Il devait être bien tôt lorsqu'Orik ouvrit les yeux. Il resta allongé dans une position inconfortale car l'idée de remuer ne serait-ce qu'un doigt ne le séduisait pas. Il n'y avait aucun bruit qui venait ni du palier, ni d'en bas.
Orik repoussa enfin les draps pour se lever. La douleur dans sa jambe le chatouilla, mais il allait beaucoup mieux. Il enfila sa lourde armure, rengaina sa hache, et resta la main sur la poignée de la porte. Il réfléchissa un instant tout en s'éforçant d'expulser Argotik de ses pensées. C'était incroyable. Il avait à peine connu le marchand plus de deux jours, mais il lui inspirait quand même une profonde tristesse. Enfin le nain ouvrit la porte et s'avança sur le palier. Des voix retentissaient d'en bas. Orik ferma le plus silencieusement la porte derrière lui et marcha jusqu'à l'escalier.
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Non, je ne vois qui cela pourrait être messire, disait la voix de Sam.
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Tu en est sur? demanda une voix grave d'homme.
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Absolument!Silence.
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J'espère pour toi que tu ne ment pas, misérable. Si par malheur c'est le cas...-
Il ne ment pas! c'est la vérité! Répondit la voix de Tina. On percevait comme une nuance de peur dans son timbre, mais on sentait qu'elle fesait comme si elle ne l'était pas.
L'homme à la voix grave ricana.
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J'espère bien. Des bruits de pas indiquaient que l'homme en question avait tourné les talons et se dirigeait probablement vers la porte. un grincement sinistre indiqua à Orik qu'il avait raison.
Il attendit un petit moment avant de redescendre. Lorsqu'il arriva en bas, seules les lampes à huile et quelques bougies éclairait la salle. Au comptoir, Tina était assise sur une chaise, apparement prête à fondre en larmes. debout prêt d'elle, Sam avait l'air embarrassé. Il tourna les yeux vers Orik et s'avança vers celui-ci, changeant du mieux que possible l'air qu'avait son visage quelques secondes auparavant.
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Ah, Orik! Il faut que je vous parle...-
Qui était cet homme? Je sais qu'il était là pour moi!Tina et Sam échangèrent un bref regard et Sam parut plus embarrasé que jamais.
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Qui était-ce? -
Je ne sais pas trop... confia le garçon.
Il était encapuchonné.
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Portait-il un signe? Une marque reconnaissable?Comme il s'y était attendu, le serveur lui répondit:
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Oui! Il avait un bracelet sur lequel était gravé un "L" de couleur violette...-
Par Méno, déjà...Orik se gratta la barbe. Déjà
la Langue Noire savait, déjà sa tête était mise à prix.
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Il n'y a pas à douter qu'ils vous cherchent, ces gens. Le type m'a donné une description presque parfaite de vous. C'était difficile mais...-
Tu ne m'a pas trahit! Et je t'en suis éternellement reconnaissant.
Orik fixa Sam droit dans les yeux.
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Je vous cause assez d'ennuis. Il est tant pour moi de partir.
Il déposa une bourse pleine de pièce sur le comptoir et fit mîne de partir.
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Maître nain il y a bien plus que ce qu'il faut dans la bourse.-
Non mon ami, répondit Orik sans se retourné.
Non, il n'y aura jamais trop dans cette bourse. Alors adieu mon garçon. Et merci.-
Adieu, Orik, Maître nain.Alors qu'Orik avait presque atteint la porte, prêt à affronter la pénombre d'avant l'aube, Sam l'interpella.
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Oh, avant de partir.
Orik se retourna. Sam s'était emparé d'un pardessu maron sur un porte manteau derrière le comptoir. Il s'approcha d'Orik et lui mis dans les bras.
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Vous passerez inaperçu avec cela sur les épaules. Prenez aussi cela. Il retourna derrière le comptoir et sortit un ceinturon qu'il remit entre les mains d'Orik.
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Cela ne vaut pas une bonne hache, mais il peut s'avérer utile.Orik dégaina le poignard d'une vingtaine de centimètres, basique mais redoutable. l attacha le ceinturon autour de la taille, rengaina la lame, revêtit le pardessu et remerçia une fois de plus Sam.
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Merci milles fois, mon jeune ami. Hum... une dernière chose. Ou se trouve le temple du dieu Meno?Sam lui indiqua qu'il fallait simplement longer la rue adjacente à la taverne.
Enfin, orik poussa la lourde porte de bois, qui lacha un sinistre grincement, comme un glas continuel dans l'aube de Kendra Kàr...
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