de la peau maudite.

« Non, non ! »

Les changements allaient de plus en plus vite et mes jambes et mon second bras suivirent rapidement, devenant d’autres membres monstrueux. Je me redressai, titubant sur mes nouveaux pieds tordus et m’accrochai au garde-corps, plantant mes griffes dans le bois tendre. Je sentis alors une démangeaison dans le bas de mon dos, puis un déchirement, comme si on essayait de m’arracher la colonne vertébrale. Un appendice caudal de deux mètres me jaillit hors du croupion. Il se cogna au sol dans le mouvement, me projetant par-dessus la rambarde. Basculant dans le vide, je me mis à hurler en voyant le vide sous moi. Mais les changements continuaient vite et je sentis ma nuque se rigidifier en une coque protectrice qui se prolongea sur mon crâne. Mes cheveux s’écrasèrent pour fondre dans cette série d’écailles solides. Ma mâchoire se déboita pour s’agrandir et se fournir en dents, tandis que mon menton se garnissait d’un poil dru, presque dur. Je n’étais plus qu’à deux mètres du sol quand la métamorphose se termina, avec mes yeux qui se rétrécirent pour avoir une vision plus précise.

Aussitôt, je sentis la bête en moi. Je devins maître de ce nouveau corps, comme si j’avais toujours été dedans. Instinctivement, je jouai du poids de mon corps pour pivoter et orientai ma queue vers le bas pour amortir ma vitesse de chute. Je la laissais se plier souplement pour suivre avec une roulade.

La douleur avait enfin cessé et je pouvais reprendre mon souffle, même si celui-ci était désormais plus rauque. J’entendis une parole de Phaitos, plus lointaine, comme un chuchotement dans ma tête. Un ordre.

(Alderic Blem, un marin, dans les quartiers Est)

Je n’eue pas le temps de vraiment étudier la question, car les derniers mots du dieu furent suivis par un cri affolé d’un vieil homme. C’était le sonneur de cloche, qui était sorti de ses quartiers en entendant mes cris, pour découvrir à sa grande surprise une abomination dans sa tour.

« A l’aide ! Milice ! Milice ! Un monstre dans le clocher ! »

Le pauvre vieillard était terrorisé, mais il avait eu le réflexe de s’enfuir à corps perdu dans la rue.

(Oh non, pas la milice. Ca ira mal, ils vont m’attaquer !)

Je savais que je devais aller dans les quartiers Est, c’était mon devoir et Phaitos ne me laissait pas le choix. Mais je ne pouvais pas sortir dans la rue, plus maintenant que j’étais un monstre, « l’Aurion » du dieu des Morts. Amer, je ravalai ma fierté pour me focaliser sur mon problème actuel. Filer d’ici vite. Et si les rues étaient trop dangereuses, il me restait les toits.

D’un bond, je rejoignis les escaliers et cavala pour rejoindre les hauteurs rapidement. J’en étais à la moitié de la hauteur de la tour quand je vis en contrebas le sonneur de cloches flanqué de deux miliciens en armure. Ils m’aperçurent et crièrent en pointant vers moi des mains tremblotantes. Je continuai mon ascension et atteignis bientôt le sommet de la tour. Mon sac était encore posé dans un coin, avec le livre de Yuia posé au sol. Je l’attrapais aussi délicatement que possible, l’enfournait dans la sacoche que je glissai sur une épaule.

J’entendis les gardes dans les escaliers, progressant bien vite. Faisant confiance à mon nouveau corps et à l’aisance qu’il me procurait, j’osai descendre sur la façade extérieure, plantant mes griffes dans le mortier entre les moellons. Le temps que les soldats me repèrent, j’étais déjà loin en dessous de leurs pieds. Avec des gestes rapides et précis, je trouvais à chaque fois une nouvelle prise pour descendre d’un pied ou deux et j’avais rejoins bientôt la hauteur des toits des maisons. Je jetai un dernier coup d’œil vers les miliciens et pu voir l’un d’eux me tenir en joue avec un arc. Il avait du mal à me viser en devant se pencher au-dessus du vide. Son collègue l’aida en le tenant par le col et un premier trait partit. La flèche racla la façade en passant non loin de moi, mais cet échec n’émoussa pas la volonté des soldats. L’archer banda à nouveau son arc, mais je n’allais pas lui laisser le temps de m’épingler. Je relâchai mes bras en pliant les jambes contre mes prises pour prendre appui contre le mur et me projeter à l’horizontale vers un toit de l’autre coté de la rue un ou deux mètres plus bas. Mon corps se détendit comme un ressort et je volai loin du clocher.

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* Lillith, humain, Aurion et Cryomancien nv23 *
En mission pour les Amants de la Rose Sombre


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 Sujet du message: Re: Le clocher
MessagePosté: Sam 13 Juin 2015 23:02 
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Localisation: Kendra Kâr
Une fois arrivée devant l'immense bâtisse surplombant l'endroit, Faith admira tout d'abord la remarquable architecture du lieu abritant la cloche.

(Comment est-ce possible de que des lutins puissent vivre dans un espace aussi peu fréquenté ?)

Elle franchit la double-porte d'entrée, soutenue par deux énormes battants. La salle est sinistre. Les lustres sont couverts de toiles d'araignées et le silence est maître des lieux. Tous les éléments présent dans cette pièce, confirment l'idée que peu de personnes sont de passage dans ce clocher. En continuant d'avancer, on peut remarquer d'anciens tableaux accrochés aux murs. Cela paraît étrange lorsque l'on sait que les lieux sont trop vétustes pour être habités. Les vitraux sont couverts de poussière ce qui laisse à peine passer la lumière. Soudain, le bruit sourd de la cloche résonne. Faith se précipita alors dans les sombres escaliers pour voir d'où provenait ce brouhaha et peut-être tomber sur les petits habitants dont elle devait assurer la migration. Une fois toutes les marches franchies, elle tomba nez à nez avec un étrange personnage. Pas un lutin, loin de ce que l'on pourrait penser, mais un vieil homme décrépit. Faith interpella l'homme à plusieurs reprises, qui en l'absence de réponse, fit comprendre qu'il était devenu sourd à cause de la résonance dût à l'agitation régulière de la cloche. Elle lui tapota donc sur l'épaule afin de pouvoir communiquer. L'homme, surprit, se retourna dans un sursaut.

" - HEIN ?! Qu'est-ce que c'est ? "

(Ah oui, je comprends mieux ce que voulais dire le milicien.)

" - Je voudrais vous parler.

- QUOI ? Je suis en train de brûler ?!

- NON ! JE VOU-DR-AIS VOUS PAR-LER !

- Me frapper ? Pourquoi donc ? "

Une chose était sûre, établir la connexion avec cet homme ne serait pas chose facile et on peut dire que la patience est loin d'être la première qualité de Faith. Elle eue subitement une idée, sortie un bout de papier de son veston et commença à écrire. Elle tendit le papier au vieillard.

" - Pourri votre dessin, je ne comprends pas l'histoire. "

( Merde, en plus de ça il ne sait pas lire... )

Elle commença à chercher une solution quand un nouveau bruit, beaucoup moins sourd se fit entendre. Elle leva la tête et aperçu un personnage minuscule. Il y en avait d'abord un, puis deux, puis trois, puis cent. La mission se révéla plus difficile que prévue à ce moment là. Un seul parmi tout le groupe s'avança de la pénombre pour adresser la parole à Faith.

" - Laissez ce brave Jules tranquille ! "

Faith réprima un petit rire à l'entente de la voix enfantine de la petite créature.

" - Jules ?

- Jules Gariche, c'est lui qui s'occupe de sonner la grande cloche.

- Je ne suis pas là pour lui, mais pour vous.

- Pour nous ? " demanda le jeune courageux.

Les autres semblaient ne pas comprendre ce qui était en train de se passer et n'avait même pas la force de réagir.

" - Ils sont sourds, ils ont perdu l'audition depuis que nous vivons ici.

- Pourquoi es-tu le seul à entendre dans ce cas ?

- J'avais trouvé de la cire de bougie sur la table de chevet de Jules, et je l'ai utilisé pour mes oreilles, je les place cinq minutes avant la sonnerie de la cloche. Malheureusement c'était trop tard.

- Oh, je suis envoyée ici, car j'ai reçu une plainte concernant votre résidence dans ce clocher. Vous devez partir, les miliciens ont peur que vous sacagiez les mécanismes de la cloche et que cela leur porte préjudice lors de la prochaine attaque d'Oaxaca. Vous devez partir. "

Le petit être paru outré à l'annonce des faits rapportés par la milicienne.

" - Mais...nous ne pouvons pas partir, que fera Jules sans nous ?

- Il se débrouillera, de toutes les manières, il ne vous entend plus, vous ne pouvez plus rien faire pour lui et cela sera plus agréable pour vous, de vivre dans un endroit où les nuisances sonores ne vous réduisent pas à la surdité.

- Que proposez-vous donc ?

- J'avais pensé au parc de Kendra-Kâr, l'espace est vaste, les cachettes et possibilités d'habitations sont nombreuses, ce n'est pas très loin et cela semble le meilleur pour vous et les gens de votre race.

- C'est effectivement le seul endroit auquel nous n'avions pas pensé. Cela conviendrai parfaitement. Cependant, il reste un problème.

- Quel est ce problème ?

- Il est impossible de réunir tout le monde, justement à cause des dommages causés par le tintement de la cloche. "

Le problème était bien évidemment de taille et l'homme de milice n'avait donné que peu de temps à Faith pour mener à bien sa mission. Elle regarda un instant à la fenêtre et aperçut un chat. Se rappelant que les lutins, avaient une peur bleue des chats, elle s'empara de l'animal tigré gris et l'introduisit dans la pièce acceuillant les lutins. En quelques secondes, tous les bons-hommes étaient dehors et attendaient une manifestation du chef. Celui-ci, sorti quelques instants après et Faith reconnut celui qui avait conversé avec elle précédemment.

" Voilà, plus de problèmes ! "

Après un rapide compte des troupes, tout le petit monde se rendit en direction du parc en passant par les rues de Kendra Kâr, Faith en tête.

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