« Nanah titubant, la bouteille à la main ... Nah nananah, courant comme un bourrin ... Tout à coup un grand coup, nananah à genoux ... Nah nah nanah dans les choux ! »
Sans montrer la moindre gêne, Azric vida brutalement les trois sacoches qu'il avait trouvé, suspendues au mur le plus proche. Bouts de bois, paires de gants, épuisettes, pelotes de fil et hameçons, ... se rependirent donc sur la table et sur le sol dans une bruyante cacophonie. Il s'agissait là d'un matériel de pêche, cela ne faisait aucun doute. Dans tout ce fatras, le nain fouineur dénicha également quelques morceaux de viande séchée ainsi qu'une gourde vide, qu'il s'empressa de fourrer dans son sac sans trop savoir comment il allait faire pour remplir cette-dernière ...
Poursuivant son investigation, le courtaud tira un à un les tiroirs de la commode pour en fouiller le contenu. Il ne trouva rien de vraiment intéressant mis à part un rudimentaire briquet de pierre et des brindilles, de quoi allumer un petit feu. Une idée traversa l'esprit du nain qui se retourna pour plisser les yeux sur la lampe à huile qui pendait au milieu de la pièce. Jugeant que cela pourrait lui être utile, il empocha donc le matériel nécessaire à faire du feu et décrocha la lampe pour la poser sur la table. « Faudra que je pense à la prendre en partant ... » Se dit le nain en s'interrompant une seconde dans sa chanson.
Ses recherches toujours infructueuses, Azric se baissa pour se mettre à genoux et examiner le sol de la cabane délabrée. Il ne trouva rien d'autre que de la poussière et de la crasse humide … Avant qu'il ne découvre, cachée sous la table , une petite trappe qui se découpait du sol. Se disant qu'elle devait sûrement mener directement sur les eaux troubles et dangereuses du cours d'eau qu'il avait traversé peu de temps avant, le nain hésita un moment avant de se décider.
Il s’apprêtait finalement à l'ouvrir lorsqu'un bruit qu'il avait déjà entendu l'interrompit. Un assourdissant bruissement d'ailes, d'abord lointain, puis très proche et finalement juste au dessus de sa tête. C'étaient encore ces drôles d'oiseaux bleus et verts … « Par Meno, nous y voilà … » Lâcha le nain en se relevant prudemment, laissant la trappe de côté pour le moment. Avant qu'il ne soit debout, le vacarme avait cessé et un oiseau se posa sur le rebord d'une fenêtre pour le fixer avec insistance.
« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Par les milles gemmes de Yuimen, qu'est ce que tu me veux ?! » S’énerva d'abord Azric puis, oubliant visiblement qu'il parlait à un oiseau, il continua de plus belle. « Tu pourrais pas me dire comment on sort d'ici ?! Non ? Rien ? Non de non, par Valyus, tu me sers vraiment à rien, piaf de malheur … »
« Et si je fais ça, tu réagis toujours pas ?! » Explosa finalement le nain rougeaud en agrippant la table et en la renversant brusquement. Dans son emportement, il avait complètement oublié que la lampe à huile était toujours posée dessus et celle-ci alla s'écraser au sol avec le reste du matériel de pêche dans le boucan le plus complet.
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