La route du forgeron se poursuivit sur un pays plat entièrement recouvert de fleurs aux parfums et couleurs variés. Brokkr en profitait pour s’abreuver de ces différentes odeurs environnantes sans pour autant reconnaître la moindre des espèces présentes.
Ces longues journées de marche depuis son départ de Shory le rendaient plus endurant : ses jambes s’étaient musclés au cours de ce périple et son ventre, bedonnant du fait de sa vie sédentaire en tant que forgeron du village, s’était aplatit pour former un ventre rond mais ferme.
Le Nain ne rencontra aucune âme, ni bonne ni mauvaise, sur le parcours. Tout semblait calme et propice au repos. Il décida de s’arrêter pour prendre du repos. Il repéra une petite clairière entourée de haie de calice dans laquelle un tronc d’arbre gisait fièrement.
Il posa ses affaires et s’apprêta à confectionner un feu à partir du bois ramassé en cours de route. Son ventre gargouillait … la faim raisonnait dans ses tripes !
Il sortit de son sac les quelques vestiges de ses réserves : un fromage qui dégageait une forte odeur et du pain sec comme du bois. Il piqua le fromage sur une brochette de fortune et le porta au-dessus du feu pour le cuire. L’odeur dégagée était encore plus désagréable.
« Par le Grand Forgeron, comment mes semblables peuvent se délecter d’un tel met. Ça pue la chaussette sale de 10 jours et c’est aussi moue que de la boue »Bercé par la nourriture des hommes et des hobbits de son village natal, Brokkr était habitué à des mets plus raffinés. Son éducation de Nain devait aussi passer par une modification de son palais.
Lorsqu’il était temps de passer à table, des grattements puis des mouvements vifs se firent entendre du tronc d’arbre. La brochette toujours à la main, le guerrier se leva pour mieux comprendre l’origine de ces bruits. Soudain, un énorme rat revêtu d’une robe immaculée surgit de la souche ; cela ne faisait aucun doute, il s’agissait d’un ratissa et il était affamé.
Armé de son seul pic, le Nain ne ferait pas long feu, son arme attendant tranquillement sur le tronc. Par reflexe, il jeta son fromage au nez de l’animal et se jeter sur son marteau : il était prêt à affronter la bête.
« Ton heure est compté hideuse créature » Le rat se jeta sur le combattant qui para l’attaque avec son marteau. La vivacité de l’animal lui offrait une seconde riposte : ses crocs allèrent se planter dans la côte de maille du guerrier lui occasionnant une légère perforation sur le côté. De rage, l’enfant de Valyus dégagea l’être hostile et le chargea avec son arme : la masse s’écrasa à côté de l’adversaire sans pour autant le blesser. Il poursuit son attaque par un balayage qui cette fois ci heurta sa cible au niveau des côtés. L’animal broncha mais de plia pas : il lança une nouvelle offensive qui atteignit la jambe du Nain. Le cuir du pantalon se déchira et laissa une longue trainée rouge au niveau de la cuisse.
Brokkr poursuivit son effort sans relâcher la pression qui l’infligeait sur le ratissa. Le dernier coup fit mouche et écrasa la tête, laissant éclater le crane de toute part. Le combat était terminé.
Le maître forgeron inspecta sa plaie : elle était douloureuse mais, bien bandée, elle devrait se soigner aisément. Après tout, ce n’était pas la première coupure et surement pas la dernière.
Une fois la tension retombée, la faim se fit à nouveau entendre.
« Un ratissa braisé, pourquoi pas ? »Et le Nain se mit à dépecer son trophée.
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"Place ta confiance dans le fer et la pierre car ils ont toujours été les meilleurs amis des nains"
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