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 Sujet du message: Les habitations
MessagePosté: Sam 30 Jan 2010 15:23 
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Les habitations


Les habitations du Caix Imoros d'en haut reflètent le caractère de leurs habitants : sombres et sinistres, même si relativement peu aisés, voire même parfois pauvres. Ce ne sont pas des riches familles qui auraient reçu le privilège de vivre à l'abri du soleil en permanence.

De jour il n'y a pas grand monde qui circule, puisque les Shaakts de la ville d'en haut ont plutôt tendance à sortir dès que le soleil se couche ou alors, exceptionnellement, lorsque le soleil est caché par la noirceur de certains nuages d'orage.

Les maisons étroites sont encore en marbre sombre, comme en bas, mais beaucoup plus rudimentaires, avec moins de sculptures, voire parfois pas du tout. Elles sont souvent assez vieilles et instables, avec des angles de construction bizarres et surprenants. Elles ont plutôt tendance à s'élancer vers le ciel et, parfois, plusieurs familles s'y entassent.

Les Shaakts aiment exposer, au dessus de leur porte, le crâne d’un ennemi vaincu, juché sur un pic…Gare aux querelles de voisinage.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Lun 25 Juin 2012 09:37 
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Choisir entre toutes les destinations possibles la destination de Caix Imoros relevait de l’un des trois syndromes suivants : une propension au suicide, une étourderie crasse ou un appât du gain immodéré. La Cité, malgré son odieuse réputation, trônait sur le nord du continent en affichant son mépris et sa prospérité à la face du monde. Certes, les bons pensants et les moralistes pestaient sur la nature de cette opulence, mais ils le faisaient usuellement de loin. Si le commerce des épices était uniformément accepté, celui des esclaves pouvaient encore choquer quelques bonnes âmes nées dans le sud. Pourtant, à voir le nombre de mercenaires crapahutant au travers de tout Nirtim pour venir rechercher les faveurs des Mères Matriarche, il semblait à Cahir que le message n’était pas encore uniformément accepté.

De tous les quartiers de la ville extérieure, celui de Mort-Fosse était l’un des pires endroits possibles pour établir un commerce. Les demeures, quoique hautes et solides, affichaient la mode bien particulière de Caix Imoros. Le toit incurvé déviait la pluie avec une efficacité consommée, laissant l’eau couler le long de tuiles noires jusqu’à la rue, où elle se faisait un plaisir d’inonder les passants. Leur géométrie suivant des règles étrangères à l’œil humain se révélait au mieux inquiétante. Bien souvent, le nouveau venu avait tendance à surveiller autant les toits que la rue, ce qui au final n’était pas si inutile que cela. L’entièreté de la ville n’avait pas été conçue pour l’être humain, bâtie de très bas – pour ne pas dire de souterrain – vers les hauteurs.

Mort-fosse donc connaissait son exécrable réputation de par les anciennes fosses du quartier et la présence de nombreux fourneaux ; les premiers alourdissaient l’air d’une odeur de cadavres convenablement couverte par les fumerolles des seconds. Par ailleurs, personne ne se demandait où les forgerons trouvaient leurs combustibles, tant le charbon était cher et le bois détrempé rare. Voir dans la proximité de ces deux particularités comme un lien intentionnel avait de quoi alourdir le plus solide des estomacs. Au cœur de Mort-fosse, une rue particulière portait à médire. Seulement indiquée par un brasero, comme si la rue principale en avait eu honte, elle prenait la forme d’une venelle sordide s’éloignant en pente douce en direction de l’est : la rue Morgue. Contraction de mort et d’orgue, cet héritage particulier provenait de la réputation de l’une des demeures, en d’autres temps propriété d’un collectionneur de cadavres, par ailleurs mélomane. L’on disait la demeure hantée et pas qu’un peu mais c’est pourtant ici que Cahir avait décidé de s’installer, par gout du confort autant que par l’usage qu’il comptait faire de la bâtisse.

La méthode utilisée avait été fort simple. De nuit, sans lune comme le voulait la coutume, Cahir avait enflammé plusieurs ballots de paille dans le local. La fumée envahissant les étages et le sous-sol avait rapidement permis de faire le tri entre d’authentiques fantômes et une banale paire de mendiants un peu plus courageux que la moyenne. C’est ainsi que Cahir était accédé à la propriété. Trois étages typiques de l’architecture de Caix Imoros et un grenier sous le toit, ainsi que deux sous-sols s’étendant sous la demeure, composaient l’entier descriptif de sa demeure. L’orgue, vestige du premier propriétaire notable, trônait encore dans l’une des pièces. Son cuivre était terni et son bois par endroit légèrement vermoulu. Plusieurs de ses tubes semblaient être bouchés, par des nids de pigeons, des rats crevés ou des choses auxquelles Cahir ne préférait pas penser en prévision du jour où il faudrait mettre la main dedans pour en dégager les fondements. Enfin, il y avait dans cet instrument de musique quelque chose d’inquiétant et bien souvent, dans la pénombre, il lui donnait l’impression d’être une bête tapie contre le mur, attendant son heure pour se jeter sur une proie facile.

Un locataire impressionnable se serait laissé tenter par un déménagement anticipé mais Cahir était d’une toute autre trempe.

« Voilà, avec une porte à loquet, il n’est pas prêt de sortir de nuit l’orgue » dit-il en achevant de condamner la porte conduisant à l’organe sensible. L’esclavagiste grinça des dents en se déplaçant au travers de la demeure et se plaça sous le porche de son entrée. Dehors, comme d’usage, il pleuvait.

« Et maintenant ? » lui glissa subrepticement son aide de camp, Moucheron, un authentique margoulin sournois et vicieux ; et n’ayant pas encore atteint l’âge impropre de la puberté.

« Et maintenant, rien. Nous attendons. » Commanda Cahir d’une voix assurée.

Car dehors il pleuvait et ses bottes prenaient l’eau.

Foutue histoire.

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Cahir d'Erse - Esclavagiste au service de la Cour Fantôme - Fanatique Humain [1]


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 28 Juin 2012 03:05 
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Recrutement de Cahir


La pluie tombait encore lorsque tu aperçus une corneille à tes côtés. Celle-ci, non farouche, s’ébroua afin de se débarrasser de toutes ses gouttelettes d’eau. Sous ses pattes, tu pus apercevoir un sombre petit bouquin noir à la couverture de cuir usé. La corneille, sans prévenir poussa le livre vers toi. Ce dernier s’ouvrit automatiquement, toucha ton pied botté et t’engouffra sans que tu ne puisses l’en empêcher. La corneille émit d’abord un croassement sourd afin d’apeurer ton aide de camp, pour ensuite récupérer le petit bouquin et s’envola vers d’autres cieux.

((( Et voilà, dès que le sujet de la quête 28 sera visible, je te demande de te rendre sur le babillard pour y suivre les directives, et ensuite de te rendre à la page de garde couleur et de rp la scène qui vient de se dérouler ici,... Sois la bienvenue dans la quête 28)))

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 16 Oct 2014 01:14 
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Depuis les rues de la ville haute


La main posée sur la poignée de la porte d'entrée, Adam inspira et expira profondément plusieurs fois afin de se préparer psychologiquement à rencontrer sa nouvelle maîtresse.
Son regard se vida de toutes émotions à l'image de son cœur, s'attendant ainsi à recevoir de très probables mauvais traitements dans des conditions supportables, avant de tourner lentement la poignée de la porte d’airain...
Le bâtiment faisait tâche dans cette rue où toutes les autres habitations se rapprochaient plus de mansardes fortifiées. A la place de l'étage unique et traditionnelle, celui-ci en possédait deux supplémentaires, surplombant par là ses voisins avec arrogance... Mais une arrogance de vieux noble déchu: L'usure des pierres donnait une impression de vieille tour biscornue menaçant de s'écrouler à tout instant.

La porte s'ouvrit en grinçant légèrement et l'hiniön pénétra dans l'entrée exagérément décorée: Des tableaux représentant des scènes érotiques ou de tortures pures ornaient les murs craquelés de marbre onyx, des bougies volumineuses sur des meubles d'origines diverses assurant une lumière tamisée...
Un shaakt se trouvait là, en tenue de combat complète, et visiblement sur le point de sortir; derrière lui, un thorkin portait sur son dos un sac de voyage aussi volumineux que lui ou presque:

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Même si les femmes détenaient le véritable pouvoir dans la culture shaakt, un homme n'était pas à prendre à la légère pour autant... Et encore moins pour un esclave comme Adam!
Ce dernier ouvrit rapidement la porte en grand pour l'homme, la tenant, et s'inclina en signe d'humilité, fixant le sol... Décidément ce sol de pierre noire omniprésent à Caix Imoros commençait à lui sortir par les yeux...

L'homme en armure passa devant lui sans un mot et sortit sans accorder un regard à l'hiniön, alors que le thorkin à sa suite passa en scrutant de haut en bas l'elfe blanc avec un regard méfiant et intrigué.
Adam ferma la porte une fois ceux-ci sortit et monta directement jusqu'à la pièce lui servant de chambre au premier étage via l'unique escalier en colimaçon.
La demeure était agencée de telle manière que la cuisine, l'entrée, la réserve et un petit salon se trouvent au rez-de chaussée... Au premier étage se trouvaient les appartements des esclaves... Au second celui des hommes shaakt et des invités... Et le dernier étage dans son ensemble constituait les appartements de la matriarche, seule et unique femme de la famille à Caix Imoros.

Voilà toutes les informations que Adam avait reçu avant son arrivée... A cela s'ajoutait ce que lui-même avait put déduire seul, en particulier sur la situation de la matriarche: Elle était riche, mais peu influente si l'on considérait l'état d'origine de sa demeure et ses dépenses abusives pour cacher cela, sans compter que les familles importantes se trouvaient toutes dans la ville souterraine et non en surface; mais elle semblait bien décidée à gagner en notoriété au vu de la cape elfique présente à l'arrivée d'Adam dans sa chambre... Un coffre au pied de son lit contenait aussi des vêtements simples mais de très bonnes factures, comme ceux réservés aux esclaves des plus grandes familles de la ville basse... Elle voulait donc acquérir l'image d'une femme puissante pouvant se permettre ce genre d'extravagances.
Mais avec sa richesse, pourquoi n'habitait-elle pas déjà en sous-sol? Trois raisons possibles à cela... Soit elle avait été grandement humiliée et rejetée, soit elle était nouvelle à Caix Imoros et d'une famille peu connue ici, enfin, la troisième possibilité était un manque de puissance brute... Manquait-elle d'hommes forts?

L'esclave ôta sa cape elfique, la plia soigneusement et la rangea dans le coffre avec le reste des affaires fournies par sa maîtresse, en profitant pour faire un rapide inventaire: La cape elfique donc, mais aussi une petite gourde magique très commune, vide bien sûr, un ensemble visiblement fait pour les occasions importantes, deux autres pour le travail de tous les jours et un dernier plutôt étrange, à la fois sombre et sobre... C'était peu pour un homme libre mais exceptionnel pour un esclave!

Avant de monter aux appartements de sa maîtresse comme prévu, Adam décida de faire un peu de toilette afin de soigner sa présentation: Plus d'une fois avait-il été punis pour ce genre de négligence durant ses premières années d'esclavages!
Il descendit à la cuisine et découvrit trois autres esclaves en pleine préparation du petit déjeuner: Sa maîtresse dormait évidemment le jour, comme beaucoup de shaakt citadins, et vivait la nuit.

Saluant ses nouveaux compagnons d'un rapide signe de tête, il se lava le visage au bassinet prévu à cet effet, réservé aux esclaves, et sentit son esprit s'éclaircir au contact de l'eau fraîche... Quel bonheur que de sentir l'eau froide dans ses cheveux et sur son visage après cette journée si étrange!
Il se coiffa ensuite et en profita pour mieux observer ses compagnons d'infortunes: Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les esclaves ne se soutiennent pas toujours mutuellement! Certains ne pensent qu'à se mettre en avant au détriment des autres et il faut donc vite avoir une vision précise et juste de chacun afin de savoir de qui se méfier...

Un humain, environ 1.80m, blanc de peau, aux cheveux et à la barbe rousse, semblait être cuisinier.
Un sekteg, dans les 1.30m, à la peau d'un vert très clair et aux yeux noirs, s'occupait de la plonge.
Et enfin un bratien, culminant facilement à 2m, au poil brun orangé et blanc, tenait un carnet sur lequel il semblait être concentré avec attention... Peut-être faisait-il l'inventaire?
Bien que cela soit un peu trop tôt pour en être certain, Adam nota qu'aucune race n'était représentée deux fois... Mais bon, avec seulement quatre esclaves c'était encore possible.
Une chose certaine néanmoins: Il était l'aîné des esclaves pour le moment, mais le petit nouveau en termes d'ancienneté dans cette demeure... Il lui faudrait réussir à concilier les deux et adopter le comportement adéquat très vite.

" Je me nomme Adam. Adam Nobiltà." dit-il d'une voix monocorde.

Les trois relevèrent la tête de leurs tâches pour le fixer, puis se regardèrent mutuellement une seconde: L'humain salua de la tête l'elfe blanc et alterna entre la surveillance de la cuisson des plats et la conversation, le sekteg repartit directement dans ses assiettes et ce fut le bratien qui s'adressa ouvertement à Adam:

" Bonsoir Adam. Je me nomme Orio et m'occupe de la gérance. Tu es donc sous mes ordres. L'humain et cuisinier que voici se nomme Harold,qui est pour information muet donc ne t'attends pas à ce qu'il te réponde. Et notre rayon de soleil sekteg là-bas se nomme Gritch, et s'occupe de l'entretien de la cuisine et des courses de fournitures"

Gritch grommela de façon incompréhensible pour tout commentaire, fusillant du regard le bratien.

"Hum... Bref. Je t'attendais plus tôt mais je suppose que les prêtres du temple ont priorité. Fini de te laver et ensuite files au dernier étage te présenter à notre maîtresse. Un conseil: Ne traîne pas au second étage, les hommes risquent de se défouler sur toi si ils te voient, les elfes blancs ne sont pas vraiment parmi leurs races préférées... Encore que les autres ne le soient pas beaucoup plus.
Voyons..."
Orio feuilleta quelques secondes son carnet " Je ne vois pas vraiment quelles tâches te donner ici... Tous les postes sont déjà occupés! Pourquoi donc maîtresse Miriel t'a-t'elle acheté? Bon... Vas-y montes et reviens me voir après... Je serais ici ou au premier étage."

( Voilà donc celui que je ne dois pas mettre en colère... Bien.)

Adam salua le bratien et fila vers le troisième étage comme demandé...

La suite... Tout de suite!

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Dernière édition par Adam Nobiltà le Dim 19 Oct 2014 23:09, édité 9 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 16 Oct 2014 21:05 
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Adam s'engagea dans l'escalier d'un pas décidé mais discret. Les trois qu'il avait rencontré dans la cuisine semblaient correctes, ou tout du moins pas foncièrement méchants de prime abord: C'était une très bonne chose.
Ses interrogations se portaient plutôt sur l'identité de l'elfe noir accompagné de son thorquin, sa future maîtresse et les autres habitants encore inconnus des lieux...
L'homme shaakt faisait-il partie des hommes à demeure? C'était un homme fait, ayant aisément dépassé les 1000 ans, et ce seul fait imposait la prudence: Survivre aussi longtemps dans le coin nécessitait plus que de la chance!

Arrivé au premier étage, il ne put s'empêcher de compter les portes: Six. Cela ne servait à rien mais en partant du principe que un esclave égale une chambre... Non. Non cela ne voulait rien dire d'établir ce genre d'hypothèse gratuite, il devrait attendre sa seconde rencontre avec Orio pour connaître le nombre exact d'esclave.
Il repartit et avança à pas de loup lorsqu'il arriva au second étage, inutile de se faire remarquer pour rien! Mais heureusement il ne croisa personne... Il nota tout de même que la disposition des portes était identique au premier étage et qu'il y'avait donc là aussi six pièces.

Enfin, le troisième étage, mais ici l'escalier débouchait directement sur une porte... Pas de couloir.
Celle-ci était d'airain comme la porte d'entrée mais plus fine, avec pour seule fioriture une gravure de la taille d'un poing représentant un ménestrel souriant ou quelque chose d'approchant en pleine révérence... Le sourire du ménestrel était à la fois charmant et malsain, donnant à Adam une impression malsaine au moment de toquer à la porte.

" Entrez!" se fit entendre une voix veloutée.

L'hiniön poussa doucement la porte qui s'ouvrit sans un bruit... Pour dévoiler un petit salon où le luxe excessif confinait au mauvais goût. Partout d'immenses coussins mauves s'entassaient aux côtés d'appareils étranges émettant une fumée odorante aux relents musqués... Des voiles mauves étaient accrochés contre les murs alors qu'une table particulièrement basse en bois rare prenait la place centrale de cette décoration.

( Bon... Elle ne laisse aucune place au doute quand à sa couleur préférée en tous cas...A moins que ce ne soit la couleur familiale?)

Mais ce ne fut pas la décoration trop chargée au goût de l'elfe blanc qui l'interpella le plus, mais le vide de la pièce: Personne?
Avançant avec hésitation de deux pas, Adam fut tétanisé lorsque, simultanément, il entendit la porte se refermer toute seule derrière alors que deux bras vinrent enserrer sa taille par derrière! Des bras féminins, à la peau foncée et dont les ongles étaient particulièrement acérés lui sembla-t'il tandis que ceux-ci courraient sur ses abdominaux en détaillant sa musculature...

" Hoooo... Enfin mon blanc est arrivé! Tu es grand... C'est bien." susurra-t'elle à l'oreille de l'esclave avant de rompre le contact et de venir se placer en face de lui d'une pirouette gracieuse.
Haut-talons aux pieds, elle mesurait environ 1.80... Donc 1.75 m sans chaussures à vue de nez. Comme beaucoup de Shaakt, ses cheveux étaient d'un blanc presque argenté et tombaient en cascades bouclées jusqu'au milieu de son dos... Entièrement vêtue avec des dégradés de la couleur déjà omniprésente de la pièce. Mais était-ce une robe ou des sous-vêtements? Difficile à dire sur le moment!

Elle bougeait comme un félin. Non pas que la grâce et l'adresse soit exceptionnelles chez les shaakt, mais chez elle ces qualités étaient exacerbées à l'extrême, chose rare chez les nobles. Enfin, pour ne rien gâcher, elle était belle... Pas la plus belle shaakt qu'il ait pu croiser jusqu'ici, mais définitivement une belle jeune elfe noire.

Son problème ne se situait donc pas au niveau de l'apparence, possibilité à laquelle Adam n'avait pas pensé... La noblesse shaakt aurait tout à fait pu l'ostraciser par pur soucis esthétique!

" Que fais-tu? Réveilles-toi! Viens suis-moi... On va faire connaissance..."

Adam se rendit compte qu'il était resté là, immobile comme une souris devant un serpent alors que celle-ci s'était déplacé avec une démarche suggestive jusqu'à un des lourds voiles accrochés aux murs.
Elle le releva du bout des doigts et dévoila un passage vers une autre pièce...

( Ha! D'accord... Les voiles sont des portes... Voyons... Un, deux, trois... Quatre pièces supplémentaires donc.)

Entrant quelques secondes après elle, il découvrit une pièce bien différente: Ici point de coussins, de voiles ou de fumée... Mais une immense garde-robe sur un sol marbré, des murs nus ouverts en un endroit ressemblant à une immense fenêtre et pour finir un miroir de plein pied à sa taille... Des runes gravées à son sommet.

" Tu n'es pas bien bavard dis donc... Dois-je te nommer toi aussi? Ou en as-tu déjà un?"

" Adam. Adam Nobiltà. C'est mon nom maîtresse."

La shaakt alla se placer devant son miroir et ajusta sa tenue en parlant de façon pensive:

" Adam...Aaaa-dam... Mmm... Oui ça ira. Dis-moi... Quel âge as-tu?"

" 129 ans maîtresse."

" Ho! Mais tu es jeune! C'est parfait!" répondit-elle en soulevant ses cheveux en chignons avec ses mains sans quitter son reflet du regard.
Puis elle laissa ses cheveux retomber seuls et donna un coup de pied dans le miroir qui se brisa en plusieurs morceaux et rebondissant sur le sol une ou deux fois avant de s'immobiliser... Sous les yeux écarquillés d'Adam!

Image


" Tu es trop parfait... Ce n'est pas amusant... Mais d'un autre côté mon plaisir n'en sera que plus grand... Je vais te montrer quelque chose d'amusant regarde..."

Ramassant alors un des morceaux du miroir, elle s'approcha d'Adam d'un pas lent et chaloupé... Elle savourait l'appréhension dans le regard de l'hiniön...
Son expression à elle était un mélange de prédation, de sadisme et de séduction... Elle ne chassait plus, elle jouait avec sa nourriture.

C'était une expérience nouvelle pour Adam, ayant l'habitude des mauvais traitements de haine ouvertes et franches aussi bien que de l'utilisation forcée de sa virilité... Mais là ce n'était ni l'un ni l'autre... Que voulait-elle?

Se stoppant en face d'Adam, elle fit courir le tranchant du verre sur ses lèvres d'une main alors qu'elle déboutonna la chemise de sa victime de l'autre...

" Alors racontes-moi... Comment s'est passée ta petite visite au temple?" souffla-t'elle alors que la pointe tranchante du bris du miroir vint se poser sur le torse en face d'elle.

La finesse d'esprit de sa nouvelle maîtresse lui éclata au visage comme une vague violente: Elle n'était en rien la petite noble superficielle et au mauvais goût flagrant qu'elle semblait être... Tout cela n'était qu'une façade... Un rôle avec lequel elle jouait! Elle avait baissé sa garde à cet instant, certainement convaincue que son esclave était particulièrement stupide au vu de son silence et de son expression de demeuré actuel, et ne cachait plus l'intelligence parfaitement aiguisée de son esprit à travers ses yeux d'un bleu clair de nuit...

C'était une femme dangereuse. Très.

Cette révélation eut un effet étrange sur l'elfe blanc: D'abord terrifié, il s'aperçut que d'autres émotions se dissimulaient au-dessous... Il voulait la dominer. Pour être tout à fait précis, il voulait se mesurer à cette intelligence qu'il voyait et la vaincre de façon écrasante!
Cette excitation bouillait en lui comme un geyser et toute sa volonté fut nécessaire pour ne pas l'afficher sur son visage, au point qu'il ne remarqua pas tout de suite la pointe du morceau de miroir déchirer sa peau au niveau de son cœur, laissant couler lentement un peu de son sang sur sa peau de marbre blanc...

" Ou... Oui maîtresse... Je me suis rendu au temple de Phaïstos tôt ce matin et j'y ai rencontré un prêtre... Je me suis présenté comme une offrande hebdomadaire de votre part suite à quoi il m'a confié diverses tâches, principalement d'entretiens. Son visage étant difficilement déchiffrable, je ne puis en être certain mais il me sembla satisfait au moment de mon départ..."

Il ne s'aperçut qu'après coup avoir suivit les directives de la grande prêtresse à la place de celles de sa nouvelle maîtresse... Trop tard à présent pour changer de version... Sa vie était entre les mains d'Edonia Is'lavan dorénavant.

Durant son rapport, le sang chaud et liquide coulant fut récupéré avec application par une langue habile mais rude, n'hésitant pas à pénétrer sans ménagement dans la petite plaie ouverte...

" MmmMmmm... Je l'espère pour toi..."

Elle jeta la lame improvisée négligemment au sol et se dirigea vers le miroir. Tendant les doigts vers les runes gravées sur celui-ci, elle les effleura... Et ces dernières réagirent en s'illuminant faiblement: Tous les morceaux de miroir au sol vinrent alors reprendre leur position d'origine et se ressoudèrent immédiatement, ne laissant qu'un miroir en parfait état!

" Pratique n'est-ce pas?

Tu peux disposer. Je dois finir de me préparer... Vas dormir un peu et sois frais et dispo pour mon retour, juste avant l'aurore.

Allez va!"


Adam s'inclina, portant la main gauche à son entaille pour l'empêcher de saigner et le sang de tomber au sol... Il sortit en s'inclinant et descendit en direction du premier étage.
En passant sur le seuil du second étage, plusieurs bruits attirèrent son attention mais il ne s'attarda pas... Préférant regagner au plus vite sa petite chambre pour s'effondrer dans un sommeil bien mérité!

Malheureusement, il devait d'abord retrouver Orio... Ce qu'il fit en arrivant aux cuisines, d'où le bratien n'avait toujours pas bougé apparemment:

" Ha! Te voilà de retour! Ce fut rapide..."

son regard se posa sur la main d'Adam tentant de retenir le saignement avec un succès mitigé, le sang s'exfiltrant entre ses doigts.

" Tout d'abord nettois ça et mets-y un bandage, là."

Orio désigna du doigt un grand meuble dans lequel toutes les fournitures de soins se trouvaient, des plantes médicinales aux bandages, en passant par des baumes et d'autre objets inconnus.
Tandis qu'Adam s'occupait de sa blessure, Orio continua à parler:

" Que t'a-t'elle dit?" interrogea-'il, son carnet de note ouvert et prêt à consigner cela par écrit.

" D'aller dormir, et d'être prêt lorsqu'elle reviendra, juste avant l'aurore. C'est tout."

Le gérant nota cela et referma avec un petit *clap* son carnet.

" C'est vague. ça ne me dit pas que faire de toi ça! Bon on verra ça tout à l'heure... Allez vas dormir maintenant tu ne tiens plus debout!"

L'hiniön inclina légèrement la tête devant le bratien et remonta au premier étage en grimpant les marches deux par deux, soucieux de ne croiser quiconque du second étage.
Il entra dans sa chambre et referma avec un certain soulagement la porte sans verrous qu'était la sienne... Quelle journée! Il se déshabilla avec lassitude mais avec application, pliant soigneusement sa tenue avant de s'allonger sur le lit. Ramenant un bras sur ses yeux, il chercha à faire le tri dans ses pensées mais la fatigue eut vite raison de lui...

Une nouvelle ville... Un prêtre et une grande prêtresse pour le moins étranges... Une vision... La Mort... Une nouvelle demeure... Orio le bratien, Harold l'humain, Gritch le sekteg... Un shaakt et son thorquin... Et surtout sa nouvelle maîtresse aussi sadique que complexe... Qu'est-ce que l'avenir lui réservait à présent?

( Pourvu que maîtresse... Heu?)

Mais comment s’appelait elle?

Fin du RP libre

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Dernière édition par Adam Nobiltà le Jeu 13 Nov 2014 18:41, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 22 Oct 2014 00:31 
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Début de RP libre


Trois mois.

Voilà trois mois qu'Adam vivait à Caix Imoros.
Trois mois que sa nouvelle maîtresse l'utilisait comme objet de divertissement... Un jouet pour ses besoins pervers et sadiques.
Trois mois qu'il se rendait tous les débuts de semaine au temple de Phaïtos afin d'y apprendre les rituels et les prières... Sous la surveillance sévère d'un prêtre, différent à chaque visite.
Trois mois où le peu de temps non consacré à une des deux premières occupations se remplissait de tâches ménagères données par Orio, le majordome bratien.

Difficile de trouver le temps long lorsque les huit heures de sommeil quotidiennes se transforment en six... Puis en quatre... Principalement causé par l'accumulation de tâches!

Ho bien sûr, certaines d'entre elles étaient plus agréables que d'autres: Le temps passé au temple était un moment de paix et les cours devinrent même agréables! Plus rarement, les convocations de sa maîtresse se firent rapidement plus exigeantes en énergie et en sueur, mais moins douloureuses: Elle semblait le trouvait à son goût, satisfaite de ses performances, mais encore mécontente de son manque de réaction... Que cela soit dans la douleur ou le plaisir.

Mais la plus grande frustration de l'hiniön provenait de son absence de progrès dans sa quête du pouvoir, et surtout le temps lui était compté: 9 ans et 9 mois.
Il n'avait rien. Alors que ses frères et sœurs, du moins ceux encore vivants, devaient avoir quasiment fini leur préparation en 90 ans!

C'est tourmenté par cette pensée que cela arriva...

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L'elfe blanc s'éveilla en sueur et tremblant: Encore un cauchemar.
Voilà 90 ans que ceux-ci l'accompagnaient dans son sommeil... Mais ces derniers temps le stress semblait les avoir orienté vers une thématique particulièrement désagréable... La culpabilité.
Et celui-ci ne faisait pas exception. A vrai dire c'était même le pire depuis plusieurs années! Il s'était retrouvé sur une plaine désertique de poussière, sans vie, avec les montagnes des duchés dans le dos et Caix Imoros face à lui, au loin. Il était seul et désorienté, se demandant la raison de sa présence en ces lieux, lorsqu'un groupe apparut au loin et s'avança lentement dans sa direction...

Au début, ce n'étaient que des silhouettes indistinctes, mais il reconnut bien vite tous ceux avec lesquels il avait juré de se venger: Ses frères et sœurs, les autres enfants de son village d'enfance, capturés pour servir d'esclaves en même temps que lui!
Une rafale de vent chargée de poussière l'obligea alors à se protéger le visage, lui faisant perdre de vue le groupe pour un instant, ce dernier ayant disparu lorsqu'il put à nouveau ouvrir les yeux... A la place, derrière lui, vers les montagnes se trouvait à présent un village en flammes... Son village.
La vue des flammes le paralysait. Il ne pouvait que fixer, impuissant, les corps des habitants partir en fumée loin dans le ciel... Et se retourna vers Caix Imoros à nouveau, ne pouvant plus supporter la vue des flammes.
Ce fut ses frères et sœurs qui furent à nouveau sous ses yeux lorsqu'il se retrouva dos à son passé, quelques dizaines de mètres à peine devant lui... Mais leurs visages, loin de montrer joie et bonheur de ces retrouvailles depuis si longtemps attendues, n'affichèrent que colère et mépris pour l'elfe blanc.
Tous commencèrent à l'insulter, d'abord calmement, puis en l'accusant de son indifférence envers leur Pacte et leurs familles mortes, vociférant fortement cette fois, pour enfin hurler à tel point que leurs visages se déformèrent de rage tout en montrant du doigt son impuissance et sa passivité... Ils se transformèrent tellement que chacun d'eux devint un monstre terrifiant et gigantesque en quelques secondes!
Il se vit alors porteur d'une armure d'écailles noires, armé d'une longue épée noire elle aussi, pour seule défense contre ces géants... Et se sentit comme une feuille d'arbre face à une tornade!
C'est au moment où les géants fondirent sur lui que l'obscurité tomba brutalement...

... Et se leva tout aussi brusquement sur le plafond de la petite chambre de l'elfe blanc, la moiteur sur sa peau et la clarté avec laquelle il percevait son environnement lui indiquant sans l'ombre d'un doute la sortie de son rêve et son retour à la réalité.

Il se leva et récupéra lentement son souffle haché... Pas besoin d'être un génie pour comprendre le sens de ce cauchemar... Il devait s'activer, si ce n'était pour les protéger, au moins pour ne pas être un boulet à leurs pieds le moment venu!
Mais ses pensées furent interrompues par une constatation étrange: La pièce baignait dans une brume verdâtre!
Il en chercha l'origine et n'eut pas à chercher bien loin pour s'apercevoir que cette brume aux mouvements fort peu naturels ne provenait de nulle part ailleurs que de sa propre bouche!
Elle disparut en quelques secondes après ça... Laissant Adam particulièrement perplexe sur ce phénomène...

Il tenta bien de reproduire ce phénomène, mais sans succès.

( Perdrais-je l'esprit?)

Il mit cela sur le compte du stress et démarra sa nouvelle journée, de vingt heures, en se nettoyant assidûment et en s'habillant avec la tenue de tous les jours: Une simple chemise et un pantalon de lin teints en noir, avec des sandales de la même couleur.
Dorénavant, il se nettoyait dans sa chambre avec ses propres affaires de toilettes par décision de la matriarche qui désirait ne jamais avoir à se plaindre de son hygiène...

Il descendit dans la cuisine sur les coups de deux heures du matin, où Harold l'accueillit d'un large sourire et lui indiqua de la main une marmite remplit à ras-bord d'un ragoût loin d'être mauvais... De la viande et des légumes mélangés à des herbes médicinales... Décidément les esclaves étaient traités de façon à rester en bon état le plus longtemps possible, en fonction de leur endurance aux diverses tâches et lubies de la matriarche: Détail invisible aux yeux des visiteurs et qui prouvait l'intelligence de son auteur.

Il lui restait encore plusieurs heures avant de devoir se rendre au temple de Phaïtos, mais il savait que ce temps ne lui appartenait pas.
Remerciant le cuisinier muet il monta sans plus attendre dans les appartements de sa maîtresse, dont le nom lui avait échappé durant les deux premiers jours de son arrivée, frappa trois petits coups pour s'annoncer et entra pour découvrir celle-ci en tenue légère:

" Maîtresse Mirièl." dit-il simplement en s'agenouillant devant elle.

La shaakt le regardait avec une expression partagée, visiblement incertaine de l'attitude à adopter avec son esclave si frustrant... Aucun esclave ni homme shaakt n'avait réussi à lui procurer tant de plaisir jusqu'ici, à croire qu'il était né pour ça, mais son visage ne montrait jamais aucune émotion:
Lorsqu'elle déchirait sa peau ou écrasait des parties de son corps particulièrement sensibles, il n'affichait nulle douleur.
Lorsqu'elle se donnait comme défi de l'épuiser de plaisir et de le rendre servile et dépendant par ses caresses expertes, il n'affichait nul plaisir.

Cette apathie manifeste la frustrait au plus haut point, tout en aiguisant de manière démesurée son désir de possession et son esprit de compétition!

Chaque jour, son désir de devenir l'unique centre d'intérêt de l'elfe blanc augmentait encore et toujours... L'empêchant par là-même de réaliser l'évolution de ce même désir en obsession...

" Relèves-toi. Je n'ai que peu de temps à t'accorder et tu dois répondre à certaines questions!
Avant tout... Comment se passe tes visites au temple de la grande prêtresse Edonia Is'lavan mon petit Adam?"


Et revoilà la seule question dangereuse qui était de retour!
Mais il était trop tard pour avouer la vérité de toutes façons:

" Bien maîtresse. Les prêtres me donnent à nettoyer la salle des prières principales et les chambres, et il ne me semble pas avoir mécontenté l'un d'eux."

Mirièl enfila une robe de soirée mauve, aux motifs représentant les diverses phases de la lune, de manière exagérément féline tout en feignant une attitude naturelle avant de continuer.

" Bien. Dis-moi... As-tu rencontré la grande prêtresse?"

Une question trop précise pour être innocente.

" Non maîtresse. Mais j'ai souvent aperçu une femme habillée au symbole de la dame araignée."

Finissant les dernières touches de sa tenue toute en dentelle noire et mauve, Mirièl vint appuyer ses deux paumes de mains sur le torse de l'hiniön:

" Elle t'a donc aperçu très certainement, et sait très précisément qui tu es et qui est ta maîtresse... Cette femme a plus d'yeux et d'oreilles dans cette ville qu'une colonie d'araignées! Cela me donnera l'excuse que je cherchais pour entamer la conversation tout à l'heure..."

( Quoi??? Tout à l'heure??? Donc avant mon arrivée au temple! Je n'aurai pas le temps d'avertir Edonia de cette conversation! Et si celle-ci disait avoir discuté avec moi?!?)

Se calmer. Surtout ne pas montrer une quelconque surprise ou inquiétude... L'esprit d'Adam se focalisa entièrement sur cette tâche, mais son cœur rebelle ne cessait d'accélérer, résonnant de plus en plus fort dans son crâne.

( Alors c'était donc ça! Mirièl ne m'envoyait au temple que pour créer une occasion de se rapprocher d'une des figures principales du pouvoir... Quitte à me sacrifier si nécessaire bien entendu!)

Les ongles de la shaakt s'enfoncèrent brusquement dans le torse de l'elfe blanc, transperçant la chemise en lin. Mirièl passa sa langue sur ses lèvres en approchant son visage au plus près possible, considérant la différence de taille, du visage d'Adam:

" Mmm? Pourquoi ce subite affolement de ton petit cœur? Que me caches-tu donc derrière ce masque impavide?"

Panique.

elle ne le touchait pas par désir, ou du moins pas entièrement, mais surtout pour vérifier son rythme cardiaque durant sa réponse! Il devait trouver une réponse crédible dans la seconde et la prononcer de façon naturelle sinon elle ne fonctionnerait pas...

( ... Vite...

... Quelque chose...

... Allez!

...!!!)


Adam força un très léger, infime, tremblement dans sa voix:

" Pardon maîtresse, je m'inquiètes pour vous... Cette femme est connue pour sa cruauté envers ses pairs et l'impression qu'elle m'a donné en l'apercevant de loin a toujours été des plus inquiétantes! J'ai outrepassé ma condition... Je vous supplie de me pardonner."

C'était sa seule chance: Feindre l'inquiétude pour elle et non pour lui. Le sentiment était le même et seul l'objet de cette émotion changeait, chose indécelable via les réactions du corps.
Les cinq secondes de silence avant la réponse de Mirièl parurent une éternité à l'esclave...

...

... Mais la moue satisfaite sur son visage alors qu'elle repartit saisir une écharpe en soie aux motifs d'araignées rassura Adam instantanément.

" Il ne faut pas voyons! Tes inquiétudes sont infondées ne t'en fais pas! Elle représente mon entrée dans les hautes sphères de la ville souterraine... Et je possède quelque chose qu'elle désire ardemment depuis trèèèèèèès longtemps! Enfin, grâce à toi, je vais pouvoir en discuter avec elle à l'occasion d'une soirée réservée à la noblesse shaakt.
Quel délicieux moment je m'apprête à passer!"


Elle se dirigea vers la sortie, Adam s'écartant afin de ne pas la gêner et baissant la tête.
Mirièl passa devant lui en lui caressant le visage de la main sans s'arrêter de marcher...

" Vas voir Orio. Il te donnera quelques tâches à faire avant que tu ne partes au temple."

Et elle sortit, Adam la suivant docilement jusqu'à la porte d'entrée de la demeure, où l'attendaient deux hommes shaakt de sa famille. Adam lui ouvrit la porte et la referma lorsqu'elle fut hors de vue seulement. Il observa les deux hommes attentivement lorsqu'ils furent de dos:
Le premier était l'homme qu'il avait croisé avec un thorquin à son arrivée à Caix Imoros, apprenant par la suite qu'il répondait au nom de Ygdriel et se trouvait être l'oncle de Mirièl, en charge des intérêts commerciaux de la famille sur Nirtim.
Le second était apparemment un cousin de mirièl, nommé Radriel, et passait son temps à côtoyer les auberges et les lieux mal famés de la ville, c'est à dire toute la ville!
La porte fermée, l'elfe blanc jeta un coup d’œil pour vérifier qu'il était seul dans l'entrée et tenta une nouvelle fois d'expirer la brume verte de son réveil...

... Sans succès.

N'osant pas faire plus d'une tentative au risque de se faire surprendre au milieu d'une réussite éventuelle, il laissa tomber et se dirigea vers le petit salon pour trouver Orio...


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Dernière édition par Adam Nobiltà le Mar 11 Nov 2014 17:15, édité 10 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 22 Oct 2014 00:32 
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... Le petit salon du rez-de-chaussé ressemblait à une version moins chargée des appartements de Mirièl: Deux canapés en croissant de lune de cuir teintés de rouge se faisaient faces, séparés par une table basse circulaire en bois d'ébène et aux gravures représentant des chasses diverses; les murs étaient habillés de tableaux de différents lieux d'Imiftil majoritairement... Alors qu'une immense cheminée produisait une chaleur intense, réchauffant presque à elle seule tout le bâtiment.

Orio inspectait, méticuleusement, le travail de nettoyage et l'état du feu à l'aide d'un gant blanc lorsqu'Adam entra et le salua respectueusement.

( Un majordome bratien...)

Malgré les trois mois passés sous sa gérance, il était toujours étrange de voir un être à l'aspect si sauvage, naturellement né pour devenir un prédateur féroce, être le serviteur exagérément appliqué d'une shaakt aux tendances sadiques!

" Adam! Maîtresse Mirièl doit se rendre à une soirée importante... Elle n'aura donc pas besoin de tes services cette nuit. Néanmoins j'ai du travail pour toi avant que tu ne te rendes au temple: Nous allons acheter un esclave bien précis que maîtresse Mirièl désire acquérir, puis récupérer une commande de madame au forgeron avant de rentrer. Tu me sembles prêt, parfait! Nous y allons de ce pas dans ce cas!"

C'était la première tâche qui nécessitait sa présence en ville, hormis les trajets jusqu'au temple, depuis son arrivée. Loin d'être excitant, Adam trouvait cela dangereux... Mais la présence du bratien de deux mètres le réconforta quelques peu... Quelque chose chez lui imposait une forme de respect... Peut-être cette maîtrise de lui-même qui émanait de chacun de ses gestes, chacune de ses paroles: Pour contrôler une nature bestiale aussi forte, une volonté et une force d'esprit encore supérieure semblaient obligatoires du point de vue de l'hiniön.

" Je dois juste prendre ma cape... Les hiniöns ne sont pas vraiment appréciés ici, autant ne pas courir de risques inutiles en me dévoilant trop." Répondit il simplement.

Orio acquiesça d'un hochement de tête et Adam montât rapidement jusqu'à sa chambre , afin d'y prendre sa cape elfique, avant de rejoindre à nouveau le bratien dans l'entrée.
Le bratien ne se cachait pas, lui, derrière une cape à capuche et affichait au contraire les armoiries de la matriarche sur un ensemble de cuir noir et violet, taillé avec un talent manifeste.

" Quelques conseils avant que nous ne sortions: Ne parles que si je t'y autorise et restes toujours juste derrière moi.
Je ne connais pas beaucoup plus cette ville que toi car je ne suis arrivé que quelques semaines avant toi... Je connais les principaux revendeurs pour avoir commercer avec eux pour maîtresse Mirièl mais... Enfin disons qu'il n'est pas aisé de parler d'égal à égal avec les hommes shaakt de cette ville, et ce même lorsqu'on est un client.
D'habitude c'est Gritch qui m'accompagne afin de couvrir mes arrières durant la phase de marchandage, mais il dort à l'heure actuelle. Tu seras donc responsable de notre sécurité lorsque mon attention sera concentrée sur autre chose. Tu porteras aussi les armes et le nouvel esclave en prendra la moitié lorsque nous l'aurons acheté."


Le rôle d'Adam était donc double: Assurer la sécurité durant le paiement et porter la commande elle-même... Au moins ses attributions étaient claires et nettes.
Apprendre l'arrivée plutôt récente d'Orio l'étonna bien plus:

" Quelques semaines? Je pensais que vous étiez au service de maîtresse Mirièl depuis bien plus longtemps..."

Orio enfila un manteau de cuir noir avec le blason de Mirièl dessiné en gros dans le dos tout en répondant:

" Et tu as raison. Maîtresse Mirièl n'est arrivé à Caix Imoros que trois semaines avant de t'acheter. Pour ma part je suis à son service depuis 48 ans cette année."

Adam savait comme tout le monde que les bratiens ne vivaient pas très longtemps, du moins en comparaison des races elfiques, et 48 ans représentait un pourcentage énorme de leur vie... Mais Orio ne semblait pas particulièrement âgé, du moins pas assez pour avoir autant d'années de services à son actif!

" Puis-je demander votre âge?" demanda l'elfe blanc après une légère hésitation...

" 48 ans." répondit nonchalamment celui-ci.

( ...?!?...)

Orio était donc l'esclave de Mirièl depuis sa naissance! Pas étonnant que celui-ci soit aussi fidèle et zélé dans ses attributions dans de pareilles circonstances... Il n'était pas brisé: Il était dressé! N'ayant connu que cette vie, il n'éprouvait aucuns manques... C'était de loin la meilleure méthode pour acquérir des esclaves dévoués, mais peu utilisaient ce moyen et ce, pour des raisons évidentes: Cela demandait du temps et des ressources. Il fallait subvenir aux besoins et à l'éducation de l'esclave durant toute son enfance... En contrepartie, l'esclave était "élevé" sur mesure pour la future tâche désirée.
Une méthode réservée aux plus puissantes familles elfiques uniquement, du fait de leur longévité.

La discussion se termina sur cette réponse, Orio ayant ouvert la porte tout de suite après celle-ci.
A partir d'ici Adam devrait rester silencieux. Il mit sa capuche et suivit Orio à travers les rues de la villes...

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 14 Nov 2014 03:00 
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((( [:attention:] Message pouvant choquer la sensibilité des plus jeunes lecteurs. [:attention:])))


Les premiers rayons du soleil pénétraient tristement dans la petite chambre austère... Pas grand chose à éclairer ici... Un lit de piètre qualité, une grande malle, une petite table basse sur laquelle étaient posées des affaires de toilettes plus que basiques: C'était tout.
L'esclave hiniön souleva des paupières particulièrement lourdes ce matin là, laissant à sa conscience quelques instants afin que la réalité se mette en place, remplaçant le monde onirique de la nuit.

Cela faisait quatre jours qu'il était allongé là sans bouger, depuis qu'Aruk et Orio l'avaient ramené de la forge de Grah Rhugg, inconscient.
D'après les dires d'Orio, il fallut à l'elfe blanc presque 24 heures pour se réveiller et une vingtaine de plus avant que sa fièvre ne descende assez afin de ne plus être dangereuse.
Lui n'en avait aucuns souvenirs bien entendu.

Adam souleva doucement ses draps et contempla les bandages enserrant sa taille: Dissimulée dessous se trouvait une blessure par couteau cautérisée de façon barbare...
Peut-être était-ce la conséquence de ce traitement médical de fortune, mais la sensation d'osciller entre le rêve et la réalité s'accrochait au jeune esclave depuis la veille. Le monde lui semblait à la fois plus clair et plus terne: Il avait une conscience particulièrement aigu des choses et des événements, mais tout lui semblait fade et sans réel intérêt.

Orio, le majordome bratien, entra à cet instant et découvrit l'hiniön le regard perdu, observant depuis son lit l'aurore se lever.

" Comment vas-tu aujourd'hui? Tu ne délires plus... C'est déjà une bonne chose.
Le guérisseur a confirmé que tu pourrais te déplacer dès aujourd'hui... Alors Debout! Ses potions sont très efficaces et tu ne devrais plus ressentir qu'une légère douleur et une certaine faiblesse pour un ou deux jours.
Pour aujourd'hui je n'ai aucunes tâches à te confier... Mais tu dois aller voir maîtresse Mirièl dès que tu seras prêt! Elle dort depuis une petite heure déjà mais elle a bien précisé que tu la rejoignes au plus tôt... elle était particulièrement en colère lorsque nous t'avons ramené et qu'elle a constaté ton état au retour de sa réunion tu sais... Très honnêtement je ne suis pas certain de ton avenir. Mais tu n'as pas le choix..."


Adam écoutait placidement l'avertissement d'Orio... Cela ne l'affolait, étrangement, pas particulièrement ... Il se sentait comme spectateur de sa propre vie, comme si sa survie n'avait plus de réelle importance.

( Ha... Donc la grande prêtresse n'a pas répondu comme il fallait... Et Mirièl va me tuer...

... Je suis pathétique. Pardon mes frères... Je ne pourrai pas respecter notre pacte.)


Adam hocha la tête en signe d'obéissance et Orio quitta la pièce en refermant la porte derrière lui.

( Devrais-je fuir? Comment? Je devrai, blessé, sortir d'ici sans me faire voir, puis traverser la ville et en sortir sans laisser-passer et avec ma marque d'esclave... Puis fuir assez loin avant que l'alerte ne soit donnée...

...

... Impossible. Autant affronter la réalité et rejoindre Phaïtos sans fuir...)


Adam s'assit sur le bord de son lit en grimaçant un peu: Ses muscles étaient endoloris des nombreuses ecchymoses qui lui restaient de sa mésaventure et la cicatrice de sa blessure était particulièrement sensible, bien que moins douloureuse que prévu.

Il prit quelques minutes et observa avec un calme surprenant le soleil se découvrir totalement avant de faire une toilette inutile et de s'habiller comme tous les jours... Pourquoi faire? Il n'en savait rien, mais son corps bougeait de lui-même, répétant de façon machinale des gestes effectués quotidiennement...

Une fois prêt, il ouvrit la porte de sa chambre et en franchit le seuil, puis observa un instant cette petite pièce résumant sa vie: Vide.
En 90 ans il n'avait rien acquis... Même pas son propre corps. La seule chose qu'il abandonnerait serait un regret, le regret d'avoir déçu ses frères et sœurs.

Il monta les escaliers vers le second étage, celui des quartiers des hommes shaakt, puis le troisième: Les appartements privés de la seule femme de la demeure, Mirièl.
Il frappa trois coups au battant de la lourde porte d'entrée d'airain... Mais ne reçut aucunes réponses.
Il réitéra patiemment... Toujours rien. Et toujours cette gravure malsaine de ménestrel qui semblait le fixer malicieusement... Quel choix étrange de décoration vraiment!
A sa troisième tentative, une voix traversa l'épaisse porte noire: " Entrez! Il y'a intérêt à ce que ce soit important!"

( Oui... Non... Juste ma vie...)

Adam entra lentement, pour découvrir la femme shaakt en fine nuisette mauve s'allonger sur un tas de coussins posés sur le sol. Le petit salon servant d'entrée aux appartements de la matriarche n'avait pas vraiment changé depuis son arrivée, mais il sembla à Adam que plusieurs voiles supplémentaires avaient été rajoutés un peu partout... L'encens musqué avait fait place à une fragrance plus sucrée et légère, voire gourmande...

S'agenouillant, la tête baissée au sol, il attendit la fatidique nouvelle:

" Maîtresse Mirièl..."

Celle-ci l'interrompit en levant simplement la main.

" Tu as enfin décidé de te réveiller? Ce n'est pas trop tôt! Cela fait trois jours que j'attend de pouvoir te raconter ma soirée! Tu n'as pas honte? Et pour couronner le tout tu te permets de venir pendant que je dors? Te manquais-je si fort mon mignon?"

Mirièl semblait de bonne humeur, ce qui troubla quelque peu Adam.

" Heu... Pardon maîtresse...?"

Elle s'étira de tout son long au milieu des coussins moelleux et invita d'un geste félin Adam à la rejoindre...
Ce dernier se releva avec une certaine raideur et s'allongea dans les coussins à la droite de la matriarche, qui vint immédiatement se coller contre lui.

" Non. Tu vas devoir te faire pardonner autrement... Mais j'ai peur que tu ne sois pas vraiment en état..." dit-elle en faisant la moue, glissant la main sous les bandages enserrant la taille d'Adam, passant ses doigts sur la cicatrice encore récente...

"... Tant pis! En attendant j'ai plusieurs choses à te dire... Écoutes bien c'est important!" lança-t'elle en chevauchant brutalement l'hiniön qui étouffa un cri de douleur lui traversant tout le torse.

" Mmm... Par où commencer? Voyons... Disons par ordre chronologique!
Comme tu t'en souviens certainement, je devais prendre contact avec la Grande Prêtresse de Phaïtos, Edonia Is'lavan, à l'occasion d'une petite soirée... Je ne te cache pas que la soirée était d'un ennui moooooortel! La musique était ringarde et l'ambiance plus morne que dans un temple! Il faudra que je leur montre comment on s'amuse en Imiftil à tous ces ploucs d'ici... Ho Adam! Si tu savais comme Khonfas me manque! En plus la mode d'ici est beaucoup trop prude... On dirait des prêtresses de Gaïa! Incapable d'apprécier une bonne b... Enfin... Mais je m'égare! Où en étais-je? Ha! Oui! Donc j'ai attendu que Edonia ne soit plus encerclée de personnalités trop puissantes et dès que j'ai vu une ouverture, je m'y suis engouffré toute en finesse...
Et ça a fonctionné! J'ai du passer quelques minutes à rire comme une débile de la discussion en cours à mon arrivée, mais petit à petit j'ai réussi à me faire remarquer et à communiquer directement avec elle.

Bien entendu, j'ai immédiatement enchaîné avec l'hameçon que j'avais préparé... Toi en l’occurrence! Et..."


(... Et voilà le moment où ma vie s'est finie... Mais pourquoi agit-elle ainsi? Désire-t'elle me torturer avant de me tuer?)

"... Lorsque j'ai prononcé ton nom, une chose étrange est arrivée... J'ai clairement vu que j'avais piqué son intérêt! Bien plus que prévu en fait... Je suis géniale! Hi hi hi!
Elle m'a dit que tu faisais du bon travail et que plusieurs prêtres semblaient contents de ton sérieux, c'est exceptionnel tu sais pour un membre de ta race!
Grâce à ça, nous avons discuté un peu de toi et ensuite j'ai réussi à l'emmener sur le terrain que je désirais... Tu sais le..."


(...???... Qu-Quoi? C'est tout? Mais...)

Le cœur d'Adam s'emballa, rassuré de ne plus mourir... du moins pas pour l'instant!

"... Elle a demandé à ce que nous nous isolions toutes les deux pour en parler plus franchement! Tout s'est déroulé comme prévu et dorénavant tu serviras de messager lorsque j'aurai besoin de lui transmettre quelque chose, et inversement!"

( Hein? quoi? Zut!)

Sous le coup de l'émotion, l'hiniön avait raté une partie du discours de sa maîtresse, et dut feindre d'avoir tout compris devant une Mirièl très excitée de pouvoir enfin parler de tout ça sans retenue de toutes évidences...

' A la fin de la soirée, juste avant l'aurore, je suis donc revenue ici... Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'Orio m'a accueilli avec une ennuyeuse histoire d'agression!
Au début, il semble s'être mépris sur ce qu'il t'était arrivé... Il pensait que tu avais massacré deux brutes à toi tout seul! Cet idiot!
Mais bien qu'il lui fallut découvrir une blessure sur mon nouveau garzok... Dont je suis très satisfaite d'ailleurs... Il a quand même finit par comprendre que c'était Aruk qui t'avait sauvé! Il était pourtant évident que tu n'avais pas pût le faire voyons!..."


(...)

Mirièl mettait en évidence la faiblesse qui gangrenait déjà l'esprit de l'elfe blanc... Et les paroles de celle-ci furent bien plus douloureuses que sa blessure physique!

"... Il n'empêche, tu n'as fait qu'appuyer un point sur lequel mon oncle n'arrête pas de m'ennuyer... Notre famille manque de puissance militaire à Caix Imoros pour l'instant, et je n'ai aucunes envies de faire venir des guerriers de Khonfas car cela affaiblirait notre position là-bas! C'est hors-de-question!
Jusqu'à présent j'avais réussi à défendre mon point de vue mais... Avec ce qu'il t'est arrivé mon oncle est déchaîné et ne me lâche plus! Comme quoi c'est un affront à notre nom qu'un de nos esclaves ait pu être maltraité par une autre que moi, que cela va nous faire paraître faible... Et patati... Et patata... Bref!

Du coup, il a décidé d'entraîner lui-même tous les esclaves de la famille! Il ne fera pas de vous des soldats c'est certain, mais au moins vous pourrez vous défendre un peu au lieu de simplement servir de sac de grains! Les autres ont déjà commencé pendant que tu dormais ces deux derniers jours: Il ne te reste plus qu'à aller les rejoindre!

...

... Et... Je dois admettre que je n'apprécie pas que l'on abîme mon meilleur jouet... Alors tu as intérêt à t'améliorer, et vite!"


L'hiniön n'en crut pas ses oreilles: Un entraînement au combat? Pour un esclave?
Mais il relativisa très vite. Ce n'était pas si exceptionnel que ça, beaucoup de familles possédaient un groupe d'esclaves spécialement entraîné pour combattre au front, en première ligne, et servir de chair à canon.

L'armée elle-même avait des bataillons entiers de ce type à envoyer à la guerre...

" Bien maîtresse. J'obéis."

Adam tenta de se relever mais la shaakt l'en empêcha:

" Je n'ai pas dit tout de suite! Pour aujourd'hui tu vas dormir avec moi! Tu les rejoindras à mon réveil! Allez, au lit!"

Et elle bondit presque d'Adam pour se relever avant de se diriger vers sa chambre sans plus attendre, racontant le fil de sa soirée à nouveau alors qu'elle écartait le lourd voile violet servant de séparation entre les pièces de la suite...

" ... Je t'ai dit que Edonia avait déjà entendu parler de moi auparavant? Apparemment un cousin à elle serait..."

L'elfe blanc se releva à son tour, moins toniquement que sa maîtresse toutefois, partageant ses pensées entre le souvenir de son passage à tabac, l'interminable monologue de Mirièl et ses réflexions personnelles sur l'oncle de celle-ci: Ygdrièl.

Le pire pour lui n'avait pas été la douleur des coups de poings, du couteau planté si aisément dans son corps ou encore la méthode curative cuisante d'Orio... Non. Le pire avait été le sentiment d'impuissance. Cela lui rappela les discussions à cœur ouvert qu'il avait eu avec certains esclaves, mâles et femelles, dont les maîtres prenaient un malin plaisir à violer le corps, sans se douter qu'ils violaient l'âme par la même occasion... Eux aussi avaient tous un point commun dans leurs récits: Le pire était l'impuissance.

"... Normal non? Tu ne crois pas? Alors bien sûr j'ai accepté avec plaisir et je suis allé faire taire cette truie pour prendre sa place! Il n'y avait qu'une harpe et un violon mais j'ai réussi à..."

( Une harpe? Un violon? De la musique? Zut, je n'arrive pas à suivre! Mais qu'est-ce qu'il m'arrive depuis mon réveil?)

Adam avait, en premier lieu, attribué son esprit embrumé à ses blessures et à son trop long sommeil... Mais quelque chose clochait: Cela faisait bien une heure qu'il était réveillé et aucune amélioration à l'horizon! Si cela avait été une conséquence psychologique du combat, il n'en aurait pas conscience... Alors quoi?

"... Et tu sais quoi? Ils m'ont a-do-ré! Je ne pensais pas pouvoir faire étalage de mes talents aussi vite! Ma voix les a littéralement subjugué... C'était jouissif... A moins que ce ne soit mes formes parfaites... Qu'en penses-tu Adam?"

Et Ygdrièl qui allait enfin lui offrir la chance d'apprendre à se battre! C'était infime, mais c'était un début!

( Le peu de fois où j'ai pu observer cet homme, il m'a semblait particulièrement discipliné... Une éducation militaire sans aucuns doutes, ou bien dans une milice... Caix Imoros est peu probable donc certainement celle de Khonfas. Avec ce type de maître, il suffit de rester silencieux et d'encaisser sans broncher... Si ils aperçoivent une faiblesse, ils nous brisent avec plaisir... Mais où va-t'il...)

" ...Adam? Adam! Tu n'as pas l'air bien... D'habitude tu m'écoutes avec plus de concentration que cela... Tu as encore besoin de dormir... Zut! Moi qui voulait comparer si ton corps était plus tendre après le pétrissage de l'autre jour que tu as reçu..."

Mirièl était déjà nue, allongée sur le lit en demi-lune qui prônait comme d'habitude au centre de la chambre à coucher... L'hiniön ne s'était même pas aperçu de son effeuillage sensuel, trop perdu dans ses pensées...
Cette pièce, il la connaissait parfaitement: C'était ici qu'il satisfaisait la majeure partie des désirs de sa maîtresse particulièrement exigeante.

Il se surprit à observer les lieux d'un œil nouveau... Jusqu'ici la décoration ne lui avait jamais importé, résigné qu'il était à se concentrer sur sa tâche. Mais étrangement, à ce moment précis, tout lui sembla nouveau et intéressant: Les rideaux épais de la fenêtre vitrée en forme de toile d'araignée circulaire, un meuble sur lequel était déposé un large choix de parfums et de produits de beauté aux allures de potions magiques, et quelques tableaux représentant Thimoros, Moura ou Yuia dans diverses scènes à leur gloire... Ce qui était particulièrement troublant, Mirièl n'ayant jamais fait montre d'un esprit religieux particulièrement marqué jusqu'ici!

Mais cette inspection déplut de toute évidence à la shaakt:

" Ça suffit! J'en ai assez! Si tu te sens assez bien pour admirer mes meubles au lieu de m'admirer moi, nue, devant toi... Alors tu n'as qu'à aller rejoindre les autres! Peut-être que quelques coups supplémentaire te réveilleront enfin!
Pars maintenant! Laisses-moi dormir et ne me déranges plus! Je vais rêver à un beau mâle shaakt à la peau d'ébène et à la virilité affirmé... ça me changera!"


( Et zut. Je l'ai vexé! Mais bon sang qu'est-ce qu'il me prend??? J'ai l'impression d'être dro-...

...!!!...

... On m'aurait drogué?)


Mais, quelque soit ses suppositions, ne pas obéir dans l'instant à sa maîtresse aurait relevé tout simplement du masochisme. Il quitta donc la pièce en s'inclinant, traversa silencieusement le petit salon et sorti en prenant bien soin de ne pas claquer la porte...

La descente vers le rez-de-chaussé ne fut qu'un amoncellement de question sans réponses pour l'esclave, incapable de les organiser de manière cohérente...


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Dernière édition par Adam Nobiltà le Dim 16 Nov 2014 16:37, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Ven 14 Nov 2014 22:35 
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Arrivé au rez-de-chaussé, Adam fut accueilli par Orio, exceptionnellement seul sans la cuisine... Celui-ci vérifiait l'état des fournitures, travail habituellement réservé à Harold, l'humain muet.
Le bratien releva la tête en entendant l'hiniön pénétrer dans la pièce:

" Toujours vivant alors? Dans ce cas je suppose que tu es bon pour rejoindre le reste du groupe... Suis-moi."

La cuisine était en elle-même assez classique: Une grande table centrale de travail pour la découpe et la préparation des ingrédients, deux chaudrons sous lesquelles des braises encore vives indiquaient un feu récent, un four à bois en terre cuite et ardoise... Le reste des murs de la pièce étant longés par de grandes jarres aux sols et d'autres plus petites au-dessus d'elles, posées sur des étagères... Sans oublier la viande crue et séchée qui pendait du plafond.

Entre les feux de la cuisine et l'immense cheminée du salon, le rez-de-chaussé était souvent plus étouffant que chaleureux durant la journée... Mais la chaleur montant, les étages jouissaient constamment d'une température très agréable, et ce quelque soit le temps extérieur. Y compris la nuit.

Mais la cuisine, le salon et l'entrée ne constituaient pas l'intégralité du niveau: Le salon possédait un passage donnant sur une réserve d'armes et de meubles divers, alors que la cuisine possédait une petite porte en bois permettant d'accéder à la réserve de denrées non-périssables et d'eau potable.

C'est vers cette dernière qu'Orio dirigea Adam.

Pénétrant dans la réserve remplie de barriques à la suite du majordome, l'hiniön ne comprenait pas vraiment l'ordre d'Orio: Avait-il besoin de transporter une des bariques?

" Fermes la porte derrière toi."

S’exécutant, l'elfe blanc plongea ainsi la pièce dans l'obscurité la plus totale durant quelques secondes... Avant qu'une flamme n'apparaisse: Orio avait une bougie en main et commençait à s'agenouiller dans un coin de la réserve. Sa main trouva un anneau de fer fixé au sol et, tirant dessus, découvrit une trappe dissimulée!

" Un passage secret?"

Des brouhahas se firent très vite entendre une fois la trappe ouverte: plusieurs voix incompréhensibles... Il y'avait du monde là-dessous!
Le bratien se releva et fit signe à Adam de descendre. La lumière de la bougie créait un jeu d'ombres et lumières particulièrement marquant, mettant en valeur la nature prédatrice du demi-loup et donnant à ses yeux une luminosité inquiétante, typique chez ceux de sa race.

" Allez vas-y, j'ai du travail qui m'attend."

Son ton était froid... Bien plus que d'habitude. Orio était un homme usuellement poli et contenu, mais pas forcément cassant ou distant: Lui en voulait-il pour quelque chose?
Adam se pencha sur l'ouverture et vit une échelle descendre à pic dans les ténèbres... Avant de ré-apparaître une dizaine de mètres plus bas, éclairée par une faible lumière.

Descendant prudemment dans le terrier du lapin noir, l'elfe blanc releva la tête en entendant la trappe se refermer lourdement au-dessus de lui. L'échelle était en airain sombre et son contact tiède et agréable, contrairement à ce que l'on pouvait attendre d'un tel objet.
Arrivé au bas de celle-ci, il posa pied à terre sur un sol de terre poudreuse et sèche... De toutes évidences cet endroit était chauffé en permanence.

Face à l'échelle, il se retourna afin d'observer où il était arrivé, mais se retrouva nez-à-nez avec la pointe d'une lame d'épée!

( Par Phaïtos!)

A l'autre bout de la lame se trouvait la main ferme d'un homme shaakt qu'Adam ne s'attendait pas à revoir à cet instant précis: Ygdriel, l'oncle de Mirièl.

Celui-ci se tenait droit comme un "i", le visage aussi souriant qu'une porte de prison.

" Mais que voilà... L'incapable qui est la cause de cette perte de temps... Si ça ne tenait qu'à moi, j'épurerai les esclaves faiblards comme toi pour vous remplacer par de vrais tueurs... Mais cela ne semble pas au goût de notre matriarche... Pour l'instant."

Adam s'inclina doucement en gardant le silence. Tout ce qu'il pourrait dire à cet homme ne serait pour ce dernier qu'une excuse afin de le faire souffrir... Autant se taire et lui fournir le moins de munitions possible!

Le shaakt s'écarta enfin et Adam put relever les yeux sur une vaste salle au plafond en forme d'arche, aux murs de pierres grossièrement taillées, aux multiples torches et au sol de terre tassé... Entièrement vide... Ou presque.

Quatre autres shaakts se trouvaient là, armés chacun d'une arme différente, en tenue de cuir complète et confortable, mais ils n'étaient pas seuls: Harold, l'humain muet chargé de la cuisine, et Gritch, le sekteg attribué aux courses et au ménage se trouvaient là aussi.
En fait, toute la demeure ou presque était présente, il ne manquait que Mirièl, Orio, Aruk et Radrièl, le fils de Ygdriel.

Gritch et Harold étaient en sueur, haletant dans leur tenues de lin noires.

Adam avança et salua d'abord les hommes shaakt, respectueusement, puis d'un signe de la tête les deux esclaves à la réaction antagoniste: Harold l'accueillant d'un demi-sourire, épuisé, et Gritch d'un regard haineux.

" Ceci est une pièce secrète que Gritch, Harold et Orio ont creusé par eux-mêmes depuis notre arrivée. Un seul mot de cela à quiconque et tu seras exécuté, compris esclave?"

Adam hocha la tête en signe d'acquiescement et attendit la suite évidente... Les cours commençaient.

" Bon. Quelques détails avant de reprendre: Radrièl et Orio ne sont pas là pour deux raisons... Un, ils savent déjà mieux se battre que vous tous réunis. Et deux, Mirièl ne pouvait être laissé sans protections dans les étages supérieures. Le problème de cette salle est que nous sommes totalement isolés du reste du monde...

J'aurai aimé que le garzok soit avec nous mais... Non seulement les deux raisons d'Orio et Radrièl s'appliquent à lui aussi... Mais surtout son gabarit ne lui permet pas d'accéder à cette salle. Dommage, il aurait fait un parfait sac d'entraînement...

Il ne reste donc que vous trois. J'ai déjà pu juger du travail à faire sur les deux premiers... Harold est habile de ses mains et semble avoir une aisance naturelle avec les dagues et les épées courtes, mais son physique n'est clairement pas au point, alors que Gritch possède une très bonne agilité et préfère attaquer à distance... Chacun d'eux travaillera donc ces points là.
Voyons un peu de quoi tu es fait petit blanc!"


Et Adam reçut immédiatement un coup de poing dans le nez qui lui fit voir un flash blanc avant d'être fauché d'un coup de pied circulaire et se retrouver sur le dos, plus humilié que blessé, sous le rire moqueur de Gritch et des shaakt présents.

" Debout! Attaques-moi! Allez sous-espèce! Vous les blancs êtes la honte des races elfiques!"

L'hiniön sentit la chaleur de l'adrénaline courir dans ses veines. L'insulte raciste ne lui faisait ni chaud ni froid, mais il en avait subitement assez de prendre des coups depuis 90 longues années. Se relevant, il chargea directement Ygdriel qui l'esquiva d'un simple pas sur le côté, non sans oublier de lui faire un croche-pied au passage, envoyant Adam s'écraser au sol de tout son long dans un large nuage de poussière...

" Debout. Retires ta chemise."

L'elfe blanc se releva une deuxième fois et retira sa chemise avec plaisir, ayant de plus en plus chaud dans cette salle remplie d'hommes transpirants et de torches... Il suait déjà à grosses gouttes après seulement trois minutes passées ici.
Mais même sous ces conditions, il était étrange pour lui de transpirer si tôt...

Une fois torse nu, Ygdriel s'approcha et retira ses bandages afin d'examiner Adam en détails:

" Tu as un bon physique... et tu es grand comme ceux de ta race. Ta blessure doit te lancer un peu mais le guérisseur a fait du très bon travail... Pourtant ton regard est vitreux et tu transpires beaucoup trop... Quelque chose cloche chez toi, aurait-il eu la main lourde sur les herbes?"

Il ne voulut pas l'admettre, mais Ygdriel fut extrêmement surpris par ce qu'il voyait: Presque la moitié du corps d'Adam était recouvert de cicatrices anciennes et récentes, ce qui ne se voyait que chez les guerriers vétérans les plus aguerris, et torturés à de nombreuses reprises... L'écrasante majorité étant devenue aliénée par de tels traitements.

" Mmm... Essayons déjà de voir où ton instinct te conduit..."

Ygdriel se tourna vers ses hommes, et observa avec perplexité chacun d'eux... Avant d'arrêter son regard sur le plus jeune d'entre eux et de prendre son arme: Une épée légère de type rapière.

" Voyons déjà comment tu te débrouilles avec ça!"

Il jeta l'épée aux pieds d'Adam qui la saisit immédiatement. Ygdriel attaqua sans attendre: Saisissant sa propre épée, il envoya un simple coup de taille basique et relativement lent, mais que l'hiniön ne put esquiver que de justesse en bondissant en arrière! Puis ce dernier contre-attaqua en tentant une percée directe, visant le cœur du vétéran.

Mais le shaakt para aisément, enroulant la rapière de sa propre lame, faisant sauter des mains de l'hiniön l'arme inutile.

" La rapière ne fonctionne pas."

Il tendit le bras et un autre shaakt lui lança alors une hache à deux mains qu'il saisit sans difficultés d'une seule main, avant de la jeter elle-aussi aux pieds d'Adam.

Nouvelle arme. Même résultat.

L'elfe blanc saisit la hache, la souleva au-dessus de sa tête et l'abattit de toutes ses forces sur le shaakt... Qui dévia simplement la hache d'un coup d'épée nonchalant avant d'asséner un coup de pied bien placé à l'arrière du genou de l'esclave, lui faisant perdre l'équilibre et chuter, manquant de se blesser avec sa propre arme!

" Trop lourd pour toi. Essayons à distance."

Il reprit la hache des mains d'Adam et la rendit à son propriétaire avant de saisir une arbalète à une main que tenait le troisième shaakt... Il la donna à Adam et alla se placer à l'autre bout de la salle.

" Tire."

( Quoi? Veut-il tant mourir? Ou bien me voit-il comme un tel incapable?)

Mais ses pensées ne traduisaient pas vraiment la réalité de ses sens... Qui se troublaient dangereusement.
Il obéit néanmoins, mettant en joue Ygdriel, sous le regard amusé des shaakt et horrifié des esclaves.

Adam aligna son œil avec la mire de l'arbalète et vit la tête du shaakt bien positionnée... Puis se décaler... Revenir en mire... Se décaler...

( Bon sang! Est-ce si difficile de viser???)

son doigt appuya sur la gâchette sans que sa conscience n'en ait donné l'ordre. La flèche partit en ligne droite avec force... pour se fracasser sur le mur de roche à l'arrière, passant à 20 bons centimètres au-dessus de sa cible...

" Pathétique... Hors de question de te faire tenter les armes à chaînes avec une visée pareille... Bon j'ai compris ce qu'il reste à faire... Sil'ithis! Il est à toi! Bon courage!"

Le quatrième shaakt, le seul ayant pour armes une sorte de paire de gantelets noirs, souffla de dépit en se grattant la tête.

" Je savais que ça allait me tomber dessus... C'était clair en l'entendant manier la rapière déjà!"

Un de ses camarades pouffa de rire, ce qui lui valut un salto-avant non désiré... Le fameux Sil'ithis lui ayant saisi le poignet avant d'effectuer un mouvement circulaire qu'Adam ne comprit pas... Mais obligeant son camarade à reconsidérer le bien fondé de son attitude moqueuse depuis une position horizontale, observant le plafond de pierres de la salle!

Sil'ithis semblait jeune, entre 150 et 200 ans estima l'hiniön, mais semblait respecté par ses compatriotes malgré leur moquerie amicale. Dans les 1.75m, un visage fin et des cheveux courts, il était bien plus petit qu'Adam mais affichait une attitude confiante et assurée... Et surtout il semblait aveugle.
Image

Un bandeau de tissu noir aux broderies dorés recouvraient entièrement ses yeux, mais cela ne semblait le gêner aucunement pour se déplacer ou localiser avec précision les personnes autour de lui!

Alors que celui-ci s'avança en ligne droite vers un Adam dégoulinant de sueur, Ygdriel se retourna vers le reste du groupe et d'un simple geste de la main les fit continuer leurs exercices: Harold devait apparemment répéter inlassablement un unique mouvement à la rapière, alors que gritch tirait flèche après flèche sur un bouclier que deux des shaakts se lançaient mutuellement... Chacun était occupé, Ygdriel supervisant le tout.

Sil'ithis se planta devant Adam et prit son poignet, entre son pouce et son majeur, quelques secondes...

" Ton pouls est anormalement rapide. Et ta température est beaucoup trop haute... Tu es fiévreux. Si tu étais un shaakt, je t'enverrai te reposer immédiatement!
Mais... Ce n'est pas le cas."


Il fit ensuite glisser le bout de ses doigts nus sur le torse, le dos, les bras, le fessier puis les jambes de l'hiniön déjà épuisé du peu d'exercice effectué.

" Tu as un bon physique, Ygdriel a raison. Ton corps se forgera seul au fur et à mesure de ton apprentissage... Nous allons donc focaliser notre attention sur deux points: Les techniques pures et l'expérience.

Aujourd'hui je vais simplement t'apprendre une technique simple et qui ne nécessite pas d'expérience: Tu vas apprendre à repousser ton adversaire afin de le faire tomber et tu auras alors le choix entre l'attaquer lorsqu'il est à terre ou fuir si tu sens que la victoire est impossible... C'est aussi utile en cas de combat contre deux adversaires, tu en mets un à terre et tu t'occupes de l'autre le temps que le premier se relève.

Observe et mémorise bien."


Le shaakt aveugle mima alors un mouvement, démarrant d'une position repliée sur lui-même qui explosa brusquement vers l'avant. Il répéta le mouvement trois fois lentement avant de se placer face à Adam.

" Attaque-moi avec tout ce que tu as." dit-il simplement.

Adam fonça sur lui avec le peu de force qui lui restait, mais avec la réelle intention de le tuer... A sa propre surprise.
L'elfe blanc, malgré les 15 centimètres supplémentaires qui lui conféraient une allonge et une force supérieure en théorie, fut incapable d'empêcher le petit shaakt de se coller avec aisance contre lui, pauser à plat ses deux mains sur son plexus alors qu'un pied venait se placer derrière un de ses talons... La poussée effectuée alors par le shaakt compressa la cage thoracique d'Adam, lui coupant le souffle, avant de le renverser violemment sur le dos, le faisant décoller entre-temps sur quatre bons mètres!

L'hiniön n'avait pas reçu de dommage, mais à peine récupéra-t'il de sa chute qu'une dague vint se placer sur sa gorge: Sil'ithis le plaquant au sol, assis sur lui avec expertise.

" Tu comprends? Dans cette situation, tu ne peux absolument rien faire. Je pourrais t'égorger en un éclair... Et même par accident si tu te débattais!
Pour aujourd'hui, tu vas t'entraîner uniquement à la première partie: La mise à terre. Nous verrons la seconde partie un autre jour."


Adam acquiesça sans trop oser bouger la tête, la lame toujours posée sur sa gorge, au niveau de la carotide.

Sil'ithis se releva et Adam en fit de même, bien qu'avec une réelle difficulté. Ses poumons brûlaient littéralement, rendant chaque respiration de plus en plus douloureuse... Le choc l'avait'il blessé? Ses blessures s'étaient peut-être ré-ouverte sous le choc? Une hémorragie interne n'aurait rien de surprenante... Mais il ne crachait pas de sang... Du moins pas encore.

Se faisant violence, il se concentra autant qu'il put sur la répétition du mouvement durant plus d'une heure. Sil'ithis expliquant particulièrement bien chaque détail:

" Tout d'abord, tu dois pénétrer la garde de l'adversaire; pour cela, tu dois te recroqueviller le plus possible, les deux pieds joints, puis pousser sur ta jambe forte afin de te propulser en avant en un éclair!
Ta jambe forte est la gauche de toute évidence, tu pousses donc avec cette jambe afin d'aller frapper du pied droit le sol qui se trouve derrière le talon arrière de l'adversaire.
Oui, le sol, pas l'adversaire.

Dans l'idéal, tu dois coller ton talon au sien. Et au même instant tu dois plaquer les paumes de tes mains de chaque côté de son plexus. Tes bras doivent alors être pliés de façon à ce qu'il ne reste qu'environ 20cm entre vos deux torses.

Le seul moment un peu technique est ici: Le timing.

Le choc que tu sentiras d'avoir frappé le sol doit remonter le long de ta jambe, traverser ton torse, puis tes bras comme une vague chaude et vibrante pour exploser dans tes mains en dépliant tes bras.

Si ton timing est bon, quelque soit le gabarit adverse, il tombera au minimum sur les fesses.
Si ton timing est mauvais, il sera au moins forcé de reculer de deux ou trois pas afin de récupérer son équilibre chancelant.
Tu es gagnant dans tous les cas.

On va combattre un peu plus sérieusement. Essayes de te battre pour ta vie."


Adam n'en pouvait plus. sa vision se troublait, son corps répétait machinalement le mouvement apprit comme une machine... Et il s'aperçut alors que tous les autres avaient arrêté de s'entraîner, assis sur le sol, et observaient son professeur et lui.

L'elfe blanc tenta de concentrer ce qu'il lui restait de force pour se préparer au combat qui allait suivre... Le shaakt ne lui ferait pas de cadeaux c'était certain, en particulier sous les regards d'Ygdriel et des autres hommes elfes noirs!

Ceux-ci s'amusèrent du pseudo-combat qui s'annonçait et entamèrent un décompte tous ensemble:

" Dix... Neuf... Huit... Sept... Six... Cinq... Quatre... Trois...

... Deux...

... Un...

...ZÉRO!"


Sil'ithis fonça alors sur Adam... Armé d'une épée longue! Il la tenait à deux mains et chargeait en préparant un réel coup puissant... Potentiellement mortel même.

Adam n'eut pas le temps de penser sous la surprise de ce réel risque: Son esprit se brouilla et il sentit son corps se mouvoir de lui-même, effectuant avec une étonnante vivacité le mouvement gravé dans les muscles de l'hiniön.

Sa vue se brouilla à son tour lorsqu'il se recroquevilla sur lui-même et son esprit fut alors divisé en deux:
Une partie de lui observait son corps pénétrer une garde pleine de faille du shaakt, puis poser avec délicatesse ses paumes de mains, avant de l'éjecter à trois mètres de là d'un salto-arrière, pour finir sa course en rouler-bouler contre la paroi de roche...
Alors que la seconde partie de son esprit semblait recroquevillée, à l'image de son corps, en lui-même, observant le feu dans ses poumons devenir brusquement glacial et le sang de ses veines circuler en sens inverse...

La scène fut des plus stupéfiantes pour l'assistance: Eux avaient pu constater un esclave effectuer un mouvement parfait, bien qu'avec une force insuffisante, sur un expert du combat rapproché tout aussi étonné!
Sil'ithis s'était retrouvé assis contre la paroi de roche, le dos légèrement meurtri de sa rencontre inattendue avec la roche... Même si il avait laissé volontairement plusieurs failles dans sa garde au moment de l'attaque, il s'était attendu à devoir faire plusieurs essais avant que l'hiniön ne parvienne à effectuer le mouvement correctement en situation, presque, réelle.

Tous les regards étaient tournés sur le shaakt aveugle, en attente de sa réaction... Mais celle-ci ne fut pas celle attendue:

" Adam? Tout va bien?"

Les regards passèrent alors instantanément sur l'elfe blanc, à quatre pattes au sol, souffrant visiblement énormément et agrippant d'une main sa poitrine, cherchant désespérément à inspirer sans y parvenir!

Ygdriel se précipita vers Adam afin de comprendre ce qu'il se passait: Il n'avait reçu aucuns coups durant l'échange, c'était une certitude!

" Adam, réponds-moi! que t'arrives-t'il?!?"

L'hiniön s'écroula alors au sol, en position fœtale, les deux mains agrippant avec force sa poitrine.
Tous les hommes présents s'interrogeaient et plusieurs murmures montaient doucement... Puis Harold toussa.

" Bon sang mais qu'est-ce qu'il lui arrive encore? Mais respire!" lança le vétéran à Adam.

Les hommes shaakt commencèrent à lancer des paris sur la survie du premier élève de Sil'ithis... Raillant celui-ci sur l'efficacité de sa méthode... Puis Gritch et le shaakt à la hache toussèrent.

Sil'ithis ayant rejoint Ygdriel aux côtés de l'elfe blanc, tous deux tentèrent de comprendre ce qu'il se passait. Le shaakt aveugle posa alors ses mains sur le front et le poignet du malade.

" Il est brûlant de fièvre, son pouls est complètement erratique et quelque chose semble l'empêcher d'inspirer...*koff*... Pourtant je suis certain de ne pas l'avoir touché durant le dernier échange. Nous n'aurions pas du le forcer à s'entraîner dans cet état! Mirièl va nous dépecer vivants si il y passe!"

" Ne dis pas de bêtises.... Tu l'as vu comme moi, il était faible mais rien qui puisse expliquer... ça!" *koff*

Plusieurs crises de toux de l'ensemble du groupe devinrent alors assez fortes pour gêner la conversation des deux shaakts agenouillés, et éveiller leur intérêt.

Ygdriel leva le regard vers le groupe et s'aperçut que tous étaient pris d'une quinte de toux sèche grandissante... Lui-même en était atteint ainsi que Sil'ithis, bien que de moindre façon.

" Quelque chose cloche ici... Sil'ithis est-ce que tu sens une odeur étrange? Comme du souffre?"

L'aveugle répondit par la négative de la tête. C'est alors que le vétéran vit Harold gesticulant avec frénésie en pointant le plafond du doigt, incapable d'émettre le moindre son.
Levant le regard vers la voûte de pierre, Ygdriel découvrit non pas la roche mais un banc de brouillard verdâtre et épais... A tel point que la roche au-dessus en était dissimulée!

" Par la mère-araignée! Tout le monde dehors! VITE!!!"

Du gaz toxique? Un poison? Mais d'où venait-il?

Tous réagirent instantanément et se précipitèrent vers l'unique sortie, la gorge en feu et les yeux larmoyants... Les empêchant de parler et brouillant leur vision.
Les shaakts sortirent en premier, puis Harold et Gritch... Laissant Sil'ihtis et Ygdriel seuls avec Adam, prit soudainement de spasmes violents.

" On le laisse là? On va finir par..." Mais le shaakt fut interrompu par Adam qui, sous l'effet d'un spasme particulièrement brutal, se cambra presque à s'en briser la colonne vertébrale! Bloqué dans cette position, la bouche grande ouverte, un brouillard aux mouvements fluides comme l'eau s'échappa en grande quantité de sa gorge pour aller rejoindre celui déjà stagnant de la voûte... L'abaissant maintenant dangereusement à environ 1.80m du sol!

" On le laisse là! Tant pis! Vite!"

Les deux hommes coururent en gardant la tête sous le niveau du brouillard et sortirent à toute allure, refermant la trappe derrière eux afin d'éviter au brouillard de monter.

Il fallut une bonne demi-heure au groupe d'hommes avant que les effets du brouillard vert ne se dissipent et tous se réunirent dans le salon du rez-de-chaussé, Orio distribuant de l'eau chaude avec quelques herbes anti-nausées infusées à tout le monde.

Ygdriel, une fois tout le monde calmé, tenta de trouver une explication:

" C'est de la sorcellerie. Je ne vois que ça. Ce brouillard s'est échappé du corps de l'hiniön... Je vais être obligé de réveiller Mirièl."

Un silence de plomb s'abattit.

Étrange spectacle que de voir un fier guerrier, ayant aisément dépassé les deux mille ans, angoissé à l'idée de réveiller une frêle jeune femme d'à peine deux cents ans...

Il se leva et disparu dans l'escalier, laissant tous les autres immobiles et silencieux: On aurait dit un tableau, ou une galerie de statues, l'espace d'un instant.

Et ce fut Sil'ithis qui brisa le silence d'un murmure lourd de sens:

" Quelqu'un lui a jeté un sort... Ou bien..."

Tous les regards se posèrent sur lui.

"... Il a le fluide noir en lui."

Fin du RP libre

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Dernière édition par Adam Nobiltà le Dim 23 Nov 2014 01:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 20 Nov 2014 01:03 
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Début de RP libre


Tous étaient présents.

Les esclaves comme les hommes shaakts.

Mirièl se présenta en chemise de nuit à dentelle noire et parut particulièrement contrariée... A sa vue, les shaakts se levèrent tous des canapés, quasiment au garde-à-vous.
Un instant, le silence qu'imposait la présence de la jeune matriarche sembla stopper le temps dans la pièce, le foyer crépitant se montrant le seul assez arrogant pour ne pas attendre la permission de s'exprimer. Les paysages des tableaux accrochés aux murs semblaient s'animer sous les caresses des ombres fluctuantes... Le vent soufflait dans les arbres d'une prairie du Comté de Wielh... Les vallées de sables du désert du Peuple des Dunes ondulaient comme la houle de l'océan...
Personne n'osait la regarder. Soit par peur de servir d'exutoire à son exaspération, soit car il était difficile de trouver une partie de son corps sur lequel le regard pouvait se fixer sans devenir ambiguë et luxurieux...
Celle-ci tapa du pied plusieurs fois, les bras croisés soutenant sa majestueuse poitrine tout en scrutant chaque visage, avant de rompre la tension ambiante:

" Quoi encore? Êtes-vous tous incapables de vous débrouiller par vous-mêmes durant une dizaine d'heures??? Ygdriel! Tu m'as dit qu'il y avait un problème avec Adam... Mais je ne le vois nulle part... Où est-il?"

le shaakt le plus marqué par le temps répondit d'une voix calme et posée.

" Voici la situation... Nous étions dans la cave pour l'entraînement aux armes de l'humain et du sekteg lorsque l'hiniön nous rejoint. Etant sa première leçon, je l'ai donc testé un peu afin de savoir vers quoi diriger ses exercices..."

La jeune femme fronça les sourcils, manifestement impatiente.

" Et?"

"... Et bien, tout se passait bien au début... Je l'ai confié à Sil'ithis en voyant que le combat très rapproché lui irait sans doute mieux que le reste..."

Celle-ci leva un sourcil en tournant son regard sur le-dit Sil'ihtis.

" Mmm... Oui c'est une bonne idée... Et ensuite?"

" Et bien la séance semblait se dérouler convenablement... Bien que l'elfe blanc transpirait un peu trop... C'est alors qu'il s'est mit à ne plus pouvoir respirer et à être prit de spasmes violents."

La matriarche afficha un regard assassin.

" Et vous me réveillez pour ça??? Il doit simplement être un peu trop tôt pour ça c'est tout! Laissez-le se reposer un jour ou deux et tout ira bien!"

Mais Ygdriel parut légèrement ennuyé.

" En fait, ce n'est pas tout. Durant sa crise, nous avons tous été forcés d'évacuer la pièce en urgence... Car il s'est mis à vomir une espèce de brume verdâtre particulièrement désagréable, mais à mon avis inoffensive.
Le laisser en bas afin que le gaz ne puisse s'étendre au reste de la demeure fut la seule option possible à ce moment là."


Mirièl sembla d'abord stupéfaite avant d'afficher une mine ravie.

" Fantastique!!! Se pourrait-il que..." laissa-t'elle en suspend, disparaissant en trombe vers l'entrée de la cave à la surprise de tous!

Toute la famille à sa suite, Mirièl traversa presque en courant la cuisine, ouvra violemment la porte de la réserve et se jeta sur la trappe, la soulevant avec une certaine difficulté du fait de son poids non-négligeable pour une jeune femme noble de moins de soixante kilos...

Ygdriel s'attendit à ce que la brume envahisse toute la réserve puis la cuisine mais... Rien ne se passa.

" Ygdriel! Sil'ithis! Vous descendez avec moi! Aruk! Tu m'attends à l'entrée! Orio! Va me préparer une tenue sobre et distinguée! Les autres, disposez!" lança-t'elle en pleine exaltation euphorique, avant de descendre l'échelle menant au niveau inférieur... Ygdriel et Sil'ithis suivant docilement.

Posant le pied quelques secondes plus tard sur le sol de terre poudreuse de la cave dissimulée, la jeune matriarche shaakte s'avança immédiatement dans la pièce sans issue aux parois de roches taillées... De toutes évidences à la pioche et sans finesse.
Au centre de celle-ci, agenouillé et mains jointes, Adam priait avec ferveur en murmurant des paroles incompréhensibles; Mirièl se rapprocha tout d'abord, observant en premier lieu le plafond de roche noir de la salle mais dépourvu de cette fameuse brume verte... Puis se mit à tourner lentement autour de l'hiniön torse nu et ruisselant de sueur en l'observant, intimant le silence à Ygdriel et Sil'ithis d'une simple main levée au moment où ceux-ci arrivèrent.

" Pardonnes-moi de mes pêchés maître des âmes... Jamais plus je ne..."

N'entendant pas distinctement les paroles de l'elfe blanc, la shaakte se pencha jusqu'à positionner son oreille, retenant ses longs cheveux d'une main, à quelques centimètres à peine du visage fermé de son esclave...

"... Accordes-moi le pardon ô seigneur des morts, que ta volonté domine notre monde..."

Mirièl se redressa doucement, un sourire en coin sur les lèvres, comme amusée de voir son si impassible esclave enfin troublé... Mais à ce plaisir se mêla un certain agacement de ne point en être la cause... De la frustration... De la jalousie même?

( Envers un dieu?)

Difficile de pouvoir reprocher ce genre de dévotion, tout autant que la comparer avec celle dû à une matriarche: Elle choisit donc de s'en amuser, bien que Phaïtos ne lui inspire personnellement qu'un respect très modéré, lui préférant nettement son frère thimoros ou Rana.

" Adam. Ça suffit. Relèves-toi tout de suite."

Celui-ci ne réagit pas, continuant frénétiquement son cantique improvisé... Ce qui provoqua une nouvelle vague d'émotions négatives dans le cœur de sa maîtresse.

" ADAM!"

Cette fois-ci, l'hiniön releva subitement la tête et ouvrit les yeux d'un air hébété: Comme peinant à réaliser où il se trouvait et ce qui se passait.

" Maîtr-maîtresse Mirièl? Je suis désolé! Je ne voulais pas! Pardon! Je..."

Les excuses affolées ne se rompirent qu'à l'intervention vigoureuse de la main shaakte de Mirièl qui vint empoigner, et immobiliser, la mâchoire de son esclave.

" Splendide!"

La shaakte approcha brusquement son visage jusqu'à obliger Adam à loucher afin d'éviter de voir trouble, sous les protestations paniquées d'Ygdriel:

" Mirièl! N'approchez pas! Ces yeux!"

L'elfe blanc ne comprenait pas de quoi ils parlaient... Et ce n'est qu'en voyant son reflet dans les yeux de sa maîtresse qu'il comprit, mais n'y crut pas vraiment: Ses yeux étaient noirs. Pas seulement ses iris, normalement bleus, mais l'intégralité de son globe oculaire!

" Arrêtez de vous affoler pour si peu voyons! vous me faîtes honte! Ceci messieurs est une intoxication au fluide noir... Bien que les symptômes dépendent des individus et des circonstances, il n'est pas compliqué de le voir! Vous pensiez quoi? Qu'il était maudit ou je ne sais quelle stupidité?

Maintenant debout mon chéri... Nous allons voir quelqu'un qui pourra régler ce problème... Ou achever tes souffrances."


Elle garda pour elle le taux de survie particulièrement bas des intoxications aussi fortes.

" Ceci explique en tous cas ta fièvre impossible à faire baisser ou la lenteur de ta guérison malgré les guérisseurs que j'aie fait venir... Si tu as le fluide noir en toi, ton corps n'a pas dû apprécier la magie lumineuse! C'est ta faute! tu aurais du me le dire plus tôt voyons!"

Alors que Mirièl calculait la plus-value d'un esclave hiniön lambda se révélant soudainement un être magique comme elle, qui plus est porteur de fluides noirs fort appréciés au sein de son peuple... Adam mit quelques secondes à comprendre le sens des paroles prononcées.

( Des fluides d'ombres? Moi? Comment? Je n'ai jamais...)

" Je suis toutefois curieuse de savoir comment tu as pu te procurer des fioles de fluides noirs... A Caix Imoros, étant les préférées, leur prix est hors de portée d'un esclave... tu ne les aurais pas volé quand même?"

( Volé?)

" Non maîtresse! Je n'ai jamais rien volé de ma vie je vous le jure! Mais je ne vois..."

" Suffit! Bon... Du moment que tu ne t'es pas fait prendre...

...

... Allez en route!"


Personne n'osa la contredire, son ton ne permettant pas de remettre en question cet ordre.
Le problème étant qu'Adam n'eut pas l'occasion de lui affirmer n'avoir jamais bu de fiole, encore moins en voler une! Sans compter que la punition pour vol était purement et simplement la mort pour un esclave, non sans oublier la séance de tortures interminables précédant, et parfois suivant, la sentence!

Aucunes chances que l'hiniön ait risqué sa vie pour ça.

Encore que...

La suite s'enchaîna très rapidement, chaque homme de la demeure essayant de suivre le rythme effréné de leur matriarche.
Adam remonta, avec l'aide musclée de l'oncle de Mirièl, jusqu'à l'entrée de la demeure où Aruk attendait en silence, occupant par sa seule présence presque tout l'espace disponible. Orio alla chercher des vêtements de rechange dans la chambre d'Adam, dont la cape elfique et la gourde magique au cas où, et changea celui-ci sans ménagements devant tous les mâles du salon pendant que Mirièl partit se changer et enfiler une robe mauve luxueuse mais extrêmement sobre, uniquement agrémentée de motifs émeraudes de corbeaux...

Les préparatifs achevés, Mirièl sortit de la demeure escortée de Aruk, son nouvel esclave garzok, Ygdriel et son fils Radriel, jeune shaakt aux dents longues et au sadisme avéré.
Aruk et Adam étaient camouflés sous leurs capes elfiques, ce qui n'offrait qu'une discrétion toute relative au géant vert de deux mètres soixante, alors que Ygdriel avait enfilé son armure et Radriel une combinaison de cuir, au nombre impressionnant de couteaux insérés dans des rangements spécifiques.

Tous les cinq sortirent, salués par ceux qui restaient, et avancèrent à travers les rues de la ville haute...

_________________


Dernière édition par Adam Nobiltà le Lun 2 Fév 2015 00:39, édité 10 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 2 Déc 2014 18:11 
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Hrist avait tourné le dos au cadavre et s'était échappée via de nombreuses ruelles jusqu'à trouver par hasard une auberge. L'entrée du bâtiment semblait plus abordable que le reste des maisonnées et au moins, celui-ci n'était pas recouvert de crânes comme elle l'avait vu au dessus de certains pas de porte, elle estimait donc que ce n'était pas un si mauvais présage.

Elle entra après avoir vérifié que du sang n'avait pas giclé sur ses vêtements ou sur son visage.

L'auberge était des plus classique et semblait prospère. Le bois était massif, le grand foyer central la réchauffait déjà. Au plafond, flottait un nuage de fumée que les fumeurs de pipes alimentaient régulièrement. Des pièces de viande caramélisaient doucement au dessus des braises et une femme semblant travailler ici, découpait de temps en temps une tranche bien épaisse pour la servir aux hôtes accompagnés de haricots dodus. L'homme derrière le comptoir n'était pas un Shaakt, aussi, l'atmosphère lui inspirait déjà plus confiance. La plupart des visiteurs n'étaient en rien des habitants de la ville, ils semblaient être de divers horizons et la plupart étaient probablement des marins et vendeurs d'esclaves. Hrist demanda une chambre pour la semaine qu'elle paya d'avance. Sa mésaventure lui avait montré qu'il valait mieux ne pas trop traîner dehors, surtout lorsque la nuit tomberait.

Le tavernier appela un garçon qui montra la piaule pathétique que Hrist logerait lors de son séjour, située au premier étage, elle ne serait pas épargnée des cris et des chants bien gras des hommes de l'auberge. Mais au moins, la paillasse était sèche et il y faisait bon, le foyer avait chauffé la pierre et le sol avait été rendu agréablement tiède.

Elle y déposa ses affaires et descendit pour y commander une assiette bien chaude. Sans sa cape, elle arborait tout de même le dragon à la poitrine pour marquer son autorité à quiconque le reconnaitrait. Prudente, la tueuse avait aussi dissimulé la dague orque dans une de ses botte et la vieille rengaine à sa garde.

Les marins étaient plutôt amicaux, trop occupés à rire et à chanter, personne ne vint aborder la femme, elle n'était pas d'ailleurs la seule femelle de l'assemblée, quelques unes étaient ça et là dans la pièce, souvent entourée d'hommes et riaient aux éclats. Hrist elle, préférait se concentrer sur son estomac.

« A manger. Et à boire, pas de bière. »

Le tavernier passa un bref coup de chiffon devant elle pour essuyer la mousse des boissons précédente et déposa sur une petite assiette de terre cuite fêlée un quart de miche de pain noire et une tranche de viande aux haricots trop salés. Pour la boisson, c'était un vin chaud et noir trop épicé pour elle mais le voyage l'avait épuisée et elle n'était pas d'humeur à demander autre chose. Elle se contenta d'avaler rapidement son repas chaud, trop vite même, car les journées de jeune et de mauvais sommeil avaient torturé son corps et son estomac se noua bien vite alors qu'elle n'avait pas terminé la moitié du plat.

Quelques hommes la regardèrent.

Le patron cracha sur la sciure. La chaleur ambiante devenait vite étouffante et les odeurs de bière mêlée à celle de la sciure créaient un petit malaise. Sans terminer son assiette, Hrist se pencha doucement sur le comptoir et fit rouler quelques Yus. Lorsque le tavernier revint vers elle, elle lui chuchota quelque chose :

« J'ai fait un long chemin pour venir ici, connais-tu quelqu'un qui pourrait me parler de la ville ? »

« M'ouaip. Méfiez-vous des Shaakts. C'est à peu près tout ce qu'un étranger doit savoir. Pour le reste, il faut voir Marvil. Un commerçant qui s'est installé ici. Par contre, il ne fiche plus rien et monnaie des informations. Pour c'que j'en pense, la plupart relèvent des balivernes. Si ça vous intéresse quand même, il est en bas. Pour dix Yus de plus, vous pouvez descendre. C'est... Un événement privé. »

Des paris, songea immédiatement la femme. Tulorim et Kendra Kâr avaient aussi leur lot de paris clandestins mais elle était curieuse de voir à quoi ceux de Caix Imoros ressemblait. Elle paya et fut conduite par le même petit garçon qui lui présentait sa chambre plus tôt à un petit escalier en colimaçon qui conduit vers une cave, laquelle conduisait à son tour vers un petit couloir qui donnait sur une porte en bois fermée. L'agitation et les cris s'entendaient jusqu'au bout du couloir. Lorsqu'elle s'approcha de la porte, un panneau de bois s'ouvrit et laissa voir deux yeux dissimulés sous des sourcils froncés.

On lui ouvrit la porte.

L'ambiance était tout à fait différente, il n'était plus question de chant et de bière, ici l'absinthe noire coulait à flot et les putains embrassaient des hommes torses-nus couverts de bleus et de cicatrices. Beaucoup de gueule cassées dormaient sur des tables inondées de bière et d'absinthe. Quelques danseuses amusaient les hommes tandis que Hrist s'approcha du cercle de combat. Un homme dormait face contre table, un épais filet de bave s'accumulait sur la table. Complètement avachis et presque à terre, Hrist le renversa avant de prendre sa place. Une fois à terre, il ne se releva même pas, il n'avait même pas poussé un grognement en tombant dans la poussière.

Aucune lumière naturelle, tout n'était visible que par la lumière dansante des torches et les odeurs de cuir et de sueur lui évoquaient plus les vestiges d'un champ de bataille qu'un dessous de taverne. D'ici, la visibilité n'était pas excellente, les hommes pariaient sur les combattants à main nues.

« Des combats. Encore. Pense à varier des divertissements.»

Deux hommes bousculèrent sa chaise, ivres à en mourir. Mais ce qui attira le plus son attention, c'était les cris des combattants.

« Hahaha, espèce de vermine ! Allez, lève toi ! Pourquoi est-ce que tu rampes par terre ? »

Hrist reconnu cette voix si familière. Elle se leva brusquement, renversant sa chaise et se précipita vers le cercle de combat où elle bouscula trois gaillards avant de réussir à se glisser en première ligne.

Deux hommes au centre, l'un d'eux était à terre. L'autre, torse nu et tatoué de dessins marins sur tout le corps riait à s'en éclater le coffre. Il envoya quelques coups de pieds dans l'estomac de son adversaire qui essayait maladroitement de se relever.

Son cri, sa voix puissante et rauque. Elle venait de retrouver sans le savoir le capitaine de la Laide-les-Maines, l'homme qui la secondait à Keresztur et qu'elle n'avait pas imaginé revoir dans ce monde.

Il s'acharnait sur le corps mou de son adversaire. Envoyant de violents coups au buste de celui qui devenait sa victime. Hrist entra sur le terrain et posa sa botte sur le corps déchu de l'adversaire de Von Klaash.

« Alors... Capitaine. Quel bon vent vous amène ici ? »

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 3 Déc 2014 19:58 
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Le Capitaine ne la reconnut pas tout de suite, il resta l'observer d'un air brutal avant d'éclater de rire et de serrer le corps de la femme contre son torse puissant et ensanglanté des combats précédents. Après avoir empoché l'argent des paris, Von Klaash remonta avec Hrist au rez-de-chaussée où ils discutèrent longuement.

« Ah... Si j'm'attendais à revoir votre tête d'oiseau ici. »

Hrist souriait. Ravie et rassurée de voir un visage amical dans cette ville, même si elle savait sans même avoir posé la question ce que Von Klaash faisait ici, elle connaissait bien le capitaine du temps de Bouhen et ses occupations n'avaient surement pas varié. Il n'avait de goût que pour le pillage, les massacres et vendre les vaincus comme esclave dans les villes. Celle-ci devait être un arrêt fréquent pour lui.

« J'ai une personne à faire parler. » Avoua-t-elle non sans cacher un certain sourire aux lèvres.

Von Klaash ne quittait pas ses yeux du regard, il s'envoya une rasade de sa boisson artisanale et répondit :

« Encore un d'vos trucs sournois, vous allez torturer à tout va en espérant que quelqu'un cause ? »

« Comment vous faites, pour faire parler quelqu'un ? »

Von Klaash éclata de rire. Il était déjà tard et le monde se raréfiait dans l'auberge.

« Moi j'les pends par les noix au grand mat par gros temps, ça suffit souvent, et si c'est une femme, je la laisse au milieu du pont avec tous mes gars qui... »
« Splendide ! Combien de temps vous restez dans ce cloaque ? »

Von Klaash but de nouveau en se reversant carrément la tête en arrière. Il rota.

« J'ai besoin d'un nouvel équipage. J'prendrais l'temps que j'prendrais. » Il tendit à Hrist sa fiole d'alcool.

« Je suis sensée boire ça ? »
« A nos retrouvailles, Baronne. »

Il avait insisté sur le dernier mot, jusqu'à en déplaire à Hrist qui fronça légèrement les sourcils. Mais après tout, c'est lui qui l'avait secourue au dernier moment lorsque l'armée de Kendra Kâr était venue, même si son aide n'avait pas été désintéressée et que par conséquent, il avait vendu son service à prix d'or mais elle savait qu'elle lui devait la vie.

Elle prit la fiole et la porta à ses lèvres. Puis vomit sur la sciure répandue au sol. Le Capitaine éclata de rire, un rire puissant et gras à en faire trembler les murs. Le foyer s'était éteint et seule la pierre chaude était encore une source de tiédeur agréable.

« Elle est encore pire qu'autrefois. Qu'est-ce que vous fichez dedans ? »

Lorsqu'il eut terminé de rire derrière sa grosse barbe noire, Von Klaash lui expliqua :

« J'en ai trois tonneaux. De l'eau de mer, des algues collées à la coque du navire et le tout mariné dans du vieux rhum et des eaux de vie diverses. »

« Je ne sens plus ma gorge... » Dit-elle en se massant la trachée, les yeux encore larmoyants de cet alcool qui lui avait retourné l'estomac.

Von Klaash se leva, il titubait un peu.
« Allez, mon petit oiseau de mauvaise augure. Si j'entends qu'un quartier brûle, je penserai à vous. Rev'nez m'voir ici de temps en temps. »
« J'y manquerais pas... Capitaine. »

Il lui adressa une tape amicale sur le dos. Hrist ne s'imaginait pas que le capitaine était capable de sympathie envers les femmes. Surtout avec cette légende comme quoi il aurait décapité sa seconde pour lacérer son visage et l'accrocher à la proue du navire parce qu'elle était trop belle et que les hommes d'équipage fantasmaient sur elle.

Hrist l'observait partir à moitié chancelant.

« Une main de fer dans un gant de fer.»

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 4 Déc 2014 20:18 
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Hrist émergeait doucement de son sommeil. Les aigreurs à l'estomac à cause de l'alcool de Von Klaash lui donnaient des remontées acides et une irritation à la gorge. Dehors, le soleil semblait déjà haut mais dissimulé derrière une épaisse couche de nuage gris qui crachaient une petite pluie sur la ville. De l'étage d'en dessous, une douce odeur arrivait jusqu'à ses narines. Elle s'habillait doucement, déterminée à aller interroger aujourd'hui la Shaakt retenue dans les geôles, cette fameuse H'reda.

La tueuse d'Omyre ne savais pas encore comment elle devait s'y prendre. Valait-il mieux l'interroger par la violence ? Serait-elle surveillée par un autre Shaakt ? Après tout, si H'reda trempait dans un complot, peut-être que d'autres aussi, et les Shaakts étaient-ils réellement fidèles à Oaxaca ?

Hrist observait ses armes. La dernière était des plus intrigantes, une arme qui arborait un symbole qui ne lui était pas inconnu, elle se souvenait de ses rares lectures sur les Shaakts dans son manoir de Bouhen et le symbole de l'araignée y était très présent. Elle se demandait même si elle n'avait pas vu des Shaakts qui portaient ce type de symboles. La pierre d'opale luisante aux petits reflets verts et oranges étaient de la même trempe, une araignée. Disposées sur la paillasse, la vieille rengaine, la dague orque et la dague araignée, Hrist inspectait le fil de ses lames en y laissant tomber un cheveux perdu, si le cheveux se coupait sans forcer, ses lames étaient suffisamment effilées pour percer un cuir ou une protection sans trop de soucis.

Soudain, quelque chose d'inattendu se produisit. L'araignée que Hrist avait déposée non loin de sa vieille Rengaine roula doucement comme si un de ses mouvements avait creusé un sillon dans lequel le bijou aurait glissé, mais il n'en n'était rien, l'araignée s'agrippa seule au manche de la dague dans un petit grincement, comme celui qu'on entend lorsqu'une botte écrase les graviers.

Hrist leva un sourcil accusateur et, hésitante, essaya de taper l'araignée du doigt.
« Les hallucinations... C'est à cause de l'alcool ? »

« Il existe certains bijoux enchantés qui s'attachent d'eux même à un objet. Cela dit, ce n'est pas si courant mais rien de bien exceptionnel. Tu dois même pouvoir la retirer. »

En effet, lorsque Hrist tira sur la petite araignée luisante, celle-ci se laissait faire et relâcha son emprise sur le manche de la dague avant de reprendre la forme dans laquelle Hrist l'avait trouvée la première fois.

« Intéressant. On devrait pouvoir en tirer quelque chose.»

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